Fiction: Partant d’une aurore pourpre, allant vers un crépuscule vermeil

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La salle était horriblement blanche, et son carrelage froid n’était pas des plus accueillants. «Peut-être pour décourager les gens qui tenteraient de s’évanouir ici afin que l’on s’occupe d’elles plus rapidement.» Naruto se tenait sagement assit, le bras droit emprisonné dans le corps froid du plâtre. Il écoutait d’une oreille distraite les recommandations du médecin, un vieil homme, qui manifestement ne connaissait rien de ses dons de guérison. A regrets, Naruto pensa qu’il lui faudrait marcher à l’ombre pendant un certain temps, son membre blessé soulèverait nombre de questions auxquelles il ne préférait pas répondre. Son statut de héros l’agaçait à présent, on voudrait savoir qui avait pu infliger un tel coup, à lui, Naruto Uzumaki, qui avait vaincu Pain! A vrai dire, il avait honte de cette blessure, honte de sa faiblesse. Il accusait cette dernière d’être la cause du décès de deux de ses camarades. C’étaient ses deux premiers camarades à mourir en mission, dans son équipe, sous sa responsabilité.

-Vous pouvez partir, cependant, comptez un mois avant de pouvoir l’utiliser à nouveau !

-Merci beaucoup, passez une bonne journée!

«Perso, j’opterais plus pour une semaine… Je n’en serais pas là si cette damnée Tsunade m’avait soigné.» Le jeune homme avait débarqué la veille, lors des petites heures du matin, tandis que la godaime était en train de faire face aux conséquences de son vice. Ne pouvant plus supporter la douleur, il s’était dirigé vers l’hôpital, où l’on s’était occupé de lui tant bien que mal: il avait eu la chance d’arriver durant une heure creuse.

Naruto se dirigeait à présent vers le bureau de la sennin, il sautait de toit en toit, sa tâche accaparait toute son attention : après les réparations, les bâtiments avaient changé de place. Il arriva enfin devant le bâtiment, priant pour que la godaime soit présente et heureux de rencontrer la fraîcheur de l’immeuble. En effet, comme souhaitant alourdir la tâche des habitants de Konoha, le soleil se plaisait à fouetter les hommes de ses rayons incandescents. Faisant fi de Shizune au rez-de-chaussée, le jeune ninja s’invita dans le bureau du Hokage.

-Je vois que le respect te quitte, dois-je réinstaurer cela par la crainte?

-Venant de la personne ivre morte à six heures du matin, cela me semble paradoxal, grand-mère Tsunade.

-L’idée de te faire avaler mon poing m’a effleuré, mais on dirait que quelqu’un t’a déjà bien amoché…

-Vous n’avez rien retenu de ce que je vous ai dit hier, Tsunade-sama ?

-Disons que ma mémoire a besoin d’être rafraichie… Naruto sortit de la sacoche pendant à sa ceinture deux rouleaux, qu’il posa sèchement sur le bureau.

-Les corps de mes deux coéquipiers se trouvent scellés à l’intérieur…

-Oh, je m’en souviens à présent. L’homme au grand sabre et à la mémoire altérée. Bien, je vais te demander de me fournir toutes les informations que tu possèdes sur lui. Après un soupir d’abattement, Naruto exposa:

-Pour commencer, il ne savait pas ce qu’étaient les villages, mais prétendait connaître Hashirama Senju, qu’il ne semblait pas apprécier. Il a ensuite dit être orphelin, avoir perdu tout son entourage. Il portait des vêtements sombres, et masquait le bas de son visage dans du tissu, ainsi que son front. Il était armé d’un grand sabre qu’il a utilisé pour mettre en place un certain jutsu de déplacement spatial, en une fraction de seconde, il pouvait s’y téléporter. C’est en surprenant mes coéquipiers avec cette technique qu’il les a tués. J’ai aperçu deux autres jutsus, le premier semble être une sorte d’éclair, utilisable à distance, dont le contact est glacé, tandis que le second lui a permit de frapper mon rasen-shuriken au cœur et de le démanteler sans en souffrir. Oh, son chakra était pourpre… Tsunade, les mains jointes devant son visage, et le regard perplexe, finit par dire :

-Nous pouvons en conclure plusieurs choses. S’il dit vrai, notre ami semble appartenir à l’époque de la guerre des clans, et il a surement souffert des affrontements avec le clan Senju. Ensuite, de par ses jutsus, nous pouvons en déduire son élément, ou plutôt ses.

-Il en aurait plusieurs ? Fit Shizune.

-Eh bien, son jutsu d’attaque à distance est certainement de nature raiton, tandis que sa capacité à traverser le rasen-shuriken porte à penser qu’il est également de nature fuuton. Cependant… Si le contact de sa première attaque était froid, je soupçonne qu’il y a du Hyoton dans tout ça. Ce qui porte à croire qu’il possède un Kekkei Genkai. -Naruto emmagasinait directement ces informations. Lorsqu’il avait entendu le mot «Hyoton», le nom de Haku traversa son esprit,-

-Il appartient donc bel et bien à un clan ?

-Cela semble être le cas. De plus, avec toutes les négociations en cours, la possibilité que les villages laissent un tel potentiel se promener ainsi est vraiment mince. Il n’appartiendrait pas aux villages actuels et vagabonderait seul.

-Haku, un ninja utilisant la glace, venait du village de Mizu. Si jamais on doit vérifier ses origines, il faudrait commencer par là.

-C’est à voir. A présent, je vais confier cette mission à nos anbus. -La réaction de Naruto ne se fit pas attendre- :

-Il est à moi!

-Mêler sentiments avec devoir n’est jamais bon, cette affaire te prend trop à cœur, de plus, il te faut guérir.

-Foutaises! Cela ne va me prendre que dix minutes si vous m’y aidez!

-Dans l’intérêt de tous, je ne vais pas le faire. Tu as un mois devant toi, profites-en pour te rendre utile, et, pourquoi pas, te trouver une petite amie. Naruto lui lança un regard interloqué tandis que Shizune s’appliquait à rougir.

-Mais… Quel est le…

-Pour tout te dire, comme tu n’as ni mère ni père pour te pousser à avoir quelques relations sérieuses, et que Kakashi m’a confié son malaise quand à aborder le thème avec toi. J’ai pensé que ce rôle me revenait. Naruto… Même Orochimaru, à ton âge, était sorti avec une kunoichi.

-Attendez… Orochimaru? N’était-il pas gay ?

-Actuellement, ces soupçons pèsent sur ta personne. Après avoir passé trois ans avec Jiraya, tu n’as toujours pas approché de filles. De plus, l'obsession avec Sasuke a perturbé plus d’une personne, et Yamato m’a rapporté que tu te livrais à des jeux assez insolites avec Saï. De plus, deux grenouilles m’ont parlé de la confession d’Hinata… Pourquoi es-tu encore célibataire? Allez, au boulot ! Après une exclamation outragée, Naruto claqua la porte, Shizune, encore un peu rouge, glissa à Tsunade:

-On dirait que votre petit manège pour lui faire quitter la pièce a bien fonctionné…

-Et l’enquiquiner un peu n’était pas désagréable! Avec un peu de chance, nous aurons la visite d’Hiashi d’ici une semaine ou deux suivant l’efficacité de notre petit gars… Fais entrer Kakashi, j’ai une mission pour lui.

***

Naruto fulminait, il s’attaquait avec ferveur à Tsunade et ses décisions, cependant, petit à petit, ses dernières paroles commencèrent à faire leur effet, et instaurèrent le doute chez lui. «Bah, je suis le principal concerné, je sais ce que je suis, je n’ai pas à me plier à sa volonté sur ce côté-là.» Il repensa alors à la mission qu’on lui avait arrachée, avant de sourire. «Elle ne sait pas que je vais le rencontrer d’ici une semaine, enfin, si cet enfoiré n’a pas menti…» Naruto s’était promit d’y aller préparé, et, plus important, cette fois-ci, il serait seul. Le jeune ninja espérait seulement que le lieu du rendez-vous ne soit pas trop près de la civilisation: il comptait tout utiliser pour détruire celui qui lui avait infligé cette blessure et assassiné ses camarades. Cependant, Naruto avait une semaine à tuer, l’entraînement étant à éviter et Ichiraku en rupture de stock, le ninja réalisa à quel point son métier occupait son existence. Il pensa à ses amis, rapidement, il réalisa que la plupart étaient certainement occupés, Shikamaru et ses comparses jouaient aux ambassadeurs à Suna, Shino, Kiba ainsi que Neji devaient rester auprès de leurs clans respectifs. Sakura ainsi qu’un bon nombre de ninjas médecins s’occupaient de revigorer les travailleurs au moyen de leurs jutsus. Saï devait être accaparé par ses plaisirs solitaires, Lee de même… «Je devrais réellement rencontrer plus de monde.» Naruto était donc en train de rêver quand soudain, suite aux velléités évidentes du destin, Hinata apparut sur son chemin. Apparaître est un mot mal choisit pour décrire la force du choc entre les deux jeunes gens, impact qui eut la particularité d’être plus physique chez Naruto. En guise de salut, le ninja se livra à un long cri silencieux tandis que la Hyuga ne cessait de bégayer des excuses en tentant de soulever son poids écrasant le bras d’Uzumaki.

-Pardon! Pardon! Les passants purent apprécier la rapidité avec laquelle la jeune femme changeait de couleur.

-Rhaaa… Fut le son qui s’échappa de la gorge du blessé une fois la kunoichi à nouveau debout.

-Naruto-kun… Ton bras!

-Ce n’est rien! Répondit ce dernier en se relevant précipitamment. «La phrase que personne ne sort…»

-Ahem…

-Oui, d’accord, je me suis blessé!

-Tout… Tout seul?

-On va dire que j’ai été aidé…

-Par… Par qui? Naruto aperçut dans les iris blancs de la Hyuga une volonté de fer faisant tâche dans son regard habituellement doux.

-Oh, ce n’est pas important, les anbus sont sur le coup maintenant.

-Ah… «Une semaine devant moi… Pourquoi pas?»

-Hinata, bien qu’il n’y ait plus beaucoup de restaurants pour dîner, voudrais-tu sortir avec moi ce soir?

-«Heh bien, petit, tu y vas fort et droit au but! » Fit une voix grave.

-«La ferme Kyubi! Bon sang, j’ai l’impression de vivre mes derniers instants, heureusement que le ridicule ne tue pas!»

Bien évidemment, la réponse ne parvenait toujours pas aux oreilles du jeune homme. Les yeux de son interlocutrice demeuraient désespérément écarquillés et ses fines lèvres désespérément closes.

-«Bien joué, elle a fait un blocage.»

-«Tu peux parler Kyubi, elle te plaît ta vie de célibataire? Bah oui, on ne rencontre pas beaucoup de monde dans mon ventre hein?»

-«Il n’empêche que tu as amené ton ami Uchiha devant moi… C’est un geste plutôt intime…»

-«Tu ne vas pas t’y mettre aussi!»

-«Au passage, je pourrais te raconter ce que trafiqueraient tes parents quand ils...»

-«Non merci ça ira, je vais te laisser parce si je dois attendre encore, autant le faire dans le calme.»

Une minute s’écoula, puis deux. Leurs regards se fusionnant dans la quête d’indices révélateurs. Naruto remarqua alors que le temps semblait s’être stoppé net, les oiseaux ne chantaient plus, les nuages avaient cessé leurs paresseuses promenades, et les passants s’étaient immobilisés, braquant tous leurs yeux sur l’héritière des Hyuga. Attendant patiemment le dénouement de cette scène qu’ils avaient tous affrontés un jour. «Je comprends…» Uzumaki s’approcha lentement d’Hinata, frémissante et brûlante à la fois, la rougeur de ses lèvres était détrônée par celle de son visage. Arrivé à sa hauteur, il pouvait sentir son souffle chaud et saccadé frapper son cou, tandis que son doux parfum flattait ses narines. Alors, il rapprocha son visage du sien, avant de glisser tout aussi doucement ses lèvres vers son oreille. Il la sentait trembler, prête à défaillir, mais elle luttait pour rester consciente, elle avait envie d’écouter le murmure qui allait se déverser dans ses oreilles. Naruto sentait son cou palpiter sous l’influence endiablée de son cœur, suivant un rythme soutenu, pour ne pas dire plus rapide que le sien. Uzumaki sentait également son souffle lui manquer, cependant, la légèreté de ses jambes lui murmuraient de se lancer. Il respirait à petits coups, ses expirations venaient caresser le doux duvet sur la nuque de la jeune femme, les laissant s’hérisser sous l’appel sensuel de ce contact involontaire. Il lui susurra alors:

-La présence des villageois te gêne? Ce à quoi la Hyuga répondit silencieusement.

-Oui…

-Je vois, souhaiterais-tu me retrouver sur les visages des Hokage? Hinata mit quelques instants avant de souffler une réponse.

-Oui.

-D’accord je te retrouve à dix-neuf heures trente, avant que le soleil ne se couche. -Naruto s’écarta alors, avant de prendre une mimique dépitée et lancer à la jeune femme.- Bah, ça valait la peine d’essayer! On reste amis, tout de même!

Les passants ricanèrent avant de continuer leurs chemins, tandis que Naruto adressait un large sourire à la Hyuga, encore désemparée. Déjà, il s’était éclipsé, la laissant seule à son désarroi. Le temps reprit son cours, et, ne pouvant plus endurer les coups d’œil des villageois ni contenir la flamme qui grandissait dans son ventre, Hinata détala, direction, la rivière.

***
L’eau chaude des sources thermales courrait sur sa peau, évacuant encore plus efficacement le stress et la tension présents dans son corps que les larmes. Bien qu’il soit obligé de garder son plâtre hors de l’eau, Naruto appréciait pleinement son bain. Du moins, il le faisait avant qu’il reconnaisse la personne se trouvant à l’opposé du point d’eau. «Et moi qui croyait qu’à ces heures, les thermes étaient désertes…»

-On ne t’aperçoit pas souvent dans les bains, Neji! Ce dernier lui lança un regard étrange, avant de répondre.

-Salut, Naruto. Disons que depuis que les gérants ont eu vent de nos capacités oculaires, nous autres Hyuga sommes forcés à fréquenter les bains durant les heures creuses…

-Oh, je vois… Enfin, façon de parler hein! «Je donnerais tout pour avoir ces yeux là…»

-Ce que je ne supporte pas, c’est que l’on applique le même traitement à ma cousine! Comme si elle était une sorte de détraqué perverse! Que l’on juge un homme ainsi, je le veux bien, mais elle!

-En effet c’est révoltant. Lança distraitement Naruto.

-Il n’empêche, un jour ou l’autre, elle découvrira certaines joies avec certaines personnes, je souhaite de tout cœur qu’elle choisisse la bonne! «Houlà, il dérive le pauvre…»

-On fait des erreurs quand on est jeune! Sourit Uzumaki.

-Oh, je serais là pour éradiquer toute possible source de chagrin… «C’est ce soir que je meurs!»

-C’est vrai que votre lignée doit demeurer pure ? Elle devra se marier avec un Hyuga, non? Demanda le jeune-homme blond.

-Pas forcément, mais c’est préférable en effet. Nos pouvoirs oculaires sont génétiquement dominants, si jamais elle ternit sa pureté, ses rejetons demeureront des Hyuga. Expliqua Neji.

-Ah, c’est beau ça. Fit le jeune blond.

-Hé, Naruto.

-Hmmm?

-Cela me gène de te parler de ça mais… Est-ce que la rumeur est vraie?

-Laquelle? «Aurait-il découvert…?»

-Que tu aimes les hommes? «Ou pas…»

-HEIN?

-Je veux dire, tous ceux de notre génération, moi compris, avons eu quelques liaisons avec la gente féminine… Sauf toi… «Oh, si tu le savais…»

-Heh, j’apprécie les femmes également, ne te fais aucun souci. D’ailleurs, je me rapproche d’une certaine personne actuellement.

-Oh? Te demander qui serait indiscret de ma part.

-Tu le découvriras peut-être, ça fait partie du jeu. En attendant, pour changer de sujet. Ta cousine aime quel genre de nourriture? «Jouer avec le feu n’est pas sage…»

-Pourquoi cette question? Fit Neji, plissant les yeux avec méfiance.

-Oh, juste pour savoir, puisque tout le monde sait que j’aime les ramens, je voudrais seulement faire un échange de bons procédés! Mais comme elle est si timide, je ne voudrais pas l’embarrasser… Enfin, si ça t’embête tant que ça, laisse tomber!

-Ne t’inquiète pas, c’est juste ce fichu syndrome du grand-frère! Hinata aime bien les sushis, notamment lorsqu’ils sont bien frais.

-Qui ne les aime pas! Bon je me sauve, après un tour aux thermes, rien ne vaut mieux qu’un passage à la rivière!

-Au revoir en ce cas.

-Au revoir, et merci de n’avoir posé aucune question pour mon bras!

-A vrai dire, tu as arrêté ma langue juste à temps.

Naruto ricana, avant de quitter le bassin. «Si Neji est si protecteur, je n’ose pas imaginer la réaction du père d’Hinata…» Uzumaki se rhabilla en vitesse, sans même prendre le temps de se sécher. Déjà, il bondissait à l’extérieur, accueillant avec un certain soulagement l’air sec et chaud de Konoha, le sortant de la torpeur humide dans laquelle l’eau chaude l’avait plongée. Il arriva rapidement en vue de la rivière, qui lui rappela malgré lui, le renégat. Faisant fi de son malaise, Naruto ôta à nouveau ses vêtements avant d’aller directement rejoindre les poissons. Le contact glacé sur sa peau torturée par le regard ardent de l’astre solaire l’emplit d’un immense bien-être. En ces instants, Uzumaki avait l’impression d’être réellement vivant, pour une fois, ce n’était pas lorsque sa vie était en danger, ni celle de ses camarades. «Heh, c’est aussi agréable que d’entendre Hinata lorsqu’elle acceptait…» C’est alors qu’il entendit les buissons frémir. Instinctivement, il se retourna, cherchant à apercevoir la source du bruit. Cependant, la forêt était un gardien digne de confiance, et à présent, elle ne révélerait pas ses secrets aussi facilement. Naruto haussa les épaules, pensant avoir affaire à un quelconque animal sauvage, il entreprit de nettoyer ses vêtements, ainsi que son bandeau frontal, dans son attente du crépuscule, tout était à prendre afin de faire passer le temps.

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