Fiction: Symptômes. (Concours Edo Tensei) (terminée)

Un hôpital, un virus et deux infirmières. C'est pas vraiment Saw, mais ça pourrait le faire. [Concours Halloween 2012]
Classé: -16D | Horreur / Supernaturel | Mots: 4792 | Comments: 10 | Favs: 16
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Beverlyy (Féminin), le 07/11/2012
Allez hop, on participe même si c'est à l'arrache vu que j'écris plus rien en c'moment x)

J'espère juste que vous apprécierez ma participation sur un coup de tête :]




Chapitre 1: (Concours Edo Tensei - OS)



Le calme régnait dans les couloirs. Comme toutes les nuits, il n'y avait pas un chat. Ou peut-être quelques uns... Ceux qu'on ne voyait pas. La nuit, tous les chats sont gris... Mais quand bien même le vieil adage ne se fut pas trompé, cette nuit là, ils se seraient enfuis.

Sakura avait horreur d'être du service de nuit. Lorsqu'elle avait signé son contrat, elle n'avait pas fait gaffe aux closes en petits caractères. Le genre de petites précisions qui vous ferait réfléchir à deux fois avant de griffonner les paperasses administratives. Depuis qu'elle avait été engagée comme infirmière, ce qu'elle avait eu du mal à accepter en premier lieu, ayant une formation de médecin avant tout, elle se contentait de ce qu'elle avait : Un salaire de merde, un boulot de merde et des patients qui sentent la merde. Elle se faisait plutôt l'effet d'être assistante gériatrique qu'autre chose et ça, ça foutait la gerbe.

Pourtant elle avait tout essayé. Les supplications, le charme, la brosse à reluire... Que dalle. La vieille peau qui lui servait de patronne ne lui avait jamais accordé crédit et elle n'avait pas avancé. Un an dans cet hôpital miteux, tout ça parce-qu'elle n'était pas capable de botter le cul de ses adversaires sur le terrain. Oh elle s'en voulait, bien sur, mais qui soignait les blessures de guerre des bourrins ? Qui servait de réconfort à cette bande de bouseux tout juste bons à se foutre sur la gueule ? C'était elle, parfaitement.

Quoi que. Ino était peut-être plus douée que ça. Pour une taille de bonnet en plus, elle était infirmière en chef. Cette gourdasse qui n'arrivait même pas à faire un garrot. On croyait rêver. Et le pire, c'est qu'elle était à son service, au service d'une imbécile tout juste bonne à se fringuer comme une mauvaise actrice porno. Le cliché des infirmières... Ce qu'il ne fallait pas entendre comme conneries.

Elle se laissa tomber sur sa chaise, contemplant le long couloir qui s'ouvrait devant elle, perdant son regard au fond de cet horizon ténébreux. Dire qu'elle pourrait pioncer, en paix, dans son lit. Et bien non, elle était condamnée à carburer au café serré pour surveiller une bande de malades apathiques. "Un nouveau virus, une fièvre bizarre". Tout le service s'était agité en soirée et Sakura n'avait jamais vu arriver autant de mecs au bord du malaise. Des petites natures. Pour se bastonner ils avaient des couilles et lorsqu'il s'agissait d'une prise de sang, ils chialaient comme des mômes. Et après c'était elle la tapette qui avait un métier confortable, protégée dans le saint lieu d'Hippocrate ? C'était à crever de rire.

Avant même qu'elle ne puisse se redresser, montrant un peu de bonne volonté, Ino s'était amenée, perchée sur ses quinze centimètres, la blouse à demi ouverte alors qu'il faisait facilement trois degrés près du radiateur. Cette vision suffit à Sakura pour avoir définitivement envie de se pendre et la blonde se pencha, prête à l'habituelle leçon de morale.

-Sakura !
-Je sais je sais.
-Si tu le sais alors je ne devrais pas avoir besoin de te le dire ! Sérieux, t'es vraiment pas possible.

Elle agita ses longs cheveux comme pour promouvoir un shampooing à l'image des grognasses s'extasiant sur n'importe quel produit capillaire et prit place sur l'une des chaises libres. Sakura s'y attendait, elle savait pertinemment qu'elle ne s'en sortirait pas avec quelques mots et une attitude de pouff. Il fallait toujours qu'elle lui explique par a + b l'importance de son rôle de nuit. Surveiller des mecs aussi frais que des macchabées au cas où l'un d'eux se prendrait à vouloir sortir en douce lors d'une séance d'insomnie, tu parles d'un boulot. Même un singe lobotomisé n'en voudrait pas.

-Bon Sakura, je n'en parlerai pas à la direction.

Non ? Sans blague ? Putain, ce serait bien la première fois ! D'habitude, elle ne se gênait pas à le faire pour se mettre en avant et Sakura le savait.

-Mais il faut que tu me rendes un service !

Elle l'aurait parié. Et ce serait quoi cette fois ci ? Aller lui chercher ses fringues au pressing ? Lui ramener du café dans son bureau ? Si elle croyait qu'elle allait jouer les soubrettes pour elle, elle se foutait le doigt dans l'oeil. A moins d'arguments plus convaincants, ce n'était pas pour un manque de bonne volonté à deux heures du mat' qu'elle allait lui servir de larbin. La vieille patronne avait entendu pire.

-Tu vois Kakashi ? En fait, j'avais pas remarqué mais il est vachement sexy. J'aimerai bien tenter ma chance, mais bon, j'le connais pas personnellement tu vois. Et comme c'est ton ancien professeur...
-Tu voudrais te faire Kakashi...? Demanda Sakura, estomaquée.
-Pourquoi pas ? J'suis bien foutue et je sais qu'il est dans la chambre 352 en ce moment même. J'en sors d'ailleurs, le pauvre, tout pâle, tout fragile... Tellement mignon...
-Tu sais que t'es vraiment pas bien ?

La blonde ne nota pas la réflexion et se contenta de se lécher la lèvre supérieure. En l'instant, on aurait dit une grosse mante religieuse à la recherche d'une bonne petite proie. Tout bonnement répugnant selon Sakura qui se contenta d'imaginer la tronche de son ancien professeur en lui annonçant qu'Ino en avait après son caleçon. Rien que pour ça, elle ne rechignerait pas à rendre service à cette tarée.

-Et sinon, tu as vu le monde qu'il y a ? Ce nouveau virus a l'air plutôt inquiétant.

C'était bien la première fois qu'Ino parlait boulot et Sakura fit les yeux ronds, ne sachant pas vraiment quoi répondre. On ne savait rien de ce virus, une sorte de merde qui vous transformait en légume bouilli. Quarante de fièvre, le teint pâle, symptômes aussi ravissants les uns que les autres, allant de l'excrétion massive en passant par des vomissements à vous en faire regrettez la scène de la soupe de l'exorciste... Bref, une sorte de truc bon pour créer une parano dans le village ou un loto géant. Virus, à qui le tour ? Sakura s'en foutait pas mal. Après tout, y'avait pas de quoi fouetter un chat. On découvrait des virus tous les jours et il suffisait aux chercheurs de bouger leur cul. Et dire qu'elle pourrait faire partie de cette équipe de branleurs et remettre un peu de punch là dedans... Elle se retrouvait reléguée au poste d'infirmière bonne à changer les pots de chambres.

Ravalant son amertume, elle se contenta d'hausser les épaules et laisser Ino s'adonner à sa diarrhée verbale. En passant des patients qu'elle avait été voir, les mignons, les vieux, le gros, le moche, le boutonneux... jusqu'aux rapports qu'elle devait remettre, on ne l'arrêtait plus, au grand dam de la rose. Cette dernière préféra se concentrer sur le fond du couloir qui semblait être d'une profondeur abyssale en raison de l'obscurité qui y régnait. Le fond de l'enfer... Ou le trou du cul du monde. Elle ria intérieurement de ses propres pensées alors qu'Ino passait en revue ses dernières conquêtes lorsqu'une tâche blanche apparut sur la toile jusque là totalement sombre.

D'un coup, Sakura se leva, faisant tomber sa chaise au passage et sursauter la blonde à ses côtés. La tâche s'était agrandit, progressivement, dessinant une forme hésitante luttant contre les ténèbres. Lorsqu'Ino se rendit compte de ce qui avait provoqué la réaction de sa collègue, elle lâcha son dossier, laissant les feuilles s'éparpiller au sol.

-QU'EST-CE QUE...

La forme se précisa, s'avançant vers les deux jeunes femmes. Une sorte de drap blanc émergea de l'ombre, rampant au sol comme un énorme ver luisant. Des cheveux se dessinèrent, d'un noir corbeau contrastant avec la blancheur du linge. La chose continuait à ramper faiblement, n'étant qu'à une poignée de mètres de la réception. Les deux femmes étaient pétrifiées et ne firent qu'un bond en arrière lorsqu'un bras émergea du drap pour se tendre vers elle. La peau était grisâtre, couverte d'exhalaisons, de plaies ouvertes qui ne saignaient pas. La chair semblait vide de toute trace d'hémoglobine et ce ne fut que lorsqu'une mèche de cheveux s'écarta, qu'un oeil apparut, qu'une pointe de rouge émergea de ce spectacle monochrome.

-INO ! INO ! C'EST... C'EST KURENAÏ !
-Pu... Putain ! PUTAIN SAKURA TU AS RAISON !

Ino courra vers la patiente à terre, le bras toujours tendu et l'iris écarlate étrangement vide. Sakura voulut rejoindre sa collègue mais une nouvelle tâche apparut au loin, celle ci s'avançant plus rapidement. Ses jambes voulaient avancer mais son corps tout entier était figé. Son instinct lui ordonnait de filer, vite... à toutes jambes... De courir... Vite, vite... Plus vite... Avant que la tâche ne se dessine de plus belle.

-I... Ino...
-Sakura ! Vient m'aider, elle a vraiment l'air malade ! Kurenaï ! Vous m'entendez !? Vous allez bien !? Comment êtes vous sortie de votre chambre !?

Un long râle sortit de la bouche de la jeune femme à terre, expulsant jusqu'à un morceau visqueux d'un rouge fade, presque rose. Ino eut instinctivement un mouvement de recul, laissant retomber Kurenaï à terre dans un bruit sourd. Le bout de poumon traînait au sol, gigotant encore dans un mélange de salive sanglante. Ino ne savait plus quoi faire et voulut se relever lorsqu'un bruit significatif acheva de la pétrifier.

Sakura avait vu la tâche s'agrandir, encore... Et encore... Formant le même drap significative des blouses de patients. Une barbe se dessina, des cheveux, la même peau grise, les mêmes taillades tout le long du corps. Ino expulsa un cri d'horreur lorsqu'elle vit son ancien professeur, un nourrisson fraîchement né dans ses bras, le cordon ombilical arraché gisant sur son petit ventre ensanglanté.

Kurenaï crachait de plus belle lorsque son époux prit place à ses côtés, le bébé pleurant encore plus de secondes en secondes. Les cris arrachaient des frissons d'horreur à Sakura et elle n'arrivait même plus à mettre ses idées au clair. Elle ne savait qu'une chose... Il fallait fuir... Vite... Quand bien même l'infirmière qu'elle était aurait supporté tous les spectacles les plus atroces, celui-ci n'était pas une simple représentation médicale.

-Asuma ! Asuma qu'est-ce que vous... Le bébé ! C'est Kurenaï qui... Vous...
-INO ! N'APPROCHE PAS ! RECULE ! Hurla soudain Sakura voyant sa collègue se remettre debout pour aller à la rencontre de l'heureux papa.
-Mais qu'est-ce que tu racontes Sakura !? On ne peut pas laisser le bébé comme ça ! Il...

Ino s'arrêta net lorsqu'Asuma esquissa un sourire carnassier. Libérant une main, il attrapa délicatement le cordon qui pendait toujours comme une sorte de spaghetti mal cuit et joua avec, arrachant cri sur cri au pauvre nourrisson. D'un seul coup, il l'arracha cruellement, comme tirant sur une ficelle pour défaire un noeud et arracha jusqu'à la peau encore mal constituée de son enfant. Lorsque l'ouverture laissa échapper les premières perles d'hémoglobines, Asuma croqua à pleine dents la chair, arrachant le ventre en quelques bouchées. Les organes encore minuscules ne firent l'affaire que de quelques secondes tandis qu'il dévora sa progéniture, arrêtant progressivement les cris déchirants qui s'élevaient dans le couloir. Le sang giclait sur son visage, aspergeant jusqu'à Kurenaï toujours à terre, arrivant à expulser avec peine ce qui semblait être une bonne part de son estomac. En une minute, il ne restait plus que la tête du bébé, les yeux clos et boursouflés, la bouche figée en une expression hideuse d'où s'échappait encore hurlements désormais muets.

Ino recula doucement, complètement terrifiée, cherchant à rejoindre Sakura qui se trouvait toujours derrière le bureau. Lorsqu'Asuma leva le regard vers les jeunes femmes, ses yeux s'agrandirent, formant deux énormes globes éteints. Son sourire apparut de nouveau, cerclé du sang de ce qui fut quelques instants auparavant son enfant et laissa tomber la tête qui lui restait en main, au grand bonheur de Kurenaï qui s'en empara pour en arracher ce qu'il restait de viande. Sakura savait que c'était le coup d'envoi... Et cette fois ci, il n'était pas question que ses jambes refusent de la porter, où elles finiraient comme le nourrisson. Sans même réfléchir, elle agrippa Ino par le poignet et l'obligea à courir en direction du couloir de droite, devinant Asuma à leur poursuite.

Sakura força ses foulées, la peur accentuant sa course effrénée vers la première cachette possible. Les pas se rapprochaient, elle savait qu'Asuma était aisément capable de courir, ayant rechargé ses batteries à grands coups de chair fraîche. Il n'était même plus temps de réfléchir au pourquoi, ni même au comment, il fallait sauver sa peau... Et tout ce qui allait avec.
Ino peinait à avancer, ses talons freinant sa course, essayant de suivre le rythme toujours traînée par sa collègue.

-INO ! JETTE TES CHAUSSURES !
-TU DECONNES !? DES LOUBOUTINS A MILLE BALLES !?
-TU PREFERES FINIR BOUFFEE PAR CE TORDU !? JETTE TES CHAUSSURES PUTAIN DE MERDE !

A regret, Ino abandonna ses escarpins en pleine course, manquant de se vautrer et put ainsi courir de tout son saoul. Jetant un regard derrière elle, elle aperçut Asuma désormais occupé à arracher les lanières en cuir pour s'en faire une collation. Sentant son coeur se briser à mesure que ses chaussures se faisaient déchiqueter, ce ne fut juste parce-qu'elle imagina ses tripes à la place des lanières qu'elle ne fut pas tentée de faire demi-tour.

Sakura continuait à avancer le plus rapidement possible, s'arrêtant devant la première porte ouverte qui se présenta à elle. Les infirmières y pénétrèrent, trop heureuses d'échapper au cannibale et refermèrent la porte en s'y barricadant. Le temps de reprendre leur souffle, Ino s'effondra contre le mur, respirant avec difficulté comme si l'air lui semblait être aussi dense que du plomb.

-Pu... Pfff... Putain... Sakura...

Cette dernière ne répondit pas, calant son oreille contre la porte pour confirmer qu'Asuma avait perdu leur trace. Pas un pas se fit entendre et elle expulsa un soupir de soulagement après s'être tournée vers sa collègue. Ce n'était pas l'instant rêvé pour l'admettre, mais même si c'était Ino, elle était bien contente de ne pas se retrouver seule dans un moment pareil. Elle venait de voir un bébé se faire bouffer par deux espèces de morts-vivants qui lui étaient plus que familiers et d'échapper au même sort. Mais qu'est-ce qu'il se passait dans ce putain d'hôpital !? En deux minutes, elle venait de passer d'une séance de torture cérébrale à écouter Ino baver un roman autobiographique aussi passionnant qu'un cours d'Ebisu à un véritable scénario de film d'horreur. Le genre de trucs devant lesquels certains tordus aiment rire en pointant du doigt les grossières éclaboussures de ketchup prétendant imiter un bain de sang. Sauf qu'ici, Sakura aurait tout donné pour que les artifices soient de mise.

Elle se sentait puer le sang, comme si elle en avait été éclaboussée. L'envie d'enlever sa blouse la démangeait tant l'odeur lui donnait envie de vomir. Ino, quant à elle, semblait avoir les jambes en coton après cette cavalcade. Elle s'était approchée de près du couple infernal et avait failli se recevoir le morceau de poumon. Sakura n'osait même pas imaginer le cauchemar d'avoir été à sa place.

D'un coup, Sakura eut une révélation, une sorte d'éclair de génie. Le genre de trucs qu'on a qu'en situation désespérée. Elle s'approcha d'Ino, la scrutant attentivement. La blonde, prise au dépourvu, adressa un regard interrogateur vers sa collègue qui s'arrêta.

-Le dossier ! C'était bien celui sur le virus non ?
-Je... Oui mais... Comment tu... ?
-Peu importe ! Est-ce que tu l'as lu ?
-Je... Non ! C'était un dossier pour Tsunade ! Je ne me permettrai pas de lire un truc pareil !
-Où est-il !?
-Mais... Je... Pourquoi !?

Sakura secoua la tête de dépit. Elle était décidément bête à bouffer du foin.

-Le virus ! C'est peut-être la réponse à ce qu'on vient de voir ! Et si c'est le cas, combien y'a t-il de patients atteints ?
-...

Ino hésitait à répondre, cela se voyait. Sakura commença à craindre le pire lorsqu'elle vit la blonde se mordre la lèvre inférieur. C'était si conséquent que ça ? Combien d'autres pourris dans le genre y avait-il dans cet hosto ? Où étaient les médecins d'ailleurs ? Pourquoi étaient-elles les seules à surveiller tout une cargaison de débris ambulants aux tendances sanguinaires ? C'était de la folie ! Il fallait absolument qu'elle sache à quoi s'attendre et seule Ino pouvait le lui confirmer.

-Je ne sais pas combien ils sont.
-Que... Quoi !? Mais les effectifs...
-Justement Sakura ! Ce n'est pas possible de les compter. Ils ont tous des symptômes différents ! On ne sait pas si c'est ce virus ou un autre ! Personne n'y comprends rien et ce rapport est le seul truc tangible qu'on m'a demandé de remettre à Tsunade !
-Alors il faut le récupérer ! Nous devons retourner là bas ! Dit Sakura en agrippant le poignet d'Ino.
-Tu oublies qu'il y a le couple Addams dans le couloir Sakura ! Tu es complètement folle ! On ne peut pas retourner là bas !
-Tu comptes rester ici !? On a pas d'autre choix que de trouver ce foutu dossier et...

Sakura s'interrompit, se figeant instantanément. Elle avait senti une personne derrière elle, tapie dans le recoin de la pièce. Prenant son courage à deux mains, elle tourna rapidement la tête, se retrouvant face à l'armoire standard des chambres de l'hôpital. Rien n'avait bougé et pourtant, les frissons sur sa nuque insistaient lourdement à la persuader du contraire. Son regard se promena dans toute la pièce, passant de la table de nuit, au lit. Rien. Personne.

Sakura se concentra sur le lit et tiqua. Personne... Mais alors... Le patient...

Sans même le temps de réagir, une ombre sortit des ténèbres pour lui agripper le bras et approcher son visage du sien. Une masse grise prit d'assaut son champ de vision et le cri d'Ino retentit à quelques secondes d'intervalle d'un rire discret et raffiné.

-Bouh.

_


Sakura eut tout juste le temps de pousser son assaillant de toutes ses forces, le déséquilibrant quelque peu, mais pas suffisamment pour le faire tomber à terre. Elle ne dut son salut qu'à la réaction d'Ino qui la tira vers elle avant que son agresseur ne retente un nouvel assaut. Les deux femmes se postèrent à l'autre bout de la pièce, près de la fenêtre, tandis que le patient se redressait près de la porte.

Une longue crinière grise contrastant avec son teint ciment ne laissait aucun doute sur l'identité de la personne. Un masque lacéré ne couvrait plus grand chose de son visage, laissant voir une paire de crocs pointus et étincelants, avides d'un bon morceau de chair à perforer. Sakura jeta un coup d'oeil à la plaque métallique accrochée au mur : "Chambre 352". Elles avaient décroché le pompon.

-Tu le trouves toujours aussi sexy ? Demanda Sakura en riant nerveusement.
-Je ne sais plus trop après réflexion...

Les yeux dégagés de Kakashi étaient accrochés à Ino. Un sourire plus qu'appuyé lui fut adressé lorsqu'il sortit un kunai affûté. N'attendant même pas la réaction des infirmières, il se coupa un doigt sans broncher, faisant craquer la phalange et la détachant comme s'il venait de rompre un mikado. Le bruit de l'os rompu arracha un frisson de dégoût à Sakura, tandis qu'Ino tremblait à n'en plus pouvoir. L'espèce de vampire aux crocs proéminents s'approcha, tenant son doigt de sa main valide et le présenta à Ino, appuyant son offrande d'un clin d'oeil.

-Je... Je crois que tu lui plais Ino. Fit Sakura sur un ton faussement plaisantin.
-C'est pas le moment de faire de l'humour Sakura ! Ouvre la fenêtre ! Vite !

D'un geste précipité, Sakura fit coulisser l'ouverture et s'y engouffra le plus vite possible. Kakashi n'était plus qu'à quelques centimètres d'Ino, visiblement impatient de lui apposer un baiser bien tranchant. Agrippant la blonde, Sakura l'aida à passer à l'extérieur. Lorsque Kakashi voulut réagir en conséquence et sauter à travers l'ouverture pour ne pas laisser échapper sa dulcinée, Sakura referma rapidement la fenêtre et les deux jeunes femmes filèrent. Seul un impact sourd leur confirma que le vampire venait de s'écraser le crâne contre la vitre.

Rejoignant l'entrée de l'hôpital le plus vite possible, évitant les buissons et les ronces qui entouraient les hauts murs blancs, elles prièrent en route pour ne pas tomber sur pire mais elle s'aperçurent très vite que leur prière était vaine.

Devant la grande arche menant au couloir principal, une armée de patients en robe de chambre attendaient patiemment d'avoir de quoi les distraire. Ils semblaient être une centaine, en un troupeau désordonnés, parfois se bouffant eux mêmes ou se battant dans un enchaînement de mouvements confus. Il était absolument impossible de passer sans affronter ce tas de pourris ou de même de contracter leur merde. Sakura laissa échapper un soupir désespéré, convaincue qu'il n'y avait plus d'autre choix que de fuir lorsqu'elle remarqua que même derrière l'enceinte de l'hôpital, des habitants réduits à l'état de lépreux laissaient choir leurs membres les uns après les autres. Un bras, une jambe, une tête... Tout se décomposait pour former des moignons noirs de pourriture. L'infirmière en réprima une forte envie d'en rendre le contenu de son estomac.

-Ino... C'est pas possible, on va jamais s'en sortir...
-Putain... Je comprends pourquoi personne n'avait pu donner un chiffre... Ils sont tous atteint...
-Et qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Il nous faut ce foutu dossier !
-Le dossier importe peu ! Lança une voix rocailleuse.

Ino et Sakura se pétrifièrent. La voix se manifesta de derrière l'une des colonnes du hall de l'hôpital, prenant la forme d'une femme que les infirmières ne connaissaient que trop bien. Le visage lacéré de toutes parts, deux ailes horribles semblant être celles d'une chauve-souris transgénique dans le dos et des cheveux blonds arrachés par endroits. Son buste n'était vêtu que d'une couche de sang frais et ses longues griffes gouttaient encore du fluide de ses victimes.

-Sakura... C'est...
-Oui Ino... On voit bien la même chose...

Tsunade leur faisait face, l'air plus menaçant que jamais. Le fameux dossier rouge se trouvait empalé sur l'une de ses griffes géantes, absorbant le liquide sombre pour en être totalement imprégné. A cette vue, Sakura se mordit la lèvre.

-Mes pauvres petites infirmières ! Vous ne comprenez donc pas le génie médical !? Ce vieil Orochimaru était un génie ! UN GENIE ! Regardez donc son oeuvre ! C'EST SUBLIME ! Ce virus produit des effets incroyables et tous mes chers patients ont enfin l'apparence qu'ils méritent ! QUANT A MOI, JE SUIS ENFIN BELLE, PUISSANTE... ET IMMORTELLE ! Vous n'êtes plus que deux contre nous tous... Ne résistez pas ! Vous aussi, devenez une CREATURE !

Tapant un coup sec contre le mur à l'aide de ses griffes, la pierre se fendit et l'armée de patients rappliquèrent, vêtu de leur uniforme blanc. Ino serra la main de Sakura pour contenir sa nervosité et s'assurer qu'elle ne serait pas seule face à cet enfer. Ils étaient tous en ligne, aussi bien ceux qui pouvaient se tenir debout que ceux qui étaient désarticulés et condamnés à ramper péniblement vers leurs proies. D'un coup d'oeil, Sakura reconnut Asuma qui s'acharnait toujours sur l'une des chaussures abandonnées d'Ino et Kurenai, la bouche ouverte essayant de gober la tête de son enfant. A côté d'eux, Naruto était couvert de pustules qui éclataient par endroit, libérant un pus jaunâtre et infâme. Sa langue semblait être celle d'un batracien et sa bave corrosive attaquait jusqu'à ses dents qui tombaient les unes après les autres, à moitié dissoutes. Sasuke se trouvait à côté de ce crapaud humanoïde, en compagnie de Kiba, tous deux laissant voir une pilosité plus qu'exacerbée, un dos bossu et des griffes aussi longues et pointues que celles de Tsunade. Ils semblaient s'infliger les pires griffures mutuellement, se faisant saigner un liquide noir et nauséabond.

Ino, quant à elle, reconnut immédiatement ses anciens compagnons. Shikamaru avait le teint verdâtre, la peau semblait flasque, comme une sorte de pâte à modeler recomposée et ses extrémités étaient devenues élastiques, tombant par endroits en formant de la bouillasse radioactive. Choji semblait présenter les mêmes symptômes, à la différence que sa peau semblait graisseuse, gélatineuse et qu'il expulsait des quantités impressionnantes d'huile à l'odeur exécrable. L

Les autres étaient en revanche méconnaissable. Leurs yeux tombaient pour certains, d'autres perdaient instantanément leurs cheveux, quelques uns même avaient de nouveaux bras qui poussaient dans le dos ou sur n'importe quelle autre partie du corps. Le tout était insoutenable et Sakura crut mourir lorsque Tsunade donna l'assaut. Dans un réflexe désespéré, les infirmières cherchèrent dans leur poche de quoi se défendre mais seules quelques seringues leur vint en main. Ino en lança une qui se planta dans l'oeil de Tsunade. Cinquante points aux fléchettes en d'autres circonstances, mais la harpie se contenta de retirer l'aiguille sans trop de peine, son oeil restant planté au bout. Elle tira un coup sec, le nerfs optique se sectionna et elle lança le globe en pâture à son armée. L'un deux l'attrapa au vol, trop contente d'avoir un bonbon à se foutre sous la dent.

Complètement démunies, les infirmières lancèrent leurs dernières armes, visant juste, mais inutilement. Les créatures s'avançaient, plus vite, trop heureuses de sentir la chair fraîche de deux rescapées. Sakura hurla lorsque le membre poisseux de Chôji lui agrippa la jambe. Elle voulut se libérer, mais en vain, glissant contre la surface grasse et dégoûtante. Ino connut le même sort de la part de Shikamaru qui la plaqua au sol, la texture de sa peau formant l'adhésif le plus puissant qu'elle eut connu. Sakura eut tout juste le temps d'adresser un dernier regard à son amie que Kiba lui ouvrit la poitrine d'un grand coup de griffes sous les hurlements de la blonde.

Kakashi vint se contenter du festin qu'il avait loupé en plongeant le premier pour lui déchiqueter le coup, aspirant ses glandes tout au fond de sa gorge. Très vite, toute l'armée se rua sur le corps, avalant les tripes comme de vulgaires spaghettis, suçant le sang jusqu'à la dernière goutte, mastiquant la peau et croquant les os à l'image de biscuits secs. Il ne resta très vite plus rien d'Ino, pas même les cheveux que Naruto lécha allègrement, les réduisant en une sorte de pâte jaune et gluante sous l'effet de l'acide.

Sakura savait qu'elle ne se libèrerait pas et son bourreau se pencha à son tour sur elle pour lui infliger le même sort. Elle qui rêvait depuis tellement longtemps de se taper Sasuke, c'est lui qui allait prendre l'initiative. Les longues griffes se levèrent au dessus de son torse, il les affûta quelques peu au contact de ses crocs brillants et, d'un coup sec, les abattit sur sa victime, invitant tous les autres au banquet qui leur était dédié.

A la vue de son propre sang qui éclaboussa jusqu'à ses paupières, Sakura hurla le plus fort possible, aussi fort que le permettait ses poumons perforés, jusqu'à s'en écorcher la trachée, sentant ses entrailles à vif, prêtes à se faire dévorer...

-SAKURA ! SAKURA !

Sentant une main lui asséner une claque rapide et douloureuse, Sakura se redressa du mieux qu'elle put, constatant que son ventre était intact et qu'aucune goutte de sang n'était venue tâchée sa blouse blanche. Le décor avait changé, troquant la lune écarlate pour une salle de conférence bondée d'infirmières et de médecins en tous genre. Une conférence sur un nouveau traitement miracle venait de se terminer et Sakura fit face à une Tsunade littéralement verte de rage, menaçant à coup sûr d'exploser.

Une fois que tous les autres infirmières furent sorties, Sakura s'attira bien évidemment les foudres de sa patronne pour s'être endormie de la sorte au boulot. Comme d'habitude, vieille peau mal baisée qui réprimandait les jeunes parce-qu'elle avait dépassé la date limite de consommation. A chaque conférences ennuyeuses, c'était la même chose. Sakura se foutait donc royalement de ses réprimandes, trop concentrée à se remettre de ce rêve horrible, à la fois si réaliste et si invraisemblable.

-... AUCUN RESPECT POUR LES MEDECINS ! POUR LA PEINE VOUS SEREZ DE GARDE NON REMUNEREE CETTE NUIT...

Elle pouvait bien gueuler, seule l'image de cette armée ignoble lui restait en tête. Elle n'était quand même pas assez tordue pour avoir tout fabulé ?

-... VOUS ÊTES VRAIMENT... Oh ! Monsieur Orochimaru ! Sakura, voici monsieur Orochimaru ! Il a découvert un éminent remède contre la paralysie du ninja ! Nous allons en administrer à toute notre armée. Je compte sur vous pour faire les injections cette nuit.

D'un coup, tous les sens de Sakura furent électrisés. Le serpent souriait comme jamais, très fier de collaborer avec le corps médical.

Les cauchemars les plus terribles pouvaient dès lors bien devenir réalité.



:D Et voilà. Alors, Sakura et Ino, je sais, classique (deux greluches dans un film d'horreur). M'enfin, c'était pour entretenir le cliché de l'infirmière und so weiter...

x) Enfin bon, j'espère que vous avez aimé et joyeux Halloween très en retard :]




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