Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Les sales majestés.

Ne venez pas lire cette fiction, elle ne vous plaira pas. Je suis sûre que vous ne la comprendrez pas c'est trop compliqué pour vous.
Classé: -12D | Spoil | Général / Drame / Romance | Mots: 10717 | Comments: 4 | Favs: 4
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Datura (Féminin), le 26/07/2013
Je vous déteste tous ! :)



Chapitre 3: Y'a pas d'Amour. (edit)




Je passe la porte et les trouve dans le salon. Il y avait une bonne dizaine de personnes installées en cercle discutant les uns avec les autres et rigolant. Cette pièce était tapissée de tapis et vieilles moquettes sur lesquelles étaient disposées des banquettes des vieux matelas et des coussins. Il ne fallait pas être allergique à la poussière. C'était également la pièce la mieux isolées de cette baraque délabrée et tous passaient leur temps là en hiver, réunis. Une des seules pièces qui ne servent pas de chambre qui comportait encore une porte. Elle était restée ouverte aujourd'hui, on n'était qu'en novembre.

Je toque à la porte passant la tête dans l'encadrement pour me faire remarquer. Les regards se portent sur moi et des sourires fleurissent sur les visages par-ci pas là.

La bande était au complet. Il y avait Kiba, Shikamaru, Lee, Chôji, Gaara, Kankurô, et des gens que je ne connaissais peu ou prou. Notamment des filles. Une blonde aux cheveux hérissés de couettes : Temari, la soeur de Kankurô et Gaara apparemment. Une brunette à frange qui était aussi là à mon anniversaire et que Kiba et moi on avait pas mal faite chier car on était fin rond ; Shikamaru était venu la défendre, s'interposant et nous disant qu'on était lourd. Une fille aux yeux noirs perçant que j'avais vu échanger des propos activement avec Shikamaru et soutenue par sa copine décolorée et teinte en rouge vif qui était particulièrement caustique elle aussi. Un mec brun les cheveux en pétard, avec la gueule un peu cassée. Un mec couvert de pansements qui semblait s'être faite tabassé y'a peu. Un type énorme, rasé mais laissant trois crête sur sa tête... et le dernier avait les cheveux blancs bleutés et vraiment une sale gueule. Je saluais l'assemblée collectivement et les gratifiait d'un : « Oï » tout à fait amical et enjoué. Ils n'avaient pas besoin de savoir que j'étais d'humeur suicidaire juste avant de venir ici.

Je m'invitais dans ce cocon sans demander mon reste. Je venais prendre place entre Gaara et Kiba ; qui lui-même se trouvait entre Temari et Gaara. J'aidais Kiba à coller Temari, sur qui il avait des vues, comme si de rien n'était tel un parfait malotru.
Temari était une chanteuse parolière aux idées féministes avant-gardistes, en plus d'être une femme de caractère capable de mettre à mal un homme. Elle l'avait séduit brutalement en le traitant comme du poisson pourri... J'avais peine à le comprendre, soit, elle n'était pas laide, mais loin d'être un sex symbol. D'ailleurs, elle se revendiquait et s'assumait tout le contraire de : "fille sexy". C'est probablement ce qui faisait son charme, mais ce n'était pas mon genre de femme.

Il y avait tout un tas de canettes au centre de la pièce et en fond sonore de la musique aux guitares saturées, voix aux accents contestataires et basses ronflantes, en sourdine. Comme d'habitude. Je trouvais toujours ce lieu accueillant et réconfortant, même à moitié rempli de gens dont je ne connaissais rien.

Les discussions reprennent peu à peu entre les gens et les rires fusent. Je raconte à Kiba, qui me questionne sur ma venue et mon état, ma mésaventure..

« .... Oui mais y'a cette petite caissière,
Qui est sympa avec ses yeux verts.
Même si cette salope me préfère,
Ce gros con de patron pervers. »

« - Des filles y'en a partout. Ne te laisses pas abattre mon frère. »

La brune aux yeux noirs et la rouquine aux yeux noisettes, qui l'ont entendu malgré qu'elles soient presque à l'opposé de la pièce, lui lancent des regards défiants, comme si il avait blasphémé.
Apparemment, ces deux-là étaient les musiciennes de Temari, du coup, elles devaient être pas mal féministe sur les bords. Enfin il me semble les avoir vus jouer ensemble, ici, à mon anniversaire notamment.
Kiba me les avait introduite rapidement pendant qu'elles se préparaient sur scène, en ces termes : « Ces punkettes sont trop excellentes... J'adore la voix éraillée dissonante de la chanteuse. Elles ont chacune un bon style bien à elle... » Et après j'ai arrêté de l'écouter, parce qu'au bout d'un moment mon cerveau se déconnecte quand y'a trop d'éloges.

- Encore faut-il qu'elles veuillent de vous ; se moque la blonde à son coté, traduisant le fond de sa pensée.

Ils partent alors dans un dialogue enragé qui me passe par-dessus la tête. Je regarde à côté de moi. Gaara boit son verre, silencieux comme jamais mais souriant comme rarement ; à côté de lui Kankurô, qui lui parle de temps en temps et tantôt à la brunette à frange dont je n'ai qu'un souvenir flou ... Je crois qu'elle s'appelle Hinata... je ne dois pas lui avoir laissé un bon souvenir, car quand elle s'aperçoit que je la mate, elle détourne brutalement les yeux, fuyant mon regard. Elle se rapproche de Shikamaru. Je souris, me disant qu'il a une touche. En se rendant compte que la jeune fille se colle à lui, il rougit et son regard rencontre le mien. Il roule et lève les yeux au ciel en réalisant que c'est ma faute. J'ai vraiment dû la traumatiser la pauvre..
A côté de Shikamaru se trouvent Chôji, tout enfoncé contre le mur et qui grignote. Comme souvent il est silencieux.
Les copines de Temari qui débattent tout en s'échangeant un pétard et se lançant des regards complices... Ces deux-là ne me paraissent pas très ouvertes à la gente masculine, pour ne pas dire que je les pense lesbiennes. La rouge a une attitude plus osée, mordante et impétueuse que l'autre et parle aussi plus fort... La rouquine arborait d'ailleurs un symbole "riot grrrl" sur sa veste, tout s'explique. Je l'entends tenir le crachoir à Shikamaru lui soutenant ses torts machistes depuis cinq minutes. Je n'entends qu'elle de ma place, la brune possède une voix plus discrète, je ne vois que ses lèvres bouger. Parfois la dite brunette _ qui a des cheveux très longs et la deuxième plus grosse paire de seins après Hinata, mais un visage très dur contrairement à elle _ se retourne vers le mec brun aux cheveux ébouriffés qui se penche et lui murmure des choses à l'oreille toutes les trente secondes. Il réitère encore et encore. Elle reste impassible et l'ignore. Jusqu'au moment où je le vois commencer à la tripoter _ je me suis alors dis qu'il n'était pas gêné celui-là _ sous les regards complices de son pote couvert de bandages et moqueur du gros et du type aux cheveux blancs qui avaient l'air bien bourrés aussi. On aurait dit qu'ils étaient dans la confidence.
J'observe la scène en silence, je ne me sens pas trop concerné, mais, ne me sens pas à l'aise. La brune se débat et le type se prend un coup de coude dans le nez. Il se met à pisser le sang. Je ne peux m'empêcher de rire de la scène. La rouquine explose de rire à son tour.
Et les types qui avaient l'air d'inciter leur pote à faire ses avances salaces à la brune ne firent pas exception à la soudaine hilarité qui avait prit le groupe.
Il jure, pince son nez d'une main et fait un doigt d'honneur à ses potes.

« - Tu lui en a mis une belle Kin, bien joué ; s'exclame la rouge.
- Zaku, vas te vider de ton sang ailleurs mec ; fait un Kiba moqueur. J'veux pas avoir ton cadavre sur ma magnifique moquette. »

Le nommé Zaku se lève, une main récoltant le sang qui coule de son nez. Le gros et le type décoloré se foutent de sa gueule et en rajoutent : « Niqué par une meuf » disaient-il.
" - ça ferait un bon titre de chanson ; argua Temari, narquoisement.
Le sanguinolent asperge les types avec qui il semblait s'entendre comme larrons-en-foire, avec son sang les gratifiant d'un charmant : « vos gueules » d'une voix nasillarde.
Le mur derrière eux portait désormais une belle éclaboussure de sang.
« C'est artistique » plaça Gaara en regardant la giclûre.

- Non mais ça fait vingt minutes qu'il me glisse des saloperies à l'oreille ce con, il l'a cherché ; répond et fulmine la brune à la rouquine.

Alors la brune s'appelait Kin et le mec en sang Zaku. Son pote couvert de pansements le suivait.

- Tu l'accompagnes Dosu ? Dit la fille aux cheveux rouges.
- Bah c'est mon pote. Je ne vais pas le laisser seul.
- Moi je trouverais ça normal ; continue-t-elle.
- Ta gueule Tayuya ; nasille le mec pissant le sang.

Ils sortent de la pièce, avec leur bière à la main. Y'a des priorités dans la vie.
Les choses reviennent à la normale. Je bois une bière puis deux. Les types ne reviennent pas. Ils se sont probablement cassés se sentant humiliés ou je ne sais quoi. Je suis un peu à l'étroit entre Gaara et Kiba et y'a une grosse zone vide en face de moi. Certes à coté de gens que je ne connais pas, mais je ne suis pas le genre de type qui a peur de l'inconnu. Je décide de migrer.

« Je me permets ; dis-je à la brune.

Je préférais étrangement la place à côté d'elle, que celle proche de la montagne de graisse. Ce type me faisait flipper, en plus, il s'était étalé depuis le départ des autres mecs.

Elle ne dit rien et me regarde à peine alors que je prends place. Elle m'accorde un bref sourire, mais je me rends compte que son visage est triste sous sa dureté. Tayuya, la rousse, elle, semble très fière sous son masque de blasée. Elle donne un coup de coude à son amie et lui lance des regards suggestifs, me désignant. Kin préfère apparemment ne pas réagir à ses provocations et ses sous-entendus.

« - Oï, blondinet, tu t'appelles comment ? M'interpelle alors la rouge, goguenarde.
- Naruto Uzumaki, vingt ans toujours puceau et j'compte bien devenir et être un grand prof ; me présente-je, comme à mon habitude, avec un grand sourire niais dont j'ai du mal à me défaire il faut l'avouer.
Et comme d'habitude je reçois des moqueries et des railleries.
- Professeur ? Répète-t-elle narquoisement.
- Prof ... de quoi ? » Prononce la brune distraitement, s'intéressant à moi tout restant distante et haussant un sourcil, perplexe.
Je décide de ne prêter attention qu'à la remarque de la brune que je trouve moins vexante.

- D'histoire. Et je compte bien révolutionner les techniques d'apprentissages et rendre les cours intéressants ! Clame-je fièrement.
- Naruto, t'en est qu'à ta première année d'étude et au premier mois de cours... ; tempère Shikamaru. T'as pas fini d'en baver.
- Moi c'que j'en dis, tes méthodes révolutionnaires, elles n'sont pas encore prêtes d'être mise en place ; se gausse la rouge.
- Ne lui brisez pas ses rêves à ce garçon, il essaie d'améliorer l'éducation et de faire un geste pour la civilisation ; lâche le frère de Gaara, conciliant.
- Vous pouvez douter ; je ne reviens jamais sur une parole donnée ! »

La brune semblait bien être la seule étonnée de mon discours. La rouge était toujours moqueuse, elle me trouvait probablement niais dans mes discours, mais j'en étais conscient. Quant à mes amis, je le leur avais servi tellement souvent qu'ils en étaient blasés.

Kin se penche sur l'épaule de Tayuya et lui chuchote quatre mots à l'oreille que je ne peux distinguer clairement. Puis elle se lève. Sa copine toujours assise lui lance alors, taquine, avant qu'elle n'ait passé la porte : « Tombes pas dans l'trou ! » En rigolant comme une baleine.
Kin se retourne et lui envoie un regard furieux, les joues rouges avant de sortir comme une flèche.
Tayuya avait l'air un peu ivre. Elle finissait sa bière et moi de même. Mes désirs de devenir professeurs avaient jeté un froid. J'avais du moins cette impression.

Je prends la dernière canette pleine. La Rouge me fusille du regard puis se lève.

« Y'a pu de bières ! Qui se dévoue ?! »

Clame-t-elle en se mettant debout au centre de la pièce. Personne ne pipe un mot. Elle balaie la salle de son regard marron impérieux. Je l'ignore ostensiblement quand elle l'arrête sur moi et décapsulant la dernière comme un malpropre, j'en descends la moitié sous ses yeux pour la provoquer. J'ai l'impression qu'elle me tuerait si elle le pouvait à cet instant. Je suis assez fier de ma bravade.
« Je vois... Sakon tu viens avec moi en acheter ?
- Ouep.
Le type aux cheveux blancs se lève et ils se dirigent vers la sortie.

- Attendez-moi ; lâche le mec imposant en se levant.

- Moi je n'ai plus de chips ; glisse Chôji à l'intention de Shikamaru qui acquiesçe. J'vais avec eux.

- Eh l'blond, tu diras à Kin que je suis partie acheter des bières quand tu la verras. Histoire que tu serves au moins à quelque chose d'autre que siffler les réserves. M'invective la rousse hargneuse.
- Hey, meuf, Naruto c'est comme mon frère, il a l'droit de siffler les réserves, il prend sur ma part.
Argue Kiba à la réflexion de Tayuya. La rouge ne réagit pas acceptant la justification de l'homme au chien.
« Tayuya, prends ça. Tu pourras en prendre deux pacs de plus ; argua Temari en lui filant un billet.
- Je participe aussi ; ajouta Kiba en tendant une poignée de pièces. On n'aura pas besoin d'y retourner avant demain.
- Demain ce sera votre tour les gars ; grogne la rouquine boudeuse.
- T'façon faudra faire les courses y'a plus rien à bouffer ; annonce Chôji.
- Ouais camarades, motivés demain. »

Leur délire communautaire me faisait bien rire. Je ne me moquais pas, non. Je me sentais juste un peu extérieur à tout ça. Leur façon de se parler entre eux, comme une grande fratrie, c'était assez plaisant même. Je les comprenais dans leur choix et leur refus du capitalisme. Eux, comprenaient et respectaient mon choix d'être un vendu et de rentrer dans l'moule de la société. Si je ne me sentais pas vraiment intégré dans l'monde du travail, au moins je savais que si j'échouais dans ma voie, ils seraient là pour me soutenir. J'avais envie d'essayer, avant de renoncer, à vivre comme les gens biens. Ils semblaient heureux dans leur monde de reclus. Et moi triste à essayer d'être comme il faut. Mais je voulais vraiment être professeur... même si j'étais trop con pour y parvenir, je ne pouvais pas ne pas essayer. N'est-ce pas ?

Ils partent en courses. La pièce fait tout de suite moins animée. C'est fou comme quand des gens partent faut un petit temps d'adaptation avant de se remettre dans l'ambiance.

J'ai envie de pisser.
Je me lève.
Je ne sais pas où sont les toilettes alors je vais dehors et m'enfonce derrière le bâtiment pour trouver un coin ou me vider. J'en trouve un.

J'admire l'étendue de la propriété encombrée, carcasse de voiture, tonneau en plastique. Ça servait de décharge plus ou moins avant qu'ils s'y installent, il me semble.
J'entends un bruit bizarre pendant que je m'épanche la vessie. Une voix ? ... aiguë...une voix de fille. Je m'égoutte et ferme ma braguette. C'est peut-être à l'intérieur que ça rigole ou un truc du genre... ou alors c'est mon imagination. Je décide de faire le tour de la baraque, qui est d'ailleurs vachement grande et par-ci par-là, y'a mêmes des établis. C'est un sacré foutoir mine de rien..

J'entends des sanglots. Je ne peux plus faire marche arrière, mes principes et ma conscience me l'interdisent. Il faut que je sache ce qui se passe et que j'intervienne si c'est grave. J'approche encore.

« Alors garce... t'aime ça, hein ? »

Cette voix. Je la reconnais. Ça vient d'un genre d'entrepôt. Je flairais le coup foireux, mais je n'avais plus le choix.

« Les autres ne savent pas mais nous on le sait, on te connait. »
« Non... Arrêtez. »
« Depuis quand tu te permets de nous dire "non" ? »

J'entends une discussion sordide, une voix féminine qui sanglote, le bruit d'une claque qui résonne, des gémissements... J'en ai entendu plus que je ne peux supporter. Je rentre dans l'entrepôt après avoir saisi le premier truc qui me tombait sous la main.
Ce que je vois ?
Les deux types sortis les premiers. L'un tient la brune, lui tordant les bras. Ils l'ont mise à moitié nue en déchirant ses vêtements. Sa jupe avait été retroussée sur sa taille, son pantalon mit en lambeau et ont arraché la fermeture éclair de son haut. L'autre essaye de la forcer à prendre son sexe en bouche. J'avais du mal à en croire mes yeux. Comment peut-on être aussi cruel ? Par vengeance ? Elle n'avait même pas fait exprès -je suis sûr- de lui péter le nez... ou alors est-ce récurrent comme le laisse supposer les propos ? Je frémissais devant leur comportement odieux.

« Je me disais bien qu'elle mettait du temps à revenir des toilettes ; lâchai-je froidement en posant un regard plein de haine sur les types. Vous êtes vraiment des ordures. Sérieux les mecs, vous attaquer à une fille seule, vous avez rien de mieux à foutre ? »

Elle m'envoyait un regard triste et honteux et baissait son visage baigné de larme et de douleur. Je déteste qu'on fasse du mal à une fille. Ils se mettent à rire en me regardant. Peut-être croient-ils que je vais les laisser faire parce qu'ils sont deux et moi seul. Que je vais repartir comme je suis venu, parce qu'ils sont en surnombre ? Comme si j'avais peur. Je m'étais mis dans des situations bien plus périlleuses que celle-ci.

« En quoi ça te regarde nabot.
- Ca ne me regarde pas, mais j'adore me mêler des affaires des autres, surtout quand y'a une jolie fille à sauver des griffes de connards. Ça me fait me sentir utile, je ne sais pas pourquoi. Enfin, c'est le genre de truc qui doit vous être totalement étranger.
- Totalement.
- Moi je trouve qu'il parle trop cet avorton. Zaku, fais-lui sa fête. »

Ils sortent leur opinel. Je réussis à envoyer le bout de bois dans la tronche du mec. Il ne l'a pas vu arriver alors qu'il se jetait sur moi avec son petit couteau. Ça l'arrête dans son élan, il lâche son arme, et se tient le nez, la plaie s'était ré-ouverte sous le choc. Je donne un coup de pied dans l'opinel pour qu'il ne la trouve pas et j'enchaîne avec un coup de pied retourné qui lui était destiné. Il attrape ma jambe et me déséquilibre, je tombe au sol. Une lutte dans la crasse s'engage. L'autre lâche la fille pour venir aider son pote à me mettre hors d'état de nuire. Je le vois arriver et ne parviens pas à me débarrasser de l'autre qui me couvre de son sang qui coule et goutte sans discontinuer de son nez. Il encaissait mes coups de poing comme un vieux boxeur ce connard. Je me pensais vraiment dans la merde, aux prises avec deux types quand je vois la silhouette discrète de la brune qui se profile derrière le deuxième.
Kin arrive et assomme Dosu avec une barre de fer. Il tombe par terre.
Zaku, étonné de voir son pote défait, voulut voir ce qu'il se passait et je lui mis un uppercut qui le sonna. Je réussis à me séparer de lui. Et me relève
.
La brune semble paumée. Elle se tient les bras et regarde les types à terre à moitié conscient. La barre de fer rouillée tombe d'entre ses doigts et tinte sur le sol poussiéreux. Je la tire vers moi et baisse sa jupe afin de couvrir ses fesses. Je l'attire dehors et l'accompagne à l'intérieur. Elle pleure en silence. Je la regarde et essaie de la rassurer.

« C'est fini...
- Ils voudront se venger... »

Elle tremble, son visage porte les stigmates des maltraitances.

« Je ne les laisserais pas faire. Viens. »

Je l'entraîne jusqu'au salon. Elle se débat et s'arrête dans le couloir.

« Non. Je ne veux pas qu'ils me voient comme ça... »

Je me rends compte que son haut est complètement déchiré. J'ôte mon t-shirt et le passe sur elle. Elle arque un sourcil et passe ses bras dans les manches sans difficulté, elle flotte dedans. Il est crasseux mais ça fait l'job. Je la pousse dans le salon.
Les regards se posent sur nous, pleins d'incompréhensions.

« - Je vois que tu ne perds pas le nord Naruto ; blague Kiba.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ; interroge Temari.
- Vous vous êtes battus ? Demande Shikamaru.
- Oui, je me suis battu putain ! Parce que j'ai vu les deux ordures de tout à l'heure en train d'abuser d'elle. »

Exultais-je toujours énervé. Kin que je tenais par l'épaule, et dont il était sujet, avait la tête baissée, honteuse et embarrassée d'apparaître en publique ainsi et exposée à la vérité. Je ne comprenais pas vraiment. Ce n'était pas sa faute après tout.

- D'où ils sortent ces connards d'ailleurs ?
- J'ne sais pas, mais c'est la dernière fois qu'ils mettaient les pieds ici, si je les revois, je leur casse la gueule et leur refait l'portrait ; déclara Kiba. Ici on respecte tout le monde, bordel de merde.
- Je me ferais un plaisir de t'aider, je ne supporte pas qu'on touche une fille... Et en plus, s'attaquer à deux à une jeune femme. Argua Lee, que je n'avais pas beaucoup vu et entendu jusqu'ici. C'est honteux. Ce sont des lâches de la pire espèce. »

Ce bon vieux Lee, toujours à prêcher la bonne parole. Avec ardeur en plus. A s'indigner envers les injustices, à se révolter envers l'intolérance et la brutalité, à se lever toujours prêt à défendre la veuve, l'orphelin et surtout les causes qu'il pense juste. Un brave gars en somme, en plus il ne boit pas parce qu'il ne tient pas l'alcool. Et il veut se marier avant de faire l'amour à une femme... Oui, chacun ses convictions... mais je ne veux pas de mariage malgré mes desseins de normalité et le sexe post-marital ça ne me parle pas vraiment. Enfin... le "straigh edge", très peu pour moi moi, j'aime boire. Je reportais mon attention sur la brune que je tenais plus ou moins consciemment serré contre moi et qui ne bougeait pas, comme paralysée par la situation.
Je n'avais pas trop suivit les conversations parallèles.

« - ....Ni dieu ni maître les gars.
- Y'en a qui justifient leurs conneries avec ça. Mais l'anarchiste doit savoir s'imposer des règles à lui-même ...
- ... c'est à cause de ce genre de cons qu'on a un système judiciaire et des lois....»

C'est Kankurô et Shikamaru qui dissertait sur l'anarchie apparemment, c'était trop compliqué pour moi, en général quand ça dérivait là dessus ça durait des heures et je ne faisais qu'écouter...

- Dis Kiba, t'as du désinfectant et, ou, une salle de bain, mec.
- Montes les escaliers au fond du couloir et c'est l'une des portes sur ta droite. Doit y avoir une trousse de secours quelques part.
- Merci de ta précision. »

J'ironise et prends le chemin qu'il m'a indiqué. J'incite la brune à me suivre jusqu'à la salle de bain.
J'avais remarqué les filets de sang sur ses jambes, ces cons avaient dû la blesser en découpant ses habits. Je la fais s'asseoir sur le bord d'une baignoire qui ne devait plus servir à prendre des bains aux vues de la couleur du fond. Je m'installe à côté d'elle et soigne ses plaies.
Le silence est pesant je décide de le rompre.

« Tu vois, les autres te protégeront d'eux... Tu n'as plus rien à craindre maintenant ...

Elle plante ses grands yeux noirs mélancoliques dans les miens. Je n'arrive pas à lire ce qu'ils expriment.

- Pourquoi ... tu fais ça ?

Je panse la dernière plaie et recouvre ses cuisses. Je croise son regard et souris. Je ne sais pas pourquoi je fais tout ce que je fais. Devrais-je avoir une raison particulière pour aider quelqu'un qui en a besoin? Me justifier d'un acte altruiste ? Elle devait avoir été élevée dans un milieu dur pour penser que tout le monde a besoin d'intérêt pour venir en aide à quelqu'un. Mais je devais avouer que moi aussi j'avais très souvent et longtemps pensé que les gens, tous autant qu'ils sont, agissaient uniquement par intérêt. Je comprenais sa question, mais je n'étais pas de ce genre, c'est tout ce qu'il y avait à savoir.

- Je suis quelqu'un d'idiot, j'agis sans réfléchir ; avouais-je avec autodérision, je ne me pose jamais la question du pourquoi ou comment avant d'agir. Je le fais, parce que je sais que ça doit être fait, et c'est comme ça.

Elle sourit. Je crois que c'est la première fois que je la voyais sourire. Sourire vraiment je veux dire. Je lui souris bêtement en retour, je suis content de lui avoir changé les idées. Je sais que j'ai fait ce qu'il faut. Je sais en voyant le sourire des gens que j'ai fait ce qui est juste. Elle se penche sur moi et dépose un léger baiser sur mes lèvres meurtries par la baston. Je ne m'y attendais pas, je n'ai pas pu répondre, je ne sais même pas si je l'aurais fait si j'en avait eu l'occasion. Elle me gratifie d'un sourire et d'un regard reconnaissant puis elle murmure :

- Merci d'être ce que tu es.

Elle se lève et s'en va sans se retourner.
Je soupire. Je reste seul avec mes pensées. Kiba a raison. Il y a beaucoup de filles.
Beaucoup de filles qui méritent d'être aimées et protégées et qui sont malmenées par des brutes et la vie.

« Oui mais y'a cette petite caissière,
Qui est sympa avec ses yeux verts. »

Malheureusement, y'en a qu'une que j'aime... à enrager.

« Même si cette salope me préfère,
Ce gros con de patron pervers. »



Fin.



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