Fiction: Secret

Je m'appelle Naruto. Et j'ai décidé que je deviendrais Hokage. Pour voir jaillir l'admiration de la haine et du mépris ambiant. Seulement les héros sont toujours des garçons. Et je ne suis qu'une toute petite fille qui sert de prison à un démon. Alors j'ai créé Uzumaki Naruto, le pitre qui ferait des miracles à partir de ses piètres capacités. Sauf que ce secret est lourd à porter.
Classé: -12D | Action/Aventure / Humour / Romance | Mots: 181918 | Comments: 13 | Favs: 17
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Narsha (Féminin), le 02/05/2013
Cette fiction est déjà publiée sur Fanfiction.net, je ne fais que la reporter ici. Si vous êtes impatients de lire la suite, vous latrouverez sans aucun mal.



Chapitre 12: Political love story



J'avais enfin pu parler à cœur ouvert de la présence de Kyuubi dans mon corps. J'étais soulagée d'un tel poids ! Une envie de danser m'emplissait le corps. Avec le plus beau garçon du monde. J'étais amoureuse. A ! MOU ! REUSE ! Le dire de cette manière avait quelque chose de magique. Je lui avais dit que j'étais prête à attendre avant de lui donner ma réponse. Dans ma tête s'entrechoquaient des idées diverses et contradictoires. Je ne parvenais pas à comprendre cette attirance que Neji avait pour moi. Parce qu'il avait vu quelque chose en moi qui l'avait charmé.

Je lui avais parlé de Kyuubi, sans lui en parler. J'avais rogné les bords pour les rendre plus faciles à supporter. Alors que cette peur de ne pas être acceptée était toute en recoins obscurs et en angles aigus.

Neji était trop bien pour une fille comme moi. Il était intelligent. Il possédait les réponses à toutes les questions que j'aurais pu avoir envie de poser. Il avait une vie heureuse au sein de sa famille, bien qu'ayant hérité de la rancune de son père de ne pas faire partie de la Sôke et dépit de ses talents. Il avait ce genre de blessure au cœur, lui aussi. Il était beau comme un dieu. Brun, ce petit air d'aristocrate coincé qui me donnait envie de le titiller. J'aimais attirer le sourire sur ces nobles visages froids, les réchauffer de la chaleur de mes sentiments.

Je ne voyais pas ce qui l'attirait en moi.

J'étais une fille aux cheveux courts. Une « rebelle » comme disaient certains. Je ne respectais pas l'ordre établi. Celui qui forçait traditionnellement les filles à porter leurs cheveux longs, à savoir moins bien se battre que les hommes, à manifester une force et une ambition inférieure. Nous devions être fragiles. J'étais forte, et je laissais ma voix s'exprimer. Alors qu'est-ce qui pouvait bien l'attirer en moi ? J'étais ignorante, alors que les filles de bonne famille se cultivaient jusqu'à plus soif : il n'y avait qu'à jeter un coup d'œil à Sakura. Ensuite les filles devaient prendre soin de leur apparence extérieure, ne pas laisser leur beau blanche trop exposée, leurs cheveux bien coiffés et soignés devaient briller. Ino passait d'ailleurs des heures à se pomponner avant ses missions. Quant à moi, je revenais souvent les cheveux en bataille, marchais dans les flaques de boue, ma peau tannée par le soleil et des blessures constellant mon corps. J'étais aussi trop grande pour mon âge, et mes récentes poussées de croissance me poussaient à croire que j'allais encore m'étirer. Plus de bouille ronde à la Uzumaki ni de traits rebondis, tout dans mon corps était fin, trop fin peut-être. Une fille se devait d'être bien proportionnée. Mais j'étais assez plate en définitive, bien qu'ayant plus de poitrine que Sakura (ce qui n'était pas dur en soit).

Bref, rien dans mon physique ne pouvait convenir à Hyuuga Neji. Alors pourquoi ?

On dit souvent que dans l'amour, rien n'est moins important que le physique extérieur. Alors il était attiré par ma personnalité ? L'idée était tentante, mais connaissait-il réellement Namikaze Naruto ? Nous ne nous étions rencontrés qu'il y avait à peine un mois. Les gens évoquaient souvent le coup de foudre avec une certaine délectation. Qu'est-ce qu'un coup de foudre en amour ? Je l'ignorais totalement. Est-ce que c'était un moment où l'on rencontrait quelqu'un et qu'on se disait que cette personne était notre âme sœur ? Sans se connaître et sans rien dire ?

Neji me trouvait gentille. Gentille ! N'était-ce pas un moyen un peu détourné de dire d'une personne qu'on la trouvait un peu bête. Comme s'il me disait : « t'es un peu stupide, mais ça te rend attachante ». Non, ce trait de caractère n'était certainement pas ce qui l'avait attiré à moi. Il évoquait mon courage. Je ne voyais pas en quoi mon attitude était courageuse. Je savais parfaitement que ma manière d'agir tirait certainement plus de l'imprudence. Il parlait de ma force tranquille. Mais quelle force tranquille ? J'étais en permanence survoltée, rien ne me donnait plus envie que de résoudre mes problèmes par une bonne bagarre. Il disait aimer mon côté espiègle. Mais tous ces compliments me semblaient peu intéressants.

Et puis si j'avais parlé de Kyuubi, les termes avaient effectivement été édulcorés. Que ferait-il lorsqu'il se serait lassé d'une fille différant du modèle idéal ? Lorsque mes plaisanteries et ma joie lui taperont sur les nerfs ? Pourquoi est-ce que j'avais cette peur au ventre au lieu de me laisser pénétrer par l'amour ?

Qu'est-ce que c'était compliqué les garçons parfois !

Une infirmière vint prendre ma température. Elle était normale. Elle me demanda qi j'avais mal quelque part ou si je me sentais un peu fatiguée. Puis elle saisit ma tension avec un bracelet. Les chiffres lui convinrent. J'obtins donc une autorisation de sortie. Nous étions le matin, et je n'avais rendez-vous que pour ce soir. Que faire de tout ce temps libre ? Je me rendis à l'accueil de l'hôpital pour régler les dernières formalités administratives. Je rencontrais par hasard Sakura venue déposer un énième narcisse au chevet de Lee. Sakura était une fille. Elle ne devait que peu s'y connaître dans les sentiments des garçons, mais elle aurait au moins quelques pistes pour m'aider.

_ Hey, Naru-chan, bonjour ! m'accueillit-t-elle avec le sourire.

Sakura était mon amie. J'eus une désagréable pensée. Je n'avais jamais fait vraiment montre des pouvoirs de Kyuubi devant elle ou Sasuke. La seule fois avait été brève durant le combat contre ce serpent d'Orochimaru. Que ferait-elle quand elle découvrirai à quel point Kyuubi, son pouvoir et mes colères pouvaient être effrayantes.

« Toi aussi gamine, mon pouvoir t'effraie ? »

« N'est-ce pas normal ? Tu es terrifiant. »

« Alors tu n'es pas différente des autres. »

« Que veux-tu dire ? »

Pas de réponse…

_ Hé, Naru-chan, tu pourrais me répondre quand je te salue.

Je laissais mes sombres pensées quelque part au fond de mon cœur. Et souris à Sakura qui s'en trouva rassurée. Que dirait-elle si elle voyait le fond de ma pensée. Ma tristesse. Leur haine. Le démon. Et moi qui supportais leurs paroles désagréables. Que dirait-elle si elle constatait ma douleur ? Ils ne pouvaient pas la voir. Parce que j'avais peur de leur réaction.

Alors quel rôle jouer ? Dans lequel s'enfermer pour tromper la peur. Une fois encore ? Le besoin de redevenir cet idiot d'Uzumaki Naruto qui se souciait peu des remarques des gens parce qu'il ne les comprenait pas devint tentante. Ne plus faire d'efforts. Se laisser flotter.

_ Pfff, une réponse ça ne te coûterait pas cher ! T'as vu comment tu traites tes amis ?

_ Ah, désolée, j'étais perdue dans mes pensées.

_ Ça arrive à tout le monde.

_ Sakura ?

_ Oui.

_ Je crois que j'ai besoin d'une discussion… Entre filles… Enfin, tu vois…

Détourner leur attention de cette douleur, rester l'amie qu'ils croyaient que j'étais. Je ne méritais pas leur amour. Quand bien même j'aurais travaillé d'arrache pied pour obtenir leur reconnaissance et leur amour.

Et à présent que quelqu'un ne me forçait pas. Me disait que ce n'était pas grave. Je me débinais.

Sakura me guida jusqu'au parc qui jouxtait l'hôpital. Le vent d'automne s'était levé, le vent jonglant avec des éclats de cuivre et d'or. Ma camarade s'installa à côté de moi, et je commençais à raconter. Tout. Depuis le début. Comment Sasuke avait découvert que j'étais une fille, et qu'il avait profité de cette occasion pour mettre la main où il ne fallait pas. Je racontais mon attirance pour Neji qui semblait réciproque, sans que je ne sache vraiment à quoi elle était due. Je racontais l'attitude de Gaara, éludant cette histoire de démons que nous portions en nous. Je racontais le rejet qu'avait eu Neji et son mépris pour ma personne, puis mon sauvetage de Hanabi Hyuuga. La rose serra les poings quand je racontais l'attitude de Sasuke, le premier baiser en me raccompagnant chez moi et sa tentative avortée à l'hôpital.

J'attendis en silence qu'elle ait fini d'ingérer toutes mes informations. Je sentais que ça moulinait derrière son large front. Lorsqu'elle me fixa de nouveau, sa mine soucieuse qu'inquiéta quelque peu.

_ Quelque chose ne va pas dans ton histoire.

_ Par rapport à quoi ?

_ Par rapport à tout. Trois choses ne collent pas dans ton récit.

_ Bah dit tout de suite que je mens ou que je raconte mal, surtout !

_ Non ! Je n'insinuais pas du tout que tu… Peu importe. En plus de ces trois incohérences, il y a encore d'autres problèmes qui sont tes relations avec les autres, mais on évoquera cela plus tard. Premier problème : l'attitude de Sasuke. Je peux comprendre qu'il tente de nous protéger toutes les deux, et que tu essayes de te libérer de sa présence. Personnellement j'aime bien.

_ T'es à fond sur lui, comme une majorité des filles, d'ailleurs.

_ Ce que je veux dire, c'est que cette attitude protectrice ne colle pas avec ton récit des « attaques » comme tu le nommes si bien. Sasuke est certainement très jaloux et très protecteur depuis qu'il t'a vu avec Neji. Sauf que depuis le début du mois, tu es la seule à l'avoir vraiment vu. Parce que Sasuke et Kakashi-Sensei sont partis plus loin du village que tu ne le crois, c'est notre professeur qui me l'a dit. Il est impossible que tu l'aies croisé.

_ Mais Shikamaru était là, et le personnel infirmier il n'y a pas quelques heures dans l'hôpital ! Sans parler du fait que la première fois, Gaara nous observait.

_ Gaara ?

_ Le taré du sable avec sa gourde.

_ Tu sais que c'est de sa faute si Lee…

_ Oui, et je ne lui pardonnerai pas. Mais revenons-en à cette histoire avec Sasuke.

_ Quelqu'un essaye de te faire passer Sasuke pour quelqu'un de désagréable. Il n'y a que deux solutions : soit cette personne essaye de ruiner notre équipe, soit cette personne a quelque chose à régler directement avec toi. Je n'ai pas été contactée de la sorte, et Sasuke restera pour toujours l'homme que j'aime…

_ Ce qui signifie…

_ Quelqu'un t'en veut.

_ Mais qui ? Je n'ai même pas été admise à passer la troisième épreuve. J'ai passé tout mon temps en entrainement !

_ Peut-être que la personne n'aime pas votre… euh… amitié… avec Sasuke. Moi non plus d'ailleurs ! Mais je sais que vous faites tous les deux des efforts pour préserver l'esprit d'équipe ce qui est positif.

_ Des gens jaloux de moi, je n'en connais pas tellement. Des gens jaloux de Sasuke y'en a nettement plus. Et comme tu le dis si justement, la personne qui tente de briser nos liens doit certainement être une des fans girl de Sasuke.

_ Depuis les matchs éliminatoires, il y a… une rumeur qui court sur toi… Comme quoi tu essaierais de faire voler en éclat toutes les équipes en draguant leurs membres masculins… Certains ont même prétendu que tu étais une… Je… Je ne veux pas dire ce mot... Il est très vulgaire.

_ Pas la peine, j'ai compris. Si je trouve ceux qui ont lancé cette rumeur, je les démonte ! La deuxième incohérence que tu as détectée, c'est quoi ?

_ Eh bien, ça concerne cette histoire de parrain. Je n'ai pas très bien compris comment tu m'as expliqué, tu dis que c'est quelqu'un qui doit te faire du bien sans que tu ne saches qui c'est ?

_ C'est la version simple et pas prise de tête, disons. Je ne préférerais pas évoquer la version complète avec toi maintenant, s'il te plait.

_ Tu as dit que tu avais un exemplaire du papier. Il suffit que tu te fasses une liste de coupables. Après, il faut réussir à se procurer des échantillons d'écriture de chacun d'eux et le tour sera joué. Shikamaru t'a dit que tu n'en avais pas, et tu as fait l'hypothèse que cela ne pouvait être ni Sasuke, ni Neji, ni Lee. Si ton coupable est un autre que ces trois là, alors Shikamaru t'aura menti.

_ Mais c'est mon ami ! Je le connais depuis que nous sommes enfants !

_ La grande question reste le mobile de celui qui t'a écrit ces mots. Quelles sont tes idées de mobile ?

_ Ben il peut être mon vrai parrain, ou alors il me le fait croire parce qu'il est amoureux de moi…

_ Ou bien parce qu'il a envie de t'éloigner d'un ou plusieurs de tes « prétendants » actuels.

_ Donc encore quelqu'un contre Sasuke. Est-ce que celui qui a personnifié Sasuke peut être la même personne qui écrit les mots ?

_ S'il s'avère que cette personne est la même, alors je pencherai pour un rival de Sasuke, plus que pour une amoureuse éconduite.

_ Pourquoi ?

_ Parce que le faux Sasuke t'a embrassé. Si j'avais été à la place de cette fille hypothétique, j'aurais beau aimer Sasuke de tout mon cœur, je ne pourrais JAMAIS t'embrasser.

_ Maintenant que tu le dis…

_ Ce qui signifie deux choses : que le rival de Sasuke est déterminé contre lui au point de vouloir te dégouter de lui, et qu'il souhaite quelque chose de toi. Quant à savoir quoi, je l'ignore.

_ Et la dernière chose qui te gène ?

_ L'attitude de Neji. Récemment je suis allée voir Hinata depuis qu'ils ont refusé de vous laisser dans la même chambre. Le chef de clan a été assez difficile à convaincre pour que je voie sa file. Et même quand j'ai eu l'autorisation de lui rendre visite, je voyais dans ses yeux le regard méprisant qu'il me jetait. Mon clan n'a pas de dons particuliers, alors je peux comprendre qu'il tolère mal que je fréquente sa fille. Et Hinata m'a raconté que son cousin Neji est jaloux depuis très longtemps car il est plus doué qu'elle dans les arts martiaux, mais que c'est elle qui va devenir la prochaine chef du Clan Hyuuga. Neji n'aura jamais rien. Cependant Hinata m'a dit qu'avec un mariage avantageux, il pouvait tenter de se faire mieux considérer par le clan, et même la surpasser en pouvoir politique.

_ Alors là je comprends encore moins bien. Neji me fait des déclarations d'amour qui se révèleraient être des magouilles politiques ? Mais je ne fais partie d'aucun clan ! Je ne sais même pas qui étaient mes parents. C'est totalement illogique. Tu dis n'importe quoi.

_ Cette dernière tirade m'amène aux problèmes relationnels que tu as avec les gens. J'ai remarqué qu'il y avait deux choses qui s'affrontaient en toi. Cette envie d'être invincible et de protéger tout le monde. Et cette tendance à remettre les gens à leur place d'une réplique moqueuse, et même méchante. Naruto, je suis ton amie, mais tu risques de perdre bien plus que des promotions ou des missions compliquées si tu continues de traiter les gens comme tu le font. Il y a quelque chose que tu caches et que tu ne veux pas que je sache. Sasuke aussi est comme ça. Tu dis que tu n'aimes pas lorsqu'il t'impose sa protection, mais tu fais pareil ! Lorsque nous avons peur et que tu crois détendre l'atmosphère avec une blague. Laisse-nous avoir peur ! Laisse-moi avoir peur ! Parce que vous êtes tous les deux partis dans votre rivalité, et vous me laissez derrière ! Je passe mon temps à vous voir de dos et à me laisser distancer. Eh bien moi aussi j'ai envie de vous protéger et de vous voir sourire pleinement !

_ Et tu arrives à rester mon amie et à continuer d'aimer Sasuke malgré tout ce que tu nous reproches ?

_ C'est le principe des amis : ils ne te laissent pas tomber. Et puis, je crois que je vous aime bien tous les deux pour la même raison. Tu va trouver ça stupide, et me dire quelque chose de désagréable parce que j'aurai dit un mot de trop… Je crois que j'aime les gens cassés, je crois que j'aime réparer les gens cassés !

_ Je trouve que c'est quelque chose de beau…

_ Tu sais que je viens tous les jours changer la fleur dans le vase de Lee ?

_ C'était toi les narcisses.

_ Ils sont beaux, hein ?

_ Je ne suis pas trop plantes, tu sais… Elles finissent toujours par mourir avec moi.

_ Alors qu'est-ce que tu comptes faire avec Neji ? Parce que si on se trompe et qu'il t'aime vraiment…

_ C'est vrai, je n'ai pas envie de le blesser à coup de fausses accusations. Sauf que je n'ai toujours pas digéré son mépris pour moi. Hanabi à la limite, et puis ça c'est arrangé parce que je fais figure de super héroïne face à elle maintenant…

_ Non, je veux dire pour ce soir… Je croyais qu'il t'avais invité au marché nocturne !

_ Ben je vais y aller et je vais passer une bonne soirée. Je vais le surveiller un peu, juste pour voir s'il a l'air d'agir naturellement ou s'il me ment…

_ Comment tu sauras s'il te ment ? Tu ne le connais que depuis à peine un mois !

_ C'est pas faux…

_ Et puis, je ne voudrais pas que tu aies des problèmes avec lui. Je ne lui fais pas confiance, c'est la tête de la promotion de l'année avant nous. Tu ne pourras pas le battre tout seul.

_ Quoi, tu veux que j'emmène Hinata ? ça risque pas d'être hyper dangereux, vu qu'il a apparemment tenté de la tuer et tout…

_ Non, je pensais transformer votre sortie à deux en une sortie entre amis…

_ Et tu comptes faire ça comment ?

_ J'ai ma petite idée… Bon, en tout cas, il faut qu'on vérifie plusieurs choses ce soir : tu dois te procurer un échantillon de son écriture pour qu'on compare au papier, tu dois aussi parler souvent de Sasuke pour tester sa réaction, et enfin il faut que tu uses de tes charmes.

_ Hein ?

_ Ben oui, voir s'il est amoureux de toi ou pas. Et puis je serais plus rassurée si c'était le cas : j'aurais Sasuke pour moi toute seule !

_ Et euh… Comment j'use de mes charmes ? Je fais un Sexy Meta ?

_ Non ! C'est juste un truc idiot !

_ Ben ça avait l'air de marcher sur tous les adultes que je connais, alors je me disais…

_ Sérieusement, je commence à avoir de sérieux doutes sur l'attirance de Neji, tu es incapable d'agir en fille. Si on veut espérer s'en sortir… Va falloir sauver les meubles.

Elle me scruta de ses yeux verts. Je me sentais un peu mal à l'aise. Elle posa ses mains sur mes joues et m'examina sous tous les angles. Passa une main dans mes cheveux ébouriffés et soupira.

_ Eh ben ça ne va pas être gagné. Mais on va voir ce qu'on peut faire.

_ Pourquoi j'ai l'impression que dans quelques instants je vais me transformer en poupée à habiller de pied en cape ?

Nonobstant mes geignements, Sakura me traine jusque chez elle. Il ne restait que quelques heures avant que mon chevalier servant ne vienne me chercher pour m'emmener au marché nocturne. Je saluais sa mère qui me gratifia d'une œillade maléfique. Soit elle ne m'aimait pas en tant qu'hôte de Kyuubi, soit c'était d'elle que sa fille tenait son caractère. Une minute. Sa mère était blonde. D'où elle tient ses cheveux roses Sakura ? Cette pensée étrange me dérida quelque peu. Jusqu'à ce que Sakura passe aux choses sérieuses.

_ Tout d'abord tu as passé quelques jours à dormir à l'hôpital. Ce qui signifie littéralement que tu ne sens pas la rose, et que ta peau doit être toute grasse de sueur. Donc c'est pas franchement attirant pour un garçon. Tu auras besoin d'aide pour te laver ? Si tu as du mal, je peux t'aider.

_ Ouais tu veux juste prendre un bain entre filles, non ? On ne l'a jamais fait, on peut tenter.

Avec le sourire, chacune se déshabilla dans son coin. J'avais fini nettement plus rapidement qu'elle. J'avançais vers la baignoire, soulevai le couvercle qui maintenait l'eau au chaud. Un nuage de vapeur s'échappa, et de la buée se condensa sur le miroir.

_ Naruto ! Passe à la douche d'abord espèce de dégueulasse !

_ Mais Sakura-chan, elle a l'air tellement bonne !

_ Et alors, si tu vas dedans maintenant tu vas l'encrasser. Referme cette baignoire et viens te laver.

Je remarquais que Sakura était plus lente que moi parce qu'elle pliait soigneusement ses vêtements et les mettait sur une chaise pour bien les ranger. J'avisai l'amas de chiffon qui jadis était des vêtements que je portais sur mon dos. C'était carrément la honte. Je préférais les arranger plus soigneusement avant qu'elle ne commence à me reprocher ma négligence. En soupirant théâtralement, je la laissais passer avant moi et attendis qu'elle commence à se savonner sur le tabouret posé à côté de la douche pour me mouiller aussi. Alors que nous nous passions le savon, j'observais son regard loucher sur mon corps nu. Un peu gênée d'être regardée de cette manière, je me détournais et fit face au miroir. Sakura, debout à mes côtés gardait des formes juvéniles. Ma poitrine était plus opulente que la sienne, et mes courbes étaient celles d'une femme.

_ Jalouse ? demandais-je un sourire moqueur aux lèvres.

_ Pas du tout, fit-elle en se détournant trop brusquement pour que je la croie.

Je me retournai et la saisis dans mes bras, mes seins contre son dos, mes mains chatouillant ses côtes. Elle contra en m'envoyant de l'eau avec la douche. Ainsi commença un jeun de chat et de la souris complètement fou net mouillé. Au final je gagnais, mais cela avait tenu à la chance : elle avait glissé sur le sol détrempé, et je m'étais jeté sur elle de manière à ce que sa tête heurte mes bras et non pas le rebord d'un meuble. Alertées à présent que notre jeu était non seulement stupide mais aussi dangereux, Sakura m'aida à éponger l'eau sur le sol. Cela nous occasionna une nouvelle séance de savonnage. Au final, nous nous retrouvions toutes les deux à barboter dans l'eau brûlante de la baignoire.

_ Ah, ça fait de bien, soupirais-je d'aise.

_ Naru-chan ! Tu prends toute la place.

_ Beh c'est pas ma faute, c'est mes seins qui gênent.

_ Eh bien tu n'as qu'à te pousser un peu plus misse airbags !

_ Tu vas pas commencer, planche à pain !

_ Arrête, sinon on va recommencer à mettre de l'eau partout.

_ Puis t'as raison, c'est toi et Ino qui n'arrêtez pas de vous chamailler pour rien avec ces surnoms. Mais je peux comprendre, ça fait beaucoup de bien des fois.

Au bout d'un moment, la chaleur me fit tourner la tête trop fort. Sakura, elle aussi complètement rouge sortit de l'eau la première et m'entraina à sa suite. Vêtues uniquement de serviettes de bain, nous nous retrouvâmes à buller dans sa chambre. D'un placard, elle exhuma un magnifique yukata. Il était d'une teinte qui hésitait entre le mauve et le bleu. Elle jeta un regard et sourit tout en brossant la douce étoffe. Un air mélancolique éteignit brusquement l'habituelle lueur joyeuse de ses yeux verts. Sa lèvre inférieure tremble. Elle prit une inspiration. Balbutia quelques mots. Se ravisa. Fut sur le point de dire à nouveau quelque chose. Détourna le regard vers le sol.

_ Il n'était pas pour moi à l'origine, je présume.

_ Non, c'est un yukata que j'avais cousu pour Ino, mais depuis que je suis dans l'équipe avec toi et Sasuke, ce n'est plus pareil…

_ J'en prendrais grand soin, la rassurais-je.

Avant d'enfiler le beau vêtement de coton, je remis mes sous-vêtements, et Sakura me prêta un maillot de corps blanc et un de ses cyclistes noirs qu'elle portait sous ses tenues de combat. Je dois avouer que l'étape de l'épilation fut pour moi un grand moment de doul… dérision, chaque bande arrachée me donnait envie de fui… de fêter cet évènement. Mais je devais avouer que la sensation sur mes jambes était incroyable. Lorsque j'ajustai les pans du yukata sur mon corps, la douceur du tissu me surprit : C'était incroyable.

Sakura passa un coup de peigne à mes cheveux mouillés. Je n'aimais pas cela, ils se plaquaient contre ma tête, et les dents du peigne éraflaient mon cuir chevelu à chaque passage. J'endurais ce supplice en silence. La large ceinture de l'obi me serrait le ventre, et j'entendais le ruban froufrouter dans mon dos, dans un bruit que j'appréciais peu. JE jetais un coup d'œil dans le miroir. En séchant, mes mèches s'étaient un peu rebellées contre le traitement que ma partenaire leur avait fait subir, mais restaient globalement autour de mon visage. Je tournai une mèche entre mes doigts, songeuse. Ils avaient bien poussé. C'est fou comme le temps passe vite.

_ Tu devrais acheter ce shampooing Naruto, fit Sakura qui s'était habillée derrière moi, il est à l'hibiscus et au kiwi, ça redonnerait de la vitalité à tes cheveux.

_ Je n'ai pas le temps pour ça le matin, Sakura, mais c'est gentil à toit d'y penser.

_ Tu n'as qu'à te lever un peu plus tôt, nous les filles on doit toujours prendre soin de son apparence. Regarde, ne sommes-nous pas belles dans ces vêtements ? Tu n'aimes pas te sentir jolie.

_ Si mais, je suis une kunoïchi avant tout, mon travail est de protéger les civils et d'exécuter les missions. Et j'aime cette vie. Se faire belle vient après pour moi. Je suis sûre qu'un jour tu trouveras ta place dans notre petit monde de brutes.

_ Allez, tu devrais aller chercher ton cavalier, il devrait déjà t'attendre chez toi ou au moins être en route.

_ Tu as raison, il est tard ! Je ne voudrais pas trop le faire attendre.

_ Attends, pas avec tes tennis boueuses. Prend cette paire de zori et cours ! Et rappelle-toi qu'il nous faut un mot écrit de sa main !

Je m'élançais dans les rues. Avant de me rappeler que ce soir j'étais une jeune fille respectable qui avait rendez-vous avec un noble garçon. Un peu de retenue, voyons ! Ralentissant ma cadence, j'accrochais un sourire doux à mes lèvres, et regardai les passants avec ce regard supérieur que Sasuke avait tout le temps. J'imitais tant sa démarche, et mon accoutrement était si différent d'à l'ordinaire que peu de gens me reconnurent. Finalement lassée par cette mascarade, je laissai échapper un rire joyeux d'entre mes lèvres et me mis à courir. L'air était doux, et mes sandales à semelle de bois claquaient sur le pavé. Je décidai que j'aimais ce bruit. Quelque chose en moi avait envie de danser. Quelque chose qui battait tout bas. Qui parlait d'un beau garçon à la voix de velours. Une voix douce qui m'avait murmuré des mots d'amours.

Une voix douce qui pouvait cacher une langue perfide. Il fallait que je sache.

De loin, je remarquais Neji qui se trouvait déjà devant ma porte. Je décidai de lui jouer une farce et ôtais mes bruyantes zori. Je les appuyais contre le mur, jetant une sucette à un gamin qui trainait pour qu'il s'assure qu'elles ne soient pas volées et commençai mon ascension. Arrivée au bon étage, je me plaquai contre le mur. Je risquai un coup d'œil dans la direction de mon rendez-vous galant. Il soupirait en regardant sa montre. Bientôt il frapperait de nouveau à la porte. Pour l'occasion, il portait un long kimono blanc de belle facture. Une ceinture en soie noire ceignait sa taille. Dans son dos, le symbole du yin et du yang rappelaient son appartenance au clan Hyuuga. Je devinais le bandeau qui cachait son front… Il n'avait quand même pas gardé son insigne de ninja pour notre rendez-vous ! Je marchais à pas lents. Je connaissais tout de ce couloir. Avec vélocité et silence, je m'élançai sur lui. Il ne me remarqua qu'au dernier moment. Lorsqu'il se retourna, les veines du côté de ses yeux ressortaient étrangement par-dessous sa peau. Alors qu'il se mettait en garde, j'étais toujours dans mon élan. Suspendue en l'air, rappelée sur le sol par la force de la gravité, je percutai Neji de tout mon poids… qu'il évita subtilement avant de vouloir faucher mon pied. Je me contentais de prendre appui sur ma main droite pour éviter le coup, crochetais la barre de sécurité de la rambarde avec mes pieds avant de finir accroupie sur celle-ci, en face d'un garçon en garde.

_ Naruto ! s'exclama-t-il surpris.

Il baissa les bras pour cesser de paraitre menaçant. Ses yeux redevinrent doux. Alors c'était ça le meilleur élève de la promotion de l'an dernier ? Je pensai qu'il serait drôle d'avoir une confrontation l'un avec l'autre. Il me donnait envie de tester mes capacités. Mais l'heure n'était pas à cela. Je lui souris, contente de sa réaction par rapport à ma farce. J'aurais préféré pouvoir lui sauter dessus, mais bon…

_ Où étais-tu passée ? Je t'ai cherché à l'hôpital, mais on m'a dit que tu étais partie.

_ Je me préparais pour ce soir.

Je sautai de mon perchoir et tournoyai un instant avec mon yukata. Je perçus un éclat d'approbation dans ses yeux pâles.

_ Ça te plait ? demandai-je un peu timidement.

_ Tu es superbe.

Je détournais le regard, pour qu'il ne me voie pas rougir. S'il commençait à me complimenter e cette manière, je n'étais pas certaine de garder ma rationalité. Je devais rester objectif, je devais savoir si Neji avait quelque chose à voir dans les problèmes que je rencontrais récemment. Quelque chose attira mon regard sur son visage. En bas de sa bouche, un hématome bleu nuit s'étalait. Lorsqu'il m'avait vu à l'hôpital ses cheveux cachaient cette partie de son visage. Je posai ma main sur sa joue à cet endroit. Un éclair passa dans ses yeux. Je ne sus déterminer quelle expression afficha momentanément son visage, mais mon poignet se retrouva rapidement dans un étau serré. Reprenant un air gentil, il s'excusa de sa brutalité.

_ Je… Je suis désolé. C'est encore douloureux.

_ Ce n'est pas grave, je comprends. Tu t'es fait ça quand ?

_ A l'entrainement. Tu sais, pour la troisième épreuve de l'examen Chuunin.

_ Tu es contre Kiba au tournoi, c'est ça ? Dire que ça aurait du être moi, j'avais gagné !

_ C'est la décision de l'arbitre, tu as tenu debout plus longtemps, mais tu étais en plus mauvais état que lui. Tu aurais dû vous voir, vous étiez tous les deux couverts de sang et d'eau.

_ Est-ce qu'on peut parler d'autre chose ?

_ Eh bien, si nous en profitions pour aller au marché.

Il m'offrit son bras. Soudain, ses yeux avisèrent que je ne portais pas de chaussures. Son sourire se tordit quelques secondes. Je crus avoir rêvé. Je lui avouais les avoir laissés en bas de l'immeuble pour arriver plus discrètement. Sans perdre une seule seconde, il se pencha, passa un bras derrière mes genoux, l'autre dans mon dos. Il me souleva. Grogna. Réessaya.

J'avais oublié. Je portais toujours cette fichue ceinture d'entrainement. Je devais peser pas loin d'une centaine de kilos, il aurait eu du mal à me maintenir dans cette position.

_ Désolée. C'était très galant de ta part de vouloir me porter comme une princesse, mais je préférerais que tu gardes tes vertèbres lombaires.

_ Tu es assez lourde… pour une fille, je veux dire.

_ Ne dis pas un mot de plus. C'est à cause de la ceinture de mon entrainement. Elle doit bien peser quarante kilos, voire plus !

Je pris sa main et la posai contre mon ventre. Sous le coton du Yukata, il était possible de deviner les poids. A nouveau, une expression indéterminable mais désagréable sembla flotter dans ses yeux. Qu'est-ce qu'il avait ?

Au final, je descendis de moi-même et récupérais mes chaussures en échange d'une autre poignée de bonbons distribuée au garçon. Le polisson me tira la langue en s'enfuyant, regarda Neji à les côtés et rigola encore plus. Mon ami grogna de mécontentement. Je pouffais de rire.

_ Ah, j'aime les petits gamins, ils sont toujours si drôles.

_ Toujours à faire des bêtises et des farces ! Leurs parents doivent perdre de leur dignité à cause d'eux.

_ Ça va, il ne nous a rien fait ! Tu es sûr que tu vas bien, tu as l'air de mauvaise humeur.

_ Ma mâchoire me fait mal, c'est tout. Allons-y.

Sa phrase abrupte m'angoissa quelque peu. Sa main saisit la mienne et il me guida à travers les rues. Ce voyage fut assez silencieux. Ruminant quelques pensées, mon cavalier ne disait rien. LA rumeur de la fête me parvint, ainsi qu'une odeur de nourriture. Mon ventre gargouilla et je salivai. Ace bruit, Neji s'arrêta et me fixa. Je passai ma main libre derrière ma tête, souriant et ébouriffant mes cheveux comme chaque fois que j'étais gênée.

_ Je n'ai pas mangé grand chose de la journée, désolée.

Il sourit. Quelque chose dans son sourire était assez froid. Je ne compris pas ce que c'était. Cette soirée n'allait pas. Etais-je la seule de nous deux à ressentir une certaine euphorie à l'idée de s'amuser dans le festival ? Dans le premier stand, il m'acheta une grande brochette de poulet frit. Un sourire de ma part au vendeur, et j'en eus une deuxième gratuite. Dégustant ma brochette, je donnais celle que j'avais eue en plus au brun. Il la saisit entre ses doigts. Un peu de sauce coula sur le dos de sa main. Il fit la grimace. Lorsque ça m'arriva également, je me contentais de me lécher les doigts avec délectation.

_ Laisse-toi aller un peu plus, lui reprochais-je. On dirait que tu es en train de faire une mission ultra secrète…

Il sursauta un peu, puis me sourit. Sérieusement, il agissait vraiment d'une façon bizarre. Mais c'était certainement la nervosité due à ma présence à ses côtés. Sous les longues manches de nos tenues de fêtes, je le sentais qui tenait toujours une de mes mains. Un couple passa à côté de nous. Je rougis en les voyant se murmurer des mots doux et s'embrasser tendrement. LA prise au niveau des doigts était différente de la nôtre. Leurs doigts se caressaient et s'enlaçaient, presque comme si leurs mains jointes n'étaient qu'une. Le garçon à mes côtés me tenait juste la main. Rien de plus. Notre rendez-vous tenait de plus en plus de la mascarade, je trouvais.

Je comprenais enfin pourquoi Neji était « attiré » par moi. Il jouait un rôle. Pas si mal que ça d'ailleurs, mais le physique et quelques phrases ne suffiraient pas à me séduire. Quel était le but recherché par le garçon ? Sakura avait évoqué une histoire d'héritage au sein des Hyuuga, était-ce cela ? Je ne savais pas.

Il dut comprendre que je lui échappais, car d'un seul coup le voilà qui était plus charmant et plus ouvert avec moi. Je tentais de jouer moi aussi le rôle qui convenait. Je n'étais pas certaine d'être réellement crédible. Je sentis un frisson dans mon dos. Une aura maléfique se trouvait quelque part et gâchait la fête. Je tournai la tête en tous sens pour en trouver la source. Du coin de l'œil je saisis une chevelure rouge. Gaara. Un sentiment de terreur affreux me prit, et j'eus du mal à ne pas broyer la main de Neji. Néanmoins je préférais me coller plus à lui. Au moins sa présence avait l'avantage de me rassurer. Un sourire assuré flotta aux lèvres de Neji.

Il avait quelque chose à cacher c'était certain. Mais pourquoi m'avait-il choisi moi ? Je n'avais ni clan ni héritage. Peut-être chercherais-je qui étaient réellement Namikaze Minato et Uzumaki Kushina, mes parents, aux dires de l'ermite des grenouilles. Peut-être l'adolescent à mes côtés avait-il découvert quelque chose sur mon passé que j'ignorais. L'idée qu'il ait pu fouiller mes origines me mettaient mal à l'aise. Pire, cela m'irritait. Je ne savais pas quel sentiment, celui de peur ou de colère était le plus présent à ce moment précis.

La présence de Gaara se fit de plus en plus pesante. A l'intérieur de mon corps, Kyuubi s'agitait. Je n'y prêtais guère attention. Mon cerveau cogitait déjà à propos d'un Hyuuga, et je surveillais les ruelles et toits alentours à la recherche d'un Jinchuuriki originaire du village des sables.

_ Ohé ! Naru-chan !

Je me retournais à cette voix. J'avais reconnu Sakura. A côté d'elle, une silhouette que je reconnaîtrais entre mille. Lee, le corps bandé presque entièrement marchait avec difficultés. Il y avait une béquille sous une de ses aisselles. Son autre bras s'enroulait opportunément autour des épaules de la rose qui le soutenait. Le garçon à la coupe au bol souriait, pleurait et rougissait tout à la fois. Le mélange était des plus étranges.

_ Oh, Neji, toi aussi t'es avec une fille ? Bien joué mec ! lui lança son partenaire avant de lui sourire, un de ses pouces en avant.

_ Attention Lee, tu risques de te faire mal, pas trop de gestes brusques, s'il te plait !

_ Désolé, Sakura-chan. Naruto, je suis le plus heureux des hommes. Ne sois pas jalouse de Sakura, me conseilla Lee.

_ Comme si je l'étais, fis-je d'une voix calme, désignant mon cavalier d'un geste de la tête.

La présence de ce deuxième couple semblait gêner Neji. Enfin pas uniquement la présence de ce couple, mais surtout celle de son compagnon. Sakura avait raison, Lee connaissait très bien Neji, il pourrait nous aider à deviner d'il tentait de nous duper. La main de l'adolescent tenait toujours la mienne, j'eus l'occasion de me pencher vers l'autre couple.

_ Je crois qu'il a des choses à cacher, il agit super bizarrement depuis tout à l'heure.

_ Je te l'avais dit Naru-chan, ce type est tellement imbu de lui-même et du fait d'appartenir à une grande famille qu'il n'aurait pas pu se permettre ce genre de sorties avec toi.

_ Tiens, ça ne te rappelle pas l'attitude d'un certain garçon dans notre équipe ?

_ Oh, tais toi !

_ Lee, tu es au courant pour la raison de l'invitation de Sakura ?

_ Oui, comptez sur moi les filles ! Je vous protégerai du mensonge et de la félonie !

_ Euh, sinon, vous avez acheté des fleurs récemment, Lee ? Quelqu'un m'a donné des orchidées pendant ma convalescence.

_ Aucune idée, fit Sakura, je n'ai acheté que des narcisses.

_ J'ai été alité pendant tout ce temps, c'est fantastique qu'ils m'aient donné la permission de sortir pour une soirée, fit Lee.

_ Je me demandais qui ça pouvait être. Sans doute le même type mystérieux qui m'a rendu ma boite de chocolats.

Neji tira brusquement sur ma main et je fus forcée de reculer. Visiblement il avait peu apprécié d'être dérangé pendant notre sortie en couple par Lee et Sakura. Sa main remonta pour enserrer mon poignet. Ce n'était pas une prise franchement amoureuse. Il adressa une remarque polie sur un ton sec aux deux autres et m'entraina à sa suite. Je devinais la difficulté de Lee et Sakura de nous suivre, la mobilité du jeune homme étant diminuée par la suite de son match éliminatoire.

_ Neji, attends, tu vas trop vite, me plaignis-je.

En réalité je n'étais même pas essoufflée, mais je souhaitais par-dessus tout le ralentir.

_ Je croyais que tu voulais t'amuser, répliqua-t-il avec une brusquerie qui m'effraya. J'ai vu des attractions bien plus réjouissantes de l'autre côté du marché.

Cette attitude directrice. Cette habitude de recevoir des ordres et de ne pas se laisser contredire. Je l'avais déjà vue quelque part. Oui, et cela m'inquiétait de plus en plus. Un puzzle tentait de se mettre en place dans ma tête, sans que je puisse trouver les pièces qui me manquaient. Perdue dans mes pensées, je me laissais trainer par le garçon sans opposer de résistance. Sa main tenait toujours mon poignet. Et dire que je l'avais trouvé beau et délicat. Chose que je trouvais toujours d'ailleurs, mon avis sur son physique d'éphèbe ne changerait pas ainsi. Et il avait une sacrée poigne. En mon fort intérieur, j'espérais que les évènements de la soirée n'allaient pas me conduire à abimer le yukata que Sakura m'avait prêté.

J'aurais dû ne pas sous-estimer l'ingéniosité de ma camarade. Comme par hasard, un trio bien connu de petites têtes nous sauta dessus.

_ Naruto-nee-chan ! cria Konohamaru qui s'empressa d'aller me sauter dans les bras.

Je le retins mal de ma main libre, et sa tête se colla contre ma poitrine. Il adressa un sourire railleur où il manquait une dent à Neji qui blêmit. Au même moment, Moegi en Yukata elle aussi se serra contre mon flanc, passant sa joue contre l'étoffe douce de mon yukata avec délice. Avec une parfaite synchronisation, Udon, la morve au nez comme toujours, s'agrippa à mon autre jambe. Résultat, j'avais trois gamins sur moi, un bras pour maintenir le petit fils du Sandaime en place, l'autre tenu durement par Neji.

_ Hey, mes trois petits monstres, comment ça va ?

_ Alors tu es vraiment une fille ? demanda le binoclard.

_ C'est chouette, je préfère avoir une grande sœur qu'un grand frère.

_ Dis, Nee-chan, le grand garçon avec qui tu es, c'est qui ? demanda Konohamaru d'un ton jaloux. C'est ton petit ami ?

_ Oui il l'est répliqua Neji à ma place, et il aimerait que vous la lissiez tranquille.

_ JAMAIS ! crièrent les trois morveux, m'étouffant encore plus dans leur étreinte juvénile.

_ Moi aussi je vous aime les gars. Et euh Neji, depuis quand est-ce qu'on est…

_ Depuis que je veux qu'ils te lâchent !

_ Regarde, Lee, on les a retrouvé, fit la voix de Sakura derrière nous. Attendez, Neji-san, Naru-chan !

_ Mais c'est une vraie coalition.

Se dissimulant vivement derrière une cheminée, je distinguais nettement un garçon portant une gourde géante sur son dos. Je déglutis nerveusement. Konohamaru le remarqua et son regard chocolat plongea dans le mien.

_ Est-ce qu'il est méchant avec toi ton petit ami, murmura-t-il tout doucement d'une voix triste à mon oreille.

_ Pas encore, je dois découvrir s'il est gentil ou pas. Et surtout ce qu'il me veut.

_ Je croyais que ton amoureux c'était le garçon avec l'ananas sur la tête. L'élève de mon oncle qui dort tout le temps.

_ Shikamaru ? Non, c'est juste un ami.

_ Tu sais, je l'ai vu à la fête avec une blonde avec des grands cheveux. Ils se sont embrassés.

_ Ino et Shikamaru, cool.

Je tentais de rendre mon commentaire plus positif. Quelque chose me chagrinait dans le rapprochement d'Ino et Shikamaru. Etait-ce parce que je me croyais sa seule amie fille ? Certainement. Il m'avait accepté pour ce que j'étais, et pour cette raison je n'étais pas prête à le partager avec une autre. Mais ce rapprochement entre deux partenaires d'une même équipe me rappela en tête cette histoire de parrainage. De fil en aiguille elle me ramena à la réalité, à Neji qui tenait mon poignet de la manière la moins romantique possible. Neji et son attitude étrange depuis que je l'avais vu. Comme une manière de se rappeler à l'ordre chaque fois que son mépris pour ma petite personne faisait de nouveau surface. Neji et la marque sur sa joue, à l'endroit exact où mon poing avait frappé Sasuke cet après-midi même. Il lui aurait suffi d'un Henge, et de passer peu après avec sa cousine, ou en utilisant un clone pour que je ne voie pas sa blessure. Son attitude possessive et menaçante comme chaque fois que Sasuke avait tenté de m'embrasser. J'aurais dû me douter, ce n'était pas du tout le genre de mon coéquipier de faire ce genre de choses. Quelle cruche j'avais été !

_ Naruto, on y va, ordonna Neji.

_ Non, dis-je calmement, et les mots m'avaient échappé sans que je le veuille.

Je ne pouvais plus jouer ce jeu de dupe avec lui. Je le fixai dans les yeux. Dans ses iris pâles, je vis briller deux éclats bleus et déterminés. Je n'allai pas le laisser faire de la sorte. Sentant la tension, les trois aspirants ninja se détachèrent de moi et reculèrent. D'un geste sec, je fis pivoter mon poignet de manière à faire coïncider l'os avec l'espace entre le pouce et l'index du garçon. Je tirai d'un coup sec et me libérai. Ma main agrippa son col avant qu'il ne puise réagir. Sur mon poignet, les marques rouges de ses doigts s'estompaient lentement. Les trois enfants et mes deux amis avaient les yeux fixés sur cette marque.

_ Je ne sais pas à quel jeu tu joues, mais ne me traites plus jamais de la sorte, c'est compris.

_ Naruto, j'aimerais que tu te calmes, je ne comprends pas du tout de quoi tu parles.

_ Tu peux jouer les idiots autant que tu veux devant les autres, mais je n'ai pas honte de crier tout haut ce qui s'est passé. Après tout, ce n'est pas ma réputation qui en pâtirait.

_ Tu es ma petite amie, agis de la sorte c'est un ordre.

_ Un ordre ? (Je ris sarcastiquement et mon rire était froid. De la colère brilla dans ses yeux.) Personne ne me donne des ordres, et surtout pas toi, Neji Hyuuga. Est-ce bien clair ? Si tu as quoi que ce soit à régler avec moi, faisons-le ici et maintenant, en présence de témoins.

_ Ne pense même pas à jouer à ce petit jeu avec moi, grogna-t-il à mon encontre. S'il faut que je fasse comprendre mes idéaux par les poings à une roturière écervelée, je relève le défi.

Immédiatement, il prit position devant moi. Ses pieds se trouvaient à la perpendiculaire l'un de l'autre. Le dos droit, il se penchait en cavant, ses mains tendues devant et derrière son corps, les paumes tendues vers le ciel. Les badauds se mirent à murmurer et firent un cercle au lieu d'alerter l'ordre public. Je vis mes amis reculer juste derrière moi pour me soutenir et les maisons si proches de nous. Impossible de se battre ici sans provoquer de dégâts collatéraux. Il fallait que je change de terrain pour attaquer ce garçon. Lentement, je défis la ceinture que je portais autour de moi avant d'enlever aussi le bas de mon yukata. J'ôtai également les sandales et lançai le tout vers leur légitime propriétaire qui les attrapa avec difficulté. Un homme éméché me siffla parmi les faces inconnues. Quelques autres rirent. Tous attendaient la confrontation. Neji patienta tandis que je finissais mes préparatifs, ses yeux de nouveau ornés de veines sur le côté. Pieds et jambes nues, vêtue uniquement d'un cycliste et d'un maillot blanc, je frissonnais à peine. Sous mon haut se dessinait l'armature des poids que je portais autour de moi.

Neji se lança vers moi. Essaya de me toucher. Pour l'instant je me contentais de parer ses coups ou de les éviter. Lee et Sakura applaudirent derrière nous, imités par le reste de la foule qui croyait certainement à une mise en scène prévue dans les attractions de la soirée.

_ Naruto, fais attention à ce qu'il ne touche pas tes tenketsu !

_ Mes quoi ? criais-je sans me laisser distraire par Lee, continuant de jouer avec Neji. Il n'y allait pas trop sérieusement.

_ Tes points de transit de chakra, expliqua Sakura. S'il les touche, il peut les fermer et t'empêcher de te servir de ton corps et de ton énergie.

_ Je ferais gaffe, merci du tuyau.

_ Je n'ai jamais réussi à le battre, Naruto, me prévint Lee. Alors en un mois, je doute que tu parviennes à dépasser…

_ Souhaitez-moi bonne chance, répondis-je.

_ Vas-y Nee-chan, pète lui la gueule ! s'enthousiasma Konohamaru.

Sur ces derniers encouragements, j'évitai un énième coup de mon adversaire. Tout en me moquant de lui j'observai ses mains. Il essayait de faire quelque chose avec sa positon. Ce n'était pas des bon gros coups comme j'étais habituée. Non, c'était plus subtil et formait une danse tout à fait charmante, mais létale au demeurant. Mais je n'avais pas peur. Ses doigts serrés en pointe manquèrent de toucher mon épaule. Je reculai pour l'éviter et il continua son mouvement, parvenant à frôler mon mollet. Heureusement que j'avais eu le temps de pirouetter à temps. Toute plongée dans mon salto, je vrillai et pris momentanément appui sur son bras qui ploya sous mon poids, avant de sauter par-dessus sa tête et d'atterrir sur mes mains derrière lui. La pointe de mes pieds emboutit son plexus solaire et lui coupa le souffle. Je ramenais mes jambes, roulai avant de me remettre en garde. Il avait eu le temps de toucher mes pieds. Si je pouvais encore les bouger, je n'avais plus aucune sensation provenant de mes chevilles. Des bleus circulaires ornaient le bas de mes jambes et de mes pieds nus. J'observai non sans amusement les traces terreuses que j'avais laissées sur sa tenue.

Le manque d'espace m'empêchait de pratiquer le Ninjutsu. La poisse. Et encore je savais que nous nous retenions tous les deux. Soudain sa paume se tendit devant lui, et un courant d'air me balaya. Qu'est-ce que c'était ? Je ne pus éviter l'attaque et heurtais les gens derrière moi. Des mains inconnues s'empressèrent de me remettre sur mes pieds.

_ Hakke Kuushou, me lança-t-il sur un ton neutre.

Ce n'était pas cette technique qui me ferait ployer ! Je repartis en avant, évitais ses coups et feintais. Ma main le heurta à l'endroit même où j'avais déjà heurté sa mâchoire. Ses yeux lancèrent des éclairs.

_ Il a bon dos l'entrainement, rétorquais-je.

_ Ne me touches pas !

_ Oh chéri, j'avais oublié que c'était si sensible !

_ Ne te moques pas de moi !

_ J'avais déjà dit que je refusais que tu me donnes des ordres.

Avec colère, il s'élança vers moi. Je tendis de le frapper de mon poing mais il parvint à le parer. Sa main heurta ma poitrine, et je sentis le choc lorsque le chakra cessa de couler au niveau de mes poumons. J'eus la bonne idée d'utiliser une technique de permutation et de me retrouver sur le toit. Je toussai, crachais un peu de sang et parvins tant bien que mal à retrouver mon souffle.

_ Pas devant les gens, lui dis-je depuis mon perchoir. Allons ailleurs.

_ Pas question de me laisser faire par une perdante de ton genre !

Il partit à ma suite lorsque je me mis à courir sur les toits que le soleil avait cuits durant la journée. Je glissai tranquillement, m'évadant rapidement. Je sentais qu'il avait du mal à suivre, mais où que j'aille, il était en mesure de me retrouver. La lisière de la forêt nous ouvrit ses bras. Hors de question de se battre dans le village. Je ne souhaitais ni qu'on m'aide, ni qu'on m'entrave. J'allai battre ce gars sans l'aide de personne. Et lui montrer qu'on ne se moque pas impunément de Namikaze Naruto.

Je l'attendis dans une clairière. Je savais qu'o me retrouverait. Cependant lorsqu'il arriva jusqu'à moi, il était déjà hors d'halène. Je n'avais même pas sué une seule goutte. Je ne fis preuve d'aucune pitié, préférant l'attaquer directement plutôt que de lui laisser reprendre son souffle. Ma jambe droite effectua un coup de pied retourné dans sa tête qu'il évita d'une torsion, sauf que je baissai ma jambe d'appui ainsi que mon talon, heurtant brutalement son épaule et le laissant se tordre. J'utilisai ma jambe en l'air pour me propulser, et mon genou gauche emboutit son torse tandis que j'agrippais ses épaules. Je n'eus pas le temps de reculer que déjà il répliquait. Bientôt, plus rien ne circula dans mes deux jambes. Je tombais à genoux. Ma ceinture autour de mon abdomen me plaquant au sol.

_ J'avoue que tu te défends bien. N'importe quel autre adversaire aurait déjà déclaré sa défaite. Mais une perdante reste une perdante, asséna-t-il en se tenant le ventre. Depuis le début, tu n'aurais eu aucune chance contre les membres du clan Hyuuga. Quels qu'ils soient. Sauf peut-être Hinata.

Je me relevais tant bien que mal. Je ne sentais plus de chakra circuler contre mes jambes. Néanmoins le froid de la nuit faisait frissonner mon corps malgré moi, et je parvenais ainsi à retrouver comment placer mes membres inférieurs.

_ Je ne suis pas une perdante.

_ Ah oui, pourtant tu tiens à peine sur tes jambes. Les perdants et les gagnants sont décidés à la naissance. C'est un destin immuable.

_ C'est faux, répliquais-je. Parce que tu es plein de talents alors que c'est Hinata qui héritera deviendra la prochaine chef du clan Hyuuga.

_ Tais-toi !

_ Alors si comme tu dis tout se décide à la naissance, pourquoi essayes-tu de te rebeller contre ton destin, de prouver à tous que tu vaux mieux qu'Hinata ?

_ Tais-toi, tu n'es même pas digne de proférer de telles paroles !

_ Alors pourquoi me choisir moi ? Qu'est-ce que j'ai de plus que les autres filles ? En quoi est-ce que JE peux t'apporter une telle prestance, pour que tu te forces à me séduire alors que tu ne ressens rien pour moi ?

_ Cela ne te concerne en rien.

_ Oh que si ça me concerne, et je te conseille de vite t'expliquer !

_ Sinon quoi ? Tu ne peux presque pas bouger tes jambes. Maintenant si tu ne veux pas que je t'envoie à l'hôpital, je te conseille de faire exactement ce que je te dis.

_ Tu peux toujours crever. Sérieusement, j'avais pensé que tu étais différent des autres garçons. En un sens, j'ai eu raison, tu es le pire d'entre eux ! Sous cette belle apparence se cache un type dégueulasse.

_ Je t'ai ordonné de te taire !

_ Et qu'est-ce que tu trouves le mieux à faire ? Me faire croire que Sasuke est le pire des rustres. Sans oublier l'histoire de parrain. Je parie que c'est toi qui m'as glissé ce gentil petit mot. Qu'est-ce que tu me veux ? Je n'ai rien de plus que les autres filles du village. Pourquoi est-ce que tu agis comme ça ? Tu pourrais faire tellement de choses. Tu es né avec un talent, et tu fais tout pour te rendre imbuvable !

_ Tu ne peux pas comprendre, toi qui n'as jamais eu de famille. Tu ne comprendras jamais les déchirements du pouvoir. Et il y a d'autres choses que tu ne pourras pas comprendre.

D'un geste brusque il arracha le bandeau qui lui ceignait les cheveux. De longues mèches de jais retombèrent sur son visage, mais il les écarta d'un geste rageur. Sur son front, un étrange tatouage turquoise représentant un svastika. Je portais mes mains à ma bouche.

_ Que sais-tu des sentiments que l'on ressent d'être maintenu par un sceau ? Je ne peux rien faire qui soit en contradiction avec les désirs du chef des Hyuuga. Ce sceau définit la majeure partie des gens de ma famille. Aux yeux du chef des Hyuuga, je ne suis qu'une arme. Ma seule échappatoire est une union profitable en dehors du sang des Hyuuga.

Je le regardais d'un air triste. Je comprenais. Le sceau que je portais sur mon ventre me désignait immanquablement comme le porteur de Kyuubi. C'était aux yeux du village même que j'étais une arme. Je pouvais comprendre sa douleur. J'estimais néanmoins que la sienne et la mienne étaient différentes. On ne pouvait vraiment m'obliger ou me punir si je désobéissais aux règles, mais le seul monstre avec qui Neji devait traiter dans son fort intérieur n'était autre que lui-même. Moi, je pouvais en un instant passer du statut d'arme potentielle à celui de menace avérée qu'on n'hésiterait pas à éliminer sans aucun remord. J'ouvris la bouche pour avouer au garçon ce que j'avais sur le cœur. Que de nous deux, il était le gagnant et moi la perdante, mais que je lui prouverai que j'étais capable de me battre sans jamais abandonner. C'était ma voie du ninja.

_ Ils sont seuls maman, tu ne vois pas qu'ils sont seuls ? Et ils ont un sang délicieux. Ne t'inquiète pas ce soit je vais te donner de quoi être contente, murmura une voix tourmentée sur un arbre au dessus de nous.

Gaara.



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