L'histoire se déroule dans notre monde.
Tandis que deux jeunes personnes entreprennent un voyage à travers le monde, une découverte scientifique va bouleverser toute l'humanité. Sans le savoir, ils joueront un rôle majeur dans cette lutte contre le mal. Même si ça doit les mener à leur perte.
junYx (Féminin), le 22/11/2012 Bonjour ou bonsoir !
Voici la seconde partie de ma fiction : VIENNE.
En espérant qu'elle vous plaira.
Chapitre 6: Pantin
Tayuya compta une dernière fois ses maigres ressources en argent tout en laissant échapper un soupir. Ses yeux fatigués dérivèrent en direction de la fenêtre de l'hôtel où la lumière rose de l'aube faisait ressortir les saletés du carreau. La scientifique avait passé la nuit calfeutrée dans sa chambre, tremblante et résignée. Les remords avaient brutalement écrasés ses épaules tombantes alors que le jour déclinait se dégoûtant, elle avait choisi de céder la place à la panique, pour une fois. Maintenant, la situation lui parut plus pitoyable que désastreuse.
Qu'allait-elle faire ? Elle n'avait presque plus de sous, était recherchée dans tout Londres et avait condamné son seul ami sur le territoire. La femme se prit la tête entre les mains en gémissant, totalement terrorisée par ce futur incertain. La porte émit le bruit caractéristique d'un coup frappé. Elle sursauta en fixant l'entrée, ses yeux gonflés grands ouverts.
La poignée tourna lentement, et quelques éternelles secondes plus tard, une délicieuse dame aux cheveux roses lui sourit tendrement.
- Je suis Sakura, claironna-t-elle de sa voix chantante, j'avais peur que vous soyez morte.
Comment Sakura avait retrouvé sa trace ? Des contacts, s'était-elle expliquée, des yeux partout et les oreilles grandes ouvertes. Mais surtout beaucoup de flair, et une chance hors norme. Tayuya doutait que la femme espion puisse lui être d'une aide précieuse mais son arrivée soudaine avait provoqué en elle un immense soulagement, comme si elle était enfin au bout de son périple - ce qui était impossible, elle en était convaincue.
Pourtant, lorsque cette inconnue lui imposa son plan en différentes parties structurées, elle n'eut pas le cœur de se défendre ou même de soupçonner quoique ce soit. Pas de suite, elle était bien trop exténuée. Sakura en avait profité pour lui tirer une ou deux informations sur Shikamaru, et elle apprit à la chercheuse son arrestation plus tôt dans la nuit, et aussi le grand capharnaüm que cela avait provoqué. Il était même dit dans les rues de Londres que le gentleman avait pu s'enfuir.
Tayuya ressentit le début d'une infernale fatigue sur ses paupières. Elle s'en voulait d'être aussi faible, et de s'endormir dans de telles situations de crise. En bougonnant, elle s'enfonça petit à petit dans de profonds et sombres rêves.
Les réverbères de la rue éclairaient d'eux-même la pièce obscure. Tayuya entrouvrit un œil endormi avec paresse et durant un instant, apprécia le sommeil qui doucement s'échappait de son corps requinqué. Elle étira les bras en ronronnant presque. Quand ses yeux s'ouvrirent complètement, toute sa vision du monde se chamboula. Au lieu de distinguer les formes dans la pénombre, elle voyait très clairement un mince flux doré qui parcourait l'endroit comme un être vivant, s'attardant parfois sur divers objets mais concentrant essentiellement sa course vers un unique point : Sakura.
Celle-ci était littéralement entourée d'un nuage filamenteux scintillant, qui semblait aspirer chacun de ses mouvements, de ses soupirs, allant même jusqu'à se coller à ses cheveux pour leur odeur framboisée. Tayuya leva les mains, où de millions de petites particules venaient butiner ses pores, et balada ses doigts le long de la texture dont elle ne ressentait pas l'emprise. Cette révélation la frappa d'abord - pourquoi elle ? - mais lui apporta aussi sérénité et une douce tranquillité.
Sa nouvelle partenaire l'observait, étonnée de la voir bouger ses membres lentement.
- Tout va bien ? S'enquit-elle.
- Mieux que jamais.
Hanabi contempla la maison brûlée. Le toit s'était effondré pour entraîner dans sa chute le premier et le second étage, tout en dévastant le jardin zen ainsi que la terrasse. Les seuls murs encore debout étaient noircis, ou calcinés. Il ne restait rien des tissus riches, ni des tentures colorées et surtout pas des tapis persans. Elle s'avança un peu dans les décombres, trébuchant sur les poutres brûlées peut-être espérait elle trouver un indice, un infime espoir, juste une toute petite indication pour l'aider à avancer et à comprendre. La jeune princesse étouffa un sanglot dans sa manche dentelée.
Constater les faits était bien plus dur qu'elle ne l'avait imaginée en débarquant ici, sa petite frimousse décidée dictant des ordres à tout le monde. Si celui qu'elle cherchait n'était pas mort, il devait être sérieusement entamé ou bien si défiguré qu'il n'avait pu rester à l'air libre. Du bout de ses doigts blancs, elle caressait avec passion les restes d'une maison si majestueuse, si humble, si ancienne, que l'on avait détruite sans vergogne. C'était un peu comme des tas d'histoires qui s'enfuyaient dans la nuit, leurs pages à demi brûlées et leurs odeurs éparpillées dans le ciel.
Grâce à ses yeux perçants, elle aperçut avec horreur un vieux monsieur à moitié écrasé sous une immense poutre, le visage fermé et la bouche pourtant entrouverte dans un soupir de vie. La jeune Hanabi se précipita vers l'ancêtre en criant, des larmes glissant peu à peu le long de ses joues gelées. Elle agrippa la tête entre ses mains et effleura les meurtrissures.
- Monsieur ? Monsieur... appela-t-elle doucement.
Il ne répondit pas, mais ses paupières lentement se décollèrent pour lui offrir son regard ténébreux et profond. Il lui remémora celui de Shikamaru, qui avait fait chavirer son coeur plus tôt dans la soirée. Le père sourit en sentant les fines perles salées tomber contre son visage, pour laisser une traînée adorable le long de ses tempes.
Hanabi pleurait d'amour pour la mort d'un être si sage, comme un chant pour le dernier moment d'un cygne. Il toussa, puis s'éteignit dans la boue, au milieu des flaques, sans sépulture, sans grâce et sans louanges.
La princesse resta longtemps à contempler les traits désormais calmes du grand-père.
Naruto posa une main crasseuse sur son épaule, l'invitant à se relever. Mais les genoux de la Dame étaient transis de froid, inutiles, perdus dans leur recueillement. Tout naturellement, il la fit monter tant bien que mal sur ses épaules fortes, l'invitant même à s'accrocher autour de son cou pour y trouver de la chaleur.
Elle ferma les yeux et laissa aller sa tête contre la nuque poisseuse de son sauveur, appréciant le balancement de ses mouvements alors qu'il se débattait avec la boue pour les sortir d'ici. Peu à peu, l'atmosphère de la rue changea, et Hanabi put sentir les effluves sucrées de la bière mêlées à celles âcres du porridge tandis que le travailleur anglais braillait son contentement à l'entrée d'un pub, ses paroles encouragée par la musique. Entre ses cheveux détachés, qui glissaient le long de ses yeux, elle admira les bâtisses plus étranges les unes que les autres, aux couleurs chatoyantes, décorées de lampions festifs, se démarquant joliment des saletés sur le trottoir, où le jeune homme pataugeait.
Elle émit un petit rire, heureuse d'être encore en vie pour éprouver ce moment si particulier. À quand remontait la dernière fois qu'elle avait regardé des maisons, senti la chaleur d'un garçon en même temps que la froideur de la brume ? Ces sensations si pures, si insaisissables, si uniques la chaviraient de l'esprit jusque dans l'âme. Elle aurait préféré que cet instant dure à jamais.
Naruto sembla séduit par une petite chaumière chauffée, dont l'enseigne annonçait en grosses lettres rouges « RED HOME ». Une fois passé le seuil, il la déposa sur le plancher en bois, en prenant bien soin qu'elle tienne sur ses jambes. Il la conduisit jusqu'à une table à l'arrière de la boutique, doucement éclairée par une légère lampe tamisée. L'endroit était parfaitement convenu à leur rencontre si exceptionnelle.
Assise devant son thé aux arômes fruités, la jeune dame Inuzuka se sentait bien mieux. En face d'elle, le regard perdu dans le vide, son sauveur attendait patiemment qu'elle se remette de son expérience pour le moins éprouvante.
Hanabi n'était pas égoïste, loin de là, mais comment aurait-elle pu comprendre la relation qui unissait Naruto & Ino ? Si bien qu'elle prit son mutisme comme un trait de caractère, et préféra en rester là. Pourtant, dans la tête du blond, un grand chaos semait la pagaille alors que sa vie toute entière avait basculé dans l'horreur. En plus de ne pas avoir réussi à la protéger, il n'avait en ce moment même aucun moyen pour la retrouver. Il était terrorisé à l'idée qu'on puisse ne serait-ce que la toucher. Tout son corps se crispait en émettant cette suggestion pourtant hypothétique.
Cependant, et à son grand désarroi, le visage de la jeune femme ne cessait de l'attirer. Ses grands yeux gris se mariaient magnifiquement avec la blancheur de sa peau, faisant ressortir son épaisse masse de cheveux bleutés et emmêlés. Elle avait cette expression de détermination franche et ambitieuse, comme si elle connaissait de la vie toutes les supercheries, et que surtout, elle était précisément capable de les éviter. Il était séduit par la maturité d'un visage aussi enfantin. Ses lèvres pâles paraissaient même l'appeler.
Il remarqua qu'elle était l'exact contraire d'Ino.
- Qu'es-tu venu faire là-bas ? Demanda-t-il alors qu'elle buvait sa dernière gorgée.
Ils s'étaient tutoyés instantanément.
- J'ai entendu parler de l'attaque sur la maison... Kiba refusait de revenir, mais il n'a pas pu me retenir.
- Tu ne réponds pas à la question.
Elle posa ses yeux calmes sur lui. Lui révélerait-elle les méandres de la passion qu'avait inspiré le beau Nara ? Pouvait-il ne serait-ce qu'imaginer ce feu dans ses reins, cette chaleur au bout de ses lèvres, et toute cette confusion adoratrice ? Probablement que non, il était si jeune encore... Hanabi fixa encore le jeune homme, touchée par tant d'innocence. Par tant de force et de conviction. Et pendant une seconde à peine elle voulut être celle qui hantait ses pensées tourmentées.
Sasuke avait fait le choix de l'installer comme une princesse, bien au chaud dans une chambre pompeuse au dernier étage d'un grand manoir, protégée par de vaillants gardes présents jours et nuits. Depuis leur voyage dans l'avion, où elle était restée assise et prostrée, il n'avait pas eu le courage d'affronter son regard innocent, tant il se sentait coupable de son malheur. Seulement, le désir enflait dans ses hanches et il était de plus en plus difficile de contenir cela.
Il avait besoin de s'abandonner. Il entra dans la pièce presque timidement, en poussant délicatement la porte du bout des doigts - ce qui était parfaitement inhabituel chez lui.
Au premier abord, il ne la distingua pas de toutes les parures. Elle se trouvait pourtant bien là, assise à même le tapis, ses petits yeux bleus ancrés dans le ciel étonnamment clair de Vienne. Il ne désirait pas lui faire peur, si bien qu'il s'annonça avant de faire un pas de plus. Elle se retourna vers lui, gracieuse et chuchota de son adorable voix :
- Allez-vous me libérer ?
Il esquissa un sourire doux, touché par ses paroles enfantines prononcées si mélodieusement. Il s'assit à côté d'elle, et sa main s'égara le long de sa joue, venant apprécier les contours ronds de son visage.
- Non, mon ange. Ino ne chassa pas les doigts qui s'aventurèrent sur son cou neigeux.
- Mais je ne comprends pas, murmura-t-elle, pourquoi suis-je ici ?
- Ma douce, le monde veut forcément du mal à un être aussi pur que toi. Je me donne comme mission de te protéger.
Et il s'avança encore, alors que sa main baladeuse contournait la petite épaule effrayée de la blonde. Il la sentait trembler sous son contact, incertaine encore de ses gestes. Pourtant, pensa-t-il, tu sembles très bien comprendre mes sombres desseins. Elle détourna la tête dans un sanglot annonciateur de sa résignation : elle cesserait les questions.
Sasuke approcha ses lèvres, qu'il posa doucement sur son cou. Sa main encore libre caressa le genoux frissonnant et remonta tranquillement, emportant avec elle la fine robe dentelée, pour dévoiler subtilement la cuisse tant désirée. Cuisse qu'il agrippa avec ferveur pour attirer la jeune fille contre lui.
Ino n'aurait pas du pousser ce cri. Ivre de passion folle, Sasuke l'entendit comme un appel à l'amour. Il se jeta sur elle, et la dévora.