L'histoire se déroule dans notre monde.
Tandis que deux jeunes personnes entreprennent un voyage à travers le monde, une découverte scientifique va bouleverser toute l'humanité. Sans le savoir, ils joueront un rôle majeur dans cette lutte contre le mal. Même si ça doit les mener à leur perte.
junYx (Féminin), le 28/10/2012 Bonjour ou bonsoir !
Voici la fin de la première partie qui était, je vous rappelle, LONDRES.
Bonne lecture!
Chapitre 5: Pluie
Shikamaru jeta la lettre dans le feu, et attendit.
Sur la mer, pas si loin que ça, le yacht de la famille Inuzuka tanguait sous le rythme constant des flots de la Manche. À son bord, la jeune Hanabi étendait sa peau blanche aux morsures du soleil marin, tout en appréciant l'odeur de sel. De longues heures elle regardait l'eau miroitante qui s'allongeait à des kilomètres comme si le ciel avait pris une forme solide. Elle restait le plus souvent sur le pont, remplissant ses poumons de cet air pur avant d'affronter l'atmosphère polluée de la ville monde de Londres, cité de ses origines qu'elle haïssait depuis toujours, pour remplir ses fonctions de bonne épouse.
Le mari délaissé se fichait de toute façon totalement de la langueur de sa princesse. Le trajet en bateau n'était qu'un prétexte pour se rendre invisible et pouvoir donc travailler sur des dossiers brûlant sans devoir constamment vérifier ses arrières. Évidemment, ce n'était qu'un mince répit, mais Kiba avait conscience qu'une fois débarqué sur les côtes britanniques, et selon ses informations, ses chances de trouver Tayuya Bachir étaient quasiment inexistantes. Avec un long soupir, il se laissa aller contre le dossier de sa chaise.
À quelques kilomètres de là, un des nombreux siège militaire de The Great Britain Defense de la Racine était en pleine effervescence. Des centaines de soldats fourmillaient dans les couloirs, passant méthodiquement de telles à telles pièces, afin de s'équiper convenablement pour la suite des événements. Présidait cet étrange fouillis ordonné Sasuke Uchiwa, en-casqué et vêtu à l'image d'un cosmonaute. Il passa sa langue sur ses lèvres sèches, se délectant déjà du moment qu'il allait vivre. Faire tomber Shikamaru Nara relevait d'un grand exploit en raison de son appartenance aux cercles proches de la Racine, mais surtout à cause de la considération inexplicable que lui portait Danzô, son père adoré. Mais à présent, il allait prendre sa revanche. Nara était un traître de la pire espèce, complotant contre sa propre lignée. Il méritait pire que la mort. Il rit de bonheur en imaginant son meilleur ennemi trembler de peur au fond de son fauteuil.
S'il avait été plus raisonnable, il se serait douté que l'homme n'était pas du tout du genre à se calfeutrer chez lui, tel un lâche. Afin de rester éveillé, il avait d'ailleurs préparé du thé anglais comme lorsque son père avait appris sa maladie. Il avait également sorti du lit les deux jeunes tourtereaux, qui ne se doutaient pas de ce qui allait leur tomber dessus. Ils ne faisaient que se regarder, pendant de longues minutes, avant de répondre lentement aux questions légères de leur commensal. D'où venaient-ils ? Que faisaient-ils ? Pourquoi étaient-ils partis ? Où allaient-ils ? Autant d'interrogations auxquelles ils ne voulaient ni pouvaient répondre. Il s'en tint donc à leur nom, Naruto et Ino, couple indissociable et qu'il n'imaginait de toute façon pas dissocié.
- Pourquoi nous avoir réveillés ? Lui demanda Ino, rose encore de la chaleur de ses draps.
Il consulta l'horloge.
- Très chère, il se trouve que j'ai commis certaines fautes. Dans quelques instants, « on » va s'empresser de me punir. Puis habillez-vous, je vous prie. Il n'est guère respectable pour une dame de ne traîner à moitié nue dans une maison d'une telle qualité.
Elle le regarda avec des yeux ronds. Il lui sourit et se contenta de la renvoyer à la bonne, qui saurait quoi faire. Après cela, il s'assit en face du garçon, les yeux dans les yeux.
- Naruto, il faut que tu saches ce qu'il va arriver. Je ne pense pas que vous soyez en danger, mais rien n'est à exclure. Prépare toi à courir vers l'antichambre derrière la buanderie, là-bas, il y a une porte fermée de l'intérieur que tu débloqueras à l'aide de cette clé après précipitez-vous chez mon trésorier Zaku, et remet lui cette lettre. Vous serez hors d'atteinte le temps de trouver un bateau, peut-être vers la Turquie, ou la Palestine. En tous cas, le plus loin possible de l'emprise de La Racine.
- Et votre père ?
- Il est vieux, il va mourir. Occupe-toi de ta Ève, et laisse les autres en paix.
Naruto acquiesça en empochant les deux objets que lui présentait son hôte. Il avait l'habitude de s'enfuir, de courir et de disparaître.
Shikamaru ne s'attendait pas à entendre la courtoise sonnerie de sa demeure retentir. Interloqué, il s'avança fièrement de le couloir pour s'occuper lui-même de cette tâche de majordome. Majestueusement, il ouvrit grandement la porte, le menton relevé, les yeux braqués sur l'étrange visiteur. Celui-ci se tenait exactement pareil, même si trempé par la pluie anglaise à ses côtés, une très jolie jeune femme aux lèvres retroussées par la rage tapait insolemment du pied.
- Plaît-il ?
Le couple le regarda froidement. L'homme s'exprima en premier.
- Je souhaiterais m'entretenir avec le maître de maison, Mr. Nara.
- C'est moi-même.
Les deux mâles s'affrontèrent du regard, aussi surpris que dominant, avec cependant un bon pressentiment . On ne sonnait pas à la porte d'une personne à qui on voulait du mal. D'un geste courtois de la main, Shikamaru les invita à entrer dans le Manoir après s'être évidemment un minimum nettoyés afin de ne pas salir l'humble maison. Il était véritablement décontenancé. Cela ne pouvait pas être une stratégie sournoise de La Racine - le raffinement n'était pas vraiment dans leurs objectifs - ni un coup d'un vieil ennemi espion qui cherchait à gratter quelques informations inutiles. Il les conduisit donc sans d'autres cérémonies vers le salon où était déjà affalé Naruto en travers du canapé rembourré. Sans demander leurs restes ils s'assirent. L'homme semblait impatient.
- Très bien, chuchota-t-il, je suis Kiba Inuzuka, de Inuzuka Corp., et voici ma femme, Hanabi. Il est urgent que vous écoutiez ce que j'ai à dire. Je sais que mon arrivée peut paraître soudaine et plus que surprenante mais depuis de nombreux mois maintenant je m'informe sur vous, énormément. Sur vous et vos liens avec La Racine, qui garde néanmoins tout son mystère. De proches informateurs très récents m'ont appris que vous abritiez la scientifique Tayuya Bachir, qui va m'être indispensable. J'exige que vous me mettiez en contact avec elle. De plus, jugée depuis plusieurs semaines comme ennemie, que fait-elle chez vous ? J'imagine qu'un homme de votre qualité ne s'abaisserait pas à la faire prisonnière, de ce fait je vous demande des explications.
Il avait déclamé cela en le fixant droit dans les yeux, sûr de lui et de ses fameuses sources, articulant clairement comme s'il cherchait à se convaincre lui-même de ses paroles. Sa voix limpide avait éclairé toute la pièce, et même le langoureux jeune homme blond s'était surpris à l'écouter.
- Je suis très honorée de recevoir dans cette humble demeure une personne aussi importante que vous, Mr Inuzuka. Dans l'état actuel des choses, je ne vous serais hélas d'aucun secours puisque ma très chère amie m'a malheureusement quittée il y a quelques heures, laissant derrière elle des ennuis légèrement insurmontables. J'ai bien compris le sens de votre question, et je ne vous répondrais que cela : je ne trahirais jamais Tayuya. Je sais cependant où se trouve ma place, et avec qui dois-je faire mon clan.
Aux yeux de Naruto, tout ce qui se disait n'était que du blabla poli pour se demander gentiment de bien vouloir déguerpir. Il n'était pas loin de la vérité, d'autant plus que Shikamaru avait plutôt mal pris le ton obséquieux de ce petit frenchie ignorant. Celui-ci, moins bête qu'il le laissait paraître, acquiesça légèrement et choisi la diplomatie en complimentant l'endroit richement orné de tapisseries, tableaux et moelleux tapis indiens. Kiba était en fait percuté par le charisme de son interlocuteur, si imposant dans le lieu pourtant immense. Il prenait tout l'espace et l'ambitieux homme se sentait tout de même étouffé face à cette présence. À ses côtés, son épouse semblait totalement conquise par leur hôte, ses yeux grands ouverts et ses lèvres blanchâtres formant un « o » si sensuel qu'il en fut absolument et irrémédiablement jaloux. Il se rendit compte qu'il avait effectué tout ce chemin dans l'espoir d'attraper une ombre qui était probablement morte aujourd'hui . Il sentit un énorme poids tomber sur ses épaules de gentleman, et s'en voulut de ne pas avoir réfléchi plus tôt aux conséquences en cas de défaite. Il était arrivé jusqu'ici, mais que faire maintenant ? Rapidement, plusieurs solutions firent leur chemin dans son cerveau, mais aucune ne le convenait pleinement. Sans s'en rendre compte, il passait ses doigts sur son menton à la manière d'Aristote, provoquant l'hilarité de Naruto.
Puis Ino entra dans le huit-clos.
Sur l'instant, le cœur de Kiba fut comme arraché vif pour être déchiqueté devant ses yeux. Il arrêta de respirer sous la douleur, tandis que ses oreilles si mirent à siffler dangereusement. Devant lui, la jeune fille à peine majeure se dandinait peu gracieusement en riant de cette tenue si peu adaptée à son rang de pauvre paysanne. Elle fit danser ses cheveux quelques instant puis se retourna avec curiosité pour fixer les nouveaux arrivants, plus qu'étranges, loin de se douter que son seul regard incendiait totalement la passion profondément enfouie sous l'arrogance, la fierté et le pouvoir de Kiba. Il suait à grosses goûtes. Comme un vieux chat, il s'ébroua, prit la main de sa compagne et annonça qu'il devait se retirer.
Pendant tout ce temps, Shikamaru ne l'avait pas quitté des yeux, mi-amusé, mi-surpris, un rictus moqueur flottant sur les lèvres. Évidemment, son esprit aiguisé avait immédiatement capté le trouble exceptionnel qu'avait ressenti le brun. Pour autant, les pulsions d'un homme de 30 ans ne l'intéressaient pas plus que ça, si bien que les deux personnes se raccompagnèrent toutes seules.
À 05:32 précises, la porte d'entrée fut sauvagement défoncée. Les policiers prirent rapidement possession de la demeure à coup de matraque sur les objets anciens et de feu sur les livres. Shikamaru, quant à lui, fut brutalement étalé par terre, un taser sur sa gorge et plusieurs petits pistolets s'enfonçant dans son ventre. Malgré sa révolte, il ne fit aucun commentaire - autant ne pas énerver une bande de brutes munie d'armes dangereuses - et attendit une heure de plus que Sa Majesté le Chef des Opérations daigne le recevoir dans son propre bureau saccagé. Il contempla les bibliothèques misent à nues, les deux fauteuils éventrés, les lattes du parquet arrachées, les objets en verre brisés, la cheminée en marbre pulvérisée. Il ne grinça même pas des dents. L'idée même de montrer à son adversaire qu'il risquait de chanceler ne pouvait pas se concevoir.
Celui-ci, les pieds sur le bureau, suintait le triomphe. Il aboya des ordres à ses subalternes, afin qu'ils préviennent le Gardien de la situation actuelle. Il invita ensuite le propriétaire à s'asseoir en allumant un enregistreur vocal.
- Nara Shikamaru, 37 ans, Maître de Jordan College, vous engagez-vous à dire toute la vérité, rien que la vérité ?
Celui-ci claqua dédaigneusement de la langue.
- Je le jure.
- Selon plusieurs informations fiables, vous êtes accusé de haute trahison à l'encontre de La Racine, institution à laquelle vous avez porté allégeance il y a plus de 5 ans. Confirmez-vous cela ?
- Oui.
Sasuke ricana. Il posa ses grosses mains sur le bureau.
- Tu avoues !
- Je n'ai pas de temps à perdre face à ton cynisme.
Il failli le tuer sur place, immédiatement. Hélas, c'était toujours une personnalité de La Racine et il n'en avait pas le droit. Il serra le poing très fort et hurla à ses hommes de faire le tour de la maison pour vérifier si d'éventuels survivants ne traînaient pas dans le coin tandis qu'il continuait ses questions sans grand intérêt en attendant son père. À sa grande surprise, les gardes lui présentèrent deux jeunes personnes. Si Naruto lui parut insignifiant, la fille à ses côtés déclencha en lui une série de sentiments contradictoires. Il observa lentement ses cheveux remontés en chignon lâche, ses immenses yeux effrayés, sa bouche tordue dans une moue adorable, son corps d'enfant trop fin encore, cette blancheur candide qui irradiait de tout son être pour purifier la salle. Il déglutit.
- Troublé ? Susurra son prisonnier avec un sourire narquois.
Troublé, oui il l'était. Tellement qu'il ne lui vint même pas à l'idée de le punir pour cet affront détestable. Dans la cour, le crissement des graviers les rappelèrent tous à l'ordre, brisant le monde parallèle qui s'était étrangement installé. La voiture écologique, immaculée, et pratiquement silencieuse du Gardien se garait lentement.
Ce fut la première rencontre entre Danzô et Naruto. Si l'imposant personnage avait su ce que ce pauvre garçon représentait, il l'aurait sûrement tué sur place, sans aucun état d'âme, justifiant cela par la sauvegarde du monde pur. Heureusement pour lui, Naruto était aussi important qu'une vulgaire brique dans le mur de la population. Ainsi, lorsqu'il entra dans la pièce, toute sa concentration fut pour le Nara ligoté pitoyablement sur la chaise, chemise détachée et nez sanglant. Majestueusement, il effleura sa tête de sa main royale et lui agrippa l'épaule tendrement.
- Qu'as-tu fait... ?
- Père, je vous avais mis en garde, il était prévisible que...
- Silence. Ta parole ne m'intéresse pas.
Sasuke, pour la seconde fois de la soirée reçut un coup de poing en plein cœur, ce qui failli cette fois le faire vomir. Rageusement, il se drapa de dignité et avec un ordre bien froid, entraîna Ino dans sa descente aux enfers sous les cris de révoltes de son alter égo blondinet, qui regardait avec horreur l'amour de sa vie se faire enlever par le pire homme du monde. La jeune fille tendit les bras silencieusement, les yeux mouillés et regarda s'éloigner doucement le visage de Naruto loin d'elle, toujours plus loin.
Au même moment, Danzô fit le choix d'épargner Shikamaru. -
Sauve toi, chair de ma chair, mon fils, soupira-t-il.
Celui-ci perdit conscience, aspiré par un trou noir d'incompréhension.