Fiction: Victim's of Love. (terminée)

A vingts ans, en général, on poursuit ses études, on vit avec notre soit disant âme soeur ou on se défonce à tout ce qui détruit l'organisme si bien organisé de notre corps. Sakura ne fait rien de tout ça. Ses études? Abandonnées. L'âme soeur? C'est sa recherche qui causera sa perte. La drogue? Elle n'y a jamais touchée. Pourtant, tous ces éléments feront partis intégrante dans sa vie dès qu'elle le rencontrera. Qui ça? Mais "L'homme de sa vie" voyons...! [One-Shot]
Classé: -12D | Général | Mots: 9422 | Comments: 3 | Favs: 6
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Lorely (Féminin), le 04/02/2013
Hey, je suis de retour! Je vous rappelle quelque chose?
En fait je profite de poster cet O-S pour vous dire que j'ai changé de site pour poster mes fanfic's. Ici c'est trop loooong pour poster, où est le plaisir de l'écriture? Désormais vous pouvez me trouver sur le site fanfic-fr.net sous le pseudo de Lorely. Si ça vous intéresse j'écris une fiction qui se nomme "Us Against the World". N'hésitez pas à venir et je remercie du fond du coeur ceux qui m'ont laissé un commentaire! :3




Chapitre 1: Victim's of Love



« L'amour, c'est une lutte pour prendre le pouvoir sur l'autre.[...] Un jour tu rencontreras un homme qui voudra te dominer, t'imposer son rythme, son histoire, son sport, sa mère, sa sœur, ses ex.[...] Se coltiner ses mains baladeuses, son regard lubrique dans mon décolleté, ses odeurs de sueurs, sa bande de potes. La notion de couple me fait même peur. »


Je sortais de chez le coiffeur. Je n'avais pas vu le résultat et cette teinture n'était qu'impulsive. Qu'allait en penser ma famille ? Ma sœur ? Et toutes ces personnes qui ne pouvaient s'empêcher de juger ? Je voulais juste changer. Radicalement. Je venais de finir ma deuxième année en fac de médecine. Je voulais tout claquer. Bien que je comprenais les cours, je ne pouvais supporter cette pression. Pas celle exercée par les profs ou les élèves. Non, cette pression que m'impose le présent : l'avenir. J'avais tellement peur de tout rater, de décevoir. Moi qui était si intelligente, si assidue. Je voulais tout abandonner. Et puis, la famille Haruno était une grande famille, avec à sa portée l'entreprise Haruno et ce qui l'a rendu célèbre : La marque Cerisier. Avec des milliards de téléphones tactiles et de tablettes vendues dans le monde entier.
Finalement, une fois que je me regardais dans le rétroviseur d'une voiture, je fus plutôt satisfaite. Je n'avais prévenu personne de ce changement soudain. Mais il fallait avouer qu'avec mes longs cheveux lisses, ce rose pâle me rendait moins palote, plus sûre de moi. Je venais de gagner confiance en moi si subitement.
Je décidais d'aller fêter ça. Et c'est ce qui bouleversa ma vie. A jamais.
Je fis un peu de shopping et dépensait l'argent de papa et maman. Je n'avais que vingt ans et je voulais profiter entièrement de ma vie. Trouver l'homme parfait, fonder une famille, me marier. Oh ! Me marier ! Une longue robe blanche, une grande cérémonie, de la musique ! Et lui qui m'attendrais, dans un magnifique costume, souriant. Il m'aimerait comme un dingue et je partagerais ce sentiment.
Outre mes fantasmes, la nuit tomba bien trop vite à mon goût. Je m'autorisais donc à entrer dans un bar. Qu'importe, je poussais la porte du premier. Tout de suite j'appréciais la musique rythmée. De grands adolescents se trémoussaient les uns contre les autres. J'eus un petit sourire et m'avançais vers le bar. Je m'assis sur le tabouret et parcourut l'assistance du regard, mes jambes ne pouvant plus tenir en place. Malgré tout je regardais mon reflet à travers l'écran de mon portable. C'était assez compliqué. Avec les spots qui jaillissaient de partout et ce monde malgré la petitesse de l'endroit. Néanmoins je ne pouvais rater ce trait d'eye-liner sur ma paupière, au dessus de mes grands yeux émeraudes. Me trouvant trop peu maquillée pour la situation, je trouvais le moment idéal pour tester ce nouveau gloss que j'avais acheté. Alors je m'en appliquais sur la courbe de mes lèvres, les serraient vers l’intérieur comme faisaient toutes ces filles qui se maquillaient et rangea le tout. Puis, une chanson de Good Charlotte que j'adorais passa. Je voulus danser mais une voix m'interrompit dans mon geste :

– Mademoiselle, vous désirez ?

Je me retournais pour répondre à mon interlocuteur mais je fus toute retournée. C'était le barman. Un grand brun, aux cheveux ébènes, aussi noirs que l'aile d'un corbeau. Son teint d'ivoire était délicieusement mis en valeur par toutes ces couleurs. Quelques mèches tombaient sur son front trempé de sueur, preuve qu'il travaillait depuis longtemps. Ces mèches restaient collées et il les écarta d'un simple geste de la main. Son regard noir, profond, intense, délicat, suave...oh son regard semblait me déshabiller. Je ne pus m'empêcher de faire la même chose ; il portait un de ces habituels costumes que portent les barmans, mais sa chemise était grandement ouverte sur son torse finement dessiné et pourtant sa cravate rentrait à l'intérieur. Il était alors abominablement sexy, mais paradoxalement, incroyablement soigné.
Je ne me souvenais même plus de sa question tant l'instant était intense. Les Victims of Love de Good Charlotte, les lumières, le trop pleins de monde. Tous les symptômes pour nous faire croire que nous étions seuls au monde étaient réunis.
Il eut un rictus en coin qui me fit fondre telle une guimauve sur un feu de bois :

– Mademoiselle ? Vous désirez une boisson ?
– Euh... Un...un martini. S'il vous plaît.

Il garda son sourire et me servit ma boisson avant d'aller s'occuper d'une autre cliente. Sur le coup, je me dis que j'étais stupide de penser à un éventuel courant électrifiant entre nous, mais il se retourna vers moi après avoir servi la demoiselle, posa son coude sur le bar et se rapprocha de moi :

– Je finis mon service dans deux minutes. Je vous raccompagne chez vous ?

Le rêve. J'opinais, finissais mon martini, payais et le rejoint à l'extérieur.
Une fois dehors, je m'installais dans sa voiture, lui au volant. Il commença à conduire et me posa les questions habituelles : «  Vous habitez où? » et le «  Comment vous vous appelez? ». Évidemment je lui demandais aussi son prénom. Il me répondit de sa voix aguichante :

– Sasuke.

Ce nom me hantera toute ma vie. Puis il alluma la radio, la chanson de Good Charlotte passa à nouveau, ce qui ne me déplut pas. Je secouais doucement la tête au rythme et il sourit à nouveau. J'espérais qu'il me trouve belle, attirante, sublime et que je répondais à tous ces désirs de mâle. En tout cas, à force de discuter, de se questionner, on finit par se tutoyer et il me posa une question :

– Dis, tes cheveux, ils sont naturels ?

Je ris et lui répondit que non. Il me demanda alors depuis quand ils étaient « aussi beaux » ? Je lui dis depuis cet après-midi. Il précisa qu'il était attiré tout particulièrement par les filles aux longs cheveux. Je le retenais, je savais que ça me serait utile. Il semblait s'intéresser réellement à moi. Alors, quand je me réveillais le lendemain matin, dans mon lit, il était avec moi. Lui aussi était réveillé. Il m'attrapa la taille malgré que je sois couchée sur le flanc gauche, et lui aussi, et m'embrassa au creux du cou. Je tournais la tête, rayonnante, jeune et belle, avant d'embrasser ses lèvres. Son corps nu se pressa contre le mien. Je collais ma poitrine à la sienne et je sentis son érection. Apparemment notre nuit ne nous avait pas suffit...

***


J'avais toujours aimé la danse. J'en pratiquais depuis mes 10 ans. C'est là que j'avais rencontré ma meilleure amie : Ino. Nous étions dans la salle et nous faisions des pointes, nos mains accrochées à la barre, elle derrière moi, quand elle s'exclama :

_N'empêche, même si je te l'ais déjà dit : tes cheveux sont magnifiques comme ça !
_Merci. Mais maintenant je commence à douter que tu te teignes les tiens aussi.
_Jamais de la vie ! Je suis envieuse, mais je suis faites pour certaines choses et toi pour d'autres. Et puis t'en croises souvent toi tes véritables blondes aux bleus ?
_Aurais-je vexer la sublimissime Ino Yamanaka ?
_C'est ça moque-toi.

Je la vit me tirer la langue à travers le miroir et je ris. Déjà deux semaines que mes cheveux étaient ainsi, et elle, elle ne s'en était toujours pas remise. C'est normal, j'ai toujours été la petite mioche intelligente qui se mettait devant en cours et qui obtenait d'excellents moyennes. Je me cachais souvent derrière Ino qui était si sûre d'elle. Désormais, je prouvais au monde entier qui était Sakura Haruno.

_Mais dis moi Saku, tu m'as l'air bien joyeuse ces derniers temps...
_Humm... Bon j'avoue, y'a un truc...
_Putain me dis pas que t'es en cloque ! Ce qui expliquerais d'ailleurs pourquoi tu as arrêté tes études...

Je pouffais et fis « non » de la tête. J'attrapais mes orteils avec ma main tout en tendant ma jambe pour m'étirer correctement et avoua :

_J'ai rencontré quelqu'un.
_Geeeenre ! Je le connais ?
_Non je ne pense pas.
_Tu me le présenteras ?
__Oui bien sûr.
C'est ton copain ?
_Oui. On sort ensemble.

***


Pour fêter nos 5 mois de couple, il me présenta à ses parents. Je l'avais présenté, il y a quelques semaines, aux miens. Sa famille n'était pas des plus pauvres, ni des plus bourges. Il vivait dans une maison simple avec sa mère et son père. Sa mère était douce, gentille et paraissait jeune par rapport à son père qui était plus stricte et plus froid.
Pendant le repas, je discutais beaucoup avec sa génitrice. Elle s'appelait Mikoto et semblait beaucoup m'apprécier contrairement à son époux. On avait beaucoup de points en communs et on se respectait mutuellement.

_D'ailleurs même si j'aime le bœuf Bourguignon, je préfère quand même la langue.
_Je vois que nous pensons la même chose Sakura. Surtout avec la sauce cornichon.

Surtout en nourriture. La cuisine me détendait. Ça me permettait de m'évader quand la danse ne pouvait le faire. Le père, Fugaku, resta de marbre tout le repas avant de décréter qu'il allait se coucher. Il salua sa famille et ne prit même pas la peine de me lancer un regard. J'étais assez triste qu'il ne m'apprécie pas comme sa femme et son fils. D'ailleurs Mikoto posa sa main sur la mienne pour me rassurer :

_Ne t'inquiète pas, il est souvent comme ça. Depuis que...
_Non Maman, je ne lui ait pas dis, la coupe Sasuke. Et je lui dirais...un autre jour...
_Me dire quoi ?
_Rien.
_Sakura, reprit Mikoto, ne t'inquiète pas. Si il ne veut pas te le dire, respecte sa décision. Et attends qu'il ait l'envie de le faire. Il faut qu'il ait confiance en toi. Vous n'êtes ensemble que depuis 5 mois...

Je regardais les Uchiwa tour à tour. Il y avait le sourire bienveillant de Mikoto et le regard perdu de Sasuke. Alors j'obéis, retirais ma main de celle de la femme et finis mon repas sagement quand elle s'exclama :

_Mais si vous vous mariez vous pourrez peut-être...
_Maman ! On n'est ensemble que depuis 5 mois, on ne peut parler de mariage ! Et puis pas à notre âge...

Il rougit et ça me redonna la pêche. Sasuke était a-do-rable quand il était gêné. C'était dans ce genre de moment que je me rendais compte qu'il n'était pas qu'un dragueur distant qui mise tout sur son physique de Dieu grec, mais qu'il était humain et que lui aussi pouvait ressentir de la timidité, de l'amour, de la colère, de la tristesse.

_En tout, cas j'espère que ça arrivera. Surtout si c'est toi Sakura, conclut sa mère.

Le repas continua tranquillement. Je discutais avec Mikoto alors que Sasuke suivait la conversation, s'exprimant de temps en temps. Mais nos discussions furent coupée par une chanson. Je ne reconnus pas tout de suite Supermode et quand je me rendis compte que je connaissais la chanson, je pris mon portable. Je m'excusais, m'éclipsais de la cuisine et regarda mon interlocutrice. C'était ma petite sœur. J'étais énormément proche d'elle, alors je m'empressais de décrocher. Ce fut elle qui parla la première :

_Alors ? J'étais super stressée pour toi frangine !
_ Calme-toi Tenten, tu viens de nous interrompre en plein repas. Bon on était au dessert, mais quand même... !
_ … Ha... Désolé Sakuuuu !
_Je vois le genre : mademoiselle a dix-huit ans donc elle se croit tout permis, ais-je tort ?
_Gnia Gnia Gnia. Toi aussi t'étais excitée une fois majeure. Mais ce n'est pas le sujet ! Aloooors ?
_Le père n'a pas l'air de trop m'aimer mais sa mère est super sympa et méga jolie !

Je serais restée des heures à parler à Tenten mais je ne pouvais laisser Sasuke et sa mère dans le salon ainsi. Je saluais ma sœur et raccrocha malgré ses jérémiades. J'eus un petit sourire et rejoignit les Uchiwa.

***


Finalement, deux mois plus tard, nous emménagions dans un appartement. Il était situé à la frontière de la capitale, loin de la circulation trop bruyante. Il était assez grand pour deux personnes, mais pas assez pour trois. Il en restait spacieux, avec une jolie tapisserie ocre qui nous avait séduit.
Je soulevais les derniers cartons jusqu'à la chambre et j'y découvris mon petit ami, affalé sur le lit. Furieuse de le voir se la couler douce alors que je me donne corps et âme pour ranger, je lâcher le carton qui s'écrasa avec fracas au sol et qui réveilla la belle aux bois dormants.

_Putain Saku, tu fous quoi ?
_Et toi ? Ha non, ne réponds pas, ma réponse je l'ai déjà : rien.
_Ça va, je te rappelle que je bosse le soir jusque tard dans la nuit. Je suis crevé.
_Et moi ? Je n'ai pas l'air de travailler ?!

Il soupira, se redressa et s'assit en tailleur sur le matelas. Je croisais les bras sous ma poitrine, dans ce genre de moment, son charme ne le sauvait pas. Il m'expliqua :

_Écoute tu es une femme et le rôle d'une femme est de rester à la maison, de faire à manger, couler un bain, ranger, nettoyer, le repassage, la vaisselle et d'autres... ! Et le rôle d'une femme est aussi de détendre son copain quand il est fatigué de son travail.
_ Fatigué de ton travail ? Mais tu te fous de moi ?! En quoi c'est fatiguant de servir des verres à des clients sympas, de frimer, le tout avec de la musique.
_ Sakura, retiens bien ce que je vais te dire. Si l'homme a créer la femme, c'est parce qu'il fallait quelqu'un pour faire les sandwichs de l'homme.

Si il le prenait ainsi, je pris la décision de ne rien ranger jusqu'à ce que môsieur ait finit ses discours machistes. Je décidais de ne rien ranger et de me faire un café à l'aide la machine. Le temps que la boissons s'écoule dans la tasse, je me dis que si Dieu avait créé la femme, c'est parce qu'il fallait quelqu'un pour souffrir.
Je pris la boisson chaude quand j'eus un appel. C'était Ten. Je souris en voyant son nom s'afficher et je décrochais illico.

_ Comment va la plus merveilleuse des sœurs ? Demanda sa voix enjouée.
_Franchement ? Actuellement je tente de faire descendre Sasuke de son piédestal. Mais bon, je suppose que c'est normal d'avoir une dispute de couple.
_Et c'est même obligatoire ! Soit, à quand le mariage ?
_Le...Le mariage ? Mais Ten...
_Chut ! Me coupe-t-elle, je te rappelle que la logique des choses veut qu'après l’emménagement ce soit le mariage, puis les enfants.

Je rougis à l'idée de faire des enfants à Sasuke. Ne serait-ce pas adorable, un Sasuke Junior qui court dans la maison en souriant avec sa bouille de gamin ? Je m'envolais déjà dans mes fantasmes quand ma sœur me rappela :

_Eh ! Je t'ai achevé ou quoi ?
_Non, non. Je viens de me brûler ma langue avec le café.
_ Je croyais que tu n'aimais pas le café.
_Les adultes aiment, et comme je suis une adulte...
_ Tu n'es pas une adulte si tu as encore une âme d'enfant.

Je roulais des yeux et versais ma boisson à la poubelle. Ten avait raison, je ne supporte pas le goût amer, infecte et âcre du café. Pourtant j'avais tout essayé : le lait, le sucre. Rien n'y faisait, je n'aimais pas cette boisson. Peut-être étais-je encore cette enfant...

_ Quoiqu'il en soit, repris Ten, apprête toi un jour à te faire appeler madame Uchiwa !

***


A force de parler de mariage, c'est au bout d'un peu plus d'un an de couple que nous prîmes la décision de nous unir, moi et Sasuke.
J'étais dans ma loge, avec Tenten et Ino. Je portais une longue et belle robe blanche bouffante qui cachait mes pieds. Elle était dos-nu, sans bretelles, et formait un cœur sur ma poitrine. Elle était ornée de quelques pierres précieuses qui faisaient briller ma robe. C'était la robe de princesse que rêvaient n'importe quelle mioche. Et je la portais, sans pour autant m'en réjouir. J'étais assise à ma coiffeuse, pensive, pendant qu' Ino me tressait un chignon avec ma longue chevelure. Tenten venait de me maquiller. C'était très léger, je savais que Sasuke n'aimait pas que je ressemble à un pot-de-peinture. D'ailleurs, le jour de notre rencontre, j'étais très peu maquillée.
Ino fit en sorte que quelques mèches tombent soigneusement et se pressent sur mon visage pour après mettre mon long voile. Je me levais pour admirer le résultat à travers la glace murale. J'étais sublime. Jamais je ne m'étais senti aussi belle. Pourtant, je n'étais pas heureuse. Je savais que si Sasuke m'avait demandé en mariage, c'était parce que tout le monde nous en parler. Et aussi parce qu'on se disputait beaucoup, il a dû se dire que s'unir renforcerait nos liens et nous rapprocherait. Je n'y croyais pas trop, mais pourtant j'entravais une lueur d'espoir.

_Tu es si belle Saku, s'exclama mon amie, comme je t'envie !
_Moi aussi, frangine.
_Tu n'as que 19 ans Ten, ne t'empresses pas de chercher l'amour si tôt. Et toi Ino, tu n'avais pas Saï ?
_J'ai envie de rompre, fit-elle en haussant les épaules.
_Encore un cœur brisé...

Elle baissa le regard le temps d'un battement de cils et retrouva aussitôt son sourire. Elle et ma sœur continuèrent à me pomponner en attendant le moment venu. Ce moment où je traverserais l'église, où je franchirais ses grandes portes qui renfermaient un secret religieux. Il suffisait de poser un pas pour que mon destin soit scellé. Je pouvais encore faire demi-tour. Mais je l'ai déjà dit non ? Je n'étais qu'une morveuse, incapable de prendre des décisions seules.
J'avais terriblement besoin de prendre l'air. Je le dis aux deux jeune femme qui m'accompagnaient. Elles opinèrent et me laissèrent sortir en précisant qu'il fallait que je me fasses discrète. On jasait que si le marié voyait sa futur femme avant la cérémonie, on était maudit. Ou quelque chose du genre. Je n'y croyais pas tout comme je ne croyais pas en Dieu, bien que je marie devant lui.
Une fois à l'air libre j'observais les alentours. Une grande prairie verdoyante, éclairée par les rayons chaud de l'astre brûlant. J'avais envie de m'y allonger et d'observer les nuages voler en un sens, tous ensemble. Mais je ne pouvais pas, Ten et Ino ne me pardonnerait jamais autant d'heure de travail sur moi pour tout chiffonner.
Je me décidais à rentrer quand j'aperçus la veste en cuir de mon futur époux par terre. C'est vrai que nous nous étions quitté là il y a quelques heures, et qu'à cause de la chaleur, il avait laissé tombé sa veste. Il avait toujours été négligé, son apparence soignée n'est que physique.
Je la pris en râlant, l'époussetais quand quelque chose tomba de sa poche. Je le ramassais avant de le faire tomber sous le choc. C'était un petit sachet qui contenait de la poudre blanche...

***


Au final, je me retrouvais à avancer dans cette allée. Tous les regards étaient braqués sur moi, y compris celui de Sasuke. Il me donnait des frissons, mais pas les bons frissons. Ma mère rayonnait de bonheur et mon père semblait avoir du mal a accepté qu'on lui arrache sa fille aînée. Ma sœur souriait d'un sourire béat qui lui arrivait aux oreilles. Elle était très jolie et s'était appliquée pour me faire honneur. Ino était toujours aussi belle, évidemment. Elle avait fait attention à la façon dont ses mèches platines s'emmêlent. Elle avait choisi sa robe en fonction de la mienne : qu'elle soit moins belle mais assortie. Ino a toujours été une maniaque.
De l'autre côté, il y avait Mikoto. Ses yeux étaient éclatant de joie et de fierté mélangé. Son époux ne faisait aucun effort pour se montrer un minimum sympathique. Il gardait cet air distant et froid. Il ne s'efforçait à montrer aucune marque d'une quelconque joie, et je fus peinée pour mon fiancé. Il y avait quelques amis à Sasuke, un peu de famille et énormément de monde de mon côté.
Alors je levais le menton, oubliant tous mes soucis. Il fallait que je me concentre sur mon avenir, sur Sasuke, sur tout. Ce jour devrait être le plus beau de ma vie, mais ce petit sachet restait toujours dans ma tête. Et ça me rendait folle. Alors je me concentrais sur la musique. L'éternelle mélodie qu'on rêvait quand on était petite. Elle me restait en tête, et je la trouvais affreuse. Pourtant je m'efforçais de trouver une chorégraphie. La danse me sortait toujours des pires situations. C'était mon terrain, j'y étais prisonnière et je ne voulais me libérer de son emprise. Cette délicieuse sensation quand on a l'impression que la musique contrôle tous nos gestes, comme une drogue. Cette impression de voler, de ne plus s'appartenir. Grand écart, arabesque... Et cette démence qui s'emparait de mon corps...
Je me retrouvais bien trop vite face à Sasuke. Durant le discours du prêtre, je continuais à imaginer cette petite poupée que je suis, qui tournoie, encore et encore sur une musique doucement dangereuse... Pourtant je du me réveiller quand j'entendis la fin de la phrase du vieil homme :

_...épouser Sasuke Uchiwa ?

J'ouvris la bouche pour répondre la positive mais je fus bloquée. Personne ne me lâchait du regard. Et ce regard était différent en fonction de la personne ; aimant, fier, froid, distant, admiratif, impatient...Amoureux... ?

_Oui...Oui je le veux.

Je plongeais enfin mes yeux dans ceux de mon futur époux. Ils étaient si sombres, si laids. La première fois que je les avais vu, je leur avais trouvé une lueur sexy et malicieuse. Maintenant je n'y vois qu'une poudre blanche qui se déverse, encore et encore. Cela ne m'empêcha d'écouter la réponde de mon fiancé :

_Oui, je le veux.

On nous applaudit. Le prêtre blablata encore un peu avant de conclure :

_Vous pouvez embrasser la mariée.

Doucement, Sasuke me prit par la taille, se rapprocha si près que je pouvais lui mordre le nez, passa une main dans mes cheveux et me murmura suavement : «  Je t'aime ». Je remarquais alors le hic dans ses iris. Elles n'étaient ni dilatées, si injectées de sang. Alors si Sasuke ne consommait pas, dealait-il ? Mes questions s’estompèrent quand ses lèvres happèrent délicatement les miennes. Il avait cette tendresse qui lui avait manqué pendant ces dernières semaines et je ne le comprenais plus. Pourtant, j'étais trop occupée à sauver les apparences et je nouais mes bras autour de sa nuque, gardant le bouquet en main. C'était alors le plus beau jour de ma vie.

***


Je ne savais pas qu'à son travail, Sasuke avait rencontré quelqu'un...


***


Les jours passèrent. Certains trop vite car Sasuke se montrait tendre, attentionné et était adorable. D'autres étaient un calvaire. C'étaient les jours où il était fatigué de sont travail, qu'il était macho et qu'il me violait plus qu'il ne me faisait l'amour. Malgré tout, je croyais l'aimer. Je savais qu'il y avait des bons et des mauvais jours. Je m'attendais à quoi ? Le monde des adultes est tout simplement effrayant et j'en étais devenue une trop vite.
Ce que je faisais de mes journées ? Je cherchais un travail, cuisinais, faisais les courses, rangeais, m'occupais de mon époux... Heureusement, j'allais à la danse. C'était les mardi et vendredi, de 15 à 17 heures. C'était mes quatre heures de la semaine, avec Ino. Ainsi je m'échappais, je me délivrais, je bougeais, je vivais, je respirais. On ne m'arrachait pas mes quatre heures de bonheur, aux risques et périls que ce soit moi qui pourrissait la journée.
Et quelques mois après le mariage, la nouvelle tomba. Je pouvais encore faire demi-tour bien sûr, mais Ten avait raison : c'était l'ordre des choses. C'était ce qui arrivait à n'importe quel couple, marié ou pas tant qu'il y avait un homme et une femme.
Quand j'eus appris que j'étais enceinte de deux ou trois semaines, c'était un mercredi. Sasuke rentrait plus tôt et généralement je commandais des pizzas et on se faisait une soirée en amoureux devant la télévision. Mais je n'avais pas le courage, il fallait que je prenne une décision. J'avais alors préparé mes affaires de danse et j'avais marché, longtemps. Je passais dans un parc, m'asseyait sur un banc et regardais les enfants jouer. Une petite fille avec des couettes glissait sur un toboggan, poussait par celui qui semblait être son frère. Leur parents étaient à leur côté, la mère les aidait et le père les filmait. Ils puaient un bonheur hypocrite. Néanmoins je les enviait. Je posais ma main sur mon ventre encore plat et inspirais fortement. Ce n'était pas le fait que je devais prendre une décision -je savais que je le garderais, comme toutes ces femmes-, ni que je devais l'annoncer à Sasuke qui me rendait anxieuse, non, c'était l'avenir. Parce que quand on n'a pas d'enfants, on se voit grandir, et quand on en a, on se voit vieillir. Et moi ça m'effrayait de m'imaginer aux côtés de Sasuke, les cheveux grisonnants, avec les petits enfants et les enfants.
Je déglutis et partais vers la salle de danse. Je me changeais, allumais le poste radio et dansais. Je savais que Sasuke allait être furieux quand je rentrerais, je savais qu'il allait me haïr pendant des mois et des mois. Je savais qu'il m’appellerait mais que je ne répondrais pas à ses appels. Je voulais m'évader, ne serait-ce qu'une heure ou deux. Il fallait que je profite de chaque seconde de ma vie si je ne voulais pas finir vieille.
Quand je sortis de la salle de danse, douchée et rhabillée, j'allumais mon portable et soupirais, il était dix-huit heures et j'avais six appels manqués. Je n'avais pas le courage de mentir et je m'apprêtais à affronter Sasuke.
La porte de l'appartement était ouverte, visiblement mon époux m'attendait. Je m'efforçais de sourire un minimum, juste pour paraître jolie. Puis j'entrais, posais mes affaires dans la chambre et revint dans la salon où il se tenait, assis sur le canapé.

_T'étais où ?
_Au studio de danse.
_Pourtant on est mercredi.
_Je n'ai pas le droit de me détendre ?

Il se leva silencieusement, éteignit la télévision et s'approcha de moi. Son corps se colla au mien et sa tête se pencha vers la mienne, mais il n'allait certainement pas m'embrasser.

_Tu me prends pour un con ? Là n'est pas une question de détente mais si tu veux on peut en parler. Parce que pendant que madame s'amusait, saches ton époux s'inquiétait et que tu ne daignais pas de répondre à mes appels !
_J'avais éteint mon portable. Et tu m'excuseras de ne pas te croire car je ne pense pas que tu t’inquiétais.
_Ta Gueule. Où étais-tu vraiment ?

Je reculais d'un pas, il en avança d'un. Je confrontais mes pupilles aux siennes, tentant de ne pas flancher.

_Où étais-tu vraiment ? Répéta-t-il.
_Au studio de danse mais pourquoi tu...
_ Au studio de danse avec qui ?

J'y venais. Sasuke croyait que je l'avais trompé. Alors c'était la meilleure. Mais je lui fus reconnaissante, il était jaloux et réellement inquiet. C'était alors à moi d'avancer d'un pas. Je passais mes bras autour de sa nuque, le surprenant. Je n'avais jamais été très entreprenante, mais ça me semblait le moment idéal pour l'être.

_ Dis moi Sasuke, tu ne ferais pas un peu des idées... ?
_ Que...Qu'est-ce que tu racontes ?

J'allais lui répondre mais il y avait un problème. Les yeux de mon mari étaient légèrement rouges, comme injectés de sang. Je me retirais immédiatement de lui et devins furieuse :

_Elle est où ?
_ De quoi ? De qui ?
_ Te fous pas de ma poire ! Tu sais de quoi je parle !
_ Putain Sakura mais de quoi tu parles !

Il fallait que je lui fasses avouer, que ce soit lui qui parle en premier de la drogue. Je ruminais, fulminais, tempêtais. Je soulevais des coussins, cherchais derrière le téléviseur, sous le canapé... Je devais passais pour une folle et je devais être parano. Mais j'étais certaine que Sasuke se droguait.
Il m'attrapa violemment le bras pour me calmer et s'écria :

_Mais Sakura t'es en chaleur ou quoi ? D.e.q.u.o.i.t.u.p.a.r.l.e.s ?
_Tu le sais, avoue-le Sasuke !
_ Mais t'es conne ma parole !

Il me lâcha le poignet et s'enferma dans la chambre en injuriant encore et encore. Énervée qu'il me mente, m'insulte, me cache, je décidais de faire quelque chose d'inhabituelle. Je pris de l'argent et me précipitais chez le coiffeur. J'allais me couper les cheveux.

Je venais de prendre ma revanche en me faisant ce carré et j'espérais que ça allait mettre Sasuke tellement en rogne qu'il allait tout m'avouer. Ainsi je n'aurais pas appeler un centre de désintoxication ou autre. J'étais fière de ma décision. Fière d'avoir eut le courage d'agir sans l'aide de personne. Fière d'avoir été seule et de ne pas être tombée.
Je poussais la poignée de porte de mon chez-moi, le menton levé, la tête haute, prête à me confronter à mon mari et à lui faire avouer. Certes, j'étais un peu impulsive, mais je ne fus pas déçue quand il m'aperçut. J'étais pourtant prête, si prête... Mais c'était plus fort, j'avais perdu mes moyens, mes mots, mes réactions. J'avais tout perdu quand il s'est précipité vers moi en m'enlaçant et en s'excusant, encore et encore. Je rendit son étreinte bien sûr, mais sans comprendre son acte. Il me murmura qu'il m'aimait, qu'il ne voulait plus que je parte si brutalement, qu'il n'appréciait pas nos disputes. Alors je fondis en larme, comme l'enfant que j'étais. Il rit, m'embrassa, me susurra des mots doux et alors je lui annonçait la nouvelle en m'efforçant de ne pas hoqueter :

_Je suis enceinte.

***


Si Sasuke avait été contre cette grossesse, je n'aurais pas accouché d'un petit garçon. Nous l'avons appelé Natsuno puisqu'il fut né le 21 Juin. Il était déjà brun comme son papa et avait les yeux de sa maman. Il dormait beaucoup, pleurait, geignait. Bref, c'était le plus adorable des garçons, une mère ne pouvait rêver que de lui. Ma grossesse m'avait paru effrayante. Je voyais mon ventre qui s'arrondissait chaque jour et l'accouchement qui approchait. J'avais peur que moi ou le bébé meurt en couche. Peur que Sasuke m'abandonne. Peur de ne pas être à la hauteur. Mais aujourd'hui, quand je contemplais mon petit bout de chou qui dormait à poing fermé dans son berceau, je ne fus pas déçue.
C'était quelques mois après mon accouchement que Tenten sonna à la maison. Elle servait de nounou et elle était gratuite. Je descendais lui ouvrir et la serrais dans mes bras.

_Frangine !
_Ten !

Je la fis entrer, lui expliquai ce qu'elle savait déjà et elle me demandait :

_Tu vas où ?
_Je profite que Sasuke travaille pour aller danser avec Ino.
_Tu vas en boîte ?
_ T'es folle ? Non je vais à la salle de danse.
_Mais elle est pas fermée ?

Pour toute réponse je lui montrait mon trousseau de clés. Elle me dit la bise, m'ordonna de m'amusait et je m'éclipsais aussitôt.
J'avais longtemps dansé en compagnie de ma meilleure amie. Comme d'habitude je l'enviais. Elle avait de sublimes courbes, de la souplesse, de l'élégance, un joli visage, des jambes interminables... Et comme elle le répétait souvent : elle était une des rares vraie blonde aux yeux bleus. Moi j'étais née brune aux yeux vert. Et maintenant j'étais plus original. Ça me plaisait.
J'avais gardé mon carré car Ino avait décrété que malgré que les cheveux longs c'était élégant, les courts étaient plus pratiques pour danser. Elle avait raison et j'avais suivi ses conseils.
On fit une pause et on s'assit contre les miroirs, laissant le poste radio tournait et je lui demandais :

_Alors ? Saï ?
_'Faut te renseigner ma vieille, je l'ai plaqué depuis déjà des lustres !... Genre deux jours tu vois ?
_ Haha d'accord. Et pourquoi ?
_Je me lassais de lui.
_ Si tu te lasses de chacun de tes mecs...

Elle fit une mine boudeuse et renchérit :

_Mais tu vois je t'envie pour ça ! Toi t'es casé et malgré vos différents tu aimes toujours ton mec. Moi j'en veux un qui puisse me … me surprendre ! Que je l'aime un petit peu plus chaque jour et pas l'inverse ! Tu piges ?
_Ouais, je piges. Un peu à la façon dont toi et Kiba vous...
_Bon, me coupa-t-elle en piquant un fard. On y retourne ?

Je lui souris et opinais.

***


Trois années passèrent. Trois années à vivre ma routine, à avancer un peu plus chaque jour vers la fin. Trois années à supporter mon présent. Trois années de moins à ma vie. Je mis au monde un deuxième fils il y a quelques mois. Nous l'appelâmes Naoki. Il était beaucoup plus calme et plus froid que son frère aîné qui avait la fâcheuse habitude de s'exciter pour un rien. Il débordait d'imagination ; donnez lui un ballon, il jouait avec tout le long d'un après-midi. Nos enfants nous rapprochait, Sasuke et moi. Mais nous avions moins de temps libre et je n'avais toujours pas de travail. Je repensais à Ino qui accumulait les conquêtes et moi les couches. Je ne m'en plaignais pas, mais je trouvais que j'étais devenu une adulte trop tôt. Je n'avais pas encore la trentaine et j'avais envie de vomir quand je voyais des jeunes de mon âge s'amuser. Sasuke ça ne semblait pas le déranger, la trentaine il allait l'avoir avant la fin de l'année.
Soit, j'étais assez satisfaite, je n'avais plus revu ni entendu parler de drogue. Ou un petit peu, mais ce n'était alors que de petite chamaillerie.
Or, un soir que j'allais couché Naoki et Natsuno, je fis une découverte qui me déplu. Je lisais un livre, sous mes couettes, en chemise de nuit. J'étais plongée dans l'histoire et j'en oubliais ma vie et le fait que j'attendais mon époux. Seulement Natsuno se mit à pleurer. Mais quand il pleurait, c'était presque si il hurlait. Et si il continuait à geindre il allait réveiller son frère. Alors je me dépêchais, le pris dans mes bras et lui pria de me dire ce qui n'allait pas. Il me répondit simplement en me montrant sa bouche :

_J'ai faim 'man.

Je soupirais, le gardais dans mes bras et le posa sur sa chaise de la cuisine. Je commençais à lui préparer un lait chaud et cherchais son biberon. J'étais tellement endormie, blasée, complètement crevée que j'ouvris le placard où on laissait l'alcool. Je ne compris pas sur le coup que je m'étais trompée, et puis moi je ne l'ouvrais pas ce placard, je ne buvais que du champagne. Mais j'eus un hoquet de surprise en découvrant que les bouteilles étaient vides. Je ne comprenais plus rien. Alcool ou drogue ? A moins que ce ne soit les deux ? J'étais perdue, assommée. Je m'assis donc sur le carrelage froid pour me remettre de mes émotions. Le lait avait beau bouillir dans la casserole et déborder, plus rien de m'importait. Plus rien sauf l'arrivée de Sasuke. Il sifflotait tranquillement et en apercevant la lumière dans la cuisine il vint nous voir. Quand il me découvrit assise devant le placard il se précipita vers moi.

_Eh Saku qu'est-ce qui t' arrives ?

Je lui pointais de mon index les bouteilles vides.

_At..Attends, je peux t'expliquer !
_Vas-y je t'écoute, lui dis-je sèchement.
_ En fait voilà...
_ … Mais j'en ais rien à foutre de tes excuses ! Le coupais-je. Moi ce qui m'horripiles c'est qu'après la drogue tu boives ! Putain mais faut que je fasse quoi pour que t'arrêtes ?!

Il fronça les sourcils et garda toujours ce sang froid, alors que moi je bouillais plus que le lait :

_Quelle drogue ?
_ Celle que tu prenais ! Le jour de notre mariage tu en avais dans ta veste ! Et il t'arrivais souvent d'avoir les yeux rouges !
_ Mais... Attends Sakura... Ma veste en cuir ou celle de mon costume ?
_ Ta veste en cuir pauvre con ! La noire et rouge !
_ Euh...mon cœur, la noire et rouge n'était pas à moi. La mienne n'était que noire il me semble.
_ …
_Et pour ce qui est du rouge des yeux, il t'es jamais arrivé de croire que j'étais fatiguée ? Quant à l'alcool j'ai un pote qui se sentait mal et qui a tout vidé quand je l'ai invité. Comme tu n'allais jamais dans le placard je me suis dit que ça servait à rien de te...Tu...Tu pleures ?

Oui je pleurais. Toutes ces années à croire que mon époux se droguait alors que ce n'était que des erreurs... Pourquoi je ne lui en avais pas parler plus tôt ? Pourquoi moi ? Pourquoi j'étais si bête ? Sasuke me consola et me serra dans ses bras avant qu'on ne rit tous les deux en entendant Natsuno pleurer. Il réveilla son petit frère qui geint à son tour. Il était temps d'oublier et de reprendre mon rôle.

***


C'était bien beau de se réconcilier, mais je m'ennuyais quand même à la maison. C'est pour cela que je décidais de faire quelque chose de différent. J'avais engagé une nounou, une vraie. Et avec Tenten et Ino, je partis en boîte. J'avais décidé de laisser pousser mes cheveux, d'enfiler une mini-robe rouge sexy et des talons. Je ne m'étais jamais sentie aussi bien. J'étais comme tous ceux de mon âge. On avait poussé la porte de la boîte et nous dansions. On se frottait à des corps, Ino draguait, Ten se fait draguer et moi j'ondulais sensuellement mon corps au rythme de la musique. Je bus deux verres. J'exécutais un déhanché sulfureux, en attirant plus d'un. C'était comme si je venais de naître et que je découvrais les plaisirs indéniables de la vie.

***


[center]Mais j'ignorais toujours que Sasuke avait rencontré quelqu'un...(/center]

***


Je continuais à bouger, à lever les bras, croiser mes jambes. J'étais tellement euphorique que je ne l'avait pas remarqué. Ce fut Ten qui tapota sur mon épaule et qui le pointa de son index. Il était là et buvait un verre au lieu de travailler. Allait-il ici tous les soirs ? Non sinon il n'aurait pas de salaire. Me mentirait-il sur ses horaires ? Et qui était cette personne dans la pénombre avec qui il discutait gaiement ? Mon instant de bonheur s'était brisé. Je fis demi-tour et m'apprêtais à partir quand une main s'accrocha à mon poignet. C 'était lui, évidemment :

_Saku ? Mais qu'est-ce que tu fous là ?
_Et toi ? Tu n'es pas censé travailler ?
_Et toi ? Tu n'es pas censée surveiller les garçons ?
_Tu crois encore que c'est le sale boulot des femmes de surveiller les mômes ?
_Oui. Et qui les surveille ?
_ Une nourrice.
_ Donc tu as laissé les garçons sous la surveillance d'une parfaite inconnue ?...

Formulé comme ça, ça me faisait peur. J'avais envie de détaler et de serrer mes enfants dans mes bras. Mais je tins bon, me défis de son emprise et allais à l'extérieur. Une brise fraîche m'accueillit en me faisant frissonner. Je fermais les paupières pour m'empêcher de fondre en larme. Ce fus une grave erreur. J'eus mal à la tête et perdis connaissance...

***


J'étais dans mon lit et haletais. Était-ce un mauvais rêve ? Un simple cauchemar ? Je ne savais pas. Mais par contre j'avais une horrible migraine. Comme si j'avais trop bu. Comme si je me réveillais d'un coma. Comme si on m'avait cogné. Mais c'était le trou noir. Rien. Que dalle.
Sasuke fut réveillé par mes gémissements et se tourna vers moi, le sourire bienveillant, égal à celui de Mikoto :

_ Tout va bien ?
_ Oui... C'était juste un... un cauchemar...
_ Tu veux un verre d'eau ? Quelque chose ?
_ N..Non... Je...je vais me rendormir.

Il embrassa mon front et me susurra qu'il m'aimait. Je fis un petit sourire et me rallongeais à ses côtés. Quel rêve tout de même...

***


Stupide machine à laver de mes deux !
Je vociférais contre la machine qui semblait avoir rendue l'âme. Mais j'avais une lessive à faire. Je devais nettoyer le costume de barman de Sasuke avant ce soir, les vêtements des garçons, ma tenue de danse... Tellement de linge, la machine ne pouvait me faire faux bond aujourd'hui ! Déjà que j'avais un trou béant au crâne, mais si le monde me cherchait des noises.
C'est mon tendre époux qui me donna la merveilleuse idée d'aller à la laverie. Je soufflais et acceptais. Je n'avais pas le choix. Je me vêtis un peu mieux que mon maigre pyjama ; un slim, une chemise bouffante et une veste. J'attrapais aussi mes Ray-bans. C'était malheureux mais mon ophtalmologue me disait de porter des lunettes quand ma vue me jouait des tours et que j'avais la migraine. Je fourrais le linge dans un panier puis enfila mes vieilles Converses et montais dans la voiture.
J'arrivais à la laverie, fis attention à comment laver, à ce qu'il fallait mettre ensemble, ce qui fallait séparer, puis je m'assis sur un banc. L'attente ne me fut pas irritante. Au contraire, j'avais l'impression de me reposer. Je ne devais pas être très présentable, je n'étais même pas maquillée !
Puis quelqu'un se posa à mes côtés. Je ne lui prêtais aucune attention. Aucune, jusqu'à ce que sa sonnerie de portable piqua ma curiosité. C'était Victims of Love de Good Charlotte. Il décrocha et je pouvais entendre sa voix. Elle était enjouée, pleine de vie. Je m'autorisais à regarder mon interlocuteur. Il était blond, d'un beau blond paille. Ses cheveux étaient en bataille et ses yeux bleus brillaient de malice à travers les verres de ses grosses lunettes. Il portait un sweat orange et avait remonté ses manches jusqu'aux coudes d'une façon maladroite. Ses traits étaient empreints d'une certaine maturité, pourtant on aurait dit un grand enfant. Il portait un jean bleu foncé en pattes d'éléphants et des tongues. Je revoyais encore ma rencontre avec Sasuke, avec cette chanson. Qu'est-ce que c'était que ce sentiment ? Ce garçon... Il paraissait si attachant, il avait l'allure d'un étudiant qui se fout de tout. J'écoutais sa conversation tout en le détaillant avec inconscience :

_ C'est vrai ? Et elle a dit oui?[...] Genre ?! […] Bah c'est son style de toute façon. […] Si tu lui fais des mômes j'ai intérêt à être le parrain ! […] Ha oui c'est vrai, j'avais oublié qu'elle était stérile...[...] Bon je suis méga content pour toi Shika mais là je vais devoir te lâcher, y'a une nana qui me déshabille du regard tellement je suis sexy. Je te l'avais dis que j'étais un sex symbole ! ( Je rougis et détournais le regard, prise en flagrant délit, un peu comme une adolescente de quatorze ans) […] Elle est plutôt mignonne. Et mieux fringuée que moi en tout cas ![...] A plus vieux, et félicitations. Je t'avais dit que la bague plairait !

Je me sentais honteuse et humiliée. Certes il m'avait complimenté indirectement, mais je passais pour une obsédée.

_Je m'appelle Naruto. Et puis-je savoir quel délicieux nom appartient à ce joli minois?
_ Hum...Euh... Sa...Sakura...
_ Enchanté Sakura. Tu sais que c'est mal d'écouter les conversations des autres ?
_ Désolé...

Il m'étonnait. Contrairement à Sasuke, il me tutoyait tout de suite et j'avais une grande confiance en lui. Il regarda sa montre, puis la machine où battait son linge. Elle venait de finir. Il l'ouvrit, sortit un pyjama aux couleurs de son pull et le mit dans un panier. Je restais assise, à le regarder. Puis il se mit en face de moi et sans prévenir baissa son dos, pencha sa tête un peu sur le côté et déposa ses lèvres sur les miennes. L'instant fut si bref que je n'ai pas eut le temps de réagir :
Je t'ai glissé quelque chose dans ta poche Sakura. T'y fais attention, OK ?
Je bégayais une réponse positive. Je n'en revenais pas ; je venais de tromper Sasuke. J'avais deux enfants, un époux et je venais d'en embrasser un autre ! J'avais envie de m' esclaffer, de sauter de joie, de crier ma renaissance au monde entier. Oui c'était comme une renaissance. Je venais de faire ce que je n'aurais jamais imaginé. Ma journée venait de s'illuminer et je plongeais aussitôt ma main dans ma poche. Mon rictus s'agrandit quand je lis : Naruto : 06 XX XX XX XX.

***


J'appelais Ino et lui racontais tout. Sans omettre de détail. Je lui demandais si je devais l'appeler et elle me dit une phrase qui me resta gravée : «  Si Dieu a inventé l'erreur, c'est pour qu'on en fasse ». Puis je me suis dit que ce n'était pas une erreur. Que j'avais le droit d'appeler quelqu'un en toute amitié.
Je fus aimable et tendre toute la journée. Et quand Sasuke fut parti pour son travail dans la soirée, j'appelais Naruto. Quelle angoisse ! Je me mordais la lèvre au sang en entendant les tonalités. Puis ça décrocha, et sa voix m'enivra :

_Oui ?
_Naruto ? C'est Sakura.
_Je me disais aussi, comment as-tu fait pour tenir autant sans m'appeler ? Je pensais que tu trépignais d'impatience à l'idée d'entendre ma voix.
_Oula, tout doux Rocco. ( Il rit, et j'adorais son rire) On n'est qu'au téléphone.
_Mmmmh, l'idée serait pourtant tentante...

Je ris à mon tour. Je donnais le repas aux enfants, le combiné coincé entre mon épaule et mon oreille. Nous parlâmes des heures et des heures. On se racontait ce qu'on faisait après avoir parlé de nous. Je lui ais parlé de ma situation familiale, il m'a parlé de lui. Il vit dans cette ville depuis le début d'année scolaire. Il suivait des études pour être avocat et avait un an de moins que moi. Il aimait la couleur orange, son repas préféré était les nouilles et il adorait prendre des bains avec de la mousse.

_Et là tu fais quoi Sakura ?
_Je me mets en pyjama.
_ Petite nuisette sexy ?
_Non, pas ce soir.
_ Où habites-tu ?

Je lui donnais l'adresse.

_ Enfile la nuisette transparente, je suis chez toi dans dix minutes.

Il raccrocha. J'avais terriblement peur et en même temps je voulais absolument le voir. Il sonna dis minutes plus tard. J'avais ma nuisette. Je lui ouvris la porte. Il m'embrassa. Je passais mes jambes autour de sa taille, il m'enveloppa de ses bras. Nos lèvres se happaient farouchement, nos souffles se mélangeait, nos langues s'emmêlaient. Puis il me déposa sur le lit. Et après quatre ans de mariage, deux enfants, je commis un adultère. J'ai adoré ça.

***


En fait, j'avais tellement adoré que deux mois plus tard, Naruto venait toujours un soir sur deux pour assouvir nos besoins sexuels. Il repartait une heure avant le retour de Sasuke. Et moi j'attendais mon époux, fraîche comme une rose, sur le lit. Et généralement, c'était une nouvelle partie de galipettes. J'y prenais mon pied. C'était fantastique. La plus belle période de ma vie.
Puis, un soir, quand mon corps nu s'endormait contre celui de Sasuke, ce dernier m'annonça :

_ Sakura, mon père est mort.
Je me relevais et le regardait avec effroi avant de m'excuser. Il continua, son regard vide de sentiments :

_ On l'enterre Dimanche, je crois que je vais passer le week-end là-bas... Mais en fait, sans toi. Mon père ne t'appréciait pas beaucoup tu sais.

Coup dur... Je baissais la tête quand sa main caressa ma joue. Il me fit un tendre sourire et embrassa doucement mes lèvres. C'était moi qu'il réconfortait, alors que c'était mon rôle puisqu'il a perdu son paternel... Je resterais donc toujours cette morveuse ?

_ Tu te souviens la première fois que tu as vu mes parents ? Et bien j'ai refusé de te dire pourquoi mon père restait si froid...
_ Oui c'est vrai.
_ Et bien, j'ai eut un frère. Un frère aîné. Il s'appelait Itachi...

Sa main tomba et je l'attrapais avant de me blottir contre son torse. Je voulais l'aider à mon tour. Il continua en tentant de contrôler les tremblements dans sa voix :

_ En fait... Je crois que c'est moi que mon père déteste. Et par conséquent il déteste tout ce que j'aime. Il avait huit ans, mon frère. J'en avais cinq. Tu sais ce n'est pas ma faute Sakura, je n'avais que cinq ans...( il renifla). Nous jouions sur le trottoir et la balle était partie sur la route. J'ai couru la récupérer mais une voiture est arrivée. Itachi m'a poussée. Je me suis cassé le bras et lui il...il est mort... fauché par la voiture...

Il pleura. Je n'avais jamais vu Sasuke pleurer. Son père était décédé et lui pleurait la mort de son frère, alors qu'il l'a quitté il y a bien vingt ans. Je l'embrassais, lui apportais du réconfort. Rien n'y fit.
Cette nuit-là il dormit en me tournant le dos.

***


Naruto était au courant que Sasuke ne serait pas là ce week-end. Comme il ne me voyait jamais ces jours-là, il décréta qu'on devrait passer le week-end ensemble, chez moi. J'étais tellement naïve que j'avais accepté. Samedi matin je saluais mon époux et lui priais de remettre mes condoléances à sa mère que j'appréciais tant. J'avais laissé mes garçons chez Tenten bien que son petit ami – un certain Neji dont elle devait me parler-, je les aurais alors laissé chez Ino mais elle avait une nouvelle conquête.
Naruto arriva en début d'après-midi. Dès que je lui ais ouvert la porte, il m'a sauvagement sauté dessus, m'a apporté sur le canapé. Et il me fit l'amour. C'était incroyable. Une nouvelle adrénaline, une nouvelle sensation. Il était un remède contre ma routine. Ma morosité s'éloignait. A partir du moment où il était là je me fichais de tout. D'être découverte, du père à Sasuke, de mes enfants, de tomber enceinte de lui, de divorcer. Tout m'importait. J'étais quelqu'un d'autre. J'étais la jeune fleur que je devais être à cet âge-là. J'étais entrain d'éclore.

Nous étions bien trop vite à mon goût samedi soir. On dégustait une pizza quatre fromage, l'un contre l'autre, et regardions une émission sur une chaîne locale. Je n'étais pas vraiment captivée par la télévision ; je ne me souvenais même plus ce dont elle parlait ! Par contre je me souviens de chacun des gestes Naruto, chacun de ses baisers, chacun de ses actes. Pendant la pub il partit aux toilettes. J'enroulais alors la couverture autour de mon corps, mais dans un de mes mouvements maladroit je fis tomber quelque chose qui était sur la table. Je m'empressais de ramasser et devint dubitative. C'était un cadre photo. J'étais dessus. Ainsi que Sasuke. Et il y avait nos deux enfants. Je retins un sanglot en me rendant compte de ce que je faisais. Je trompais et mentais à l'homme de ma vie. En deux mois j'étais devenue comme toutes ces salopes.
Naruto revint des toilettes sans se douter de la décision que j'avais prise. Il dut me voir me rhabiller et faire le sac de Naruto, ainsi que ranger correctement la maison. Il s'inquiéta, bien sûr :

_ Sakura ? Mais tu fais quoi ?
_ Toi tu prends ton sac, et on se revoit plus. Plus jamais.
_QUOI?!

Il attrapa mes poignets et m'empêcha de bouger. Je baissais la tête et commençais à pleurer. Soudainement je me sentais salie, faible, débile. Pourtant je voulais rester forte, alors je faisais en sorte que mes sanglots soient silencieux.

_ Va-t'en Naruto. Je t'en supplie...
_ Mais Sakura... Qu'est-ce qu'il y a ?
_ J'aime Sasuke. Plus que tout. Il est mon époux et je n'ai pas le droit d'avoir un amant... Alors... J'aimerais qu'on se dire Adieu...
_ Je comprends...

Il se rhabilla dans un silence religieux, prit son sac et se dirigea vers la sortie. Je voyais sa silhouette se détacher. Ça m'arrachait le cœur, ça m'avait complètement détruite. Je reniflais et le raccompagnais jusqu'à la porte. Une fois à l'extérieur, il m'embrassa sur la joue, certainement par respect ou je ne sais quoi. Ces dernières paroles me blessèrent :

_ Bien que tu aimes Sasuke, moi c'est toi que j'aime. A bientôt.


***


A bientôt ?


***


J'accueillis comme la bonne petite femme que j'étais Sasuke. Je lui expliquais que j'avais eut besoin de repos, c'était pourquoi j'avais emmené les petits chez Tenten. Il me crut, me raconta pendant le repas l'enterrement et déclara qu'il n'était pas fatigué et qu'il voulait faire la vaisselle. J'acquiesçais, mis Natsuno et Naoki au lit et entrais dans ma chambre. J'enfilais un pyjama et c'est en retournant mon armoire que je tombais sur ma robe rouge. La sexy que j'avais portée quand j'étais en boîte. Alors, ce n'était pas un rêve ? Le trou noir s'éclaira. Mes souvenirs me revinrent. La musique, Sasuke, la personne à qui il parlait. Et la chose horrible qu'il m'a faite. Cette chose qui pourrait me prouver que...
Je tombais sur les genoux en hurlant. Je me tenais la tête pendant que mes larmes déferlaient sur mes joues. Je me sentais affreusement mal. Je n'arrivais pas à croire que Sasuke ait fait ça ! Je me sentais me décomposer. Je suffoquais, je tremblais, je ne m'en remettais pas.
Sasuke accourut, me prit dans ses bras et me demanda ce qui m'arrivait. Je lui ais foutu une claque et j'ai hurlé :

_ Pourquoi ? Pourquoi tu as pris autant de temps alors que je me suis effondrée il y a dix minutes ? Pourquoi tu m'as battu ? Pourquoi tu m'as volé ? Pourquoi tu as volé ma famille ?!

Au lieu de me réconforter, de me rassurer comme avec la drogue et l'alcool, il a un rictus sardonique. Je plongeais mes yeux dans les siens, je n'avais jamais aimé leur couleur noire. Je fronçais les sourcils d'incompréhension quand j'entendis des pas lourds dans les escaliers. Je ne comprenais rien. Sasuke avait cette voix sadique et aguichante :

_ Elle s'en souvient, Naruto.
J' hoquetais à l'entente de son nom et je le vis, dans l'encadrement de la porte. Il était sauvage, froid, différent de quand il était avec moi. Sasuke était-il au courant ? J'étouffais et attrapais discrètement mon portable pendant que les deux ricanaient. Sasuke attrapa mon menton dans ses mains et me murmura :

_ Sakura, Sakura. Comment crois-tu qu'un type comme moi aurais pu s'intéresser à une morveuse comme toi ? Mis à part pour ton fric.
Ce fut le coup de grâce. Il ajouta que ce n'était pas difficile de repérer l’héritière des Haruno mais je ne l'écoutait plus. Puis Naruto lui tendit une batte de base-ball. Je voyais déjà ma fin quand il la leva. Il m’assomma brutalement et la dernière chose que je vis fus mon époux, prendre la main de mon ex-amant et l'embrasser.

[center]***

J'ignorais que la personne qu'avait rencontré Sasuke était celle qui avait été mon amant.

***[/center]

Je me réveillais dans un hôpital. J'avais je ne sais combien de point de suture à la tête et j'avais l'impression de nager dans un océan noir et glacé, l'océan de ses yeux. Pourtant je nageais bien que j'avais manqué de me noyais.
Ino et Tenten étaient là, ainsi que mes parents. Quand je fus seule avec Ino elle m'assura qu'elle avait, dès que je l'avais appelé lors du soir de mon agression, alerté les policiers. Étant donné que je suis restée une semaine dans le coma, les flics ont rattrapé mes agresseurs.
Encore aujourd'hui, un an et demi après ce fameux soir, quatre mois depuis qu'ils furent jugés, je ne me souviens pas de combien de temps ils vont restés en prison ni de l'amende. J'ai obtenu le divorce, bien évidemment. J'ai aussi changé de coiffure. Ma longue chevelure reste rose délavé et atteint presque mes fesses, mais étant en deuil j'ai teint quelques mèches en noir. Et j'attache le tout avec un ruban orange en une haute queue de cheval. Mes fils ? Je leur ait annoncé que leur père était mort, qu'on ne le reverrait plus. De toute façon du Nord de la France, j'ai déménagé dans le Sud. Ino a fait la même chose, elle a accepté de perdre ses repères avec moi. Et puis sa nouvelle conquête, un certain Kiba, habite dans le Sud. Ça l'arrangeait bien.
J'ai du mal à faire confiance. Je n'ai même pas encore la trentaine et je devrais vivre un conte de fée. Mais non, je suis coincée dans un bar et noie mon chagrin dans l'alcool.
Je suis tellement absorbée dans mes pensées que je ne vois pas le garçon aux yeux pourpres, aux cheveux de sang et au regard de braise qui me demande :

_ Un autre verre Madame ?
_ Mademoiselle, je le corrige.
_ Comment une aussi jolie fille peut-elle être célibataire ?

J' hausse les épaules et lève les yeux vers mon interlocuteur. C'est le barman. Bien qu'il fasse le même métier que celui de Sasuke, il a l'air totalement différent. Je lis sur son badge le nom de Sasori. Encore un "Sas"... Pourtant je me laisses avoir quand il me décoche un sourire et me dit :

_ C'est mauvais de rester se morfondre ici. Je finis mon service dans cinq minutes, si vous voulez je vous raccompagne après...

La chanson Victims of Love tournait à ce moment-là...






Je vous remerci d'avoir lu jusque là! C'était terriblement long, non?
Sinon vous pouvez laissez un commentaire (promis, là je répondrais!) ici ou sur fanfic-fr.net (puisque je l'ai publié là aussi). Donc voilà, comme je m'en veux de ne pas continuer à écrire ici je me suis sentie obligée de vous prévenir de mon activité. N'hésitez pas à passez, à laissez des avis et j'espère avoir pu régaler votre appétit!
Merci encore!
Lorely.




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