Fiction: La grande soeur

Un père qui se bourre la gueule à l'autre bout du monde plus une mère qui n'en peut plus des frasques de ses adolescents ça donne une grande soeur noyée entre ses études, ses frères et sa vie sociale.
Général | Mots: 3302 | Comments: 4 | Favs: 7
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Tété-chan (Féminin), le 25/06/2013
bon ben vouélé une ptite suite je regrette d'écrire comme je parle mais il y a des choses pour lesquelles je ne trouve pas de mots autres que ceux du langage parlé..
It's a shame !




Chapitre 2: Qu'est-ce qu'on va faire ?



"Débrouillez-vous tous seuls maintenant bande de petits cons ! Et ne cherchez pas à me retrouver !"

Les paroles de maman résonnaient encore dans ma tête lorsque Sasuke Uchiwa fit irruption tel un boulet de canon dans notre salon. Nous étions sous le choc et aucun de nous ne prêta attention à son entrée fracassante. Nous étions affalés sur la canapé, les yeux perdus dans la vague. Au bout de quelques minutes, le temps que Sasuke reprenne son souffle, Nana jette enfin un regard sur son meilleur qui ne semble pas du tout être dans son état normal. D'ailleurs, c'est peut-être la première fois que je le vois perdre son calme et sa mine renfrognée. Avant que Naruto n'ait eu le temps d'ouvrir la bouche, Sasuke se met à crier.

"Putain, votre mère vient de débarquer chez moi comme une furie avec Sui ! Elle était dans une colère noire et a demandé à ma daronne, je cite, "l'asile politique pour une durée indéterminée" ! Elle était remontée à bloc les gars, elle m'a même gueulé dessus, vous vous rendez compte ? Elle m'a accusé de vous avoir aidé à voler une girafe ! C'est quoi cette histoire ?"

On se regarde tous les quatre, bouche bée. Elle est allée chez les Uchiwa. Elle est allée s'exiler à deux rues chez nos meilleurs amis ! Tout ce cinéma pour aller crécher à cent mètres de la maison et pouvoir nous fliquer ! Waou, maman est une sacrée comédienne, je dois bien lui reconnaître ce talent. Mais elle ne va pas s'en tirer comme ça, foi de Sakura ! Elle nous a fait une scène pour aller sournoisement habiter chez Mikoto ? Itachi et Sasuke vont venir squatter sa chambre ! Elle veut qu'on apprenne à être autonome et bien on va lui montrer de quel bois on se chauffe. Au moment précis où je fais cette déclaration de guerre à ma mère dans mon for intérieur, mon téléphone portable sonne.

"Real human being, and a real heroooooooo"

Je bondis vers la table encore encombrée par des boites de céréales en tous genres et saisis mon portable qui trône fièrement sur une motte de beurre demi-sel. Le nom qui s'affiche sur l'écran me fait l'effet d'un électrochoc : Papa.

"-Allô, papa ?
-SAKURA ? JE VIENS D'AVOIR TA MERE AU TELEPHONE !
-Papa, arrête de crier, tu me niques les oreilles là...
-Désolée louloute je suis à la montagne et ça capte pas bien, donc je disais que je viens de parler à ta chère mère qui m'a ordonné de rentrer illico presto à la maison pour m'occuper de mes enfants, qu'est-ce qu'il se passe ?
-Rien t'inquiète, elle a juste pété un câble pour rien ! On va bien, t'en fais pas pour nous va, rentre pas, ça va s'arranger !
-T'es sûre ma petite chérie ?
-Oui p'pa !
-Bon ben c'est cool alors, je vais pouvoir continuer à faire de l'alpinisme ! Je vous fais des bisous les enfants, embrasse tes frères pour moi hein ? On se voit bientôt ma fille que j'aime !
-Attend pa..."

Trop tard, il m'a raccroché au nez le salaud. Quand je vous disais que mon père était oisif ! Il n'en a absolument rien à battre de nous, parfois il nous appelle histoire de se déculpabiliser, mais au fond il est trop occupé à s'amuser on ne sait où avec on ne sait qui pour nous accorder un peu de son attention ! Pour vous donner une idée de l'ampleur de la chose, la dernière fois que je l'ai vu ce devait être il y a trois ans à l'enterrement de Grand-mère. Personnellement ça ne me dérange pas plus que ça, mais mes frères en souffrent !

Après ce coup de fil totalement inutile de notre géniteur, je me tourne vers la joyeuse compagnie et déclare :

"On a du pain sur la planche aujourd'hui les gars, grand nettoyage de printemps !"

Suite à cette annonce dévastatrice, je monte me doucher. Lorsque je suis à peu près présentable, je redescend rejoindre mes petits protégés et à ma grande surprise je les trouve en train de tout ranger. La table -habituellement dans un état proche de l'Ohio- est désormais rutilante et dans un accès de bon sens, mes frères ont même rangé la girafe dans le garage ! Je m’attelle également à la tâche, et au bout de quelques heures, la maison est plus propre qu'elle ne l'a jamais été. Nous sommes tous déterminés à prouver à maman qu'on se débrouille très bien tous seuls mais cette détermination s'effondre lorsque retentissent les douze coups de midi. Midi, l'heure de manger.

Il faut savoir que la cuisine n'a jamais été le fort de la famille Namikaze. Cependant, Naruto, qui tient plus de notre mère (une Uzumaki pure souche), prend les choses en main et prépare en deux temps trois mouvements cinq bols de ramen dignes d'Ichiraku (le célèbre chef étoilé, la fierté de Konoha !). Autour de ces appétissantes nouilles sautées, nous entamons un conseil de guerre.

"Bon les gars, on est jeudi, les cours reprennent dans quatre jours celui-ci inclus, hors de question de se relâcher !" Dis-je avec fermeté. "Ce matin, vous avez assuré comme des pros, et je n'en attendais pas moins de vous. Maintenant, si on veut vraiment prouver à maman qu'on n'est pas des empotés, il va falloir faire mieux que ça ! C'est-à-dire qu'il faudrait que les notes suivent - je parle pour vous Nana et Juju, vous avez tendance à vous disperser. Sas'ke, ta mission, si tu l'acceptes, est de veiller à ce que ces deux-là bossent."

Sasuke n'a pas vraiment le choix. En fait il a toujours eu un peu peur de moi et des colères noires dans lesquelles je peux rentrer. Il prête donc serment sur le Code des Potes (oui oui comme dans How I Met Your Mother) et Naruto se rembrunit.

"Qu'est-ce que t'as frangin ? Tu croyais que la vie serait plus facile avec moi en chef de famille ? Parce que ça ne va pas être le cas coco." Sur ce, j'attrape une banane et mord férocement dedans. "Je ne compte pas vous laisser foirer votre lycée les gars, alors faites la bringue tous les soirs qu'il reste avant la rentrée, parce qu'à partir de lundi prochain, vous ne sortirez plus autant."

Des mines renfrognées me font face mais je n'y prête guère attention. Je me ferai détester par mes troupes s'il faut ça pour qu'ils aient leur bac. Faut pas que je lâche prise sinon tout partira en couilles.

Sur ces douces paroles, je range mon bol dans le lave-vaisselle et sors fumer une cigarette, je me promène dans le quartier et sans que je m'en rende compte, mes pas me mènent jusqu'aux portes du manoir Uchiwa. Je le contourne et entre par le jardin, furtivement, en me cachant derrière les platanes, je rejoins le dangereux escalier en colimaçon (qui ressemble plus à un vieux tas de ferraille qu'à autre chose) qui permet d'accéder à la terrasse de la chambre d'Ita. Il a oublié de fermer à clé la porte-fenêtre, comme d'habitude. Je m'introduis silencieusement dans la chambre, il fait noir, je l'entend dormir paisiblement alors qu'il est plus de 14h, ça m'énerve. Je m’apprête à le réveiller violemment, je pense qu'il a senti la menace peser sur lui parce qu'il bouge, grommelle, ouvre un oeil, puis l'autre, sourit.

"- Bien dormi gros ?
- Très bien mises à part les ondes négatives matinales, bougonne-t-il.
- Ma mère s'est barrée de la maison ce matin, devine où elle habite maintenant.
- Aucune idée, les devinettes au réveil c'est pas trop mon fort et puis honnêtement je m'en beurre un peu...
- Je ne crois pas non, elle a emménagé chez toi mon chou. "
Il me regarde avec des yeux de merlan frit.
"Lève-toi, habille-toi et vient prendre le petit dej' chez moi, on a des trésors de Kellogg's !"

Je m'éclipse et sors de la propriété pour l'attendre devant le portail. Quelques minutes plus tard, il déboule la clope au bec.
"- T'en veux une ?
- Ouais."

On se dirige sans pression vers ma maison pour finir notre cigarette sur le perron. On voit passer Sasori qui va rejoindre son mec quelques rues plus loin au Apollo, LE bar gay de la ville, il est tout guilleret. Globalement, la suite de notre journée est inintéressante. On a passé tout l'après-midi affalés dans le canapé à regarder Game of Thrones entre deux révisions pré-rentrée. Vers 22h37, on commence à se demander ce qu'on va faire de notre nuit lorsque mon portable vibre.

Konan "Vous faites quoi ce soir ? On est au Rêve et on a de la D, ramenez vos culs."

Voilà, comme ça c'est clair, net et précis. Ce soir, ça se passe donc au Rêve, une des grosses boîtes de la ville où tournent pas mal de drogues et mixent des DJs plus alternatifs les uns que les autres, c'est le repaire des camés et des fêtards invétérés. Pas de dress-code, le videur n'est autre que ce bon vieux Kisame (qui est donc rarement présent à nos petites réunions malheureusement). J'enfile néanmoins un slim, un chemisier, des baskets et un trait d'eye-liner pour ne pas y aller en jogging, faut pas pousser Chiyo-baasan dans les orties quand même ! Quelques minutes plus tard, nous sortons de chez moi et prenons le chemin du Rêve, pas de solex ce soir, on a failli avoir un accident en rentrant la dernière fois !

Sur le boulevard Hachibi, l'air est plein d'électricité. On a presque l'impression de sentir le sol vibrer sous nos pieds tellement les basses sont fortes. Une odeur de beuh embaume l'avenue, des groupes d'adolescents fument nonchalamment devant les salles de concert. Vous l'aurez compris, le boulevard H et ses alentours constituent le quartier qui bouge de Konoha, celui de la jeunesse débauchée et teufeuse. Chacun a ses petites adresses, nous nous sommes des habitués du Rêve.
Nous sommes les personnes que vous détestez, celles qui ne font pas la queue, vous dépassent sans ménagement, puis obtiennent des cocktails gratuits car elles connaissent le barman, nous sommes ceux qui se défoncent sans aucune gène au comptoir du bar puis accaparent la piste de danse le reste de la nuit.

A l'intérieur de la boite, il y a de la lumière noire. On ne peut voir que les dents des filles qui sourient stupidement, leurs yeux embrumés par l'alcool et leur fringues lorsqu'elles sont immaculées. Avec mes cheveux rose pâle et ma chemise blanche, je suis phosphorescente. Konan et Yahiko sont au bar, je le vois trifouiller fébrilement dans sa poche, Pein est obsédé par la drogue en ce moment. Nous les rejoignons, passons commande de deux Gin tonic et attendons encore Hidan, Tobi et surtout Kakuzu pour entamer la cons'. Ce dernier ne supporte pas qu'on commence sans lui. Nous les voyons entrer, traverser la foule pour nous atteindre quand soudain...

"Salut !"
Une pétasse de l'âge de Naruto s'avance vers nous l'air enjôleur et lance un clin d’œil ridicule à Itachi.
"Vous auriez pas quelque chose à me dépanner, mes potes et moi on a terriblement envie de se défoncer ce soir." dit-elle en désignant d'un geste vague de la main une bande de petites meufs du même âge habillées dans des mouchoirs de poche.
"Désolée ma belle mais on en a juste assez pour nous." répond Itachi avec une moue désarmée. Ce mec me fera toujours rire, quand il n'est pas sérieux comme un pape, il est hi-la-rant. Mais Kakuzu est encore mieux, il pousse sans ménagement la midinette et lui chuchote dans l'oreille de sa voix rocailleuse : "Pas touche à ma cons' poulette." .
La demoiselle offensée s'éloigne en s'offusquant et va rejoindre ses allumeuses d'amies.

Assis tous les six au bar, Konan distribue les paras, un chacun au début, c'est la règle. Après avoir exécuté le rituel, nous faisons tous cul-sec de nos cocktails et la soirée peut alors réellement commencer.



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