Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Nidaime Kiiroi Senko

Après treize ans d'errance, Namikaze Naruto succède à son père en tant qu'icone de guerre. C'est l'avènement du Nidaime Kiiroi Senko. Naruto/Harem
Classé: -16I | Spoil | Action/Aventure / Romance | Mots: 89684 | Comments: 23 | Favs: 54
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Nerwan (Masculin), le 11/10/2012
Minato Namikaze. Le Kiiroi Senko, l'éclair jaune.

Un ninja devenu légendaire. Un héros conquérant pour beaucoup de monde, un fléau meurtrier ; la terreur incarnée, pour beaucoup d'autres. Il devint Yondaime Hokage peu après la troisième grande guerre ninja. Dans un face à face contre Kyuubi no Yoko quelques années après, ce dernier venu détruire Konohagakure no sato, il mourut tout en réussissant à tuer le démon.

C'est l'histoire que tous connaissent. Que de sa puissance et de son talent, il parvint à vaincre Kyuubi. Mais les Bijuus ne meurent pas. Fragments de haines d'un démon ancestral, ils sont immortels, invincibles. Lors de son combat, Yondaime Hokage scella le démon à l'aide de sa femme dans un nouveau-né.

Naruto Namikaze, leur fils caché aux yeux du monde, est le sacrifié qui offrit son âme dès la naissance, condamné à une vie de rejet et de tourment.

A treize ans, une vie nouvelle s'offre alors à lui. Après toutes ces années de haine et de solitude. Après toutes ces années d'incompréhension et de non-sens, le voilà qu'il quitte Konoha pour plusieurs années, en quête d'aventure, au côté de son maître, Jiraiya...

Et si le Gama-sennin, le Densetsu no Sannin, avait offert à Naruto plus qu'une simple formation d'esprit. Si l'homme avait réellement formé son élève, lui permettant de devenir la personne qu'il aurait dû être depuis toujours si Konoha ne l'avait pas saboté. Vient alors une période blanche, une période florissante, une période où Uzumaki Naruto, quittant son masque, voit enfin l'espoir à travers une vie de voyage, découvrant le monde, seul avec lui-même.

Voici la naissance du Nidaime Kiiroi Senko.




Chapitre 6: À partir de demain, l'éclair renait.



Les plans de leurs opérations avaient toujours été clairs et directs. Ce dernier ne faisait pas exception à la règle. En deux mois, Naruto avait participé à plus d’une trentaine d’escarmouches expéditives, où ils prenaient en embuscade en quelques secondes des convois de Kirigakure. Ces mouvements de guérilla affaiblissaient Kiri petit à petit, les rapprochant, ils l’espéraient, de leur but. Deux groupes étaient simultanément envoyés chaque jour dans deux lieux éloignés de Mizu no Kuni où leur mission était soit d’évacuer des habitants, soit de tendre des pièges à l’ennemi. Les membres de ces groupes étaient choisis au jour le jour, par volontariat le plus généralement… En soit, l’organisation reposait toujours sur la volonté des membres de la rébellion et des informations qui affluaient. Ce n’était pas pour autant que la situation était sûre… Ils n’avaient pas encore porté de coup dur à Kirigakure, et réciproquement, Kirigakure n’avait pas non plus porté de nouveaux coups durs. Mais il était temps de changer cela, et cela avait été avec conviction qu’Ao était revenu en possession d’une information et d’une base de plan… Et Naruto avait trouvé la solution parfaite pour le compléter.

Yagura avait fait construire plusieurs postes avancés fortifiés autour de Kirigakure. Les forteresses avaient été bâties de sorte à ce qu’aucune force extérieure ne puisse y entrer, et l’infiltration dans de telles infrastructures était littéralement impossible. La forteresse comptait par défaut un capteur qui surveillait en permanence la porte, seule brèche de la muraille… Plus d’une cinquantaine d’hommes surveillait sur les murailles et tours de guets, couvrant toute approche d’au moins deux cent mètres. Et le capteur repérait tout imposteur par le flux de chakra qu’il émanait… Ces bâtiments étaient des piliers de l’organisation de Kiri, car ils relayaient les informations, et servaient de point de déploiement… Elles comptaient plus de deux cent personnes en leur sein, ainsi que beaucoup de prisonniers opposants de Kiri. Si la rébellion venait à s’emparer d’une seule, cela pourrait renverser la situation encore incertaine. Et c’est avec une grande joie que Naruto avait révélé à Mei et son assemblée qu’il était en mesure de pouvoir s’infiltrer efficacement dans une des forteresses…

Il sourit comme il se sentit passer la porte de la forteresse, alors qu’au loin, la rébellion devait sans doute espérer qu’il réussisse. Le plan avait été relativement simple. Ils avaient appris quand étaient renouvelées les équipes de surveillance des forteresses en tuant un des courriers de Kiri. Ao était venu avec la possibilité de pouvoir exploiter ce point, et lui, l’avait ensuite enrichi. Si les capteurs pouvaient repérer le moindre Henge no Jutsu, le moindre imposteur… Ils n’iraient cependant pas déceler un fuuinjutsu sur la peau d’un de leurs ninjas… Après une attaque simulée sur une des patrouilles où ils n’avaient tué que deux hommes sur sept, Naruto s’était en fait scellé dans la nuque d’un des cinq survivants, sans que personne ne s’en rende compte… Le sceau étant caché par les cheveux et le bandana du ninja, aucune vigie et encore moins le capteur purent le voir. Et ainsi, il put s’infiltrer comme il voulut dans la forteresse… Dommage que personne ne pouvait envisager un tel plan… car qui d’autre que lui connaissait le fuuinjutsu dans ce pays aujourd’hui, et qui d’autre irait jusqu’à se sceller dans ses propres sceaux à des fins de furtivité ? C’était risqué, voire suicidaire. Mais il n’était pas appelé Naruto pour rien.

- Tu es blessé au foie… prononça le capteur à l’homme sur lequel était scellé Naruto. « Je n’arrive pas à comprendre pourquoi tu n’es pas mort ou évanoui, mais ça ne va pas tarder si tu ne te soignes pas maintenant… Va vite à l’infirmerie… On a déjà perdu assez d’homme comme ça à cause de ces salopards de rebelles. » maugréa-t-il, alors que le blessé suivait son conseil… Maintenant qu’il y pensait, l’adrénaline se dissipant, il se mettait à ressentir la douleur…

Ce qu’il ne savait pas, tout comme le capteur… C’était que la seule chose qui le maintenait en vie n’était autre que Naruto. Etant scellé de façon basique dans le ninja, il diluait son propre chakra dans les bobines du blessé pour maintenir son métabolisme en état. S’il se descellait, l’homme mourrait sur le coup. Ce n’était pas comme s’il n’allait pas le faire, mais il devait le faire à l’abri des regards, et l’infirmerie était un endroit parfait pour ça. Quand il entra dans l’infirmerie et qu’il n’y sentit que des ninjas inconscients, il enclencha alors le processus d’ouverture du sceau. « Sozai no fuuin : Kai ! » L’homme ne ressentit qu’une petite douleur à la nuque, avant que celle venant du foie soit trop importante, et qu’il ne soit terrassé sous la douleur. Il tomba mort sur le sol froid de la salle, crachant un flot de sang maintenant qu’il ne profitait plus du chakra de Naruto pour survivre…

- Mais qu’est-ce qui se passe ? Oh non, ce n’est pas… !

Une jeune femme qui venait d’entrer dans la salle pour vérifier la cause des bruits remarqua le corps du ninja mort sur le sol, baignant dans son sang, et Naruto debout devant lui dans un uniforme de rebelle, le pantalon de camouflage gris-bleu à tâche noire, des bottes de combat et son pull bleu habituel. Elle sut d’instinct qu’il était un membre de la rébellion. Mais avant qu’elle n’ait pu dire quoi que ce soit, qu’elle n’ait hurlé de peur, elle se retrouva plaquée contre le mur avec un kunai transperçant profondément sa gorge. Naruto se gela à ce mouvement, et fut horrifié en voyant le regard vitreux, de terreur et d’incompréhension de la jeune femme. Il venait d’agir par pur réflexe, instinctivement… Pendant quelques secondes, alors qu’il la regardait dans les yeux, quelques larmes coulèrent des yeux de la pauvre victime, avant qu’elle ne s’écroule au sol, morte. Naruto trembla en voyant son kunai dans la gorge de cette fille… Elle n’était même pas un ninja de combat… Il venait de tuer un médecin, qui ne vivait seulement que pour soigner les blessés… Il venait pour la première fois de sa vie de tuer un innocent.

Tremblant de dégoût de son acte, pâle, il posa sa main sur son front en essayant de détourner le regard du visage de la mort à ses pieds. En vain. Mais quand bien même eut-il envie de vomir, il se força à passer outre, et posa les deux corps sur des lits, essayant de les faire passer pour des malades, au cas où un ninja de Yagura passait. Il fallait avant tout qu’il ouvre la porte et qu’il neutralise ses gardiens. Il devait libérer les prisonniers de ce bâtiment, c’était leur mission. Il referma la porte de la salle derrière lui et se mit à courir dans les couloirs, en direction de la porte. Usant de toute sa furtivité et sa rapidité, évitant la vue des quelques sentinelles, des caméras dans les coins de certains couloirs et des foyers de rassemblements des gardes, il atteint rapidement la salle de contrôle des leviers de la porte. Dans le feu de l’action, en quelques secondes, il tua les deux Chuunins qui stationnaient dans la pièce. Il se plaça devant le panneau de bord et observa les touches… Tournant la tête sur la gauche et la droite, il regarda dans les dizaines d’écrans qui semblaient projeter les images de lieux éparpillés partout dans l’avant-poste… Il avait bien fait d’éviter les caméras. « Peindre les visages des Hokage m’aura vraiment servi à quelque chose en fin de compte… »

A quelques dizaines de mètres de là, tapis dans l’ombre sous les feuillages des arbres et des buissons, Ao et plusieurs dizaines de ninja avaient attendu que Naruto s’infiltre. « Taicho… La porte est en train de s’ouvrir… ! » s’exclama l’un des ninjas de la force d’attaque de la forteresse. Ils furent tous admiratif en voyant une telle chose. « Je vois ça… » répondit doucement Ao. Il était réellement étonné par le temps record établi par leur allié pour être arrivé à ouvrir la porte… En moins de dix minutes, il s’était situé dans le complexe, avait localisé la salle de contrôle tout en étant insaisissable. C’était une vraie prouesse.

- Aujourd’hui ça va être notre journée… Allez les gars ! On bouge ! s’exclama Ao avant de s’élancer en direction de la porte, prêt à aller prendre la forteresse et libérer les prisonniers.

A la fin de la journée, la zone était sous leur contrôle. Seuls deux de leurs hommes avaient été abattus, pour plus de cent cinquante de l’autre côté, et autant de prisonnier. Il allait sans dire que c’était un coup extrêmement dur pour Kirigakure.

***

Naruto reposa la bouteille de saké, avant de boire son verre cul sec. Ce fut une fois de plus le même mouvement qu’il eut effectué depuis les vingt dernières minutes, ici devant ce bar qui se trouvait dans la cafétéria de la base de la rébellion. Il était au beau milieu de la nuit, mais il n’arrivait pas du tout à dormir. Il ferma les yeux, essayant de ne penser à rien d’autre que l’alcool coulant dans sa gorge et lui laissant la langue sèche. De nouveau, il ravala un verre de saké, nerveusement. Il voulait juste essayer d’oublier tout. Ce pays, cette misère et cette pluie. Il n’y arrivait pas. Et le fait de se rappeler de ce qui s’était passé durant la mission cette après-midi le rendait nerveux… le dégoutait. Cela eut même la manie de lui faire ressentir de la colère contre personne d’autre que lui-même. Sous les quelques yeux des rebelles autour de lui, il brisa son verre sans faire exprès, l’ayant serré trop fortement sans s’en rendre compte. Ahuri quelques secondes, il s’en ficha, demandant au serveur de lui rapporter un second verre, ce que l’homme s’empressa de faire. Suite à ça, Naruto continua de boire… Il oubliait même le fait qu’il ne pouvait pas être saoul, le chakra de Kyuubi dilué dans le sien supprimant toute toxine, l’alcool compris.

Lui et son groupe d’attaque étaient revenus en fin d’après-midi, avec des prisonniers de Kirigakure, mais aussi les rebelles qui avaient été détenus prisonniers dans la forteresse. Pour eux tous, le temps était à la fête, à la joie et au soulagement. Cela avait été leur première grande opération, et ils l’avaient réussite, grâce à lui. Il avait été couvert d’éloges… Toutes ces félicitations qu’il dut accepter avec un sourire contrit, un sourire faux. Car toutes ses pensées étaient tournées vers cette jeune femme, qu’il avait tué. Qu’il avait assassiné. Et ce regard ultime d’incompréhension et de confusion… De tristesse. A chaque fois qu’il y repensait, l’envie de vomir surgit, ne l’isolant que plus avec cette faute. Pas une erreur… Une faute. Une faute comme il n’en avait jamais fait. Cette réalité qu’il venait d’apprendre à cette injustice qu’il avait lui-même causé. Cette réalité qu’il n’avait jamais réellement cernée, dans aucune de ses missions précédentes. Ni en Nami no Kuni avec Zabuza Momochi, ni en Yuki no Kuni avec Doto Kazahana. Ni même avec Sasuke… Cette réalité infernale que le monde était moche. Que le monde était cruel. Que tout ne tournait pas autour de l’altruisme, de l’héroïsme ou de l’amitié. Que les hommes pouvaient être de vrais monstres, même en étant simples. Que l’on préférait choisir de trahir pour le profit plutôt que conserver son amour propre, sa dignité. Et il se rendait compte qu’on était seul. Seul avec soi-même et sa vie de l’humanité. Et ça faisait peur.

- Plongé dans ses pensées ? prononça une personne à côté de lui.

Il se retourna pour voir Mei, dont le regard neutre était devenu l’espace d’un instant soucieux. Il lui fit signe de la tête, lui montrant le tabouret à sa droite, avant de s’en retourner à son verre. Elle s’assit alors silencieusement, n’ayant pas besoin de demander une boisson, le barman posant une bouteille devant elle. Versant le saké dans son propre verre, un silence prit place entre eux, leur laissant une petite minute à s’occuper de l’alcool… Avant que Naruto ne décide de parler sous l’intérêt caché de Mei.

- J’ai tué quelqu’un aujourd’hui, dit-il sans émotion en regardant quelques secondes son verre, avant de le boire. Mei haussa un sourcil à cette phrase, se demandant pourquoi il semblait préoccupé par une telle chose… Etant des ninjas, il n’était pas surprenant pour eux de tuer, en particulier en temps de guerre. Ou alors était-ce la première fois qu’il tuait… ? Après tout, il avait l’air d’être assez jeune, et comme Konoha était en paix… Voyant que Mei le regardait avec un air étonné, voire sceptique, il s’empressa de continuer. « En temps normal, tuer quelqu’un ne me perturbe pas. J’ai déjà tué pas mal de personnes. La plupart des fois en légitime défense, mais aussi sur des missions de chasse de bandits qu’il m’arrivait de faire avec Ero-sensei… »

- Ero-sensei ? demanda Mei, légèrement amusée par cette appellation. Au moins, ce n’était pas le fait de tuer qui lui occupait l’esprit.

Naruto la regarda à nouveau, avant de se rendre compte qu’elle devait sans doute ne pas savoir de qui il parlait. « Je suis désolé, je voulais dire mon sensei, Jiraiya. » dit-il avec un petit sourire gêné. Mei fut bouche-bée à cette réplique. « Jiraiya… ? Comme celui des Densetsu no Sannin ? » demanda-t-elle, cette fois avec surprise. Naruto hocha la tête dans le silence, faisant plonger Mei dans ses propres réflexions… Quand elle avait reçu la réponse de Konohagakure, comme quoi ils n’enverraient qu’un seul ninja, elle n’avait pas su comment prendre cette nouvelle. Qu’elle devait soit en rire, soit devenir folle de rage à cette pseudo-plaisanterie. Bien sûr, d’un autre côté, elle n’avait jamais espéré que la feuille n’envoie par défaut un seul ninja… Diplomatiquement, elle savait que c’était risqué, difficile. Alors elle en avait juste fait fit, préférant s’organiser juste avec les propres moyens dont elle disposait… Elle avait revu cependant tout son jugement quand elle avait fait la connaissance du beau jeune homme de la feuille cachée… Naruto avait été confiant et déterminé dès le début, et elle s’était rapidement rendue compte de son talent en tant que ninja. Toutes les opérations qu’ils avaient entrepris ces deux derniers mois avaient fonctionnées, et souvent, c’était Naruto qui venait apporter un atout non négligeable. Il était très rapide et doué, et le combat à ses côtés était souvent expéditif. La rébellion n’avait plus perdu beaucoup d’hommes après son arrivée. Ses performances en furtivité leur avaient permis de prendre la forteresse plus tôt ce jour, et même si elle n’y avait pas assisté, les résultats avaient été spectaculaires. Le fait qu’ils avaient détruit une base avancée de Kiri, capturé même des hauts gradés de l’armée et libéré plus de soixante prisonniers était un exploit. La rébellion avait même obtenu des emplacements de bases secrètes de Yagura, que Mei avait prévu d’attaquer d’ici peu, pour continuer sur cette offensive lourde.

Jusqu’à il y avait peu, les rebelles avaient fait une grande fête pour célébrer leur première grande victoire stratégique contre la brume sanglante… Sans Naruto. Et elle était sur le point de savoir pourquoi. « Désolé, j’étais ailleurs Naruto-san… Si tu pouvais continuer… » Naruto acquiesça, souriant avec gratitude. Il ressentait ce besoin de parler, et il sentait au fond de lui qu’il pouvait se confier à Mei… Il n’arrivait pas à savoir pourquoi, mais il voulait lui parler, lui faire confiance. C’était étrange, compte tenu du fait qu’il n’avait réellement senti ça qu’avec Jiraiya.

- J’avais infiltré la base… Je m’étais scellé dans un Chuunin de Kiri tout en attendant qu’il soit isolé pour sortir… Lorsqu’il est allé à l’infirmerie et que j’ai senti que c’était le moment idéal, j’ai brisé le sceau. Mais… Il y avait cette femme… Je ne sais pas ce qui m’a pris… Un réflexe, une habitude que j’ai acquis depuis mon arrivée ici peut-être, mais je n’ai pas réfléchis… J’étais déjà sur elle quand je m’en suis vraiment rendu compte, et j’avais déjà enfoncé mon kunai au fond de sa gorge…

- Tu as regardé dans ses yeux… murmura-t-elle, sous l’acquiescement faible de l’Uzumaki.

Si une chose était sûre, c’était qu’à l’académie ninja, quel qu’en était le village shinobi, il était appris de ne jamais regarder une cible dans les yeux. C’était une chose qui pouvait rendre fou même un ninja talentueux. Il suffisait juste de voir le reflet de l’âme de cette personne partir en fumée, dans cette aura de détresse et de désespoir. C’était le motif de démission de beaucoup de ninja, Jonin comme Genin. Se voir dans l’œil vitreux de ces gens… De se mettre à leur place. C’était aussi un risque pour la santé mentale des ninjas que de vivre cette expérience, comme beaucoup de Genin devenaient mentalement instables et se voyaient retirés du programme shinobi. Et ce fait était l’un des facteurs qui avaient participé au décret de Yagura sur les examens Genin. Que si un Genin était capable de tuer son camarade de classe, il serait capable de vivre les expériences douloureuses de la vie du ninja. Ce décret étant passé, il avait juste rendu les ninjas de Kiri plus fous et assoiffés de sang qu’ils ne l’étaient déjà… Devenant ainsi les marionnettes de Yagura.

- Oui, j’ai regardé dans ses yeux… J’y ai vu la terreur, et la peur de l’inconnu. Elle savait qu’elle allait mourir, et tout ça à cause de moi… dit-il en essuyant aussitôt une larme qui coula de son œil droit. Il espéra juste que Mei ne l’eut pas remarquée. « Si encore ce n’était que ça… Mais ce n’est pas tout… Le pire, dans tout ça, c’est que j’ai tué un médecin… Ces mêmes personnes qui ne vivent pas pour tuer mais bien pour sauver des vies. Ces ninjas ne tuent que lorsqu’ils sont confrontés à des gens comme nous. » continua-t-il sous le regard confus de Mei. « Nous, Mei-san. Nous sommes des assassins. Nous sommes des armes qui existent dans le but de tuer une autre personne… L’existence du shinobi se base entièrement sur la mort de son adversaire. » Il fut soudainement silencieux, ne prononçant plus rien. Ce ne fut pas pour autant que Mei prit la parole, préférant réfléchir. Finalement, il reprit la parole, après avoir de nouveau bu un verre de saké. « Je n’ai jamais vraiment aimé tuer. Au départ, je ne voulais même pas être un ninja. »

- Dans ce cas, pourquoi l’es-tu devenu ?

- Pour être franc… Je n’ai jamais su pourquoi, ni même quand j’en suis venu précisément à cette idée. Mais, ça n’aurait rien changé de toute façon. Dès ma naissance, j’ai été choisi pour être ninja, à cause de raison extérieure à ma propre vie. Mes parents et mes ancêtres étaient tous, dans leur totalité, des ninjas extrêmement puissants.

C’était en effet une partie de la vérité. Pas un seul parent de Naruto n’était pas ninja. Son père, Minato, était Hokage. Sa mère, Kushina, était une Jonin d’élite. Le clan Uzumaki de Uzushio était un clan intégralement constitué de ninjas très doués, et il en était de même pour le clan Senju. Tous étaient ninjas, et il avait leur sang dans les veines… Ajouté au fait qu’en plus, il se trouvait être le Jinchuuriki de Kyuubi, et il avait tout de l’arme parfaite. Ce fut cependant un point qu’il ne pouvait pas aussi facilement révéler à Mei… Quand bien même lui en parler sans retenue était tentant.

- Donc tu es devenu ninja parce que tes parents l’étaient… conclut Mei.

- C’est à peu près ça… soupira Naruto. « Bien que je n’aie connu leur identité qu’il n’y a quelques mois… Mais le Sandaime les connaissait, et il me racontait toujours de belles histoires sur eux… Qu’ils étaient unis et courageux, qu’ils avaient vécu plein d’aventure formidable… Que j’étais fait pour leur ressembler. Qu’ils étaient des gens d’une très grande noblesse et qu’ils avaient maintes fois protégé notre village… Mais je ne comprenais pas tout à l’époque… »

- Il a l’air de t’avoir complètement manipulé… maugréa Mei, perdant soudainement le respect qu’elle avait pour Hiruzen Sarutobi. Elle haïssait ce genre de pratique. La manipulation d’un enfant innocent pour doucement le transformer en ce que l’on voulait, lui faire faire des choses qu’il aurait pu ne pas faire. Cela ressemblait aux actes de Yagura.

- Oui… Je sais que, intentionnellement ou non, le Sandaime m’a totalement manipulé pour faire de moi un shinobi… Je ne peux pas vraiment lui en vouloir pour ça, surtout maintenant qu’il est mort. Il désirait aussi me faire vivre la gloire d’une vie de shinobi… prononça-t-il en soupirant de nouveau. Il prit une autre gorgée de saké. « Et puis de toute façon… Je suis détesté dans mon village, donc je n’avais rien d’autre que ça. » rajouta-t-il. Il cligna des yeux plusieurs fois, se surprenant lui-même. Pourquoi avait-il seulement confié ça à Mei ? Etait-ce parce que lui parler de sa vie le soulageait ? Parce que sa présence le rassurait ? Le réconfortait ? Ou autre chose ? Il ne savait pas… Lorsqu’il vit le regard curieux de Mei, accoudée contre le bar et focalisée sur lui, il décida finalement de continuer. « Je suis détesté pour des raisons sur lesquelles je n’ai eu aucun contrôle dès ma naissance. »

- Pourquoi ? Tes parents étaient-ils des traîtres ? questionna-t-elle, comme ce fut la seule explication qui lui vint à l’esprit. Peut-être Hiruzen avait juste raconté des mensonges sur ses parents, juste pour l’attirer dans le programme shinobi.

Naruto gloussa amèrement à cette question. « En fait non… Mes parents… Enfin, mon père, est considéré comme l’un des plus grands héros que Konoha n’ait jamais eu. » Mei le regarda avec un froncement de sourcil. Les héros de Konohagakure étaient par défaut tous des ninjas très puissants et célèbres, et il n’existait pas beaucoup de ninjas au sommet de la célébrité à Konoha. Son père devait être un homme qui devait être ni trop jeune, ni trop vieux de Konoha, susceptible d’avoir fait un enfant qui environnait l’âge de Naruto… Autant dire qu’elle ne mit pas longtemps à trouver de qui Naruto pouvait être le fils. Avec sa tignasse épineuse blonde et ses grands yeux bleus, il ne ressemblait pas à beaucoup de personne… En particulier quand les cheveux blond étaient peu répandus sur le continent, et particulièrement des cheveux jaunes vifs comme les siens. Elle ne parlait même pas de l’intensité du bleu de ses yeux comme personne d’autre qu’elle n’avait jamais rencontré dans ses vingt-sept années de vie. Ses yeux s’ouvrirent grands à la surprise qu’elle ressentit lorsqu’elle découvrit qui était le père de Naruto.

- Je vois que tu as fini par comprendre Mei-san, s’exprima Naruto à voyant son expression. « J’apprécierais que tu gardes ça pour toi et que tu ne le dises à personne… Il me reste quelque chose à faire avant, et je ne suis pas prêt à ce que le monde sache ma filiation… Pas pour l’instant en tout cas. »

- Comptes sur moi, je ne dirais rien, répondit-elle avec un regard pensif. Elle connaissait les risques de révéler sa lignée au monde. Techniquement, le problème pouvait ne pas la concerner ni le pays de l’eau, mais elle savait que c’était un secret d’une importance cruciale… Quand bien même lui avait-il révélé par élan de confiance. Et elle ne doutait pas que si le mot sortait, Iwagakure pourrait très bien venir participer à la guerre juste pour avoir la chance d’éliminer le fils du Kiiroi Senko… Peut-être s’était-il passé vingt ans depuis la troisième guerre, mais la rancœur pouvait être tenace. Surtout dans les villages agressifs comme Iwa…

Naruto hocha la tête avec gratitude, sans vraiment besoin de rajouter quoi que ce soit de plus dessus, puis reprit la parole. Etrangement, il fut bien plus détendu qu’auparavant.

- Aujourd’hui, j’ai tué une personne qui à mes yeux, n’avait aucune raison de mourir. Elle ne méritait pas ça… C’est tout. Bien sûr, elle soignait l’ennemi… Mais le médecin ne fait pas de différence entre un blessé ennemi ou un blessé allié. Il soigne. J’ai appris ça après avoir côtoyé un certain temps une très grande Eisei-nin… Mon maître m’a toujours dis que cela peut prendre une grande quantité d’effort pour tuer une personne… Mais que la soigner sera toujours beaucoup plus compliqué, demandera toujours plus de courage et de sang-froid. En tuant ce genre de personne qui guérit le mal, je me suis senti comme sale et indigne.

Mei le regarda, plongée elle aussi dans les réflexions qu’il avait déclenché par son discours. C’était là tout un sujet philosophique, que de dissocier le bien du mal, le respect de l’ennemi et la haine qu’on peut lui vouer. Ou dans ce cas-ci, mêler devoir, instinct et honneur. Le ninja ne devait pas réfléchir de cette façon, le ninja obéissait à l’ordre et devait tout faire, même les choses les plus sales, pour parvenir à son objectif. Pourtant, ce jeune ninja s’évertuait à exercer son sens de l’honneur, à suivre une voix de justice et de ne pas céder à la noirceur du monde shinobi. Il avait un esprit pur. Et elle le trouva à ce moment infiniment respectable, infiniment souhaitable.

- Je pense comprendre… Non, en fait, je comprends parfaitement ton point de vue. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas réfléchir dans un sens de protection ? proposa-t-elle.

- C’est ce que je fais… dit-il en émettant un petit rire. « Et c’est bien ça qui ne me fait pas perdre la tête… C’est bien parce que je m’évertue à protéger mes proches, les personnes qui me sont précieuses et chères, que j’ai tenu jusqu’ici. Sans ça, ça ferait longtemps que j’aurais abandonné… Ça ferait longtemps que je serais mort. »

Mei le dévisagea cette fois avec un sourire encore plus attendri… Ce Naruto devenait de plus en plus intriguant, de plus en plus intéressant… Captivant. Elle ne l’avait pas forcément beaucoup fréquenté ces deux derniers mois. Ils avaient participé plusieurs fois à la même mission, affrontant toujours de façon expéditive les personnes qu’ils prenaient en embuscade, mais en dehors de cela, elle n’avait pas beaucoup discuté avec lui, même s’il lui avait paru quelqu’un de fréquentable. Ce n’était que lorsqu’elle l’avait aperçu préoccupé, sombre, après le retour de la prise de la forteresse avancée de Kirigakure, qu’elle avait voulu en savoir plus sur lui. Constatant ostensiblement qu’il se trouvait imperméable à toute félicitation, elle avait juste décidé de l’aborder normalement… Et il s’était totalement ouvert à elle, lui révélant une personnalité, une droiture, qu’elle n’avait que rarement vue chez un ninja. Il aimait la justice, le respect et la compréhension. Il était tolérant mais vu ses actes ces deux derniers mois, il possédait sans nul doute un sens du devoir implacable, et il était loyal. Elle avait là la crème même des shinobis… « Se battre pour les personnes qui nous sont précieuses hein… » dit-elle sous l’acquiescement vif de Naruto, qui se mit à boire un nouveau verre de saké… Sans se rendre compte qu’il avait vidé sa bouteille. « Suis-je une de ces personnes… ? »

Naruto s’arrêta aussitôt de boire, se figeant, et reposant le verre, il se tourna vers Mei… Qui le regardait avec ce regard à la fois amusé et capricieux. Il la regarda avec un œil critique, se demandant quelles étaient ses intentions, avant de comprendre le sens de sa phrase… Il eut un sourire narquois éphémère, avant de se pencher à l’oreille de Mei. « Possible… Mais je devrais être un de tes alliés les plus intimes… » susurra-t-il d’une voix rauque. La petite taquinerie fit son effet, comme elle eut un frisson imperceptible à la poussée d’excitation qu’il lui causa.

Elle ne put s’empêcher de rougir lorsqu’il l’observa de bas en haut sans gêne avec un immense sourire, qu’elle devina être farceur. Il jouait, et elle avait été prise dans son propre jeu. Elle rougissait même comme une idiote, mais que pouvait-il y faire ? Ce jeune homme était sans doute le plus séduisant, le plus mignon, qu’elle n’avait jamais croisé, et sentir son souffle chaud contre son oreille… Ça l’avait toute retournée. Bon dieu, elle avait vraiment besoin d’un homme… « Je suppose que… Je suppose que tu pourrais l’être. » dit-elle sans arriver à supprimer son rougissement. « Mais pour ça, il va falloir me raccompagner jusqu’à mes quartier, joli cœur. » Gloussant, il se leva, et tendit le bras avec galanterie à Mei, qu’elle s’empressa de prendre après s’être levée. Tout ceci sous les regards étonnés ou jaloux de certaines personnes présentes, qui avaient assisté à la scène. Tout sourire, ils quittèrent la salle en direction de la chambre de Mei.

Ils marchèrent dans les couloirs tranquillement, sans parler, dans un silence serein. Cependant, au tournant d’un couloir, ils croisèrent un groupe de shinobi qui circulait, composé d’une quinzaine de personnes, hommes et femme. Restant polis, ils les saluèrent, mais ne s’arrêtèrent pas. Cependant, Naruto les regarda du coin de l’œil, comme il vit que certains shinobis le fusillèrent du regard, sans doute en se demandant ce que leur leader faisait avec lui. Mais ce ne furent pas ces regards qui le surprirent, ce fut le fait que Mei était aussi la cible de regards jaloux des filles du groupes. Sans rien dire, il essaya alors d’en comprendre la raison. Mei décida de venir à son aide. « Elles étaient jalouses. » Quand elle remarqua qu’il lui demandait de continuer du regard, elle enchaîna. « Tu n’as pas remarqué, mais tu es l’un des principaux centres d’attention des dames en recherche d’âme sœur de la rébellion. La façon dont tu es dévoué, loyal envers nos membres et comment tu te débrouilles en mission fait que tu es un parti très souhaitable… » Naruto mit du temps à assimiler l’information.

- Mais je ne comprends pas vraiment… Il y en a, je ne les ai absolument jamais vu… hésita-t-il, avant que son visage ne s’éclaire sous l’œil curieux de Mei. « Incroyable ! Je n’arrive pas à croire qu’il peut y avoir des fans girls en pleine guerre ! »

Mei l’observa pantoise un instant… avant d’éclater dans un fou-rire intarissable à la remarque de son ami. « Hahahaha ! C’est parfaitement ça, hahahaha ! » Elle n’arriva pas à s’arrêter, les larmes lui montant aux yeux à la réalisation de Naruto. Ce dernier se mit rapidement à rejoindre Mei dans son rire, alors qu’ils continuèrent à marcher, sous les regards intrigués des personnes devant lesquelles ils passèrent. Finalement, ils arrivèrent devant la porte de la chambre de Mei, après s’être quand même calmé. Mais ce rire leur fit du bien, aidant à les rendre un tant soit peu positifs et détendus. Naruto avait même oublié son malaise avec sa mésaventure du jour précédent. Mei se retourna vers lui, et ils se regardèrent… tendrement. Bien que Naruto ignorait son propre état d’âme quant à Mei, à l’inverse de cette dernière qui assumait pleinement le fait qu’elle se sentait attirée par l’Uzumaki.

- J’espère que ma présence n’aura pas été trop dérangeante, confessa-t-elle sincèrement, étonnant Naruto par la façon dont elle avait exposé cela, le souci clairement apparent dans la voix.

- Bien sûr que non ! lança-t-il gêné et timide. « Comment pourrais-je ne pas apprécier la présence d’une telle déesse, Mei-sama… » susurra-t-il ensuite en prenant la main de Mei, et lui embrassant très légèrement le dos comme tout gentil homme, avec un sourire chaleureux.

Elle eut un petit rire aigu, complètement sous le charme de la cour de Naruto. « Baka séducteur… » murmura-t-elle gênée, ne rougissant que plus. Mais bon sang ! Pourquoi rougissait-elle comme une petite fille. Mieux, pourquoi est-ce qu’elle se sentait tellement euphorique ? « Je te verrais un autre jour, Mei-chan… » dit alors Naruto. Mais cette fois, cela avait été prononcé sans taquinerie, et Mei se surprit à aimer le « chan » à son nom venant de lui. « Naruto-kun. » Naruto, qui venait de faire demi-tour pour repartir vers sa chambre, se retourna à nouveau pour savoir ce que voulait Mei, ne remarquant même pas que le « Kun » avait remplacé le « San ». Mais il n’eut pas le temps de demander ce qu’elle voulait, lorsqu’il sentit les douces lèvres de Mei appuyer contre sa joue… Et il ressentit alors ce frisson extatique qu’il eut ressenti avec Emiko. Mei recula de quelques pas, et lentement, sans briser le contact de leur regard, elle finit par disparaître derrière la porte qu’elle referma. « Tu es quelqu’un d’intriguant… Namikaze Naruto. »

Cette fois, Naruto repartit bel et bien vers sa chambre, sans même s’arrêter. Il ne savait même pas qu’il souriait comme un idiot tout en marchant, ainsi que la trace de baiser bleuté du rouge à lèvre de Mei.

***

« Salopards de rebelles ! »


« Bon sang, mais ces informations étaient tenues secrètes par le commandement, comment nous ont-ils trouvés ! »


« Ne les laissez pas vous avoir, battez-vous ! »


Depuis la prise du premier poste avancé trois mois auparavant, Kirigakure n’avait fait qu’enchaîner défaite sur défaite. Le moral des hommes baissait, la peur s’instillait dans le cœur des commandants de Yagura. Les manœuvres tactiques devenaient de plus en plus brouillées, sabotées… Mais le pire était que le pays n’était plus sous leur contrôle. L’information n’arrivait malheureusement plus aussi facilement qu’avant, les villages locaux n’avaient plus peur, étant sous une active protection et surveillance des rebelles. Le pays vouait une admiration constante pour ces ninjas qui osaient se soulever contre l’oppression au péril de leur vie.

Les crédits qu’ils arrivaient à arracher des citoyens du pays ne leur arrivaient plus, de plus en plus de leurs hommes mourraient. Il y avait cinq semaines, une cellule entière de la division des ANBU avait été prise au dépourvue en pleine mutation de lieu de patrouille. Cinquante-sept ANBU avaient perdu la vie dans l’attaque surprise. Seulement trois avaient réussi à fuir et avertir Kirigakure. Mais dans tout cela, le choc avait été que Yagura n’avait pas réagi. Comme si l’action destructrice n’avait pas été importante. En trois mois, leur village avait pourtant perdu plus d’un millier d’homme, soit presque un quart de leur troupes. Qui plus était, plus de quatre cent éléments avaient progressivement désertés avec leurs familles pour rejoindre la rébellion, jouant le tout pour le tout en quittant Kiri et risquant la vie de leurs proches.

Le déclin de Kirigakure se transformait en chute. Et la chute était constatable à vue d’œil. Chaque jour, la situation empirait pour eux. Plusieurs de leurs ninjas avaient été exécutés pour couardise ou insubordination… Et finalement, après tout ce temps, le gouvernement de Kirigakure avait réussi à localiser l’emplacement du repère des rebelles. Situé à l’extrême est de l’île principale de Mizu no Kuni, à plus de quatre cent kilomètres de Kirigakure no sato. Ce fut leur chance pour les détruire une bonne fois pour toute, et Yagura ne put ignorer une telle occasion. Mobilisant plus de mille éléments, il les envoya en ligne droite sur la position de la base rebelle, leur mission étant claire : Anéantir tout sur leur chemin, et ne pas avoir de pitié.

Et il ne fallut pas beaucoup de temps à la résistance pour apprendre que Kiri passait à l’offensive. Et convoquant tous les officiers du mouvement dans la salle de réunion des hauts gradés, à l’aube même, Mei dévoila l’information sans attendre, sous l’absence de réaction immédiate des occupants de la salle, la révélation étant d’une gravité trop importante. Il fut sans dire qu’après quelques secondes de silence, la salle partit dans une furie retentissante de revendication, d’indignations et d’inquiétude. Une trentaine de personne composaient l’assemblée, toutes assises autour d’une très grande table ovale. Chefs de clans, anciens dignitaires de Kirigakure et chef de divisions de la résistance étaient regroupés.

- Terumi-sama !! Êtes-vous certaine que l’informateur est fiable !? s’écria un ancien ninja ayant appartenu au corps des Jonins de Kirigakure avant sa désertion suite au commencement de la guerre civile.

- L’information qu’a acquise Mei-sama est totalement sûre, intervint Ao, répondant pour Mei. « En ce moment même, un peu moins de mille cent ninjas se dirigent droit sur nous. »

Toutes les personnes se regardèrent entre elles, la peur étant visible sur leur visage. Une véritable armée se dirigeait sur eux, alors qu’il était techniquement impossible numériquement de contenir une telle vague d’assaut. Mais comment allaient-ils faire ? Leurs familles, des civils ramenés des quatre coins du pays pour se placer sous la protection de la résistance étaient en ce moment même ici. Ils étaient plusieurs milliers dans le complexe souterrain, caché par la montagne. Si l’armée de Kiri les atteignait, ce serait un véritable massacre.

- Mais à quoi Yagura a-t-il pensé… Envoyer autant de ninja à la fois… maugréa le chef du clan Sekiyu, un clan de ninja utilisateurs de Katon par l’intermédiaire de liquides inflammables sécrétés par leurs corps. « Savez-vous exactement quand seront-ils là… ? »

- Au rythme auquel ils vont, ils seront ici demain après-midi au plus tôt, déclara Mei, avec un regard inquiet et pensif.

Il y eu de nouveau un temps de silence entre les chefs du mouvement. Ce fut alors l’un des officiers ninjas qui prit la parole.

- Dans ce cas, nous devons évacuer et fuir. Nous n’avons aucune chance ! Si cette armée parvient jusqu’à nous alors que nous sommes encore là, ils vont nous écraser, et tuer tout le monde ! En un jour, nous avons le temps de déplacer tout le monde !

- Pour aller où ? coupa une autre personne. « Nous ne pourrons pas fuir loin, je vous rappelle que nous ne comptons pas que des ninjas. Ceux qui ont une formation adéquate pour se déplacer à grande vitesse pourront peut-être échapper à cette armée, mais les autres ? Ils ne feront pas beaucoup de chemin avant d’être pistés et trouvés par Kirigakure ! Ma femme et mes enfants ne peuvent pas se déplacer aussi rapidement, ce ne sont que des civils ! Et c’est le cas pour beaucoup de nos ninjas ! »

Mei releva le visage, les sourcils froncés malgré la tristesse apparente sur son visage.

- Néanmoins je suis d’accord. Si nous restons ici, peu importe ce que nous ferons, nous ne pourrons pas résister à un millier de ninjas… Combien sommes-nous exactement ? Avec les dernières désertions de Kirigakure, nous avions atteint près de huit cent personnes, mais entre temps, nous avons perdu quelques dizaines de combattants… Et cette force d’attaque est constituée de beaucoup de ninjas de niveau Jonin, sans compter que les divisions ANBU aux ordres de Yagura se sont jointes à l’armée. Nous allons fuir le plus loin possible avec le plus de monde possible, et nous cacher du mieux que nous pouvons. Nous aurons toujours plus de chance de survivre dans la fuite que dans un combat de front… dit-elle difficilement.

Ils la regardèrent tous, reconnaissant tous ses mots sages. Elle avait raison, même si leur honneur était détruit par cette raison. Ils avaient fièrement combattu pendant huit longues années… Ils avaient perdu beaucoup de camarades, les Shinobigatana nananin shu, et la seule personne qu’ils savaient du niveau d’un Kage n’était autre que Mei. Même eux n’étaient pas aussi puissants qu’elle, étant tous au niveau Jonin. Ils acquiescèrent tous, tous d’accords avec cette décision. Fuir pour survivre et vivre pour voir un jour Yagura tomber. Ils se regardèrent, se résignant, mais ce fut à ce moment que l’instant fut brisé. « Non. » Ils se retournèrent tous pour observer la personne qui osait remettre en question la décision de Mei. Naruto, assis au côté opposé à Mei, la regardait avec insistance, aucune émotion n’apparaissant dans ses yeux bleus. Mei le regarda confuse, mais surtout énervée et frustrée. Elle s’apprêta à lui crier dessus lorsqu’il dit un seul mot qui la fit se raviser. « Mei-chan. » Sous les regards outrés des leaders du mouvement mais intrigués de Mei, il se permit de sourire.

- Au contraire. Nous n’allons pas fuir. C’est une décision ridicule, Mei-chan. Cette attaque est une occasion pour affaiblir Kiri du tiers de leurs hommes. C’est comme le poker. S’ils ont lancé une telle offensive, c’est parce qu’ils voient clairement la menace que nous représentons, et ont posé leur combinaison de carte sur table.

Mei serra les dents. « Ce n’est pas un jeu Naruto-kun ! Comment peux-tu te permettre de penser à une bataille frontale ! Nous perdrions ! Et si jamais nous gagnions, ils nous auraient tellement affaiblis qu’ils pourraient nous finir facilement, maintenant qu’ils connaissent notre emplacement. Tu es stupide ! » grogna-t-elle, alors que l’audace d’une telle proposition ne faisait que la rendre plus en colère. Le sourire sûr de soi de l’Uzumaki ne fit que s’agrandir.

- C’est toi qui est stupide de penser que j’irais droit au suicide Mei-chan ! dit-il avec amusement.

- Que vous soyez ou non l’envoyé de Konoha ne vous permets pas de manquer de respect à Terumi-sama, espèce de –

- Hadazoku-san ! intervint Ao en reprenant aussitôt le chef du clan Hadazoku, un clan détenteur d’un Kekkei Genkei défensif, la peau pouvant se transformer en une matière très solide similaire à des blindages métalliques.

Voyant que Ao et Mei le regardait avec mécontentement, il n’en dit pas d’avantage, réprimant sa colère envers le ninja de Konoha. Car étant un étranger, Naruto n’avait pas été accepté par tout le monde, et un assez grand nombre de personnes le voyaient d’un mauvais œil. Cette animosité masquée n’avait fait qu’augmenter lorsque Naruto s’était rapproché d’une manière ou d’une autre de leur leader, comme il était aperçu plusieurs fois avec elle. Ils ne savaient pas quelle était la nature de leur lien, dans tous les cas.

- Comme je le disais, c’est tout comme une partie de poker. Jusqu’ici, Kirigakure nous a laissés tranquille malgré nos attaques répétées sur eux. Mais depuis la période des désertions, ça a été le coup porté en trop. Ils ont donc posé carte sur table. Ce qu’ils ne savent pas… C’est que la combinaison de carte qu’ils ont posé est obsolète. Nous avons un atout dans notre combinaison auquel ils ne s’attendent pas.

- Et quel serait-il, Konoha-san ? demanda un des leaders.

- Moi, répondit simplement le blond, en posant son poing sur sa poitrine.

A cette réponse, plusieurs se mirent à rire bruyamment, tellement elle leur parut stupide. Le fou-rire collectif continua quelques secondes, avant que Mei ne les rappelle à l’ordre avec vigueur. Elle ne savait pas si le blond était sérieux ou pas. Elle avait appris à le connaître malgré le fait qu’elle ne l’avait pas autant vu que ça ces trois derniers mois, mais ce qu’elle savait, c’est qu’il était un garçon mystérieux. Peut-être était-il réellement sérieux, et en tant que commandante en chef de la rébellion, elle ne pouvait pas négliger quelconque avantage. Lorsque les rires cessèrent, elle reporta son attention sur lui.

- C’est audacieux de votre part, Naruto-san, de prétendre pouvoir renverser à vous seul l’issue d’une guerre que nous menons depuis dix années, maugréa-t-elle, ayant repris le ton de chef de la résistance. Plus de Naruto-kun, ni de ton doucereux. La gravité de la situation n’y laissait plus place.

Naruto prit aussitôt une expression sérieuse, hochant la tête affirmativement. Mei avait raison dans un sens.

- J’aimerais en dire autant moi aussi. Mais même si ça paraît audacieux, ça ne l’est cependant pas.

Il sortit alors de la sacoche à sa jambe droite un kunai de plus grande taille que les normaux, qu’il planta dans la table, sous le haussement de sourcils des occupants de la salle. Il le lâcha et permit alors à tout le monde de l’observer. Mei fut alors la première et surtout la seule à reconnaître ce kunai. Planté dans le bois était sa lame principale, alors qu’il possédait deux petites lames partant sur les côtés. Sur la poignée couverte d’un parchemin était inscrit d’étranges caractères… Les yeux écarquillés, elle fit alors le lien entre le kunai et Naruto, les regardant alternativement. Et ce, sous le questionnement des personnes dans la salle.

- Naruto… Est-ce… ?

- Oui, interrompit-il avec une expression déterminée sur le visage. « A partir de demain, l’éclair renait. »




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