Fiction: Lagadoù

Kiba pensait être un étudiant ordinaire, jusqu'à ce fameux soir où il se fait successivement accoster par quatre individus aux pouvoirs étranges, les Lagadoù. Il se rendra alors compte qu'il est lui aussi un Lagad, et devra apprendre à maîtriser sa Capacité s'il veut cacher son secret à ses amies Karin et Anko.
Version imprimable
Aller au
Aogami (Masculin), le 19/02/2013
Voici de plus amples explications sur les Lagadoù. Le premier qui se met à me chanter "Ouh, la gadoue, la gadoue, la gadoue", je l'abats sur place ! Ou pire, j'lui envoie Gaï pour qu'il s'occupe de ses cheveux !



Chapitre 2: Les Lagadoù



Quelques minutes plus tard, Kiba, Anko, Karin, Mei et Iruka se trouvaient dans une ruelle déserte du centre ville. On pouvait entendre, étouffé au loin, le tapage des étudiants sur la place des Lices.

-Ici nous sommes tranquilles, au moins, dit Mei avec soulagement.

-Oui, et vous allez enfin nous expliquer ce que nous voulaient ces deux mecs, et ce qu'ils ont fait à Kiba et Anko ! fit Karin avec toute la véhémence qui la caractérisait, ses cheveux rouges volant autour de sa tête à mesure qu'elle la secouait pour ponctuer sa phrase.

-Oui, oui, assura Mei d'un ton apaisant. Asseyez-vous d'abord, ça risque d'être un peu long.

Les trois amis, qui depuis le début de la soirée n'avaient fait que piétiner sans pouvoir s'asseoir, accueillirent la proposition avec soulagement, et s'assirent sur les pavés du trottoir.

-Kiba, tu peux faire attention à ce que ton amie ne se cogne pas ? demanda alors Mei en regardant fixement Karin.

-Hein ?

Avant même d'avoir pu comprendre ce qu'elle lui demandait, Kiba vit Karin s'effondrer sur lui, les yeux fermés. Anko se redressa aussitôt.

-Qu'est-ce que tu lui as fait ? s'exclama-t-elle, furieuse, prête à se jeter sur Mei.

Mei ne broncha pas et se contenta de se tourner vers elle.

-Iruka, attention, fit-elle simplement.

Anko, qui était en train de faire un pas en avant, s'évanouit la seconde d'après. Kiba crut qu'elle allait tomber brutalement par terre, mais Iruka la réceptionna avec une rapidité déconcertante. Il l'assit ensuite contre le mur, et la tête de Anko bascula en arrière. Après quelques secondes, un ronflement sortit de sa gorge et résonna dans la rue déserte : elle dormait ! Désormais le seul éveillé du trio, Kiba dévisagea Mei.

-Qu'est-ce que tu leur as fait ? s'inquiéta-t-il.

La peur commençait à s'instiller en lui : il était tout seul face à deux personnes qui -il se sentit un peu ridicule d'avoir une telle pensée- semblaient dotés de pouvoirs surnaturels. La fuite lui était impossible, car il ne pouvait décemment pas abandonner Anko et Karin ici !

-Rassure-toi, dit Mei, elles ne font que dormir. Il le fallait, pour que nous t'expliquions tout.

Kiba regarda Karin, qui reposait la tête sur son épaule. Mei disait vrai : elle dormait profondément.

-Vous êtes quoi, exactement ? demanda-t-il. Vous n'êtes pas humains, j'en suis quasiment sûr !

-Si, nous sommes tous ce qu'il y a de plus humain, lui assura Iruka. Nous sommes juste un peu plus... exceptionnels, disons.

-J'ai vu ça... commenta Kiba en repensant à ce que Hidan lui avait fait subir. Alors, que me voulaient ces deux gars ?

-Avant que nous te disions ce qu'ils te voulaient, il serait mieux que nous te disions qui nous sommes : nous sommes des Lagadoù.

-Des quoi ? fit Kiba avec une moue de totale incompréhension.

-Un Lagad, répondit Iruka, c'est une personne dont les yeux possèdent une Capacité spéciale. Tu as pu t'en rendre compte tout à l'heure avec Hidan... Il possède Dizesper, le Désespoir. Quand il utilise Dizesper sur quelqu'un, cette personne se retrouve en proie à une profonde détresse. Si cela se prolonge, cela peut entraîner de graves séquelles psychologiques, c'est pourquoi il est assez dangereux.

-Vous êtes donc tous des Lagadoù... fit Kiba. Quelle est votre Capacité, alors ?

-Tu as l'air d'accepter plutôt facilement la chose, commenta Mei, à la fois amusée et impressionnée. On t'annonce que des gens ont des pouvoirs dans leurs yeux, et c'est tout ce que ça te fait ?

-Je ne vais pas vous traiter de menteurs alors que j'ai enduré Dizesper et que tu as envoyé Anko et Karin dans les bras de Morphée en un battement de cils ! rétorqua Kiba.

-Il marque un point, dit Iruka à Mei.

Mei garda son sourire et poursuivit :

-Bien, comme tu l'as deviné, je possède Kousked, le Sommeil. Quiconque croise mon regard quand j'active Kousked s'endort sur le champ.

-Et moi, je possède Harp, le Blocage, dit Iruka. Je peux bloquer n'importe quelle Capacité. Ainsi, je suis invulnérable au Dizesper de Hidan, par exemple.

-C'est donc toi qui m'as sorti de Dizesper ? comprit Kiba.

Iruka confirma d'un hochement de tête.

-Alors je te remercie.

-De rien, répondit Iruka en secouant la tête avec un air plutôt gêné. Mais tu sais... je ne l'ai pas vraiment fait sans intérêt...

-Je m'en doute, lui apprit Kiba. Dans la même soirée, quatre Lagadoù cherchent à me rencontrer, je ne peux pas croire que ce soit un hasard. Qu'est-ce qu'ils me voulaient ? Qu'est-ce que vous me voulez ?

-Quelle perspicacité, commenta Mei, admirative. Mais il ne fallait pas être un génie pour comprendre ça. En revanche, que vas-tu conclure si je te dis que Kakuzu possède Detektiñ, la Détection ?

Kiba fit travailler ses méninges pendant quelques instants.

-Quand tu parles de Détection, tu veux parler de quelle détection ? Il détecte quoi ?

-Les autres Lagadoù, répondit Mei. Il peut identifier un Lagad, qu'il soit éveillé ou pas, et, s'il est éveillé, il peut identifier sa Capacité.

La mâchoire de Kiba s'affaissa quand les pièces du puzzle s'assemblèrent dans son esprit.

-Vous voulez dire qu'ils en avaient après moi parce que Kakuzu m'avait détecté ? comprit-il.

-Tout à fait, annonça Iruka. Il semblerait que tu sois un Lagad, toi aussi.

-Moi, un Lagad ? souffla Kiba, interloqué. Mais je n'ai aucune Capacité ! Je m'en serais aperçu, si je pouvais endormir les gens ou les faire déprimer simplement en croisant leur regard !

-Pourtant Kakuzu et Hidan t'ont approché, et le Detektiñ de Kakuzu est infaillible, dit Mei. Ceci prouve que tu es bien un Lagad. Mais c'est normal que tu ne connaisses pas ta Capacité : tu n'as simplement pas été éveillé.

-Et c'est pour ça que nous sommes là : nous savions que Kakuzu avait trouvé un Lagad en sommeil, nous attendions qu'il tente de prendre contact pour intervenir.

-Pourquoi était-ce si important de me mettre le grappin dessus en premier ? voulut savoir Kiba. Il y a donc des rivalités entre les Lagadoù ?

-On distingue deux factions principales parmi les Lagadoù, expliqua Mei. C'est un peu complexe à expliquer, mais en gros, il y a ceux qui veulent la suprématie des Lagadoù dans le monde, et ceux qui souhaitent garder leur existente secrète et mener une coexistence pacifique entre eux et les gens normaux.

-Je vois, il y en a qui ont un sacré complexe de supériorité, constata Kiba. Mais dans quelle faction vous situez-vous ?

-La deuxième, répondit Iruka.

-Donc vous êtes les gentils, résuma Kiba.

-Ta vision est un peu manichéenne, fit Mei. Il n'y a pas vraiment de gentils ou de méchants Lagadoù, nous avons juste une opinion différente. Mais il faut admettre que nos rivaux sont moins scrupuleux que nous. Tu as pu en avoir la preuve quand Hidan s'en est pris à ton amie.

Kiba regarda Anko, qui ronflait toujours, affalée contre le mur. En cet instant, rien n'indiquait que quelque temps plus tôt, elle avait été en proie à un désespoir tel qu'elle n'en avait jamais vécu jusqu'à présent.

-Ainsi, je suis un Lagad, dit-il pensivement. Comment je sais quelle Capacité je possède ?

-Ça, nous allons le savoir bientôt, annonça Mei.

Elle plongea une main dans son manteau blanc, et en sortit une petite sphère qui, d'après le tintement qu'elle fit en frottant contre le zipper, paraissait être en verre. L'intérieur, liquide, luisait d'une pâle lueur blanche.

-Attrape ! dit-elle en jetant la sphère à Kiba.

Le garçon tendit les mains pour l'attraper, mais manqua son coup. Son coeur s'arrêta de battre un instant quand il vit la sphère passer entre ses doigts, rebondir sur son genoux et tomber sur le trottoir. Mais contrairement à ce à quoi il s'était attendu, elle ne se brisa pas en heurtant le sol. Elle y roula en faisant un bruit cristallin, et s'arrêta aux pieds de Iruka.

-Alors, tu pourrais faire un peu attention ! le réprimanda celui-ci en la ramassant. Elle est peut-être incassable, mais tout de même !

Kiba se frotta le genou, à l'endroit où la boule de verre l'avait cogné. Elle était plus lourde qu'il n'y paraissait !

-Désolé, marmonna-t-il piteusement alors que son pouls reprenait un rythme normal.

-Tiens.

Iruka lui tendit la boule en prenant garde cette fois-ci à ne pas la lancer.

-Merci, fit Kiba. Je fais quoi avec, au juste ?

-D'abord, tu vas rentrer chez toi, recommanda Mei. Tu feras bien attention à ce que ta porte et tes volets soient fermés, tu comprendras pourquoi plus tard.

-Ensuite, tu appuieras la sphère ici, poursuivit Iruka en tapotant son sternum du doigt. Et ce sera tout.

-Quoi ? Juste ça ? Qu'est-ce que ça va me faire ? voulut savoir Kiba en rangeant la boule dans sa poche.

-Hé, on ne va pas te gâcher le suspens ! rétorqua Mei avec un demi-sourire énigmatique.

Réalisant qu'il ne pourrait plus rien tirer d'eux, Kiba renonça à leur poser des questions sur la sphère. En revanche, sur ses amies...

-Elles dorment toujours, comment on fait pour les ramener chez elles ? s'enquit-il.

-Tu connais leur adresse ? lui demanda Iruka.

-Oui, mais...

-Alors donne-la nous, on s'occupe de les ramener.

-Je peux vous faire confiance ? demanda Kiba avec une pointe de méfiance.

-On t'a empêché de finir entre les griffes de Hidan et Kakuzu, rappela Mei. Je pense que oui, tu peux compter sur nous pour les ramener chez elles saines et sauves.

Kiba finit par accepter de leur faire confiance, et leur donna les adresses de ses deux amies. Aussitôt, Iruka se pencha et hissa Anko sur son épaule, tandis que Mei faisait la même chose avec Karin. Cela ne semblait pas plus difficile pour eux que soulever un fétu de paille !

-Pourquoi tu ne les réveilles pas ? demanda subitement Kiba à Mei. Elles pourraient marcher, et vous ne vous fatigueriez pas à les porter !

-Si je le fais, elles poseront des questions pendant tout le trajet, et j'aimerais autant l'éviter, vois-tu. À propos, ne parle de tout ça à personne, même à elles, s'il te plaît. De toutes façons, elles ne comprendront pas de quoi tu parles.

Avant que Kiba ait pu demander ce qu'elle entendait par là, Iruka prit la parole :

-Et quand tu auras fini avec la sphère, évite de trop regarder les gens dans les yeux : on ne sait pas encore quelle est ta Capacité, ça peut être dangereux. Évite aussi les miroirs : j'ai connu un Lagad qui s'est rendu aveugle comme ça.

-Je fais quoi, alors ? demanda Kiba, pas très rassuré par ce qu'il entendait.

-Tu mets des lunettes de soleil et tu viens nous retrouver à midi sur l'esplanade Charles de Gaulle, lui indiqua Mei.

-J'y serai, promit Kiba.

-J'y compte bien, sinon tu aurais des ennuis ! Une Capacité ne se maîtrise pas d'un claquement de doigts. Allez, à demain !

Mei et Iruka prirent alors leur élan, et sautèrent. Médusé, Kiba les regarda s'élever dans les airs et atterrir sur le toit le plus proche, dix mètres au-dessus de lui.

"Décidément, ce n'est pas un soir comme les autres !" songea-t-il en rentrant chez lui.

Il prit soin d'emprunter les rues les moins fréquentées par les gens de sortie, si bien qu'il ne croisa personne ou presque jusque chez lui. Pendant tout le trajet, il serrait la sphère dans sa poche, de peur qu'elle ne disparaisse soudainement s'il la lâchait. Lorsqu'il arriva enfin à la résidence, il ne prit pas la peine d'aller saluer ses voisins de chambre qui ripaillaient dans le réfectoire, et gagna tout de suite sa chambre, dans laquelle il s'enferma à clef. Il prit également soin de vérifier si ses volets étaient clos ; ils l'étaient. Il put donc sortir la boule de verre de sa poche, et l'examiner à loisir. À la lumière du plafonnier, elle semblait moins briller que dans la rue. Jouant avec l'interrupteur, il plongea sa chambre dans le noir. La sphère diffusait une lueur douce dans la pièce. C'était donc avec ça qu'il éveillerait sa Capacité ? Il se demandait bien en quoi elle consisterait. Et si c'était dangereux ? Hidan était capable de plonger les gens dans le désespoir, peut-être existait-il des Capacités encore plus redoutables... Mais finalement, la curiosité l'emporta sur la prudence. Il défit les boutons de sa chemise, mettant son torse à nu. La main un peu tremblante, il approcha la sphère de son sternum.

-Allez, advienne que pourra, marmonna-t-il avec détermination.

Et il appuya la boule contre sa poitrine. Aussitôt, celle-ci se mit à briller avec plus de force. Elle se mit à fondre, mais au lieu de couler vers le bas comme n'importe quel liquide le ferait, elle parut comme absorbée par sa peau. Kiba sentit une sensation de chaleur envahir son torse à mesure que la sphère était absorbée. En quelques secondes à peine, elle avait totalement disparu en lui, mais la lumière, elle, était toujours là. Elle irradiait de son corps comme s'il brillait de l'intérieur. Il aurait pu trouver cela joli, si une violente douleur ne l'avait pas saisi sans prévenir, l'obligeant à prendre appui sur son bureau. Il avait l'impression qu'on lui injectait du métal en fusion dans les veines ; et il pouvait voir sa peau briller à mesure qu'il se répandait dans son corps. Sa respiration se fit laborieuse et sifflante. Bientôt, la lumière atteignit sa tête. La douleur empirait à chaque seconde, et finit par avoir raison de sa conscience : il s'effondra par terre, évanoui, son corps brillant toujours d'une lueur pâle et diffuse telle une lampe au néon.



Bon, de nouvelles questions se posent ! Quelle est la Capacité de Kiba ? Qu'est-ce que Mei et Iruka attendent de lui ? Ou bien va-t-il tout simplement crever et ses voisins vont-ils découvrir son cadavre phosphorescent quelques jours plus tard ?



Chapitres: 1 [ 2 ] 3 4 Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: