Fiction: Sweet, sweet angel ...

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- COMMENT ?! rugit-elle en apprenant la nouvelle.
- S'il-te-plaît, calmes-toi ... répondit-il en se massant les tempes, les yeux fermés. C'était nécessaire.
- Vous vous foutez de moi, j'espère ?! continua-t-elle en tremblant de rage.
- Ton langage, s'il-te-plaît, soupira-t-il.
- Avec tout le respect que je vous dois, Minato-sama, rectifia-t-elle d'un ton exagérément calme, auriez-vous été bercé trop près du mur, ou vos parents avaient-ils pour habitude de vous endormir à coups de pelle ?

Certaines personnes présentes à cet instant eurent essentiellement une réaction indignée. Mais d'autres savaient que la jeune fille était la seule qui se permettait de s'adresser ainsi au souverain, sans une once de retenue.

- Je t'ai déjà demandé de ne pas m'appeler comme ça, dit-il d'une voix ensommeillée. Je suis ton oncle.
- Mais vous êtes avant tout le roi des Anges, Minato - sama ! s'exclama-t-elle, tout en sachant que cela l'énervait.
- D'accord, marmonna-t-il. Tu vas peut-être me dire que tu préférerais encore cent ans de guerre plutôt que ça ?
- Ce n'est pas ce que je dis, gronda-t-elle. Mais pourquoi nous forcer à aller en cours avec ... eux ? Je n'ai aucune envie de partager ma scolarité avec des Anges Noirs !
- Parce-que je veux que les générations futures ne soient pas aussi bornées que toi, répliqua-t-il. Parce-que je veux que vous puissiez vivre dans un monde en paix, plutôt qu'en guerre. Parce-que je ne veux pas sacrifier mon peuple.
- C'est absolument risible ! Vous n'avez demandé l'avis de personne !
- Dois-je te rappeler qui je suis ? murmura-t-il, l'air légèrement plus froid qu'avant.

Elle ressentit un long frisson remonter le long de son épine dorsale. Le roi pouvait se montrer très effrayant par moments. C'est dans ces moments-là qu'elle pouvait savoir qu'elle était allée trop loin.
Mais elle n'était pas d'accord. Elle ne pouvait accepter une telle décision. Pour elle, c'était comme introduire des loups dans la bergerie.
Elle décida cependant d'essayer de se calmer, et de ne pas franchir la ligne rouge.

- Tu peux te retirer ... Chidori.
- ... Une collaboration basée sur une paix aussi factice ne peut décemment pas être qualifiée de paix. Ce n'est qu'un accord pourri jusqu'à la moelle. Jamais je ne le cautionnerai. Jamais.

Elle partit vivement. Il poussa un long soupir. Il avait pris la bonne décision. Il le savait. Mais sa nièce ne changerait jamais. La haine qu'elle vouait aux Anges Noirs refusait de disparaître, quoi qu'elle fasse. Mais il ne pouvait lui reprocher ce fait.
Après tout, il lui avait expliqué dès son plus jeune âge que ses parents avaient été tués par une coalition d'Anges Noirs, marquant à nouveau le conflit entre les deux peuples, qui s'était stoppé durant une centaine d'années.

Elle avait appris à ses dépens que son oncle occupait le trône, qui aurait dû revenir de droit à son père. Hélas, son père n'était plus et son jeune frère avait dû le remplacer. Chidori aurait pu le détester pour ça. Mais il était bien trop gentil et bon pour qu'elle le fasse. Et puis, c'était un bon roi. Il gouvernait extrêmement bien son territoire. Il pouvait se montrer sévère, mais jamais injuste. D'une manière générale, le peuple l'adorait.
Mais ça, c'était une décision qu'elle ne pouvait accepter. Lui demander de piétiner toute la rage qu'elle refoulait en elle depuis qu'elle était gamine, c'était impossible. Strictement impossible.

- Hey, Chidori-chan ! s'exclama une tête blonde en courant pour la rattraper.
- Ah... Naruto...
- Comment ça va ? demanda-t-il avec un grand sourire.
- Toi ... Tu es au courant pour ... l'Académie ?
- ... Papa m'en a parlé hier, dit-il après un silence. Chidori, je sais que c'est pas facile pour toi, mais on te demande juste d'aller en classe avec eux, pas de leur parler. Il faut simplement que tu n'essaies pas de les tuer, reprit-il avec un léger sourire.
- Je ne pardonnerai jamais à ce peuple, grogna-t-elle.
- Je ne te demande pas de leur pardonner. Je sais que tu ne peux pas.

Il sourit tristement en posant sa main sur la tête de la jeune fille, et ébouriffa ses cheveux.

- ... Tu ruines ma coiffure.
- ... Parce-que t'étais coiffée ?
- La ferme ! s'exclama-t-elle en lui tirant la langue. Désolée de pas être aussi canon que ta soeur.
- Mais arrête, râla-t-il. T'es super jolie. Bon, t'es minuscule, mais après- Aïe !
- Je. Ne. Suis. Pas. MINUSCULE ! dit-elle lentement, d'un ton effrayant. Tu sais ce qu'elle te dit, la naine pas plus grande qu'une fourmi ?!
- ... Je ne t'ai pas dit tout ça ! rit-il nerveusement. Bon, t'as l'air de t'être remise de cette mauvaise nouvelle.
- Je ne le suis pas.
- Tant pis, soupira-t-il. De toute façon, c'est demain, la rentrée. Trop tard pour faire marche arrière.

Elle soupira longuement, avant de tourner les talons en lui faisant un léger signe de la main. Elle ne voulait pas y penser. Sa vie n'était pas parfaite, mais elle avait des amis, de la famille sur qui compter dans les moments où elle allait mal. Cela lui avait permis de relever la tête, d'avancer à nouveau et de ne pas vivre dans le passé.
Mais réintroduire le peuple qu'elle haïssait dans sa vie ... C'était comme piétiner tous ses efforts. C'était raviver la haine qui bouillonnait en elle et qu'elle tentait depuis un bon nombre d'années de refouler.

La guerre avait ravagé leur monde durant des centaines d'années. Des armistices avaient été signés, et finalement rompus. L'un d'entre eux avait duré plus longtemps, mais les combats reprirent avec rage lorsqu'une coalition d'Anges Noirs avait assassiné le roi et sa femme.
Chidori avait été privée de ses parents alors qu'elle n'était qu'une fillette. Alors elle ne pouvait pas oublier. Elle ne pouvait pas pardonner.
Elle ne faisait qu'endurer. Mais elle savait qu'un jour viendrait où le trop plein de sentiments qui bouillait en elle allait refaire surface.

Et ce jour-là, elle se débarrasserait du moindre obstacle.


La nuit passa bien trop vite à son goût et bientôt dût-elle se préparer pour le premier jour de cours. Elle était de mauvaise humeur. Elle descendit de sa chambre pour prendre son petit-déjeuner, et constata que ses cousins étaient déjà à table.

- Bonjour Chidori-chan ! s'exclama Naruto avec une vivacité qui la rendait perplexe.
- Salut, Chidori, dit sa soeur jumelle, plus sobre.
- 'Jour, Naruto, Yuuki.
- Ohla, mauvaise nuit ? ricana Yuuki en lui tendant une tasse de café.
- Hmmm ... 'répondit'-elle en baillant.

Le café était sans doute la boisson qu'elle trouvait la plus dégueulasse au monde, mais c'était aussi la seule qui lui permettait de se réveiller.

- Vous avez l'air de vous en foutre totalement ... murmura-t-elle, dépitée.
- ...

Ils restèrent silencieux en se jetant un coup d'oeil.

- Chidori, crois pas qu'on a pas été tristes quand Shizuka-san et Haru-san ont disparu, commença Yuuki. Mais on préfère une paix un peu instable que cent ans de guerre.
- Une paix instable ? répéta Chidori. Ce n'est même pas la paix à mes yeux. C'est un semblant d'accord de ne pas s'attaquer mutuellement qui ne durera que quelques années tout au plus.
- Un semblant d'accord, c'est déjà ça ... murmura Naruto, les dents serrées.
- Il s'agit de mes parents, quand même ! s'exclama Chidori, en colère.
- Le monde ne tourne pas autour de toi, Chidori ! lui répondit Naruto. Tu sais combien de personnes sont mortes durant cette guerre interminable ?! Tu préférerais d'autres sacrifices plutôt qu'une cohabitation simplement par fierté ?!
- Naru ! lui dit faiblement Yuuki en attrapant son bras.

Chidori baissa la tête, ces paroles l'ayant brutalement frappée. Evidemment que la paix était mieux que la guerre. Mais ce peuple avait passé son existence à jouer de coups bas, et ça, elle ne pouvait le pardonner.
Elle se leva, et ce fut d'une voix tremblante qu'elle énonça ces mots avant de tourner les talons ;

- Tu peux pas comprendre. Tes parents sont en vie, eux. Et ils n'ont pas à se plaindre, ils sont assis sur un trône qui ne leur appartient pas.
- Naru, t'as encore tout gâché ! râla Yuuki. Tu sais bien que c'est un sujet tabou pour elle.
- On sera bien obligés d'en parler un jour, puisqu'on va vivre avec eux, lâcha-t-il. Et ne prétends pas que tu n'es pas d'accord avec moi.
- Bien sûr que je suis d'accord avec toi. Mais c'est difficile pour elle. Elle est obligée de faire un choix entre la répulsion qu'elle porte aux Anges Noirs et l'abandon de ses sentiments de haine. Et le premier choix est le plus facile. En plus, elle nous aime, mais sans cette histoire elle serait l'heureuse princesse héritière. On lui a volé son titre.
- Elle se fout de ce titre.
- Oui, mais pas de sa réputation. Elle abhorre la pitié, et tout le monde la voit ainsi. La malheureuse princesse déchue.
- Pas tout le monde ...
- Ne fais pas l'ignorant. Une grande partie de la population a pitié d'elle.

Il soupira, rendant les armes. Ils se levèrent également, après que Yuuki ait fait promettre à son frère qu'il s'excuserait auprès de leur cousine.
Cette première journée de cours promettait d'être explosive ...




Voilà~!
J'espère que l'histoire est bien claire pour tout le monde.
Et que ça fait pas trop cliché-cliché.
... Un peu trop 'classique' quand même, tout le monde s'imagine bien la suite ; Elle tombe follement am ...
Oups. Non, je vais pas spoiler quand-même.

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