Fiction: Secret

Je m'appelle Naruto. Et j'ai décidé que je deviendrais Hokage. Pour voir jaillir l'admiration de la haine et du mépris ambiant. Seulement les héros sont toujours des garçons. Et je ne suis qu'une toute petite fille qui sert de prison à un démon. Alors j'ai créé Uzumaki Naruto, le pitre qui ferait des miracles à partir de ses piètres capacités. Sauf que ce secret est lourd à porter.
Classé: -12D | Action/Aventure / Humour / Romance | Mots: 181918 | Comments: 13 | Favs: 17
Version imprimable
Aller au
Narsha (Féminin), le 29/04/2013
Cette fiction est déjà publiée sur Fanfiction.net, je ne fais que la reporter ici. Si vous êtes impatients de lire la suite, vous latrouverez sans aucun mal.



Chapitre 2: Beware of the Sand



Le lendemain matin, je me réveillais. Refis mon lit. Mangeais mon petit déjeuner avec du lait (dont je vérifiais la date de validité), jetais de vieilles boites de ramens instantanés vides, etc. Je me regardais dans le miroir. Dans un pyjama masculin. Sans artifices. Je me sentais comme une femme. Et pour une fois, ce sentiment n'avait rien de désagréable. Je retirais le bonnet de nuit noir. Cambrai mon dos. Mes mains allèrent dessiner les galbes ronds de ma poitrine, comme pour voir… Je n'avais pas vraiment besoin de sexy Meta pour me sentir… Quoi que j'aie des cheveux courts, et un visage que j'aurais préféré plus fin pour une fille. Non, je devais rester comme toujours le Naruto garçon… Le Baka…

Shikamaru était un garçon aux cheveux longs, pensais-je. Est-ce que ça le ferait si jamais je laissais pousser mes cheveux ?

C'est alors que je me demandais à quoi bon être sexuellement attirante s'il n'y avait personne à qui plaire ? Tous les canons que ces idiotes de groupies suivaient à la trace n'avaient rien de superbe à mes yeux. Je les méprisais. Parce qu'ils étaient ce que je ne pourrais jamais être. Des garçons. Qui pouvaient courir partout et faire des bêtises. Je voulais être une fille. Et avoir le droit de faire comme les garçons. Etait-ce trop demander ?

Toute à mes questions, je m'aperçus de l'heure tardive qu'il était. Immédiatement je me remis sur mes pieds et m'habillais comme d'ordinaire. Rajoutant un de ces soutiens gorges qui compressent la poitrine et mes vêtements de d'habitude, orange et bleu. Comme je pouvais détester ces couleurs quand elles étaient ensembles. Elles étaient totalement à l'opposé dans le cercle chromatique. D'où m'était venue l'idée stupide de ce costume de ninja ? Certainement avec l'exubérance du personnage que je jouais.

Je tentais de contacter une fois encore mon démon intérieur. Pas de réponse. Il jouait visiblement les abonnés absents. Il n'avait visiblement pas apprécié que je me serve de son chakra sans sa permission. Tant pis, j'utiliserai ma propre énergie pour satisfaire mes caprices esthétiques.

J'arrivais en courant au lieu de rendez-vous. Mes deux coéquipiers s'y trouvaient déjà. Ils étaient déjà en train d'attendre notre Sensei. En pleine course, je criais mon habituel « Good morning, Sakura-chan ! ». Elle émit un petit cri de surprise. A ses lèvres pendait un léger sourire de celle qui se croit la seule à savoir la vérité. Je perçus un regard ébène zyeutant sur ladite mimique de Sakura. Vive la discrétion. Mais je jouais bien mieux mon rôle que cette empotée aux cheveux roses. Et poussais une exclamation colérique à la vue de mon « rival », lequel eut la bonne idée d'en faire de même. Sakura ne répondit pas, mais fit la gueule face à notre mauvaise volonté. Qui durait depuis notre retour du Pays des Vagues.

Et nous attendîmes la venue de Kakashi-Sensei.

Je me sentais incroyablement nerveuse. J'étais à l'origine du malaise au sein de l'équipe. Après ne pas avoir paru devant eux pendant une semaine, ils apprenaient que j'avais depuis toujours été une fille. De plus, chacun pensait que l'autre ignorait tout de cette vérité cruciale. Et avaient leur manière de me le montrer. Quand on ne se regardait pas, Sasuke me lançait un regard songeur. Si je tournais la tête vers lui, je voyais ses lèvres articuler le mot « Tsundere », ce qui me mettait en rage. S'ensuivait une obligation pour moi de lancer une diversion dans le genre :

_ Sasuke ! Aujourd'hui je vais te battre !

Ou encore :

_ Viens-là Teme que je te montre à quel point je suis devenu fort.

Nous attendîmes. Encore. Et encore.

De temps à autres, Sakura tentait de me faire comprendre que j'allais trop loin dans le rôle en me chamaillant avec Sasuke. E elle ne trouvait rien de mieux à faire que de me frapper comme elle aurait frappé son Baka de coéquipier. Je n'y pouvais rien moi si cet arrogant fils d'Uchiha se plaisait à m'envoyer des piques auxquelles je souhaitais répondre sans pour autant pouvoir le faire.

Le temps était long.

Arriva un moment où l'affrontement devint inévitable. Où je me jetais sur Sasuke pour lui faire payer. Sauf que je n'avais pas droit à toutes mes armes et lui si. Déjà handicapée, il avait même de nombreux avantages face à moi. Sakura se trouva incapable de nous séparer alors que nous luttions au sol. A un moment, lorsque son visage se trouva dans mon cou, il murmura à mon oreille quelque chose que je ne l'aurais jamais cru possible de dire un jour. Surtout à moi. Lorsque je me libérais de sa prise et que chacun regarda le visage e l'autre, je prenais garde à ne rien montrer d'autre que de la colère. En fait je n'avais rien d'autre à montrer parce que j'étais en colère.

Et trois heures plus tard…

_ Désolé, je m'étais perdu ! nous lança le Jounin en guise de bonjour.

_ Menteur !

_ Ne ! Ne ! Kakashi-Sensei ! Les dernières missions de l'équipe 7 ont étaient trop faciles dernièrement ! J'en veux une en plus ! Une super dure ! Où je pourrais briller ! Comme le dit mon nindo… (Baka mode on)

_ Ouais ouais… soupira Kakashi.

Aujourd'hui je ne laisserais pas Sasuke avoir la vedette ! Pour tout ce que j'ai subi pendant cette attente ! Pour ce qui était arrivé hier soir ! Et aussi pour toutes les autres fois où je passais pour une idiote ! Même si c'était mon rôle de ne pas avoir l'air intelligent, je souhaitais que les choses changent. Je voulais faire changer le regard sur moi, jusqu'à peut-être pouvoir révéler…

_ Hé Naruto, qu'est-ce que tu fais, on y va ! signala Sakura.

_ Oh yeah!

_ Tu es vraiment chiant des fois…

Bien plus tard, je revins le visage couvert de bleus, et porté par Sakura. En retrait, les deux membres de l'équipe de sexe masculin marchaient les mains dans les poches. Toute à son attitude moralisatrice, Sakura me reprochait d'en faire dix fois trop. Derrière Sasuke lançait une autre remarque blessante. Beau gosse mon cul ouais ! Je le détestais pour ça, je le détestais… Qu'est-ce que Sakura pouvait bien aimer chez lui ? Kakashi soupira sur la qualité de notre travail d'équipe. Quelque chose me disait que mon subit changement de sexe pouvait être un des facteurs. Ainsi que mon absence d'une semaine.

_ C'est ta faute Sasuke ! A toujours vouloir prendre les devants de la scène ! Tu ne travailles pas en équipe, ne pus-je m'empêcher de lui lancer.

_ C'est toi, imbécile, répondit-il sans me regarder. Si tu veux que j'arrête de te faire paraître mauvais…

Il laissa une pause dans son discours.

_ … alors deviens simplement plus fort que moi.

Mais ses yeux noirs me disaient autre chose. Quelque chose qu'il m'avait murmuré à l'oreille. Quelque chose que je fus la seule à lire dans ses iris de jais et ses silences. Je déglutis nerveusement. Quelque part, notre relation n'avait jamais été aussi mauvaise. Je recevais ses remarques en pleine face. Parce que j'étais certaine des mots qu'il m'avait dit. Il voulait un match contre moi. Et pas contre Naruto. Et bientôt, je savais qu'il l'exigerait.

_ Ce sera tout pour aujourd'hui. Je dois aller écrire le rapport de mission, fit Kakashi.

_ Alors je rentre chez moi, répondit simplement Sasuke.

_ Oh, Sasuke, attends, fit Sakura.

_ …

_ Pourquoi ne pas améliorer notre travail d'équipe, juste tous les deux ?

_ Tu es pareille que Naruto. Si tu as le temps de m'ennuyer, alors tu as le temps de réviser un Jutsu ou deux. Et franchement tes aptitudes sont même en pire que Naruto.

Je vis le visage de ma coéquipière se décomposer peu à peu à ces mots, tandis que son éphèbe s'éloignait loin d'elle. Rien que pour ajouter du piment à la situation, je ressortis ce bon vieil imbécile de Naruto.

_ Sakura-chan ! Oublies Sasuke et viens travailler avec moi !

Soit parce qu'il aimait la plaisanterie, ou tout simplement parce qu'il était atterrée par elle, Kakashi-Sensei nous laissa à ce moment précis. M'es avis qu'il allait juste faire son travail en temps et en heure… Pour une fois. Bien il était temps e travailler…

Il y avait un rocher carré avec deux trous qui me suivait… Konohamaru… Il n'y a pas de pierre aussi régulière. Et certainement pas en pleine rue de la ville. Il vaudrait mieux remettre mon affrontement avec Sasuke à plus tard. D'ailleurs, je préférais garder ma vraie nature secrète avec mes condisciples plus jeunes. Pas plus que Sakura n'avait su retenir ses gestes, ils ne saluaient pas retenir leur langue. Rien à dire pour Kakashi. Et Sasuke avait été parf… Non il avait été le plus grossier possible, c'était différent.

Dévoilant leur camouflage, je vis trois petits étudiants de l'Académie sortir de dessous la boite. Ils me demandaient de jouer avec eux. Bien que le fait d'être appelé leader par trois petits avait quelque chose de satisfaisant pour mon égo, je voulais à tout prix m'entrainer… M'entrainer moi-même. Quand je serai ANBU, que je porterais un masque et que je pourrais enfin avoir des missions en solo digne de mes capacités, je devrais bien avoir peaufiné quelques techniques utiles avant. Et je devais bien prévoir une marge d'évolution pour l'imbécile que je jouais. Question de standing.

_ Pourquoi un ninja voudrait-il « jouer au ninja », fit une voix dépressive derrière moi.

Ah. Zut, j'avais oublié Sakura. Apparemment elle avait mal digéré le faire d'être pire que Naruto. Toujours là pour nous mettre encore plus dans le pétrin, Konohamaru me tira par la manche.

_ C'est qui cette Onee-san ? Est-ce que c'est ta (il leva l'auriculaire pour signifier le mot « petite amie »).

J'eus un temps de pause. Se rappeler que ce Baka était attiré par une vache rose n'avait rien de réjouissant ni pour moi, ni pour elle. Elle me jeta un regard d'avertissement. Après tout je devais jouer mon rôle jusqu'au bout.

_ Ah, les gamins sont tellement perspicaces de nos jours, ris-je nerveusement.

Quelques secondes plus tard, un train me passa dessus. Et il criait que j'allais vraiment trop loin. Et moi j'avais mal. Mais cela voulait aussi dire que mon rôle était parfait.

_ Comment as-tu osé! cria Konohamaru à l'encontre de ma coéquipière.

_ Ne meurs pas, chef !

_ Espèce de thon !

(Ça c'était envoyé… J'ai mal)

Et l'on retrouva à mes côtés un second cadavre qui était celui du petit fils du Sandaime Hokage.

_ Argh, gémit-celui-ci. Cette énorme vache à grand front… Est-ce qu'elle est vraiment une femme ?

Il fallait croire que la nature avait doté les vaches de grandes capacités auditives, car elle revint à la charge. Toute douleur présente se trouva bizarrement effacée par l'adrénaline et la peur de se faire (encore) frapper. Notre troupe partit en courant, poursuivie par la furie. Lorsqu'au détour d'une rue, Konohamaru heurta par mégarde un couple d'étranges personnes.

Au vu de leur ressemblance physique, je supposais qu'ils étaient frère et sœurs. Mais c'était dur de voir une quelconque similitude au premier coup d'œil. D'une part, elle était blonde alors qu'il était brun. Et puis il portait une peinture violette et sa capuche lui faisait comme des oreilles de chat. Tous deux avaient une expression méprisante en regardant l'enfant qui se relevait devant eux. Avec un faux sourire, le garçon le saisit par l'écharpe pour l'amener à la même hauteur que lui.

_ Konohamaru ! criais-je, réellement inquiète pour lui.

_ Ça fait mal petit morveux !

_ Ne fais pas ça ! On risque des remontrances plus tard, l'avertit la blonde à quatre couettes.

_ Désolée, s'excusa Sakura, je faisais l'imbécile et…

Bon, j'allais rester dans mon rôle de Naruto le débile. Et puis de toute façon ce type avait une tête qui ne me revenait pas. J'avais vraiment envie de lui refaire le portrait. Je lui criais de lâcher mon ami. Dans une version moins polie.

_ Allons, on peut se laisser aller tant qu'IL n'est pas là, fit remarquer le garçon maquillé.

Furieuse de m'être pris un vent de cette manière, je fonçais vers lui. Soudain, mon pied droit dérapa. Pourtant je n'avais eu aucun obstacle sur la route. Mais c'était comme si ma cheville avait brusquement été tirée en avant, me faisant perdre l'équilibre. Je m'écrasais au sol dans une position peu avantageuse.

_ Ces Genins de Konoha… sont faibles, constata le garçon platement.

Cette remarque me mis hors de moi. Ce n'était pas parce que je m'étais enfermée dans mon rôle d'attardé mental que je devais subir ce genre de remarques. J'étais certaine de me trouver dans les premiers de ma promotion si jamais je pouvais utiliser pleinement mes capacités. Mais j'étais le petit cancre de service qui faisait rigoler les autres. Alors je n'avais pas le droit… sauf que cette réputation allait-être exportée à l'étranger maintenant. Ce côté spontané et téméraire de ma personnalité que je partageais avec l'idiot que je jouais pris les devants. Et je me mis à insulter copieusement celui qui m'avait fait tomber. Sans prendre en compte le danger. Heureusement pour mi, Sakura me retenait d'une prise au niveau de la gorge.

_ Hey ! Tu es chiant. En gros… Je déteste les nains… Surtout les petits qui sont impolis… Ils me donnent envie de les tuer…

_ Oh bien… soupira la jeune femme. Ne m'implique pas dans cela.

_ Connard ! lançais-je.

_ Bien, après celui à l'écharpe, je m'occupe de l'autre nain qui braille.

Son poing fila vers le visage de Konohamaru qu'il avait immobilisé. Je m'élançais. Qu'importe qu'n me prenne pour un sous doué ou non. On ne fera pas de mal à mes amis sous mes yeux. J'allais lui montrer qu'il devrait se méfier de moi. Je bondis en avant. Alors que je criais et partais en un arc parfait pour le frapper et l'obliger à lâcher mon ami, je vis la pierre qui allait heurter la main du garçon. Immédiatement, je changeais mon coup de pied sensé détruire le genou de ce type en un appui au sol, sur lequel je tournais. Sa main lâcha Konohamaru. Mes bras le réceptionnèrent. Je reculais alors qu'il criait de douleur. La pierre toucha le sol et rebondit sur le trottoir en un bruit sec. L'action avait duré moins de cinq secondes. Cinq secondes où les seuls qui avaient pu voir le mouvement dans son intégralité étaient moi et Sasuke qui avait jeté la pierre. Tous les autres n'avaient vu que moi me précipitant pour intercepter Konohamaru dans sa chute. Le regard du brun qui fixait mon pied se reporta vers le visage de sa victime.

_ Qu'est-ce que des connards comme vous font dans notre village ?

Sasuke jonglait avec des pierres. Il m'avait encore volé la vedette ! Et dire que j'aurais pu avoir l'air cool avec ce mouvement et ce sauvetage. J'aurais été un héros. Et voilà qu'il gâche tout avec les pierres. Par rapport à la vitesse de lancer, je savais que la pierre avait été projetée au moment où mon adversaire me voyait sur lui. Et bougeait les doigts. Une seconde fois. Comme le moment où j'avais glissé. Sasuke n'avait pas visé la main qui retenait Konohamaru. Mais le poignet de l'autre main. Le type n'avait lâché mon ami que par réflexe à la douleur, pour tenir sa main meurtrie. Sasuke tenait aussi d'autres pierres en main. Il était prêt à agir encore. Mais pas pour sauver le petit fils de l'Hokage.

Alors qu'il avait parfaitement vu que je n'avais pas besoin de son aide. Alors qu'il n'avait aucun intérêt à garder lui aussi mon secret. Alors que ce n'était pas son genre de m'aider. Voulait-il à ce point garder secrètes mes capacités ? De celles que j'avais eues face à lui lorsqu'il m'avait attrapé dans mon appartement ? Rien n'était moins sûr.

_ Sasuke-Kun !

Elle me vrille les oreilles avec ses cris hystériques.

_ Un autre type me fait chier, grogna le peinturluré.

_ Va te faire voir, répondit Sasuke.

_ Kyaaaa ! Trop cool ! Vas-y Sasuke-Kun !

_ Naruto, mon frère… Tu sers à rien… Je croyais en toi…

_ Mais non idiot, je pouvais aisément le battre.

Maintenant Konohamaru me boude ! Sois maudit Sasuke à toujours prendre la vedette ! Moi qui avais au moins quelques fans… J'ai toujours l'air nul à côté de lui.

_ Hé toi, descends de là. Je déteste les vantards comme toi plus que tout, fit l'inconnu en se délestant du paquet étrange qu'il portait sur le dos.

_ Tu ne vas pas utiliser Karasu, s'inquiéta sa sœur.

_ Kankuro, arrêtes.

La voix froide et sans timbre avait jailli de derrière Sasuke, sous faisant tous sursauter. Elle faisait peur cette voix. A l'envers, les pieds fixés sous la branche grâce à du chakra, se tenait un garçon roux. Vraisemblablement le petit dernier de la fratrie. Il avait des cheveux d'un rouge sanglant, et ses yeux cyans étaient cernés d'un noir profond. Je n'avais jamais vu une peau aussi blanche… Dans son dos, une énorme gourde était sanglée. Sur son front, on pouvait lire le Kanji « amour ».

_ Tu es une honte pour notre village.

Aucune réprimande dans cette voix. Et pourtant, elle s'insinuait en moi. Pas de ton particulier, et pourtant elle me faisait peur. Comme si tout lui était indifférent. Aucune émotion ne transitait à travers elle. Mes jambes tremblaient. J'en oubliais presque de maintenir ma couverture. Au ton gêné et peureux qu'eut notre agresseur en prononçant le nom de son jeune frère, je sus que je n'étais pas la seule affectée par la peur. Eux aussi…

_ Ga… Gaara…

_ Perdre tes moyens dans un combat… Pathétique… Pour quelles raisons crois-tu que nous sommes venus au village de la feuille ?

_ Ecoutes Gaara, ce sont eux qui avaient commencé et…

_ Ta gueule… Je vais te tuer…

_ Ok, je suis désolé…

_ Moi aussi, je suis profondément désolée…

_ Désolé à vous, fit Gaara en s'adressant à notre groupe qui tremblait sous sa voix.

La vitesse dont il fit preuve pour disparaître dans un tourbillon et réapparaître devant nous était stupéfiante. Il était aussi rapide que Kakashi-Sensei. Il fixa la pierre, fixa Sasuke, me fixa moi. Fit la moue. Il nous évaluait… Il n'eut aucun regard pour les autres. Lui aussi avait vu mon mouvement. Merde !

_ Il semblerait que nous soyons arrivés trop tôt mais nous n'avons pas le temps de nous amuser.

_ Je sais mais…

_ Allons-y ! ordonna-t-il.

_ Attendez ! leur cria Sakura.

_ Quoi ?

_ D'après vous bandeaux… Vous êtes des ninjas du village caché des sables, non ? Vous-êtes peut-être des alliés militaires… Mais il est interdit aux ninjas de pénétrer sans permission dans un autre village caché. Quelle est la raison de votre venue ? En fonction de votre réponse, nous pourrions ne pas vous laisser partir…

_ Hah, parler sans savoir… fit la blonde en montrant son pass. Vous ne savez donc rien ? Vous avez raison, nous sommes des Genins de Suna. Nous sommes venus ici pour passer l'examen Chuunin.

_ L'examen Chuunin ? m'étonnais-je avec mon air idiot (le regard cyan posé sur moi me mettait mal à l'aise. Avait-il remarqué la faille de mon jeu d'actrice ?).

_ Pfff, vous ne savez donc vraiment rien.

Et elle se mit à nous expliquer en long et en large que l'examen Chuunin servait à maintenir les liens entre les villages cachés du monde entier, en plus de permettre aux participants d'obtenir un niveau plus élevé dans la hiérarchie. Elle me brêlait.

_ Hé Konohamaru ! Tu penses que je devrais participer à ce Chuunin-truc ?

_ Crétin ! Tu as posé la question ! Attends la fin de la réponse !

Au moment où elle entamait sa réplique menaçante, Sasuke apparut devant notre groupe.

_ Hé toi, quel est ton nom ? demanda-t-il de son ton le plus neutre. (Son ton habituel… En fait)

_ Qui ? M… moi ? fit la grande qui rougissait. (Il n'avait pas fini de jouer les playboys celui-là ?)

_ Non, celui avec la gourde.

_ … fit la blonde, estomaquée par la grossièreté de mon coéquipier.

_ Sabaku no Gaara, se vit répondre le brun. Je suis aussi intéressé par toi, ton nom ?

_ Uchiha Sasuke.

_ Hé, tu n'es pas intéressé par mon nom, braillais-je.

La lueur d'intérêt qu'il avait eu pour moi ne se manifesta pas de nouveau. Peut-être crut-il avoir rêvé mon super coup de pied en direction du genou de son frère.

_ Pas intéressé. Allons-y.

Ils partirent. Je pris Konohamaru à part.

_ Sasuke ! Je ne perdrais pas face à toi !

_ C'est quoi ton problème, boulet.

Comme à son habitude, il repartit les mains dans les poches. Une fois débarrassée de lui, je m'aperçus du départ soudain de Sakura. Elle devait encore trainer dans la bibliothèque. Après quelque temps de jeu avec les plus jeunes pour me remonter le moral, je m'en retournais chez moi. Quelque chose me gênait dans cette affaire. Depuis quand Sasuke observait-il la scène depuis son arbre ? Et quel intérêt avait-il à le faire. Non, non… Je me faisais des idées. La preuve, il était descendu de son perchoir et avait fait mur devant Sakura. Pas devant moi. Oui, c'était certain. Je n'intéressais personne.

Uchiha Sasuke, je te déteste !

Je fonçais vers mon lieu d'entrainement favori dans la forêt. Là, prise d'une soudaine envie, je retirais cette affreuse combinaison, et stoppais même le Henge. Je laissais mon survêtement dans le creux d'un tronc d'arbre. En bas, la rivière m'appelait. J'avais besoin de décompresser. Dans l'eau, je me vis moi. Pas cet imbécile d'Uzumaki Naruto. Juste moi. Juste Naruto. Pour la première fois de ma vie, je me demandais pourquoi on m'avait donné le nom de ma mère et pas celui de mon père. Si j'avais eu quelques vagues informations sur ma mère, je n'en avais jamais eu sur mon père. Peut-être que l'histoire qu'on me racontait avait du vrai. A croire que ma mère était morte en couches et que mon père n'avait jamais voulu voir son enfant.

Au moment de plonger, je décidais d'enlever même cette oppressante brassière qui me compressait la poitrine. Enfin libre, je décidais de plonger dans l'eau. Elle était bien plus froide que ce à quoi je m'attendais. Je sentis l'eau me fouetter le sang, et remontais rapidement à la surface. Frissonnais. Et commençais une lente brasse. Là, je n'étais vraiment plus que moi. Et j'aimais ça. Sentir l'onde tout autour de moi. Sa tranquillité glacée dans laquelle plus rien ne m'affectait. Je sortis hors de l'eau et me trainais sur la berge. Mes cheveux que j'aurais déjà dû couper depuis longtemps descendaient plus loin que je ne le pensais dans mon cou. Des mèches imbibées d'eau chatouillaient ma nuque. Je fis quelques pas sur la rive boueuse, un bruit de succion précédant chaque marque de pied nu dans la terre meuble.

_ Elle est seule, maman… siffla une voix.

Quelqu'un était en train de m'observer ! Et j'ignorais de qui il s'agissait. Mais cette voix froide me rappelait ce garçon roux que j'avais croisé dans le centre ville… Quand j'étais encore habillé en garçon. Je n'osais le fixer en face, préférant fixer l'eau et nos reflets qui y dansaient. Mauvaise idée. Je me vis moi, sur la berge, un boxer masculin moulant mes fesses et mes hanches de filles, un t-shirt blanc collé à ma poitrine nue. Les cheveux en bataille, et de la boue maculant ma peau en plusieurs endroits. J'offrais un spectacle pitoyable. Je pris consciente de ma tenue inconvenante, et croisais mes bras devant ma poitrine, dans un effort vain de cacher ce qui avait déjà été vu. Accroupi dans un arbre, sa gourde sanglée sur le dos, l'étrange garçon pâle me regardait. Ses yeux avaient quelque chose d'incisif. Ils me mettaient mal à l'aise. Et ils se posaient sur mon corps. Sans une once de luxure ou de quoi que ce soit. Mais il semblait en proie à une réflexion intense en me regardant.

_ Regarde maman… murmurait-il en se tenant la tête. Son sang n'a-t-il pas l'air délicieux ? Je sais à quel point tu as faim ces temps cis. Une fille qui disparait. Personne ne le verra, n'est-ce pas ?

Je ne répondis pas à son monologue, il avait une voix de fou. Je ne cherchai pas non plus à savoir où se trouvait ladite « maman », préférant tourner les talons. Je pouvais toujours récupérer mes affaires plus tard. Il suffisait pour l'instant que je sème ce type. Je ne savais pas si c'était un voyeur… Ça m'était déjà arrivé, et l'effet était totalement différent. Comme lorsque j'utilisais ma technique de Sexy Meta. Les regards pleins de désir, je comprenais. Mais ces yeux avaient quelque chose que je ne saisissais pas. Comme une espèce de folie ? Peut-être est-ce que j'avais saisi quelque chose d'étrange dans sa respiration rapide et saccadée.

Je partis en courant à travers bois. Contrairement à lui, je connaissais le terrain comme ma poche. Je connaissais les passages à travers les buissons, le débouché de chaque petit chemin secret… Chose qui n'était pas sensé faire partie des aptitudes d'Uzumaki Naruto. Il n'y avait aucune chance pour que quelqu'un que je trouvais indésirable puisse me suivre dans le dédale de branches. J'entendis comme un bruit de vent. Mais pas comme d'habitude. Soudain, une nuée de poussière vint irriter mes yeux. Je m'arrêtais pour les frotter. Avant de me rendre compte que le garçon se trouvait devant moi.

_ Il ne faut pas qu'on nous repère. Je sais que tu as faim. Mais tu vois bien qu'il n'y a qu'elle ici… gémissait-il encore.

J'allais devoir combattre avec toute la puissance nécessaire. Il ne me laissait pas le choix.

_ Oiroke no Jutsu ! criais-je.

Et je me transformais en bombasse sexuelle. Me voyant faire usage de chakra, il s'était mis sur ses gardes. Ses paupières noires s'étaient plissées, se préparant à une éventuelle agression. Mais j'étais capable de jouer avec l'esprit des garçons. Jusqu'ici aucune de mes victimes n'y avait résisté.

Son regard resta fixe. Bien qu'il se dirigeât vers les zones incroyablement sexy et dénudées de mon anatomie… Il n'eut aucune réaction. Zut…

Une minute… Même si nous nous étions rencontrés, il ne m'avait pas reconnu. Et il semblait visiblement en avoir après moi parc que j'étais une fille isolée… Oh non ! S'agirait-il d'un violeur parvenu à Konoha avec l'équipe de Suna ? Ou alors d'un tueur cannibale qui conserverait de la chair humaine dans sa gourde ? Je déglutis à ces idées moins réjouissantes les unes que les autres. Ce type me faisait peur. Si ça se trouve, il en voulait à ma vie. Ou pire, à ma virginité ! Mais dommage pour lui, mon premier baiser avait déjà eu lieu !

Volé par un connard d'Uchiha de mes deux !

Enfin bref, il semblait lui aussi avoir un dialogue intérieur. Avec qui ? Je l'ignorais totalement. Qui était ce type à la fin ?

Je n'eus pas le temps de tergiverser plus longtemps. De sa gourde jaillit du sable qu'il semblait manipule grâce à des gestes de sa main. Au vu de sa main qui se tendait vers moi je devinais ce qu'il voulait faire. Uzumaki Naruto n'aurait pas eu le temps d'analyser comme j'étais en train de le faire. Il n'aurait pas eu le temps de se préparer à sauter. Ni d'effectuer un salto arrière groupé et d'atterrir jambes tendues sur une branche d'arbre.

_ Tu es Sabaku no Gaara, venu avec une délégation en provenance de Suna. Je croyais qu'une trêve existait durant la durée de l'examen Chuunin. (Comme quoi j'avais retenu quelques mots de la sœur de ce type)

_ Je vais te tuer, grogna-t-il encore une fois à mon encontre.

_ Tu peux toujours rêver !

Furieux, il lança son sable vers moi. Je l'évitais sans aucune peine. Il était rapide, mais je l'étais encore plus. Je n'avais jamais eu d'adversaire valable lorsque j'étais seule à m'entrainer. Peut-être que je pouvais tenter cela avec ce type. La langue de sable ponça la branche sur laquelle je me tenais mais ne me toucha pas. J'étais déjà passée sur le côté du tronc, et courrais pieds nus le long de l'écorce rugueuse. Je passais mon temps à éviter ses attaques. Quel amateur. Il ne parviendrait pas à me toucher comme ça… Je n'avais qu'à changer de perchoir à chaque fois et c'était bon. Il ne parviendrait pas à égaler ma vitesse. Je m'étais entrainée jusqu'à être aussi rapide que Sasuke, sinon plus.

Le seul désavantage de la vitesse est le contrôle de la ligne droite, je ne pouvais pas m'arrêter sans avoir atteint ma cible. Ce qui en l'occurrence n'était guère difficile à trouver. Je n'avais qu'à lire les mouvements qu'il effectuait avec son corps pour déterminer où allait porter l'attaque. Je sentis la brusque accélération de son sable qu'il se mit à mouvoir avec plus d'ardeur. Quelle idée, j'avais encore de la marge. Augmenter la vitesse n'y ferai rien. Chacun de nous se fatiguerait. Mais j'avais une immense réserve de Chatora. Je serai celle qui gagnerait cette bataille…

Je l'avais sous-estimé. Ce fut ce qui me perdit. Il était bien plus fort que moi. Et il m'avait piégé.

Alors que je posais mes pieds avec force sur une branche, l'énergie déployée à chaque bond se faisant ressentir dans mes pieds et mes chevilles, celle-ci céda sous mon poids. Il avait piégé tous mes appuis potentiels alors que je ne me concentrais que sur ses attaques directes. Trop surprise par cette branche qui se brisait sous moi, je n'avais pas pensé au reste de la ramure. Elles cédaient les unes après les autres, tandis que je les heurtais chaque fois plus vite, tantôt sur le bras, tantôt sur le flanc, tantôt dans le dos. Néanmoins je parvins à rectifier ma position avant de parvenir au sol. C'était moins une. Le sol était totalement recouvert de son sable. Et préférais ne pas savoir ce qui se passerait si je tombais dedans.

Un écureuil dérangé par mes chutes sauta à bas de l'arbre. Alerté par le mouvement, je vis Gaara refermer son poing. Au même moment, le sol sur lequel reposaient les pattes du petit mammifère se fit traitre. L'engloutit. Même de là où j'étais je pouvais voir le rougeoiement du sable. J'entendais même le crissement étouffé de chaque os minuscule qui se brisait dans le corps de la bête. Ce garçon était un monstre ! Un réel monstre.

Un sentiment me prit. Le même sentiment que j'avais eu lorsque Kakashi et Momochi Zabuza s'étaient affrontés. L'envie de tuer de mon adversaire s'infiltrait en moi. La peur aussi. J'avais peur de mourir. J'étais rapide, oui, mais que valait la vitesse face à un adversaire qu'on ne pouvait frapper ? J'étais mouillée, couverte de boue et de brindilles. Pratiquement nue en pleine nature, je n'avais aucune arme pour affronter ce dernier. Le sentiment me prit à cours. Je m'étais toujours crue bien meilleure que Sasuke, parce que je m'étais entrainée en me servant de lui comme modèle à surmonter. Et être meilleure que Sasuke me donnait une illusion d'invincibilité.

Mais ce garçon qui avait à peu près mon âge semblait aussi fort que Kakashi-Sensei, sinon plus.

Non, je ne devais pas avoir peur. J'allais devenir la première femme Hokage de l'histoire de Konoha. Alors que je me relevais pour affronter mon adversaire à la loyale, je m'aperçus à quel point il était impatient de m'écorcher vive. Au lieu de me chercher grâce à du sable qui arriverait rapidement à m'atteindre, il avait laissé les grains s'enrouler paresseusement autour de l'arbre. Et un bras aussi dur que la pierre venait de m'enserrer la cheville. Dans la surprise et la panique, Je tirai brusquement, sentant chaque grain me griffer profondément la cheville. Sentant le mouvement tant attendu de ma part, Gaara leva les deux bras dans ma direction. Et ferma les poings. Et ce fut le noir. J'allais mourir.

C'est alors que je me retrouvais ailleurs… Dans ce cloaque sordide que je n'avais jamais espéré revoir un jour. Toujours dans une tenue aussi débrayée, je sentais de l'eau me monter à mi mollet. Franchement, si c'était comme ça dans ma tête, je devrais songer à refaire et la déco et la tuyauterie. Parce que là, ça craignait un max. Bon, la sortie c'est du côté de la lumière. De l'autre, c'est Kyuubi, le charmant démon renard à qui je servais de maison.

_ Oy, Kitsune, fit une voix caverneuse derrière moi.

Je reconnaissais cette voix ironique et profonde. Dans sa cage fermée par un sceau, patientait le renard géant à neuf queues. D'un rouge orangé, je voyais ses yeux carmin aux pupilles verticales. Comment avais-je fait pour ne pas sentir son souffle contre moi ? Ses pattes assez fines pour passer entre les barreaux me tirèrent en arrière avec brutalité. Mais sans me blesser. Est-ce que cela avait avoir avec le fait qu'il m'ait reconnu comme étant un renard ? Par ailleurs ce surnom était foncièrement détestable. Mes épaules heurtèrent les barreaux. Je levais la tête vers la créature.

_ Tiens, fis-je avec culot, je croyais qu'on ne se parlait plus.

_ Oui mais si tu meurs, je meurs avec toi ! Pourquoi est-ce que je t'aurais sauvé la mise en face de cet enfant des glaces sinon ?

_ Parce que tu m'aimes bien ?

_ Je déteste ce lourdaud d'Uzumaki Naruto autant que tu le trouve nécessaire à tes projets d'avenir ! Mais je détesterais encore plus d'avoir à mourir face au réceptacle d'Ichibi.

_ Quoi ? Attends, j'aimerais que tu m'expliques.

_ On n'a pas le temps. Je vais te prêter de mon pouvoir histoire que tu restes un minimum en vie !

Avant d'avoir compris ce qui s'était passé, j'étais de nouveau en train de me faire enfermer dans une gangue de sable durci. Je sautais en avant pour éviter l'assaut, libérant ma cheville comme si de rien n'était. Je sentais mes lèvres se retrousser, devenant des babines noires de renard. Mes canines pointues entamaient ma chair jusqu'au sang. J'étais forte… et j'étais en colère. J'atterris sur le sol et partis en avant. Le sable que je piétinais parvenait à peine à me ralentir. J'armais mon poing. Et le balançais en plein dans la figure du rouquin. Le masque de sable qui recouvrait son visage explosa tandis que son propriétaire se retrouva projeté quelques mètres plus loin, son dos heurtant un arbre. Avant qu'il ne réagisse je m'apprêtais à bondir de nouveau.

« Arrêtes Kitsune, il est bien trop fort pour toi pour l'instant ! Si tu ne veux pas utiliser de Ninjutsu, alors fuis ! » cria la voix du démon renard dans ma tête.

Et je savais qu'il avait raison. Je n'avais réussi à éviter les premières attaques de sable que parce que mon adversaire le voulait bien. Je ne l'avais atteint ici que par surprise. Il n'était pas là pour jouer mais bien pour me tuer. Je n'avais aucune chance face à ce Gaara. Il ne désirait que faire une innocente victime au profit de sa mère… qui que ce soit dans la vie. Je mis à profit ce temps de pause et le boost donné par l'emprunt du chakra de Kyuubi pour prendre mes jambes à mon cou. Je saisis prestement mes affaires dans le trou de l'arbre, me retransformais et courus jusque chez moi.

Là je refermais la porte. Toute l'énergie donnée par Kyuubi avait disparue. Je n'avais eu dans la tête que de vaincre ce type. Chose que je n'aurais pu faire, car n'étant pas prête à laisser ma vie dans un tel combat. J'aurais voulu remercier Kyuubi, mais je savais qu'il était déçu de moi. Déjà qu'il ne m'aimait pas des masses à la base... Enfin, il m'appréciait déjà plus que cet abruti d'Uzumaki Naruto. Enfin, il ne m'avait pas fait de cadeau. Mon apparence était redevenue celle d'une fille. Allons bon, si maintenant il se mettait en quatre pour se venger en anéantissant mes efforts pour passer pour un garçon…

Appuyée contre la porte, je pus enfin me calmer petit à petit. Une fois que l'adrénaline n'était plus là, je sentais à nouveau les émotions qu'elle avait dissimulées le temps de ma folle échappée à travers bois et dans la ville. Si le chakra du démon avait comme toujours été capable de soigner mes plaies, il n'avait rien changé aux émotions qui me traversaient. Le dégoût de moi-même, la honte et surtout la peur. Le cocktail de ces émotions, mêlé au soulagement de me savoir à la maison eurent raison de moi. Je me laissais glisser au sol. Je sentis quelques larmes brûlantes perler le long de mes cils.

_ Tu es en retard, fis la voix du sans-gêne de service. Je t'avais dit que je viendrais pour…

Il s'arrêta en plein milieu de phrase. Il venait juste de me voir aussi pitoyable. Encore une fois, sans raison apparente et sans rien dire à personne, monsieur Sasuke s'était invité chez moi. Je levais la tête et le regardais. Il y eut une tension étrange dans l'air. Lui qui me regardait sans savoir quoi faire. Après tout, je n'étais que presque nue, couverte de griffures, mouillée et boueuse, rien d'insurmontable. Il allait encore me lancer une de ses remarques méprisantes. Et moi qui tentais de ne pas pleurer. Quoi, moi ? Dans une telle situation devant ce bellâtre mal luné ? Certainement pas ! J'essuyais mes yeux moites d'un revers de main et fixais ces yeux noirs directement.

_ Sors. De. Mon. Appart. Fis-je calmement, retenant en moi toutes sortes d'émotions.

Et là il se leva de la chaise sur laquelle il m'avait attendu pendant des heures et m'avait serré contre lui. Comme ça. Sans rien dire. Pas de mots apaisants murmurés à mon oreille. Juste lui. Et moi qui étais plus petite, serrée contre lui. Je pouvais sentir son souffle contre mon oreille. Rapidement, les tremblements que je voulais maitriser en sa présence revinrent. Mon nez me grattait, ainsi que ma gorge et mes yeux. Et ce fut dans les bras de mon pire ennemi que j'éclatais en sanglots silencieux. La chaleur de son corps contre le mien était apaisante. J'étais presque à même de pouvoir la savourer.

Il se détacha de moi, brusquement conscient de la situation dans laquelle nous étions. Et partit en coup de vent par la fenêtre.

Kakashi aussi m'avait pris dans ses bras. J'avais su apprécier l'étreinte.

Avec Sasuke ce n'était pas pareil. C'était… Immonde. J'avais détesté. Si en fermant les yeux j'imaginais que la personne qui venait de calmer mes pleurs était n'importe qui d'autre, je n'avais aucun problème. Cela me rendait heureuse de ressentir un tel lien avec une autre personne. Mon premier lien proche. Alors que si je pensais que c'était lui qui venait de me serrer dans les bras… J'en avais des frissons d'horreur tout le long de l'échine.

De toute façon il ne s'était rien passé. Ce qu'il avait fait ne voulait strictement rien dire… Si ?




Chapitres: 1 [ 2 ] 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: