Fiction: Les héritières

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_ Galère… Pourquoi Maître Tsunade me convoque-t-elle si tôt ?

Le jeune homme qui gravissait lentement les escaliers qui menaient au bureau de l’Hokage peina à réprimer un bâillement. Ses cheveux bruns maintenus en queue de cheval étaient drus et indisciplinés et formaient un palmier hirsute sur l’arrière de son crâne. Il portait la veste des Jounins.
Alors qu’il allait atteindre le dernier étage du bâtiment, il entendit une porte claquer suivi du bruit de pas d’une femme chaussée de talons hauts. Instinctivement il s’aplatit contre le mur. L’instant d’après, apparaissait le Cinquième Hokage. Elle l’apostropha aussitôt avec véhémence :
_ Shikamaru ! Tu es en retard !
_ Maître Hokage. Je suis venu aussi vite que j’ai pu.
_ Autrement dit, à la vitesse d’un limaçon.

Le dénommé Shikamaru accusa le choc. Il aurait dû s’y attendre : l’Hokage était d’une humeur massacrante. Mauvaises nouvelles en perspectives…
_ Lee t’attend devant mon bureau. Rejoins-le. Trouvez Naruto. Ne le lâchez plus jusqu’à ce que je vous en donne l’ordre personnellement.
Shikamaru acquiesça d’un hochement de tête.
_ On m’attend. Exécution.
Elle perçut l’interrogation muette de son subordonné et se radoucit :
_ Lee t’expliquera.
Elle repartit vivement en direction de la salle du conseil du Village, à l’étage inférieur, Shizune sur les talons.

Shikamaru termina l’ascension des quelques marches et aperçut son camarade qui marchait sur les mains en faisant les cent pas devant le bureau de l’Hokage. Il soupira… Et le rejoignit.
_ Salut Lee.
_ Salut, Shikamaru !
Le jeune homme engoncé dans une horrible combinaison verte donna une impulsion des poignets, et bondit avec souplesse sur ses pieds.
_ Je terminerai plus tard ! Allons trouver Naruto !!!
_ Minute, papillon. Tu m’expliques ?

Lee jeta des regards soupçonneux tout autour de lui et fit signe à son camarade de se rapprocher.
_ On a aperçu Sasuke dans le Village, hier.
_ On ?
_ Hinata. Il était avec l’Akatsuki. Elle les a coursés mais ils l’ont semé.
Shikamaru soupira… Encore des ennuis en perspectives…

_ Et Naruto ?, s’enquit-il.
_ Il ne le sait pas. Pas encore. Mais s’il venait à l’apprendre…
Shikamaru hocha la tête. Evidemment, si Naruto venait à l’apprendre, il se lancerait immédiatement tête baissée à la recherche de son ami… Tsunade avait fort bien saisi le problème.
_ Allons trouver Naruto…, lança-t-il sans enthousiasme. J’espère que tu as une bonne idée pour qu’on puisse le suivre sans qu’il nous remarque…
_ Très simple, mon ami ! Nous allons lui lancer un défi !!!
_ Un… quoi ?

Shikamaru manqua de s’étrangler puis il se reprit.
_ Toi, c’est plausible, mais moi ? Tout le monde sait que je suis un fainéant de première…
_ Tu nous arbitreras !!
_ … Galère…
Et Shikamaru, enfonçant profondément ses mains dans ses poches, suivit son camarade.

……………………………………………………………………………

Tsunade ouvrit brutalement la porte de la salle du Conseil et s’arrêta un instant pour parcourir l’immense pièce des yeux. Autour de la grande table ovale qui trônait au centre, siégeait déjà les doyens Utatane Koharu et Mitokado Homura, ainsi que Danzô. Son regard se posa ensuite sur Nara Shikaku, le père de Shikamaru, et peut-être la seule personne dans la salle qui ne fût pas officiellement du Conseil. Cependant Tsunade le tenait en haute estime et puisait en sa présence un soutien moral précieux, aussi l’avait-elle fait convoquer.

_ Tsunade, nous vous attendions.

Comme toujours, Koharu ne manquait pas de lui rappeler son retard. Tsunade retint de justesse une réplique acerbe.
« Bah !... Peu importe… »
La petite-fille du Premier Hokage se retourna pour fermer la porte, et lança au passage un coup d’œil inquiet à son amie et confidente Shizune qui va devoir l’attendre dehors. La jeune femme brune lui rendit son regard. Que Tsunade soit tranquille, elle veillerait de son côté sur Naruto.

Une fois la porte close, Tsunade se composa un visage impassible et rejoignit sa place au bout de la table. Elle observe en silence les quatre personnes présentes et se réjouit une fois de plus que Shikaku soit là. Elle sait qu’il n’est pas le bienvenu au sein du Conseil, mais son esprit avisé et son grand sens tactique pourraient s’avérer nécessaires. Et puis, ce n’est pas la première fois que ses agissements et ses relations déplaisent au Conseil. Une fois encore, il faudra que les doyens se plient à sa volonté.

_ Shikaku, peux-tu nous faire le compte-rendu des derniers événements, je te prie ?
_ Bien entendu. Il y a deux jours, un membre de l’Akatsuki, clairement identifié comme Hoshigaki Kisame, s’est introduit dans le Village et a tenté de s’en prendre à l’hôpital. L’intervention fortuite du Cinquième Hokage ici présente a permis d’éviter le pire, à savoir un attentat contre l’hôpital. Le criminel a réussi à fuir malgré l’ampleur des moyens déployés pour sa capture.

Tous hochèrent la tête. L’incident avait fait beaucoup de bruit mais peu de dégâts, en dehors de quelques murs qui avaient souffert du combat entre l’Hokage et le déserteur de Kiri. Tsunade fit signe au chef du clan Nara qu’il pouvait poursuivre.
_ Hier, une kunoïchi du clan Hyûga a repéré deux sources de chakra suspectes en provenance de l’ancien quartier Uchiwa.
Tsunade guettait une quelconque réaction de Danzô à la mention du ce quartier, mais le vieil homme ne manifesta rien. Après une subtile pause, Shikaku continua :
_ Cette kunoïchi…
_ Son nom ?, le coupa sèchement Danzô.

En une fraction de seconde, le regard de Shikaku passa sur Danzô et se posa, lourd de sous-entendu, sur sa supérieure hiérarchique. Tsunade lui renvoya un regard de connivence et répondit calmement au chef de l’ANBU :
_ Pour sa sécurité, il ne sera pas divulgué.
_ C’est inadmissible !, s’emporta aussitôt Koharu. Nous sommes en droit de le savoir !
_ Je dois avouer que le manque de confiance dont vous faites preuve envers le Conseil n’est pas à votre honneur, Maître Hokage, enchérit Homura, outré.

Tsunade ne leur prêta qu’une oreille distraite.
_ Danzô, ayez l’obligeance de ne plus couper la parole aux personnes présentes. Continue, Shikaku.
Tandis que Danzô et Tsunade échangeaient un regard chargé d’animosité, Shikaku poursuivit :
_ La kunoïchi citée précédemment s’est donc rendue sur place et s’est heurtée à deux intrus. Nous avons identifié le premier grâce à la description très précise qu’elle nous en a fournie : il s’agissait une fois de plus d’Hoshigaki Kisame. Les deux intrus se sont enfuis à son arrivée, elle les a donc poursuivis. Au cours de la poursuite, elle s’est retrouvée confrontée au second individu qu’elle a reconnu aussitôt.
Shikaku marqua une nouvelle pause et porta son regard sur le Cinquième Hokage comme pour s’assurer de son accord.

_ Uchiwa Sasuke. Il accompagnait le membre de l’Akatsuki et faisait clairement équipe avec lui.

Un lourd silence s’ensuivit. Tsunade posa les coudes sur la table et croisa ses mains sous le menton, avant de reporter son attention sur les membres du Conseil. L’extrême concentration dont elle faisait preuve lui donnait un regard intense qui semblait pouvoir tout transpercer.

_ Voici où nous en sommes. J’ai immédiatement fait renforcer la sécurité, cependant il reste des questions préoccupantes. A commencer par celle-là : comment deux criminels hautement recherchés ont-ils pu passer outre la barrière de protection du Village ?

Tous les regards convergèrent vers Danzô. En tant que chef de l’ANBU, il était en charge de veiller au bon état de cette barrière de protection. Nulle personne nourrissant de mauvaises intentions à l’égard du Village ne pouvait la franchir sans qu’une alarme soit aussitôt déclenchée au Quartier Général de l’ANBU. Comment allait-il pouvoir expliquer ce phénomène ? Si l’alarme ne s’était pas déclenchée, c’est donc que la barrière n’était pas aussi efficace qu’il le prétendait. Si au contraire, elle s’était déclenchée, pourrait-il justifier la négligence de ses services qui n’en avaient pas tenu compte ? Ou bien avait-il sciemment ignoré la menace ?

Le vieil homme releva son visage couturé de cicatrices et répondit le plus calmement du monde :
_ La vraie question n’est-elle pas plutôt de savoir pour quel motif ils se sont introduits à Konoha ?
Il regarda Tsunade bien face, indiquant aux doyens par ce simple geste que le Cinquième Hokage détenait déjà la réponse à la question suivante :

_ Qu’y a-t-il donc dans ce fameux Quartier Uchiwa qui soit susceptible de les intéresser à ce point ?

Tsunade sentit son cœur rater un battement. Ce vieux renard avait sûrement déjà fait la liaison entre l’incident à l’hôpital et celui du quartier Uchiwa… Kazan et ses filles… Elles étaient le lien, le fil conducteur de cette histoire… Danzô l’avait compris, Tsunade le percevait dans son regard arrogant… Elle qui avait pensé pouvoir s’en sortir sans citer le nom de Kazan… Voilà qui allait s’avérer difficile… Il fallait qu’elle réponde à présent, sous peine de se retrouver en porte-à-faux vis-à-vis des doyens.

_ Je suppose que vous en avez une idée, sinon vous ne me fixeriez pas de cette façon, répondit-elle impénétrable.
Shikaku lui lança un regard inquisiteur : à quoi jouait-elle ? Danzô n’attendait qu’un seul faux pas de sa part pour obliger le Conseil à la démettre de ses fonctions…

Danzô esquissa un sourire qui ressemblait étrangement au rictus d’un carnassier qui s’apprête à dévorer sa proie.
_ Il me semble pertinent d’envisager les deux incidents comme n’en étant qu’un seul. Quel lien pouvait-on trouver entre l’hôpital et le quartier Uchiwa ? Apparemment aucun. Le premier est un centre névralgique de Konoha, l’autre le vestige peu glorieux d’une sombre tragédie. Après une courte enquête de mes services, nous avons découvert que la même personne était présente sur les lieux des deux incidents. Une femme, Kazan. Il me semble d’ailleurs que vous l’avez eu comme patiente à l’hôpital, Maître Hokage ?

_ Vos services n’auraient-ils pas mieux fait d’enquêter sur la façon dont ces criminels se sont introduits à Konoha ?, intervint Homura, toujours soucieux de la sécurité du Village. Avez-vous fait vérifier les sceaux de la barrière ?
_ C’est en cours, répondit Danzô sans détourner le regard de Tsunade.

Un silence s’abattit dans la salle quelques instants. Koharu le rompit :
_ Hé bien, Tsunade ? Qu’avez-vous à répondre à Maître Danzô ?
La marque de respect utilisée à l’adresse de Danzô n’échappa ni à l’Hokage, ni à Shikaku.
« L’ambiance a changé, et ce n’est pas en faveur de Maître Tsunade », songea-t-il tandis que son esprit acéré cherchait déjà un moyen de sortir l’Hokage de cette mauvaise passe.

_ C’est exact, Danzô, répliqua Tsunade, en appuyant bien sur le nom dépourvu de tout titre. Kazan a été ma patiente. Et au sortir de l’hôpital, elle a effectivement emménagé dans la partie rénovée du quartier Uchiwa.

Elle jeta un coup d’œil furtif à Shikaku qui acquiesça d’un clignement d’yeux. Elle avait raison de ne pas nier l’implication de Kazan si elle voulait garder la situation sous contrôle.
_ Que sait-on de cette femme ?, s’enquit Homura. Serait-elle alliée à l’Akatsuki ? Représente-t-elle une menace pour Konoha ?
_ Elle ne semble pas dangereuse. Elle n’a pas reçu de formation de ninja et ne semble venir d’aucun village en particulier, répondit Tsunade, bien décidée à ne divulguer que les informations qui ne risquaient pas de compromettre Kazan.

Elle comprit aussitôt qu’elle aurait eu mieux fait de se taire : c’était exactement le genre d’attitude qu’on lui reprocherait. Maintenant qu’elle avait commencé à parler, les doyens ne s’arrêteraient pas là et exigeraient tous les détails… Hélas, elle ne se sentait pas le droit de dévoiler ce que Kazan lui avait confié. Danzô eut un rire mauvais.
_ Somme toute, elle n’a pas de passé, et encore moins d’avenir.

Un silence de plomb accueillit cette sentence. Shikaku décida de prendre la parole à son tour.

_ Admettons qu’elle soit une espionne au service de l’Akatsuki. Croyez-vous qu’ils se seraient risqués à venir prendre contact avec elle à Konoha même ?
Il marqua une pause savamment calculée.
_ Non, il aurait été bien plus simple, et beaucoup moins dangereux, qu’elle quitte le Village sous un motif quelconque et les rejoigne à l’extérieur afin de leur remettre son compte-rendu.

Tous, hormis Danzô, acquiescèrent.
_ Je pense au contraire que cette femme est une victime. L’Akatsuki ne fait pas dans le tendre ; les deux incidents ressemblent plus à des tentatives d’assassinat qu’à la prise de contact avec un ninja infiltré.
_ Ce que vous dîtes corrobore mon hypothèse, se pavana Danzô. Nous connaissons tous l’obsession de l’Akatsuki pour les puissantes techniques héréditaires. D’après moi, cette Kazan possède un Hijutsu que l’Akatsuki cherche à obtenir.

Tsunade se félicita de ne rien avoir révélé. Danzô faisait fausse route, mieux valait ne pas le détromper.
_ Cette femme menace indirectement la sécurité du Village. Imaginez un instant que l’Akatsuki mette la main sur elle – et cela arrivera tôt ou tard, ne nous voilons pas la face. Ils possèderont alors une arme que nous aurons négligée et qu’ils retourneront contre nous.
_ C’est tout à fait exact, acquiesça Koharu. Que suggérez-vous ?
_ Nous ne pouvons-nous permettre de laisser l’Akatsuki s’emparer de son pouvoir. Eliminons- la.
_ NON !

Elle avait haussé le ton sans s’en rendre compte et se réprimanda intérieurement de son emportement. Les doyens la dévisagèrent, visiblement mécontents de son éclat de voix.

_ Je ne comprends pas vos réticences, Maître Tsunade, déclara Homura, sourcils froncés. Pourquoi refuser de l’éliminer ? Danzô a raison : l’existence de cette femme menace Konoha.
_ « Détruis l’arme que tu ne peux utiliser », continua Koharu en hochant la tête.
_ « Ou tes ennemis la retourneront contre toi, et te trancheront la gorge », répondit la petite-fille du Premier Hokage. Je connais le proverbe, conclut-elle sèchement. Mais ce n’est pas aussi simple. Il ne s’agit pas d’une arme. Nous parlons d’une vie ! Sans compter que cette femme laisserait deux filles derrière elle. Je refuse d’en faire des orphelines sous prétexte que nous aurons choisi la voie de la facilité.
_ Tsunade, il…

_ « Maître Hokage », tonna-t-elle. Votre présence ici ne vous permet pas de telles familiarités, Danzô. De plus, je connais Kazan. Comme vous l’avez si bien fait remarquer, elle a été ma patiente. Je peux donc vous affirmer, preuves médicales à l’appui, qu’elle ne possède aucun Hijutsu.
_ Maître Hokage, reprit le vieil homme en appuyant exagérément sur le titre. L’existence de ces enfants ne fait qu’accroître la menace.
_ Elles ont trois mois !! Quelle menace croyez-vous qu’elles représentent ?

Shikaku aurait bien voulu réussir à attirer l’attention de sa supérieure et lui faire signe de se calmer. Son emportement naturel ne lui rendait pas service dans cette atmosphère où la diplomatie était de rigueur.
_ Nous serions-nous trompés ? L’Akatsuki viserait-elle plus les enfants que leur mère ?, demanda calmement Koharu, livrant ses réflexions aux personnes présentes.
_ Pardonnez-moi, Doyenne Utatane, intervint Shikaku pour éviter à Tsunade une réponse qu’elle regretterait. Pour quelle raison pensez-vous que l’Akatsuki s’intéresse aux enfants et non à leur mère ?

Koharu le détailla un instant, comme si elle cherchait à scruter ses pensées, puis :

_ Monsieur Nara. Nous connaissons tous votre vivacité d’esprit. Ne vous faites donc pas plus bête que vous n’êtes. Vous avez sûrement déjà compris où je veux en venir. Je vous en prie, exposez donc mon point de vue à notre Hokage…
Shikaku se maudit d’avoir pris la parole ; en voulant obliger les doyens à révéler leur raisonnement pour permettre à Tsunade de contre-attaquer, il s’était piégé. Il lança un regard d’excuse au Cinquième Hokage.

_ Admettons qu’il s’agit bien d’une histoire de Hijutsu. Même si Kazan n’en possède pas, il reste possible que ses filles soient détentrices d’une technique héréditaire… de par leur père…
Tsunade dut faire un effort sur elle-même pour ne pas pâlir à l’énoncé du dernier mot. Elle n’avait parlé à personne de ce que lui avait révélé Kazan, mais au ton de Shikaku, il avait deviné qu’il s’agissait du point sensible qu’elle avait tenté d’éviter.
_ Maître Tsunade ?, s’enquit Homura. Le père de ces enfants : qui est-il ?

Danzô et les doyens attendaient froidement sa réponse. Tsunade serra les dents. Il lui répugnait de dévoiler un secret qu’on lui avait confié. Cependant, le Conseil trouverait sûrement un moyen d’utiliser ces enfants à leur profit contre l’Akatsuki. Mieux valait ça que la mort dans un premier temps… De plus, si elle refusait de répondre, son silence serait mal interprété et Danzô en profiterait aussitôt pour la faire démettre de ses fonctions…

_ Itachi. Uchiwa Itachi… C’est leur père…

Une bombe lâchée au centre de la table n’aurait pas eu plus d’effet. Danzô se crispa subitement. Shikaku lui-même ne semblait pas en revenir. Quant aux doyens, l’expression horrifiée qu’ils arboraient était plus qu’éloquente… Le silence parut durer une éternité… En réalité, il ne s’écoula que quelques secondes avant que Koharu, scandalisée, ne s’exclame :

_ Cette engeance maudite ne prendra-t-elle donc jamais fin ?!
_ … Une seule décision s’impose… Ces enfants doivent disparaître, ainsi que leur mère…, lâcha sentencieusement Homura.
_ Vous n’avez donc rien écouté ? Ces enfants ne sont pas une menace ! Nous pourrions…
_ Les utiliser pour faire pression sur certains membres de l’Akatsuki, à commencer par Sasuke qui semble s’être rallié à leur cause, la coupa Shikaku avec un regard appuyé, avant que Tsunade ne prononce des mots irréversibles.
_ C’est impossible, monsieur Nara, décréta Homura. Tôt ou tard, ces enfants apprendront qui était leur père, et chercheront à connaître l’histoire de leur clan. Nous n’avons pas besoin de nouveaux Sasuke qui renieront leur Village au profit d’une vengeance égoïste, pour finalement terminer leur course dans les filets de l’Akatsuki.

Tous retinrent leur souffle. Le Cinquième Hokage devait à présent trancher. Tsunade ferma les yeux un instant. Pouvait-elle mettre en péril la sécurité du Village pour tenir sa promesse faite à Kazan ? Ou bien devait-elle se parjurer ? Mais les jumelles représentaient-elles une réelle menace ? Quel véritable risque y avait-il à vouloir protéger des innocentes d’une politique aveuglément cruelle ?

_ N’oublions pas que l’Akatsuki en a toujours après notre Jinchuuriki… Si nous venions à laisser planer la menace des enfants d’Uchiwa Itachi, il nous faudrait songer à prendre des mesures plus… radicales pour protéger le porteur du Kyubi… Le plan d’urgence concernant sa protection active est toujours prêt à être déclencher, assura Danzô.

Tsunade réprima un frisson. Elle percevait clairement la menace sous-entendue. Danzô et les doyens avaient toujours considéré Naruto comme une arme d’exception et s’était toujours opposés, non seulement à ce qu’il reçoive un enseignement ninja, mais surtout à ce qu’il puisse aller et venir à son gré. Si elle refusait les mesures qu’ils proposaient contre Kazan et ses filles, Danzô avec le soutien du Conseil, s’empresserait de faire arrêter Naruto. Il serait ensuite isolé dans un cachot et traité comme un monstre…

Le Cinquième Hokage inspira profondément et releva la tête. Sa décision était prise, mais une griffe acérée lui labourait le cœur.

_ Nous devons prendre les mesures nécessaires pour protéger Konoha. Un ANBU se chargera donc d’éliminer la menace.

Elle fixa intensément Danzô et le défia du regard.

« Moi vivante, nul ne portera jamais la main sur Naruto.»




Sérieux, j'aimerais pas être Hokage à la place de Tsunade! La pauvre ne doit pas se marrer tous les jours!!
J'espère que vous ne vous êtes pas ennuyés, l'action arrive au prochain chapitre! ;) ça va chauffer!!
J'espère que vous êtes prêts :)

Merci et n'hésitez pas à laissez des coms^^

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