Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Partant d’une aurore pourpre, allant vers un crépuscule vermeil

L'action se déroule après la destruction de Konohagakure. Les habitants ainsi que les shinobis travaillent à reconstruire le village sur ses ruines encore fumantes. Danzô est promu provisoirement Rokudaime Hokage, et la situation s'éternise, pour la plus grande irritation de Naruto. C'est lors d'une banale mission que le jinchuriki, portant désormais le titre de héros, va voir les choses s'accélérer.
Classé: -12D | Spoil | Action/Aventure | Mots: 7399 | Comments: 4
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Likatano (Masculin), le 23/04/2013
Salutations. Vous voilà donc sur le point de lire cette fiction, je vous en remercie. Sachez qu'elle a pour but uniquement de m'apporter plaisir, et expérience quand à l'art d'écrire, oui, je l'admet, c'est un but purement égoïste et je m'en excuse. Je vais m'engager à poster des chapitres, que j'aurais uniquement écrit en l'espace d'une journée, avec l'espoir de voir ma façon de m'exprimer s'améliorer sous le terreau de la pratique.
Merci encore, et bonne lecture.




Chapitre 1: Une silhouette près d'un ponton.



On lui avait rapporté que l’intrus se trouvait non loin d’ici, à l’orée de la forêt et non loin du ruisseau qui bordait les rizières. Sakura avait refusé de l’accompagner dans cette mission, et il avait respecté son choix, elle serait plus utile auprès des blessés que loin du village, dans les campagnes du pays du feu. Quand à lui, le don qu’il avait pour irriter les gens avec son énergie débordante l’avait convaincu d’accepter sur le champ cette mission. Naruto était ennuyé par la lenteur des travaux de reconstruction, il avait espoir qu’en s’occupant de la sorte, cela accélère de façon relative les choses. Il regarda par-dessus son épaule, et remarqua sans surprise ses deux coéquipiers le suivant avec discrétion. Lorsqu’il leur avait demandé leurs noms, il n’avait obtenu que des pseudonymes. Leur calme ne manquait pas de le perturber, au point où il se demandait s’il était vraiment taillé dans le bois des ninjas. Uzumaki se doutait qu’il devait remercier l’entité dormant sous son nombril, sans elle, il y aurait longtemps que la sélection naturelle l’aurait rayé son nom des listes de Konoha pour l’inscrire sur les stèles de ceux qui n’étaient plus. Le soleil de midi miroitait dans l’eau paisible du ruisseau, sa surface transparente faisait office de frontière entre le vert tendre des jeunes pousses de riz et le sol assombri par les brindilles de la forêt. Lorsqu’il avait questionné le paysan ayant aperçu l’intrus, ce dernier lui avait apprit qu’il se tenait non loin d’un ponton, couvert par l’ombre menaçante de la forêt.

Le groupe parvint enfin à localiser le lieu, déjà, ils s’en approchaient, marchant sur les eaux délicieusement froides du cours d’eau afin de ne pas brouiller de possibles pistes. Les yeux bleus de Naruto découvrirent tout de suite des traces de pas. Il n’y en avait que deux, conservées par la terre humide et les brindilles cassées. Les shinobis en conclurent que c’était un homme adulte, qui devait peser plus lourd que la moyenne à en juger les dégâts qu’affichaient ces petits bouts d’arbres dont la sylve s’était mutilée. Il n’y avait que deux traces car l’intrus était descendu depuis les arbres avant de venir se tenir près de la berge, avant de repartir après quelques minutes rejoindre l’abri des géants verts aux longs bras noueux. « Mais que regardait-il ? » Naruto aligna ses pieds sur les traces avant de regarder droit devant lui. Il dut admettre que le paysage était séduisant, au loin, bleuté par un ciel envahissant, on pouvait apercevoir les montagnes à la frontière du pays du vent, alors qu’une grande étendue au vert appétissant rivalisait avec la pureté des cieux.

-Il n’est quand même pas resté ici afin d’admirer le paysage ! Grogna le jeune homme blond.

-Ce serait le comble, notre dangereux intrus serait un personnage aimant satisfaire sa vue. Sourit un chuunin aux cheveux de jais.

-Il en a quand même fait voir de doutes les couleurs au vieux paysan. Je l’imagine se levant à l’aurore et découvrir un homme non loin du ponton, se dissimulant sous les arbres en tenue de combat. Même si c’est un poète, il faudra lui remonter les bretelles. Fit remarquer Naruto.

-Le traquer dans la forêt serait jouer sur son terrain, petite pâquerette ou non, nous ne devons pas nous départir de notre prudence. Déclara le second ninja, une mèche lui cachait son œil droit, suggérant une possible utilisation surprise de ce dernier lors de combats.

-Peux-tu au moins sentir sa présence ? Perdre mon temps à traquer les courants d’airs est loin de m’enthousiasmer.

-Juste ses traces, il est apparemment capable de masquer sa présence. On dirait que cette mission va se résumer à un jeu de pistes. Mettons nous à la tâche dès maintenant.
Le temps ne se mesurait plus qu’en gouttes de sueur, arrachées à leurs corps par l’effort ainsi que la température humide et étouffante de la forêt. Ce ne fut que lorsque la température se rapprocha doucement de celle de la solidification de l’eau que le groupe constata l’arrivée de la nuit. En trois bonds, Naruto se dressa sur la cime d’un platane, dominant ainsi la foule silencieuse des piliers de la terre. Il pouvait apercevoir derrière les montagnes de Suna le soleil dont les ultimes rayons sanguins transperçaient les paisibles habitants des cieux, leur donnant cet affreusement agréable teint pourpre. Le ninja sentit dans les tréfonds de son esprit, le meurtrier de ses parents apprécier, par ses yeux, la vue. Même si cela le dérangeait, ils partageaient un goût commun. Ses yeux bleus irradiés par les lueurs vermeilles de l’astre solaire balayèrent le paysage sous le joug de son rival. Il eut un mouvement de recul en apercevant le village, accessible en à peine une heure. En suivant le parcours savamment étudié du renégat, ils avaient parcouru une parcelle de la forêt de long en large, sans s’en rendre compte. Naruto fut rejoint par ses camarades, ce qui lui permit de contenir ses jurons en souriant légèrement à ceux que proféraient ses coéquipiers.

-On n’a pas tourné en rond, mais le résultat est le même!

-Cependant, il ne semble pas vouloir s’éloigner, je dirais même qu’il est en train de nous étudier… D’ailleurs, les traces s’arrêtent ici, ne serais pas surpris de le voir apparaître d’une minute à l’autre. Fit part le ninja senseur dont la mèche commençait sérieusement à irriter Naruto, l’envie de l’écarter d’un coup de kunaï l’avait effleuré.

-J’aperçois la pleine lune… Mis à part les loups-garous et les Uchiha, je ne vois pas qui pourrait attendre ainsi la nuit. -L’esprit de Naruto s’était immédiatement dirigé vers Sasuke. Se pourrait-il qu’il se soit rendu jusqu’ici ? Qu’il arpente cette forêt ?

-J’espère sincèrement que ce ne soit pas une simple farce.

-Oh, on dirait que tu disais la vérité, après tout. Murmura le ninja aux cheveux de jais. Déjà les mains s’étaient glissées vers les manches des tantôs.

Naruto fit volte face, son cœur battait à tout rompre, ses pupilles dilatées par l’intérêt ainsi que par la faible luminosité assombrissait ses iris bleus. Sa mâchoire se crispa, à l’opposé des pics de Suna, là où le Soleil était parti se réfugier, se dressant sur le toit de la forêt, sa silhouette ténébreuse contrastant avec la lumière laiteuse de la Lune, se dressait un homme. Les nuages, qui après avoir été corrompus par les rayons enragés du jour étaient devenus plus noirs que le règne nocturne, hurlaient à présent leur colère aux mortels. La mer vert sombre s’agitait de soubresauts cadencés par les zéphyrs, alors que les ninjas s’efforçaient de l’affronter en épousant le rythme du souffle céleste. Dans un calme absolu, l’intrus les scrutait, son visage caché par la discrétion de l’absence de lumière. Il portait des vêtements sombres, par-dessus lesquels il avait enfilé des pièces d’armures tout aussi sobres. Le plus effrayant était le redoutable sabre qu’il portait sur le dos, sa lame épaisse devait être aussi large que le torse de son propriétaire et, une fois posée à la verticale, son acier devait lui arriver aux épaules. L’émotion de Naruto tomba d’un coup, et il maudit son emballement. Déjà, le timbre d’un des ninjas de Konoha retentissait à sa gauche.

-Nous t’avons longtemps cherché, étranger. Pourquoi te révèles-tu à nous uniquement à la pleine lune ? La réponse, qui tarda à arriver, était enrobée d’une voix entre l’adulte et l’enfant, leur interlocuteur n’était pas encore tout à fait un homme.

-Je dois avouer que la perspective de vous affronter était nettement plus attrayante si vous étiez déjà fatigués et énervés par un parcours vain en compagnie des arbres.

-Soit, qui es-tu donc ?

-Je ne déclinerais mon identité qu’en échange de la votre, bien que je doute obtenir guère plus que des pseudonymes. Le ninja senseur sourit avant de répondre :

-Allons, qui es-tu pour ne pas connaître le héros de Konoha ? Naruto Uzumaki se tenant ici à ma gauche ?

-Si ne pas le connaître vous étonne, je vais vous surprendre encore plus en vous apprenant mon ignorance quand à «Konoha » ? Le chuunin aux cheveux de jais regarda ses compagnons en grognant :

-Il se moque de nous ?

-C’est plausible, entrons dans son jeu, si jamais on parvient à le frustrer, nous serons quittes ! Répondit le pisteur, qui avait du mal à digérer l’épisode de leur longue marche.

-Disons que Konohagakure no sato a été fondée par Hashirama Senju, il y a quelques temps de cela déjà…

-Hashirama vous dites… Le ton du renégat s’était durcit.

-Vous le connaissez ? Fit le chuunin de Konoha avec un large sourire.

-Il se pourrait… Depuis combien de temps le village existe ?

-Disons que depuis le Shodai, et si Godaime avait eu des enfants, on pourrait être facilement à la troisième génération après lui. La réponse sembla troubler le shinobi au plus haut point, tandis que le ninja senseur glissait :

-On dirait qu’il nous joue le tour du compère qui a dormit plus qu’il ne l’a souhaité…

-Si je comprends bien, je suis sur les territoires du feu, et ma présence dérange ?

-C’est exact. Nous sommes contraints de t’amener avec nous à Konoha. Ta capture peut se passer aussi calmement qu’elle peut-être douloureuse… Pour toi.

-Je doute que la sauvagerie d’antan ait été érodée avec le temps… Si jamais je dois vous accompagner, ce ne sera que sous forme de cadavre. Sa main droite suivit le profil de sa lame, illuminée par le regard pâle de la Lune, avant d’agripper le long pommeau.

-Eh bien, après une bonne petite discussion, on y vient!

Le ninja à la chevelure sombre se tenait près à en découdre. Naruto, qui contrairement à son habitude, avait assisté à la scène en silence, bondit afin de se séparer de ses compagnons. Ils encerclaient à présent le renégat, et ils purent l’observer plus en détail. Le manche de son arme était fait en peau de raie, et ses vêtements noirs n’étaient plus d’actualité. La moitié inférieure de son visage était mangée par un masque aussi sombre que le vide présent dans le regard d’un cadavre. Ses cheveux châtains lui arrivaient au bas de la nuque, et un foulard sombre empêchaient ses cheveux de tomber sur ses yeux. C’était d’ailleurs cela qui perturbait les ninjas de Konoha. Les iris du renégat étaient… différents. Du coin de l’œil, Naruto remarqua le ninja traqueur faire signe d’attaquer.

Les kunaïs et shurikens furent lancés avec assez de force pour affronter le vent hurlant. Avec un rire de mépris, le ninja sans village écarta les projectiles de sa lame. Alors que Naruto et son camarade à la chevelure sombre s’élançaient afin de l’engager au corps à corps, le troisième shinobi, resté à l’arrière, se préparait à lancer un genjutsu. Le premier coup de tantô fut esquivé, et le second paré par l’épaisse épée, l’attaquant put remarquer à quel point cette dernière était aiguisée. L’oreille du renégat perçut le sifflement de la technique fétiche de Naruto, qui, renforcé par le souffle des nuages, n’aurait éprouvé aucune difficulté à réduire en miettes sa cible. D’un geste fluide, dénonçant une utilisation soutenue, l’intrus agrippa son poignet et, profitant de l’élan du blond, l’envoya valser avec le vent. C’est alors que le ninja traqueur intima mentalement l’ordre de s’écarter à son camarade aux cheveux sombres. A la surprise de tous, le renégat sembla réagir à cela également, et, les yeux rieurs, s’écarta du champ d’action de leur coéquipier resté en retrait.

-Je vois que vous avez des velléités meurtrières. Il avait dit cela en regardant Naruto droit dans les yeux.

Sans crier gare, le ninja pisteur lança son genjutsu, libérant son œil droit de l’intimité de ses cheveux. Le blanc du miroir de l’âme était absent, il n’y avait qu’une étendue sombre, vide d’humanité mais terriblement saisissante… Presque aussitôt, leur adversaire avait levé son sabre et caché son visage au moyen de ce dernier. Cela sembla déstabiliser le ninja de Konohagakure. C’est alors que ses deux coéquipiers se jetèrent sur le propriétaire de l’épée. Alors que le kunaï de Naruto plongeait vers sa gorge, sa cible lui jeta un regard étrange, et le héros de Konoha y entrevit ce qu’il allait se passer. Avant d’avoir eu le loisir d’avertir son coéquipier, la silhouette sombre du renégat se dressait déjà derrière le ninja traqueur, brandissant son gigantesque sabre au dessus de ses épaules. Le premier réflexe de sa proie en se retournant, fut de bondir en arrière, hélas le fer était plus rapide que sa chair, la lame floutée par la vitesse et saluée par la lune mordit violemment sa chair, traversant sans difficulté son armure. L’intrus savait que le coup lui serait fatal, il avait frappé au niveau de la cage thoracique, sous son muscle pectoral droit plus exactement. A en juger par la profondeur de la blessure, son cœur se noierait bientôt dans le liquide de la vie. Il fut légèrement déconcerté par le regard incrédule des deux shinobis restant, si bien qu’il leur adressa à nouveau la parole.

-Que vous arrive-t-il ? Les jeunes de cette époque ne sont plus forgés par la flamme infernale de la haine ?

-Tu vas le payer ! Rugit Naruto, ses pupilles devenaient déjà verticales.

-Je suppose qu’à présent, il n’y aura aucun prisonnier des deux côtés. Murmura le renégat en se remettant en garde, le liquide vermeil qui auparavant coulait dans les veines de leur camarade ruisselait à présent sur le long de sa lame.

Naruto exécuta les sceaux afin d’utiliser la toute première technique qu’il avait apprise. Déjà, une légion à la chevelure blonde se dressait au dessus des arbres, alors que dans leurs mains brillait la perle des tornades. Le renégat se mit en mouvement, il savait qu’afin d’éviter ce genre d’assaut, il ne fallait surtout pas rester statique. Il savait également que l’utilisateur de ce jutsu devait non seulement utiliser une grande quantité de chakra, mais était aussi obligé de contrôler globalement plusieurs corps. Même s’il était impressionné par le nombre de clones, le ninja était certain de pouvoir s’en défendre assez aisément. Un même rugissement, poussé par une centaine de poitrines retentit alors. Le bretteur entama une valse avec sa létale partenaire. Comme il le soupçonnait, les copies ne réagissaient pas assez vite, et sa lame pouvait aisément poser son dangereux baiser sur leur corps factice. A chacun de ses coups répondait un grognement de dépit, et, finalement arrivé au dernier clone, ses muscles brûlants saluèrent la fin de l’épreuve. A la grande surprise du renégat, son adversaire ne semblait pas être aussi fatigué que lui, bien au contraire, c’était à peine s’il avait sué plus que lors de sa randonné. Le bretteur scruta attentivement le binôme qui se dressait devant lui. Le second ninja se dissimulait derrière la silhouette du dénommé Naruto. Il sut instantanément comment mettre fin à cet affrontement.

Avant que le héros de Konoha n’ai pu rééditer son attaque, le renégat s’était élancé vers lui, sa lame avide chantant une terrible mélodie, rivalisant avec celle des zéphyrs caressant ses oreilles. Son attaque avait l’avantage d’être intimidante, on avait l’habitude de l’esquiver plutôt que de tenter de la bloquer. C’est pourquoi il ne fut pas surpris de voir Naruto se baisser afin de laisser passer son arme qui lui aurait sinon fait littéralement perdre la tête. Hélas, telle une fourchette aux échecs, le coup avait un objectif double. Les doigts du tueur laissèrent le manche s’échapper, volant droit vers le second ninja de Konoha. Ce dernier, voyant le coup venir, bondit précipitamment sur le côté. Il était à présent suspendu dans les airs, alors que la lame à l’effrayante vitesse l’effleurait. C’est alors que son visage, illuminé par la pleine lune, fut tout à coup assombrit par une silhouette qui semblait être apparue de nulle part. Avec horreur, il reconnut le renégat, se dressant tête à l’envers, tenant sa lame à deux mains. En exigeant un grand effort de la part de ses muscles, le ninja masqué parvint à inverser la course de la lame. Il put à nouveau apprécier le spectacle du sang que l’on verse à la gloire du règne de la nuit, sous le regard indifférent de la Lune. Il regarda à nouveau Naruto qui se tenait encore accroupi, l’action s’était déroulée en un battement de paupière. Le blond réalisa à quel point la mort pouvait être imprévue, ce matin encore, ses coéquipiers vivaient, quelques battements de cœurs avant, ils jouissaient de leurs derniers instants. Et là, ils étaient étendus sur un lit de feuillages, d’affreuses plaies ouvertes sur leurs poitrines, comme si la vie avait profité de cette brèche afin de quitter leurs corps. Emportant chaleur et âme avec elle. L’assassin posa la partie non-tranchante de son instrument de mort sur son épaule, et lança à Naruto.

-Quel âge as-tu ? Malgré son dégoût, le blond se força à répondre, il ne voulait pas s’abandonner à Kyubi et saccager les lieux, s’il devait éliminer son adversaire, il épargnerait au moins la vie sauvage ainsi que les paysans des environs.

-Seize ans…

-Aux dernières nouvelles, nous avons le même âge. –Le bretteur désigna les deux cadavres dont la pâleur rivalisait déjà avec celle de la Lune, et ajouta.- C’est ainsi que j’ai vu mes amis, mes cousins, mes oncles, ainsi que mes frères et sœurs, rejoints plus tard par mes parents et ma bien aimée, quitter le monde des vivants. Et sais-tu qui avaient abattus leurs sabres ? Qui avaient tranchés leurs gorges ?

-Je laisse la rhétorique aux meurtriers.

-Soit, peut-être qu’un jour tu le sauras, peut-être pas. En garde à présent. Je te demande de partager avec moi ce beau combat que le destin a bien voulu nous offrir.

-Comme tu le souhaites. La détermination pouvait se lire dans les yeux orangés du jinchuriki, éclat salué par les encouragements silencieux de milliers d’étoiles. Cependant, son adversaire ne semblait pas vouloir entamer le duel maintenant, comme s’il redoutait son humeur.

-Tu es possesseur de l’élément futon, et appartient au clan Uzumaki, vrai ?

Naruto ne répondit, pas les flammes de son caractère impulsif s’étaient éteintes lorsque la lame du renégat s’était abattue sur ses camarades. Il réunit à nouveau autours de lui une légion de clones, qui, pour le plus grand plaisir de l’assassin, se jetèrent à l’unisson sur ce dernier. La longueur de sa lame lui apparut comme une bénédiction, tranchant jusqu’à trois clones dans un même mouvement. C’est alors qu’il remarqua que plusieurs invocations des ombres venaient se glisser parmi leurs sœurs, sans posséder dans leurs paumes les redoutables orbes tourbillonnantes, cherchant à entraver ses mouvements. Craignant d’être submergé, le ninja se résigna, non sans regrets, à utiliser ses jutsus. Il planta brutalement sa lame dans le bois de l’arbre sur lequel il combattait, avant de prendre appuis sur son manche et bondir dans les airs. Sa silhouette sombre fut illuminée par la lumière blafarde de la Lune, comme si elle le dénonçait à Naruto, lui ordonnant de livrer justice. S’exposer ainsi était suicidaire : déjà tous les clones se précipitaient sur le ninja sans village, livré à la gravité, il ne pouvait pas esquiver ni bloquer une telle attaque. Déjà, les rasengans brillaient tels milles soleils, l’éblouissante pureté de l’énergie destructrice l’aveuglait. C’est alors qu’il se tordit, avant de disparaitre avec un craquement, sans que le jutsu de Naruto n’ai pu le toucher.

On pouvait voir une masse humaine se tasser au dessus de la forêt, rappelant étrangement la parodie de la Lune que Pain avait crée, quelques semaines auparavant. Leurs vêtements oranges s’entremêlant dans un infernal ensemble, tandis que depuis chaque main pointait une gigantesque sphère en mouvement, à la recherche d’une cible qu’elles ne trouvaient pas. Naruto, resté sur le toit de la forêt, cherchait du regard son adversaire, subitement volatilisé. Prit d’un doute, il regarda en direction du sabre que le renégat avait laissé derrière lui. Le jeune homme se mordit la lèvre inférieure, son soupçon se vit confirmé : la silhouette sombre de l’homme se dressait à côté de son fidèle partenaire. C’est alors qu’il lui adressa un regard moqueur, avant d’exécuter à une vitesse effrayante une série de sceaux qui étaient, pour la plupart, inconnus au héros de Konoha. L’intrus porta son index ainsi que son majeur devant ses lèvres masquées par le tissu de son masque, son visage était orienté vers la sphère humaine, toujours suspendue dans les airs. Il prit une longue inspiration avant d’émettre une brève expiration buccale, Naruto, qui le regardait avec curiosité, pu en apprendre plus le compte de son adversaire. Une sorte d’éclair bleuâtre jaillit brutalement de la bouche du ninja, avant de traverser et frapper de plein fouet les clones. Une immense explosion d’un bleu éclatant, rapidement avalée par une épaisse fumée grise, emplit momentanément le ciel, sous le regard ahuri de Naruto. L’expérience des clones vint nourrir la sienne, et il fut tout étonné de découvrir les effets du jutsu. «Cela a l’apparence d’un éclair mais sa morsure est… froide ?» Le ninja de Konoha se décida brusquement à profiter de l’immobilité de son adversaire, le rasen-shuriken qu’il avait concocté dans son dos semblait avoir échappé au regard du renégat. Ce dernier ne le regardait pas, il avait toujours les yeux rivés vers le nuage issu du mariage des deux forces dévastatrices. Naruto laissa, non sans appréhension, son arme sculptée avec tant d’attention, prendre son dangereux envol. A cette distance, il avait toutes ses chances de toucher sa cible. Le renégat aperçut soudain son shuriken, il leva son sabre, prêt à esquiver l’attaque. Uzumaki s’était préparé à une pareille réaction, il attendit que l’homme lance sa lame par dessus l’effrayant jutsu afin de dévoiler sa seconde carte. Terré dans le voile de poussière, flottant encore dans le ciel, un ultime clone descendait avec, dans sa main, un second shuriken de chakra, visant la lame volante. L’assassin ne pouvait le voir, Naruto accaparait toute son attention,

-Ton endurance parle d’elle-même, tu appartiens aux Uzumaki… Lança le shinobi en se téléportant vers son sabre.

-Je n’ai jamais dit le contraire. Quand à toi, tes origines me sont toujours inconnues.

-Je dois t’avouer que cela me surprend, mais, après tout, tant d’années se sont écoulées, c’est fort probable. La perspective de te tuer m’ennuie.

-Crois-moi, je ne suis pas aussi scrupuleux.

Le chant du rasen-shuriken était à présent impossible à masquer, pour le plus grand plaisir de Naruto, qui cette fois était certain de toucher son adversaire. Le renégat fronça les sourcils, se cacher sous le couvert des arbres serait inutile à la vue de la quantité de chakra dont était gorgé le shuriken. Son sabre n’aurait pas parcouru assez de distance pour qu’il puisse s’échapper. Il analysa rapidement la lame des zéphyrs, à la recherche d’un défaut, d’une faiblesse à exploiter. Avec une exclamation triomphante, il laissa son chakra se déverser sur sa main gantée. Il possédait à présent une cape indigo, ondulant allégrement le long de sa chair, attendant impatiemment l’action. Au dernier instant, lorsque le shuriken s’apprêtait à s’étendre, il frappa, d’un geste sec, redoutable de par sa précision. Sa main protégée par son chakra traversa sans soucis le cœur du jutsu, le fendant en son milieu, tandis qu’il complétait toujours sa rotation. C’est alors que les quatre branches de l’arme des vents éclatèrent. Ces lames d’un blanc pur tranchèrent feuilles, branches et troncs, avant de finir par frapper impitoyablement la terre, explosant à quatre endroits opposés. Naruto avait saisit l’occasion pour attaquer son adversaire ayant le dos tourné avec son orbe tourbillonnante, restant silencieux lors de l’assaut, contrairement à son habitude. Pourtant, sa discrétion se trouva trahie par le bruissement des feuilles qui semblaient vouloir venger leurs sœurs tuées par sa création. Aussitôt, une main lui broya le poignet, tandis qu’un genou venait l’accueillir dans les côtes. Poussé par l’espoir de blesser le renégat, Naruto fit voler en éclat l’orbe palpitant dans sa paume. Avec un cri de surprise, le shinobi céda son sabre au souffle du rasengan mourant.

-On va voir si tu es aussi prévisible avec tes poings qu’avec tes jutsus. Cracha le ninja sans village.

Il esquiva le coup de pied de Naruto, puis le coude qui cherchait à atteindre son menton. Vint un crochet de droite que le renégat s’empressa de retourner contre le jeune homme : il laissa le coup passer à gauche de sa tête, avant de s’emparer du bras et, au moyen d’une rotation du corps, fit passer le héros de Konoha au dessus de son dos pour l’abattre brutalement sur les ramures. Le blond en eut le souffle coupé, il ne savait plus où était ciel et terre. Mais l’assassin n’en avait pas finit, il passa ses pieds au dessus du corps étendu de Naruto, s’accrochant sur son flanc gauche, alors qu’il logeait le bras du ninja entre ses cuisses. Sans crier gare, il tendit le bras emprisonné de son adversaire, et, après avoir aligné son pubis avec le coude du shinobi de Konoha, tira son membre vers lui tout en levant le bassin. Il eut un craquement sec, suivit de très près par un hurlement naissant dans la gorge de Naruto. Aussitôt après, le ninja sans village se releva, son ennemi se tordait de douleur à ses pieds. D’un ton grave, il lui murmura :

-Je sais que si je pousse mon vice plus loin, je devrais affronter la créature se nourrissant de ta rancœur. Ce à quoi, Naruto répondit par un flot d’insultes, il pouvait sentir ses cheveux se hérisser, ses dents devenir crocs et ses ongles griffes ;

-JE VAIS TE DECHIRER !

-Si jamais tu le fais, ce ne sera pas ce soir. Je te laisse le loisir de rentrer chez toi, accompagné de tes deux acolytes.

-TU NE T’EN TIERERAS PAS AINSI !

-C’est pourquoi je te propose que l’on se rencontre à nouveau. Dans une semaine. Je te communiquerais la date ainsi que le lieu en temps voulu.

Avant que Naruto puisse répondre, le renégat avait tourné les talons, emportant avec lui son sabre. Le jeune homme sentait son corps bouillonner, son visage était en feu, sa colère lui brûlait la gorge, mais il la savait vaine. Il lui faudra attendre une semaine, si le shinobi disait vrai, avant de pouvoir lui faire payer ses crimes. Ses yeux, qui viraient à présent au rouge, scrutaient avec attention la silhouette ténébreuse de celui qui avait ôté la vie à ses camarades allant auprès du ruisseau, livrant aux larmes de la roche le contenu des veines de ses deux victimes tâchant sa lame. Naruto se força au calme. Il pensa aux dégâts que causerait une transformation incontrôlée, les vies inutilement arrachées à la nature qui lui prêtait si généreusement son énergie lorsqu’il lui en demandait. Il fut alors envahit d’une lassitude, troublée uniquement par les ondes de douleurs que son coude brisé lui transmettait. Pendant quelques instants, il observa l’ombre du renégat, se tenant non loin du ponton et regardant droit vers les montagnes de Suna, puis, aussi silencieux que le vol du hibou, sa silhouette se mêla à la pénombre de la forêt. Naruto poussa un long soupir, aussitôt reprit par celui des nuages caressant la cime de la forêt. Jugeant plus sage de se déplacer, le jeune homme se rapprocha de ses camarades tombés, et, non sans difficultés, parvint à les sceller dans des rouleaux. Il n’était pas question de les abandonner ici pour qu’ils nourrissent les corbeaux et fourmis.



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