Fiction: Le Kitsune

10 octobre. Jour sombre dans l'histoire de Konoha. Kyubi a ravagé le village et a été arrêté de justesse. Madara Uchiwa, l'auteur de la libération de Kyubi, et de sa folie, court toujours. Naruto Namikaze, fils du Yondaime et jeune junchiriki perd le contrôle quelques heures plus tard. On ne retrouve de lui qu'une flaque de sang. Les années passent et pourtant... Lemon présent
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lot1998 (Masculin), le 10/08/2013
ceci est pas ma fic mais j appressiai alors je l ai publier



Chapitre 3: Un éclair, un renard et un massacre...



Cela faisait presque huit ans à présent que la tragédie baptisée "la nuit écarlate" avait eu lieu. Le village s'était doucement rétabli. Il avait fallut du temps, mais le souvenir horrible de cette semaine de terreur commençait finalement à s'estomper. Tout cela grâce au sacrifice de Minato Namikaze, Yondaime Hokage de Konoha qui avait emmené Kyûbi dans la tombe avec lui. Du moins, était-ce la version officielle. Quelques rares personnes étaient au courant de la vérité, mais cela n'aurait pas fait une grande différence, de toutes manières. Dans le bureau du Hokage, le vieux Sarutobi lisait différents rapports civils intriguant. Il ne s'agissait pas de demandes de mission, contrairement à ce que le premier venu aurait pensé. La pile de trente centimètres ne contenait que de simples constats de différents marchands qui commerçaient avec les autres villages. Tous s'étaient fait attaquer, et tous s'en étaient sortis sans vraiment comprendre comment. Il ne s'agissait pourtant pas du seul point commun. Chaque cas avait eu lieu à différents endroits de la forêt entourant Konoha, à proximité des routes. Plusieurs marchands s'étaient fait attaquer à l'orée de la forêt et avaient succombé mais, sous la protection des arbres, une entité semblait protéger les voyageurs. Cela se limitait très spécifiquement à la forêt.
L'autre point commun, et le plus troublant selon le Sandaime, c'était l'image que les rescapés avaient de leur sauveur. Enfin, "image" était une exagération. Personne n'avait vu exactement à quoi il ressemblait. La plupart affirmaient avoir entraperçu un éclair jaune avant que le ou les brigands disparaissent dans un hurlement de peur, rapidement remplacé par le silence. C'était ce détail qui intriguait le plus le vieil homme. L'éclair jaune de Konoha était le surnom donné au Yondaime de par sa capacité unique au monde à se déplacer à la vitesse de la lumière. Personne n'avait jamais réussi à l'égaler ni même à le copier, ce qui avait fait grincer des dents bon nombre d'Uchiwa... Mais il était à présent décédé. Son corps reposait à présent avec celui de sa femme dans le cimetière de Konoha. Le Sandaime avait voulu enquêter, infiltrant des shinobis dans des convois de marchands. Plusieurs s'étaient fait attaquer, mais il ne se passa jamais rien. Les shinobis avaient été obligés à chaque fois d'agir par eux-mêmes. Pourtant, les rapports de cette apparition continuaient d'affluer, et à chaque fois, il n'y avait que des civils. Était-ce une coïncidence ? Un canular à grande échelle ? Impossible à dire. Le vieux Sarutobi continuait à faire rechercher une explication, tandis qu'une rumeur amplifiait à Konoha. Une rumeur disant que l'âme du défunt Yondaime, décédé dans cette forêt, continuait à la protéger par delà la mort. Il n'était pas du genre à croire à ces rumeurs, mais les faits étaient là : la forêt devenait un des lieux les plus sûrs du pays, presque plus que le village lui-même. Si seulement il pouvait trouver un indice lui permettant de clore cette enquête et d'en finir avec sa migraine...
Soudain, il eut une révélation. Il fit chercher le clan Inuzuka, puis, après réflexion il convoqua également Kakashi Hatake. "Les fantômes n'ont pas d'odeur" pensa malicieusement le Sandaime. Il jouait sa dernière carte, si même le clan Inuzuka ne trouvait rien, alors la rumeur serait vérifiée. Dans le cas contraire, et bien... Il aviserait. Quelqu'un frappa à la porte.

- Entrez ! déclara le Sandaime, excité comme rarement.

Tsume et Hana Inuzuka entrèrent, ainsi que Kakashi Hatake. Tsume et Kakashi étaient deux juunins de Konoha, l'élite. La femme, d'environ trente ans, avait les cheveux noirs et particulièrement indisciplinés. Des marques en forme de crocs, typique des Inuzuka, marquaient ses joues. Tout comme ses paupières, elles étaient rouges. Elle était accompagnée de son fidèle compagnon Kuromaru, un vieux chien borgne au pelage noir sur la partie supérieure de son corps, et blanc sur la partie inférieure. Kakashi, lui, avait les cheveux gris pâle et son bandeau à l'effigie de Konoha mis de travers, dissimulant son œil gauche. Son nez, sa bouche et ses joues étaient également totalement couverts par un masque en tissu, moulant la forme du visage. Hana Inuzuka, la fille de Tsume, était son portait craché, en plus jeune. A la différence de sa mère, ses cheveux étaient soigneusement attachés dans son dos, à l'exception de deux mèches qui tombant de chaque coté de son visage. Âgée d'environ quinze ans, elle était une chuunin nouvellement diplômée. Ses compagnons : les trois frères Haimaru, trop nombreux, attendaient dehors.
Le Sandaime les observa quelques instants en silence. Lorsque celui-ci se fit inconfortable, le vieux Sarutobi se décida à leur donner l'objet de leur convocation :

- J'ai une mission... Intéressante pour vous. Vous êtes tous trois des maîtres chiens, ce qui fait de vous d'excellents traqueurs. Avant de vous expliquer votre mission, lisez ceci.

Il montra la pile de rapports. Chacun prit une feuille du tas et se mit à lire. Après plusieurs pages, Kakashi s’arrêta :

- Ces rapports sont tous identiques. Ils rapportent tous que des marchands se font miraculeusement sauver lors d'attaque au sein de la forêt de Konoha.
- Seulement les civils, intervint Tsume. Ce rapport signale qu'à chaque présence shinobi lors d'une attaque, le mystérieux sauveur ne se manifeste pas. Serait-il au courant de l'identité des nôtres ?
- Possible... En supposant qu'il s'agisse d'une personne, comprit Kakashi.
- Comment cela ? demanda Hana.
- Kakashi a compris, approuva le Sandaime et claquant des mains. Tous ces rapports font directement référence à la rumeur.
- Celle sur le Yondaime ? vérifia Hana.
- Oui.
- Oh, comprit Tsume. Vous voulez que nous fassions la lumière sur la rumeur. Vous nous avez choisis à cause de nos compétences de traqueurs.
- Parfaitement. Rendez-vous sur le lieu de sauvetage le plus récent et faîtes ce que vous savez faire le mieux. S'il s'agit d'un fantôme, laissez-le en paix, sourit malicieusement le Sandaime, avant de reprendre son sérieux. En revanche, s'il s'agit d'un être vivant, je veux que vous me l'ameniez au plus tôt. Kakashi, tu seras le chef de mission cette fois-ci.
- Hai !

Le trio sortit du bureau et se dirigea immédiatement vers la forêt. Suivant la route principale, ils arrivèrent sur le site de sauvetage le plus récent. Kakashi sortit un rouleau de sa tenue et invoqua une meute de chien, tandis que les quatre chiens des Inuzuka commençaient à renifler les différentes odeurs. Tous se séparèrent. Hana fut la première à trouver une piste, celle d'un des brigands "aspirés" par la forêt. Elle trouva le corps peu de temps après. La jeune Inuzuka blêmit.

"- Je crois que j'ai trouvé." murmura-t-elle dans son micro, à l'attention de sa mère et de Kakashi.
"- Alors ?" Répondit sa mère dans la radio.
"- Ce n'est pas un fantôme, on dirait une bête sauvage. J'ai trouvé un des brigands, ou ce qu'il en reste. Son corps a été lacéré par de violents coups de griffes. Je ne connais aucun animal capable de faire de telles traces.

Tandis qu'elle parlait dans son micro, deux yeux bleus à la pupille fendue verticalement l'observaient depuis le sommet d'un arbre, dissimulés par le feuillage. Les frères Haimaru sentirent probablement l'odeur, car ils se mirent à grogner dans la direction du regard.

"- Hana ?" appela Kakashi.
"- Je crois que je suis observés..." avoua la concernée, essayant vainement de conserver son calme.
"- Ne bouge pas, on arrive !" affirma Tsume.

Soudain, le trio de chiens ninja baissa la tête en gémissant et recula à pas lents. Hana sentit aussi cette sensation intimidante, celle d'un prédateur jaugeant une proie, se demandant si elle mérite son attention. Paniquée, elle dégaina un kunaï et tira dans l'arbre. Une ombre sauta de l'arbre et atterrit derrière un buisson, dissimulé aux regards. Mais Hana savait maintenant qu'elle était prise en chasse. Elle paniqua et s'enfuit en courant, accompagnée par ses compagnons.

"- Il m'a pris en chasse !" hurla la jeune femme dans son micro.
"- Fuis, on arrive dans une minute." lui hurla en retour sa mère.

"Facile à dire", pensa Hana. Peu importait sa vitesse, car son poursuivant la suivait sans peine, s'approchant lentement. Brusquement, la jeune Inuzuka s'arrêta, ou plutôt, elle fut brusquement arrêtée. Quelque chose l'immobilisait ! Malgré sa panique, elle se concentra et sentit la présence de chakra. Elle s'était jetée dans une sorte d'immense toile d'araignée faite en chakra, invisible à l'œil nu. Dans sa panique, elle se débattit encore plus fort, s'emmêlant de plus en plus. Elle s'immobilisa d'un coup, sentant un regard sur elle. Elle déglutit et leva les yeux, se forçant à voir ce qui l'avait pris en chasse. Sa peur laissa alors place à la surprise. Devant ses yeux, se tenait un enfant. Âgé d'environ sept ou huit ans, il était entièrement nu. Cela ne semblait pas le gêner, car ses cheveux, blonds, tombaient en une épaisse tignasse dans son dos, touchant le sol. Ses yeux bleus à la pupille fendue verticalement l’observaient avec attention. Trois marques en forme de moustache étaient présentes sur ses joues, mettant en valeur son regard... Curieux ?
Sautant avec souplesse sur le sol, il s'approcha à quatre pattes, à la manière d'un chat ou d'un renard, humant l'air en s'approchant. Pensant leur maîtresse en danger, les chiens grognèrent. Le blond s'immobilisa subitement et les observa fixement. Malgré sa peur, l'un des chiens attaqua. Le garçon se campa sur ses jambes et fit voler le malheureux chien contre un arbre. L'un de ses frères profita du regard détourné du blond pour attaquer à son tour. L'enfant bondit contre un arbre et grimpa à la manière d'un chat, avant de se désintéresser de son opposant. Il recommença à fixer Hana. Bizarrement, celle-ci ne fut plus mal à l'aise. Elle sentait une franche curiosité émaner de ce garçon. Sans crier gare, il se cabra et bondit. Mais, au lieu d'atterrir devant la jeune femme, comme cela aurait du se produire, quelque chose l'attrapa dans le dos, par la peau du cou. Le blond eut un hoquet de surprise, puis ne sentant pas d'intentions malveillantes, commença à somnoler. En quelques secondes, il dormait à point fermés.
C'était Kakashi qui l'avait attrapé. Il siffla de surprise en voyant le blond bailler et s'endormir.

- Voila qui complique la situation, marmonna le ninja copieur.
- Pourquoi ? demanda Hana.
- Si on se doutait que quelqu'un était à l'origine des sauvetages, personne n'a soupçonné le fait qu'un enfant puisse en être la cause.
- Il a l'air de vous aimer, commenta la jeune Inuzuka.
- Hum ? fit Kakashi, surpris.
- Il a agit comme un chiot. Leur mère les déplace en les attrapant à la base du cou. Les plus jeunes s'endorment généralement à ce moment là.
- Formidable... maugréa l'épouvantail.

Hana rigola doucement, avant de retrouver son sérieux en voyant sa mère arriver. On put voir à son regard que la situation était trop irréelle pour elle.

- Hum... fit Hana, subitement gênée. Quelqu'un pourrait-il me détacher ?
- C'est lui qui a fait ça ? demanda Tsume.
- Je ne sais pas. Je me suis pris dedans pendant qu'il me courait après.
- Manquait plus que ça...

D'un coup de kunaï, Kakashi libéra Hana. Au même moment, un petit renardeau au pelage argenté sortit des buissons et vint se hisser sur le ninja copieur, avant de monter sur l'épaule du blond endormi et de s'y installer. L'épouvantail ne sut pas trop comment réagir en voyant cela. L'enfant semblait si innocent. Tsume secoua la tête pour dissimuler son amusement. Hana prit l'enfant dans ses bras, et ils partirent ensemble en direction de Konoha.

Dans le bureau du Hokage, le Sandaime sentait son impatience grandir. Cela faisait presque une journée entière depuis qu'il avait confié au clan Inuzuka et à Kakashi Hatake de faire la lumière sur la rumeur. Il se serait bien occupé de cela lui même, mais un Hokage ne peut se permettre d'agir impulsivement. Il attendait donc dans son bureau, en s'agitant comme un gamin devant un cadeau qu'il ne doit pas déballer immédiatement. Un petit coup à la porte le fit sursauter. Le vieux Sarutobi ordonna d'entrer et sourit en voyant Kakashi s'avancer.

- Alors ? s'exclama Hiruzen en trépignant.
- Il y a eu... Des complications.

Le Sandaime se rendit alors compte que le ninja copieur s'était présenté seul.

- Ou sont les Inuzuka ?
- A l'hôpital !
- Que s'est-il passé ?
- Je pense que ce sera plus simple si vous alliez les voir personnellement.
- Que leur est-il arrivé ?
- Comme je le disais, c'est... Compliqué.

Sentant qu'il n'obtiendrait rien de plus, le Sandaime se résigna à suivre Kakashi. Quelques minutes plus tard, l'hôpital était en vue. Le vieux Sarutobi avait veillé à ne plus s'approcher de ce bâtiment depuis "l'incident" survenu huit ans auparavant. Ce fut donc à contrecœur qu'il entra. Précédé de l'épouvantail, il traversa plusieurs couloirs blancs avant d'entrer dans une chambre d'hôpital. La vision qu'il eut alors le laissa perplexe. A quoi Sarutobi s'était-il attendu exactement ? Il n'en était plus très sûr. Peut-être à voir Tsume et Hana Inuzuka allongées sur les lits, inconscientes et blessées. Au lieu de quoi, toutes deux leur tournaient le dos, à genoux et la tête sous le lit. Leur... Postérieur relevé dans une position assez ambiguë car c'était la première chose que l'on voyait en entrant dans la pièce. Du coin de l'œil le vieux Sarutobi vit que Kakashi n'avait pas sorti son exemplaire dédicacé du Paradis du Batifolage, son attention entièrement focalisée sur les formes généreuses des deux femmes. Le pire, c'était qu'il ne pouvait pas vraiment le lui reprocher, car il faisait de même. Il ne remarqua qu'ensuite que les chiens du clan Inuzuka se tenaient fasse au mur opposé, le plus loin possible des deux femmes, fait plutôt troublant, car ils semblaient avoir... Peur ? Toussotant légèrement pour signaler sa présence, le vieux Sarutobi vit Tsume se relever vivement, nullement gênée par la situation. Une coupure encore saignante marquait sa joue droite. Hiruzen le remarqua, ce n'était pas donné à tout le monde de pouvoir atteindre un juunin de Konoha.

- Ah, Hokage-sama, s'exclama-t-elle. Vous êtes là.
- Oui. Que se passe-t-il donc ? Kakashi n'a rien voulu me dire.
- Nous avons rempli la mission, mais c'est quelque peu... Déconcertant.
- A ce point ?
- Oui.
- Et donc, qu'était-ce ? Ou qui était-ce ?
- Justement, c'est là tout le problème.

Sarutobi arqua un sourcil. Tsume se contenta de montrer d'un signe de tête le lit sous lequel se trouvait encore sa fille. Celle-ci s'agita brusquement avant de bondir en arrière. Elle avait une coupure toute fraîche à l'avant bras qui commença à saigner. Ladite coupure ressemblait étrangement à un coup de griffe. Le Sandaime reporta aussitôt son attention sur le lit, suspicieux. Quel genre d'animal était-ce donc ? Hana banda son bras rapidement.

- Je vais le faire sortir, déclara-t-elle.

Hiruzen pensa qu'elle soulèverait le lit, mais non, elle sortit une espèce de grand plumeau duveteux de son sac. Mettant un genou au sol, elle se mit à faire de grand va et vient sur le sol avec l'objet. Quelques secondes passèrent, puis une grosse masse dorée bondit de sous le lit et attrapa le bout du plumeau, à la manière d'un chat. Le Sandaime mit quelques secondes à analyser correctement la situation. Effectivement, la situation était compliquée et pour le moins déconcertante. Un enfant ? Le protecteur de la forêt de Konoha pouvait-t-il être si jeune ? Il devait avoir, huit ans ? Neuf ? Et ce n'était pas des cheveux qu'il avait, mais une fourrure, tant ils étaient épais. Et ces yeux ! Bleus comme le ciel, avec une pupille fendue verticalement, comme un chat. En le voyant, Hiruzen sentit une certaine nostalgie s'emparer de lui, sans en comprendre la raison. Il détourna rapidement ses pensées pour en venir au sujet le plus important : qu'allaient-ils faire de lui ? Cet enfant était sauvage, même les Inuzuka ne l'étaient pas autant, c'était dire.
Sentant les regards sur lui, le blond fit un bond sur le coté et tenta de sortir de la pièce. Kakashi s'interposa entre l'enfant et la porte et Tsume se mit devant la fenêtre. L'enfant regarda alternativement les deux adultes avant de se précipiter sur le mur le plus proche et l'escalada. Ce n'était pas une escalade ordinaire, comme le faisait les animaux, on avait plutôt l'impression qu'il courait à quatre pattes sur le mur. il ne laissait aucune marque signalant une quelconque escalade du mur et le Sandaime sentait l'utilisation de chakra dans ses mains et pieds. Ce garçon... Il était vraiment surprenant ! Hana recommença à agiter le plumeau, et le blond s'immobilisa au plafond et son attention se focalisa de nouveau dessus. Il se cabra et s'élança sur sa proie, se retournant de façon à se réceptionner sur ses "pattes" et attrapa l'objet duveteux, dont il mâcha le bout avec application. Ses crocs étaient bien visibles. La demoiselle profita de son inattention pour l'attraper. Le blond lui mordit violemment la main. Au lieu de tenter de la dégager. Hana se contenta de serrer l'enfant plus fort dans ses bras et de le bercer doucement. Méfiant, il se laissa lentement faire, et, somnolent, finit par lâcher la main d'Hana. La morsure ne saignait presque pas, chose étonnante au vu de la marque. Lorsque l'enfant fut totalement endormi, Sarutobi posa finalement la question :

- Que faisons-nous de lui ?
- Laissez-moi m'en occuper ! déclara Hana avec empressement.
- Tu es sûre de toi ? demanda sa mère.
- Oui.
- Bon, acquiesça le Sandaime. Dans ce cas, je te le confie. Tu me feras un rapport régulier de son évolution.
- Oui...
- Un problème ?
- C'est juste que... Quel nom devrais-je lui donner ?

Hiruzen se raidit. Effectivement, c'était une bonne question. Il observa attentivement l'enfant dormant paisiblement. Quel nom pourrait convenir à un tel phénomène ? Avisant les marques en forme de moustaches sur ses joues, le Sandaime sentit son souffle s'arrêter. Non... Cela ne pouvait quand même pas... Et pourtant ! Des yeux bleus, des cheveux blonds et ces marques sur le visage, cela ne pouvait être que lui. L'âge correspondait également. Naruto Namikaze ! Pourtant, il se retint de le dire à haute voix. Ce nom avait été effacé de l'Histoire de Konoha. Il s'en était lui même chargé, sous la pression du conseil. Une vague de tristesse le submergea. Se tenait devant lui un enfant dont l'existence était aussi consistante que celle d'un fantôme. Et c'était sa faute, encore ! Si Minato et Kushina avaient été là, il se serait pris un sermon digne de figurer dans les annales. Kushina... Une idée lui traversa l'esprit, solution à ses problèmes. Le conseil avait occulté son existence au profit du Yondaime, son nom avait été oublié et les anciens du conseil n’avaient jamais retenu son nom de famille, lui préférant le terme de démon. Ils ne feraient jamais le rapprochement. Sarutobi sourit.

- Uzumaki, affirma-t-il. Son nom est Naruto Uzumaki !

Le visage d'Hana s'illumina et elle caressa les cheveux de Naruto, qui, à l'étonnement de tous, se mit à ronronner. Kakashi retint un rire. Il n'avait pas participé à la conversation jusqu'à présent.

- Je ne suis pas le seul à être apprécié il me semble, se moqua-t-il au souvenir de la scène dans la forêt.
- Oh ça va, hein ! répondit Hana.

Doucement, elle se leva et se dirigea vers la sortie, Naruto toujours dans ses bras. Le petit renard argenté sortit alors de sous le second lit et se lova sur le torse du petit blond.

Une semaine plus tard, Hana rendit son premier rapport à l'Hokage. Rien de bien brillant. Naruto ne savait ni parler, ni même communiquer à travers une quelconque langue humaine. En revanche, il semblait comprendre le langage canin, ce qui permettait un échange limité. Il était également capable de malaxer le chakra. A plusieurs reprises, elle l'avait vu tisser des toiles d'araignées, grandeur nature ou non, avec des fils de chakra. Et personne n'oubliait la façon dont il avait escaladé le mur de l'hôpital... Il agissait surtout à l'instinct. Malgré tous les efforts d'Hana, le jeune Uzumaki s'obstinait à refuser de dormir dans un lit, leur préférant les arbres. Il n''était toujours pas très sociable, plus animal qu'humain, mais leur présence ne le dérangeait plus. Ses sens étaient également très développés, autant que ceux des chiens ninja. Pour terminer, il avait accepté qu'on lui coupe ses cheveux, réduisant ainsi leur taille à une quinzaine de centimètres de blondeur désordonnée, comme l'affectionnait la plupart des Inuzuka (le style, pas la couleur). Précision importante, c'était une bataille de tous les instants pour faire enfiler des vêtements à la tornade blonde et les lui faire garder. Hana remit son rapport en soupirant. Elle allait avoir encore beaucoup de travail avec Naruto...
Cette nuit là, le petit Uzumaki se réveilla en sursautant. Il avait sentit une odeur métallique et poisseuse : l'odeur du sang ! Aux aguets, humant l'air, il se précipita le plus silencieusement possible dans la rue. Suivant l'odeur, il arriva dans un quartier ancien marqué par un symbole d'éventail rouge et blanc. Il ne le savait pas, mais Naruto venait de pénétrer le quartier des Uchiwa. Avançant de toit en toit, il vit les corps de nombreuses personnes étendues un peu partout. Des kunaïs et des shurikens étaient plantés dans les murs et le sol. Le sang coulait en petits canaux dans les rues. C'était récent, son instinct de chasseur était formel à ce sujet. Il n'y avait plus de vie dans ces lieux... Si, il sentit l'odeur de deux personnes vivantes, bien que l'une fût souillée par l'odeur du sang et de la mort. Prudemment, il s'avança dans une des maisons. A travers l'entrebâillement d'une des portes coulissantes, il vit deux enfants se faire face. L'un devait avoir douze ou treize ans, tandis que l'autre, plus jeune, devait avoir l'âge de Naruto. Tous deux bruns, ils se ressemblaient énormément, ce devait être des frères. Le plus grand était celui dont l'odeur empestait le sang. Il se sentit observé et d'un regard, endormi le plus jeune. Il émit ensuite une pulsion meurtrière. Par réflexe, Naruto bondit dans la salle. Avec ses dents, il saisit le col du brun endormi et d'un mouvement de tête, le projeta derrière lui, avant de faire face à l'autre. C'était un réflexe, il faisait toujours cela dans la forêt. En cas de pulsion meurtrière, protéger les plus faibles et s'attaquer à l'ennemi. Cette fois-ci, cependant, il savait que le combat ne se déroulerait pas aussi facilement que les précédents. De plus, ces yeux, sans en comprendre la raison, lui donnaient la chair de poule. Kyûbi, à travers Naruto, les reconnaissaient : le sharingan ! Le blond feula. Malgré la gravité de la situation, Itachi Uchiwa (pour ceux qui ne l'ont pas encore reconnu) eut un sourire triste.

- Du calme, petit sauvage ! Je ne te ferais pas de mal.

Pour prouver ses dires, la pulsion meurtrière disparut. Naruto se détendit légèrement, mais resta sur ses gardes. Il jaugeait du regard son opposant, estimant ses chances de l'emporter. Elles étaient nulles, il le sentait. Itachi, observa la scène attentivement, puis une idée lui vint. Sa mission était d'éliminer le clan, tout le clan. Or, il lui répugnait de tuer son propre frère. De plus, tuer un non-Uchiwa ne faisait pas partie de la mission. S'il faisait ainsi, cela pourrait marcher...

- Félicitations, murmura Itachi, de façon tout à fait audible. Tu viens de sauver Sasuke Uchiwa du massacre de son clan.

Naruto se contenta de le regarder fixement. Itachi sentit, à son flux de chakra, qu'il ne comprenait pas ses paroles. Il soupira D'un simple regard, il lui transmit la pensée de ce qu'il avait dit. Naruto se figea, puis regarda Sasuke, derrière lui. Il venait de comprendre. Son attention de nouveau fixée sur l'aîné, il hocha la tête. Itachi répondit de la même façon.

"Protège-le" lui déclara mentalement Itachi. "Sa vie ne sera plus jamais la même. Fais en sorte de le soutenir."

Le blond hocha la tête, il acceptait. Itachi fut satisfait. Il décida de lui offrir d'avance la récompense à sa future mission. Le dernier œil de Shisui Uchiwa restera finalement à Konoha.

"Voici un peu de mon pouvoir" continua Itachi en faisant apparaître un corbeau noir. "Je t'offre ceci pour que tu puisses veiller sur mon frère. Adieu !"

Il disparut ensuite dans un nuage de fumée. Naruto observa le corbeau. Dans chaque œil luisait un sharingan à trois tomoe. Il restait immobile et dégageait un arôme divin, amplifié par genjutsu. Ce qui devait arriver arriva, Naruto bondit sur le petit volatile et l'avala en une seule bouchée. Le goût n'avait rien à envier à l'odeur. Pendant un instant le blond se perdit dans la sensation restée en bouche. Puis, secouant la tête, il se dirigea vers Sasuke, toujours inconscient. Naruto mit maladroitement le brun sur son dos et s'élança vers la demeure Inuzuka de sa course habituelle, c'est-à-dire à quatre pattes. Le petit blond n'avait pas l'habitude de porter des charges aussi lourdes. Il se fatigua rapidement, mais tint bon et arriva finalement à destination, s'effondrant sur le palier. Tsume, alerté par le bruit, ouvrit par la porte et découvrit les enfants, l'un sur l'autre et imprégnés de l'odeur du sang, bien qu'eux même semblaient ne pas être blessés. Craignant le pire, elle appela Hana et transporta les deux enfants à l'hôpital, avant d'alerter le Hokage. Celui-ci arriva dans la minute.

- Que s'est-il passé ?
- Nous ne le savons pas encore, grimaça Tsume. Je les ai trouvés devant l'entrée de chez nous dans cet état.

Kuromaru s'avança vers le blond :

- Wouaf, wouwouaf ? (Qu'as-tu vu ?)

Tsume se raidit, attentive. Le Sandaime compris immédiatement ce qui se passait et observa Naruto. Celui-ci resta quelques secondes silencieux, assis sur le lit d'hôpital.

- Grrrr... OUAF. wouuwaf ! (Sang... Morts, tous. Plus personne !) répondit finalement Naruto.
- Waf ? (Tu es sûr ?)
- Wuu. (Sauf lui.)

Il désigna Sasuke. Tsume pâlit, le Sandaime aussi. L'Inuzuka traduisait l'échange au fur et à mesure.

- WAF ? (Qui a fait ça ?)
- Ouah, wouaf. (Comme lui, plus grand.)

Le Sandaime sursauta. Il était connu que Sasuke ressemblait à son frère Itachi. L'ainé Uchiwa serait donc responsable du massacre de son clan, du moins à ce qu'il avait compris. Immédiatement, il fit envoyer plusieurs troupes d'ANBU pour vérifier sa terrible hypothèse. Le verdict arriva, tranchant. Confirmé ! Le clan Uchiwa n'était plus, à l'exception d'Itachi qui semblait avoir déserté, et de Sasuke, encore inconscient. Triste nuit...

- Wuuuf ? (Va bien ?) demanda Naruto.

Kuromaru se tourna vers Tsume, attendant la réponse.

- Oui, déclara-t-elle, immédiatement traduite par le chien ninja.

Naruto poussa un soupir de soulagement. Il sauta de son lit et s'approcha de celui du brun.

- SA... SKE ? interrogea le blond.

Il y eut un silence stupéfait. Personne n'avait prononcé son nom en sa présence, alors comment Naruto le connaissait-il ? Mais surtout, il s'agissait du premier vrai mot du blond. Et celui-ci attendait une réponse. Le Sandaime mit un genou à terre pour se mettre à hauteur de l'enfant :

- Oui, Sasuke, confirma-t-il. Sa-su-ke !
- Sasuke, répéta docilement le petit garçon.

Un sourire illumina son visage. Il s'approcha ensuite du brun et le regarda sévèrement.

- Sasuke, ordonna Naruto d'une voix autoritaire.

Un frisson parcourut le corps endormi, et le jeune Uchiwa ouvrit difficilement les yeux. Hana, Tsume et Hiruzen se pétrifièrent devant ce qu'il venait de se passer. C'était probablement une coïncidence, oui, cela ne pouvait être que ça. Le vieux Sarutobi, sentant qu'il ne pourrait pas subir un nouveau choc émotionnel, s'empressa de reporter son attention sur Sasuke.

- De quoi te souviens-tu ?

Le petit brun, d'une voix hésitante, raconta ce dont il se souvenait. La vérité était aussi horrible que ce qu'ils avaient imaginés. L'un des clans les plus puissants de Konoha s'était donc pratiquement éteint en une seule nuit. Naruto, indifférent aux paroles, qu'il ne comprenait pas, se lova à coté de Sasuke et s'endormit. Le brun s'interrompit alors pour le regarder bizarrement. Le Sandaime rigola doucement, malgré la tragédie.

- Voici Naruto Uzumaki, déclara-t-il. C'est lui qui t'a sauvé.
- Il a vaincu mon frère ? s'exclama Sasuke, perplexe et légèrement jaloux.
- On ne sait pas.
- Demandez-le lui, alors !
- On ne peut pas.

Sasuke leva un sourcil interrogateur. Sa tristesse et sa rage étaient immenses. Et pourtant, cet énergumène parvenait temporairement à le détourner des ses sombres pensées.

- Ce n'est pas une mauvaise volonté de notre part, expliqua le Sandaime. Il ne sait juste pas encore parler. Le premier mot qu'il ait jamais prononcé était ton nom, il y a quelques minutes.

Sasuke haussa les épaules, le sujet ne l'intéressait déjà plus. Il voulait seulement ruminer dans son coin. Tout le monde sortit, à l'exception de Naruto, afin de laisser le brun encaisser la situation. C'était terrible, mais malgré tout, le monde ne s'était pas arrêté de tourner. La vie continuait...

Ailleurs, dans un autre bâtiment de Konoha, un vieil homme rageait. Danzô venait de lire le rapport sur l'affaire Uchiwa. Un survivant ! Il y en avait eu un ! Itachi avait failli à sa mission. Tout ça parce qu'il n'avait pas voulu éliminer un enfant qui se trouvait au mauvais endroit, au mauvais moment. Et maintenant, Sasuke était intouchable. Le Sandaime le surveillera de près, Danzô le savait. Pestant devant la tournure qu'avait prise la situation, il se résolut à attendre une opportunité d'en finir définitivement.




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