Fiction: 4 Bonnes Raisons...

Une dans le poumon, une dans l'épaule, une dans le coeur et une dans la tête. Quatre bonnes raisons de mourrir, mais il semblerait qu'une partie de moi ne semble pas rester dans un caveau jusqu'à la fin de ma mort. Je suis passé à travers du sol de ce trou. A force de creuser après avoir touché le fond, on arrive à l'envers de la terre. Cà aurait pu être si bien...
Classé: -12D | Général | Mots: 45119 | Comments: 38 | Favs: 39
Version imprimable
Aller au
ohne Seele (Masculin), le 31/05/2007
Bon, ça faisait longtemps que j'avais pas posté. J'ai dû tout réecrire encore une fois (il se trouve que les chapitres en avance était merdique, déjà que celui là est pas térible alors imaginez les autres...) et donc voici le résultat. Mouai, bof. J'avais pas d'idée, mais il fallait un chapitre qui n'ait rien à voir avec la trame que je prépare.

Ben bonne lecture. (Juste pour dire comme ça, le nom est celui d'un groupe de punk alors que ce n'était jusqu'ici que du métal, mais de toute façon osef...)

J'ai l'impression d'oublier de dire quelque chose mais j'arrive pas à savoir quoi...




Chapitre 7: Tagada Jones - Cauchemar



Huit mois après être parti de Konoha en direction de l'ouest, semblait-il, j'arrivais dans un village simplet, comme presque tout ceux que j'ai pu visité. C'était plutot calme, malgré les quelques badaux qui marchaient dans la rue. J'étais en fait la seule chose inhabituelle dans ce village, surtout à cause de mes vêtement, toujours aussi inhabituel aux yeux de tout le monde. J'avais appris à ne plus faire attention au regard que les gens pouvaient porter sur moi, et ce, depuis très longtemps, bien avant de me retrouver à Konoha. Avec cette tendance que j'avais de m'isoler un peu, les gens se demandaient si j'étais violenté par quelqu'un pour me cacher comme ça, ou plus simplement ils se demandaient si j'étais con. Non, rien de cela : je m'éloignais des autres parce que la manie qu'avaient les personnes autour de moi m'emmerdait. Cette manie était de faire quelque chose. "On va là", "On s'fait un foot", "On s'boit une bierre." J'suis un peu fénéant, je l'admet et je ne m'en suis jamais caché. Alors me mettre dans mon coin en écoutant mon baladeur m'allait très bien. Et maintenant, ce baladeur était mort. La disparition d'un être cher prend toujours aux tripes et pique les yeux. J'aurai jamais pu que ce serai aussi dur de se séparer d'une aussi simple et banale chose qu'un baladeur. J'avais remarqué qu'il y avait des ordinateurs ici aussi, mais ils ne possedaient pas de prise USB...

Tout d'un coup, un gosse me rentra dedans, essouflé et effrayé. Vu son apparence, il ne faisait pas de doutes qu'il vivait dans la rue. Ses vêtements étaient sale et trop petit pour lui, ses cheveux étaient long, noir et mal coiffé, il deux chaussures différentes de pointures inadaptée à ses pieds. Pourtant il n'avait que huit ans, peut être neuf. Mais même si il vivait dans la rue, cela n'expliquait pas les bleus qu'il avait en quantité sur les bras et le visage. Il s'était d'ailleurs tout de suite protégé la tête avec ses avant bras après s'être relevé. Il s'attendait manifestement à ce que je le frappe. Personne, de toute la rue, personne ne se souciait de ce qui se passait. Même si je lui avais cassé un bras ou une jambe, je parie que personne n'aurait bronché. Je me suis mis à genoux pour être à son niveau et je lui ai donné une légère tape sur la tête pour qu'il lève les yeux, ce qu'il fit. Je lui ai alors dit calmement et assez gentiment, genre ton de grand frère :
"Eh ! Fais gaffes où tu marches !
-C'est... C'est tout ?
-Evidemment, c'est tout. Qu'est ce que je devrais te faire de toute façon ?
-Et ben... Oh merde !" Il avait remarqué quelque chose ou quelqu'un qu'il ne souhaitait pas particulièrement rencontrer. Il s'est barré en courant, comme il est venu. J'ai ensuite vu qu'un vieux lui courrait après, l'air pas parfaitement heureux. J'étais curieux de voir ce qui allait se passer entre ces deux là, surtout à cause des bleus qu'avait le môme. Mais je me suis dit que ça ne me regardais pas, et j'ai continué ma route à travers la ville, sans plus de but qu'avant. Mais puisqu'il était pas loin de dix-neuf heure, je suis partie à la recherche de boustifaille, n'importe quoi susceptible d'être mangeable. Et il y avait un vendeur de hot-dog quelques rues plus loin, pile ce qu'il me fallait.

Puis, pendant que je mangeais mon hot-dog, accoudé sur le comptoir de vendeur, j'ai à nouveau entendu le môme. Il était derrière un mur, juste dans mon dos. Le gamin poussait des jurons sur le cul-de-sac dans lequel il se trouvait. Ensuite, les pas d'une deuxième personne approchait du mur. Cette deuxième personne disait au gosse :
"Tu ne peux plus t'échapper maintenant ! Je vais te filer une correction qui va te faire regretter ton vol, morveux !
-Oh non ! S'il vous plait, monsieur ! J'le ferai plus, je le jure !"

Les supplications du gosse n'allait rien changer, le vieux continuait d'avancer inexorablement, en remontant sa manche sans aucune discrétion puisque je l'avais entendu le faire. Je me doutais bien de ce qui allait se passer, et je n'allais rien faire pour empecher le vieux. Ce garçon méritait effectivement une correction pour avoir volé quelque chose, même si je suppose que le môme n'aurait jamais eu les moyens de s'acheter quoi que ce soit. Et ce qui devait arriver arriva, un grand bruit sourds suivi d'un leger gémissement déchirèrent l'ambiance, sans que personne ne s'y interresse. Lui donner une baffe était pas franchement utile, je pense. Ce gamin n'avait surement pas volé par plaisir, et si il avait volé pour survivre, alors c'est pas une baffe qui allait l'empecher de recommencer. C'était juste une punition, pas injuste mais inutile. Mais un deuxième bruit sourd la transforma en punition injuste. Puis une autre baffe, et encore une autre, sans interruption et sans pitié. Ce vieux con n'avait aucune notion de justice. Il continuait de baffer l'enfant, sans même lui laisser le temps de pleurer. Comme personne ne bronchait plus qu'auparavant, ça allait être à moi de faire quelque chose, évidemment...

"Stop."

J'ai attrapé la main du vieux en l'air. Il ne s'attendait pas à ce que quelqu'un l'empêche de frapper le môme.
"Ne te mèles pas de ça, étranger ! Vociféra-t-il.
-Trop tard, je suis en plein dedans maintenant." Pendant que je l'avais stoppé, le gosse s'était barré en courant. En passant à coté de moi, j'ai senti sa main qui plongeait dans ma poche, malheuresement pour lui, vide. "Et voila ! S'exclama le vieux. Maintenant, ce sale gamin s'est échappé ! Mais qu'est ce qui vous a pris de le défendre, crétin !
-Je pense qu'il a eu ce qu'il méritait." Les yeux du vieux s'éxorbitèrent.
"Eut ce qu'il mérite, vous dites ? Mais non, jeune homme, jamais. Jamais il n'aura ce qu'il mérite ! Il deviendra comme son père ! Oh oui... Son père... Il deviendra comme lui, je le sais... On le sait tous. Jamais on ne lui pardonnera, jamais ils n'auront ce qu'ils méritent. Demandez à tout le monde, tous vous diront la même chose. Et maintenant qu'on s'est occupé du père, le fils ne tardera pas.
-J'en ai vraiment rien à foutre. Mais alors rien.
-Alors pourquoi m'avoir empeché de corriger ce vaurien nuisible ? Il est déjà comme son père, la meilleure chose à faire serait de se débarasser de lui, et on entendrait plus parler de ce tyran !" Ce type m'enrageait. Il frappait le gosse simplement parce qu'il était le fils d'une mauvaise personne. Quel enculé. Entre le vieux et le môme, le plus nuisible était la mentalité de ce vieux con. J'avais une grosse envie de me débarasser de lui, ça aurait été un acte d'épuration publique salutaire. Mais je n'étais pas un assassin, et j'allais quand même pas me salir la main avec cette vieille ordure moisie. Je ne pouvais quand même pas tuer ça. Le vieux se débattit un peu et se libéra le bras de mon étreinte, puis rumina quelques insultes envers le gamin. Il partit ensuite dans la même direction que le môme, sûrement pas pour lui faire des excuses. Mais avant qu'il n'ait le temps d'aller très loin, je l'ai retenu par l'épaule.
"Quoi encore ? S'énerva-t-il.
-Je veux juste vous donnez un exemple.
-Un exemple de quoi ?
-De génétique. Donc, par exemple moi, si j'avais vraiment hérité mon caractère des mes parents..." Je lui ai donné une bonne droite, suffisament puissante pour le faire voler des quelques mètres et s'écraser par terre en soulevant un nuage de poussières. Il avait l'air bien sonné par terre, mais pas vraiment bléssé, sauf peut être dans son amour propre.
"Si j'avais hérité mon caractère de mes parents, je n'aurai pas fait ça. Bonne fin de journée, monsieur."

Je l'ai laissé par terre dans cette petite ruelle vide. Il n'avait vraiment pas l'air content de se prendre une droite d'un jeune freluquet alors qu'il pensait être dans son bon droit. Il pensait mal, et pour ma part, j'étais plutot très content d'avoir fait ce que j'avais fait. Ca m'avait calmé. J'étais retourné dans la rue pincipal à la recherche d'un hotel où dormir cette nuit. Ca n'était pas franchement utile car je ne dormais que très peu, mais je n'avais pas trop envie de dormir dans la rue. Il n'y avait qu'un seul hotel-restaurant dans cette ville, qui n'était pourtant pas de taille négligeable. J'ai loué une chambre pour la nuit, sans repas. On m'avait foutu dans le deuxième étage, le dernier. C'était une piaule tout ce qu'il y a de plus classique, mais je n'étais de toute façon pas venu ici chercher un peu de fantaisie, j'étais juste venu pour dormir.

J'étais venu ici pour une raison plus stupide que ça, en y réfléchissant. J'avais nulle part où aller, alors j'allais nulle part. Et pourtant, j'aurai pû avoir un point d'attache. Konoha. Mais j'avais eu peur. Oui, j'avais peur. J'étais complètement perdu, trop loin de chez moi sans savoir quoi faire. Et tout ces gens qui semblaient trop accueillant, comme si ils m'attendaient... Ou qu'ils attendaient quelque chose de moi. J'avais rien à offrir aux autres. Ou plutot, je ne savais pas quoi leur offrir. Alors, au lieu de me planter misérablement, je me suis lachement enfui. Avec du recul, je me rend compte que c'était juste une fuite. J'avais sûrement déçu pas mal de monde. Au début, j'ai pensé que je pouvais m'en foutre facilement, simplement oublier sans plus y réfléchir que ça. Il s'est trouvé que ce n'était pas aussi simple que de le dire, et je regrettais un peu d'avoir bléssé ou détruit les espoirs que tout ces gens pouvaient avoir placé en moi. Mais j'avais beau avoir fait une connerie, j'assumais l'entière résponsabilité de ce que j'avais fait, c'est à dire pas grand chose. Et puis je n'étais pas rongé par des remords au point de faire demi-tour et de crier "pardon ! J'le ferais plus !" Oh non, c'était pas mon genre. J'aurai un peu trop honte de revenir comme ça, en priant à genoux pour être excusé. Et puis, même si je revenais, il ne devait pas rester grand monde qui se souviendrai de moi, d'autant plus que le Uchiwa du lac avait peut être repris sa place de chef de clan. Ou peut être pas. Quoi qu'il en soit, il semblait trop attaché au village pour le quitter définitivement comme un déserteur. Venir deux nuits de suite dans un village où on est recherché pour s'être allié avec le Ben Laden de Konoha, soit il aimait ce village, soit il était très con. L'un n'empêche pas l'autre, d'ailleurs. Enfin, c'est son problème, il se démerde avec ses choix comme tout le monde, je m'en foutais tant que j'avais la paix, quelque soit l'endroit où je me trouvais.

Après avoir glandé une heure allongé sur le lit de cette piaule en regardant le plafond, je me suis endormi. Il était peut être huit ou bien neuf heure. Il s'est averé que ce lit était très confortable malgré son aspect aussi peu original. Et comme d'habitude, je me suis reveillé quelques heures plus tard, en plein milieu de la nuit. Si j'avais effectivement dormi autant que d'habitude, il devait être aux alentours de une heure du matin. Comme d'habitude, j'étais sûr d'avoir fait un rêve, mais comme d'habitude je ne m'en souvenais pas du tout. Comme d'habitude, je savais que j'allais encore glandouiller jusqu'à ce qu'il fasse assez jours pour pouvoir partir alors, comme d'habitude, j'ai décidé d'aller dehors pour m'allonger sous les étoiles. J'ai passé ma tête à travers la fnêtre pour voir si je pouvais monter sur le toit à partir d'ici. La corniche était difficilement accessible, mais dès que je réussi à poser ma main dessus, c'est devenu facile. Une petite traction et je me trouvais sur le toit, heuresement plat, malheuresement assez crade. Enfin, ce n'était qu'un peu de poussière, ça ne m'empecha pas de m'allonger sur ce toit. Comme pour toute la journée passée, il n'y avait aucun nuage, et donc le ciel était parfait. C'était devenu mon passe temps : regarder le ciel comme un enfant émerveillé devant un magasin de jouets. Avant de me réveiller à Konoha, je ne m'attardais pas sur le ciel sans étoiles de Normandie. C'était un ciel moche, quotidiennement caché par des nuages et de toute façon, un ciel sans étoiles n'a pas grand chose d'attrayant avec ou sans nuages. Mais ici, c'était différent. Pas de pollution lumineuse, moin de nuages, et personne pour me dire que la meilleure chose à faire serait de se pieuter. Mais je ne pus pas profiter de ce petit moment de détente très longtemps, car une lumière s'alluma à l'arrière du restaurant de l'hotel. Par simple curiosité, je me suis allongé sur la corniche et j'ai regardé ce qui se passait en dessous.

Et il ne se passait rien. Je m'attendais à ce que quelqu'un vienne sortir les ordures, ou même à voir un restaurateur livrer sa marchandise. Mais rien, il ne se passait rien. J'ai au début pensé que c'était juste pour payer plus cher l'éléctricité, car je ne voyais pas d'autre explication vraiment logique. J'ai attendu un certain temps à observer cette petite ruelle qui menait à cette arrière cour de l'hotel. Le premier mouvement arriva lorsqu'un homme, probablement un cuisinier vu ses vêtements, sortit de la porte de derrière du restaurant et regarda lui aussi à travers la petite ruelle. Puis il fit demi-tour vers l'hotel, en lachant un soupir. Mais, avant de rentrer dans l'hotel, il dit tout haut : "Je t'ai vu, sors de là." Il attendit, adossé sur la porte. Les poubelles à gauche de la cour commencèrent à trembler, puis une ombre en sortit. Une jeune garçon, LE jeune garçon pour être prècis, entra dans le faisceau de lumière. Il n'était évidemment pas en meilleur état que la veille. Je me demandais ce que ce cuisinier allait lui faire, j'étais prêt à intervenir encore une fois si ça allait devenir nécéssaire.
"Tu as faim, je suppose. Hein ? J'vais te chercher à manger."

Comme je le pensais, le vieux con de l'après midi avait tort : tout le monde ne pensait pas comme lui, heuresement. Il y avait finalement des gens qui s'occupaient de ce pauvre gosse. Le cuistot est rentré dans l'hotel et en est ressorti avec une table et une chaise, puis un plateau plutot bien garni qu'il posa sur la table. Puis il invita le gosse à s'asseoir en faisant une petite courbette et en disant :
"Tu m'en diras des nouvelles, que du bon, fait avec du frais !"
Le gosse s'avança, hésitant, puis s'assit en regardant le plateau avec envie.
"Comment je pourrais te remercier ? Demanda le môme, ne sachant réelement comment faire pour montrer sa gratitude.
-Dis-moi simplement que c'est bon !"
Le gosse se goinfra, mangea comme si il avait un aspirateur à la place de l'estomac. Pendant que le jeune mangeait, le cuistot poussa une poubelle de son pied et s'assit dessus, et fuma une cigarette en regardant le gosse manger. Je suppose que le cuistot avait de la pitié pour ce gosse, un peu comme tout le monde aurait dû en avoir. Au lieu de ça, ceux qui ne l'ignoraient pas le frappaient. Il semblait que le gosse subissait ça à cause de son père. C'est sûr que si son père était Hitler ou équivalent, il ne risquait pas de devenir quelqu'un de très sociable et bienfaisant. Mais puisque son père était à priori mort, ou en tout cas dans l'incapacité de s'occuper de son fils, il ne risquait pas vraiment de déteindre sur lui. Malgré tout, ces gens le faisait quand même mal virer. C'est pas étonnant d'en vouloir à la terre entière quand on est traumatisé de la sorte dès la naissance. Il ne tarderait pas à se transformer à un Hitler en puissance si il restait ici.

Tandis que je me passais ses possibilités d'avenir, la porte de l'hotel s'ouvrit à nouveau, le dirigeant de l'hotel que j'avais croisé dans le hall en arrivant venait d'en sortir. Il était venu pour comprendre pourquoi la lumière était allumée à cette heure tardive, et en voyant le gosse manger dans l'arrière cour de son hotel des aliments qui venait de sa cuisine, il fut surpris. C'était pour lui une mauvaise surprise, surtout qund il comprit que c'était un de ses cuisiniers qui avait donné de la nourriture à ce sale morveux. Avant que ce cuistot n'ait le temps de lacher la moindre excuse foireuse, le dirigeant donna un coup de pieds dans la table, faisant ainsi valser le plateau et tomber le gosse.
"Je ne te croyais pas comme ça, Tod, dit le dirigeant à son cuistot, d'un ton très calme malgré sa violence envers l'enfant.
-MAIS QU'EST CE QU'Y VOUS PRENDS ? Hurla le cuistot.
-Moi ? Moi ? Qu'est ce qu'il me prends, à moi ? Tu dérailles, mon pauvre. C'est à moi de poser la question. Qu'as tu donc fait ? Je n'arrive même pas à y croire..." Il regarda l'enfant caché derrière la table renversée, un regard plein de dédain et de haine.
"Ce que j'ai fait ? S'étonna le cuistot. Je lui ai donné à manger, moi ! J'ai assez de fierté pour ne pas m'attaquer à un gosse, moi ! Moi, j'ai un idéal et des principes !
-Aider cette... Cette chose, c'est une tare. Rien de plus. T'es viré, je n'ai pas besoin de gens comme toi dans mon établissement."
Ils se regardèrent longuement, de la colère brulait dans les yeux du cuistot, alors que ce n'était rien de plus que de la honte dans ceux du dirigeant. La honte d'avoir embauché cet homme, qui aidait l'ennemi numéro un de la ville. Même si l'ennemi public no.1 était un gosse de moin de dix ans, ça restait un ennemi. Les habitant de ce bled n'avaient pas l'air d'avoir beaucoup de pitié. Sauf ce cuistot. Ce dernier devia d'ailleurs son regard vers l'enfant recroquevillé derrière la table.
"Et si tu t'avises encore de donner de l'aide à cette horreur, reprit le dirigeant, tu risquerais bien de le regretter.
-Alors je le regretterai s'il le faut."
Il s'approcha du gosse toujours caché derrière la table et lui tendit la main. Le gamin ne savait pas ce qui sa passait, il ne comprenait pas ce que voulais faire le cuistot, cet être étrange qui lui tendait la main au lieu de le frapper comme tout les autres.
"Tu viens ? demanda le cuistot calmement. On s'en va d'ici. Suis moi."
Le gosse prit alors sa main, des larmes commençaient à couler sur ses joues. Maintenant qu'il savait ce que voulais le cuistot, qu'il savait qu'il pouvait enfin être heureux, libre et loin d'ici, il ne pouvait pas se retenir. Je ne savais pas si c'était son rêve de se casser de cette ville inhospitalière mais il était heureux comme si il attendait ça depuis un sacré paquet d'années. Ils commençèrent à faire quelques pas, main dans la main, vers la sortie de la cour lorsque le dirigeant repris :
"Je ne pensais vraiment pas que tu le ferais. Que c'est décevant de voir que tant de gens, dont ton père, sont morts pour nous débarasser de sa racaille de famille. Et toi, tu l'aides à survivre, réduisant tout nos efforts à néant. Mais puisque tu as pris la décision de partir avec lui, viens chercher ta paye. Je ne veux pas que cette erreur de la nature m'approche."
Il sortit quelques billets et les secoua. Le cuistot hésita un instant, puis s'approcha finalement en lachant la main du gosse. Il vint lentement au dirigeant. Pendant qu'il approchait, le dirigeant comptait les billets, et sur les cinq qu'il avait sorti, il en remit deux dans sa poche. Lorsqu'ils furent face à face, le cuistot tendit la main sans plus de politesse et laissa son autre main dans sa poche.

Le dirigeant lui attrapa la main au lieu de le donner l'argent et, avec son autre main, il sortit de sa poche un poignard. Avant que le cuistot n'ai le temps de faire le moindre geste, le poignard se retrouvait déjà enfoncé profondément dans son ventre. Lorsqu'il comprit ce qu'il venait de lui arrivait, le cuistot recula de quelques pas en vacillant. Il retira le couteaux et laissa un long filet de sang choir sur le sol poussiéreux.
"Mon frère est mort pour mettre fin à la folie de cette racaille, reprit le dirigeant d'un ton inchangé. Je ne supporterai pas que son sacrifice ainsi que celui de centaines de personnes soit inutile à cause de toi. D'ailleurs, ton sacrifice ne sera pas vain non plus, regardes : on t'a attaqué à coups de couteaux dans le ventre... Même un enfant aurait pu le faire, tu ne crois pas ?"
A ces mots, le cuistot devint comme enragé. Il courut en hurlant et aussi en titubant vers le dirigeant, le couteau dans la main. Mais ce dernier n'eut même pas à faire un pas de coté de coté pour esquiver cette attaque faiblarde et prévisible. Deux mètres avant la rencontre, le cuistot s'écroula par terre. La rencontre eut lieu quand même car le dirigeant s'appocha du corps inerte et le retourna d'un coup de pied pour s'assurer de la mort de son ex-employé. Le gosse avait assisté à toute la scène en silence. Il pleurait, mais il ne faisait pas le moindre bruit. Il regardait simplement le corps de celui qui avait surement été un des seuls à l'avoir aidé dans cette putain de ville. Lorsque le dirigeant se mit en face de lui, il ne bougea pas, même pas les yeux. Il venait de perdre la seule personne qui pouvait le sortir de là. Le dirigeant lui étala du sang sur la figure, mais le gosse ne réagit toujours pas.
"Je n'ai même pas à te tuer puisque tu te feras lyncher par tout le village pour le meurtre de mon précieux employé. Et même si tu leur disait ce que tu as vu, ils ne te croiraient pas. Tu n'es même pas un témoin génant. Je dois te l'avouer, je suis ravi d'avoir causé ta perte. Tu mourras comme un chien, mon pauvre enfant. Adieu maintenant, je m'en vais faire courrir le bruit que tu as tué mon cuisinier."

J'étais en colère. Je m'en voulais. Là haut, sur cet hotel, je n'avais rien fait d'autre que regarder. Je n'avais rien fait d'autre que de regarder ce type mourrir pour ce gosse, et surtout pour rien puisque ce gosse était foutu. Vivre blamé pour les crimes de son père et mourrir pour le meurtre de la personne qui allait le sauver. Il n'avait pas eu une vie, il était né pour souffrir et mourrir. Une vie entière pour mourrir, c'est le sort de tout le monde. Une vie entière à attendre de mourrir, ça n'est pas enviable ni envisageable, surtout pour mourrir d'un crime dont on est totalement blanc, sans avoir passé plus de dix ans sur cette saloperie de planète. et tout ça, c'était de ma faute. Si j'avais sauvé ce type plutot que de regarder la scène comme un touriste au cinéma, ce gosse aurait eu une vie. Puis je me suis dit que j'étais un abruti fini... Le gosse n'était pas encore mort.

J'ai sauté.

Le dirigeant était devant moi, à moitié éffrayé de me voir apparaitre devant lui comme ça. En réalité, il était complètement tétanisé. Il avait compris que je l'avais vu.
"Dégage."
Je l'ai poussé sur le coté dans les ordures et je me suis dirigé vers le gosse qui n'avait pas bougé. Il regardait toujours le corps sans vie de son bienfaiteur, mort pour lui. Même lorsque j'étais en face de lui, il ne me regarda pas. Il finit pas me remarquer lorsqu'il vit ma main tendue vers lui.
"Tu viens ? Lui ai je demandé. On s'en va d'ici."
Il hésita un long moment en silence. Puis il prit ma main et la serra fort. Il avait abandonné son silence et pleurait maintenant bruyament. On commençait à marcher vers la sortie lorsque le dirigeant qui avait retrouvé toute ses facultés s'écria :
"Tant pis pour toi, étranger ! Tu vas mourrir aussi !"
Il fonça vers moi, le couteau à la main, un peu comme le cuisinier l'avait fait. Le gamin se cacha derrière moi et s'aggripa à ma jambe. Dès que le dirigeant fut assez proche pour attaquer, il le fit. Mais j'ai attrapé son bras avant que le poignard ne puisse m'atteindre sans aucune difficulté. Je lui ai brisé le bras puis je l'ai envoyé rencontrer le mur de son hotel. J'esperais qu'il était mort, car je ne comptais pas m'approcher de lui pour mettre fin à sa petite vie de connard irrécupérable. Je n'ai pas prit le peine de vérifier s'il se relevait, on est sortit immédiatement ensuite.

Et voila. J'avais un gosse que tout le monde voulait voir mort au bout de la main. J'avais depuis quelques années une facheuse tendance à haïr les enfants de moin de dix ans. Ca m'énervait toujours de voir à quel point les enfants de cet âge pouvait être capricieux, cupides et bruyant. Pas capable de rester en place, toujours besoin de quelqu'un pour jouer, toujours dans les jambes de tout le monde... C'est pas les défauts qui manquent, et c'est ça le problème. Et maintenant, j'avais sous ma responsabilité un gosse. Qu'est ce que j'avais fait pour mériter ça ? Pourquoi il avait fallu que ce cuistot crève ? C'était évident qu'il fallait sortir ce gosse de la merde dans laquelle il était mais pourquoi il avait fallu que je sois le seul capable de le faire ? Pourquoi Dieu m'avait-il collé ce nabot dans les pattes ? Et je ne savais même pas son nom.
"Je m'appelle Leo, au fait. Et toi ?"

Ca commençait bien, il me foutait un vent. Ca allait être gai ! Après m'avoir magnifiquement laissé me prendre une sacré rafale dans la tronche, il ouvrit la bouche et begaya :
"Pourquoi vous m'aidez ?"
Sa question, plutot innatendue, reveilla quelques souvenirs de cours que j'avais pas cherché particulièrement à enregistrer. "La socialisation", Sciences Economiques et Sociales. Je me demandais depuis combien de temps il vivait dans la rue. Si il avait passé une majeure partie de sa vie dehors, ça ne serait pas étonnant qu'il ait accepté son triste sort de crever dans cette foutue ville. Peut être qu'il croyait vraiment être ce que les gens pensaient de lui, un morveux impardonnable qui doit expier pour ses crimes, et surtout pour ceux de son père. Si c'était le cas, même si c'était complètement con, ça paraissait logique.
"J't'aide parce que j'ai envie de le faire, ai-je répondu.
-Mais vous avez vu ce qu'ils ont fait à Tod !"
Oui, j'avais vu, mais je risquais pas grand chose même si tout le village se décidait à me voir mort.
"J'ai vu.
-Alors pourquoi vous m'aidez ?
-Parce que j'en ai envie."
Et surtout parce que je pouvais pas le laisser là, ou je risquais d'avoir des problèmes de conscience. Soudain, le gosse lacha ma main alors qu'il la serrait très fort jusque là et commença à courir.
"Je ne veux pas voir d'autre personne mourrir à cause de moi !" sanglota til tout en courant.
Je ne saurai pas dire si il s'enfuyait parce qu'il s'inquietait pour moi, ou si il était traumatisé devant la mort. Il courra un long moment à travers la ville déserte puis s'arreta essouflé dans une petite ruelle sombre. Il se remit ensuite à pleurer, adossé contre un mur. Je l'avais suivi sans difficulté et je l'ai laissé pleurer. Au début, en tout cas... Mais il prenait un peu trop de temps à chialer et ça m'emmerdait d'attendre. J'étais sur le toit du batiment sur lequel il était adossé.
"Ca y'est, t'as fini ?" Ai-je demandé.
Il se releva d'un bond, manifestement surpris. Il observa autour de lui sans savoir pù j'étais. J'ai taper dans mes mains, pour l'aider un peu à me trouver.
"Il faut plus m'aider, sanglotait-il en me regardant, il faut plus m'aider...
-Ah ouai ? Donnes-moi une bonne raison pour que j't'aide pas.
-Mais si tu restes ici, tu pourrais te faire tuer !
-Toi aussi, non ?"
Il ne répondit rien. Peut être qu'il ne l'avait pas encore compris finalement. Et bien au moin, il était au courant maintenant.
"Franchement, si j'étais toi, je me barrerais d'ici le plus vite possible. D'ailleurs, mais en étant seulement moi, je vais m'en aller d'ici rapidement. Alors, bonne chance, moi, j'ai des trucs à prendre dans ma chambre. Bonne nuit."
Et voila. Plus de responsabilités envers lui, je venais clairement de lui dire : "J'me casse. Démerde toi. A plus." C'était vraiment salaud de ma part et j'avais honte. Mais j'avais vraiment des affaires à récuperer dans cette chambre d'hotel, et je doutais qu'il veuille me suivre, donc j'allais aller le récuperer après. Avant de^partir, je n'ai même pas pris la peine de le regarder. Si je l'avais vraiment convaincu que je me barrais sans lui, je risquais d'avoir du mal à le retrouver parce qu'il connaissait bien mieux que moi cette ville. Bon, j'allais quand même réussir à le retrouver même si j'étais pas un pisteur exceptionnel... Le problème, c'était le temps que ça risquait de prendre.

Quand je suis arrivé à l'hotel, le dirigeant n'était plus là, le corps du cuistot non plus. En revanche, d'autre habitants étaient là, c'était probablement eux qui avait retiré les corps. Mais j'ai pas cherché à leur dire "bonjour !" Je suis grimpé directement sur le toit et à partir de là haut, j'suis passé à travers la fenêtre ouverte discrètement. J'ai pris mes affaires et je suis parti de la même façon, en laissant un peu de monnaie quand même pour payer ma nuit. Une fois sur le toit, j'ai entendu la conversation des deux types qui étaient dans la cour.
"Bon, il est tard, moi je vais me pieuter.
-Fais comme tu veux, lâche ! Dit ironiquement son camarade.
-Et toi, tu vas faire quoi ?
-Comme les autres. J'vais chercher le gamin et l'étranger pour qu'on les pende.
-Ok. Ben bonne chance, je suppose que l'étranger ne se laissera pas faire et vu ce qu'il a fait à Tod et au boss...
-Ouai, ouai, il a peut être simplement attaqué par derrière, non ?
-Tu crois vraiment qu'il aurait pu provoquer autant de dégats en attanquant par derrière ? Dit-il en montrant le mur. Le boss a eu de la chance de survivre !
-Oooh... Tu t'inquietes pour rien. Allez, casse toi et vas dormir, fénéant !
-Fais gaffe quand même."
Donc, si j'avais bien entendu, j'étais devenu un meurtrier et il cherchait le gosse aussi. Le dirigeant devait donc être vivant et il leur avait dit que c'était moi l'assassin et, évidemment, ils l'avaient cru. Fallait que je retrouve le gosse rapidement avant qu'il lui arrive des grosses emmerdes. J'ai commencé à chercher dans la ville, mais je ne trouvais que quelques abrutis qui le cherchaient aussi. Tout d'un coup, quelqu'un eut la brillante idée de crier :
"J'ai trouvé le môme !"
Comme ça, tout les abrutis aux alentours allait se retrouver autour du gosse, et même si me débarasser d'eux n'était pas un probléme j'avais pas envie de foutre des beignes à tout un village. Mais sur ma route qui me menait au gosse, je suis tombé sur un jardin, avec des seaux plein de flotte. L'ours polaire encombrant mon cerveau m'avait dit que je pouvais controler et créer de la flotte, mais j'avais encore jamais réussi à en créer. Alors ces seaux allait m'être plutot utile.

Quand je suis arrivé près du gosse, ils étaient déjà une sacrée troupe autour de lui à essayer de lui faire avouer où je me trouvais plus ou moin délicatement selon l'interrogateur. Le gosse avait beau répondre qu'il n'en savait rien, il ne s'arretaient pas. Mais pour les stopper, j'ai tout fait pour me faire remarquer : j'ai d'abord vidé quelques seaux sur le sol juste à coté d'eux en leur souhaitant une bonne nuit, parlant du temps frais, puis en finissant par dire que j'étais celui qu'ils cherchaient en faisant des coucous de la main. Et comme les abrutis qu'ils étaient, ils m'ont foncé dessus en hurlant et en reveillant le reste de la ville. Mais je n'avais pas balancé de la flotte par terre pour faire le kéké, l'eau était maintenant gelée et tous se cassèrent la gueule sur la glace dans une surprise générale, sauf moi qui savait parfaitement à quoi m'attendre en allant sur la glace. Je glissait parfaitement bien en ésquivant et en me foutant de la gueule de tout les villageois qui tombaient les uns après les autres comme des quilles. Ils n'eurent pas le temps de comprendre ce qu'il leur arrivait que j'avais déjà pris le gosse sous le bras et que je m'étais barré loin de là. Le gosse non plus n'avait pas compris grand chose, il avait l'air complètement sonné quand je l'ai laché par terre à la sortie de la ville. C'était probablement les techniques d'interrogatoires rentre-dedans de tout ces enfoirés, ou alors c'était moi qui l'avait ramassé trop violemment. Je l'ai attrapé juste avant qu'ils ne touche le sol. Il était évanoui. Ca m'arrangeait un peu car ça m'évitait un peu de culpabiliser pour ce que j'allais faire. Je comptais bien l'éloigner de ce village, qu'il le veuille ou non. J'aurai eu bien du mal à me regarder dans un miroir en me disant qu'il était mort parce que je n'avais rien fait. Je l'ai mis sur mon épaule et j'ai recommencé ma route vers Nulle Part Land. Mais je partais de cette ville avec un souvenir, comme un bibelot mais en plus encombrant.

Quelle merde, fait chier. J'aime pas les mômes.




Moi, ce que je veux, c'est ne plus courrir !
Vivre à mon allure, ne plus raser de murs !
Moi, ce que je veux, c'est m'en sortir !
Et j'espère bien qu'un jour, ce cauchemar va finir !
Enfin pouvoir me reveiller un peu...
Regarder le monde, ouvrir les yeux...
Juste pour voir, profiter un jour...
Mais par dessus tout, ce que je veux, c'est juste qu'on m'aide un peu !
(En dehors du refrain, la musique n'a rien à voir, mais bon...)




Chapitres: 1 2 3 4 5 6 [ 7 ] 8 9 10 11 Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: