Fiction: Secret

Je m'appelle Naruto. Et j'ai décidé que je deviendrais Hokage. Pour voir jaillir l'admiration de la haine et du mépris ambiant. Seulement les héros sont toujours des garçons. Et je ne suis qu'une toute petite fille qui sert de prison à un démon. Alors j'ai créé Uzumaki Naruto, le pitre qui ferait des miracles à partir de ses piètres capacités. Sauf que ce secret est lourd à porter.
Classé: -12D | Action/Aventure / Humour / Romance | Mots: 181918 | Comments: 13 | Favs: 17
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Narsha (Féminin), le 02/05/2013
Cette fiction est déjà publiée sur Fanfiction.net, je ne fais que la reporter ici. Si vous êtes impatients de lire la suite, vous latrouverez sans aucun mal.



Chapitre 14: Relationships grow better



Le soleil caresse mon visage en cette matinée d'automne. Il fait beau et tout semble aller pour le mieux à Konoha. C'est une de ces matinées calmes où je n'ai pas d'entrainement à fournir. Je me sens bien, particulièrement en ce jour. Je vaque à mes occupations matinales avant de sortir faire une petite promenade digestive. Dans les rues de Konoha les derniers marchands remballent leurs produits après le marché nocturne.

Je remarque alors que quelques personnes me suivent l'air de rien. Je ne parviens pas à déterminer leur identité, et cela m'angoisse. Plus je tente de les semer, plus il me semble qu'elles se rapprochent. Je parviens tant bien que mal à aller m'isoler dans la maison du Sandaime. Peut-être que Konohamaru sera enchanté de jouer avec moi, et ainsi je me sentirai mieux si quelqu'un que j'apprécie se trouve à mes côtés.

La mère de Konohamaru m'accueille avec le sourire. Evidemment qu'elle est heureuse de me voir, son fils la bassine à propos de moi à tors et à travers. Elle appelle son fils qui dévale les escaliers, un grand sourire sur le visage, avant qu'il ne me saute dessus. Je le serre dans mes bras. C'est si bon de sentir un enfant se blottir tout contre soi. Je le repose par terre et il m'entraine jusque dans sa chambre avec ses jouets. Il y a dans ses yeux une lueur assez étrange, que je crois reconnaître pour l'avoir déjà vue sans me rappeler où.

_ Naruto-nee-chan, j'ai quelque chose d'important à te dire. Je t'…

Je trouvai cela mignon et en même temps dérangeant dans la scène, sans comprendre pourquoi. Avant que je puisse me questionner sur quoi que ce soit, la fenêtre se brise, en un corps lourd me tombe dessus avant de me plaquer au sol. Ma tête est collée contre l'épaule d'un garçon qui me serre contre lui comme si sa vie en dépendait. Je reconnais le ridicule pyjama vert de Lee. Je parviens à me dégager. Son visage baigné de larmes de joie affiche une expression tout de même étrange. Là encore, une réminiscence me vient, sans que je parvienne à la saisir.

_ Naruto-san ! Sors avec moi s'il te plait, me crie l'adolescent.

_ Euh… fut la seule réponse que je parvins à produire.

Konohamaru se jeta sur le garçon à la coupe au bol, et dans son élan parvint à le renverser. La porte s'ouvre à toute volée sur la mère de Konohamaru qui sépare son fils de mon camarade avec difficulté. De la fenêtre brisée jaillit Neji, qui plutôt que d'aider la femme à retenir Lee préfère se diriger vers moi a grands pas. Cette expression dans son visage et cette lueur dans son regard… Je me rends compte que les trois garçons arborent exactement les mêmes. Tous me regardent comme possédés. Leurs voix murmurent mon nom comme une litanie. Je prends peur et m'enfuie par là même où les deux membres de l'équipe de Maito Gai sont entrés.

Je roule sur le toit en tuile. Au dessus de moi, ils crient en se précipitant sur la fenêtre. JE ne perds pas un instant et me met à courir. Avant de remarquer que les deux me suivent à la trace. J'accélère le mouvement et ils parviennent à suivre. Je crée quelques Kage Bunshin, profitant d'un renfoncement du mur. Ma ruse fonctionne : ils se séparent, chacun à la poursuite d'une Naruto. Un peu en retard, Konohamaru prend lui aussi en chasse l'un des clones. Je soupire. Avant de m'apercevoir que je ne peux plus bouger.

_ Kage mane no Jutsu, seikou, déclare une voix bien connue derrière moi.

Oh non, ne me dites pas qu'en plus des trois premiers il y en a d'autres ! L'ombre de la cheminée derrière moi lui a servi pour me piéger, et avec mes clones qui ne doivent pas attirer que Konohamaru, Lee et Neji… Je suis forcée de faire demi-tour, et mes pieds me guident vers une zone plus plate, dissimulée entre deux immeubles. Je bondis jusqu'à une cour d'où un garçon que je connais bien aime à regarder les nuages. Il se retourne vers moi, et pourtant cette fois, mes pieds restent fixes au sol. Il fait un pas, et au même moment j'en fais un. Une de ses mains se tend vers moi avec difficulté : je résiste de plus en plus. Je sais ce qu'il veut et je pense que c'est mal. Il n'y aura jamais plus que de l'amitié entre nous, et pourtant déjà nos doigts se frôlent et il réduit la distance.

C'est alors que brusquement je suis tirée en arrière avec brutalité. Des fils de chakra sont enroulés autour de mes membres et me tirent dans le sens opposé. Je devine derrière moi la silhouette de Kankurô. Son souffle balaye les mèches dans mon cou avant qu'il n'y pose ses lèvres avec avidité. Je rougis sous l'attouchement, mais aucune des deux techniques m'immobilisant ne me permettent le moindre geste. Je vois les yeux de mon meilleur ami se plisser sous la colère, avant qu'il ne fasse un pas en avant, ne courbe le dos et ne relève brutalement la tête. Au même moment mon corps suit ses mouvements, et mon crâne emboutit le visage du marionnettiste qui crie de douleur. La main de Shikamaru saisit la mienne, Kankurô attrape l'autre. Ils tirent sur mon corps qui ne peut résister.

Une énorme masse roulante nous fonce dessus, et je devine qu'il s'agit de Choji. Au même moment deux tornades en forme de croc foncent sur chacun des protagonistes. Mes épaules craquent au moment de l'impact. Le corps en mouvement du garçon enrobé me saisit au passage avant de passer pardessus la rambarde. Toujours tournoyants, nous nous écrasions au sol. Je sens le corps de mon ami caquer affreusement avant de se dégonfler tel un ballon de baudruche. L'horreur me saisit, il est mort.

Sur la plate forme, je devine le maître des pantins et le dresseur de chiens se battre jusqu'à ce que l'un des deux succombe. Un peu à l'écart, les ombres de Shikamaru finissent d'étrangler Akamaru. Ses yeux brillants sont fixés sur moi et le corps de son ami. Pas de douleur de la perte, non, juste cette lueur de folie.

La confession inachevée de Konohamaru que j'avais trouvée tendre sur le moment me revint en tête. Mais ce n'était pas de l'amour. Ils étaient tous fou. Fous de moi, certes, mais complètement dingues au point de vouloir faire du mal à ceux que j'aime pour me posséder. Je me mets à courir. Les portes du village sont là, peut-être que si je m'éloigne suffisamment, l'enchantement cessera. Je passe au pas de course sur la place qui mène à la sortie. Derrière leur bureau, deux Chuunins se lèvent au même moment, et leurs yeux n'expriment rien sinon cette folie qui prend tous les hommes qui me croisaient en ce jour. D'un geste assuré, ils ferment les portes avant de s'avancer vers moi. Et de commencer à se battre. Du sang gicle d'une venelle alentours, et d'autres shinobi sortent à leur tour. Ils avancent vers moi. Leurs bouchent psalmodient mon nom.

La voix de Kurenai-sensei après mon examen Chuunin dans la chambre que je partageais avec Hinata me revient en tête : 'Le poids de cette affection…C'est ce qu'elle a toujours cherché, non ? L'enfant en qui on a scellé le démon-renard possède vraiment une force prodigieuse.' Kakashi-sensei a parlé d'un étrange pouvoir que j'exerçais sur les autres mais surtout sur mes camarades de sexe masculin. Est-ce que c'est mon pouvoir quoi a conduit Neji, Shikamaru, Lee et tous les autres à…

Je ne parviens pas à mener cette douloureuse pensée plus avant. Une quantité incroyable de sable se déverse sur la place. J'entends le hurlement des voix masculines, le craquement de leurs os qui se brisent le les gargouillis de leurs corps une fois broyés. Mais ce n'est pas Gaara contrôlé par son Bijuu qui les a décimés, non, il s'agit du même garçon tout aussi fou, mais subissant mon propre pouvoir. Tout ça c'est de ma faute. Je tombe à genoux, incapable de respirer correctement. J'ai tellement peur que je ne parviens pas à pleurer.

Le garçon marche sur les cadavres à moitié engloutis par le désert né de ses techniques létales. Quelques personnes ont survécu au massacre. Cependant elles se relèvent et tentent de nouveau de se battre les uns avec les autres. Avant de s'arrêter net. Le sable de Gaara m'entoure, et avec moi, il est aussi doux que du satin. Mes mains guidées par le sable trouvent le chemin de ses épaules avant de s'enrouler autour de son cou. Et ses lèvres se joignent aux miennes.

_ Je préfère te savoir morte que de te voir avec ce monstre, murmure Sasuke derrière moi.

Un kunai se plante durement dans mon dos. Le sable de Gaara n'a pas été assez rapide, et une partie de la lame s'est enfoncée dans mes chairs. Tous souhaitent me tuer moi à présent. Sans réfléchir je fais appel au pouvoir de Kyuubi. Et cette fois, c'est moi qui les tues tous. Seule dans un village peuplé uniquement de femmes qui m'en veulent, le génocide continua jusqu'à ce que Konoha ne soit plus que cendres et poussières.

« Tu n'es qu'un instrument de destruction. Tu n'es pas faite pour l'amour, tu ne le seras jamais, Kitsune ! »

Un grand cri m'arracha de ma torpeur. Ce n'était qu'un rêve… A moitié endormie, je roulai à terre. Malheureusement les couvertures dans lesquelles je m'étais enroulée durant la nuit me déséquilibrèrent et je m'affalais sur le plancher en un tas. Je soupirai. Ce n'était certainement pas aujourd'hui que j'allai faire des étincelles. Devant moi se trouvaient des pieds, appartenant certainement à la personne qui avait poussé le cri. En y repensant, le hurlement n'avait rien de terrifiant ou d'apeuré. Non, il était plutôt…

_ Qu'est qu'il ne faut pas faire pour réveiller les jeunes à cet âge là, grommela Jiraya, de l'amusement dans sa voix.

_ C'est une manie chez vous de rentrer chez les gens sans prévenir ?

Dans ma tête, le cauchemar inachevé me revenait par bribes, me faisant tressaillir. Je me relève, et remets les couvertures sur mon lit. Mes blessures de la veille sont complètement cicatrisées, les seules preuves sont mes vêtements raidis de sang. Une moitié de soutien gorge forme une excroissance étrange sous mes haillons sanglants. Je me retourne vers Jiraya. Il est en train de baver et de saigner du nez tout à la fois. Je soupirais une nouvelle fois, j n'avais pas pris le temps de me changer depuis la veille.

_ Je te pardonne pour le surnom, fit-il d'une voix joyeuse !

_ Sortez de chez moi immédiatement !

_ Il est presque midi, Naruto, et je suis censé superviser ton entrainement.

_ Eh bah vous n'avez qu'à sortir quand même !

Je tentais de le frapper. Il n'eut même pas le temps de parer que je gémis de douleur sous les terribles courbatures qui percluaient mon corps. Evidemment, c'était certainement là la mesquine vengeance de Kyuubi.

_ Hé, on ne t'a pas accordé des jours de congé pour que tu sois à moitié morte le lendemain. Qu'est-ce que tu as bien pu faire la veille, je croyais que tu avais dormi déjà trois jours d'affilée à l'hôpital à cause de Gamabunta, et Ebisu m'a bien fait comprendre que ce devait être la dernière fois qu'il devait annuler son cours à cause d'une bévue de ma part.

_ Je n'ai pas envie d'en parler, dis-je d'une voix morne.

_ Toi, tu files un mauvais coton. Allez, raconte moi tout !

_ JE NE VEUX PAS EN PARLER !

Sans comprendre la raison de l'explosion soudaine de mes émotions, je me précipitais dans la salle de bain. Une fois seule, j'enlevais les oripeaux qui me collaient au corps et me frottais la peau sous l'eau chaude jusqu'à ce qu'elle soit rouge. L'eau tout autour de mon corps me rappela le combat de la veille. La douleur de l'abandon de Neji et de ses insultes me revint en tête. Je frappai le mur avec colère et douleur. Avant de me laisser glisser contre une paroi. Des larmes silencieuses roulaient sur mon visage. Je passai mes mains sur mes lèvres, cette même bouche que quatre garçons avaient embrassée, par accident, par tendresse, par la force… Qu'est ce qui n'allait pas avec moi à la fin ? Qu'est-ce que j'avais de plus que les autres filles ? J'étais un garçon manqué, je n'étais pas féminine pour deux sous et j'avais un caractère épouvantable.

Et puis les mots de Kyuubi dans mon rêve se rappelèrent à mon esprit déjà affaibli par toutes ces émotions. Peut-être qu'il avait raison. Peut-être que je finirai par tous les tuer. Ceux qui m'aiment…

Je m'extrais de la douche et marche lentement vers le miroir accroché au mur. Mes cheveux sont plus longs qu'avant, ils ont bien poussé : la plupart de mes mèches atteint mon cou lorsqu'ils sont humides. J'observe mon corps nu et ses courbes douces dans la lumière du jour. Soudain dans le miroir, les yeux de mon reflet se font rouges et fendus, et les moustaches sur mes joues s'élargissent. Et mon reflet me murmura des mots terribles avec la voix du Renard. Je le frappai pour qu'il se taise. Mais ce n'était qu'un miroir. Les bris de verre tombèrent par terre tandis que je criais de colère. Tout ça c'était dans ma tête.

_ Ça va Naruto ? demanda mon parrain (selon lui) derrière la porte.

_ Oui, j'ai... J'ai juste fait tomber mon miroir. Un malaise à cause de la chaleur.

Je m'habille rapidement. Ma main me fait un ml de chien, la blessure se refuse à cicatriser. Kyuubi devait la considérer trop mineure pour me soigner. Du sang coulait de mon poing fermé, pour enfiler mes vêtements sans les tacher, j'avais enroulé une serviette de bain autour de ma paume. Le sang s'écoulait lentement, mouillant mes doigts et imbibant le tissu éponge. J'aurais du mal à la ravoir à la machine. M'enfin, c'était moi qui l'utilisais, donc si je ne m'estimais pas gênée par cette serviette, ça irait. Sauf qu'avec tous ces squatteurs qui allaient et venaient dans mon appartement comme s'il était à eux…

Jiraya examina ma paume avec attention et m'aida à enlever les éclats de verre à l'aide d'une pince à épiler. Chaque fois que l'instrument de métal touchait les lèvres de la plaie, je tressaillait de douleur et il s'excusait vaguement. Il dû me tenir fermement le poignet pour terminer son opération. Ensuite il déchira des bandes dans la serviette maintenant totalement inutilisable et banda sommairement ma plaie.

_ Encore des déboires avec le démon renard ? demanda-t-il en jetant à la poubelle les morceaux de verre extraits de ma main.

_ Je ne veux toujours pas en parler.

_ Enfin, il y a bien quelque chose qui te tracasse pour que tu sois dans cet état ! Et ne me prétends pas une nouvelle fois que tu as fait un choc hypothermique : je vois à tes yeux rougis que tu as pleuré. Tu as besoin qu'on en parle.

_ Ouais mais j'ai pas envie…

Je me levai et sortit un Ramen lyophilisé d'un tiroir. A la réflexion j'en posai deux sur la table ainsi que deux paires de baguettes. Sans un bruit je mis l'eau dans la bouilloire. Par réflexe je la saisis avec ma main blessée et grognai de douleur. Je lâchais un juron qui fit pouffer le vieil homme. J'attendis que l'eau soit chaude. Ses yeux me suivaient, il ne disait rien. Il attendait. Et plus son regard se fixait sur moi, plus les mots s'encombraient dans ma bouche. Mes déboires avec les garçons. Ma peur de Kyuubi. Sa tentative de possession. Mon soi-disant pouvoir qui faisait que tous m'appréciaient. Je remplis les bols de carton traité avec l'eau bouillante et nous attendîmes en nous tournant les pouces que la chaleur fasse remonter la languette des pots.

_ Tu ne manges que des Ramens en boite ? demanda-t-il sur le ton de la conversation.

_ Ça vous pose un problème ? répondis-je d'un ton pincé.

_ Je pense juste que ce n'est pas très bon pour ta santé. Tu devrais manger plus équilibré.

_ Je croirai entendre Kakashi-sensei.

Le silence retomba lorsque nous nous mimes à manger. Mais en ce jour, la nourriture que j'ingurgitais d'habitude avec entrain eut dans ma bouche un goût de cendre. Je mangeais, presque en me forçant, et je savais que les yeux de l'ermite pervers ne quittaient pas mon visage. Lorsqu'enfin je jetai les cadavres de carton dans la poubelle, je soupirai. Dos à lui, je commençai à parler.

_ Est-ce que vous avez déjà aimé quelqu'un ?

_ Ah, on en arrive finalement au point sensible, alors !

_ Répondez à ma question s'il vous plait.

_ Naruto, j'aime la même femme depuis plus de quarante ans. Et toi, tu as trouvé ton âme sœur ?

_ Pas vraiment non. Mais il y a ces gars qui me tournent autour et je ne sais pas comment réagir. Cette nuit j'ai rêvé que tous mes proches de sexe masculin me faisaient une déclaration.

_ Hé, c'est positif.

_ Pas du tout. Ils étaient comme envoutés. Pas amoureux de moi, mais complètement fous de moi. Fous au point de s'entretuer pour me posséder, et au final de me tuer pour que je n'appartienne pas à un autre. Au final je perdais le contrôle de mes émotions, et Kyuubi s'emparait de mon corps et tuait tous les habitants du village. Alors merci la positivité.

_ Je crois qu'on touche à plusieurs points sensibles et foncièrement différents.

_ J'avais cru remarquer. Kakashi-sensei, Asuma-sensei et Kurenai-sensei ont évoqué une histoire assez étrange à mon sujet lorsque j'étais alitéejuste après l'épreuve éliminatoire de l'examen Chuunin, comme quoi j'aurai un pouvoir qui ferait que les gens m'aiment malgré eux. Et en un sens, j'ai peur qu'ils…

_ Qu'ils ne t'aiment pas vraiment ?

Des larmes que je ne retins pas tombèrent sur le plan de travail. Je retins un douloureux sanglot.

_ Mais merde quoi, je fais tout pour qu'on m'accepte, je ne veux pas d'aide d'un mystérieux pouvoir !

_ Naruto, ce que tu penses être un mystérieux pouvoir n'en est pas vraiment un. Cela tient de ta personnalité, de ta façon d'être. Cela vient de toi. Ce n'est pas une sorte de magnétisme obscur qui forcerait les gens à t'aimer malgré eux. Les gens t'apprécient ou non car c'est leur choix. Mais ils t'apprécient d'autant plus que tu fournis les efforts pour te faire accepter.

_ V… Vous le pensez vraiment ?

_ Oui, Naruto.

_ De toute façon même si vous me mentiez ces mots m'auraient fait du bien, je crois.

Je me rassis face à lui, et posai mes coudes sur la table. Il sortit un mouchoir de sa poche et me le tendit. Je me mouchais, et il y avait du sang. Surpris, il me regarda et m'examina, soucieux. Pourtant je n'avais pas d'autre blessure récente que celle autour de ma main.

_ Qu'est-ce que tu as bien pu faire hier soir ? Je croyais que tu avais un rendez-vous galant ou je ne sais quoi.

_ Putain, mais toute la ville est au courant ou quoi ?

_ Etant donné que tu t'es foutu sur la gueule avec un gosse du clan Hyuuga, vous êtes tous les deux au cœur des rumeurs. Alors, comment ça c'est fini ?

_ Je n'en sais rien. Au moment où il allait dominer le combat, on a eu un plus gros problème à régler qui nous a forcés à nous allier temporairement. Éro-Sennin, dans l'examen Chuunin, il y a un autre Jinchuuriki, n'est-ce pas ?

_ Vous vous êtes battus contre un Jinchuuriki ? Est-ce que tu as gagné ?

_ Disons que c'est une machine à tuer. Si Kyuubi ne m'avais pas prêté son pouvoir, je serai morte, et Hyuuga Neji également. Enfin il serait mort après moi, vu que je lui ai servi de bouclier humain. Sauf que Kyuubi n'a pas fait que me prêter son pouvoir, il a carrément pris possession de mon corps. Et j'ai peur que ça n'arrive encore une fois et que l'on soit obligé de me tuer.

_ Le sceau aurait faibli à ce point ? blêmit Jiraya.

_ Quand je suis très en colère, c'est comme si je pouvais prendre son chakra sans son avis, mais c'est une ouverture à double tranchant. Si je ne me maîtrise pas, c'est lui qui prend le contrôle.

_ Alors il va falloir que l'on t'apprenne à te contenir. Ce devrait être une bonne chose pour une fille comme toi qui n'arrête pas de courir partout. Bon, revenons à tes questions sur l'amour. Comment s'appelle-t-il ?

_ Comme si j'allais vous en parler ! Et puis si vous essayez de sortir avec la même meuf depuis des années, je crains que vos conseils sur le sujet ne soient mal avisés.

_ Comment ça mal avisés, mais je suis un spécialiste de la gent féminine !

_ Venant du plus grand pervers que je connaisse, ça veut tout dire.

_ Un peu de respect, jeune fille !

_ Et puis ce n'est pas comme si j'avais des problèmes avec un seul garçon non plus…

_ Effectivement, ça explique ton rêve.

_ En fait, ils sont trois. Je rêve depuis des années de battre le premier dans toutes les matières, et depuis qu'il sait que je suis une fille il est hyper protecteur, macho, et il a fait des tas de choses… que je préférerais ne pas évoquer.

Je rougis en repensant qu'il m'avait non seulement peloté, mais aussi observée nue ou en petite tenue, serré dans ses bras, et menacée si jamais je répondais à d'autres attentes que les siennes.

_ Je pourrais avoir des détails sur ce que tu as fait avec ton rival, ça me semble prometteur, fit Jiraya en bavant.

_ Et vous vous prétendez mon représentant légal ? On n'est pas sortis de l'auberge.

_ Mais quoi, j'adore les détails croustillants, ils sont très inspirants.

_ On ne s'est pas quittés en très bon termes, la dernière fois que j'ai vu Sasuke il refusait que je regarde d'autres garçons que lui, ce que j'ai fait bien évidemment, il était hors de question qu'un connard me donne des ordres.

_ Et c'est comme ça que tu t'es retrouvée embarquée dans d'autres histoires de cœur.

_ Mais je les connaissais déjà d'avant ! Gaara a tenté de me tuer, et Neji je l'ai repéré dès le début de l'examen Chuunin.

_ Comment arrives tu à avoir des histoires de cœur aussi compliquées avec des garçons que tu viens à peine de rencontrer ?

_ Je vous demande pourquoi vous bavez d'envie chaque fois que vous voyez une femme ?

_ Touché.

_ Neji, je l'aimais bien au début. Maintenant je ne sais plus quoi penser. Je croyais qu'il m'aimait bien lui aussi, et puis tout s'est embrouillé dans ma tête et on a fini par se battre.

_ C'est une manie de combattre tous les garçons qui te font tourner la tête.

_ J'ai jamais pu me battre avec Sasuke. Il me croit trop faible pour que je sois assez digne d'intérêt à ses yeux.

_ Mais t'en as envie. Est-ce que ces trois garçons se ressemblent ?

_ Physiquement Sasuke et Neji ont tous les deux les cheveux noirs et une attitude méprisante envers les autres.

_ Pour l'attitude, elle est certainement due à leur éducation dans des familles nobles.

_ Je crois qu'ils me ressemblent tous les trois parce que nous portons en nous le même genre de blessure et le poids de la solitude. En un sens cela nous rapproche. M'enfin bon, Neji a complètement flippé quand Kyuubi a pris possession de moi, ce que je peux comprendre, alors nos relations sont quelque peu distendues.

_ Tu sais ce que je ferais si j'étais à ta place ? J'attendrais pour que les choses se tassent. Questionne-toi pour savoir ce que tu veux faire avec eux. Est-ce que ton intérêt à toi dans ces relations est purement amical ou pas… ce genre de questions.

_ Vous avez sans doute raison.

Il ne restait qu'une semaine avant le tournoi de l'examen Chuunin. Une semaine ou je me plongeais à corps perdu dans l'entrainement. Lequel porta d'ailleurs ses fruits. Je passai alors mes temps libres avec Sakura pour approfondit notre relation, laquelle se trouva d'ailleurs productive car elle me permit d'approfondir nombre de mes connaissances intellectuelles et de pallier mes lacunes. Quant à elle, je crois que cela lui fut profitable également : ses capacités offensives s'améliorèrent grandement, et elle passe plus de temps à s'entrainer qu'auparavant. Lorsque je ne peux pas la voir, je vais faire une marche dans la forêt, jouer avec mes trois aspirants ninja préférés ou passer le bonjour à quelques amis. Par ailleurs certaines soirées furent perdues à regarder la lente révolution des nuages dans le ciel aux côtés de Shikamaru et Choji. Le premier tenta, sans succès, de m'inculquer quelques notions de shôgi.

Le matin de la troisième épreuve, je fus réveillée par la rue inhabituellement bruyante. Tous s'excitaient à la venue des matchs du jour. Assise sur les gradins aux côtés de Sakura et d'Ino, nous regardions les sept candidats en bas de l'arène. Sept ? N'étaient-ils pas neuf ? Où était Sasuke et ce type recouvert de bandages du village du Son ? Les trois ninjas du son, Neji, Kiba, Shikamaru et Shino fixaient la foule en silence. Comme à l'épreuve éliminatoire, Shiranui Genma tenait lieu d'examinateur. Il avait toujours le même teint maladif. Je ne retrouvais aucun des autres villages dans les gradins. A vrai dire je ne voyais aucun ninja d'Oto, et pas la moindre trace de Kabuto. Par contre des soldats de l'ANBU se trouvaient cachés parmi le public. Que faisaient-ils là ? Peut-être que Sasuke n'était pas totalement rétabli, et de ce fait il ne pouvait pas participer au tournois ?

_ Je sais à quel point vous êtes inquiètes pour Sasuke, je le suis aussi. Mais le premier tour est celui de Kiba et Neji, c'est eux qu'il faut soutenir, dit Ino.

_ D'ailleurs Naruto, tu vas encourager Neji ?

_ Je ne sais pas, je ne pense pas qu'il ait besoin de mes encouragements.

_ Comment s'est terminé votre rendez-vous ? demanda la rose.

_ Très mal, je ne pense pas qu'il ait envie de me parler pour le moment. Et toi Ino, Sakura m'a dit que tu étais sortie avec Shikamaru, comment ça c'est passé ?

_ Eh bien, c'était assez étrange, il m'a parlé de l'histoire des parrains.

_ Oh, oui, je sais ce que c'est, fis-je. Alors toi et Shikamaru, c'est ce genre de relations que vous entretenez ?

_ Je ne sais pas c'était très déroutant, je dois dire. Je ne l'avais jamais vu autrement que mon coéquipier. Mais il est gentil, bien qu'il n'arrive pas à la cheville de Sasuke-kun.

_ Est-ce qu'on peut éviter de parler de lui, chuchotais-je à la blonde, je crois que Sakura va nous faire une phase de déprime.

_ Tu veux qu'on continue à parler de Shikamaru ?

_ On peut, ça ne me dérange pas.

Une voix bien connue s'assit à côté de nous, demandant si la place était libre. Je saluais joyeusement Choji, profitant de l'allégresse du moment pour lui faire la bise. Ce geste m'octroya le droit de me servir joyeusement dans les sacs de vivre et de nourriture absolument pas diététique. Sakura m'en demanda un peu et je partageais le paquet de chips que je venais d'ouvrir. Ino fit la moue et parla de son régime.

_ Tu devrais en faire un et prendre plus soin de ton corps Choji, sermonnait-elle son coéquipier. Ton indigestion finira par se reproduire.

_ A quoi ça te sert de faire des régimes ? lui répondit-il par-dessus moi.

_ Mais pour être mince et belle pour le garçon qu'on aime, pas vrai Sakura.

_ Je ne pratique pas ce genre de choses, des régimes à longueur de temps c'est très mauvais pour le corps.

_ Ha ! fit Choji.

_ Manger trop n'est pas une solution valable.

_ Et toi Naruto, comment fais tu pour garder une telle silhouette ?

_ Je m'entraine tous les jours jusqu'à ce que je sois trop crevée pour marcher, ensuite j'étudie avec Sakura et après je dors.

_ Oh je comprends alors pourquoi tes cheveux et ta peau son dans un état lamentable !

_ C'est important ça ?

_ Je sais, mais elle a refusé mon shampoing réparateur.

_ A ce stade là, il faut plus qu'une bouteille de shampoing, mais une vraie cure de vitamines. Qu'est ce que tu manges.

_ Des ramens, exclusivement. Et le premier qui me demande de consommer pluis de fruits et légumes je le tape.

_ Irrécupérable, firent d'une même voix Ino et Sakura.

_ De toute façon, Naruto-chan n'a pas besoin de s'apprêter pour être plus jolie, déclara Choji entre deux bouchées.

_ Merci c'est gentil.

_ C'est vrai, j'aimerais avoir le même corps que toi, soupira Ino.

_ Je ne suis pas certaine que tu aurais la résistance de t'entrainer avec elle, fit Sakura.

_ Parce que toi tu l'as peut-être, grand front ?

_ Non, mais j'y travaille la truie !

_ Et ça recommence, fit Choji.

_ Comment va Shikamaru ? lui demandais-je. Depuis sa sortie avec Ino.

_ Désolé, Naruto-chan, même si c'est toi je ne peux rien dire.

_ Comment ça même si c'est moi. Vous êtes mes meilleurs amis toi et Shikamaru !

_ Les conversations entre garçons, restent entre garçons. Tout comme les conversations entre filles.

_ Ce qui signifie que ce dont on a parlé avant que Choji ne s'installe reste entre nous, répondit Ino.

_ Mais on a quasiment rien dit de compromettant ! répliquais-je.

_ Même, c'est une convention.

_ J'aimerais bien savoir qui a inventé ces règles à la noix.

Dans la loge de l'Hokage, une silhouette habillée en bleue et blanc vint prendre place à ses côtés. Certainement le Kasekage. Puis le vieil homme se leva et déclara d'une voix forte :

_ Merci à tous d'être venus à Konoha pour assister à l'examen de sélection de passage au grade Chuunin ! Voici les huit concurrents qui ont triomphé des étapes précédentes. J'ai l'honneur d'annoncer l'ouverture de l'épreuve principale ! Appréciez le spectacle et restez bien jusqu'à la fin !

En bas, l'examinateur présentait un nouveau papier aux candidats, sans doute la nouvelle liste de passage. Puis il leur expliqua quelque chose entre quatre yeux. Je me demandais qui j'allai soutenir pour chaque match. Je pensais soutenir Kiba, à défaut de vouloir soutenir Neji. Mais je passerais plus tard le voir pour discuter.

_ Pour le premier match, j'appelle Inuzuka Kiba et Hyuuga Neji ! cria Shiranui Genma.

Sa voix s'éteignit en une toux crachotante, et un ricanement nerveux parcourut l'assistance. Je gonflais mes poumons.

_ Kiba ! Si tu te fais rétamer, je vais regretter de t'avoir laissé ma place !

Les deux adversaires se tournèrent dans ma direction. Passée l'envie de me dissimuler derrière un sac de course de Choji, j'affrontais du regard les deux adversaires qui me fixaient. Neji affichait de la colère sur son visage, ce qui me conforta dans l'idée que sa jalousie l'emportait sur sa peur de ma petite personne. Kiba leva le pouce dans ma direction, et je criais à nouveau son nom pour l'encourager, mon cri fut repris par quelques personnes de l'assemblée.

_ T'es folle, fit Ino. Contre un adversaire pareil, Kiba n'a aucune chance. Et tu n'en aurais pas eu une de plus si tu avais pu participer.

_ N'empêche que ces juges sont des connards, grommelais-je. Ça vous dérange si je descends pour aller les encourager de plus près ? Je trouve qu'on voit très mal depuis notre place.

Je me levai et enjambais Choji, dérobant une partie de ses provisions en riant, avant de remonter les escaliers de pierre menant à une des issues. Je croisai Hinata en y allant, et lui proposai de prendre ma place aux côtés des filles et de Choji. Elle me remercia timidement d'encourager Kiba, elle-même ne pouvant choisir entre son cousin et son coéquipier pour des raisons de dignité personnelle. En remontant, je bousculais sans le faire exprès l'ANBU posté près de l'issue de secours. Je trouvai cela étrange, pour des raisons de sécurité, il aurait dû se trouver quelques mètres plus sur la gauche et non juste devant. Ce type ne comprenait décidément rien à toute cette histoire. Je crus percevoir un changement dans sa respiration, et il s'immobilisa lorsque je le croisais.

_ Pardon, fis-je lorsque je le bousculais.

_ Il n'y a pas de mal.

Continuant mon chemin, je me demandais à qui appartenait cette voix, car elle me semblait familière. Puis je secouai la tête. Mon entrainement me parasitait trop. Je voyais le mal partout ! Je me précipitais dans les escaliers. On annonça le début de la rencontre avant que je n'aie atteint le bas des gradins. J'accélérais le mouvement, au point de percuter quelqu'un en sens inverse. La personne tint bon, se cramponnant à la rampe. Je reconnus l'air blasé de Shikamaru, enfin plus renfrogné parce que j'avais dû lui faire un peu mal.

_ Aller jusqu'en bas ? Mauvaise idée. Pourquoi ne viendrais tu pas dans la loge des candidats ? Ils nous ont autorisés à la montrer aux civils. Dans ta tenue personne ne te confondra avec un combattant.

Pour marquer le coup, j'avais enfilé une robe orange à la jupe fendue pour me permettre de bouger les jambes. Une fermeture éclair la maintenait en place, et le tissu ne couvrait pas mes épaules. Seules les bretelles de mon soutien-gorge dépassaient, mais elles ne détonnaient pas trop avec les couleurs. Au niveau des hanches une large ceinture noire ceignait ma taille. J'étais même allée jusqu'à discipliner mes mèches à coup de gel et de barrettes. Je devais avouer que le résultat était satisfaisant, surtout au niveau des ballerines que je portais aux pieds. Je souris à mon ami, et il me le rendit.

_ Comment tu me trouves ? demandais-je en battant des cils.

_ En regardant devant moi.

_ Ne fais pas l'idiot !

_ Tu sais parfaitement que cette tenue te va bien, idiote, sinon tu ne l'aurais pas mise ! Et arrêtes de battre des cils, tu te rends ridicule.

_ Tu n'es pas drôle, Shikamaru.

_ Bon, tu viens ?

Il me saisit la main et m'amena jusqu'à la loge bien mieux placée que mes places dans les gradins. Il me lâcha lorsque nous fumes en présence des autres. Je crois que ça le gênait une telle proximité entre amis de sexe opposé, la preuve, il rougissait un peu. Je décidais de pousser mon avantage et de la taquiner sur Ino et lui. Là-dessus il se ferma, et consciente qu'il ne se dériderait pas avant un moment, je m'approchais pour voir mieux le combat, saluant Shino au passage.

_ Tu devrais l'encourager encore, il est en train de perdre, me signala le garçon.

En effet, dans un coin du terrain gisait un Akamaru épuisé. Je scandais le nom de mon ami, mon encouragement une nouvelle fois repris par la foule. Les autres occupants de la loge me fixaient. Shikamaru riait sous cape. Mais il se moquait de moi ! Je lui ferai payer ! Mon regard croisa les yeux cyans de Gaara, mais je détournais les yeux. Je ne savais ce qui serai pire, y voir une émotion joyeuse ou la folie de son démon intérieur ? Je ne savais pas, je préférais qu'il reste indifférent à mes yeux. Une ombre passa derrière moi, et quelqu'un en profita pour tenter de me mettre la main aux fesses. Je giflais violemment l'opportuniste, ayant la satisfaction de frapper vraiment le marionnettiste pervers et non pas une de ses créatures de bois et de métal. Après un mot sur ma tenue plus décente que lors de notre dernière rencontre, il fut rappelé à l'ordre par la blonde qui me fixa avec une expression singulière. Je ne compris pas.

Dans le terrain en bas, Kiba était tombé et ne se relevait pas. Neji quitta le terrain sous les vivats du public. Une équipe médicale fut dépêchée pour récupérer Kiba et son chien.

_ Vainqueur : Hyuuga Neji !

Sans un regard en arrière, je me précipitais dans les escaliers. Shikamaru m'adressa un regard surpris lorsque je passai à côté de lui. Il ne tenta pas de me retenir. J'avais raison de partir sur les traces du Hyuuga, car il m'attendait. Adossé au mur, le regard fixé sur l'escalier en face de lui, son regard était rivé sur moi.

_ Il semblerait que tes encouragements n'aient menés à rien.

_ Je savais qu'il allait perdre, cela ne m'empêchait pas d'avoir de l'espoir. Tu aurais préféré que je t'encourage ?

_ Rien que l'idée d'une groupie scandant mon nom me dégoûte.

_ Une groupie, hein ? Et pourtant c'est toi qui m'as embrassé et fait une nouvelle tentative pour me détourner de Sasuke.

_ C'était avant que je ne sache que tu étais un monstre !

_ Et te voilà en train de m'attendre. Tu dis me détester, et tu es là. Alors que veux-tu ?

_ Et toi tu es venue en courant et tu as tout fait pour attiser ma jalousie, je te retourne donc la question.

_ Je crois qu'il faut qu'on parle. Tu en as envie. Si j'étais véritablement un monstre à tes yeux, je ne crois pas que cette rencontre ait été possible. La dernière fois tu m'as affirmé que je ne savais pas ce que c'était de porter une marque indélébile, qui faisait de toi une arme dont on dispose comme on veut. Et je n'ai pas pu répondre correctement à cette accusation. Je ne dirais que cela : bien sûr que je sais ce que cela fait, et alors, qu'est-ce que ça change ? Ce n'est pas une marque qu'on a reçu à la naissance qui va déterminer si nous sommes des perdants ou des gagnants dans ta vie. Tu dis que notre vie est prédéterminée, mais ce sont des conneries. Ma vie c'est la mienne, et personne ne décidera à ma place de ce que je veux en faire.

_ Voilà bien un discours de perdante ! Personne ne peut changer sa destinée.

_ Tu dis cela, mais tu te mens à toi-même. Pourquoi dans ce cas aurais-tu tenté de tuer Hinata alors que ton devoir est de la protéger ?

_ Comment sais-tu… ?

_ Je fais mes devoirs. Durant l'épreuve éliminatoire, tu semblais trouver mes lacunes risibles, alors j'ai travaillé à les combler. J'ai donc appris cette histoire de conflit interne dans votre clan. J'ai aussi appris que bien que faisant partie de la branche mineure, tu te surpasses pour montrer que tu vaux mieux que l'héritière de ton clan. Et ainsi je sais parfaitement que tu essayes de combattre ton destin. Et il y a encore une chose que j'ai devinée : la relation que tu nouais avec moi, elle était également pour refuser ta destinée, n'est-ce pas ?

Il ne répondit pas. Mais je savais que j'avais vu juste. Je serrais les poings le long de mes hanches. Une émotion forte m'enserrait la poitrine. Je rivais mes yeux au sol. Il fallait que je lui dise.

_ Pour ces mots doux que j'ai crus et qui étaient faux, je ne peux pas te pardonner. Pour ces insultes que tu me lances sur ma nature de perdante et de monstre je ne peux pas te pardonner. Pour les baisers forcés je ne peux pas te pardonner. Pour ton mépris je ne peux pas te pardonner.

_ Alors pourquoi es tu venue ?

_ Parce que le pardon n'est pas quelque chose qui s'accorde sur le mérite. Il se donne parce que l'autre personne en a besoin. Et je sais que malgré ton air indifférent, mes mots ont de l'importance pour toi. Alors je te pardonne pour tout ce que tu as fait, afin que notre relation recommence sur des bases plus saines.

Sur ces mots, je fis demi-tour. Mais sa main couverte de bandages se posa sur mon épaule et me força à m'arrêter.

_ Le fait de t'avoir pardonné ne signifie pas que j'aie envie de discuter encore avec toi. Les blessures que tu m'as infligées sont encore trop douloureuses, Neji. Si je ne t'avais pas pardonné, je m'en serais voulu, je fais juste ça pour te libérer de tes ténèbres.

_ Je… Je suis content que tu n'aie rien. J'étais persuadé que tu étais morte en voulant me sauver la vie. Et ça m'a fait réfléchir.

_ J'ai dit que je ne voulais pas te parler.

_ Je ne te demande pas de m'adresser la parole, je sais que je ne le mérite pas. Mais tu peux juste rester et m'écouter.

Rester. Et l'écouter…

Ses bras se croisèrent sur le devant de mon ventre, et il me serra contre lui. Sans rien dire. Je sentais son souffle qui balayait mes cheveux. De longues mèches noires dégringolèrent le long de mes épaules tandis qu'il raffermissait sa prise sur mon corps, mon dos venant de coller à son corps. Je ne pus m'empêcher de rougir. Ce garçon me faisait toujours autant d'effet. Quoi que je puisse dire, le velouté de sa voix n'avait pas changé, et son odeur me chavirait. Ici ? Avec lui, il n'y avait plus cette violence qui l'habitant, juste les blessures de nos cœurs meurtris qui se réchauffaient l'un l'autre dans un tendre silence.

_ Quand j'ai dit que je te trouvais jolie, je ne mentais pas.

J'avais du mal à ne pas répondre. Bien que disant ne pas vouloir lui parler, j'avais tout de même envie de lui demander mille et une choses.

_ La première fois que je t'ai vue, c'était lorsque tu as prétendu être un garçon à Lee. Il est vrai que ton jeu d'acteur était bien mené, et que la réaction de mon coéquipier m'a beaucoup amusé ? Sauf que je savais déjà depuis longtemps qui était Uzumaki, non, Namikaze Naruto. Je sais beaucoup de choses, mais sur le moment j'ai craint que mes informations aient été erronées. Après tout, je n'avais réussi à savoir que l'enfant du Yondaime et d'Uzumaki Kushina avait un an de moins que moi.

Quoi ? Il était sérieux ! Mon père était le Yondaime Hokage ?

_ Lorsque je t'ai vue pour la première fois, j'ai eu de sérieux doutes. Je ne savais pas si tu étais une fille ou un garçon, mais le Byakugan m'a vite fixé sur ton compte. Ensuite le plan auquel j'avais pensé s'est peu à peu mis en place. Si nous concluions une alliance toi et moi, je pourrais être libéré du sceau de l'oiseau en cage et être libre. Mais maintenant, je ne sais plus. Tu es une énigme pour moi, et je crois qu'en un sens je me suis pris d'affection pour toi. Et je tiens à te gagner loyalement cette fois et non pas avec des stratagèmes compliqués. Bon, il est vrai que tu manques totalement de jugeote, de tact et de noblesse, mais je crois cela ne me gêne moins qu'avant. C'est certainement ce qui fait ton charme.

Je ne souhaitais absolument pas savoir de quelle couleur était mon visage à ce moment précis. Il se mot à rire tout doucement derrière moi. Je grognais pour marquer mon mécontentement ce qui sembla l'amuser beaucoup.

_ Tu savais que ton cou rougissait aussi lorsque tu étais embarrassée ?

Il profita de me tenir ainsi dans ses bras pour poser ses lèvres brièvement sur ma nuque. La caresse ne dura que quelques instants avant qu'il ne me lâche et que je ne parte en courant. Je l'entendis grommeler au loin :

_ J'espère qu'elle n'encouragera pas trop l'Uchiha.

Le match était fini depuis belle lurette et la foule était en ébullition. Pourtant Sasuke n'était toujours pas arrivé et je commençais à m'inquiéter. Je discutais calmement dans un coin avec Shikamaru, tentant de lui remonter le moral avant son affrontement. Il était le type le plus intelligent que je connaissais, il n'avait aucune chance de perdre son affrontement. Il me rappela avec justesse que les autres participants comptaient parmi eux les meilleurs de la promotion de cette année, de l'année précédente ainsi que Gaara. Il avait peu de chances de briller au classement. Et Neji rentra quelques instants plus tard dans la loge, et je l'ignorais superbement, continuant de motiver en vain mon fainéant d'ami. Sasuke qui n'arrivait toujours pas…

_ Mais qu'est-ce qu'il fabrique ? Il ne va pas se défiler quand même ? demandait Shikamaru.

_ Confucius a dit, cita Shino : « Le sage se tient loin du danger ». Il a peut-être pris une sage décision.

_ Ne dis pas de bêtises, rétorquais-je, c'est sûr… Il va se pointer !

Mon regard croisa celui de Gaara. J'avais beau connaître sa force, j'avais toute confiance dans les talents du brun. Il allait le rétamer. Mon regard bleu affronta le regard cyan, jusqu'à ce qu'il se détourne. Du coin de l'œil, je vis Neji croiser les bras et nous regarder. Il se demandait sûrement comment la confrontation s'était terminée après son départ, puisque ni Gaara ni moi n'étions blessés. Quelqu'un toucha mon épaule et je me retournais. C'était la coéquipière du roux avec ses quatre couettes blondes. Je lui adressai un regard surpris, mais néanmoins suspicieux.

_ Je peux te dire un mot en privé ?

_ On ne peut pas en parler ici, je préférerais ne pas être seule avec des ninjas de l'équipe adverse.

_ Je viens avec elle, déclara immédiatement Shikamaru.

_ Si ce n'est pas la poule mouillée que je dois affronter à mon prochain match !

_ Ce n'est pas la peine, Shikamaru, je jetterais un coup d'œil, déclara Neji avec un geste entendu vers ses pupilles.

_ Non, répondis-je personne ne fait quoi que ce soit. Si ce n'est pas assez important pour être dit devant témoin, alors tu peux te taire.

_ Très bien, grommela la blonde, de toute façon cela vaut pour tout le monde ici. Je vous conseille de ne pas irriter Gaara.

_ Qui en aurait envie, souffle Shikamaru.

_ Ta petite amie avait l'air d'un autre avis. D'autant plus qu'il semble que ce ne soit pas la première rencontre entre elle et Gaara. Je ne voudrais pas provoquer de catastrophes, fit-elle en sous-entendant que la folie du roux pouvait survenir à n'importe quel moment.

_ Je lui ai déjà échappé trois fois, et j'étais quasiment seule et sans armes face à lui. Je doute qu'il fasse quoi que ce soit, pour le moment il est tout à fait calme.

_ Alors tâche de ne pas troubler cette paix.

Elle retourna se mettre à côté du gars peinturluré. Ils jetaient de temps en temps des regards terrifiés vers le garçon à la gourde de sable et chuchotaient. Ils avaient l'air de deux conspirateurs, c'était très suspect. Je reportais mes yeux vers Shikamaru qui m'adressa un sourire moqueur.

_ Alors comment ça fait d'être ma petite amie ?

_ C'est ennuyeux si tu veux la vérité. Je préfère qu'on en reste aux relations amicales. D'autant plus que tu es le parrain d'Ino. T'as un trip dans les blondes aux yeux bleus ou quoi ?

_ Non, mais tu as raison, on devrait arrêter de faire les idiots. Je sens déjà quelques regards meurtriers me transpercer.

La foule s'impatientait. Certains allaient même jusqu'à jeter des cannettes vides et d'autres déchets sur la piste, visant, comme des pieds, les examinateurs. Je me demandais si Sasuke allait être éliminé de la compétition. Ce serait le comble ! Quoi que je pourrai toujours me payer sa tête avec cette histoire. Et il me répondrait que je n'avais rien à lui dire étant donné que je n'étais même pas parvenue au tournoi. Vivement que j'ai ma tenue d'ANBU que je puisse l'impressionner avec mes nouvelles capacités. J'étais certaine de pouvoir le vaincre de cette manière. Et puis zut à la fin, mes supers techniques seraient copiés une fois de plus par son Sharingan à la noix.

_ Cher public ! Le candidat du match suivant n'étant pas encore présent dans l'enceinte, nous décalons son combat et passons au suivant !

Ouf, au moins j'étais soulagée d'un poids !

_ Hé minute ! Je passe avant du coup ! s'exclama Shikamaru.

_ Les concurrents suivants sont Kankurô et Aburame Shino… Descendez !

Le type peinturluré aux oreilles de chat serra les dents avant d'échanger un regard avec sa coéquipière. Puis déclara qu'il abandonnait, à la surprise générale. Immédiatement la bonde ouvrit son éventail géant et plana dessus jusqu'en bas du terrain.

_ Toi au moins tu as l'air motivée ! déclara l'examinateur avant de se tourner vers Shikamaru. Hé toi là haut !

Je sentis que mon ami était perturbé par ces décisions. Pas question qu'il pense à abandonner parce qu'il était mécontent de faire les frais du changement de programme. J'avais investi trop de mon temps pour le motiver pour le voir perdre. D'une claque dans le dos je le fis passer par-dessus la rambarde de sécurité en lui criant bonne chance. Et il s'écrasa au sol. Son regard noir dans ma direction exprimait parfaitement sa pensée. Je lui répondis par un sourire angélique empli e toute l'innocence que je pouvais concentrer.

_ Allez bon sang ! Finissez ce match en quatrième vitesse ! cria un spectateur.

_ Tu veux pas une couverture non plus, surenchérit un autre frustré de ne pas voir combattre Sasuke.

Evidemment, encore et toujours ce connard d'Uchiha, ils n'étaient pas venus pour quelqu'un d'autre. Si dans l'arène je m'étais retrouvée face à Neji, m'auraient-ils acclamée ? En parlant du brun, celui-ci prit la place de Shikamaru laissée libre à mes côtés. Diantre, j'étais coincée entre un psychopathe qui voulait me tuer et qui m'avait embrassée et un autre psychopathe qui venait de me faire une déclaration embarrassante et qui m'avait lui aussi embrassé. Cela promettait. Je préférais encourager Shikamaru !

_ Hoooo ! Shikamaru ! Secoue-toi les puces, quoi !

Avant même que l'examinateur ait donné le signal pour débuter le combat, la blonde fonçait sur le fainéant qui paressait en regardant les nuages. S'apprêtant à le frapper d'un coup d'éventail, elle le manqua, Shikamaru s'étant perché sur deux kunais qu'il venait de planter dans le mur d'enceinte au dessus de sa tête. Puis il dut lui sortir sa tirade habituelle de macho. Evidemment, il avait encore moins envie d'avoir la honte de perdre face à une fille que d'obtenir son diplôme de Chuunin.

Son adversaire armée de son éventail créait des bourrasques sur le terrain, assez forte pour creuser des sillons profonds dans le sol. Shikamaru fit ce pour quoi il était le plus doué dans ce genre de cas : prendre la fuite. Evidemment, il avait prévu d'affronter le type d'Oto, ses prévisions pour combattre cette Temari n'avaient pas encore été faites. Il devait supposer qu'il allait perdre. JE retrouvai mon ami planqué dans les arbres dans l'ombre. C'était bien son genre de se trouver un petit coin à l'abri du soleil.

_ Démolis-là ! Fais-lui l'enchaînement des seize coups ! s'excita Ino depuis les gradins pour encourager son équipier.

J'aurais dû rester aux côtés de Choji, il m'aurait certainement aidé à voir plus clair dans les mouvements de Shikamaru.

_ Allez Shikamaru ! l'encouragea à nouveau la blonde.

Je me demandai encore quelle relation avait pu germer de leur collaboration et de leur statut de parrain et parrainée. A quel point Shikamaru était-il attaché à elle ? Je ferai tout pour améliorer leurs relations, peut-être qu'ainsi cette idiote oublierait un peu Sasuke. Et je le garderai pour m… euh… pour ma coéquipière, évidemment puisque Sasuke parrainait logiquement Sakura ! A quoi est-ce que j'étais en train de penser ? Sasuke n'est même pas beau, tout ce qu'il a de bien chez lui, j'ai exactement les mêmes traits physiques chez Neji… en mieux, évidemment ! Penser à autre chose ! Tout de suite !

J'encourageais à nouveau mon ami, pour éviter de songer au retard de mon coéquipier. Je me demandais s'il avait un peu changé. Et s'il avait été à la place de Neji, que ce serait-il passé ? Non ! J'ai dit que je ne devais plus penser à lui. Concentrons-nous sur le combat. Facile à dire lorsque Shikamaru ne bougeait pas d'un pouce. Son adversaire dut penser la même chose car elle déclencha une terrible bourrasque dans sa direction, laquelle nous secoua également dans les gradins. Une ombre surgit de la position de mon ami pour aller toucher la blonde. Celle-ci exécuta une série de flip arrière et marqua le sol là où l'ombre finissait de s'étirer.

Shikamaru se contenta de fixer le ciel quelques instants, avant de s'accroupir sur le sol et de joindre ses mains en formant un sceau que je n'avais jamais vu. Puis il finit par rouvrir les yeux, une expression décidée sur le visage. Ça c'était le Shikamaru que je voulais voir ! Il porta une main à sa sacoche d'équipement. Au même moment la fille déclenchait une nouvelle attaque. Shikamaru d'abrita derrière un tronc le temps de la laisser passer. Il ne fit rien et elle s'énerve et attaque de nouveau. Un kunai traversa le nuage de poussière résiduel de l'offensive. Elle ouvrit son éventail pour conter le projectile qui retomba au sol. Ce faisant elle ne prêtait plus attention à l'ombre qui venait dans sa direction. Temari se retrancha derrière sa démarcation, mais les ombres avaient changées. Mais de nouveau elle évita l'attaque. Quoi que… Je remarquais qu'il manquait la veste de Shikamaru, elle ne se trouvait plus sur son dos. Je la vis flotter au ciel, posant une nouvelle ombre mouvante sur le terrain. Son coéquipier la prévint, alors que la veste qui flottait formait une ombre de plus en plus large.

Le parachute improvisé permis à Shikamaru de mener cette nouvelle phase de la bataille. Petit à petit la fille arriva à éviter les attaques de Shikamaru. Cependant je remarquais que les Getsuga de Kiba et Akamaru avaient créé des creux dans le sol, à où se trouvait Temari. Shikamaru l'avait guidée à l'endroit même où il y avait le plus de creux, donc d'ombres, mêmes infimes dont il pouvait se servir à sa guise. Un réseau compliqué d'ombres se situait au sol. La fille ne pouvait faire le moindre mouvement sans en rencontrer une. Fier de sa conquête, mon ami l'emprisonna dans sa toile d'ombres. A trop regarder le ciel, elle en avait oublié de regarder le sol. Ou du moins de le regarder assez pour remarquer les aspérités laissées par le combat précédent, ce qu'avait fait Shikamaru. Un terrain qui n'est pas parfaitement plat ne peut être que rempli d'ombres minuscules dont il pouvait se rendre maître. Shikamaru marcha dans se direction, et elle fut forcée de lâcher son arme et de s'avancer à son tour.

_ Génial, finis-là ! lançais-je.

_ Vas-y ! cria Ino.

Avant que Shikamaru ne lève la main et ne déclare qu'il avait perdu et qu'il abandonnait.

_ Vainqueur : Temari !

Sur le terrain, Shikamaru s'étirait en faisant jouer ses muscles. Il devait être fatigué de tout cela, après tout, il n'avait fait que rester accroupi dans un coin et marcher jusqu'à l'ennemi. Il allait m'entendre ce con ! J'enjambais la rambarde sous les yeux désapprobateurs mais amusés de Neji. Je sauter en bas des gradins. En m'entendant sauter en criant son nom, il releva la tête, avant de rougir. J'étais en robe. Il avait certainement eu un aperçu de ma culotte d'autant plus que ma jupe pendue flottait autour de moi.

_ Débile ! lu lançais-je.

_ La ferme, grosse débile !

_ Hé !

_ C'est vrai, tu n'es pas grosse.

_ Ah ben je préfère… Hé ! C'est la deuxième fois que tu m'insultes.

_ Tu as commencé.

_ Pourquoi t'as jeté l'éponge comme ça ? T'étais en train de gagner !

_ On s'en fout… Je préfère qu'on regarde le prochain match tranquillement plutôt.

_ Le prochain ma… ? Ha !

Sasuke allait combattre. Je ne pouvais pas attendre de voir ça ! Voir à quel point MON entraînement avait été meilleur que le sien parce que j'avais eu deux professeurs. A nouveau l'attente fut interminable. Ou du moins Sasuke ne se présentant toujours pas, l'impatience du public momentanément distraite, était à présent à son comble.

Une feuille vola près de ma tête et je la fixai. Avant de voir un tourbillon se former à trois mètres, des feuilles volant en tous sens. Et ce fut avec une arrivée classieuse et dos à dos qu'ils arrivèrent : Sasuke et Kakashi-sensei !

_ Désolé pour ce retard, sincèrement… s'excusa notre professeur.

_ Ton nom ? demanda l'examinateur au brun.

_ Uchiha Sasuke.

_ T'en as mis du temps ! lui lançais-je. Je commençais à croire que t'avais peur de voir à quel point je t'avais dépassé dans tous les domaines !

_ Les civils se tiennent dans les gradins, répondit-il avant que ses yeux ne s'écarquillent. Que… Naruto !

_ Je crois que ta robe lui fait de l'effet, ricana Shikamaru à côté de moi.

_ Qu'est-ce que c'est que cette tenue ?

_ On s'en fout, je ne l'ai pas mise pour toi. Et puis qu'est-ce que t'as à répondre ? Toi aussi t'as changé de fringues depuis la dernière fois !

En entendant que je ne m'étais pas apprêtée pour sa royale venue, je perçus un éclat de colère dans ses yeux. J'eus envie de jouer avec ça.

_ Tu sais, c'est dommage que tu aie raté le marché nocturne.

_ Pourquoi, fit-il avec un sourire suffisant, tu voulais y aller avec moi ?

_ Pas le moins du monde, j'y suis allé avec Neji.

Il s'étrangla à moitié. Les adultes à nos côtés semblaient s'amuser de la scène. Mais nous ne pouvions poursuivre plus loin notre conversation. Le public attendait.

_ Tu essayes encore de faire des jaloux ? me demanda Shikamaru quand on s'éloigna.

_ Qui, moi ? C'est pas mon genre, plaisantais-je.

_ Dit la fille qui a encouragé Kiba pour mettre Neji en rogne. Pour qui tu vas être pour ce match. Je te préviens, je ne te connais plus si tu es pour ce taré qui a voulu buter Lee.

Derrière nous, je devinais Sasuke qui mâchait difficilement sa colère. Qu'est-ce que j'avais envie de savoir ce qu'il me préparait pour la suite ! Mais avant d'avoir ces enfantillages, je voulais dire quelque chose d'autre au brun.

_ Sasuke ?

_ Quoi encore ?

_ Tu n'as pas intérêt à perdre. Moi aussi j'ai des choses à régler avec toi.

Sur ces mots je m'éloignais avec Shikamaru. Ces mêmes mots avaient été prononcés par lui juste avant son match éliminatoire après la deuxième épreuve dans la forêt de la mort. Je savais ce qu'il avait sous-entendu à ce moment là. Il me trouvait encore incapable de me défendre, et il n'avait pas pu assister au match que j'avais eu contre Kiba. Je me demandai ce qu'il aurait pu me dire en nous voyant couverts de sang. Oui, je voulais me battre contre lui. Mais pas seulement. J'avais des problèmes d'ordre sentimental à régler avec lui. Ainsi que des relations pour améliorer notre travail d'équipe.

_ Gaara ! Descends ! ordonna l'examinateur.

_ Naruto, va doucement dans les escaliers, se plaignit Shikamaru en se tenant l'épaule.

_ Quoi, ne me dis pas que tu m'en veux encore de t'avoir poussé en bas ! Allez, dépêche-toi !

_ Rien ne sert de se presser dans la vie.

Je jetai un coup d'œil dans le couloir environnant. Cette pression, je l'avais déjà sentie quelque part. Je m'immobilisai. Sans le couloir, je distinguais la silhouette de Gaara et de deux autres Shinobi. Alors que mon coéquipier arrivait à mes côtés, je sus qu'il allait les tuer. J'entendis distinctement le sable se répandre hors de la gourde, le cri des deux hommes et le son des os qui craquent. Je sentis mes jambes trembler. Bientôt elles ne me porteraient plus. Les murs avaient été repeints littéralement avec du sang. Et l'odeur âcre de la mort se mêlait à celle métallique de l'hémoglobine. JE ne pouvais plus bouger. Ma terreur à la vue du Jinchuuriki de Suna me repris. C'était impossible que Sasuke gagne cette rencontre. Je voulais courir pour le prévenir, mais mes muscles étaient paralysés par l'effroi. Quand le roux passa entre Shikamaru et moi, j'étais sur le point de pleurer. Mes yeux rencontrèrent les siens et il n'eut aucune réaction. Ne se rappelait-il pas de notre proximité dans la clairière la semaine précédente ? Je tombais sur la marche derrière moi, de même que mon ami tandis que la menace s'éloignait.

Lorsqu'il fut totalement parti, je m'accrochai à Shikamaru comme une désespérée et me mis à pleurer contre son épaule sans pouvoir m'arrêter. Je ne parvenais pas à aligner une pensée cohérente. Les larmes roulaient sans discontinuer, baignant mes joues et son maillot en maille. Mes yeux emplis d'effroi se reflétèrent dans les siens, et il me serra contre lui en me berçant doucement. J'avais vraiment de la chance d'avoir un ami tel que lui !

_ S'il n'avait pas croisé la route de ces deux types-là avant nous, murmura-t-il contre mes cheveux, tentant de réprimer ses frissons de peur et de soulagement mêlés, nous serions probablement morts à l'heure où je te parle… Je n'ai jamais vu un type avec aussi peu d'hésitation. Même Sasuke est en danger. Tu te souviens de ses menaces à l'hôpital ? Il ne nous as pas tué malgré l'opportunité qu'il nous a laissé.

_ En fait, je crois qu'on ne l'intéresse plus pour le moment. En ce moment celui qui peut lui donner ce sentiment d'être en vie c'est Uchiha Sasuke. On doit prévenir Kakashi-sensei ! décidais-je en me levant brusquement. Il faut arrêter ce match.

Je voulais que Sasuke vive. Et que Gaara soit délivré de sa folie qui le minait. Je me mis à courir dans le couloir. Le plus important n'était pas ma petite personne ni mes peurs. Le plus important c'était la vie de mon coéquipier. J'essuyais mes yeux d'un geste rageur. Mais avant de pouvoir atteindre le couloir, je tombais à nouveau sur le membre des services spéciaux suspect de tout à l'heure. Je le reconnaissais aux motifs son masque. Ce qui m'avait frappé était que je ne connaissais pas ces marques alors qu'Ebisu m'avait fait apprendre par cœur les membres qui composaient l'ANBU en fonction des marques sur leur masque qui indiquaient leur grade. L'homme mystérieux me barrait la route. Et Shikamaru était trop loin pour que je puisse espérer du renfort de sa part. Je n'hésitais pas et passais à l'action. Il était rapide et fort, je l'étais aussi. Du moins l'étais-je lorsque je portais le tenue adéquate, ma robe me ralentissait suffisamment pour qu'il prenne le lead de notre confrontation. Sa main percuta mon épaule, et je sentis quelque chose se déchirer sans que ma peau ne soit atteinte. Mon bas avait cessé de bouger. Il n'avait pas visé le muscle mais les nerfs. C'était totalement différent des attaques de Neji, car je ressentais la douleur. Profitant de mon état et de la situation en ma défaveur, il saisit mes poignets et les bloqua au-dessus de ma tête.

_ Tu ne peux pas arrêter le plan à ce stade, Naruto-kun. Ou plutôt devrais-je dire Naruto-chan. Dire que de stupides bandages m'avaient abusés.

_ Non… murmurais-je. Kabuto ? Mais je croyais…

Je me rappelai la lueur de folie dans ses yeux et l'envie de meurtre qui avait effrayé les ninjas d'Ame dans la forêt de la mort. Bien sûr que j'avais découvert sa duplicité. Mais mon esprit avait refusé d'y croire. Je ne vivais décidément pas dans un monde merveilleux rempli de gens sympathiques.

_ Et je vais régler le problème, avant que l'envie ne te prenne de faire appel à Kyuubi.

Sa main recouverte de chakra vert percuta mon visage. D'un seul coup, mes yeux se fermèrent et je me mis à dormir. Visiblement, je ne pourrai pas voir Sasuke avant un long moment… Et tout devint noir. Encore.




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