Fiction: Lagadoù

Kiba pensait être un étudiant ordinaire, jusqu'à ce fameux soir où il se fait successivement accoster par quatre individus aux pouvoirs étranges, les Lagadoù. Il se rendra alors compte qu'il est lui aussi un Lagad, et devra apprendre à maîtriser sa Capacité s'il veut cacher son secret à ses amies Karin et Anko.
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Aogami (Masculin), le 06/01/2013
Allez, premier chapitre de cette fiction surnaturelle, j'espère que ça va vous plaire. Bonne lecture !



Chapitre 1: Premier Contact



Kiba était sur la place des Lices, à Rennes, avec quelques amis de l'université. Comme à son habitude, il se contentait d'observer avec commisération l'étalage de débauche qui l'entourait et à laquelle ses amis n'étaient -hélas- pas étrangers. Bagarres, séduction, malaises se mêlaient dans la foule d'étudiants qui, en ce vendredi soir comme tous les soirs ou presque, venaient boire pour "s'amuser". C'était un divertissement que Kiba avait du mal à concevoir, mais il s'y rendait tout de même, pour passer du temps avec ses amis. Le seul amusement qu'il trouvait dans ces sorties, c'était de regarder les jeunes se tourner eux-mêmes en ridicule, une bouteille de soda à la main. Car bien évidemment, ces bouteilles ne contenaient pas que du soda, parfois cela n'avait même strictement rien à voir. Presque tous les étudiants de Rennes se retrouvaient le soir sur la place des Lices, il était donc pratiquement impossible de ne pas y croiser une connaissance. La chose n'était pas désagréable en soi, mais c'était surtout le fait qu'ils se sentent obligés de hurler quand ils reconnaissaient un ami qui était agaçant.

Ce soir-là, Kiba pensait donc passer une soirée comme les autres avec ses amis, au milieu de tous ces clowns ivres, quand tout à coup, des exclamations s'élevèrent de la foule, des exclamations de surprise et même de peur qui contrastaient nettement avec la clameur joyeuse habituelle. Kiba leva la tête en voyant des doigts pointés, et vit deux silhouettes qui se tenaient debout sur la corniche du bâtiment le plus proche. Deux candidats au suicide ? Comment avaient-ils fait pour se retrouver là-haut ? Il plissa les yeux en examinant les deux individus. Ce n'était pas évident, ils étaient vêtus de noir. S'il n'avait pas su qu'ils étaient là-haut, il ne les aurait probablement pas vus.

-Hé, t'as vu, Kiba ? fit une de ses amies en agitant sa bouteille de bière vers eux, dont le contenu avait déjà fait rosir ses pommettes rieuses. Y'a deux cons qui vont sauter !

-Je les ai vus, Anko, assura Kiba. Et j'espère qu'ils vont rester là-haut. Je ne tiens pas à assister à mon premier suicide ce soir.

-Oâh, ce serait marrant ! rigola Anko.

-Tu ne dirais pas la même chose si tu n'étais pas bourrée, dit Kiba entre ses dents.

Soudain, avec une rapidité surnaturelle, les deux silhouettes s'accroupirent pour prendre leur élan, et disparurent purement et simplement. C'était comme si elles étaient subitement devenues floues, avant de s'évaporer sans laisser de trace. L'instant d'après, ils étaient devant Kiba. Cela n'avait duré qu'une fraction de seconde. Leur atterrissage n'avait occasionné aucun choc sur le sol ; ils se tenaient debout devant Kiba comme s'ils avaient toujours été là. Le garçon put ainsi mieux les observer : ils étaient vêtus d'une tenue étrange, qui ressemblait à du cuir mais qui semblait plus flexible, ou à du coton mais en plus résistant. Ils ne portaient pas la même, mais il s'agissait globalement d'un vêtement ample -pantalon ou veste- par-dessus une combinaison plus serrée. Tous deux avaient les cheveux fins et plutôt longs, dont la blancheur argentée contrastait étrangement avec leurs traits juvéniles et félins.

-C'est qui ces mecs ? demanda Karin, une autre amie, en s'approchant, intriguée. Tu les connais, Kiba ?

-Je ne les ai jamais vus, répondit l'intéressé, quelque peu intimidé par l'aura de puissance que dégageaient ces deux énergumènes.

-Alors comme ça, tu t'appelles Kiba, dit l'un des deux inconnus d'une voix lente et suave. Moi c'est Hidan, et lui c'est Kakuzu.

-Euh... enchanté... fit Kiba, interdit.

-J'aimerais beaucoup que nous fassions connaissance, dit Hidan avec un demi-sourire. Tu veux bien nous suivre, qu'on puisse discuter ?

Kiba crut d'abord avoir affaire à deux ivrognes particulièrement bizarres. Puis, se rappelant de la façon dont ils étaient apparus, il se demanda si ce n'était pas lui qui avait bu, plutôt. Pris au dépourvu, il resta silencieux, son regard allant de l'un à l'autre. Anko vint alors à son secours.

-Vous êtes qui, vous, d'abord ? demanda-t-elle vivement. Vous voulez quoi ?

Hidan lui jeta alors un regard glacial. Les yeux noisette de Anko s'agrandirent, et ses pupilles se dilatèrent. L'instant suivant, sans que personne ne comprenne pourquoi, la jeune fille tombait à genoux et se mettait à pleurer, ses mèches brunes et sa frange masquant son visage et les mains qu'elle avait posées dessus.

-C'est triste de voir que la boisson rend aussi émotif, commenta simplement Hidan en regardant Anko sangloter à ses pieds.

Karin s'agenouilla auprès de Anko pour la consoler, jetant au passage -bien que ses yeux fussent marron foncé- un regard noir à Hidan.

-Bon, tu viens avec nous, oui ? s'impatienta celui qui s'appelait Kakuzu. Nous n'avons pas toute la soirée, vois-tu.

-Pourquoi, on peut très bien parler ici, non ? fit Kiba, de plus en plus méfiant à l'égard des deux individus.

-Justement, non, répondit Hidan. Ce n'est pas un lieu suffisamment privé pour ce que nous avons à nous dire.

-Il est minuit passé, tout le monde est rassemblé ici et les autres rues sont désertes, et des gens louches se trimballent dans le quartier, énuméra Kiba. Vous croyez que je vais vous suivre bien gentiment ? Qui me dit que vous n'allez pas me détrousser dès qu'on sera hors de vue ?

Hidan s'autorisa un sourire amusé, qui ne dupa pas Kiba : l'impatience et l'agacement se lisaient dans ses yeux et venaient transformer ce sourire en rictus.

-Tu n'as pas l'air d'avoir bu autant que tes camarades, observa-t-il. C'est une bonne chose, mais ça n'arrange pas nos affaires.

-Il aurait été plus docile avec quelques grammes d'alcool dans les veines, approuva Kakuzu en hochant la tête.

Kiba commençait à en avoir assez de ces deux jeunes hommes. Il n'aurait su dire si c'était l'impatience, ou bien l'aura inquiétante qui les entourait, mais il n'avait plus qu'une envie : qu'ils s'en aillent.

-Bon, le deal est simple, finit-il par lâcher, soit vous me dites maintenant ce que vous me voulez, soit vous vous barrez d'ici et vous me foutez la paix !

Les deux autres changèrent d'expression, et Kiba regretta d'avoir été si brutal dans ses propos. Leurs yeux lui flanquaient la chair de poule, pour une raison qu'il ignorait. Il fit un pas en arrière, intimidé.

-Bon, je crois que la situation l'exige, marmonna Kakuzu d'un air las et désolé.

-J'allais le dire, fit Hidan en plongeant ses yeux dans ceux de Kiba.

Appréciant beaucoup les joutes visuelles, Kiba soutint son regard pendant quelques secondes. Puis tout à coup, les yeux de Hidan semblèrent s'ouvrir. Ses pupilles s'allongèrent pour ressembler à celles d'un chat, et se dilatèrent de plus en plus, jusqu'à engloutir Kiba. Il se sentit tomber dans ces abîmes insondables, dans un noir total. Le bruit de la place des Lices avait disparu, laissant place à un silence de crypte. Et soudain se mit à retentir une longue plainte stridente, comme les hurlements terrifiés d'une centaine d'enfants, qui glaça Kiba jusqu'au sang. Ce cri déchirant, ajouté à sa chute dans les ténèbres, fit monter en lui un sentiment de désespoir qu'il n'avait jamais ressenti jusqu'alors. Il se mit à crier lui aussi, tandis que les larmes lui montaient aux yeux et commençaient à couler sur ses joues. Il crut qu'il allait tomber ainsi jusqu'à la fin des temps, au milieu de cette plainte insoutenable. Et soudain, la chute et le bruit s'interrompirent d'un seul coup. Kiba sentit à nouveau le sol, non plus sous ses pieds mais sous son dos, et entendit à nouveau le brouhaha qui baignait la place des Lices. Après une telle expérience, cette clameur lui parut aussi agréable que le chant des oiseaux au printemps.

-Kiba, ça va ? demanda la voix inquiète de Karin à côté de lui.

Le garçon voulut se redresser, mais ses membres tremblaient tellement qu'il dut y renoncer.

-Où sont-ils ? demanda-t-il.

-Tu n'as plus à te soucier de Hidan et Kakuzu pour l'instant, dit une voix qu'il ne connaissait pas.

Il ouvrit les yeux. Karin était penchée au-dessus de lui, aux côtés de Anko, et de deux personnes qui lui étaient inconnues. Clignant des yeux, il les détailla : elles avaient les mêmes traits juvéniles et félins que Hidan et Kakuzu, mais leurs cheveux étaient d'un noir de jais, et elles portaient une tenue différente : la leur était blanche, et ornée de motifs verticaux noirs. Elle était néanmoins faite du même textile. Elle consistait en un pantalon serré auquel était attaché par une sangle un pan de tissu large comme la cuisse, et d'un manteau moulant la poitrine, fermé par un zipper et qui se prolongeait jusqu'aux pieds en s'élargissant légèrement. Il comportait une capuche, mais pas de manches : leurs bras étaient nus. Contrairement à Hidan et Kakuzu, ces deux individus-là -un garçon et une fille- n'avaient rien de menaçant. Derrière eux, Kiba vit des étudiants qui s'étaient approchés, sans doute par curiosité. Ils croyaient sûrement à un malaise provoqué par l'alcool, mais Kiba savait mieux qu'eux qu'il n'en était rien. Il n'avait quasiment pas touché à une goutte d'alcool ce soir, et ce qu'il avait enduré lui paraissait terriblement réel, bien loin d'une simple hallucination.

-Toi aussi, tu les as entendus ? demanda Anko d'une voix inhabituellement faible.

Kiba hocha la tête en signe de confirmation et frissonna.

-C'était horrible, j'ai cru que j'allais mourir de désespoir, dit Anko dans un murmure presque inaudible.

-Vous avez été victimes de Dizesper, la Capacité de Hidan, annonça l'un des deux inconnus.

-Iruka, la ferme ! fit la fille d'un ton sec.

Hélas, la meilleure façon d'attirer l'attention sur quelque chose, c'était de tenter de le dissimuler. Cela ne rata pas, et Karin demanda aussitôt :

-Qu'est-ce qu'il a dit ?

Les deux inconnus parurent embarrassés, et la fille brandit un poing irrité vers son compagnon.

-Tu n'aurais pas pu le dire plus fort, histoire que tout le monde t'entende ? grogna-t-elle.

Le garçon haussa les épaules :

-Ils sont tous bourrés, se défendit-il. Demain matin ils auront tout oublié.

-Dis plutôt qu'il va falloir faire appel à Asuma
!
Kiba ne comprenait strictement rien à ce qui se disait autour de lui. Il voulut s'asseoir pour mieux suivre la conversation, et essayer de comprendre, mais une douleur dans le bas du dos lui arracha une grimace.

-Doucement ! s'exclama la fille en le voyant faire. Tu es tombé sur le coccyx, ne va pas t'esquinter davantage !

Kiba parvint finalement à se redresser, et contempla les deux énergumènes qui les dominaient, lui et ses amies.

-Qui êtes-vous ? Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-il.

Les deux autres échangèrent un regard interrogateur, et le garçon hocha la tête.

-Je m'appelle Iruka, dit-il, et voici Mei. On pourrait aller à l'écart pour les explications ?

-Encore ? s'écria Kiba. Mais vous avez quoi, ce soir ?

-Comment dire... fit Mei. Si tu veux qu'on te dise ce qui se passe, il vaut mieux que ce soit à l'abri des oreilles indiscrètes. Tu ne risqueras rien, je te le promets.

Kiba hésita. Ces deux-là n'avaient pas l'air dangereux, contrairement à Kakuzu et Hidan.

-D'accord, accepta-t-il. Mais à condition que Anko et Karin viennent aussi.

-Aucun problème, dit Mei en souriant.

Kiba fut un peu surpris qu'elle accepte si facilement sa condition. Il s'était au moins attendu à ce qu'elle réfléchisse un peu, ou qu'elle demande son avis à Iruka...

-Vous pouvez l'aider à se lever ? demanda celui-ci en s'adressant à Anko et Karin.

La question devait être rhétorique : Kiba était ce qu'on pouvait considérer comme un poids plume. Le soulever ne devait pas être trop difficile pour Anko, qui était bien plus solide que lui. La jeune fille lui tendit la main, et il la saisit par le poignet pour se mettre debout. Il vacilla un instant, puis secoua la tête pour chasser ce léger vertige.

-Ça ira ? demanda Mei, soucieuse.

Kiba leva le pouce pour la rassurer. Il pouvait marcher tout seul.

-Bien, quittons cet endroit, alors.




Voilà pour l'introduction. Très peu d'explications, je sais. Qui sont Hidan et Kakuzu ? Et Mei et Iruka ? Que veulent-ils à Kiba ?
Lisez le résumé de la fiction pour le savoir ! XD
(Non, sérieusement, attendez la suite !)




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