Fiction: Secret

Je m'appelle Naruto. Et j'ai décidé que je deviendrais Hokage. Pour voir jaillir l'admiration de la haine et du mépris ambiant. Seulement les héros sont toujours des garçons. Et je ne suis qu'une toute petite fille qui sert de prison à un démon. Alors j'ai créé Uzumaki Naruto, le pitre qui ferait des miracles à partir de ses piètres capacités. Sauf que ce secret est lourd à porter.
Classé: -12D | Action/Aventure / Humour / Romance | Mots: 181918 | Comments: 13 | Favs: 17
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Narsha (Féminin), le 07/05/2013
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Chapitre 16: The path she choses



Immédiatement après avoir pénétré dans la ville, Jiraya se dirigea vers un quartier qu'il connaissait bien. En apercevant les enseignes de la rue, je devinais qu'il était un habitué des établissements du coin avec des bars, des jeux d'argent, et des clubs privés avec des jeunes filles un peu dénudées… Je ne pus m'empêcher de lâcher un soupir agacé, chose que mon parrain ne remarqua pas, trop occupé qu'il était à nous réserver une chambre. Quoi ! Une chambre juste pour nous deux ? Bah voilà, quand j'étais en garçon, il pouvait réduire ses coûts ce radin ! Mais ce ne fut pas le pire, une jolie jeune femme en robe noire lui fit un clin d'œil en relevant ses beaux cheveux. Et cet abruti guidé par ses bas instincts me donna les clefs et m'ordonna de m'entraîner en malaxant mon chakra dans ma chambre. Comme si j'allais lui obéir, moi aussi j'allais trouver de quoi m'amuser dans cette ville !

Immédiatement après avoir pénétré la chambre, je la peuplais de clones en forme d'Uzumaki Naruto et pénétrais la salle de bain. Il ne me fallut pas plus de quelques instants pour revêtir ma robe et ma tenue féminine. En quelques instants je sautai par la fenêtre et atterris dans la cour à l'arrière du bâtiment. Je saluai distraitement l'hôtesse à l'accueil avant de sortir dans la rue. Devant moi passèrent une troupe d'enfants riants, apparemment il y avait également un marché ce jour là dans cette ville. Je ne pus m'empêcher de sourire à leur bouille innocente. Un homme me bouscula pour rentrer dans le bâtiment, et je tombai par terre. Je me relevai en époussetant ma robe et jetai un coup d'œil furieux à l'impoli qui me sourit d'un air moqueur. Son ami à ses côtés ne me prêtait aucune attention. Le responsable de ma chute était immense, la peau bleutée, des dents pointues et des branchies sur le visage, une sorte de mélange entre un homme et un requin. Il portait une épée énorme sur le dos, entourée de bandages blancs. Lui et son compagnon étaient vêtus de longs manteaux noirs ornés de nuages rouges. Je sentis une puissance monstrueuse émanant de l'homme poisson. Sa présence masquait totalement celle de son compagnon, qui pourtant me semblait, de dos, tout aussi puissant voire plus. Ne me dites pas qu'on allait loger avec ces dingues ! Je préférais m'éloigner le plus possible de ces deux personnages.

La ville d'Otafuku était connue pour son nombre d'auberges et ses établissements de soins. Mis à part le personnel, personne ne devait vivre dans cette ville de manière permanente, elle devait se peupler et se dépeupler suivant le cours des saisons touristiques ainsi que des missions se déroulant dans la région sur plusieurs jours. Aujourd'hui, un évènement culturel semblait rassembler plus de monde que d'ordinaire, d'où la présence d'un marché et d'activités itinérantes. J'effleurais ma grenouille bien remplie par les diverses missions que j'avais effectuées jusque là. Je n'avais pas eu tellement de possibilité de profiter du marché lorsque je m'étais retrouvée avec Neji. D'une part parce que je voulais m'assurer de sa culpabilité, et d'autre part parce qu'on s'était battus. C'était une possibilité de recommencer cette journée à zéro. Sauf que… Je ne connaissais personne. Aucune barrière qui me limite dans mes choix, mais personne avec qui être. J'achetai quelques sucreries à un marchand ambulant pour quelques ryos. Un goût sucré et salé à la fois dans ma bouche, j'errais sans but entre les attractions présentes.

Vite, je me dissimulai derrière une enseigne ! Jiraya était là avec la femme et sa robe noire minimaliste. A-t-on idée d'abuser de personnes âgées ainsi ! Enfin bon, Jiraya c'était le sentier de facilité, il était intéressé par tout ce qui comprenait une belle paire de jambes. Sauf que s'il me voyait j'étais dans de sales draps. Soudain, j'avisai au loin une boutique de déguisements. Une jeune femme armée de pinceaux proposait ses services pour maquiller les enfants qui s'en retournaient grimés en papillons et autres animaux. Je m'imaginai un instant peinturlurée de la sorte avant de découvrir un masque qui faisait presque ANBU pour pas très cher. Avec ça sur la tête, j'aurai l'air trop classe ! Un coup d'œil vers l'animation au dehors m'annonça que je n'aurais pas besoin d'une telle dépense. Le bras autour de la brune, mon parrain avait depuis longtemps passé l'endroit où je m'étais arrêtée. Il me sembla presque que le monde avait changé lorsque je sortis de nouveau à l'air libre. Rassurée, je marchai avec joie dans les rues exemptes de tout danger.

Quelqu'un me percuta brutalement par derrière. Deux bras fermes se refermèrent sur moi, et je me sentis serrée contre un corps chaud. Le souffle inégal de quelqu'un qui aurait couru de toutes ses forces brûlait le haut de mon oreille droite. Je sentais la poitrine masculine se soulever derrière-moi. Le garçon lâcha un énorme soupir de soulagement sans cesser d'ahaner, et je reconnus Sasuke. Que faisait-il là ? Et quelle était la raison d'une telle affection de la part d'un garçon aussi froid que lui ? Il resserra de nouveau sa prise.

_ Sasuke ? Qu'est-ce que tu fais ici ? chuchotais-je.

Je ne savais pas si j'étais contente de savoir qu'il était venu pour moi, ou agacée d'être suivie par lui. Je me sentais en sécurité dans ses bras. Il était l'une des rares personnes à qui je confierai ma vie sans hésiter un seul instant et sans questionner ses motivations.

_ Je suis rassuré. Je croyais que tu étais morte ! Je croyais qu'il était revenu pour me hanter.

_ Que… De quoi parles-tu ?

Qu'est-ce que c'était que cette histoire tarabiscotée ? Qui pouvait m'en vouloir au point de me tuer, profitant du manque d'effectifs du village ? Non, on ne profitait pas de cela… On profitait du fait que Jiraya se soit éloigné de moi ! Et il se pouvait que la jeune femme qu'il suive ne se soit pas trouvée à un tel endroit par hasard. Soudain une douleur me prit au ventre. Monstrueuse, comme si je venais d'être déchirée et que je me vidais de mes entrailles. Je me fis molle dans les bras de Sasuke. Ma respiration devint erratique, comme si mes poumons ne savaient brusquement plus comment faire pour respirer. Des larmes de douleur perlèrent au coin de mes yeux et je gémis.

_ Hé ! fit mon coéquipier qui me retourna vers lui. Tu te sens bien ?

Un de mes clones dans ma chambre venait d'être tué d'une manière si brutale que je n'avais pu ressentir que la douleur lorsque ma technique s'était annulée. Il se rappelait avoir ouvert la porte après que quelqu'un ait toqué. Puis du rouge, rien que du rouge. Et la douleur au niveau du ventre. Sasuke me traina jusqu'à une ruelle où il m'appuya contre le mur. Je le sentis ses mains retirer fébrilement le masque. Je le savais et pourtant j'étais ailleurs. Je n'avais jamais ressenti une telle douleur.

Un autre de mes clones fut révoqué de force par l'assassin. Lui tournait le dos à la porte, il n'avait pas eu le temps de se retourner. Un kunai avait traversé son corps au niveau du cœur. La lame aiguisée avait tranché les côtes et le muscle comme elles auraient traversé du papier de riz. Et moi c'était presque comme si je sentais physiquement ce vide dans ma poitrine, la douleur intense, et mon cœur qui cessait de battre, le silence du sang qui n'afflue plus. Et la chaleur du liquide qui trempe mon corps. La peur et la douleur qu'avaient ressentis mes clones avait été réelle. Et ils n'avaient pas réagi parce que je leur avais ordonné de posséder les mêmes réflexes que cet idiot d'Uzumaki et non pas les miens.

Mais est-ce que ça aurait changé grand-chose ?

Le dernier clone avait eu la présence d'esprit de se désincarner de lui-même et ses informations étaient précises. Les gens qui me visaient d'étaient autre que ceux qui m'avaient bousculés à la sortie de l'auberge. Il ne leur avait pas fallu très longtemps pour trouver où Jiraya et moi logions. Mais ce qui avait le plus frappé le clone, n'était celui qui m'avait adressé un sourire moqueur, mais celui que je n'avais vu que de dos. Il était brun aux cheveux longs, et son col montant cachait la moitié de son visage. Mais malgré cela les signes ne me trompaient pas. J'avais vu ses yeux.

Mes mains et mon corps si faible quelques secondes auparavant tremblèrent de colère. Sasuke devait savoir quelque chose, puisqu'il était au courant qu'on avait voulu m'éliminer. Mes mains crochetèrent le col de l'Uchiha, et il eut un geste de recul face à la colère dans mes yeux.

_ Qui d'autre à part toi a le Sharingan ? grognais-je.

_ Naruto… s'étrangla-t-il sur mon nom.

Je le repoussai contre l'autre mur de la ruelle. Mes doigts serrés s'enfoncèrent dans le creux entre son torse et ses épaules. Immédiatement ses bras saisirent mes poignets pour les éloigner de son corps. Dès lors s'engagea un duel de force. Mon genou vint clouer son abdomen au mur, et je tournai ma jambe d'appui pour m'assurer un meilleur équilibre. Une voix railleuse nous cria depuis la rue animée :

_ Hé les jeunes ! Faites ça dans un Love Hôtel, pas devant tout le monde !

Le saphir et l'onyx continuèrent de s'affronter sans se soucier de la remarque graveleuse. Puis Sasuke me rappela qu'il était venu à mon secours, et qu'il ne méritait pas une telle réaction de ma part. Une de ses mains me lâcha et glissa sur mon dos d'une manière presque sensuelle. Je n'allais pas céder à son petit jeu. Il n'y avait pas à avoir quelque sentiment d'affection entre nous à ce moment.

_ Bon tu me lâches, je n'ai jamais dit que je n'allais pas parler ! Merde, si j'avais su que ça allait se terminer comme ça.

_ Alors crache le morceau !

_ Tu te rappelles ce que je t'ai dit au pays des Vagues, n'est-ce pas ? L'homme que je veux tuer est…

_ … ton propre frère.

Je le laissai aller, et reculai de quelques pas. Du moins tentais-je, mais sa main dans le creux de mon dos me retint quelques instants. Je la saisis doucement et me dégageai.

_ Comment peut-on haïr à ce point quelqu'un de son propre sang ?

_ Il y a sept ans, mon frère que j'adorais a enfin montré son vrai visage. Et dans le simple but de tester ses capacités, il a exterminé tout notre clan. Je suis l'unique survivant, d'après lui je ne l'intéressai pas.

Dans ma tête, la sonnette d'alarme se tira. Quelque chose n'allait pas dans cette histoire de haine. Si tout le clan Uchiha avait été décimé, d'autres enfants avaient péri durant l'accident. Alors pourquoi pas Sasuke ? Sept ans… Cela devait correspondre à peu de choses près à la première année de Sasuke à l'Académie. Est-ce que le fait de ne pas se trouver sur place l'avait sauvé ? Non, c'était illogique aussi, cela signifierait que les Uchiha en mission seraient encore en vie, hors personne n'avait jamais parlé d'un autre survivant du massacre à part Sasuke. Oui mais les Uchiha s'occupaient de la police principalement, alors ils devaient majoritairement se trouver dans l'enceinte de la ville. Cette réflexion m'énervait. Il y avait quelque chose qui n'allait pas dans toute cette histoire, mais quoi ?

_ Maintenant je comprends pourquoi le vieux m'avait demandé de reprendre l'apparence de l'idiot de service. Au moins, je sais qu'ils ne connaissent pas ma réelle apparence physique.

_ Sauf que maintenant tes clones sont éliminés et ils vont partir à ta recherche !

_ Qui me reconnaîtrait sous cette forme ?

_ Je serais capable de te reconnaître quoi que tu portes, affirma-t-il d'une voix assurée.

_ Dis plutôt que tu as reconnus l'unique robe dans laquelle tu m'as vu.

_ Non, répondit-il à ma pique d'un air un peu vexé, je le pensais vraiment.

_ C'est gentil… Je ne sais pas trop quoi dire… Je passe mon temps à me faire complimenter, alors que je ne le mérite même pas.

Ses yeux noirs se plongèrent dans les miens et il leva les mains vers mon visage. Ses doigts effleurèrent les marques sur mes joues avant de passer brièvement dans mes mèches blondes, descendirent le long de mon cou avant de remonter saisir mon visage en coupe. Je fermai les yeux pour profiter de la chaleur de ses mains sur ma peau. Je sentis son souffle se rapprocher de ma bouche et retins le mien. Et pourtant, rien… Après un moment, je pris une grande goulée d'air, ne parvenant plus à stopper ma respiration. J'ouvris les yeux et le fixai. Etais-je déçue ? Ou bien énervée ? Je croyais qu'il allait m'embrasser. Il se laissa aller à un léger sourire, chassant momentanément l'urgence de notre situation. Ses lèvres tout près des miennes murmurèrent ces mots :

_ Je m'apprêtais à dire que tu étais superbe. Alors pourquoi cette lueur dans tes yeux ? se moqua-t-il doucement.

_ Tu vois, je ne sais jamais si tu es vraiment gentil ou si ça t'amuse de me faire tourner en bourrique.

_ Quoi, tu t'attendais à autre chose ? fit-il d'un ton taquin.

Il tenta de m'embrasser, mais je me tournai à ce moment et il toucha ma joue.

_ Tu pensais que j'allais te laisser faire sans protester ? répondis-je sur le même ton.

Je me lovai sur le sol, et reculais rapidement, me glissant hors de porté de ses bras qui tentaient de m'enlacer. Prise au jeu, je lui tirai la langue et partis en courant. J'entendis ses pas qui me suivirent. Mais sous mes dehors affectueux, j'avais un autre motif en tête que de batifoler gaiement. Je savais qu'il n'abandonnerait pas la traque de son frère se sitôt. Et si par ma présence, je pouvais lui servir de diversion momentanée, je le ferai. Car une résolution s'était faite dans mon cœur et je comptais bien la mettre en place. Tout en continuant de rire, je me fondis dans la foule, espérant qu'il m'y rejoindrait. Cependant, il préféra monter le long d'un immeuble pour observer la masse bigarrée de haut. Quelques secondes après l'avoir vu bondir vers les hauteurs, je vis plus loin de la fumée émaner de l'immeuble où nous avions réservé des chambres. J'avisai une échelle accrochée eu mur dans une ruelle. Ruant des coudes, je me précipitai pour avoir une meilleure vue. Sur les tuiles du toit, je me rendis compte à quel point une robe était peu pratique pour se déplacer rapidement lorsqu'elle n'était pas fendue. Je courus jusqu'à l'extrémité, avant de ralentir brusquement. Sans l'impulsion nécessaire, impossible de passer de l'autre côté. Mes yeux fixèrent les deux ombres qui se séparèrent depuis l'immeuble. Je les avais à peine entraperçues. Espérons que les deux Uchiha ne se rencontrent pas.

_ Qu'est ce que tu regardes, me demanda une vois derrière moi, me faisant sursauter.

Voulant me retourner trop vite, je trébuchai et tombai en arrière. Immédiatement je sentis la présence de Sasuke à mes côtés, foncer pour me réceptionner dans ses bras. Il me serra contre lui, avant d'anticiper l'impact au sol et de se poser comme une plume. Profitant de la situation, il refusa de me laisser au sol et continua sur sa lancée dans le chemin solitaire. Bien avant lui, je remarquai la présence de notre ennemi, sans pour autant déterminer s'il s'agissait du brun ou du géant à tête de requin. Je serrai fortement son bras de mon poing et il dû me reposer par terre. Ses yeux courroucés et sa mine boudeuse m'indiquèrent que j'aurai à supporter un de ses sermons.

_ Naruto… commença-t-il à se plaindre.

_ Chut, tu n'entends pas ? répliquais-je d'un ton si sec que ses yeux s'ouvrirent grands de surprise.

Puis, je sentis à ses gestes qu'il avait entendu l'ennemi. Immédiatement il fit comme à son habitude, c'est-à-dire à sa tête : il se plaça en protecteur devant moi. Je n'allais pas me plaindre pour si peu. Je m'accrochais à ses épaules, mimant la frayeur et lui murmurai d'éviter de me faire reconnaître. Il s'agissait forcément d'un des deux criminels. Doucement il sortit un kunai de son étui.

_ C'est l'un des deux, lui indiquais-je. On devrait fuir.

_ Comment ça « l'un des deux » ? Je croyais qu'il n'y avait que lui.

_ J'avais placé des clones dans la chambre où j'étais censé rester. Mais ils sont arrivés et mes doubles ont disparu.

_ La douleur et les pleurs sont de leur faute ? feula-t-il avec rage. Je vais leur faire payer.

_ Non, s'il te plait, je t'en pris. Retournons vers un endroit dégagé. Ils n'oseront pas attaquer en public.

Je n'eus pas le temps de développer plus que cela, l'homme armé d'une épée immense venait de faire irruption, nous coupant la route. Il n'avait nul besoin de se faire furtif. Après tout, à ses yeux il n'avait face à lui qu'un jeune ninja et une civile. Je cachai vivement mes marques sur les joues de mes mèches. Puis saisis la main de Sasuke pour partir en courant. Il ne bougea pas. Déséquilibrée, je tombai au sol, m'attirant le regard pénétrant de l'homme-bête. Je frissonnai. Je n'avais plus besoin de simuler la terreur, elle était dans tout mon organisme. J'ouvris grand la bouche et criai à l'aide. Une main me gifla avant que le son n'ait pu sortir de ma bouche. Je fus projetée contre un mur plus loin. Je relevai la tête, un filet de sang coulait au coin de mes lèvres. Je ne l'avais même pas vu venir, je pensais qu'il s'attaquerait à Sasuke et pas à une innocente. Ou du moins telle que je paraissais.

_ Pauvre gars, ta petite copine ne te fait même pas confiance pour la protéger.

Je crachai du sang par terre. Le goût métallique dans ma bouche me donnait envie de vomir mon déjeuner. Je me remis sur mes pieds tant bien que mal. Le monde tournait encore autour de moi. Je portai ma main à l'arrière de ma tête. Elle avait heurté avec dureté le mur. Une grosse bosse me fit siffler entre mes dents. Une vive douleur me paralysa quelques instants. Je portai mes doigts devant mes yeux. Pas de sang, c'était bon signe. Quelques morceaux de plâtre tombèrent lorsque je secouai ma chevelure, prêtant attention à ne pas toucher de nouveau à cet endroit là.

_ Désolé blondie, je déteste les cris stridents d'une femme.

Il marqua une pause et son regard passa sur mon corps comme on inventorie une marchandise dans un étalage. Il passa une langue sur ses dents pointues, et m'adressa un regard torve suivi d'un clin d'œil tout aussi répugnant.

_ Sauf dans certaines situations, si tu vois ce que je veux…

_ La ferme ! lui cria Sasuke. Elle n'a rien à voir dans cette histoire. Laissez la partir et combattez moi.

_ Oh… Regardes toi… Un mignon petit garçon. C'est ton genre, hein Blondie ? Les bruns ténébreux. Tu sais quoi gamin, je vais la laisser s'en aller. C'est votre jour de chance les tourtereaux. T'as de la chance de ressembler à mon compagnon petit.

Il porta la main à la garde de sa monstrueuse épée. Sasuke se baissa sur ses appuis, près à éviter le coup.

_ Qu'est-ce que tu fous ! Cours, Baka ! me cria mon coéquipier. Tu tiens vraiment à mourir ?

Il se recula d'un coup et me bouscula, me poussant en avant. Je fus obligée d'accélérer pour ne pas tomber. Une fois sur ma lancée, impossible de m'arrêter de courir. L'adrénaline apportée par ma peur me remplissait d'énergie, et mes jambes refusaient de retourner aux côtés de mon ami. Quelque chose en moi savait que quelque chose d'affreux allait survenir.

La voix du prédateur se réverbéra dans la ruelle aveugle.

_ J'ai dit que je la laissai s'en aller, je n'ai rien dit par rapport à toi gamin. Tu as intérêt à m'amuser assez de temps, sinon ta chérie finira en morceaux.

Ce fut là que pour m'encourager, Sasuke commit la pire erreur. Mon nom franchit ses lèvres tandis qu'il m'enjoignait à courir encore. Je sentis la menace arriver droit sur moi alors que l'assassin ignorait mon compagnon pour me courser. Mes pieds s'arrêtèrent immédiatement. Le monstre ne jouait plus. Les règles avaient changées, il venait de trouver sa proie. Le brun lança quelques projectiles en directions de l'ombre qui se mouvait vers moi sans parvenir à la toucher. Il était bien trop rapide. Ne voyait-il rien ? Un kunai vola jusqu'à moi après un ricochet face à l'épée géante. Je m'en saisis.

Dommage, j'aimais bien cette robe.

La lame déchira le tissu, et libéra mes jambes. D'un seul coup mes foulées s'allongèrent et je me sentis libre. La distance se fit sentir par rapport à mon adversaire. Je décidai de tourner dans le dédale afin de retrouver mon coéquipier et de pouvoir faire équipe. A deux, nous avions peut-être une chance de rester en vie. Je poussai sur mes pieds le plus fort possible, jusqu'à sentir mes cuisses et mes mollets presque en feu. Mes poumons allaient lâcher d'un moment à l'autre. Je ne voyais plus mon adversaire. D'un cou, Sasuke me stoppa dans mon élan, et nous tombâmes tous les deux, roulant sur le sol. Immédiatement après il nous fit nous glisser dans une bouche d'aération d'un de ces bâtiments désaffectés. Dans l'exigüité de l'alcôve, mon souffle court résonnait. La main de mon camarade se plaqua sur ma bouche pour étouffer les bruits. Le dos contre son torse, j'étais presque à même de me sentir en sécurité. Il fallait réfléchir à une stratégie, vite !

_ Il l'a dit, s'excita Sasuke derrière moi, il est avec lui. Je vais le tuer.

_ Non ! Je ne te laisserai pas te faire tuer ! rétorquais-je.

Une fois ma respiration calmée, je lui fis signe de s'avancer plus loin dans la conduite. Elle était assez large pour qu'on s'y déplace à autre pattes, et permettrait même d'échanger nos places si besoin était au moyen de quelques contorsions. Je n'entendais plus le requin, ce qui ne signifiait pas qu'il n'était pas là. Je glissai le manche du kunai entre mes dents et suivis Sasuke. Je n'allais pas aller bien loin aussi peu armée. Pourquoi fallait-il que je me trouve menacée dans les moments où j'étais le moins à même de me défendre ? A croire qu'il 'y avait aucune sécurité à espérer de ce monde. Soudain, Sasuke laissa échapper un juron et s'arrêta. Je constatai qu'un reste de tesson de bouteille avait été jeté par ici, sans doute près d'une sortie. Je fis signe à mon compagnon de m'aider à chercher ladite issue. Mais le regardant la main en sang, une idée me frappa au coin du bon sens. Immédiatement je portai ma main à mes lèvres et crachai encore de ce mélange de salive mêlé d'hémoglobine qui me laissait un goût désagréable en bouche. Imprégnant ma main, je formais les sceaux.

_ Kuchiyose no Jutsu !

Une petite grenouille apparut à nos côtés. Je lui ordonnais d'immédiatement trouver Jiraya pour nous sortir de ce mauvais pas. Mieux valait un sermon pour être sortie sans permission que d'être morte. Ou dans toute position dans laquelle me voulaient les assassins. Le batracien me salua avant de partir vers la lumière du soleil. Un bruit grinçant détourna mon attention : Sasuke venait de trouver la porte. Galant comme il était, il tourna le volant rouillé du sas, lui arrachant une nouvelle insulte. Je préférai le précéder au sol et partir en reconnaissance. Il s'inquiéta un peu de me laisser seul, mais finit par reconnaître que ses capacités de détection faisaient pâle figure face aux miennes. Il prit tout de même attention de me tendre sa pochette de shurikens. Je l'aidai à le décrocher de l'intérieur de sa cuisse et perçut une certaine envie de sa part de me la fixer. Je me débrouillai par moi-même.

_ Je ne pense pas que le moment soit venu pour ce genre de… Enfin je veux dire, ni pour le danger de mort que nous encourrons, ni pour l'avancée actuelle de notre relation.

_ Bonne chance, me souhaita-t-il alors que je m'accroupissais à côté de l'ouverture.

Je saisis ses poignets et il saisit les miens. Face à face dans la pénombre, je cédai à la pulsion et posai brièvement mes lèvres sur les siennes. Je sentis ses doigts se raidir, mais resserrai ma prise sur lui. « Encore trop tôt pour mettre la langue » pensais-je à son invitation. Je parvins tant bien que mal à saisir mon kunai entre les dents. Puis je me reculai et sautai dans le vide. Il grogna lorsque le choc se répercuta dans ses bras, avant de ramper plus loin vers l'ouverture.

_ J'espère que tu me porteras chance, lui murmurais-je.

Il ne m'entendit pas. En alerte, je vis ses yeux briller d'une lueur rouge dans la pénombre. Bien, au moins serait-il capable de me discerner parmi les ombres. Le bâtiment désaffecté était poussiéreux, l'air vicié manquait de me faire tousser à chaque respiration. Mes pieds rencontrèrent le sol, ou du moins un appui suffisant pour que mon camarade me laisse aller. Je serrai brièvement ses poignets par deux fois. Ses doigts me laissèrent filer et je retombai par terre. Je clignai des yeux plusieurs fois, tâchant de m'habituer à la pénombre environnante. Des ouvertures le long des murs laissaient filtrer la lumière du jour où dansaient en silence des grains de poussière. Je me trouvai certainement dans un hagard désaffecté. A première vue il était vide. Mais de nombreux recoins subsistaient dans la pièce. Je me trouvai sur une passerelle en hauteur, au milieu d'un réseau. Ça et là, des escaliers et des échelles permettaient de descendre plus bas. Des tuyaux partaient en tous sens depuis une installation métallique au centre de la pièce, m'évoquant une sorte d'immense chaudière. Quoi que ce fût, ce n'était pas en état de marche. Je passai mes doigts sur une conduite pour être certaine. Elle était froide et je ne sentais aucun mouvement d'eau. Je fis lentement le tour de la pièce en me concentrant sur chaque détail. Une fois revenue à ma position de départ, je tentai une approche vers le sol.

Alors que je me trouvai en transition entre deux étages, un bruit de pas me fit sursauter. Préférant un appui plus confortable et plus sécurisant, j'enjambai la rampe et glissai le long, la barre de métal juste devant mes talons haut. Je retombais par terre avec grâce, crachant mon kunai dans ma main droite et faisant volte face. Mon mouvement sur le sol en terre battue souleva encore plus de poussière, et je toussai, fermant les yeux pour un instant, ouvrant mes oreilles plus grandes encore. Dans ma visibilité qui revenait, je vis une silhouette aux yeux rougeoyants. Je soupirai. Quel impatient ce Sasuke, il n'avait même pas attendu que j'ai fini ma reconnaissance pour me suivre !

Sauf que ce n'était pas lui. J'ouvris la bouche pour prévenir mon coéquipier que son frère se trouvait dans les parages. Une voix provenant de derrière moi m'ordonna de ne pas bouger. Je sentis une lame contre mon cou. Je ne l'avais même pas senti m'approcher ! S'il croyait qu'il tel coup allait m'avoir, il se trompait vivement. Je pris appui sur ma jambe gauche et frappai mon agresseur au visage du bout de ma botte droite. Pui me penchai vivement en avant et profitai du petit moment de surprise de mon adversaire pour glisser mes pieds derrière les siens et tirer violemment sur ses jambes de pantalon. L'effet de surprise fonctionna car il tomba en arrière et me lâcha. Avant de se désagréger en une masse de corbeaux qui m'attaquèrent de leurs becs et de leurs serres acérées. Je protégeai tant bien que mal mon visage de mes bras nus avant de me retourner en garde, prête à n'importe quelle opportunité.

Mon adversaire était rapide, vif, précis. Uchiha Itachi savait ce qu'il voulait, et se contentait de me tourner autour. Il me testait, et j'avais de plus en plus de mal à résister à ses attaques. Nous nous mouvions sans faire trop de bruit, mais ceux-ci résonnaient assez pour se faire entendre de l'autre brun. Et je pensai à quel point ce serait terrible que les deux derniers possesseurs du Sharingan se rencontre ici et maintenant. Et pourtant, Sasuke n'arrivait pas. Quelque chose m'intriguait dans le style de combat de mon adversaire. Celui qu'on m'avait appris pour entrer dans l'ANBU était très semblable, et je me rappelai que ce jeune homme avait été le chef de cette unité alors qu'il avait mon âge. Une grande différence de niveau, si on observait mes propres capacités. Cependant je m'essoufflais et pas lui. Pourtant, je percevais dans ses yeux la même curiosité que j'avais par rapport à ses mouvements. Et je compris rapidement le pourquoi de ma gène. Le moindre de ses mouvements, j'étais capable de l'anticiper. Or chose étrange, j'étais incapable de le voir : je travaillais uniquement à l'instinct et aux réflexes. La seule chose était que mon instinct m'enjoignait à m'enfuir à toutes jambes pour éviter de mourir. Restaient mes réflexes. Qui avaient forcément été forgés pendant mon entrainement. Je comprenais à présent la raison cachée de ma brutale formation pour entrer dans les services spéciaux du village.

On m'avait entraînée pour tuer Uchiha Itachi. Et l'ordre venait implicitement de mon propre village.

Pourquoi spécialement lui ? Après tout c'était un sérial killer qui avait eu un grand coup d'éclat en détruisant la vie de mon meilleur ami/coéquipier/parrain par procuration (rayer les mentions inutiles). Pourquoi n'avait-on pas entendu parler de lui plus tard ? Si cela avait été le cas, des équipes auraient été dépêchées, et dans ce cas, quelqu'un aurait de toute façon ouvert sa bouche. Quelqu'un n'avait même pas su retenir assez longtemps l'information de la venue de l'aîné des Uchiha au village (ce dont j'étais par ailleurs reconnaissante car cela m'avait sauvé la vie). Alors pourquoi former une gamine dont on vient tout juste de découvrir le réel potentiel dans le but de l'opposer à un criminel de rang S ayant sévi dans le village sept ans auparavant, alors que sa vie n'avait été que modèle auparavant ? Cette histoire ne tenait pas debout. Et ils n'avaient pas formé n'importe quelle enfant pour ce travail : ils avaient formé celle en qui était scellé le démon. Ils souhaitaient voir la puissance du démon ! Ils souhaitaient opposer deux monstres, l'un mythique et l'autre formé par la main et l'esprit de l'homme.

Quelqu'un voulait faire taire Uchiha Itachi (et peut-être accessoirement me voir morte, mais cette supposition était à part des autres). Et ce quelqu'un faisait partie des hauts cercles du commandement de Konoha, allant jusqu'à me faire former par un professeur d'élite (spécialisé pour l'accession aux qualités requises au poste d'Hokage) et par un vétéran du passé qui se trouvait comme par hasard dans le village au bon moment. Quelqu'un voulait voir Uchiha Itachi mort, et il payait le prix fort. Allez savoir si la fuite d'information en direction de Sasuke n'était pas intentionnelle ? Deux frères qui se battent à mort, des histoires de clan, pas de paperasse à remplir et des problèmes réglés.

En parlant du cadet des Uchiha, s'il ne pouvait pas m'entendre, c'était certainement parce que soit lui, soit moi étions prisonniers d'une illusion. L'hypothèse selon laquelle il aurait rencontré le requin sur pattes et lui aurait fait un brin de causette voire plus si affinité était moins que peu probable : la discrétion ne semblait pas faire le fort du géant aux longues dents. Sasuke aurait su se défaire d'une illusion facilement, contrairement à moi qui étais tombée dans le panneau : j'avais fixé les Sharingans quelques secondes et c'en fut de moi. Aucune chance que je gagne dans un univers imaginaire contrôlé par l'esprit d'un autre. Je préférai me mettre en position de repos, les mains devant moi en signe de non agression.

_ Je ne pense pas que me faire battre à mort soit un moyen efficace de contrer un Genjutsu. Je peux savoir ce que vous cherchez à faire, vu que l'heure de ma mort ne semble pas d'actualité ?

L'homme ne répondit pas, mais un minuscule sourire fleurit sur ses lèves. Ses yeux fixés sur moi semblaient relativement amusés.

_ Est-ce que le fait de ne pas répondre aux questions que l'on vous pose, et d'être par ce fait parfaitement désagréable, est une caractéristique familiale ?

Il se contenta de me regarder, ne se déparant ni de son ébauche d'expression faciale amusée, ni de l'arme qu'il cachait, je le savais, dans sa manche gauche.

_ Oui, ça doit aller avec la panoplie du « je suis sûr de moi parce que je suis plus doué que la moyenne et que je suis socialement admis comme un génie ». Est-ce que je peux connaître la raison pour laquelle je suis encore en vie ?

_ Ma mission n'est pas de te tuer, Uzumaki Naruto. Je viens chercher ce qu'a laissé derrière lui le Yondaime.

_ Cela ne vous a pas empêché de détruire d'une manière assez barbare dans ma chambre. Et c'est Namikaze Naruto pour être plus précise. Ce qui m'amène à demander, lorsque vous parlez de l'héritage de mon père, est-ce que vous parlez de moi ou de… Je vais prendre votre air surpris à l'annonce de ma filiation, et estimer qu'il s'agit de la deuxième réponse. Vous êtes là pour Kyuubi.

_ Je dois avouer que la possibilité que le Yondaime Hokage ait eu une fille, et que ce soit en elle qu'il ait scellé ce démon me surprend. Mais cela ne changera rien au fait que le but poursuivi reste inchangé.

_ C'est moi ou vous ne semblez pas prendre une grande part à cette histoire ? Vous ne semblez pourtant pas être quelqu'un que l'on dirige facilement. Et pourtant, malgré l'opposition que vous marquez par rapport aux ordres que vous avez reçus, vous semblez vous y conformer.

_ …

_ Est-ce la même logique qui vous a guidé cette nuit là à détruire tout votre clan ? Répondez-moi.

_ Tu n'as pas à savoir, tu es trop jeune pour savoir.

_ Quel âge aviez-vous lorsque vous avez compris que ce monde ne tournait pas rond. Qu'il ne recherchait pas la paix comme il le devrait ? Le fait d'avoir épargné Sasuke prouve non pas que vous aimez torturer mentalement les jeunes enfants, mais que vous avez un cœur. Après j'ignore où celui-ci vous mène, vous restez très dangereux et un criminel.

_ Tu parles comme si tu étais au courant, mais tu ne sais rien. Si tu souhaites vivre, restes en dehors de ces conflits. Tant que tu n'as pas de but auquel te vouer, ne fais pas de choix difficiles comme je l'ai fait. On m'a forcé à le faire. Je n'ai pas volontairement désiré me trouver au milieu du conflit.

_ Je ne le désire pas non plus, et par un coup du destin, je m'y trouve déjà, sinon vous ne seriez pas venu me chercher avec votre coéquipier. Et c'est vrai, j'ai encore du mal à déterminer le grand but que je poursuis dans la vie. Cependant j'en ai un autre que j'ai décidé récemment, et que je compte bien mener à son terme. Il semblera certainement puéril aux yeux des autres, mais il est très important pour moi. Et j'espère que vous le comprendrez.

_ Je sais à quoi tu penses et je te mets en garde, Namikaze Naruto. T'engager sur cette voie n'offre pas de retours et t'obligera à des choix terribles. Et personnellement, je crains que tu n'aie pas la force que requiert ce chemin.

Il s'avança vers moi et sa main saisit mon visage. Nos yeux se croisèrent de nouveau.

_ Je n'ai peut-être pas la force nécessaire, mais je suis la seule personne qui puisse le faire.

_ Je sais.

_ Que va-t-il advenir lorsque l'illusion sera levée ?

_ Rien. Le temps que tu te réveilles je serai parti depuis longtemps. Alors rappelles toi bien ceci, ne…

Il s'interrompit brusquement dans sa phrase. J'eus la brusque sensation de sentir une main contre mon épaule et un flux de chakra perturber le mien, interrompant par la même occasion l'illusion dont j'étais la victime. Je regardais qui m'avais libéré et déglutis douloureusement. Ce que je ne souhaitais pas voir arriver venait de se produire.

_ Pourquoi es tu descendu ? me plaignis-je à Sasuke.

Mais il ne me regardait pas, et je sentais sa colère à la crispation dans sa main. Ses yeux écarquillés fixaient son ainé qui nous toisait tous deux d'un regard froid. Je retins un gémissement de douleur, le garçon serrait trop fort. Mais tant que je me trouvais entre eux deux, je pourrai éviter le combat, ainsi que son issue tragique. Et le garçon dans mon dos fixait l'homme en face de nous, une rage dévorant son corps.

_ Qu'est ce que tu lui as fait ? Tu l'as fait souffrir comme tu m'as fait souffrir, hein ! REPONDS !

_ Sasuke…

_ Ne te mêles pas de ça, Naruto, tu ne penses pas clairement. Heureusement que je suis arrivé à temps.

Il me lâcha et se décala que quelques pas sur ma droite. Je vis ses mains former les mudra correspondant à la technique des mille oiseaux. Très bien, j'allais agir comme je le devais.

_ Je suis désolée Sasuke.

_ Eh bien t'as intérêt, la prochaine fois on ira à deux et…

_ Ce n'est pas de cela que je parle.

Comment pouvait-il croire qu'il pouvait vaincre son frère ? Alors que moi qui n'avais aucune chance savait me mouvoir avec bien plus d'aisance que mon compagnon. Ma main jaillit, interrompant la série de signes, et je saisis son poignet et le tordis comme si de rien n'était. Je le sentis se rompre, et le flux électrique qui parcourait ses doigts s'interrompit aussitôt dans son cri de douleur. Ses yeux me fixaient avec une rage incrédule, mais je ne lui laissai pas le temps de réagir. Mon poing frappa violemment sous son sternum, et je sentis quelques unes de ses côtes craquer. Sa respiration de fit erratique et il tomba à genoux. Un seul coup au niveau de la nuque et il partit rejoindre l'inconscience.

_ Je suis désolée, Sasuke. Mais je déteste qu'on m'interrompe dans une conversation.

_ Inutile, me répondit notre opposant, ta détermination est trop forte pour que je te convainque de quoi que ce soit.

_ L'issue que vous envisagez n'est pas la bonne. Vous ne serez pas toujours là pour rattraper ses erreurs, et moi non plus.

_ Et crois tu que la tienne soit meilleure ? Est-ce ce que tu le souhaites réellement ?

_ Oui. Enfin, je… Je crois…

_ Sois sans crainte je n'ai pas l'intention de te faire le moindre mal. Mais sois assurée que nous nous reverrons.

Quelques instants plus tard, je retrouvai Jiraya. A ses côtés se tenait Maito Gai qui se proposa de ramener Sasuke au village. Il n'était que peu amoché. Notre voyage à la recherche de Tsunade se continua en silence. Dans ma tête se poursuivait inlassablement la conversation que j'avais eue avec Itachi. Il avait raison sur un point : je n'étais pas assez forte.

Je comptais bien le devenir.



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