Fiction: Une Larme de Jinchuuriki

Traduction de "A Jinchuuriki Tears" by Mr . Twain . Abusée par la seule personne en qui elle avait vraiment crue, Naruto s'engage sur le long chemin de la guérison parsemé d'aventures...
Classé: -16D | Général | Mots: 20415 | Comments: 1 | Favs: 4
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Mugu (Masculin), le 26/03/2013
Début très sombre dont l'atmosphère s'allège par la suite, ne vous inquiétez pas.



Chapitre 1: Prologue



~ Prologue ~



~ [X] ~



Ses lèvres la caressèrent...

Il était si gentil. Étrange n'est-ce pas ? Quelqu'un était gentil avec elle ; personne n'avait jamais été gentil avec elle.

Il voulait qu'elle l'embrasse en retour, alors elle l'embrassa en retour...

Elle fit courir sa main entre les fils soyeux de ses cheveux... Elle aimait chaque recoin de sa personne, que cela soit le petit bout émergeant de son être, où chacun de ses muscles dont elle adorait se repaître. Une fois la partie douloureuse terminée pour elle, il adorait tant la câliner ; comme il s'extasiait de goulûment l'embrasser.

Elle savait qu'elle était laide ; car personne n'osait lever le regard sur elle. Les gens l'insultaient, la haïssaient, l'évitaient, et la blessaient indéniablement, inévitablement, indéfiniment...

Il la blessa également lui aussi, toutefois, de manière bien pire, plus subtile, plus cruelle... Mais il était si doux...

Alors, il gémit un nom.

Le nom d'une autre personne.

Il devait y avoir quelque fille chanceuse au dehors qu'il devait sans doute aimer. Il la lui disait à chaque fois qu'il la chevauchait. C'était seulement la troisième fois en deux mois, mais cela lui faisait toujours atrocement mal, et cela restait horriblement douloureux les jours d'après, mais Naruto l'acceptait, comme elle prenait toute l'affection qu'elle pouvait recevoir de lui. Qu'il ne l'aimait pas en fond, elle l'acceptait :

Personne n'aimait un monstre.

Ses cheveux blancs neige lui taquinèrent alors le nez, et elle aurait gloussé si ce n'était pour cette étrangère langue qui s'enfournait à l'intérieur de sa bouche.

Elle n'aimait pas ça. Elle n'aimait pas la partie douloureuse qui suivait non plus.

Tout ce qu'elle voulait en vérité ; c'était que des bras chaleureux l'encerclent. Elle voulait tant qu'il s'endorme à ses côtés pour qu'elle puisse prétendre en avoir autour d'elle... Elle adorait se serrer contre lui lorsqu'il dormait ; car elle se sentait en sécurité auprès de lui. Elle pouvait ainsi le regarder dans les yeux et prétendre, prétendre qu'il était son père, qu'elle avait eu un cauchemar et qu'il était venu pour la réconforter. Elle pouvait rêver également qu'il était son amant, qu'elle était une fille plus âgée, et que cela était plus juste pour elle, sa situation et son état. Elle pouvait s'illusionner qu'il était son meilleur ami, et qu'il était là pour la choyer et la chérir. Elle pouvait ainsi prétendre qu'il n'était pas le monstre qui la hantait toujours à chacun de ses pas... Et qu'il était au dessus d'elle ; encore...

Debout, s'étendant sur elle...

S'était-elle endormie ?

Mizuki lui sourit, un sourire où des dents blanches transparurent malicieusement.

« Eh bien, monstre, n'était-ce pas adorable ? »

Elle ne pouvait se retenir de lui sourire en retour. Elle, qui ne pouvait que le regarder avec admiration.

Le son d'une braguette se fit entendre lorsque Mizuki releva son pantalon. « N'oublie pas le test demain, chapitre treize et quatorze ! », murmura-t-il lui-même embarrassé, regardant loin de la minuscule créature.

Naruto ne faisait juste que le regarder avec de grands yeux.

De très grands yeux bleus.


~ [X] ~



Quelque chose est bizarre avec moi... pensa Naruto vomissant pour la vingtième fois de suite. Que se passe-t-il avec mon corps ?


~ [X] ~



Ino snobait vicieusement la petite blonde marchant vers elle, en dévergondant son corps d'une rude manière qu'elle avait prise de sa mère.

- Salut la Grosse ! la salua-t-elle mélodieusement, encore en train de porter cet hideux gilet orange à ce que je vois !

Je porte ce gilet seulement parce que tu m'as dit de le mettre... Car tu as dit que les grosses devaient justement cacher leur poids...

Naruto tourna la tête en souriant piteusement.

Sakura était là également... Toujours présente aux côtés d'Ino... Elle devait toujours s'incruster dans une discussion qui ne la regardait pas :

« Tu pues le vomis comme d'habitude ! », lui sourit la peste aux cheveux roses bonbons avec mépris.

Naruto baissa la tête. Elle s'assit sur la balançoire ; celle qui était toujours abandonnée puisque personne d'autre ne désirait la toucher après qu'elle l'avait été utilisée par elle. C'était toujours après les cours que ces deux filles venaient la harceler, encore et encore, comme toujours...

« Tu as vraiment besoin de surveiller ce que tu manges, la Grosse ! » rajouta Sakura, « ce n'est pas parce que tu n'as pas de parents que cela signifie que tu peux faire ce que tu veux. »

Naruto traça de petits cercles avec son pied dans la terre.

Ino agita rudement deux doigts devant les yeux sombres de la blonde. « Eh ! Eh ! La Grosse ! Nous étions en train de te causer ! »

Naruto releva la tête.

- Je suis désolée Ino-san, Sakura san, qu'étiez-vous en train de dire ? demanda Naruto avec politesse.

Pourquoi suis-je si calme ? Pourquoi suis-je donc si polie ? Oh... Que je suis fatiguée...Mon gros ventre est comme une sangsue, une sangsue pompant toute mon énergie...

Son ventre formait une large bosse, une très grosse bosse pour une bien si petite créature bien qu'en vérité, il n'était pas si gros... Elle portait toujours sa même veste orange, qui la camouflait avec ses shorts gris lui descendant jusqu'à ses genoux, mêlés à des chaussettes cachant également ses jambes enflées. Les minuscules chaussures qu'elle portait étaient encore plus minuscules en comparaison du reste de son corps. Elle ressemblait à une misérable créature une misérable créature fatiguée de tout. Ses cheveux étaient enchevêtrés, sa face présentait une grimace permanente et seuls ses yeux ressortaient de sa peau désolée ; elle était l'image même de la petite fille zombifiée.

Et alors, sentant sa misère, les deux autres filles qui étaient haïes et qui se faisaient brutaliser par leurs camarades se retournaient vers une cible plus petite et plus facile d'accès pour elles, car elle était la seule qu'elles pouvaient blesser au travers de leurs piètres insultes.

Et Naruto supportait la douleur... cette blessure... ainsi que toute la haine qu'elle emmagasinait dans une place secrète de son cœur, une place qu'elle montrait seulement à Mizuki ; car elle montrait sa peine qu'à une seule personne... et c'était celle qui la saisissait dans ses bras et qui la consolait en la laissant pleurer sur son épaule, qui la pardonnait, enfin, à elle...

Pardonner et encore pardonner...

Finalement, elle réalisa qu'elle ne pouvait plus marcher ; elle se roula en boule du mieux qu'elle le pouvait, pour supporter ce ballon gonflé qu'était son ventre, qui devenait presque aussi gros qu'elle ne l'était elle-même... elle qui pleurait silencieusement sur un coussin, rêvant de cauchemars d'un monstre sortant de son estomac et la finissant.


~ [X] ~



Mizuki la nourrissait.

Mizuki lui apportait de l'eau.

Mizuki lui pardonnait.


~ [X] ~



Et enfin, la douleur commença.

En premier lieu, ce n'était rien d'autre qu'une secousse la réveillant cahotée. Silencieusement, elle priait pour que le monstre de son estomac ne la tuerait alors qu'elle retombait dans un sommeil épuisé.

Alors... les secousses reprirent. Avec plus d'ardeur et d'insistance, causant l'enfant émancipé crier une poignante angoisse, mais les secousses se terminèrent assez vite, et ne reviendraient la déranger que pour un autre instant.

Le premier signe de cette terrifiante souffrance fut l'éclaboussure entre ses jambes. Elle n'était pas encore soulagée de pouvoir marcher toute seule, et Mizuki normalement nettoyait son bazar après elle en l'aidant à se relever, et en la jetant dans une baignoire remplie d'eau froide. Mizuki lui pardonnerait toujours pour ensuite lui faire la grimace, lui disant ô combien elle était hideuse et repoussante autant qu'elle l'était et qu'elle se demandait même comment il pouvait la supporter. Mais c'était une évidence, lui assurait-il, qu'il devait être certain que cela devait être fait, et que son putain de chakra ne lui laisserait tuer la créature.

Ainsi, Naruto devint négligente à propos de cette répulsive éclaboussure, jusqu'à qu'une sorte d'alarme lui signale dans sa tête qu'il était temps... et que cela arrivait...

Et surtout qu'elle n'était pas prête.

C'était horrible ; elle poussa un hurlement si fort que celui-ci l'étourdit. Son agonie était au-dessus de tout ce qu'elle n'avait jamais ressenti :

C'était un monstre ; une créature qui se collait à elle, et qu'importait le nombre de fois qu'elle frappait son estomac, hurlait, celle-ci refusait de s'en aller ; refusait de la laisser, tout en revenant toujours à la charge.

Infamie, horreur, agonie.

Naruto cria douleur cette nuit. Cri, qu'elle alimenta durant des jours, des nuits, des semaines même.

C'était inflexible et impitoyable.

Tant qu'au final, elle céda.

Elle trouva un bout de verre pointu par terre, puis tenta de s'ouvrir là où son monstre intérieur tentait de s'échapper en lui écrasant ses vertèbres avec une chose qu'elle trouva incroyable dure.

Alors, enfin, la souffrance absolue allait bientôt cesser.

Naruto s'évanouit, flasque, épuisée, mais quelque chose à l'intérieur d'elle lui soufflait de ne pas s'endormir. Quelque chose à l'intérieur d'elle lui ordonnait de regarder.

Elle entendit quelque chose crier.

Elle baissa son regard sur la chose la plus immonde qu'elle n'avait jamais vue.

Mais en dépit de ça, pour quelques raisons que ce soient, étrangement... Naruto l'aimait.

Et c'est dans cette euthanasiante félicité qu'elle sombra dans l'inconscience.

Mizuki se trouva là lorsqu'elle se réveilla :

- Chut. Ne dit rien, retourne à l'école et oublie tout.

- Où ? Quoi ? croassa Naruto.

« Fini... » soupira Mizuki, « fini pour de bon. Terminé. »

Sa voix avait un aspect définitif. Une sorte d'immense poids semblait se soulever de Naruto pour atterrir sur l'épaule de l'homme qui lui sourit apaisé.

Le corps de Naruto commença alors à trembler intensivement. Un tremblement terrible qui lui ceignait le cœur de folie, faisant ses yeux s'écarquiller d'horreur :

- Non, non, non, non ! cria-telle désespérément. Je veux-

- Nous n'obtenons pas toujours ce qu'on veut, n'est-ce pas ? lui coupa Mizuki, moi qui espérais une fille facile, au lieu de ça, j'ai une affaire de neuf mois avec une fille qui était supposée être trop jeune.

Naruto cligna des yeux avec confusion avant de répéter inlassablement des « Je veux ! » en tendant les bras, puis s'arrêta lorsqu'elle remarqua que Mizuki demeurait stoïque à son égard.

« Mien ! », rajouta-t-elle embarrassée d'une voix tragiquement fébrile et sa gorge lui brûlait si intensément que ce fut la seule chose qu'elle arriva à dire.

Mizuki se mordit les lèvres pensivement en la fixant. « Bien... », répondit-il finalement discrètement... « Mais tu ne diras à personne ce que tu as ici, ou que cela a même un rapport avec moi ou sinon... »

Il la regarda durement.

« Je vous tue, toi et lui. Compris ?! »

Me tuer ? « Oui... » Pourquoi agit-il si étrangement ?

Mizuki se leva puis se dirigea vers la sortie.

Naruto sourit au paquet bleu qu'elle portait dans ses bras.

- Merci...

Mizuki lui sourit amèrement en retour puis battit des cils apparemment surpris, voir touché.

- Hum.. Ouais... Bien... murmura-t-il, en regardant loin d'elle - de honte ?

Naruto adressa un sourire éblouissant à la créature. Des cheveux blanc-neige teignaient sa légère face bronzée où de petits yeux bleus se perçaient, ainsi qu'un minuscule braillement s'en échappait, révélant de parfaites dents blanches.

« Tu sais que tu es une merveilleuse petite chose, » souffla la petite blonde.

Il y eût un bruit sournois, et les yeux de la fille se connectèrent soudainement avec de furieuses pupilles brunes.

« Toi... », grogna Mizuki dangereusement en lui saisissant sèchement le poignet, « ne le dis à personne, ou je tuerai cette merveilleuse petite chose dans tes bras, saisis ? »

La petite fille acquiesça.

Et Mizuki lui daigna un rictus, tirant sur son shirt d'une seule main, où avec l'autre, il saisit l'un des seins de Naruto assez développés pour son âge bien que tout de même petits.

« Crois-tu vraiment que tu seras capable d'allaiter cette chose seulement avec ça ? »

Elle se pinça les lèvres pour se prévenir d'extérioriser sa peine comme Mizuki rit aux éclats en la laissant partir.

Il était trop fort pour elle, et il l'avait pleinement sous sa coupe. Il se délectait de détenir un tel sentiment de puissance sur elle ; « Toi, sale gosse ! », murmura-t-il sinistrement, « tu risques d'avoir des difficultés avec cette créature, d'autant plus que personne ne t'aidera ! »

Naruto acquiesça faiblement. Elle devait tout accepter ; si ce n'était ne serait-ce que pour avoir l'acceptation d'un homme qui autrefois avait été gentil avec elle.


~ [X] ~



Elle voyait Mizuki à l'académie. Elle tentait de lui sourire, de lui parler, mais toujours, il l'ignorait. La seule reconnaissance qu'elle recevait était les petites enveloppes contenant une poignée de yen, et qu'elle trouvait dans son sac de temps à autre.

La bouche de la sangsue en dessous de son shirt l'atteignit tout d'un coup, puis suça.

- Tu prends trop, murmura Naruto à la chose en lui souriant tout de même, malgré tout.

En dépit qu'elle mangeait autant qu'elle le pouvait, elle était toujours fatiguée, surtout tôt dans la matinée, où la terreur de ne savoir que faire lorsque la sangsue braillait la saisissait, et lui faisait ressentir un constant besoin de s'en occuper.

« J'arrive ! », hurla Naruto en courant de la chambre où elle avait prélevé la créature gémissante, « Ne puis-je pas te laisser pour partir à l'école ? », se demanda-t-elle en colère lorsqu'elle réalisa qu'elle devait encore nettoyer les draps. Il doit certainement avoir un plus simple moyen de le faire...


~ [X] ~



Naruto courra vers une femme qui portait une créature ressemblant exactement sa sangsue.

« Excusez-moi madame... »

La femme se retourna vers elle comme elle avait entendu sa faible complainte, et celle-ci fut surprise de trouver une adorable petite fille blonde pour la roucouler doucement :

« Oui, très chère ? »

Naruto blanchit légèrement à l'étrange surnom que lui avait attribué la femme pour elle, mais elle choisit de l'ignorer au final.

- Je me demandais ce que c'était, requit-elle en pointant la sangsue que la femme portait.

La femme eût un rire perlé.

- Ceci, jeune fille, est mon bébé.

Bébé ? La sangsue était un bébé ?

- Et comment obtenez-vous en un, madame ? questionna poliment Naruto.

La femme rougit.

- Eh bien... répondit-elle embarrassée, c'est une question pour ton papa et ta maman petite. Où sont-ils d'ailleurs ?

La femme regarda aux alentours gênée, réalisant que personne ne venait réquisitionner l'enfant.

- Alors, comment faites-vous pour vous en occuper ?

La femme hocha la tête dépitée à la jeune fille.

- Tu n'as pas à t'en inquiéter avant un bon moment. Va plutôt voir ta maman, ma mignonne... rétorqua-t-elle en s'en allant au loin.

Pourquoi aurais-je à m'en inquiéter plus tard ? J'ai besoin d'aide pour la sangsue tout de suite !

Naruto se permit de verser des larmes d'injustices, mais elle les nettoya aussitôt qu'elles avaient été versées.


~ [X] ~



Elle leva un doigt autoritaire.

« Retourne dans ta barquette, sangsue ! » commanda-t-elle, en luttant contre la volonté d'un modéré enfant en pleine santé qui apprenait marcher et qui était désespéré de prouver ses talents à sa mère, malgré le fait qu'elle lui dise constamment non de la tête.

Elle tenta de le ramasser et de le remettre dans la boite qui résidait à côté de son lit. Cette boite était remplie de couvertures blanches, où un seul et unique jouet fait maison qui semblait plus être une chaussette incrustée dans une autre qu'autre chose s'en distinguait.

- Espèce de singe ! gronda Naruto au bambin qui l'escaladait tout en tentant de lui donner un gros bisou baveux sur sa joue marquée.

- Ma ! piailla l'enfant avec tant d'enthousiasme qu'elle fut obligé de lui répondre.

- Oh superbe ! Maintenant, tu as appris à parler !

Elle sentit malgré ce un magnifique sentiment l'étreindre à ce moment, toutefois, avant qu'elle ne réalise que son propre bébé avait déjà recommencé à piailler...

Elle soupira alors :

« Tu n'es pas prêt de la fermer de si tôt, c'est moi qui te le dit... »

- Ma ! Ma ! Ma ! rétorqua avec verve le bambin.

Naruto planta un gros bisou sur le front de l'enfançon alors qu'elle se préparait à le remettre dans sa boite avec l'habilité tirée tout droit de l'Académie.


~ [X] ~



Pour la douzième fois d'affilé, Naruto se trouva elle-même à toiser un gros F rouge sur son test.

Pour la troisième fois de suite, elle tenta de l'oublier aussitôt en cachant la feuille venant d'être remise.

Le voyant, Ino s'assit à côté d'elle en poussant un gloussement :

- Ha ! pesta Ino en couvrant son propre B, on dirait que la grosse Vache a raté un autre test !

Naruto lui sourit affablement.

- Je suis spéciale je présume, lui répondit-elle avec désinvolture, permettant un moindre trait de s'affranchir sur ses lèvres.

Comme tous les jours, les élèves commençaient un très stupide jeu innommé, auquel néanmoins tout le monde jouait. Le jeu était le concours de celui ou celle qui obtenait tel ou tel score, ce qui bien sûr ne semblait suivre aucune logique, considéra Naruto, qui avait sagement appris à laisser filer combien elle obtenait à ses devoirs, ainsi que quelques autres qui luttaient ardemment pour avoir une bonne note, mettant en relief de même qu'elle leur souffrance et leur inaptitude.

Sakura, quant à elle s'écria, comme d'habitude de façon tapageuse :

- Cent ! J'ai eu un cent !

- Eh bien, mêmes les moches ont leur jours, n'est-ce pas Sakura ? annonça Naruto férocement.

Quelques personnes rigolèrent mais les membres régulières du Sasuke Fan Club regardèrent Naruto avec détestation, ainsi que quelques autres filles que la blonde ne connaissait pas s'empressèrent aussitôt de chahuter que Naruto était la plus stupide fille du monde puisque Sasuke avait eu aussi un cent et que Naruto n'était qu'une grosse Vache aux gros seins, trop bête de toute façon pour être aussi intelligente que le dernier Uchiwa.

Naruto rougit mais réussit à rétorquer fièrement :

- Marrant... Et moi qui pensais que les filles qui filtraient avec des bâtards, ne récoltaient au final que des bâtards, et que personne ne pensait au final qu'elles étaient si intelligentes que ça.

Crack !

Les yeux bleus de Naruto s'écarquillèrent momentanément lorsqu'elle sentit une vive douleur lui ceindre la face. Levant la tête, elle vit Ino munie d'un sourire méprisant et d'une main levée dans sa direction.

Ino l'avait giflé comme elle avait traité Sasuke de bâtard.

Ino lui tira la langue.

Naruto se leva promptement, poings serrés, prête pour un combat, mais Ino recula rapidement, sachant que Naruto en colère combattait salement. Naruto se calma avec un incroyable self-control tant qu'elle se rasseyait sur sa chaise.

Elle avait été prévenue qu'au prochain combat qu'elle engageait, elle serait suspendue... et cela amoindrirait ses chances d'être diplômée. Ino venait d'une famille riche dont les parents étaient préparés à s'assurer que Naruto n'obtiendrait son diplôme s'il arrivait qu'elle ne touche ne serait-ce qu'à un ongle de leur fille.

Et comme Naruto n'avait personne pour prendre sa défense, elle ravala la dernière once de fierté qu'elle détenait encore, puis se rassit définitivement, s'offrant d'elle-même librement aux insultes provenant des huit femelles sur dix de la classe.

Mais elle devait digérer ce problème.

Avoir un diplôme et devenir ninja était la seule façon qu'elle avait de gagner assez d'argent pour prendre soin de sa petite sangsue. Elle devait obtenir ce diplôme pour qu'elle puisse un jour envoyer son fils à l'Académie où il réussirait bien mieux qu'elle ne le ferait jamais, comme Mizuki qui était un magnifique Chuunin et qui était le père de la sangsue. Elle apprendrait donc à vivre avec des idiots si cela lui permettrait de rendre les choses meilleures, mais...

Toutefois...

Bien plus tard...


~ [X] ~



Elle ne pouvait acheter la nourriture de bébé lorsque la sangsue en demandait. Si elle essayait, les commis la regarderaient amusés et pire, s'ils étaient d'une génération au dessus, ils essaieraient simplement de passer la nourriture de bébé au travers d'un scanner pour lui refuser au final de la lui donner en la faisant payer cher de sa folie.

Donc...

Si elle voulait acheter de la nourriture pour bébé en forme de carotte elle achetait des carottes et du lait ensemble qu'elle broyait à la maison.

Si elle voulait des pois pour bébé elle prenait des pois et du lait qu'elle broyait ensemble à la maison.

Elle avait quatre jarres dans son cabinet où chacune avait un nom associé, comme « Carottes » « Pois » « Haricots Verts » et « Patates ». Elle n'était pas sûre si les patates étaient en fait une sorte de nourriture pour bébé, mais elles étaient incroyablement faciles à concasser.

Les ramens et le riz étaient les choses les moins chères au dehors, et elle était absolument satisfaite du fait qu'elle adorait les ramens.

Si elle n'aimait pas la nourriture pas chère, cela aurait causé beaucoup de souffrances inutiles de toute façon.


~ [X] ~



Elle faillit à son test d'admission.

Elle faillit à son fils.

Elle faillit à Mizuki.

Elle faillit au Hokage.

Elle faillit à elle-même.

Elle faillit à Iruka.

Elle faillit à tout le monde, mais d'autant plus grave que les autres élèves de l'académie avaient fait des paris qu'elle échouerait et qu'ils en gagnaient désormais le tribut.

Elle faillit indéniablement à Hinata, la seule qui avait pariée pour elle alors que tous les autres avaient misé l'intégralité de leur argent contre elle. Et elle avait échoué, et maintenant, Hinata devait rembourser de l'argent à une bande de joyeuses créatures déjà faites ninjas et qui étaient payés pour leur clairvoyance d'avoir prévu l'échec de l'idiote de la classe.


~ [X] ~



Elle était si fatiguée...


~ [X] ~



Mizuki marcha jusqu'à elle sur la balançoire et le cœur de Naruto rebondit d'espoir qu'elle ne montrait pas sur son visage. Elle ne le ressentait pas car c'était lui.

-Tu sais, je trouve que Iruka-san a été bien cruel, mais il y a un autre moyen de passer, un autre test de passage... lui affirma-t-il avec un rictus.

Et comme une folle, elle le crut.


~ [X] ~



Mizuki était faux ! Il avait tort ! Comment pouvait-il être juste ?! Comment pouvait-elle être un monstre ?!


~ [X] ~



Il tenta de la tuer.


~ [X] ~



Iruka la sauvait ?


~ [X] ~



QU'EST-CE QUE JE SUIS AU JUSTE ?!


~ [X] ~



Ikura lui sourit calmement malgré tous ses bandages :

« Tu comprends tout maintenant ? »

Naruto lui sourit en retour malgré les récents événements avec clarté :

« Oui, je suis... une Jinchuuriki, le vassal d'un monstre, pas le monstre lui-même »

L'homme lui froissa finalement les cheveux, joueur.

- Exact, c'est ça !

Avec une plaisante complainte, Naruto acheva son dixième et dernier bol à Ichiraku.

- C'était délicieux ! soupira-t-elle repue.

- Fait attention à surveiller ton poids ! Je me rappelle encore d'il y a pas si longtemps en arrière à l'académie...

Naruto gloussa :

- Je ne vais certainement pas devenir grosse comme ça, encore, Iruka ! Jamais ! lui assura-t-elle avec un immense sourire.

Une étincelle brilla alors soudainement dans ses yeux comme si elle venait de réaliser quelque chose.

« Eh Irukua sensei ! Mizuki est parti hein ? Il ne reviendra jamais ? »

Iruka acquiesça, fronçant légèrement les sourcils à la manière familière avec laquelle Naruto se référait au traître aux cheveux blancs. Il la vit s'écrier joyeusement :

« J'ai quelque chose de merveilleux à te montrer, alors ! »

Mais la vit rajouter également moins enthousiaste :

« Je n'étais jamais capable de te le montrer avant comme Mizuki m'avait dit qu'il nous aurait tués, "ça" et moi si jamais je l'avais fait »

Le ton final de la phrase finit sur un murmure. Une sonnette d'alarme retentit immédiatement dans la tête de Iruka et il jeta une invraisemblable quantité d'argent liquide sur le comptoir avant qu'il ne se penche soudainement vers Naruto en la fixant intensément :

- Mizuki a dit qu'il te tuerait ? l'interrogea-t-il d'une voix tremblante.

Naruto acquiesça avec exubérance :

- Et je ne l'ai jamais montré ou n'en ai parlé à personne avant ! Mais je peux te le montrer maintenant puisqu'il est parti et que je suis désormais une ninja à part entière !

Elle prit la main de Iruka en l'emmenant avec elle, au grand malheur du chuunin qui récupérait encore de ses blessures.

Naturellement, elle fit une halte abrupte en face de la porte de son appartement et Iruka faillit se ramasser contre le mur en raison du soudain arrêt. Naruto déposa un doigt sur ses souriantes lèvres, en demandant à Iruka de demeurer discret. Pour l'amuser, Iruka plaça à son tour un doigt sur sa bouche, signifiant qu'il comprenait tandis que ses yeux brillaient par leur gaieté et sa propre curiosité.

Naruto inséra la clé dans la serrure et s'infiltra dans l'appartement avec un maximum de soin alors que Iruka la suivait toujours de près.

Il fut surpris de l'état du logis. À première vue, il semblait être dans un désordre complet jusqu'à ce qu'il en réalisa le but caché ; les couvertures et les coussins étaient entreposés sur le sol pour se matérialiser en une sorte de tapis, une nappe épaisse mais tombant en lambeaux ceignait la table et tous les objets pointus ou dangereux étaient positionnés le plus haut possible, et de même, tous les appareils ménagers étaient impeccablement rangés dans un même coin en vérité.

Il sourit encore à la jeune fille avec fierté en lui froissant affectueusement les cheveux alors que de son côté Naruto prétendait de ne pas aimer sa gestuelle en ronchonnant. Iruka, toujours souriant espiègle, regarda autour de lui avec curiosité.

- Alors, quelle est cette 'merveilleuse chose' que tu voulais me montrer ?

- Elle est dans la caisse dans la chambre, je ne la laisse jamais sortir dehors à moins que je sois là, et j'ai même placardé des barricades anti-singe, rétorqua Naruto en franchissant la pièce menant à sa chambre.

Iruka lui questionna silencieusement.

- Tu as un singe comme animal de compagnie ?

Naruto le fixa confuse.

- Non. Pourquoi aurais-je donc un singe ?

Iruka hocha la tête pour dissiper la question. Il s'étira un peu, grimaçant à son douloureux dos mais un sourire inquisiteur retourna aussitôt sur ses lèvres.

- Alors, où est cette merveilleuse chose ?

- Là ! Naruto ouvrit la porte de sa chambre et Iruka la suivit encore à l'intérieur. La chambre était encore plus remplie que le salon tant qu'elle débordait en draps et en coussins de partout. Exceptés certains habits qui avaient été jetés sur le haut d'une commode, il n'y avait seulement que deux piles de vêtements, un petit lit, et un assez large carton empaqueté dans du linge blanc. En outre, il semblait également y avoir une balle de jeu qui avait été apparemment emportée de l'Académie ainsi qu'un shuriken en caoutchouc.

Sur le lit, cependant, se convergeait toute l'attention de Iruka :

Un minuscule petit garçon portant un survêtement d'un gris terne était endormi au milieu du divan, s'enroulant autour d'un coussin. Il avait des cheveux d'un blanc crayeux, mêlé à du blond clairsemé. Il s'agrippait à un jouet qui semblait être une chaussette sur lequel on avait dessiné un visage souriant avec une autre chaussette enfouie à l'intérieur de l'autre. Le petit garçon bavait allègrement sur le lit et constituait l'image absolue de l'adorable enfançon.

- C'est ma sangsue, murmura Naruto devant le chuunin ébahi.

- Naruto, c'est un enfant ! chuchota d'effroi Iruka tant qu'il n'arriva à arrêter le tremblement de ses mains.

Le petit garçon aux cheveux de neige ocre, s'étira légèrement au bruit de leur voix, mais il agita seulement sa main avec légèreté, comme pour enlever une mouche volante qui lui aurait bourdonnée à l'oreille.

- N'est-il pas merveilleux ? témoigna Naruto en levant ses yeux vers son tuteur figé, c'est le mien Irukai-sensei !

Ledit Iruki prit une profonde inspiration :

« Où l'as-tu trouvé ? »

La jeune fille fronça les sourcils :

« De quoi tu parles ? »

Iruka clarifia en déglutissant :

- D'où tu sors cet enfant ?

Naruto prit un moment pour comprendre sa formulation, mais visualisa enfin ce qu'il voulait dire, même si elle prit le sens de sa phrase dans une voie totalement à côté.

- Je l'ai eu de Miruki-sensei ! C'est le mien et celui de Mizuki, souffla-t-elle en dévoilant ses grandes diaphanes pupilles, bien trop embarrassée pour utiliser des mots crus tels que «sexe» ou «viol» , comme depuis longtemps déjà, elle avait réalisé ce que Mizuki lui avait en réalité fait mais Iruka comprit pour sa part ce qui s'était vraiment déroulé.

Iruka ferma les yeux pour n'intimer qu'un « bien ». Il rouvrit ses yeux en les convergeant sérieusement vers la jeune fille blonde. Ses mains ne tressautaient plus mais sa mâchoire demeura serrée alors qu'il disait ces mots :

- Naruto... Tu aurais dut le dire à quelqu'un... À n'importe qui...

Il vit son visage frustré, et en craignit une crise.

- Mais Mizuki m'avait dit qu'il nous tuerait tous les deux si j'avais prononcé ne serait-ce qu'un mot à son sujet ! protesta-t-elle vigoureusement tant qu'ils tournèrent tous deux leur tête, inquiétés d'avoir réveillé le bébé, mais il se rendirent compte qu'il était toujours profondément endormi.

Le chuunin soupira alors lourdement, et passa sa main à travers sa manne brune pour se calmer :

- Et... Mizuki s'en est-il occupé ? demanda-t-il en tentant de se concentrer sur le problème.

- J'ai pris soin de lui Iruka, pas Mizuki-sensei. Mizuki en est peut-être le père, mais il est une affreuse personne ! s'écria vivement Naruto.

Iruka lui lança un feint sourire en acquiesçant.

- Oui, Mizuki est une personne affreuse. Alors il en est finalement le père... Et pourquoi t-a-t-il demandé de prendre soin de l'enfant ? Était-il effrayé car il allait être marié... Ou...

Il laissa sa question en suspens.

- Je lui ai demandé Iruka, car Mizuki voulait juste l'oublier. Mais je ne pouvais pas. J'aime cette singe-sangsue... bébé... rajouta Naruto après un moment en hésitant sur la formulation... chose... finit-elle lamentablement ne sachant exactement comme appeler son fils.

Iruka la fixa un moment.

- Mais pourquoi en prendrais-tu soin Naruto ? Pourquoi ferais-tu ça ? Pourquoi t'es-tu incombée d'une telle responsabilité malgré tous les problèmes que tu avais déjà à l'Académie ?! Pourquoi as-tu presque sacrifié ta vie, ta vie de ninja, et ton avenir pour un enfant qui n'est que le fruit d'un...

Iruka se figea un moment avant de prononcer le terrible mot et hocha la tête avec incompréhension puis la regarda sévèrement en la fustigeant alors :

« Tu n'es qu'une orpheline Naruto ! Avec seulement l'allocation dédiée à une orpheline de Konoha ! Comment as-tu donc pu penser que tu serais capable de l'élever seule ! »

Au moment où il allait rajouter qu'elle aurait pu le laisser à l'académie, elle lui cria dessus en levant ses poings :

« Nous avons été parfaitement bien en notre seule compagnie Iruka ! Pendant tout ce temps où personne n'a osé m'accorder ne serait-ce qu'un regard ! lui rétorqua-t-elle rancunière en levant des yeux rageurs vers lui. Même toi ! Personne ! Je dis bien personne n'a daigné même faire attention à moi pendant ces douze années de solitude que j'ai vécues ! Et tu veux que je lui fasse subir un tel sort !? Et tu veux peut-être qu'il vive comme moi j'ai vécu !? Je l'interdis ! Ou du moins, je l'interdirai tant que j'aurai un souffle de vie »

Elle saisit violemment la main de Iruka, immobilisée devant un tel éclat de sa part, puis elle lui montra alors du doigt :

- Regarde le Iruka ! Il est en pleine forme ! Il est sain, heureux, vigoureux !

Elle lui dévoila alors un sourire radieux en regardant celui qu'elle montrait puis rajouta : « il peut même prononcer plein de mots maintenant ! »

Iruka la fixa durant un long moment sans rien dire, jusqu'à ce qu'il entende l'enfant sur le lit prononcer un « Ma ? » retentissant. Il baissa les yeux vers lui pour y contempler de grands yeux bleus familiers.

- C'est Iruka, prononça Naruto à côté.

Iruka se retourna vers elle.

- Un ami...rajouta-elle.

Elle souriait toujours avec ferveur tandis que le Chuunin continuait de la regarder. Il rebaissa ses yeux lorsqu'il entendit l'enfant bailler et piailler un «sawut ». Malgré lui, et malgré ce qu'il représentait, Iruka ne put que répondre en fermant les yeux:

« Salut... »

« Peux fouer vec mua ? », demanda le petit garçon avec espoir. « Foue beaucoup ! Ballon ! Et Chaussette-san ! », s'exclama-t-il en levant son « jouet » d'une petite main.

Iruka le contempla un long instant...

- Comment t'appelles-tu ?

L'enfant cligna des yeux en ouvrant grandement la bouche.

Iruka se retourna interrogateur vers Naruto, qui rougit furieusement :

- Étais-je supposée lui donner un nom ?

Iruka poussa un long soupir et bifurqua son regard plusieurs fois entre la blonde et l'enfant blond-neige.

Il questionna silencieusement :

« Naruto ? »

Naruto lui répondit avec de grands yeux bleus remplis d'attente.

« Oui ? »

- Si cet enfant est bien l'enfant de sa mère...déglutit-il devant Naruto qui le fixait toujours aussi intensément : « Quand l'as-tu eu ? » demanda-t-il de but en blanc.

Ils se fixèrent un moment, et Naruto ferma finalement les yeux au bout d'un temps si long qu'il parut durer une éternité :

- Trois ans... murmura-t-elle devant Iruka transi d'effroi. Elle rouvrit des yeux d'un bleu polaire face à lui, des yeux qui ne recelaient nulle merci, ni pour la vie qu'elle avait vécu, ni envers les personnes qui avait permis qu'elle aie vécu jusque là une telle vie.

Elle rajouta avec une voix terriblement sombre :

« Et ce... lorsque j'avais dix ans, le douze Décembre. »

Elle se tut et Iruka la regarda peinée, la gorge serrée... Il demanda maladroitement encore une fois.

« En es-tu certaine ? »

Elle étrécit ses yeux de colère et rétorqua âprement :

« Certaine d'avoir donné naissance ? »

Sa voix était pleine de mépris et de hargne, une hargne qu'elle avait retenue pendant des années et des années, et qu'elle délivrait enfin sur l'homme qui l'avait tout juste sauvé dans la nuit qu'ils avaient partagée.

« Ma ? » bredouilla l'enfant au ton dur que prenait sa mère, observant cet échange de ses grands yeux bleus où reluisait l'innocence ; la pureté.

Toute la colère, ainsi que toute la haine disparut du visage de Naruto pour ne laisser place qu'à un doux sourire. Elle prit délicatement son enfant dans ses bras protecteurs, le faisant pousser ainsi un piaillement de joie. Elle toisait toujours Iruka-sensei avec la fierté propre à celle d'une mère qui portait sa plus belle réalisation.

Elle annonça alors :

- Je le nommerai Saru, au nom du seul homme qui m'a aidé dans ma vie.

Perdu dans tout ce bazar, le nouveau baptisé Saru tenta encore s'insérer son pouce dans sa bouche que Naruto enleva encore une fois distraitement. Il remit son pouce dans sa bouche et Naruto le ré-enleva avec plus d'intentionnalité. Ils se regardèrent un moment ainsi et Iruka ne comprit le bref échange qu'ils partagèrent :

- Il est toujours comme ça...

Celui-ci se retourna vers Iruka en lui retournant de grands bras chaleureux.

- Je t'aiveux !

Naruto eût un sourire amer.

- Et il dit ça à tout le monde, et à toute chose, puisque c'est la première phrase qu'il a apprise.

Naruto releva son regard vers Iruka qui était encore confus de la situation. Il était en train d'hésiter entre prendre ce garçon dans ses bras et refuser son étreinte car Iruka pensait que tendre les mains vers lui était comme tendre les mains vers l'abominable traître du village, l'homme ambitieux, l'homme immonde qui avait violé une innocente enfant démunie. Un lâche. Un salopard même.

Et ce... Jusqu'à ce que Saru lui envoie son sourire le plus resplendissant et que Iruka lui sourit en retour. Il lui rappelait alors momentanément ce qu'avait été auparavant son partenaire, son camarade, son ami, et il se remémora également la provenance de cet enfant qui était le fruit d'un crime.

Iruka hocha la tête.

Non, personne n'était jamais responsable de sa nature. Iruka le savait, comme il savait que Naruto le savait, et qu'il savait également que cela avait été le sort qu'ils avaient tous deux partagé en tant qu'ex-parias du fait de leurs origines. Comment pouvait-il haïr un être qui n'avait commis aucun méfait, qui n'avait jusque là même pas vécu ?

Iruka ne pouvait alors que tendre les bras vers l'enfant que Naruto lui confia enfin. Il ressentit finalement alors une étrange sensation comme il en avait naguère ressenti, un sentiment d'accomplissement pour avoir effectué son devoir ; celui de perpétuer une descendance et un avenir, un futur pour les racines dégringolantes du verdoyant village de la Feuille.

Naruto lui demanda alors :

- L'aimes-tu ?

Il cligna des yeux surpris par l'absurdité d'une telle question :

- Oui, bien sûr que je l'aime, puisqu'il provient de toi, rajouta-t-il en redonnant l'enfant à sa mère.

- M'en voudrais-tu si je le disais au Hokage ? demanda d'une douce voix Iruka en la regardant avec un sourire mi-figue, mi-raisin, je veux dire, pour tout... pour lui... et pour son nom...

Naruto hocha la tête :

- Non...

Elle ferma les yeux :

- Une chose juste...

Lorsqu'elle les rouvrit, ceux-ci s'embrasèrent d'une vive langueur rougeâtre :

- Ne le dis ni à Ino-pig, ni à Sakura-truite, ni à tous ces sales gosses de l'académie s'étant gaussés de mon échec à l'examen. Je ne veux pas qu'ils sachent, eux qui m'appelaient la Grosse Vache, eux qui se sont moqués de moi pendant ma grossesse et mon malheur, eux qui ont osé se foutre de moi alors que je peinais à survivre tandis qu'eux baignaient dans l'oisiveté de leurs clans et de leurs riches familles.

Ses larmes se tarirent avant même de s'écouler et Iruka la contemplait toujours figé et estomaqué d'une telle dureté auprès de la nouvelle génération qui semblait en l'absence d'atroces guerres présentait des vices que ne portaient avant les ninjas de Konoha. Seule Naruto avait conservé cette dignité propre aux anciens guerriers, et dans tout son bagage académique, Iruka s'en rendait compte désormais, seule elle avait conservé la vigueur propre au shinobi.

Mais ceci n'empêcha pas Iruka d'être étonné de la fermeté qu'allait prendre Naruto entre ses incisives finement limées.

- Ni même à Sasuke.



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