Fiction: Hope (terminée)

Comment peut-on savoir ce qu'il se passe dans la tête des gens ? Et comment Kiba aurait-il pu savoir qu'il avait fait du mal à quelqu'un de son entourage alors qu'il l'ignorait lui-même ? Pourtant, cette erreur pèsera lourd ...
Classé: -12D | Drame / Humour / Romance | Mots: 14840 | Comments: 5 | Favs: 5
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~Sunamaru~ (Masculin), le 27/08/2012
Une histoire dédicacée à une amie qui m'est chère. Elle a plu a beaucoup de personnes de mon entourage, j'espère qu'à vous aussi quand vous serez immergés. Cette fiction est achevée sur mon ordinateur, espérons que les chapitres paraîtront rapidement ! Huhu bonne lecture =3



Chapitre 1: Un amour non partagé ...



Il ne devait pas être très loin des 9 heures du matin quand Naruto ouvrit les yeux. En face de son lit, la lumière du jour filtrait au travers de ses longs rideaux beiges, croisés et reliés entre eux par une cordelette, qui effleuraient son parquet.
Toutes les fois où il était allé dans son magasin favori de décorations intérieures, malgré qu'il se pinçait les lèvres, se rongeait les ongles et serrait même les fesses pour ne pas céder à la tentation, il ne pouvait jamais résister plus d'une minute à l'envie de revisiter le rayon pour les chambres et voir s'ils avaient mis de nouveaux articles. Ces maudits rideaux … Ils lui sautaient aux yeux à chaque coup, ils n'en manquaient pas une ! et le narguaient un peu plus à chaque fois à cause de leur prix autant attractif et leur sublimité. Malheureusement, le jeune homme n'avait pas les moyens de se les acheter. Alors un jour, au bord de l'hystérie et de la crise de folie, il s'est décidé à prendre sur lui et à faire le sacrifice de tous les temps, peu importaient les conséquences qu'il aurait à endurer : il allait mettre absolument tous les sous qu'il plaçait dans ses tant vénérés bols de ramens pour en finir avec ses souffrances et s'emparer de ces foutus rideaux.

Le bras du blond s'allongea doucement à la place à côté de lui et il tourna sa tête. Cette place vide … il l'avait toujours redoutée. Elle l'effrayait, désormais. Et il s'effrayait lui-même, allez savoir pourquoi. Pourquoi n'y avait-il jamais eu personne pour combler le vide à côté de lui et celui de son cœur ? Pourquoi n'y avait-il jamais eu quelqu'un qui s'intéressait vraiment à l'homme qu'il était, lui qui était toujours adorable et disponible pour tout le monde ? Pourtant il s'attirait toujours la sympathie des gens. Alors il se demandait bien pourquoi il était toujours célibataire après tout ce temps. Tous ses essais qu'il avait vu toujours de la même façon tomber à l'eau, pour un sexe ou pour un autre, c'était toujours la même réponse  : « Naruto, t'es super sympa mais … je ne peux pas, je suis déjà avec quelqu'un » ou « T'es vraiment un super pote mais ça pourra pas faire tous les deux parce que blablabla … ». Il voulait connaître au moins une fois dans sa vie le véritable amour, et ce n'était pas en allant calmer ses hormones avec Kiba – ou les siennes - que ça allait changer. Peut-être était-ce sa trop grande gentillesse qui faisait peur. Presque tous ses amis étaient avec quelqu'un et partageaient des moments privilégiés ; mais pas lui, non. Il n'avait apparemment pas le droit de connaître le bonheur.

Naruto soupira de lassitude et s'assit sur son lit en se frottant les yeux d'un geste fatigué. Il regarda le cadran numérique de son réveil : il était 9h30. Comme chaque matin il s'empara de son portable sur sa table de chevet et vérifia s'il n'avait pas reçu des messages qu'il aurait loupé la veille, pendant qu'il discutait avec des amis, avant de s'endormir sans s'en apercevoir.

Vous avez 5 nvx. messages :
Tenten

Le blond ouvrit ses messages un par un en bâillant :

Bon tu me fais pas le cou de « je dor » !
Naruto … ne fuis pas la conversation.
Bordel je vais t'étriper 2m1 !!
Bon OK toi t'es mort mon coco #fuck#


Un élégant doigt d'honneur paraphait le dernier message et le fit rire. Il répondit à ses messages en s'excusant et partit prendre sa douche après avoir mis en marche sa chaîne Hi-Fi au volume maximum sur sa station préférée. Son voisin d'en bas, dès qu'il entendrait le signal, viendrait dans quelques minutes prendre le petit déjeuner avec lui. C'était devenu une habitude pour eux. Naruto ôta son bonnet de nuit en forme de grenouille, retira son haut et son pantalon de pyjama puis fit couler l'eau tiède ses cheveux. L'eau ruisselait sur sa peau et la faisait briller à la lumière du plafonnier.

Alors que Naruto nouait sa serviette orange autour de sa taille, la sonnette de sa porte retentit mais il n'entendit rien à cause du morceau de techno que passait la radio au salon. Il surprit son reflet dans la glace et ce qu'il voyait, un beau petit minet qui avait tout juste la fraîcheur des 18 ans à l'allure ni trop musclée ni pas assez, extasia son ego ; il se félicitait en se pavanant devant le miroir. Ses épaules étaient carrées, son torse tout juste bombé et son ventre plat orné de parfaits abdominaux tout juste visibles. On tambourina à la porte comme un diable. Naruto sursauta et tendit l'oreille, ferma le robinet du lavabo et alla ouvrir en baissant au passage le volume de sa chaîne.

« Ah ! quand même te voilà ! C'est pas trop tôt, cria son voisin en s'invitant immédiatement chez lui avec un petit sachet.
-Désolé, Kiba, commença le blond en passant un bras derrière sa nuque avec un sourire gêné avant de fermer la porte derrière lui, j'étais dans ma salle de bains et …
-Ça va, ça va, c'est pas grave … Tu seras toujours aussi narcissique, de toute façon ! C'est pas moi qui pourrais te changer.
-Eh ! il tapa du pied et eut une moue amusante avant de rougir d'embarras. »

Tandis que l'Inuzuka s'asseyait à sa place habituelle, Naruto faisait griller du pain de mie et les tartina de confiture de fraise.

«Tu penses faire quoi, aujourd'hui ?
-Je sais pas, Kiba. Peut-être aller voir les autres au parc. Et toi ?
-J'ai pas grand-chose à faire de mes journées, répondit-il, je vis au jour le jour, tu sais bien. Je prévois jamais les choses à l'avance, ça gâcherait mon plaisir de découvrir ce que la vie a décidé pour moi le jour-même. Surtout à 18 ans, précisa-t-il.
-C'est pas toujours très bien, poussa Naruto en versant du jus d'orange dans les deux verres, un jour ça va pas te réussir. Fais attention …

Son invité se leva et se faufila derrière lui en déposant un petit baiser dans son cou.

-Tu t'inquiètes pour moi, maintenant ? minauda-t-il avec suavité.
-Non, pourquoi ? Kiba lui déposa un deuxième baiser dans le cou en serrant doucement sa taille.
-Je t'ai déjà dit que tu étais craquant dans cette serviette ? demanda-t-il à mi-voix en se collant doucement contre lui.

Naruto frémit et eut la chair de poule.

-Mmm … tu me l'as dit plusieurs fois, déjà, murmura-t-il avec un petit sourire. »
Le châtain commençait à rapprocher lentement ses lèvres des siennes. Naruto loucha un instant sur les lèvres qui réduisaient petit à petit l'espace qui les séparait, en tournant sa tête. Quelques secondes d'hésitation et, rougissant, le blond finit par quémander aussi les siennes avec timidité. Mais au dernier moment, sèchement, il esquive, dépose les plateaux sur la table et amène le café noir en arrangeant nerveusement ses cheveux encore humides.

-Non, dit-il la gorge serrée, je t'ai déjà dit … que j'embrasserai que la personne que j'aime de tout mon cœur …

Kiba baissa les yeux et se mordit l'intérieur des joues. Jaloux, il força tout de même un sourire et s'installa à sa place.

-Ça a l'air super bon ! s'exclama-t-il en se léchant les babines. Tiens, j'ai emmené des brioches.

Il ouvrit le sachet qu'il avait emmené, posé sur la table ; il contenait quatre brioches bien chaudes tout droit sorties des fours de la boulangerie du coin. Un délicieux parfum beurré enivra la pièce en plus des tartines grillées et du café. Kiba lui en tendit une et croqua dans l'autre avec appétit après avoir trempé un bout dans son café. Naruto la prit et mordit dedans en le remerciant :

-'allait bas bou' les b'ioches, dit-il la bouche pleine en retenant un rire.
-Eh ! On parle pas la bouche pleine, fit remarquer l'Inuzuka en fronçant les sourcils. »

Ils rirent de bon cœur jusqu'à ce que la radio diffuse un des plus grands titres de Shakira : Je l'aime à mourir.


Quelle ironie … À cause de ça, Kiba cessa de rire et baissa la tête. Il suffisait de remplacer les « Elle » par des « Il » et le tour était joué. Ses yeux se posèrent sur Naruto …




Après avoir débarrassé la table de la salle à manger, nettoyé les miettes et passé un coup de torchon – il fallait que tout soit éclatant sinon Naruto ne sortait pas de chez lui – le blond se rendit dans sa chambre et étendit la serviette au pied de son lit. Il enfila rapidement un tee-shirt bleuté marqué d'un signe semi-circulaire au centre, passa ses jambes dans un bermuda foncé et fit voler un léger gilet orange à manches longues sur ses épaules.

« C'est bon, demanda Kiba en apparaissant à la porte de sa chambre, on peut y aller ?
-Oui ! Mais ne sois pas aussi pressé, on a tout notre temps, non ? fit-il en passant en coup de vent à côté de lui. On est en vacances, profite !
-Toi, ça se voit que t'es bien réveillé … »

Il soupira en le regardant passer et le rejoignit le visage éclairci par un petit sourire. Le petit sourire d'un garçon amoureux qui s'entête à essayer de ne pas contrarier la personne qu'il aime, en faisant la grimace à longueur de journée parce qu'elle ne partage pas ses sentiments.

Naruto s'empara d'une paire de lunettes de soleil qu'il avait déposées sur un petit mobilier à l'entrée et sortit le premier. Quand son voisin fut sorti de chez lui, il donna par réflexe un coup de clé dans la serrure de son appartement et descendit les escaliers, secondé par Kiba dont la voix grave résonnait entre le vide des murs immaculés :

« Ça ne sert à rien de fermer ta porte à clé.
-Je sais bien, mais c'est automatique, dit-il en s'accrochant à la rambarde en rigolant doucement. »

Il faisait frais. L'intérieur de l'immeuble semblait refroidi par la climatisation. Pourtant, il n'y avait rien de tel ; les murs du bâtiment formaient simplement un excellent isolant et gardaient la chaleur à l'extérieur. En été, pendant les fortes températures, c'était un parfait endroit pour les vieilles personnes qui vivaient là-bas et qui n'avaient pas de ventilateurs : elles n'avaient qu'à ouvrir leur porte d'entrée et la fraîcheur du bâtiment s'invitait.
Dans un beau quartier tel que celui-ci et très bien fréquenté depuis des générations, les gens pouvaient se permettre des choses que d'autres ailleurs ne pourraient probablement jamais oser. Énormément de bébés faisaient leurs premiers pas ici. Ainsi, pour ne pas élever leurs enfants dans le cadre sale, malsain et hostile de nos villes d'aujourd'hui, beaucoup de parents étaient venus vivre dans ce petit bout de paradis pour leur apporter la meilleure éducation qu'on puisse avoir : l'amour d'une famille qui nous aide à nous éveiller, respecter les autres quelles que soient nos différences, apprendre à croquer la vie à pleines dents et privilégier au fil des jours de bonnes relations humaines …


*


Quartier résidentiel de Konoha,
Par un bel après-midi d'été,
Kiba a 10 ans.

Le soleil à son zénith. Des maisons alignées et séparées par de basses haies où les voisins se saluent de la main joyeusement. Des jardins fleuris où des enfants se courent après et s'amusent avec un tuyau d'arrosage ou sautent dans leur piscine en criant. Il n'y a qu'une seule route qui traverse tout droit mon quartier jusqu'à mon immeuble. Elle n'est pas faite en goudron : elle est dallée et moi je trouve ça très joli, surtout avec la couleur des trottoirs en ocre rouge et les petits buissons taillés en boule qui les longent. Voilà où je vis ; pourtant je ne suis pas issu d'une famille de riches. C'est là que j'ai rencontré Naruto pour la première fois.

Plongé dans mes pensées, j'entends soudain comme des roulements de patins dans la descente tout juste derrière moi. Ça va très vite et j'ai l'impression que le bruit se rapproche de plus en plus. Je me suis retourné et c'est à ce moment que j'ai aperçu avec stupeur un petit garçon en trottinette arriver sur moi comme une tornade.

« Attention ! s'est-il exclamé, pousse-toi ! »

J'ai sursauté, le garçon a braqué précipitamment son guidon pour m'éviter et, déviant de sa trajectoire, il a férocement percuté le bord du trottoir qui l'a propulsé par dessus sa trottinette. Il n'a touché le sol que dix mètres plus loin en s'écorchant les bras et les mains, roulant et tournoyant comme une toupie sur la route avant de se cogner le front contre un lampadaire sous les yeux ébahis des autres enfants.
J'ai couru vers lui en l'appelant :

« Eh ! Ça va ? »

Il geint faiblement. Il pleure en se retournant lentement et s'assoit en se tenant les genoux. Quand j'ai vu que sa peau était écorchée de partout, que du sang coulait de ses coudes et que son nez était décharné par les dalles, j'ai retenu un glapissement et me suis davantage rapproché de lui. Il était vraiment dans un sale état …

« Aïe … J'ai … j'ai mal de partout !
-Attends, bouge pas. »

Je passe derrière lui et me penche pour l'aider à se soulever avec précaution en le prenant sous les aisselles.

« Tu peux marcher ? ai-je demandé en le hissant.
-Je sais pas … Il a reniflé et séché ses larmes du revers de son bras sanguinolent. »

Je l'ai lâché doucement et j'ai remis la trottinette sur ses roues avant de la pousser vers lui.

« Merci …, dit-il en la prenant.
-De rien, lui ai-je répondu en souriant. La prochaine fois quand tu feras une descente ; pense à mettre des protections. Si tu tombes ça fera moins mal, d'accord ?
-D'accord, a-t-il poussé en baissant les yeux.
-Comment tu t'appelles ?

En boitant sur le trottoir, il a levé les yeux sur moi et m'a simplement dit d'une petite voix :

-Naruto … »

Ce jour-là, je ne savais pas encore que j'allais tomber amoureux de lui …


*


Kiba fut cruellement arraché à sa rêverie. Un ballon de football lui arriva à toute vitesse en plein sur le visage et cogna brutalement son menton. Il poussa un cri de douleur, se souleva du sol et tomba rudement sur le coccyx. Ses amis se précipitèrent sur lui en criant. Il voyait trente-six chandelles tourner autour de sa tête. Isolé derrière ses paupières baissées, il entendait résonner au fond de ses oreilles le bourdonnement de personnes qui accouraient.

« Kiba ? Kiba ! »

Une main lui secouait l'épaule et lui tapotait la joue. Énergiquement. Le châtain commençait à redescendre sur Terre. Naruto était penché au-dessus de lui, les sourcils froncés par l'inquiétude.

« Ça va ? Eh ! tourne pas de l'œil, allez, lui dit-il d'une voix rassurante.»

L'Inuzuka geignait, ses yeux commençaient à s'ouvrir lentement.

« T'es fier de toi, Lee ?! cria une jeune femme aux cheveux roses en tirant l'oreille dudit Lee.
-Aïe ! Sakura ! J'ai pas contrôlé mon tir, j'ai pas fait exprès ! Lâche-moi, pitié, sanglota-t-il.»

Pendant que la jeune fille lui faisait passer un sale quart d'heure, Naruto redressait son ami comme il l'avait fait pour lui quand ils avaient 10 ans. Neji et Sasuke regardaient la scène en la commentant avec leurs habituels airs hautains et Tenten aidait Naruto à le relever. Le bougre faisait son poids ! Pas étonnant si c'était toujours le même, au-dessus …

« T'aurais pu répondre à mes sms, hier soir, commença Tenten d'un ton menaçant en regardant Naruto.
-Je me suis endormi pour de vrai, cette fois. Navré, la prochaine fois je le ferai plus.
-Cette fois, hein …  »

Son amie lui sourit de manière suspicieuse, on entendit un bruit sourd contre la joue de Lee quand Kiba avait repris tous ses esprits.

« Qu'est-ce qui m'est arrivé, au juste ? demanda-t-il en se frottant le menton.
-Cet abruti t'a tiré son putain de ballon de foot en plein dans la gueule ! cria Sakura en donnant une dernière correction à gros sourcils, comme ils l'appelaient entre amis.
-Viens, on rentre, Tenten, lui dit Neji en la prenant par la main.
-Pourquoi ? On est bien, là ! protesta-t-elle en lui faisant lâcher.
-On rentre parce que j'en ai marre de rester avec cette bande de nigauds, lâcha-t-il froidement. Je t'ai déjà dit pourquoi, alors discute pas. »

Tenten le regarda gravement et se résolut à suivre son petit copain à contre-cœur. Elle s'excusa auprès de ses amis, en même temps qu'elle se faisait tirer hors du parc, en promettant de revenir bientôt.

Neji était le descendant d'une famille noble. La plus noble famille du quartier : la lignée des Hyûga. Il n'était pas encore dans ses habitudes, avant de rencontrer Tenten, de traîner avec d'autres jeunes de son âge. C'est bien connu : aujourd'hui encore, les riches préfèrent leur propre compagnie à celle des autres, non ? Ce changement a donc été pour lui un bouleversement majeur dans sa vie et il ne s'y était pas encore habitué.

Assis en tailleur dans la pelouse, au milieu de bambins qui jouaient dans le jardin de ville, le groupe d'amis rigolait ensemble et Ino, une belle blonde élancée au teint bronzé, la petite amie de Sakura, était arrivée entre temps et pelotonnait sa dulcinée. Depuis près d'un an, les deux filles vivaient une belle histoire d'amour. Malgré quelques disputes passagères, l'une finissait toujours par céder et sauter dans les bras de l'autre.
Tout avait commencé sur Internet. Sur un forum de discussion. À l'époque, Sakura était hétérosexuelle et vivait avec Sasuke Uchiwa ; le type qui traînait avec Neji avant qu'il ne parte. Un jour, alors qu'elle flânait sur des forums, elle est entrée en contact avec une certaine « TiteBlondeNeko  ». Au départ, elle ne voulait lui parler que pour se foutre d'elle à cause de son pseudonyme. Mais jamais la rose n'avait pensé une seule seconde que les choses pouvaient aller si loin avec cette « blondasse en chaleur » - comme elle la nommait quand elle parlait d'elle à ses amis, au commencement - . Les événements ont alors pris bien plus d'ampleur qu'elle ne l'aurait jamais imaginé et elle venait de plus en plus souvent discuter avec cette fille ; passant ainsi de moins en moins de temps avec son copain qui n'a pas manqué de s'apercevoir qu'on lui cachait quelque chose d'important.
L'heure n'était plus aux moqueries puériles … Un mois plus tard, Sakura et Ino ayant fait bonnes copines, l'une d'elle a osé un jour à demander où l'autre habitait. Et il s'avérait qu'elles étaient du même quartier.

Quand elle se sont vues pour la première fois, ça a été le coup de foudre. Une bien belle histoire qui ne fut pas sans laisser de grosses séquelles à quelqu'un …

Les grands yeux bleus de Naruto se posèrent timidement sur le profil de Sasuke ; le ténébreux regardait ailleurs pour ne pas voir, ni même entrevoir les deux lesbiennes qui se câlinaient. La souffrance serait bien trop atroce pour lui, même après plusieurs mois. Quand Sakura était seule, le brun n'avait aucun problème à la regarder ; ils étaient tout de même restés amis. Mais quand Ino était avec elle, ce n'était plus pareil : il n'osait même plus lui lancer un traître regard.

« Ça va comme tu veux, Sasu ? lui demanda Naruto.
-Hm … Ouais, répondit-il brièvement.

Il y eut un grand silence entre eux. Kiba était allongé dans la pelouse et triturait nonchalamment un brin d'herbe entre ses dents les yeux fermés.
-T'es sûr ? insista le blond en le dévisageant.

Sasuke tourna doucement les yeux sur lui. Quand il aperçut que son ami était un peu trop proche à son goût, il eut un mouvement de recul et se leva.

-Puisque je te le dis.
-Mais … »

Il n'eut pas le temps de continuer sa phrase que Sasuke était déjà loin. Kiba ouvrit un œil et observa consciencieusement le déroulement des événements. Il ne fut pas du tout surpris quand son voisin s'était levé pour courir derrière l'Uchiwa. Pour tout dire, il s'y attendait. Il soupira longuement, referma les paupières et se replongea dans les méandres de son esprit en ronchonnant.

« Eh ! Tu vas où, demanda Naruto en le rattrapant.
-Je m'en vais.
-Pourquoi tu t'en vas ? T'es pas bien avec nous, s'inquiéta-t-il.
-Parce que j'en ai marre. C'est toujours la même chose quand cette co … Ino est avec Sakura, se corrigea Sasuke.
-Qu'est-ce que tu veux dire, par là ? Tu veux dire qu'elles arrêtent pas de se faire des câlins ? C'est ça qui t'énerve ?
- …
-Bah elles sont amoureuses ! s'exclama le blond en faisant un grand sourire.
-Hn … C'est vrai que t'as pas suivi l'histoire. Justement. Elles sont amoureuses. Et moi je me retrouve comme un con. Tu saisis ?
-Ah … Son sourire s'estompa de son visage. »

Sur un chemin qui passait sous des saules-pleureurs et parsemé d'élevages de fleurs, Sasuke raconta, de A à Z, toute l'histoire à Naruto. À chaque découverte, le blond se sentait toujours plus tomber des nues. À la suite de longues minutes de discussion il devina la triste vérité. Sasuke n'eût pas besoin de le dire clairement ; il était tombé en dépression et s'était dénigré de nombreuses semaines sans sortir de chez lui, prétendant par sms qu'il était parti en vacances avec son frère, accompagné de sa petite copine, et que tout se passait bien.

« Tu aurais dû me le dire plus tôt … fit remarquer l'Uzumaki en s'asseyant sur un banc métallique devant le lac des cygnes.
-Peut-être mais ça n'aurait rien changé. Je ne voulais voir absolument personne, répliqua le ténébreux en croisant les bras.

Naruto prit sa tête entre ses mains et s'accouda sur ses genoux, l'air apitoyé.

-J'aurais pu t'aider …
-Tu ne pouvais rien faire. J'étais un véritable légume.
-Il suffisait d'un message et je serais venu chez toi pour te tirer de ton trou. Maintenant je me sens inutile et, à cause de ça, je vais encore me sentir superflu même pour mes amis …

Sasuke baissa le regard sur son ami et décroisa lentement les bras.

-Ne t'énerve pas, Naruto … Ça va mieux, maintenant, dit-il calmement en amorçant un petit sourire.

Le blond se redressa brusquement, le visage aussi écarlate que les roses rouges dans le dos de son ami.
-Non ! hurla-t-il. Ça va pas mieux ! La preuve, tu es toujours au même stade !

Choqué, Sasuke écarquilla les yeux et perdit tout sourires. Naruto venait de lever la voix !
Les pigeons dans le parc s'envolèrent tous d'un coup dans un vacarme infernal de battements d'ailes tandis que Naruto accompagnait les grands gestes aux paroles :

-Tu ne peux pas aller mieux après les épreuves que tu as passées ! C'est pas possible alors ça sert à rien de me mentir, maintenant ! Tu vois, c'est ça qui m'énerve. Personne ne compte jamais sur moi pour les aider à quelque chose ! Alors je suis quoi, pour vous, hein ? Une merde !? »

Le silence tomba. Lourd. Long. Étouffant. Terrassant. Les deux garçons se fixaient droit dans les yeux. Les sourcils froncés et les yeux rougis par des larmoiements, Naruto sentait que ses prunelles lui piquaient de plus en plus. Il s'efforçait à ne pas se laisser emporter par les sanglots qui menaçaient d'éclater le long de ses joues. S'attendant de pieds fermes à ce que Sasuke l'engueule aussi pour se venger, ou se donner bonne conscience, il se pinça les lèvres et redoutait une véritable dispute. Mais au lieu de cela, il vit le brun étirer un petit sourire. Le visage de Naruto s'éclaira, son air fâché se changea en un air incompréhensif. Hein ? Pourquoi il sourit ? Je viens de l'engueuler … Pour ne pas laisser entrevoir le moindre doute, le blond fronça très vite les sourcils. C'était peut-être un piège.

« Humph … T'es vraiment lourd, pas vrai ?
-Quoi ?

Sasuke s'approcha de lui en gardant son air sympathique sur le visage.

-Tu es le seul qui sait … pour ce que j'ai réellement enduré.
-Ah bon ? ses traits se relâchèrent doucement et il se figea.
-Oui. Tu es le seul qui a montré un intérêt particulier à mes problèmes. Et tu n'as pas cru comme un con à mon invention. Tu as su lire dans mon esprit et je te promets que personne d'autre n'avait encore réussi à me cerner aussi rapidement.

Bizarrement, il paraissait soudain plus sociable.
Le blond grimaça et croisa les bras en regardant ailleurs, l'air bourru.

-Normal. T'étais pas comme ça avant. Et puis je te connais depuis longtemps.
-Peut-être. Mais en attendant, les autres aussi me connaissent depuis longtemps. Pourtant, aucun d'eux n'a jamais réussi à lire en moi comme tu l'as fait. »

Il s'arrêta une fois arrivé proche de lui et effleura ses hanches d'une main incertaine. Les joues de Naruto s'empourprèrent d'un coup et il s'éloigna en le regardant.

« Qu'est-ce que tu as essayé de faire ?
-Quand ? demanda Sasuke.
-Là. Juste maintenant. Avec ta main qui s'est baladée sur mes hanches. »

Le blond essayait de penser à autre chose pour ne pas rougir davantage. Mais, très bêtement, ses pensées se tournèrent d'elles-mêmes sur le bassin d'un Kiba entre ses jambes, qui s'imposait à lui. Oh non ! Pourquoi il faut que je pense à ça maintenant ? Il se vit basculer à califourchon sur l'Inuzuka et prendre les devants. Il savait que son ami aimait quand il prenait des initiatives, il rougit encore plus. OH PUTAIN !!

« Qu'est-ce que tu as ? Tu es tout transpirant, intervint le ténébreux.

Le blondinet sursauta.

-Moi ? Moi je suis transpirant ? Ahaha ! Non, pas possible.

Il passa soudainement son bras derrière la nuque et sourit d'un air niais en rigolant nerveusement. Incrédule, Sasuke le dévisagea et le trouva louche.

-Bon. Tu es juste rouge comme une pivoine mais …
-Naruto ! coupa une voix qui lui était familière.

Kiba courait vers lui. Soulagé qu'on le tire d'un si mauvais pas, l'Uzumaki se retourna immédiatement et répondit à son appel en secouant la main.

-Oui ? Tu me cherchais ? Ouf … Merci.
-Bah ouais ! J'ai entendu crier alors je me suis demandé ce qui se passait t'sais. Tu viens ? Je nous paie un coup à boire et on se rentre un moment, dit-il en s'arrêtant à côté de lui.
-Euh … si tu veux. Mais pourquoi ?

Le châtain se pencha à son oreille et lui confia quelque chose. La réaction de Naruto restait discrète : il lui souriait doucement, dos à Sasuke.

-Je ne vous dérange pas, au moins ? demanda Sasuke en s'incrustant dans leur conversation.
-Non-non ! Pas du tout. Il peut rester avec nous, au bar ? fit Naruto en se retournant.

Kiba examina le brun.

-Bah oui ! Mais après tu vas devoir aller rejoindre les autres, ça te dérange pas ?
-Ça ne me dérange pas. Apparemment vous voulez passer un peu de temps ensemble, donc je partirai plus tôt pour que vous soyez tranquilles … »



Prochain chapitre --> Choc !

Sunamaru apparaîtra au prochain chapitre ; ne le ratez pas ! =D




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