Fiction: Hope (terminée)

Comment peut-on savoir ce qu'il se passe dans la tête des gens ? Et comment Kiba aurait-il pu savoir qu'il avait fait du mal à quelqu'un de son entourage alors qu'il l'ignorait lui-même ? Pourtant, cette erreur pèsera lourd ...
Classé: -12D | Drame / Humour / Romance | Mots: 14840 | Comments: 5 | Favs: 5
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~Sunamaru~ (Masculin), le 27/08/2012
Personne n'imagine un jour tomber de si haut. On se croit tous à l'abri de choses comme celles-là. Mais ce jour arrivera forcément un jour, et on ne sait pas de quoi on sera capable de faire à ce moment-là ...

J'en dis pas plus, bonne lecture.




Chapitre 3: Le contrecoup d'un échec sentimental.



Quelques heures plus tard.

La traversée du quartier ne dura pas longtemps. D'habitude il fallait plus de 20 minutes pour aller du lycée au restaurant. Cette fois-ci, les garçons ne mirent que la moitié du temps. Quand il entrèrent à l'intérieur du restaurant, Naruto et Sasuke s'éloignèrent de leurs amis pour prendre une table à part. Il fut de même pour Sunamaru et Kiba.

C'était la première sortie au restaurant avec des amis, pour Sunamaru. Il n'allait pas sans dire que cela l'effrayait un peu. Beaucoup, même. Surtout avec Kiba en face de lui qui n'arrêtait pas de le regarder depuis qu'ils s'étaient installés à table. S'il n'avait pas su, de la bouche de Naruto qui lui avait dit un jour pendant les vacances qu'il s'intéressait à lui, il lui aurait cassé les dents depuis longtemps. Il ne lui aurait même jamais permis de le frapper dans le dos sans qu'il lui assène un de ses vigoureux coup de pied.
Autant que cela pouvait lui paraître gênant, le regard affectueux que lui portait Kiba lui plaisait. Oui, il lui plaisait ce regard ! Rien que d'y penser il revirait au rouge.

Une jolie serveuse asiatique aux longs et plats cheveux noirs à la peau hâlée s'approcha d'eux. Quand elle se pencha vers les garçons pour prendre leur commande, Sunamaru loucha dans son décolleté. Elle leur apporta un apéritif et se dirigea vers la table de Sasuke.

Ça y est. J'ai enfin réussi à le faire venir jusqu'ici. Maintenant, il ne me reste plus qu'à la jouer naturel et tout se passera bien ! Euh … Tout se passera bien.

Sous la table, la jambe de Kiba sautillait nerveusement. Afin de s'efforcer à rester le plus serein possible, il posa ses coudes sur la table et croisa ses mains sous son nez en souriant. Il devait se rendre à l'évidence : Sunamaru n'était pas comme les autres garçons qu'il avait pu voir jusqu'à aujourd'hui.

Ce n'est pas un Uke qui se laissera faire facilement. Si je fais le moindre faux pas il va pas me rater. Ah … Rien que d'y penser j'ai déjà mal. C'est qu'il est violent le …

« Si tu arrêtais de te faire des films, dans ta tête ? lui suggéra Sunamaru en le regardant derrière ses lunettes en étirant ses lèvres d'un petit sourire rieur.
-Je ne me fais pas de films, riposta le châtain. Juste que je réfléchis à certaines choses sur …
-Moi ? le coupa-t-il. Écoutes, tu sais ce que je pense de toi. T'es plutôt … ses yeux dévièrent un laps de temps sur le recoin de la table avant de regarder autour de lui et se replonger dans ceux de Kiba. Se rapprochant un peu de l'Inuzuka et sur le ton de la confidence, il poursuivit en rougissant. T'es plutôt … euh … Non, rien.

Il se rejeta violemment en arrière et s'enfonça dans sa chaise en croisant les bras d'un air grincheux comme un enfant qui se serait fait gronder.

« Tu sais à qui tu me fais penser ?
-Hm ?... ronchonna-t-il.
-À un personnage dans un Yaoi !
-Tu penses auquel, de manga ?
-Junjou Romantica ! Écrit par Shungiku Nakamura, rajouta-t-il d'un air fier.

Surpris qu'il citât le nom de l'auteur, Sunamaru se redressa lentement sur sa chaise. Il connaissait très bien la vie professionnelle de cette femme.

-Alors comme ça tu prétends connaître cette autrice, hein ?
-Ça t'impressionne, pas vrai ?

L'étudiant ferma un moment les yeux en souriant doucement.

-Humph. Tu es peut-être moins bête que ce que je pensais, après tout … dit-il ironiquement.
-Je dois le …
-Shungiku Nakamura : née un 13 décembre, le coupa-t-il. On ignore l'année. Auteur japonaise spécialisée dans le Yaoi. Son chef-d'œuvre «Junjou Romantica » sera adapté sur les écrans en 2008 par l'entreprise « Studio Deen ».

Sunamaru détestait que quelqu'un se sente plus intelligent que lui. Pour bien faire comprendre le message, il déroulait ce qu'il savait sur le sujet concerné. Et là, ce n'était qu'une petite partie. Le plus long débat remonte à sa première année au lycée, avec Ushikawa. La bataille avait duré plus d'une heure. C'était dans la bibliothèque. D'ailleurs c'est comme cela qu'ils sont devenus des amis très proches.

Abattu, Kiba baissa les épaules.

-Pour une fois que je me sentais intelligent ! Je pensais au moins connaître ça plus que toi mais tu m'as déprimé.
-Désolé. Je ne peux pas résister quand il s'agit de démontrer mes capacités intellectuelles. Il rit.
-Un peu vantard, mais ça me plaît.
-Pardon ?
-Non, rien ! Je disais que tu méritais bien ton titre au lycée, lui lança Kiba en lui faisant un clin d'œil. »

Fais gaffe à ce que tu dis sinon il va te butter !

Le jeune étudiant s'empara de la carte du menu et la consulta attentivement pendant que Kiba entamait le bol de cacahuètes posé entre eux. Sasuke et Naruto avaient déjà leur assiette de servie. Une succulente côtelette de bœuf braisée pour Sasuke accompagnée de carottes juteuses, un énorme bol de nouilles japonaises baignant dans un bain épicé pour son invité. Naruto se frotta les mains et s'attaqua au plat fumant devant lui.

« Aouch ! s'écria-t-il.

Les clients sursautèrent et le regardèrent d'un air étonné.

-Abruti … Il n'y a donc aucun endroit au monde où l'on puisse t'emmener sans que tu attires l'attention ?
-Désolé … se plaignit-il en se tenant la bouche. Je me suis brûlé.
-Bien entendu, abruti ! Tu n'as pas vu que ça avait l'air chaud ou tu es bigleux ? Eh bien quoi ! lança-t-il à l'assemblée qui les fixait toujours. Il y a un malaise ?

Sans demander leur reste, les gens retournèrent à leurs discussions.

-Sasuke, je te signale que je fais parti de ces « bigleux », comme tu viens si gentiment de le faire remarquer à Naruto … rappliqua Sunamaru quelques secondes plus tard d'un air détaché.
-Tu ne vas quand même pas me reprocher quelque chose qui ne t'était pas adressé directement ?
-Sasuke, commença Naruto d'une voix hésitante, je ne pense pas que ce soit le lieu ni le moment pour faire des accrochages. Restons-en là, d'accord ? Excuse-le, Suna'. Tu sais comment il est, conclut-il en se grattant la nuque et en souriant d'un air niais avant de souffler sur ses ramens. »

Le regard de Sasuke brûlait d'un désir de vengeance ; il fulminait intérieurement. Bien ancrés dans le regard noir de l'Uchiwa, les yeux de Sunamaru ne se détournaient pas de leur trajectoire. Il tint tête jusqu'à ce que le ténébreux se lasse. Si cette querelle s'étendait à plus long terme, cela allait mal tourner. Mais Sasuke savait pertinemment qu'il ne pourrait pas avoir l'avantage en cas de bagarre, alors autant qu'il joue celui qui s'en fiche. Et puis à bien y réfléchir, ça ne valait pas le coup de se battre pour une si petite broutille puérile. Heureusement que Naruto était là pour calmer les ardeurs.

« Je me demande comment Kiba a pu tomber amoureux d'un gars comme lui. Il a quoi de si spécial ? demanda Sasuke en coupant rageusement sa viande.
-Sûrement qu'il est mystérieux, qu'il porte des lunettes d'intello, qu'il est beau gosse … Tout ce qui peut plaire.
-Dis plutôt qu'il veut juste le baiser et le dépuceler, ouais. Tu le vaux bien mieux, tu sais ? sourit-il doucement en mettant sa fourchette dans la bouche. J'ai beau te trouver tous les défauts de la Terre et aucune qualité, tu restes mon numéro 1, dit-il après avoir avalé.
-Eh ! s'exclama Naruto en tapant du pied sous la table. T'es méchant avec moi.
-Mais non. Réaliste. Rah … c'est vrai, je dois bien reconnaître, tu as peut-être deux ou trois qualités. Mais guère plus.
-Comme lesquelles ? demanda-t-il la bouche pleine en lui souriant de son air le plus lumineux.
-Tu es attentionné, toujours là pour tes amis, gentil, mignon …
-Ça fait quatre, le coupa-t-il.
-Bon !
-Ah ! Ah ! Avoues tu en vois plus que « deux-trois », hein, hein ? fit-il d'un air enjoué.

Sasuke descendit son regard au niveau du cou du blond et sourit nerveusement. Le regard que lui porta son hôte fit tressaillir le blondinet.

-Ça se pourrait.
-Je te plais ?

L'Uchiwa fit glisser ses prunelles jusqu'au haut de son menton avant de les loger dans ses yeux et répondre avec toute la sincérité du monde  :

-J'ai envie qu'on soit ensemble, Naruto. Qu'on aille s'installer quelque part où on pourra être tranquilles.

Un peu surpris d'une réponse aussi directe, il fut prit au dépourvu.

-Mais pour aller où ?
-Dans ton appartement ou dans la demeure que mes parents m'ont léguée avant leur mort.
-Ta maison est bien loin de la ville et son activité, dit-il en baissant les yeux.

Sasuke prit les mains de son amour dans les siennes et déposa un baiser sur le dos de l'une d'entre elles fermement refermée sur les siennes.

-Alors allons vivre dans ton appartement ! Tu as bien de la place pour nous deux.
-Oui mais … toi tu dis vouloir être tranquille. Mais parfois, certains de mes voisins sont un peu bruyants.
-On s'en fiche. Tant qu'on est ensemble je pourrais surmonter n'importe quoi.

Les yeux de Naruto se remplirent de larmes de joie. Il renifla, essuya d'un revers de la manche une goutte qui perlait sous son nez et sourit.

-Dis-moi oui, je t'en prie, demanda humblement Sasuke.

Le ténébreux se leva de sa chaise en gardant leur mains scellées ensemble et, contre toute attente, s'agenouilla.

-Ou plutôt je t'en supplie. »

Les yeux de Naruto s'écarquillèrent. Incapable de prononcer un seul mot, d'un seul regard, Naruto lui fit comprendre qu'il acceptait sa proposition et le força à se rasseoir, gêné par certains des regards que les gens leurs portaient.

« On dirait que Sasuke a conclu l'affaire, fit remarquer Kiba en détournant son regard sur Sunamaru qui avait déjà fini le repas. Tu as déjà fini ?
-J'avais … j'avais faim, dit-il en s'essuyant la bouche avec une petite serviette.
-Ça fait longtemps qu'ils sont là-dessus. Ils ont réussi.
-Oui, tant mieux pour eux …
-Suna' ?
-Je suis content pour eux, dit-il en forçant un sourire. Mange, sinon ça va refroidir.
-Tu es bizarre, d'un coup … »

Il ne répondit pas. Il ne voulait pas. Au fond de lui il était déçu. Il s'était pourtant promis de tout faire pour que Kiba le demande avant que Sasuke le fasse avec Naruto. Dans une dernière tentative, il essaya d'attirer l'attention de Kiba qui ne réagit malheureusement pas. Prenant son échec à cœur, se sentant d'une certaine manière rejeté par le châtain, Sunamaru se leva dans un ultime soupir.

« Tu vas où ? demanda-t-il en posant ses couverts.
-J'ai besoin … de prendre l'air. Ne m'attends pas pour rentrer, je vais chez ma mère. Merci pour le repas …
-Mais … »

Ne lui laissant pas le temps de réagir, Sunamaru prit la porte de sortie. Naruto le suivit des yeux et interrogea Kiba d'un air surpris. Incompréhensif, ce dernier laissait planer un regard stupéfait sur Naruto qui lui faisait encore des signes, puis demanda l'addition même si son assiette n'était pas terminée.

Une pluie tenace, entremêlée d'éclairs et de coups de tonnerre, s'abattit d'un coup sur la ville. La rue était enrobée par la lumière pâle d'une rangée de lampadaires où voletaient quelques papillons de nuits. Les derniers habitants qui traînaient encore dans la ville, pris en traître par ce brutal changement de météo, rentrèrent chez eux à toutes jambes en tenant fermement leur parapluie afin qu'il ne s'envolât pas à cause d'une rafale de vent. Englouti par ses pensées, Sunamaru ne faisait pas attention à l'eau qui trempait ses vêtements de lycéen. Plus loin en face de lui, un groupe de quatre jeunes approchait les mains dans les poches et la capuche rabaissée. Entre eux ils se concertèrent, puis ils regardèrent dans sa direction en ricanant.

« Eh. Toi, là. C'est dangereux de traîner dehors aussi tard, tu savais pas ? Surtout tout seul …
-Je vous remercie de vous inquiéter pour moi, répondit Sunamaru avec ironie. Ça se voit que vous n'êtes pas d'ici, sinon vous sauriez qu'il n'est pas dangereux de se promener tout seul dans notre quartier. Aussi tard que ce soit.
-Fais pas le malin. Ça te fout quoi qu'on n'est pas d'là ? T'es raciste des étrangers ?
-Ce que vous appelez être raciste des étrangers, moi, j'appelle ça de la xénophobie. Ce qui n'est pas mon cas.
-Y dit quoi lui ? demanda l'un des inconnus à l'intention d'un copain.

Trois d'entre eux entourèrent l'Hakaïdo en triangle : deux à côté, un autre en face de lui. Le chef du groupe s'adossa à un lampadaire derrière ses acolytes, ne voulant pas se salir les mains. La tension était palpable. À ce moment, Kiba sortit du restaurant et se pétrifia.

-File-nous ton fric sinon on vient le chercher nous-même.
-Tentez votre chance, nous verrons bien si vous vous prenez mon pied dans la gueule.
-On verra bien si tu la ramènes toujours quand on t'aura niqué la tronche ! 
-Vous ne pouviez pas mieux tomber, il fallait que je passe mes nerfs sur quelqu'un. »

Les garçons en triangle autour de Sunamaru se jetèrent sur lui en même temps. Au milieu, le jeune homme ne fit que quelques pas en avant pour prendre de l'élan. Il bondit haut dans les airs, donnant un premier coup de pied à celui de droite puis à celui de gauche. Sans poser le pied à terre et dans le même enchaînement, le jeune en face de lui n'eut pas le temps de comprendre ce qui venait de se passer qu'il se fit repousser en ligne droite par un puissant coup de pied dans le plexus-solaire. Sunamaru toucha le sol et regarda d'un œil mauvais ceux qui geignaient en se tordant sur le sol brillant de pluie. Le chef décroisa lentement les bras, stupéfait et effrayé par la rapidité du mouvement de Sunamaru. Cinq secondes lui auront suffi pour mettre hors d'état de nuire ses trois amis. Alors, avec la force du désespoir - ou par arrogance -, malgré le fait que la proie qu'il avait choisie était devenue le prédateur, il coura vers lui en criant et lui envoya en vain plusieurs coups de poings au niveau de la figure tous déviés par l'adepte. Ne perdant pas une seule seconde en voyant l'ouverture, Sunamaru lui arrosa le visage de ses deux poings à plusieurs reprises, lui enfonçant le cartilage de son nez, lui défonçant l'arcade et lui percutant la mâchoire de vifs coups parfaitement maîtrisés une bonne dizaine de fois. Le visage du chef ensanglanté, dès que Sunamaru eut achevé ses successions d'attaques, il le fit passer par-dessus son dos après lui avoir attrapé le bras en lui luxant l'épaule par la même occasion. L'inconnu s'étala au sol lourdement et tenta de se relever pour fuir en levant un peu la tête. L'Hakaïdo tendit haut sa jambe et abattit le plat de son pied sur sa tempe pour lui éclater la tête sur le goudron au moment même où le tonnerre craqua dans une détonation à réveiller les morts.

L'orage s'abattait avec une force incroyable, déversant sur le quartier une pluie lourde et ruisselante qui menaçait de tout noyer. Immobile devant ses agresseurs qui se lamentaient et le corps inanimé de leur chef, le visage sombre et grave, Sunamaru releva ses lunettes d'une main et reprit son chemin.

Choqué par toute la violence qu'avait fait preuve l'Hakaïdo, Kiba tressaillit et préféra largement ne pas aller chercher ce jeune homme qui s'enfonçait plus profondément au-travers du rideau de pluie épais. Bientôt, il l'aurait perdu de vue. Ce qu'il ne savait pas encore, c'est qu'il n'aurait plus de nouvelles de lui.

Quand il rentra à la maison, il quitta ses chaussures sur le paillasson et secoua ses cheveux à l'entrée.

« Je suis rentré ! cria-t-il jovialement pour ne pas inquiéter sa mère.

Cette dernière, qui faisait la cuisine, interrompit ses activités pour aller accueillir son fils.

-Regarde-toi, dit-elle en lui enlevant sa chemise, tu es tout mouillé ! Va prendre une douche chaude et te sécher pour ne pas attraper froid, chéri. »

Elle lui embrassa le front et emmena sa chemise dans la panière à linges-sales. Quand elle partit, le jeune homme se dirigea dans la salle de bains et s'y déshabilla avant de rentrer dans une cabine de douche moderne. Au-dessus de lui était juchée une poire de douche en aluminium. Sur le panneau principal en plastique blanc se trouvaient quelques buses de massage et un tabouret mural pour s'asseoir. Ce soir-là, Sunamaru ne se servit d'aucun autre gadget que sa poire de douche. Il programma la température en effleurant un petit écran et laissa l'eau chaude réchauffer son corps.

Pendant ce temps dans le garage près de la machine à laver, sa mère, Ayumi, examinait nonchalamment les vêtements. C'était devenu une obsession chez elle. Quand elle observa la chemise de son fils, elle eut l'étrange impression de voir quelques éclaboussures de sang à moitié effacées par la pluie torrentielle. Elle resta un instant interdite et enfonça le vêtement dans le ventre de la machine sans se poser d'autres questions.
Quand le jeune adulte sortit de la douche, un immense écran de vapeur envahit la pièce. La peau rougie, il se frictionna avec une grande serviette bleue et laissa ses cheveux humides avant de monter dans sa chambre sans dire un mot.

« On mange dans une demi-heure.
-D'accord, répondit-il d'un air évasif »

Quelque chose clochait. D'abord ces traces de sang, puis ensuite une réponse aussi détachée que celle-ci ? Ayumi ne connaissait que trop bien son fils pour savoir quand ça n'allait pas chez lui. Son instinct maternel ne l'avait encore jamais trompée jusqu'à aujourd'hui. Curieuse, elle fit un pas dans l'escalier futuriste qui menait aux chambres et dit :

« Tu es sûr que tout va bien ?
-Oui-oui ! lui répondit-il immédiatement. »

Elle entendit une porte de fermer. Au premier tour de clef son sang ne fit qu'un tour : ça n'allait vraiment pas. Peut-être que si elle le laissait venir lui parler de lui-même … Elle descendit donc les trois marches qu'elle avait montées et alla mettre la table.

Quand il entra dans sa chambre, il ne vit pas tout de suite son chat roulé en boule dans ses draps : il repensait à son échec au restaurant. Que diable … il s'était pourtant juré et avait tout fait pour que Kiba craque avant Sasuke ! Par la faute du châtain, il se sentait maintenant inférieur au ténébreux et il détestait cette sensation. Peut-être qu'il ne s'y était pas pris comme il aurait dû le faire avec Kiba. Ou bien son numéro de séduction n'avait pas été assez travaillé. Et puis merde … Son ventre se tordit, son moral en prit un coup et il s'écroula sur son lit juste à côté de son chat qui s'étira de tout son long en bâillant. Sur la table de chevet, au moment où Sunamaru allait donner une caresse à son compagnon, son portable vibra. Il jeta un coup d’œil à son écran illuminé, garda le téléphone dans le creux de sa main et pensa. C'était un message de Kiba. Que devait-il faire ? lui répondre ? Sûrement pas … Il ne prit même pas la peine d'ouvrir sa boîte de réception. À présent il le détestait. C'était maintenant qu'il s'inquiétait pour lui ? Quel con ! Une fureur naquit au fond de lui. Aussi soudaine que inattendue, elle s'empara de lui comme la peste. Les larmes étaient là. Toutes proches. Ses yeux s'imbibèrent de sang. Il projeta de toutes ses forces son mobile qui explosa en mille morceaux en plein contre le mur au fond de sa chambre. Son chat faillit s'accrocher au plafond tant il fut stupéfait mais le seul moyen qu'il avait trouvé pour apaiser son maître, c'était de ronronner contre sa cuisse pour réclamer la caresse qu'il n'avait pas pu avoir.

Une sirène lointaine perça la colère du temps. Bientôt, les gyrophares bleus d'une ambulance dansaient sur le plafond de la chambre obscure.

Submergé par la douleur, Sunamaru pleura sans interruption, s'enfonçant dans un puits de désespoir.



Prochain chapitre --> Le pouvoir d'une mère.

Ayumi parviendra-t-elle à découvrir ce qui est arrivé à son fils ?




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