Fiction: Pour l'amour du rock.

Trois mois plus tôt, l'homme qu'elle aime disparaît soudainement, sans la moindre justification. Sakura, avide de réponses, ne peut se résoudre à tourner la page, jusqu'à ce qu'un événement vienne tout chambouler. Accompagnée d'Ino, sa colocataire et meilleure amie, elle se voit offrir un voyage tous frais payés sur la terre bénie des groupes de rock les plus en vogue : Los Angeles. Et si les réponses que Sakura cherchait se trouvaient par delà l'Atlantique ?
Classé: -12I | Drame / Romance | Mots: 37466 | Comments: 11 | Favs: 14
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Beverlyy (Féminin), le 17/07/2013
Coucou les choux~ !

Je suis de retour avec mon nouveau projet spécialement pour les grandes vacances ! J'ai décidé de refaire une fiction longue et de suivre un rythme régulier d'un chapitre par semaine environ. Donc, à peu près tous les mercredis, il y aura un chapitre ! Et vous aurez de quoi faire croyez moi !

Voilà, comme tout début de fiction qui se respecte, je vous souhaite une trèèèès bonne lecture, en espérant qu'elle vous plaira autant que les précédentes si ce n'est plus !




Chapitre 3: Just a Nightmare.



Ce n'était pas vrai. Ce n'était pas possible... Ce n'était tout simplement pas possible bordel ! Kakashi était devant moi. Kakashi... L'homme qui avait volé mon cœur puis l'avait largué comme une bombe, sans ménagement. Celui-là même était devant moi, vêtu d'un tailleur noir de jais, les traits inchangés, quoiqu'un peu amaigri, les joues creusées en dessous de son masque moulant. J'étais tout bonnement stupéfaite. Ce ne pouvait pas être lui, pas ici, pas à des milliers de kilomètres de la France, pas ici même à Los Angeles... Ce n'était pas lui, ce n'était pas lui. Mais lorsque ses iris sans pareil vinrent se poser successivement sur chacune des personnes présentes pour enfin capter mon regard, je sus alors que je ne rêvais pas.

Le temps semblait s'être gelé, mon cœur venait de se glacer et jusqu'à mon pouls, rien ne bougeait en moi. Si j'avais pu être aussi friable que du verre, je me serais sûrement brisée en l'instant. Je ne savais même plus comment anticiper la situation. Je voulais crier, hurler, chialer comme une malheureuse... Jamais encore je n'avais ressenti pareille sensation. Pas même lors de sa disparition... Pas même à cet instant fatidique où je découvrais que toutes ses affaires s'étaient volatilisées, lui compris. Non, je n'avais jamais éprouvé autant de difficulté à faire face à la situation présente. J'étais pétrifiée. Et quand bien même je ne l'aurais pas été, le regard que me lançait Kakashi aurait largement suffit à me figer entièrement.

Il n'y avait plus aucune lueur dans son regard, plus rien. Ses yeux gardaient la même couleur limpide, pure, mais plus rien ne brillait au fond de ses pupilles. J'avais longtemps observé le néant à travers ses iris, me laissant bercer par la douce chaleur de ses bras. Lorsque le temps ne s'y prêtait pas, que le gris embaumait le ciel parisien, il y avait toujours cet éclat dans le moindre de ses regards pour me faire voyager au-delà de la capitale. Mais là, alors même que j'avais franchi l'Atlantique, y laissant mon quotidien monocorde, je me retrouvais face à la lumière jadis disparue. L'intensité n'y était plus et mon cœur n'était que grisaille brute du bitume que j'avais tant connu. Il avait échangé les rôles, avait disparu et refaisait soudain surface, en apparence inchangé et pourtant, le vernis se décollait ici et là.

Ce fut Ino qui me sortit de mes contemplations, s'avançant vers l'objet de mes pensées, l'air menaçant. Je voulais la retenir, lui dire que ce n'était pas grave, qu'il n'avait rien fait, qu'il... Qu'il était là et que c'était ainsi. Mais mon cœur ne s'y résolvait pas et je ne pus rien dire que j'entendis ma meilleure amie s'égosiller, s'attirant les regards de la foule.

-ESPECE DE CONNARD ! IL Y A LONGTEMPS QUE JE VOULAIS TE DIRE A QUEL POINT JE REGRETTE DE T'AVOIR FAIT CONFIANCE ! TU AS PENSE A SAKU ? TU AS PENSE A ELLE QUAND TU T'ES BARRE ? TU REAPPARAIS COMME CA, COMME UN CON, ET TU PENSES QUE CA VA PASSER TOUT SEUL ? KAKASHI TU ES UN ABRUTI ! UN PUTAIN D'ABRUTI ! TU NE MERITES MEME PAS D'ÊTRE ICI A NOUS LANCER UN REGARD HAUTAIN ! JE PENSAIS QUE TU SERAIS HONNETE AVEC ELLE, MAIS QUE DALLE ! TU N'ES QU'UNE ENFLURE HYPOCRITE ET JE PESE MES MOTS !

L'aéroport était devenu totalement silencieux, oppressant tandis qu'Ino reprenait son souffle après cette logorrhée haineuse. Plus personne n'osait ajouter un mot, pas même Sai qui observait sa copine d'un air confiant, ni même Kankuro qui, pour le coup, se passait volontiers de jouer les clowns.

Kakashi n'avait pas réagi, restant totalement placide durant une bonne minute. Lorsque les halètements d'Ino prirent fin, il se contenta d'arquer un sourcil, de remettre en place l'une de ses mèches folles et de placer sa paire de Ray Ban sur son nez. Pas une ride, pas un signe n'était venu perturber son visage. Il semblait être d'un calme olympien alors même qu'il venait de recevoir à la figure toute la bile d'Ino. Je ne comprenais même plus ce qu'il se passait, me concentrant davantage sur cet homme que j'avais tant aimé. Il était méconnaissable, sans une once d'empathie ou de sympathie envers quiconque. Un robot... C'était cela. Un robot humain, un humanoïde de haute qualité, qui semblait plus vrai que nature en apparence mais qui se dévoilait bien vite comme n'étant qu'une machine incapable de la moindre émotion.

-Bien, vous êtes les Suna'rakiri c'est cela ?

Il avait posé sa question en connaissant parfaitement la réponse, ignorant la blonde qui se tenait devant elle, l'air plus enragé que jamais. Il feignait l'ignorance, c'était son mode de fonctionnement. Néanmoins, c'était peut-être la première fois que je le vis en confrontation avec Ino. Je voulus bouger au moins mes jambes, au moins histoire de m'en aller avant que je ne me sente faiblir, mais mon corps semblait être de plomb si bien que le moindre pas m'était impossible. Ce faisant, Ino démarra au quart de tour, claquant des doigts devant un Kakashi peu intéressé par son agression.

-Tu penses vraiment que je vais te laisser m'ignorer !? Réponds au moins à ça, réponds au moins à Saku si tu es un homme !

-Je n'ai que faire de tes supputations Ino. Je ne suis pas ici pour te parler, ni même adresser la parole à Sakura. Je suis le manager des Kunaika et en tant que tel, je me dois de faire mon travail. Je n'ai pas le temps de jouer à qui criera le plus fort.

-Je ne crie plus ! Tu ne mérites même pas ça, espèce d'ordure.

-Tu ne réponds qu'avec des insultes ma chère Ino, laisse donc ton vocabulaire si peu fourni au placard et contente toi de jouer les accompagnatrices. Tu ne m'intéresses pas.

-Ah oui ? Alors je devrais avoir quelque chose qui t'intéresse !

Levant la main d'un geste sec, Ino claqua la joue de Kakashi avec force, lui laissant une marque que l'on devinait aisément rougie en dessous du masque de latex. Ses lunettes de soleil tombèrent au sol sous le choc et vinrent atterrir aux pieds de Gaara. Instinctivement, mon regard passa de ses pieds à son regard, lequel était orienté vers moi, contrairement à ceux des autres. D'un seul coup, tout était clair. C'était ça... C'était pour ça qu'il m'avait invité. Il était forcément au courant, il l'avait su dès le début. C'était clair, tellement évident. Il avait essayé de m'en parler, de me le dire, lui qui d'habitude ne me confiait plus rien... Je venais de tout comprendre. Et, par un effet inexplicable, la prison de plomb libéra mon corps et je pus courir, courir de tout mon saoul, passer le grand portique et le laisser se refermer sur les cris de mes compagnons de voyage alors même que le zénith m'accueillait aux USA.

J'étais devant l'aéroport, pouvant respirer à grandes inspirations. Je voulais me libérer de cette pression, m'empêcher à tout prix de craquer devant l'apparition de Kakashi. Il ne devait plus rien signifier, il devait disparaître, il avait d'ailleurs disparu... Il se devait de ne plus hanter mes nuits, mes pensées, de me rendre folle à lier. Je m'étais résolue, j'avais essayé de comprendre pourquoi mais je me rendais compte en l'instant que le pourquoi importait peu. Je ne savais pas ce qu'il foutait là, je ne comprenais plus rien, mais je savais qu'il n'était pas là pour moi, qu'il n'était plus celui qui m'avait aimé, qu'il avait fait une croix sur moi aussi bien que sur son passé.

Et pourtant, mon cœur saignait encore, s'emballant à la vue de celui qui l'avait fait chavirer auparavant. Que pouvais-je y faire putain ? Je n'arrivais pas à effacer son visage. C'était une exigence à laquelle mon âme refusait de se soumettre, tant et si bien que je me retrouvais comme une conne, en bas des escaliers de la gare, cachée dans un des recoins sombres, devant ce qui semblait être une porte de service. Je jouais les clodos pour dissuader quiconque d'admirer mon faciès ravagé par la surprise et la souffrance, la souffrance d'un souvenir que je n'arrivais pas à enterrer.

J'entendis des pas s'approcher, claquant les marches une à une et se dirigeant vers ma planque. Je savais de qui il s'agissait avant même d'apercevoir son visage, n'ayant vu qu'un bout de jean dépasser de l'encolure d'entre-deux marches. Il fallait vraiment que ce soit lui ? Je ne voulais plus d'explications, c'était fini, je m'en étais rendu compte, alors il n'avait plus qu'à me foutre la paix. J'étais à Los Angeles et en quelques minutes, je venais de basculer en Enfer. Je devais vivre un rêve, j'étais dans un pur cauchemar. Je ne voulais vraiment plus en parler, j'aurais même aisément passé mon mois ici, à ne rien dire à personne, à rester seule, à essayer d'effacer petit à petit les dernières images de mon bourreau sentimental.

-Sakura...

Sa voix me fit l'effet d'avaler une brique. Je ne voulais plus rien de lui, je voulais hurler qu'il se casse, qu'il aille s'occuper de quelqu'un d'autre mais mes cordes vocales étaient comme sectionnées, incapables d'accomplir un tel forfait. Je puisais néanmoins au fond de ma gorge quelques mots que je devinais rocailleux.

-Vas t’en...

-Sors de là écoute... Il faut qu'on parle.

-Je n'ai rien à te dire Gaara.

-Sakura, allez...

Assise dans la poussière, je distinguais une main se tendre au-dessus de moi, apportant un halo lumineux dans le petit coin sombre où je me trouvais. Ne voulant pas accepter son aide, je m'y trouvais forcée lorsqu'un rat passa à quelques centimètres de moi, m'arrachant un frisson de dégoût. J'attrapais ses doigts longs et fins, sa peau abîmée çà et là à force de sa passion instrumentale, m'aidant de sa force pour me relever. Je sortis de ma pénombre, décoiffée par ma course vertigineuse dans le grand escalier de la gare et les fesses grisées de saleté. Je me faisais l'effet d'être encore plus misérable que lorsque je m'étais trouvée devant Kakashi quelques instants auparavant, mon jean turquoise sali en témoignant.

Gaara se tenait devant moi, me tenant toujours la main, m'adressant un regard à la fois inquiet et désolé. Le genre de regard que je ne supportais que de la part d'Ino... Et encore. Je dégageais mes doigts rapidement et évitait son regard, ne voulant même pas lui adresser le moindre mot. Mon humeur ne s'y prêtait pas et, plus que tout, je ne voulais pas qu'il me serve un roman détaillé de cette petite réunion organisée. Je pensais tout trouver à mon arrivée ici... Mais certainement pas ça.

-Écoute Sakura...

-Non Gaara je... Laisse-moi tranquille, je m'en fous.

-Mais bon sang laisse-moi t'expliquer !

Il avait haussé le ton, me prenant par les épaules de ses mains puissantes. J'aurais pu me débattre avec facilité mais plus aucune motivation ne m'animait. Plus rien ne m'inspirait et, quand bien même la gare faisait face à un paysage idyllique, à de grandes routes sillonnées de centaines de voitures multicolores et bordées de dizaines de magasins tout aussi colorés, l'image de Kakashi venait assombrir cet horizon éclatant. Mon regard quitta le spectre qui me hantait pour se poser sur le visage de Gaara, ravagé d'un mélange de colère, de tristesse et de culpabilité. Jamais je ne l'avais vu aussi impliqué, aussi marqué par un sentiment quel qu'il soit. C'était la première fois que son regard plongea autant dans le mien, comme pour capter le fond de mes pupilles, à la recherche de mes pensées les plus profondes...

-Sakura... Oui je... J'avoue. Je savais que Kakashi était ici. Lorsque les Kunaika nous ont contactés pour proposer une collab', on a reçu la liste des membres ainsi que la liste des managers et du staff et là, j'ai vu le nom de Kakashi. Je n'avais pas eu de nouvelles depuis sa disparition, je te le promets. Alors quand j'ai vu ça, j'ai halluciné. Je n'ai pas pu en croire mes yeux et ce n'est que quand j'ai vu sa signature au dos du papier que mon doute s'est totalement envolé. Il n'y a que Kakashi pour signer de ses initiales K.H en les soulignant trois fois. C'était une preuve irréfutable et... J'ai voulu t'en parler, j'hésitais, je te jure que j'hésitais Sakura mais... Mais je n'ai pas pu m'y résoudre et même lorsque je me persuadais que c'était mieux de tout te dire, j'étais sans cesse interrompu. Je ne pensais pas que ça se passerait ainsi, je pensais qu'il ne serait là qu'une fois au studio... Et je savais que tu voulais savoir, que tu voulais comprendre mais je n'en savais pas plus que toi Sakura... Je te le jure.

Je ne l'avais pas lâché des yeux, prenant ses explications à bon compte. L'estomac serré, je me tenais maintenant face à un dilemme de taille. Tout faire en œuvre pour oublier Kakashi ou prendre l'avion retour vers Paris. Je ne savais plus du tout comment réagir. Mon séjour venait être gâché alors même que je pensais que rien ne pouvait en être capable. Je m'étais trompée et je me retrouvais obligée de contempler Gaara, lequel anticipait le moindre de mes cillements. Au fond, peut-être était-ce aussi ma faute. Je m'étais entêtée, de la façon la plus bornée qui soit. J'avais insisté, je voulais savoir, comprendre où était passé Kakashi, pourquoi il avait disparu comme ça, du jour au lendemain. Mais au final, ma curiosité se retrouvait face à son objet entier et s'était évanouie pour laisser place à la douleur intense de retrouvailles aussi plates et inattendues. Peut-être que si Gaara avait pu me le révéler avant, j'aurais mieux anticipé le choc... Ou peut-être pas. Dans tous les cas, j'avais ma part de responsabilités et Gaara n'avait pas à pâtir de tout ce qui arrivait.

-Je suis désolée Gaara...

-Ne dis pas n'importe quoi Sakura, tu n'as pas à t'excuser.

-Si ! Si, je suis désolée. Je n'aurais jamais dû chercher à savoir, je ne serais peut-être même pas là à l'heure actuelle et les premières présentations avec les Kunaika auraient pu s'en trouver mieux préservées. C'est juste nul d'avoir réagi comme ça pour... pour lui. Mais je...

-Tu l'aimes ?

Il savait la réponse. Evidemment. Evidemment que je l'aimais encore. Kakashi faisait partie de ma vie, gravé en moi, comme indissociable de mon existence, comme une triste réalité. Je n'avais pas d'autre choix que de l'aimer, comme une folle, comme une fille qui n'avait pas connu l'amour avant lui... Comme une fille naïve qui pensait qu'elle avait enfin décroché le bonheur sur les lèvres d'un autre.

-SAKUUUU !

La voix d'Ino s'éleva du haut de l'escalier tandis que les trois larbins de Sai descendaient nos bagages. Gaara me lâcha, me faisant signe qu'il allait rejoindre son groupe et se tourna pour monter quatre à quatre les marches. Lorsque mon amie fut à ma hauteur, une paire de bras m'enlaça fortement, menaçant de me faire tomber à la renverse. L'enlaçant à mon tour, je remarquai un hématome naissant sur son avant-bras et la repoussai immédiatement pour l'examiner. Une grimace de douleur lui tordit le visage quelques secondes avant que je ne lui lance un regard noir.

-C'est Kakashi qui t'as...?

-Hein ? Quoi ?! Non ! Non non, tu n'y es pas, c'est SaiIl m'a serré trop fort en voulant m'éloigner de Kakashi. Il avait peur qu'il me frappe mais... Ce n'est pas le genre. Ce n'est qu'un lâche ! Un enculé ! Une p'tite merde ! Une...

Ino s'interrompit en voyant mon regard fuyant. Elle se contenta de poser une main sur mon épaule et de soupirer un bon coup.

-Je m'excuse... Vraiment je n'aurais pas dû réagir comme ça. Je sais que tu l'aimes mais... Je ne pouvais définitivement pas me taire.

-Je ne t'en veux pas Ino...

-Je sais que tu ne m'en veux pas, mais tu devrais. Je sais aussi que tu n'arrives pas à tourner la page, que tous les vendredis te font penser à lui et qu'à présent les lundis aussi s'y mettront. Mais maintenant, on a un choix important à faire. De deux choses l'une, soit on décide de repartir à Paris et d'oublier toute cette histoire de tournée, de groupes, de Kakashi et de je ne sais quoi, et auquel cas Sai ira profiter avec ses mannequins de Las Vegas et n'aura qu'à m'oublier, ou alors on décide de rester, de vivre notre rêve, de s'éclater et de mettre Kakashi de côté. Ta réponse ?

Je considérais mon amie, lui souriant en secouant légèrement la tête. Elle avait une façon de présenter les choses qui ne laissaient vraiment pas place au doute. Et tant pis, quitte à ravaler ma peine et ma haine, il était hors de question que je passe à côté de notre rêve. Pour Ino, pour moi et pour la surveillance de l'autre playboy, il n'était pas question de faire demi-tour. Je venais de traverser un océan, plus rien n'aurait pu être la mer à boire après cela. Je me sentis quelque peu requinquée avant de claquer la main d'Ino.

-Je n'ai pas remis mon anglais à niveau pour rien si tu vois ce que je veux dire.

-Oh que non ! Et on va s'éclater ma Saku ! On ne laissera aucune emmerde nous pourrir notre séjour !

-Comme c'est bien dit !

Surprise, Ino se retourna pour faire face à face avec Genma, un dossier rouge à la main, se tenant trois marches plus haut. En un bond impressionnant, il atterrit à nos côtés, un sourire sympathique greffé au visage. Il aurait pu être dit sans exagérer qu'il le portait presque constamment et qu'il lui seyait à ravir. Il semblait même plus sourire à Ino qu'à n'importe qui d'autre et cette pensée m'arracha un petit rire que je refoulai directement. Mon amie, quant à elle, se trouvait presque gênée d'être aussi près d'un chanteur qu'elle affectionnait, même si cela ne remontait pas à si longtemps que ça. Je la vis rougir, chose rare et je m'empêchai fortement de crier un "C'EST MIGNON" histoire de lui foutre la honte.

-Sakura c'est ça ?

-Heuu... Oui ?

M'attendant à ce qu'il parle d'abord à Ino, je me trouvais dépourvue lorsqu'il se tourna vers moi. Son sourire retomba quelque peu, laissant place à un air désolé.

-Je te présente mes excuses, je n'aurais jamais pensé que tu puisses connaître notre manager.

-Oh mais ce n'est rien. Le monde est petit comme on dit.

-Oui. En tout cas, quelle gifle ! Tu n'y es pas allée de main morte Ino.

-Oh je... Haha... Faut dire que quand je suis énervée...

-J'aime bien... J'aime les gens spontanés.

Évitant de se transformer en tomate sur pattes, Ino trouva son salut en Sai venu se garer au coin de la rue, ses gorilles embarquant les bagages dans le coffre. Elle s'éloigna après avoir dit au revoir à Genma et j'allais l'imiter lorsque ce dernier me retint par le poignet. Je me tournai vers lui et vit qu'il avait recouvré son sourire radieux.

-N'hésite pas à passer au studio, avec Ino d'ailleurs. Vous êtes les bienvenues et, ne t'en fais pas, notre manager n'est pas tout le temps là.

-C'est gentil Genma mais... On voudrait pas déranger...

-T'en fais pas ! Ca me fera plaisir. Et puis, on pourra discuter, si jamais tu as besoin de parler de lui. Je ne sais pas grand-chose mais si le peu que je sais peut t'aider et bien... Et au-delà de ça, vous pourrez toujours apprécier la musique.

-Merci Genma. On passera dans ce cas, c'est promis. Et c'est Ino qui risque d'être contente, je crois bien qu'elle a un faible pour ton groupe.

-Tu m'en vois ravi.

Je m'éloignai pour monter dans la grosse berline que Sai venait de louer à la boutique de l'aéroport, laissant Genma rejoindre les Suna'rakiri dans l'enceinte de l'aéroport. Avec un pincement au cœur, je regardais le bâtiment disparaître à mesure que la voiture avançait et me dire que Kakashi s'y trouvait en ce moment même, qu'il n'était plus le même, mais qu'il était présent, à quelques pas, quelques mètres, maintenant quelques kilomètres, me rongeait le cœur comme jamais.

Jamais une route ne m'avait semblé à la fois aussi belle, aussi longue et aussi fade.

Je m'étais assoupie dans la voiture, la tête pleine des images de Kakashi, de son regard froid, de son ignorance. J'avais l'impression que les traits se déformaient, formant un masque sur le visage que je connaissais jadis, le rendant presque monstrueux. Mes gémissements confus dus à un tel cauchemar avaient sûrement alerté Ino lorsque je sentis l'une de ses longues mèches blondes s'agiter au-dessus de moi. J'avais ouvert les yeux pour faire face à son air inquiet et me redressais tant bien que mal, un début de migraine me tambourinant les tempes.

-Saku ! Tu vas bien ?

-Ouais... Ouais juste un cauchemar. J'ai dû m'endormir... On est où ?

-On est arrivés y a même pas une minute avant que tu t'agites. Sai est en train de sortir les valises.

Je jetai un regard à travers la vitre pour apercevoir une superbe villa aux murs d'un blanc épuré. Le jardin semblait tout droit sorti d'une carte postale, deux grands palmiers faisant office de décor digne d'une série hollywoodienne. Une fois sortie de la voiture, je pus admirer pleinement ce qui allait être nos appartements pour un mois. C'était tout simplement impressionnant vu de dehors. Je n'avais jamais imaginé que ce serait aussi grand, aussi luxueux. Observant du coin de l'œil Sai très content de voir Ino s'extasier sur ce palace, je pensai qu'il avait bien réussi son coup. Il devait être fier de lui l'animal, et il avait raison. Quelle fille sensée résisterait à pareille démonstration de fric ?

Une fois à l'intérieur, un long corridor donnait sur un escalier de marbre conduisant à ce qui semblait être les chambres du dessus. Une grande cuisine américaine donnait sur le séjour au recours d'un bar tellement lustré qu'on aurait pu s'y admirer comme dans un miroir. Les tables en acier et la déco black and white témoignait bien des goûts typiquement américains. Tout semblait être sorti d'un magasin de design moderne à souhait et ce n'était pas pour déplaire à Ino qui y trouvait son compte en admirant les rideaux de dentelles d'un blanc éclatant.

La plus grande chambre était réservée au petit couple et je disposais de ma chambre, un peu plus petite mais avec un lit deux places. Ma salle de bain était parfaite, disposant d'une belle baignoire d'angle d'une déco marine. Une grande penderie fut la petite cerise sur le gâteau, me réjouissant d'y accrocher le peu d'affaires que je m'étais résolue à emmener et me délectant d'avance de pouvoir y ranger mes futures emplettes. Il était hors de question que les magasins de L.A n'aient pas la visite de ma carte bleue, quand bien même celle-ci pleurerait après une bonne journée de shopping.

J'entendis Ino pousser un cri surexcité, visiblement ravie de découvrir le palais des mille et une nuits que Sai nous avait réservé. Je devais admettre qu'il s'était surpassé, il avait joué gros et j'imaginais qu'il attendait une récompense qu'Ino ne rechignerait pas à lui donner. Malgré tout, je n'étais pas aussi enthousiaste. Certes, la villa était à couper le souffle, mais le mien venait de se couper depuis longtemps.

Alors que je m'asseyais sur le lit, savourant le moelleux du matelas, le visage de Kakashi revint frapper mon esprit. C'était incroyable... Tout bonnement incroyable. En gros, j'avais été menée en bateau. Gaara le savait, il avait essayé de me le dire, sans parvenir à le faire. Sans cesse interrompu, jamais le bon moment... En somme, je n'avais rien vu venir... Et j'avais pris une claque monumentale.

Je savais que la déprime n'arrangerait rien. Ino l'avait si justement dit... On était à L.A, c'était un rêve de gamine qui se concrétisait. Pourtant, le goût amer des retrouvailles était toujours présent. Il fallait ignorer. Il fallait que je ferme les yeux, que je mette Kakashi entre parenthèses. C'était vital, malgré toutes les questions qui me tambourinaient le crâne. Il était parti par-delà l'Atlantique... Sans rien dire... Sans un mot. Et je le retrouvais aujourd'hui. C'était incompréhensible. Toute sa démarche était incompréhensible et ma curiosité reprenait inexorablement le dessus lorsque je tentais d'oublier cette histoire de fous.

Bien décidée, je me levai d'un coup et admirait l'horizon bleuté par la fenêtre. Il fallait que j'aie une petite discussion avec Kakashi. Lui seul pouvait réellement répondre à toutes ces questions.



Chapitre 3 au rapport ! 8D
Comme promis, tous les mercredis ! Je suis heureuse de voir qu'elle a déjà ses petits lecteurs ** merci infiniment pour votre suivi ! J'espère que ce chapitre vous plaira, ainsi que les suivants ! 8D

A bientôt~




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