Fiction: Nevertheless, we'll always be...

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Il était cinq heures et demie du matin. La lune était pleine, parfaitement ronde et sa lumière pure éclairait totalement la chambre, ainsi que le réveil numérique. Les chiffres rouges vifs sur fond noir semblaient défier Sasuke et lui dire combien il avait l’air stupide à les fixer ainsi.

Une demi-heure plus tôt, son meilleur ami l’avait appelé pour un sujet « hyper important ». L’Uchiwa l’avait surpris quand il avait commencé à chuchoter et il avait dû finalement sortir de la pièce car Monsieur ne comprenait rien de ce qu’il lui disait. Sasuke avait, par contre, gardé pour lui la raison de son chuchotement. Il en avait assez que son ami lui remonte les bretelles au sujet de ses longues nuits en charmante compagnie. Car oui, il avait fini dans le même lit qu’une belle blonde, comme à son habitude. Et vu qu’il avait faillit la réveiller avec la sonnerie de son portable - il ne l’avait pas mis en mode silencieux, il se devait de parler bas. Elle s’était juste retournée en murmurant quelque chose d’incompréhensible. Cependant, Sasuke n’avait pas beaucoup de chance de ce côté-là. Après avoir réglé son problème de téléphone, il avait constaté que la jeune femme était réveillée et que, apparemment, elle l’attendait. En toute innocence et avec sincérité, elle lui avait demandé ce qu’il se passait. Il s’était contenté de lui répondre méchamment que sa vie ne la concernait pas, tout en s’étendant sous les draps et en lui tournant le dos. Évidemment, elle n’avait pas osé répliquer : son regard était menaçant et l’effet de la lumière lunaire le rendait encore plus terrifiant. Elle se demandait s’il était la même personne qu’elle avait rencontré dans la soirée. Pour lui, se confronter à ce mutisme féminin était une habitude. Les femmes étaient toutes les mêmes à ses yeux…

Maintenant, le brun fixait le réveil en se demandant pourquoi il avait choisi cet imbécile comme meilleur ami. Comment avait-il eu le culot de le réveiller à cinq heures du mat’ pour l’inviter à son anniversaire ? En plus, il le menaçait d’atroces souffrances s’il ne venait pas : il avait quelqu’un à lui présenter. Étrange… Il n’était pas du genre à mettre son nez dans la vie sociale des autres, et encore moins dans la sienne. Il avait appris à ne pas trop entrer dans cette zone… Mais l’Uchiwa laissa tomber ces mystères lorsqu’il sentit des doigts se faufiler entre ses mèches de cheveux. Il interdisait qui que ce soit de toucher à sa chevelure, sauf à une personne aujourd’hui disparue de sa vie. Pourtant, il faisait une exception pour certaines situations. Il se retourna vers la demoiselle, qui voulait apparemment se faire pardonner de son indiscrétion.

« Vraiment toutes les mêmes… Une partie de jambes en l’air, c’est tout ce qu’elles demandent. »

Il reprit néanmoins les choses où il les avait laissées. Il pensait en avoir fini et dormir le peu de temps qu’il lui restait avant de se lever mais il y avait du changement. Il oublia alors le réveil aux chiffres rouges qui mettrait fin à tout, que ce soit à son sommeil ou autre chose.




Naruto s’était levé de bonne humeur ce matin. Bon, il était quelqu’un de plutôt jovial mais, cette fois-ci, c’était différent. En effet, il avait réussi son coup, d’une manière un peu anarchique c’est vrai, mais le résultat était là. Il ne lui manquait plus qu’à attaquer la seconde phase de son plan et tout serait joué. Pourtant, c’était la partie la plus difficile et il ignorait encore comment s’y prendre. Il avait tout un tas de choses à régler et le jour de sa fête d’anniversaire arrivait à grands pas en plus. Il devait l’organiser - il avait tenu à le faire lui-même car il ne désirait que personne d’inconnu ni connu n’y fourre son nez - ainsi que la trouver et la convaincre de venir. Mais comment ? Cela faisait beaucoup d’années qu’ils ne s’étaient pas vus et il y avait de fortes chances pour qu’elle ne se souvienne même plus de lui. Après tout, il était un gamin difficilement supportable à l’époque et leur séparation lui a sûrement été bénéfique. Cependant, ils étaient amis d’enfance et il pensait que c’était dommage de tout finir à cause d’un simple déménagement. Ils étaient devenus très proches et leur amitié en avait stupéfié plus d’un car ils étaient totalement opposés l’un à l’autre. Lui, turbulent, faisant sans cesse des bêtises. Elle, calme, essayant de réparer ses dégâts et de le plaider innocent. Enfin, ça c’était à l’époque parce que, maintenant, les choses étaient différentes : il avait changé. Il n’avait jamais eu de ses nouvelles et il ignorait tout d’elle actuellement. Et lui de son côté, il n’avait pas non plus bouger son petit doigt pour faire quelque chose.

En repensant à elle, il avait fermé les yeux pour mieux se remémorer certains souvenirs. Mais bien vite, il les laissa de côté pour revenir à la réalité. Il rouvrit ses yeux pour voir sa tasse jaune remplie de thé posée sur sa table, en train de l’attendre. Chaque matin, c’était toujours le même rituel : du thé, été comme hiver, pour le boire assis à sa table de cuisine.
Effectivement, il avait totalement oublié la boisson. Il se dépêcha de l’avaler pour aller regarder la ville par les grandes baies vitrées de son salon. Tokyo. Le ciel était gris et pollué, il y avait trop de véhicules qui circulaient. La pluie ne devrait pas tarder à tomber et cela n’allait pas embellir la vue. Pourtant, c’était une ville sympa, contemporaine et branchée, tout en gardant un côté calme avec ses quelques parcs et ses temples. Tokyo représentait un rêve pour certains et Naruto estimait avoir été chanceux. Il faisait tout pour continuer dans cette voie parce que pour rien il ne gâcherait tout le travail accompli pour cela. Il s’était battu pour avoir ce travail, cet entourage, cette vie. Oui, il était heureux par-dessus tout. Il se détacha du verre et se retourna pour contempler son appartement : trop grand pour une seule personne, un hall d’entrée qui montrait dans quel niveau de confort on entrait, une cuisine à l’américaine très bien équipée avec four et micro-ondes encastrés en hauteur dans le meuble, séjour immense avec un long balcon, un WC visiteur assez grand pour sa fonction, sa belle chambre avec salle de bain privée, un bureau avec une bibliothèque pour ranger tous les dossiers et papiers importants. Toutes les pièces étaient harmonieuses et il avait eu bon goût pour la décoration ; certaines étaient bien contemporaines, tandis que d’autres respectaient l’ambiance traditionnelle des maisons japonaises. Tout cet espace pour une seule personne. Il devait bien avoir plus de cent-soixante mètres carrés. Lorsqu’on lui avait donné cet appartement - car il n’avait pas dépensé un sou dans cette affaire, on lui avait dit qu’il le méritait. Les personnes comme lui risquaient suffisamment leur vie pour avoir le droit à ça.

Il se dirigea vers sa chambre pour se préparer. Il ne voulait pas arriver en retard à son travail. Prêt, il se composa un visage impassible, puis franchit la porte en se rappelant la règle numéro une : la personne qu’il est chez lui doit disparaître aux yeux de tous les inconnus. Personne ne devait savoir qui il était, c’était pour sa propre survie, ainsi que pour celle de toutes les personnes qu’il fréquentait.


Surveiller leurs arrières... Devoir faire attention... Se battre jusqu’au dernier souffle... Ils y étaient obligés s’ils voulaient vivre longtemps... Mais même comme ça, rien n’était assuré...

Pourtant, c’était leur choix...








- Allez, dépêche-toi !

- Oui oui, j’arrive. En plus, tu n’as qu’à m’attendre !

- Non. Après, on va arriver en retard et nos parents ne seront pas contents !

- Tant pis !

- J’ai pas envie d’être punie !

- Oh, pleurnicheuse !

La petite fille s’arrêta dans sa course brusquement. Elle se retourna pour voir qu’il l’avait imitée. Elle lui lança un regard menaçant, apparemment prête à en découdre avec lui s’il le fallait.

- Tu n’as pas le droit de dire ça !

- Je fais ce que je veux !

Choquée, elle lui tira la langue et partit de nouveau en courant. Le garçon la vit partir, sans la retenir.








- Mais pourquoi ?

- Parce que c’est comme ça.

- Mais ce n’est pas une réponse ! Pourquoi on doit partir ?

- Tu es trop jeune pour comprendre. Et de toute façon, tu aurais protesté, comme toujours.

- Ce n’est pas juste ! Je n’ai jamais le droit de dire quoi que ce soit ! C’est vous qui protestez toujours contre moi ! Je n’ai jamais rien dit ni demandé !

Elle partit en claquant la porte de la maison. Elle laissa ses parents pour aller retrouver son meilleur ami chez lui, une maison un peu plus loin. Elle savait qu’il était là, elle le connaissait très bien. Et effectivement, il lui ouvrit la porte d’entrée.

- Tu n’imagines pas ce qui se passe autour de nous !

- ... Oui, je le sais. Mes parents m’ont tout dit.

- Quoi ?

- C’est vrai, lui répondit une autre voix.

C’était le père de son meilleur ami. Un homme compréhensif, gentil, doux, aimable et serviable. Toujours prêt à aider autrui, toute la petite ville le connaissait et le respectait. Et ce n’était pas avec son titre de maire qu’il avait gagné toute cette confiance.

- Nous aussi allons partir mais nos chemins ne se croiseront pas. Nous allons dans une autre ville que vous. Je suis désolé pour vous deux mais c’est comme ça. C’est la vie, même si elle peut paraître injuste...

- Papa... Pourquoi aller dans une autre ville ? On était bien ici, non ?

- ... La vie change et les choses aussi, mon fils. Nous avons le choix de vivre mieux et nous allons profiter de cette occasion.
Les deux enfants de dix ans le regardèrent tristement.

- Demain, nous partons Naruto. Dis au revoir à ton amie avant qu’il ne soit trop tard, dit l’homme avant de les laisser seuls.

Les deux enfants se regardèrent, les larmes aux yeux. Ils ne voulaient pas se séparer. Ils se connaissaient depuis leur naissance. Ils avaient partagé la crèche et les années scolaires suivantes. Maintenant, on était en été et ils allaient partir chacun de leur côté, vers un lieu totalement inconnu. Tout ce qui les rattachait ici et à leur camarade de toute leur enfance allait se déchirer à l’instant même. À l’intérieur d’eux, ils voulaient rester amis pour le reste de leur vie et se retrouver un jour, lorsqu’ils seraient grands. Pourtant, ils ignoraient les événements à venir...

Et que leurs souhaits allaient rester longtemps éphémères... Trop longtemps pour de simples enfants...








Naruto sursauta. Dans sa voiture, il s’était à nouveau laisser aller dans ses souvenirs d’enfant. Ça commençait à être fréquent. Il devait faire quelque chose pour régler le problème et il n’y avait pas beaucoup de solutions : parler à quelqu’un de proche et la trouver. Peut-être que son meilleur ami serait assez gentil pour le supporter aujourd’hui malgré ce qui s’était passé cette nuit... A voir.



Vos impressions pour ce premier chapitre ?

J’espère que ce n’est pas le néant total ! Les explications viendront avec le temps car je tiens à ce que les lecteurs connaissent certaines vérités en même temps que quelques personnages. Et soit vous en saurez plus soit vous en saurez moins. J’équilibrai les choses. ^^ Et les paragraphes en italique sont très importants…

Je n’en rajoute pas plus et vous dis au prochain chapitre !

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