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Fiction: Pour gagner ton amour

Tenten Ama haït Neji depuis tout le lycée. Et voilà que celui-ci ose envenimer sa journée de remise de diplômes en lui déclarant son amour. Dans ces cas-là, elle ne peut que vouloir l’enterrer vivant après lui avoir fait avaler du poison, mais les conseils d’une amie sont toujours les plus judicieux. Elle va jouer avec ses sentiments pour créer une brèche énorme dans son cœur, lorsque le moment propice arrivera.
Classé: -12D | Spoil | Général / Romance / Suspens | Mots: 13395 | Comments: 6 | Favs: 10
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sopramars (Masculin), le 28/09/2013
Une fiction inspirée de I love you, Beth Cooper.



Chapitre 2: Remise de diplôme catastrophique...



Chapitre II : Remise de diplôme catastrophique…

Il s’avança vers l’estrade en déglutissant longuement, comme pour avouer silencieusement la peur qui le tyrannisait à cet instant. Il ravala sa salive une deuxième fois avant de chercher le papier contenant ce qui devait être son deuxième discours. Le premier avait été facile à lire, il ne s’agissait que de remercier Gaï Maïto au nom de tout le club de karaté, et énoncer quelques sentiments de la part des autres élèves. Mais là… Neji ne pouvait pas faire d’erreur. Lee l’avait effectivement dit, ce serait sa dernière chance, sa dernière occasion de marquer au fer rouge son visage dans le cerveau de Tenten.

Il déposa le papier froissé sur l’estrade. Il y lança un clin d’œil furtif et sourit vaguement en se rendant de sa propre idiotie. Le papier ne contenait qu’un mot : « Bonjour, ». Le reste du papier était envahi par un seul et unique mot en grandes lettres : « Improviser ». Il commença alors à regretter ses propres intentions, se maudit jusqu’à la sixième génération avant d’allumer le micro face à lui et affronter le lycée entier.

Neji lâcha un soupir à peine audible. Il se pinça la cuisse pour se donner du courage, avant de dire quelque chose.

« Je ne vous dirais pas bonjour étant donné que je suis déjà passé par là. »

Il resta stoïque pendant deux secondes, observant une quelconque réaction de la part du public. Ce qu’il avait alors redouté se passa, son humour n’eut d’effet sur personne ; les élèves habillés en tenue de diplômâtes le transperçaient du regard. La température devint infernale pour lui, il sentait la sueur noyer son front. Il déglutit avant de continuer.

« Aujourd’hui, nous allons quitter ce lycée, ce lycée que nous avions détesté depuis le jour où l’on y a posé le pied. Contemplons désormais l’avenir. C’est tout ce qui compte pour chacun de nous dès aujourd’hui, l’avenir. Certains iront à l’université, d’autres commenceront leur spécialisation dans le métier qui les ont toujours inspiré. Mais même si nous allons bientôt devenir de nouvelles personnes, même si nous allons bientôt nous quitter et oublier quelques-uns de nos camarades de classe, n’oublions pas le passé. N’oublions pas le passé parce que sans lui, nous ne serions pas ce que nous deviendrons. »

Le brun posa ses mains de part et d’autre de l’estrade. Il baissa sa tête et fit mine de lire son texte. Lee, assis au milieu de la foule, écoutant comme tout le monde le discours de son meilleur ami, s’excita sur place en balançant ses pieds, l’air d’un gamin de cinq ans. Il savait absolument ce qui allait se passer, et essayait de deviner quel genre de phrase il allait utiliser pour déclarer son amour. C’était une sorte de pari qu’il se faisait à lui-même.

« Pour certains, ces dernières années ont été les meilleures de leur vie, contrairement à d’autres qui ont souffert ou encore aimé en silence. Ah… l’amour, c’est sûrement ce qui a été la cerise sur le gâteau de ces trois années, n’est-ce pas ? »

Comme pour lui répondre, toute l’assemblée d’élèves cria un « oui » en cœur, ce qui fit encore plus réjouir Neji. Il avait désormais le courage pour dire ces mots tant difficiles à expirer. Il laissa l’assemblée parler entre eux encore cinq secondes, le temps de prendre son courage à deux mains, et de le balancer par-dessus le mur tagué « Timidité ».

« Et ne pensez pas que les gars qui n’ont pas été en couple, comme moi, durant ces années ont été les plus ridicules du lycée. Nous avions refusé de draguer parce qu’on aime déjà quelqu’un silencieusement. Depuis ces trois années, j’ai aimé une fille. Et elle s’appelle…Tenten. Je t’aime, Tenten Ama. »

Dès lors qu’il finit sa phrase, la brune aux yeux noisette devint rouge de colère et de honte. Elle le manifesta en froissant misérablement sa tenue de diplomate. Temari et une autre de ses amies, aux cheveux rouge écarlate, eurent un sourire ironique en direction de Tenten. C’était sûrement la chose à laquelle elle ne s’était jamais attendue. Elle savait à quel point la brune détestait l’orateur, et la situation se vit complètement bouleversée à cet instant.

Tenten bougea son bras, signe qu’elle allait se lever. La blonde le remarqua aussitôt et la rappela ce qui était décidé d’un clin d’œil. Comprenant qu’elle ne devait pas aggraver la situation, elle se rassit instantanément en essayant tant bien que mal de digérer la suite des paroles de Neji.

« Tenten Ama, tu es la fille dont j’ai toujours été amoureux. Depuis que j’ai vu ton talent au karaté, je suis tombé littéralement à tes pieds. Je ne sais combien de fois j’ai essayé de t’approcher, mais quelque chose venait toujours m’arrêter dans ce que je faisais. Et vous aussi, vous autres qui n’aviez pu dire qui vous aviez aimé depuis le secondaire, je vous incite à vous lâcher. Allez-y, je…

— Merci, Neji, merci pour ce beau discours, intervint la directrice du lycée subitement. »



Les bruits affluaient de partout. Les félicitations se faisaient hautes et fortes surtout pour les élèves qui ne devaient leur diplôme qu’aux antisèches. Une blonde, habillée d’un tailleur pantalon et d’une chemise à peine boutonnée, s’approcha de Neji et attira son attention en posant une main sur l’épaule de celui-ci. Malgré les cinquante ans qu’elle avait vécus, cela ne se voyait pas à son visage. Elle était certainement plus belle que n’importe quelle femme de son âge. Des petits diamants clairs remplaçaient ses yeux, et une marque violette perlait sur son front. Sa tignasse était rassemblée en deux couettes planant sur ses épaules, cachant par la même occasion la vue de sa poitrine à certains pervers qui s’aventureraient par-là.

« Hyuga, je ne sais ce qui s’est passé dans votre tête mais vous m’avez beaucoup déçu.

— Tsunade-sama, comprenez-moi. C’était ma dernière occasion de lui dire que je l’aimais.

— Était-ce vraiment nécessaire de le faire devant tout le monde ? Vous savez à quel point vous veniez de vous ridiculiser ?

— C’était un geste romantique n’est-ce pas ? Jamais je ne vous comprendriez, vous, les femmes.

— Je vais être directe avec vous. Vu votre intelligence et votre rivalité au club de karaté, vous n’aviez aucune chance de sortir avec elle, ne serait-ce qu’une demi-heure. Vous lui filez un coup de fil, et j’envoie une lettre à la faculté de médecine, okay ?

— Tsunade-sama ! N’aviez-vous jamais été amoureuse de toute votre vie ? »

La question de Neji fit retomber la directrice plusieurs années auparavant, alors qu’elle était encore lycéenne. Bien sûr que oui, elle était déjà amoureuse même si aujourd’hui personne ne lui avait passé la bague au doigt. Il était grand, intelligent, charismatique, souriant, musclé, tout ce qu’une fille pouvait trouver d’attrayant chez un garçon. Malheureusement, celui-ci ne connaissait même pas le nom de la blonde, et le lui demandait dès qu’une conversation s’engageait entre eux.

Ce souvenir fit réfléchir la directrice et se rendit compte de son idiotie. Elle aurait dû l’aborder quand il était encore temps, elle aurait au moins pu avoir une aventure d’une nuit avec son prince charmant. Mais aujourd’hui, il n’était plus de ce monde, elle n’avait plus jamais l’occasion de lui dire tous ces mots qui restaient plantés au fond de son cœur. Et le garçon devant elle allait autant souffrir qu’elle, surtout si elle l’empêchait de révéler ses sentiments. Voilà pourquoi elle allait le laisser agir librement, tout en lui faisant promettre de ne pas harceler sa dulcinée.

Plus loin, une brunette se contentait de regarder le ciel avec un excès de rage dans les yeux. Expirant une énième fois un soupir exaspéré, elle pesta une cinquième fois de n’avoir aucune famille pour la féliciter pour son diplôme, ce diplôme qui lui avait coûté tant de nuit d’insomnies. Tenten était une orpheline abandonnée depuis sa naissance, qui se vit recueillir par une femme pas très dégourdie financièrement. Cette dernière avait succombé suite à une anorexie mentale, laissant la jeune fille seule à l’âge de dix ans dans une modique maison. Depuis, elle vivait sans l’aide de personne pour la nourrir et lui trouver de quoi se nourrir.

Sentant ces souvenirs noirs envahir son cerveau trop vite, elle donna un coup de coude brutal dans l’arbre auquel elle s’adossait. Aussitôt, elle regretta le geste qui eût pour effet de générer une douleur atroce au niveau de son articulation. Elle remonta le long de son avant-bras comme une faible décharge de courant, obligea la brune à caresser la source de ses douleurs. Tentant de ne pas grimacer de douleur, elle finit par s’approcher de son amie à la tignasse blonde pour fuir le silence devenant un peu trop lourd à son goût.

Temari finit de parler avec ses frères, avant d’elle aussi rejoindre son amie. Voyant la colère régnant toujours dans les globes sublimes de son amie, elle lui adressa un sourire ironique avant de poser amicalement son bras sur son épaule, lui intimant de ne pas être aussi énervée un jour aussi unique.

« Allons, ma chérie, ne fais pas cette tête. Ce n’est pas parce que cet idiot t’a embarrassée que tu doives pour autant être aussi fâchée ! »

Sachant parfaitement que son amie tentait de lui faire oublier qu’elle était seule sur cette Terre, elle lui rendit son sourire avant de déclarer :

« Il m’a ridiculisée. Et il va le payer cher !

— Réfléchis un peu, Tenten ! Pourquoi ne pas utiliser cette déclaration à ton avantage ? »

La question suscita un regard de soupçon chez la brune, elle n’avait aucune idée de comment tourner cette ridiculisation à son avantage. Comprenant l’ignorance se manifestant dans la tête de la brune, Temari ajouta :

« Tu pourrais le contrôler, s’il t’aime au point de le dire devant tout le monde, alors il peut faire n’importe quoi pour toi, non ? Réfléchis un peu, ma chérie ! Bon, moi je te laisse, mon père m’a promis de me donner les clés de sa petite voiture dès même la fin de la cérémonie donc je dois filer. Je viens te chercher pour la fiesta vers dix-sept heures ! Bye ! »

Les deux filles se firent la bise avant que Temari n’aille arrêter un taxi au bord du trottoir, laissant son amie plongée dans les abysses de ses pensées. À mes pieds… Un déclic se passa dans sa tête, elle venait de comprendre l’étendue des paroles de Temari. Évidemment, n’ayant pas été en couple depuis toujours, elle n’avait aucune connaissance de ce qu’un homme pouvait faire par amour. Cette soirée serait l’occasion ou jamais pour elle de tenter l’expérience.

Finissant sa conversation sans grande pertinence avec la directrice, Neji adressa un dernier au revoir à son meilleur ami avant d’engager le pas vers… Il balaya la cour du regard, cherchant précisément une certaine brune aux yeux noisette géants. Au bout d’une minute ou deux, il la trouva au milieu du monde, en pleine réflexion à une chose dont jamais il n’aurait su l’identité. Décidé à vaincre le monstre qui le retenait à parler avec les filles il mit un pied devant… et s’arrêta aussitôt dans son élan.

Commença alors un combat mental avec lui-même, désireux de s’avancer vers la jeune fille et effrayé par la seule idée de parler avec elle. Il se détesta tandis que deux filles s’approchaient de la cause de sa bataille psychologique.

« Alors ça va, Tenten ?

—Jamais je ne me suis sentie aussi bien dans ma peau !, affirma la brune avec un sourire s’étendant à même ses oreilles. »

Sakura et Ino s’échangèrent à cet instant un regard rempli de sous-entendus que Tenten comprit au quart de tour. N’aimant pas du tout l’attitude des deux filles, elle grimaça légèrement.

« Attends, la karatéka, ça te plait de te faire ridiculisée devant tout le monde ?, lança Sakura sans vergogne. »

Retenant sa colère au plus profond d’elle-même, elle réafficha de nouveau un sourire ironique tout en cherchant les mots capables de remettre cette poupée à la tignasse rose comme de la gum à sa place.

« Moi, ridiculisée ? Tu serais pas jalouse du geste romantique que vient de faire ce mec ?

— Bien sûr, sois fière parce que le plus ringard des mecs du lycée t’a dit qu’il t’aimait !

— Au moins, ce mec n’est pas un coureur de jupon comme le tien. »

Tenten s’en alla d’un pas furibond, ne supportant pas de rester une seconde de plus avec cette fille. Pourtant, Sakura n’était pas aussi arrogante et repoussante dans ses souvenirs, elles étaient même plutôt proches avant que le roi du lycée, brun avec des onyx parfaits, ne daigne la demander de sortir avec lui.

La brune crut s’être débarrassée du monstre après avoir fait cinq pas. Elle ne se rendit compte que Sakura l’avait suivie, seulement lorsque celle-ci lui tira le bras brutalement, obligeant la jeune fille à se retourner et à lui faire face. L’impact des émeraudes brulant de colère avec les noisettes déterminés à ne pas se faire rabaisser se ressentait au loin, Neji remarqua que quelque chose se tramait de là où il était.

« Qu’est-ce que t’as voulu dire, pétasse ?

— On me traite de pétasse alors qu’on sort avec un raté ? Ce n’est pas très logique, tu sais. »

La main de la rose se leva, mais la réponse de Tenten partit aussitôt ; elle l’arrêta dans son élan. Sakura n’allait pas pouvoir envenimer sa journée qui s’avisait déjà infernale.

« T’as pas assez de courage pour m’affronter et t’en arrives aux mains ? Je ne te connaissais pas si lâche, Sakura. »

Touchée par les paroles de son adversaire, Sakura retira son bras de la paume de Tenten avant de tourner les talons pour partir avec Ino. Elle non plus ne comprenait pas pourquoi les mots ne pouvaient sortir de sa bouche, malgré l’envie qui tourmentait son estomac depuis le début de leur conversation. Chaque fille qui venait à l’embêter était repartie aussi vite qu’elle était arrivée, personne n’avait réussi à lui tenir tête —hormis— Tenten depuis le jour où elle était devenue la rivale numéro une de toutes les filles, depuis le jour où Sasuke avait annoncé qu’ils étaient en couple. Mais là, face aux phrases de la brune… Elle secoua sa tête machinalement, essayant d’oublier ce mauvais épisode pour mieux se concentrer à sa tenue de la soirée.

Trouvant Tenten assez déroutée après la conversation, Neji décida finalement de tourner les talons, convaincu que l’embêter davantage ne servirait à rien. Cependant, la réaction de Sakura auprès de sa brune lui semblait insensé, cette dernière avait d’ailleurs la mine dépitée une fois leur échange terminé. Gentleman de nature, Neji s’approcha de la brune en essayant tant bien que mal de garder la tête froide pour la soulager. L’effort qu’il prodiguait en ce moment était au-dessus de l’imaginable, jamais il n’aurait cru avancer vers une fille pour engager la conversation.

Sentant des pas se diriger vers elle, les sens de Tenten se mirent en alerte très rapidement. Elle se mit sur ses gardes en gardant ses poings fermés, respira un bon coup en attendant que son « assaillant » fasse le premier pas. Quand elle remarqua que les pas s’étaient soudainement arrêtés, ses yeux s’agrandirent énormément, manquant de sortir de leurs orbites sous le coup de l’ironie. Quel voleur irait l’attaquer en plein jour ? Elle se maudit d’être autant aux aguets, avant de se retourner pour faire volte-face aux yeux blanc sans pigmentation de Neji.

Elle lui aurait réellement sauté à sa figure pour la lui casser si ce n’était que la colère qui conduisait ses mouvements à la place de son cerveau. Malgré le fait qu’elle n’ait pas les neurones aussi développées que l’idiot à la chevelure soyeuse lui faisant face en ce moment même, Tenten avait toujours l’ingéniosité de réfléchir avant d’agir. Son choix de ne pas le tuer sur-le-champ lui était judicieux, et à la place de la colère qu’elle avait contractée depuis la ridiculisation qu’il lui avait fait subir, elle afficha un semblant de sourire sur ses lèvres.

Neji n’en fut que ravi, lui qui s’attendait à ce qu’elle le repousse comme Tsunade le lui avait dit. Le maigre sourire qu’il perçut dans la figure de la fille de ses rêves réussit à soulager son attitude crispée depuis tout à l’heure. Finalement, ce n’était pas si difficile d’affronter une fille les yeux dans les yeux, il s’injuria de ne pas l’avoir fait plus tôt. Sans qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, Tenten déclara rapidement :

« Tu m’as beaucoup embarrassée tout à l’heure. »

Ça s’annonçait mal, très mal. Toute sa confiance disparut en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire, c’était comme si on lui avait arraché le bras brutalement.

« Mais je vais te laisser vivre parce qu’au moins, j’ai réussi à rendre jalouse une des filles les plus populaires du lycée. Non, deux des filles les plus populaires du lycée, avec la pimbêche d’Ino. »

Alors, ce n’était que pour se sentir supérieure ? Elle avait donc pris la déclaration comme une autre marche afin de monter au-dessus de Sakura ? A cette seule pensée, le brun ressentit un léger pincement au cœur. Il voulait à tout prix éviter que la fille de ses rêves prenne sa déclaration comme un simple vent de passage, et voilà que celle-ci ne considérait même pas le fait qu’il ait surmonté la pire de ses bêtes noires pour elle. Cependant, elle ne le connaissait pas réellement pour pouvoir affirmer que Neji ait frôlé la mort avant d’avoir pu lui dire ces quelques mots si importants, regorgeant le plus profond de ses sentiments et relatant à eux seuls les cinq années qu’il avait passées dans le silence le plus absolu. Il réussit à relativiser grâce à cette pensée, et se contraint à répondre :

« Je suis désolé si je t’ai vexé, mais saches que… »

Ses paroles se virent couper par le fait que Tenten était en train de se débarrasser de sa tenue de diplomate, laissant place à des vêtements très voyants. La brune l’intima à continuer de parler, mais comment le faire quand un corps aussi envoûtant voire hypnotisant que le sien se profilait sous ses yeux ? Son désormais habit consistait en un short ne faisant même pas la moitié de ses cuisses, et un simple débardeur sans manche laissant voir son soutien-gorge marron que Neji ne quitta pas d’une semelle. Pour couronner le tout, elle défit ses cheveux pour laisser la cascade de chocolat couler le long de sa nuque. Neji qui avait jusqu’à lors préféré sa coiffure en macarons, reçut un coup de massue sur la tête : Tenten était encore plus envoutante avec les cheveux lâchés. Ils mettaient en valeur ses épaules dénudées, ainsi que ses deux yeux grands scintillants.

Des pas pressés se dirigèrent vers les tourtereaux, et coupa cours au rêve de Neji qui arrivait à son paroxysme :

« Neji, heureusement que tu es là, fit le brun à la queue de cheval essoufflé par sa course. Il y a un livre que je dois récupérer... »

Shikamaru s’arrêta net en voyant la compagne de son ami le réprimander par un regard, intimant qu’elle était en train de lui parler.

« Désolé, se rattrapa le nouveau venu, je ne savais pas qu’il fallait faire la queue. »

Se plaçant ironiquement derrière la brune après un soupir exaspéré, il lâcha un « galère » à peine audible pour lui-même. Les femmes avaient le don de l’irriter au plus haut point ; rien qu’à sa mère seule, sa vie était bien assez pénible à vivre sous le coup de ses hurlements incessants, lui interdisant de bouger le petit doigt et même de respirer quelques fois. Alors le fait de devoir respecter les désirs d’une autre femme en ce moment même, c’était vraiment un enfer pour lui.

Lorsqu’un grand brun aux onyx s’approcha des trois personnes, Neji crut que le monde faisait tout pour qu’il ne puisse pas parler à Tenten. Encore pire, ses poings se refermèrent quand il vit que cet homme n’était autre que Sasuke Uchiwa lui-même. Il n’était pas seul apparemment, un autre homme tout aussi exécrable que le premier d’après Neji, était à ses talons, en pleine possession du diplôme de l’autre, muni d’un air fier et hautain au visage. Les deux traits se soulignant sous ses yeux ne faisaient que rendre cette expression machiavélique, à un tel point que même le diable serait ridicule aux côtés de celui-ci.

« Alors, les copains, ça va ?, lança Sasuke joyeusement. Je vous présente mon frère Itachi, mais je suppose que vous le connaissiez déjà, c’est le major d’il y a quelques années et aussi le mec le plus populaire du lycée jusqu’ici. »

Tout comme elle l’avait fait avec Shikamaru, Tenten dévisagea l’impertinent d’un regard menaçant. Mais contrairement à ce qu’elle attendait de sa part, Sasuke dévisagea la brune de haut en bas sans même prendre en considération le regard de celle-ci, avant de siffloter dans l’air comme un mauvais dragueur.

« Dis donc, Neji, t’en as de la veine !

— Ouaip, renchérit son frère, une fille comme ça, ça ne se trouve pas à chaque coin de rue ! »

Sasuke, impressionné par la tenue décontractée de la jeune fille, se mit à approcher dangereusement celle-ci, et de la retenir par les hanches. La jeune fille déglutit, et s’horrifia du comportement de son agresseur ; pourtant elle ne le repoussa pas malgré le fait qu’elle ait pu se défendre à l’aide de ses poings —elle voulait tout autant voir jusqu’à quel point Neji était prêt à aller pour elle. Elle laissa sa tête s’approcher de la sienne tout en restant calme et impassible. Lorsqu’elle finit par comprendre que Sasuke tentait de poser ses lèvres sur les siennes, elle pencha sa tête pour éviter le pire contact qu’elle aurait pu faire de sa vie.

Sasuke se contenta d’humer le parfum du cou de la jeune fille en lâchant des paroles envoûtantes, sachant pertinemment qu’elle n’allait pas se laisser faire. De son côté, Tenten épia d’un œil celui qui prétendait l’aimer. Un sourire naquit au fond d’elle-même sans pour autant apparaître sur ses lèvres, lorsqu’elle vit Neji se mordre fiévreusement la lèvre inférieure pour se retenir de ne pas amocher la figure du mec à son cou. « Ne pas laisser la colère te submerger, hein ? », pensa-t-elle ironiquement en le voyant ainsi. Et dire qu’elle aussi avait été dans la même situation, il n’y avait même pas une minute de cela.

Sasuke se montrant un peu trop attentionné publiquement, Tenten commença à le repousser à l’aide de ses bras. Mais elle n’eût pas le temps de le faire car Neji venait d’outrepasser ses propre barrières : il poussa Sasuke dans un excès de rage, et sa droite rencontra sa joue gauche dans le bruit caractéristique d’un coup mieux que bien placé. Le coup ayant été trop fort, Sasuke se renversa par terre, et se vit caresser la joue pour atténuer la douleur. S’essuyant du revers de la main les coins des lèvres, il constata que le sang n’avait pas coulé et se remit aussitôt sur ses pieds.

Décidé à venger le coup de celui qui se prétendait pacifique et calme n’importe quand, il arma ses poings de sa colère phénoménale et s’avança pour… se heurter au dos de son frère. Papillotant des yeux cinq bonnes secondes, il réalisa à la sixième qu’il ne s’agissait pas d’un rêve. Son frère se postait devant lui, présentant son diplôme à son propriétaire tout en lui disant qu’il allait prendre le relais.

« Alors, petit, on s’en prend à mon frère on dirait ? Tu ne supportes pas la compétition ?, menaça le sauveur de fortune de Sasuke.

— Il le touchait sans qu’elle ne le veuille !, beugla Neji avec une rage qui lui était totalement inconnue. »

Bien résolu à venger son frère, Itachi excita son adversaire en lui intimant d’approcher à l’aide de sa main. Neji était bien en dehors de pouvoir se contrôler lui-même, il répondit à l’appel en chargeant sur Itachi. Sa gauche eût pour cible le nez du brun, et une paume puissante et imposante la détourna aussitôt. Une autre main se saisit de la droite de Neji, et une légère frappe au niveau de son sinus frontal lui ôta l’envie de se battre. On aurait dit un ordinateur qui venait d’être désactivé, les yeux de Neji étaient dépourvus de toute trace de colère grâce à ce seul coup.

Si par le passé, le même coup avait pu faire crier douleur à Neji, aujourd’hui il remerciait intérieurement son sensei pour l’avoir encore une fois remis sur les bons rails. Ce coup était la seule façon de l’éteindre si jamais il venait à déroute ; en frappant plus fort entre les deux sourcils, le plus docile des combattants lâcheraient ses larmes pour couler comme une rivière sans fin. Neji ne devait cette connaissance qu’à Gaï Maïto, qui venait de tirer son élève des méandres de son esprit. Il reprit esprit en une seconde, et baissa son poing encore levé avant de reculer d’un pas. Fier de sa réussite, Gaï adressa un sourire béat à son élève et disparut finalement dans le taxi d’où Lee l’appelait bruyamment, après les « au revoir » faits à son élève.

Reprenant lui aussi ses esprits, Itachi finit par abandonner l’idée de s’abaisser à combattre un simple diplômé, lui qui préparait déjà son doctorat. Il ordonna à son frère de décamper, ce qui se fit sans aucune question posée. Un sentiment de soulagement s’accapara des deux protagonistes lorsque les frères Uchiwa avaient disparu dans leur 4X4 luxueux aux vitres fumées. Shikamaru que tout le monde avait mis de côté, se chargea de réconforter Neji à l’aide de quelques tapes dans le dos, avant de le raccompagner chez lui. Se rappelant d’une dernière chose, Neji lança par-dessus son épaule alors qu’ils allaient quitter le lycée :

« On se voit à la fête de Sasuke ?

— Après ce que tu viens de lui infliger, je doute qu’Uchiwa veuille encore de toi à sa fête, répondit ironiquement Tenten.

— Mais tu accepterais de combattre à mes côtés si jamais il te retouchait de nouveau ? Allez, à ce soir, Tenten Ama ! »

Neji lui adressa un sourire en finissant sa phrase. Ce sourire s’imprima dans la mémoire de Tenten, et lui arracha un semblant de culpabilité. Elle y lut toute la sincérité du garçon, ainsi que ses réels sentiments ; pour la première fois de sa vie, un garçon venait de lui enflammer les joues. Une douleur au cœur la fit réfléchir sur une question : était-ce juste de sa part, blesser une personne aussi honnête envers elle ? Jouer avec les sentiments de Neji, pour finalement les brûler vifs…

"Suis-je vraiment ce genre de personne ?"




Voilà, le deuxième chapitre de cette histoire qui avance très bien. Ca vous plaît toujours, j'espère?

Sur ce, je vous donne rendez-vous dans deux semaines (ou trois)!




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