Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Nidaime Kiiroi Senko

Après treize ans d'errance, Namikaze Naruto succède à son père en tant qu'icone de guerre. C'est l'avènement du Nidaime Kiiroi Senko. Naruto/Harem
Classé: -16I | Spoil | Action/Aventure / Romance | Mots: 89684 | Comments: 23 | Favs: 54
Version imprimable
Aller au
Nerwan (Masculin), le 11/10/2012
Minato Namikaze. Le Kiiroi Senko, l'éclair jaune.

Un ninja devenu légendaire. Un héros conquérant pour beaucoup de monde, un fléau meurtrier ; la terreur incarnée, pour beaucoup d'autres. Il devint Yondaime Hokage peu après la troisième grande guerre ninja. Dans un face à face contre Kyuubi no Yoko quelques années après, ce dernier venu détruire Konohagakure no sato, il mourut tout en réussissant à tuer le démon.

C'est l'histoire que tous connaissent. Que de sa puissance et de son talent, il parvint à vaincre Kyuubi. Mais les Bijuus ne meurent pas. Fragments de haines d'un démon ancestral, ils sont immortels, invincibles. Lors de son combat, Yondaime Hokage scella le démon à l'aide de sa femme dans un nouveau-né.

Naruto Namikaze, leur fils caché aux yeux du monde, est le sacrifié qui offrit son âme dès la naissance, condamné à une vie de rejet et de tourment.

A treize ans, une vie nouvelle s'offre alors à lui. Après toutes ces années de haine et de solitude. Après toutes ces années d'incompréhension et de non-sens, le voilà qu'il quitte Konoha pour plusieurs années, en quête d'aventure, au côté de son maître, Jiraiya...

Et si le Gama-sennin, le Densetsu no Sannin, avait offert à Naruto plus qu'une simple formation d'esprit. Si l'homme avait réellement formé son élève, lui permettant de devenir la personne qu'il aurait dû être depuis toujours si Konoha ne l'avait pas saboté. Vient alors une période blanche, une période florissante, une période où Uzumaki Naruto, quittant son masque, voit enfin l'espoir à travers une vie de voyage, découvrant le monde, seul avec lui-même.

Voici la naissance du Nidaime Kiiroi Senko.




Chapitre 5: Entrée en zone de guerre, entrée en rébellion.



Une semaine plus tard.

Mizu no Kuni, le pays de l’eau, était l’une des cinq grandes nations élémentaires. Des cinq, le pays de l’eau avait été connu pour être la troisième grande puissance, venant après le pays de la foudre puis le pays du feu. Le pays de la terre était l’avant dernier, et le pays du vent était tout derrière. Le classement n’avait jamais été figé dans le temps. Il y avait plus d’un siècle, seuls le pays de la terre, du vent et du feu existaient en tant que nation élémentaire, et étaient donc les plus prospères. C’était lors de la fin de la sombre Ninken Tensen qu’étaient nées de nouvelles et prometteuses nations. Mizu no Kuni et Kaminari no Kuni étaient de celles-là. Il y avait cinquante ans, Mizu no Kuni était connue comme une puissance forte et stable. La richesse du pays était grande, ses frontières étendues, le daimyo tenait de bonnes promesses de développement, et le village caché de la brume était puissant. Kirigakure no sato s’était élevé comme digne d’un village ninja d’une grande puissance, et sous le règne des Shodaime, Nidaime et Sandaime Mizukage, il avait tenue tête efficacement à des villages ennemis comme Kumogakure et Iwagakure. En somme, Mizu no Kuni et Kirigakure étaient deux grandes entités du monde.

Tout ceci était du passé. Ce n’était plus le cas aujourd’hui. Si le pays de l’eau avait toujours été naturellement isolé du reste du monde, de par sa géographie, aujourd’hui, ses frontières s’étaient tout simplement closes. Les contacts avec l’extérieur étaient nuls et plus aucune nouvelles du pays n’étaient parvenues au reste de l’organisation élémentaires depuis plusieurs années. Depuis huit ans. Pas un seul bateau n’avait été vu sortir de Mizu no Kuni, et toutes les expéditions menées par les autres pays ne donnaient suite. Jamais un seul bateau ne revenait. Mizu no Kuni était un sujet tabou, et tout un tas de rumeurs circulait. Les seuls suffisamment courageux pour entreprendre des expéditions ou des missions de reconnaissances n’étaient autres que les fonctionnaires des marines des gouvernements des pays élémentaires.

Naruto s’était cependant rapidement renseigné au sujet de Kirigakure. Les civils ne connaissaient pas beaucoup de choses, pas même les personnes qui étaient chargées des expéditions officielles. Mais ces personnes-là n’avaient pas connaissance des tréfonds de la pègre… et étaient encore moins des ninjas. Le monde ninja n’aurait jamais pu connaître la situation de Mizu no Kuni s’il n’y avait jamais eu d’échange. Car le trafic maritime entre Mizu no Kuni et le reste du continent était toujours existant. Il faisait maintenant juste partie intégrante du marché noir et des passeurs. Les passeurs étaient particulièrement nombreux, étant donné le nombre de réfugiés, mais très peu ressortaient vivants de la fuite, et ils se taisaient une fois arrivé hors de Mizu. Et ce fut par ce réseau de passeur que Naruto choisit d’entrer dans Mizu no Kuni.

La situation du pays était chaotique. Il y avait dix-huit ans, le Yondaime Mizukage avait pris la tête du village de Kiri après la mort du Sandaime Mizukage. Personne ne connaissait la raison de sa mort, toujours était-il que le nouveau Mizukage avait appuyé sa nomination par une série de décrets qui se devaient d’être respectés. Un régime extrêmement autoritaire. Si cela ne s’en était tenu qu’à ça… Rapidement, le Yondaime Mizukage instaura une campagne de propagande progressive, qui monta petit à petit deux partis du village l’un contre l’autre. Les deux partis étaient définis très facilement. Depuis le règne du Nidaime Mizukage, le village de Kiri avait commencé à construire un mépris croissant mais masqué pour les utilisateurs de Kekkei Genkei. Les clans ninjas du village avaient toujours eu une certaine discrimination, qui n’avait fait qu’augmenter lors de la mort de leur Mizukage des mains de Mu, le Nidaime Tsuchikage d’Iwagakure, qui était un détenteur de Kekkei. Le Yondaime Mizukage avait alors profité de ce mépris commun pour stigmatiser, à l’aide de nouvelles lois, les clans du village déjà fortement contrariés. Le clan Kaguya avait été le premier à être effacé. Son attaque sur Kirigakure n’avait eu aucun rapport avec cette stigmatisation croissante, étant donné qu’il ne vivait pas à Kiri mais en dehors. Cependant, l’attaque en elle-même avait été un élément déclencheur du conflit que le Yondaime Mizukage avait attendu. Au petit matin, il n’y avait eu aucun survivant au massacre des Kaguya.

Les jours qui suivirent furent décisifs pour ce qui alla être connu comme l’apogée de la brume sanglante. Kiri était déjà connue pour ses pratiques extrêmement difficiles, comme le meurtre de son adversaire pour devenir Genin. Mais après le massacre du clan Kaguya, les sept épéistes de la brume avaient réagi. Sous les ordres de Mangetsu Hozuki, ils avaient attaqué le Yondaime Mizukage pour s’emparer du pouvoir et rectifier la situation politique de Kiri. L’opération échoua, et ils durent fuir Kirigakure pour ceux qui n’avaient pas été tués. Mais le mouvement étant engagé, ce fut une guerre civile qui naquit de ce coup d’état monté. Les clans ninjas du village comprirent alors la réelle menace, et ne purent pas rester de marbre. A leur tour, ils se soulevèrent contre le Mizukage et ses partisans. Ils furent tous contraints de fuir, leur attaque ayant elle aussi été réprimée dans le sang. Ils n’avaient jamais pensé que la propagande du Mizukage était aussi efficace. Beaucoup de clans furent massacrés en une seule nuit dans toute la région de Kiri, même des villages entiers soupçonnés d’avoir rallié leur cause. Le clan Terumi, dont faisait partie Mei Terumi la leader de la rébellion de Kirigakure, avait lui aussi disparu. Elle en était la dernière représentante. Les années suivantes, un à un, les épéistes de Kiri tombèrent contre le Yondaime Mizukage, et le rang des rebelles s’amenuisant, les massacres s’intensifièrent cette fois sur tout le pays pour effacer non seulement chaque détenteur de don héréditaire, mais aussi chaque opposant au régime de Kiri.

La folie du Mizukage avait plongé le pays dans des ténèbres que Naruto n’avait jamais imaginé. Le pays se noyait sous le sang. Caché dans les compartiments d’un bateau de passe en direction de Kiri, Naruto réfléchissait à cette situation. Il allait entrer dans un pays qui n’avait rien des pays prospères et paisibles du continent. Cette fois, il allait vivre l’épreuve du feu, et il lui arrivait d’angoisser. Il n’avait pas peur du danger… Enfin si, bien sûr, il avait peur du danger, mais il appréhendait surtout ce qu’il allait voir. Il n’était pas connu pour aimer la souffrance… Il souffla un bon coup en restant aussi silencieux que possible, et se rendit furtivement jusqu’au pont supérieur du bateau, là où se trouvaient les officiers de ce bateau. Avançant dans les couloirs sombres et métalliques, il monta jusqu’à destination sans rencontrer le moindre obstacle… Après tout, il avait infiltré le matin le bateau et il ne savait pas comment allaient réagir ses occupants s’ils le repéraient. La nuit était tombée il y avait moins d’une heure, et seules quelques lumières vacillantes éclairaient les lieux d’une pénombre peu rassurante. Naruto se mit dos à la porte de la salle des commandes, et l’entrouvrit pour observer d’un œil les activités à l’intérieur. Le noir absolu dans le couloir le couvrait. Les endroits très étroits et sans éclairage tels que les corridors des bateaux étaient parfaits pour les ninjas et pour l’infiltration.

- Capitaine, la nuit est tombée et nous sommes en approche de Mizu. Tout se déroule comme prévu.

C’était l’un des supérieurs du navire qui avait parlé à son capitaine, ce dernier regardant d’un œil grave la direction dans laquelle le bateau se dirigeait. Pas qu’il y avait quelque chose à voir. A cette heure, il faisait beaucoup trop noir pour voir quoi que ce soit.

- Très bien. Préviens à tout l’équipage de passer en état d’alerte maximale. Si quelque chose se passe mal, le bateau doit être prêt à s’éloigner de la terre ferme. Il faut que nous récupérions les gens qui nous attendent sur la plage, qu’ils nous payent et qu’ils montent. Mais il faudra faire ça vite et dans le plus grand silence. Si jamais on est repérés par les traqueurs de Yagura, ils nous massacreront tous.

Yagura. Le nom de l’homme qui terrorisait le pays de l’eau. Passé Yondaime Mizukage, il était dit être un démon compressé dans une enveloppe humaine. Qu’il était immortel. Naruto ne croyait pas à ces rumeurs idiotes, mais il savait que la vérité se cachait toujours dans le mensonge. Mais les passeurs qu’il avait infiltrés semblaient dans tous les cas connaisseurs de leur rôle. Dans d’autres circonstances, Naruto aurait pu apprécier leur fonction. Mais en réalité, les passeurs n’étaient que des opportunistes. Ils se servaient de la douleur et de la peur des habitants de Mizu no Kuni et les extorquaient. Ils leur promettaient de les faire sortir du pays en échange d’un dû. Les réfugiés étaient triés en fonction de ce qu’ils avaient à offrir. Cela pouvait être de l’argent, mais aussi, malheureusement, des concessions physiques. Ils violaient généralement les femmes qu’ils acceptaient de passer, qu’elles fussent épouses, mères ou filles. Ces hommes étaient tout aussi méprisables que les ninjas de Yagura.

Naruto referma la porte sans bruit, et se renfonçant dans les ombres, il décida de sortir à l’extérieur du bateau. Ils approchaient Mizu rapidement, et il devait être prêt à débarquer et rapidement se déployer sans être vu par quiconque. Arrivant sur le toit du pont du bateau, il s’accroupit, caché par l’ombre de la nuit et d’un gros tuyau. Le fait qu’aucune lumière n’était allumée pour ne pas les faire repérer était entièrement à son avantage, la lumière des étoiles et de la lune n’étant pas suffisante pour le faire repérer. Non seulement parce qu’elle était obstruée par une épaisse couche nuageuse, mais en plus parce qu’il portait une très longue cape noire dont il avait rabattu la capuche sur sa tête. Rien de son corps n’était visible, pas même son visage. Ainsi, en vingt minutes, le bateau arriva à moins de trente mètres de la plage où les passeurs étaient censés rencontrer les quelques deux cents réfugiés. Mais Naruto, en tant que ninja, avait parfaitement senti que quelque chose n’allait pas.

- Capitaine… ! prononça l’une des vigie à la proue du cargo par le canal de communication. « Nous voyons quelque chose de… Oh mon dieu… »

- Qu’est-ce qui se passe ! Ne me dites pas que nous nous sommes trompés de coordonnées de navigation ! aboya le capitaine dans le micro de la radio, depuis le point supérieur.

- Pas du tout Capitaine… Nous sommes bien au bon endroit… Vous devriez nous permettre d’allumer le projecteur, et vous allez vite comprendre.

Le dirigeant du cargo ne savait pas vraiment… En déjà trois voyages, il n’avait jamais eu un tel retardement quant au chargement des civils réfugiés. Il ne comprenait absolument pas. « Très bien, allumez-les. » Sa réponse hésitante fut sans doute la plus mauvaise décision qu’il n’eut jamais pris dans sa vie. Lorsque le projecteur s’alluma et fit un passage sur la plage pour l’illuminer, ce qu’ils virent les glaça d’effroi. Des corps. Une marée de corps, qui, partant de la plage, venait se répandre dans la mer et flotter au gré des vagues. Rouge. La plage était rouge de sang, absorbant la vie des quelques deux cent corps déchiquetés des civils. Hommes. Femmes. Enfants. Pas un seul n’était vivant. Mais pour le Capitaine, cela ne signifiait qu’une chose. Les auteurs de cette barbarie sans nom étaient là. Et comme des proies tombant dans un piège évident, ils avaient simplement participé à signaler leur position. « MERDE ! ETEIGNEZ LE PROJECTEUR ! » hurla le Capitaine dans sa radio.

- Capitaine ? Je ne comprends pas, que voulez-vous- Qu’est-ce que c’est !? AAH !

Le maître du navire laissa tomber sa radio au sol, alors que la terreur le prenant, une série de sueur froide l’assaillit. Il entendit les cris éphémères de ses hommes à travers la radio ou de ceux qui étaient dehors à surveiller. « Ces masques blancs… C’est Kiri !!! Oh non !! Ils sont dans la salle des machines !! Ne les laissez pas faire !! AAARGH ! » Soudainement, une immense explosion retentit dans les niveaux inférieurs du bâtiment, couvrant pour quelques secondes les cris de terreur des membres de l’équipage. Mais le plus effrayant était le fait que les traqueurs de Kiri surgissaient des ombres et les tuaient en silence, comme des fantômes. Ils n’usaient de rien de plus que de la peur, leur tranchant la gorge ou les décapitant avant de disparaître. L’équipe dans la salle des commandes se précipita vers la porte et suivant le Capitaine, ils s’échappèrent dans les corridors à toutes jambes, pour rejoindre l’extérieur. S’ils pouvaient rejoindre l’eau et plonger, ils avaient une chance de s’échapper de ce cauchemar. Alors qu’ils entendirent des cris à travers tout le bâtiment, ils virent le bout du couloir et la vue de l’horizon étoilé sur laquelle donnait la porte. Ils s’arrêtèrent malgré tout lorsque, apparaissant lentement parmi les ténèbres, une entité immobile leur barra la route, une dizaine de mètres devant. Cette cape noire épaisse et cette capuche ne laissant rien voir d’autre du visage que… ce masque blanc. Dans un seul cri de terreur, ils moururent carbonisés par un jutsu Katon lancé par l’ANBU de Kiri.

Lorsque l’attaque s’était déclenchée, Naruto n’avait pas attendu. Les ANBU de Kirigakure ne l’ayant pas repéré, il était rapidement descendu du bateau et pied contre la surface de l’eau, s’était plaqué dos contre la coque. L’explosion qui retentit dans la salle des machines et qui perça un trou dans la coque, de l’autre côté du navire, fut une chance pour lui à saisir. Cette diversion couvrit ses bruits de pas sur l’eau, alors que courant le plus rapidement possible, il fila droit vers la plage. Il n’avait pas d’autres solutions que celle-ci. Il sentit ses yeux s’humidifier en voyant les corps inertes de tous ces gens. Ils n’avaient rien pu faire. Il n’arrivait pas à comprendre comment des ninjas d’un village caché acceptaient de réaliser de telle monstruosité, massacrer des personnes sans défense. Lui n’aurait jamais accepté. Il aurait préféré mourir que d’obéir à de tels ordres. A son soulagement, aucun ANBU n’était resté sur la plage ou dans les environs.

Comme il l’avait espéré, ils étaient tous à bord du bateau pour continuer leur massacre, ne pensant même pas qu’un ninja avait pu infiltrer le pays. S’enfonçant dans la forêt qui s’étendait derrière la plage, il essuya ses yeux, et ne se retourna pas pour regarder les visages emplis d’horreur des morts. Il devait maintenant rejoindre le lieu de contact avec la rébellion. Là encore, ce serait extrêmement difficile : il ne connaissait pas la région.

***

Quatre jours plus tard.

Il avait voulu les tuer. Il avait voulu tous les tuer pour rendre justice à leurs victimes. Pourtant il savait très bien qu’il ne pouvait pas. Non seulement parce qu’ils étaient très nombreux et qu’ils allaient avoir une chance de le tuer s’il les attaquait, mais en plus, parce que si jamais il n’en laissait qu’un seul en vie, Kirigakure pouvait savoir qu’il était entré dans Mizu no Kuni. Il s’était résigné à passer et se cacher, quand bien même sa conscience et son désir de justice en avaient pris un dur coup. Mais aujourd’hui, après une semaine d’errance dans ce pays, il comprenait aussi qu’attaquer les ANBU sur le bateau aurait été tout bonnement inutile. Ce pays était trop dévasté par la guerre. Il marchait le long des routes en prenant bien soin de cacher son visage sous sa cape, et évoluait de village en village. Au contraire du pays du feu et de nombreux autres pays de la péninsule, Mizu no Kuni avait une architecture très… ordinaire. Pas de métal. Pas d’immeuble. Les seules agglomérations dignes d’être appelées villes, avec de vrais bâtiments en béton, métal et verre, étaient désertes. Si ce n’était les quelques cadavres à chaque coin de rue. Le pays avait tout simplement fait un pas en arrière technologiquement. Peut-être était-ce dû à la fermeture des frontières… En fait c’était même évident. Il avait donc découvert un peu du pays, de la bouche de quelques habitants qui acceptaient de le renseigner, mais pas trop non plus… Aucun village n’était en sureté.

Il y avait trois ans, le daimyo et la majorité de sa famille avaient été assassinés par Kirigakure, et les survivants de la famille royale cachés quelque part par les rebelles. Dès lors, Yagura avait non seulement eu un pouvoir total sur Kiri, mais aussi sur Mizu no Kuni. Pas qu’il ne l’avait pas déjà avant, mais la mort du daimyo et donc la perte totale d’autorité supérieure à Kiri lui avait retiré un étau non négligeable. Suite à la chute du daimyo et de son gouvernement, Kirigakure avait obtenu le contrôle total de l’information sur le pays, décelant ainsi la moindre menace et cherchant activement chaque utilisateur de lignée dans le pays. Les villages qui acceptaient de cacher ces détenteurs de dons héréditaires, ou qui les abritaient sans même le savoir, étaient facilement trouvés et rayés de la carte. Naruto le voyait de ses propres yeux. Les paysans qu’il interrogeait n’osaient pas lui révéler trop de choses et n’osaient pas non plus s’exprimer librement, pour la simple et bonne raison que la délation était devenue monnaie courante. Si une personne était entendue lorsqu’elle critiquait Kirigakure, le lendemain, des ANBU de Kiri pouvaient venir l’emmener. Tous se doutaient de ce qui advenait de ces personnes.

Finalement, après quelques recherches et reconnaissances, Naruto avait obtenu une carte, et avait réussi à se situer quant à la région. Le lieu exact de contact avec les rebelles se trouvait à près de quatre-vingt kilomètres au nord de sa position. Quand il avait compris ça, il avait grimacé. Néanmoins, ce qui le rassurait, c’était qu’il lui restait encore un jour pour y parvenir. S’il se dépêchait, il pouvait facilement y arriver. Mais cette fois, il ne pouvait plus marcher et se camoufler derrière une apparence de simple rodeur. Cette fois, il devait se déplacer à grande vitesse, et s’il ne faisait pas attention, il pouvait être remarqué. Voire pire, il pouvait tomber droit dans une embuscade. Et les ninjas de Kiri semblaient particulièrement bons pour les attaques embusquées. Mais c’était le risque à prendre. Il ne pouvait pas se permettre de rater le contact. Alors, il était parti sans attendre, le plus rapidement possible. L’orage grondait et une pluie torrentielle tombait sur la région, ce qui était une aubaine pour lui, étant donné que le brouillard ajouté à la pluie, et le tonnerre, couvraient sa progression. Etant au milieu du mois de mars, c’était dans cet environnement à la fois océanique et tropical la saison des pluies. Mais les pluies n’étaient pas chaudes. A l’inverse, c’étaient des pluies froides, rendant l’air lourd et difficilement respirable par sa température et son humidité.

En moins de trois heures, prenant sur ses réserves et son endurance, Naruto parcourut déjà plus de quarante kilomètres. Il ne prit aucun détour. Dès qu’il avait pu se localiser précisément à l’aide de la carte, il avait défini la direction exacte dans laquelle aller, et avait filé en ligne droite. Jugeant qu’il pouvait se reposer un petit moment, histoire de ne pas arriver trop en avance, il avait décidé de s’arrêter au prochain village qu’il allait rencontrer, si l’un de ses habitants acceptait éventuellement de l’y accueillir. Les habitants de Mizu no Kuni étaient loin d’être aussi conviviales que ne l’étaient ceux du pays du feu… Lorsqu’il pénétrait dans un village, à défaut de ne pas être d’apparence fiable étant donné sa longue cape de rodeur lui cachant le visage, les habitants rentraient aussitôt chez eux et claquaient la porte… pour ne ressortir que quand il était parti, ou qu’ils étaient assurés qu’il ne faisait pas partie des ninjas de Yagura - et accessoirement, que la raison de sa venue n’était pas de les exterminer…

Pourtant, ce qu’il vit lorsqu’il entra dans le petit village qui était sur son chemin pour le point d’insertion, il eut préféré ne jamais l’avoir vu. Aux premiers abords, sous la pluie et la légère brume, le village paressait des plus normaux. Personne dans les rues, personnes de visible. Quand il remarqua que les portes et les fenêtres des maisons étaient grandes ouvertes, et qu’il put voir le grabuge à l’intérieur, il sut que quelque chose était arrivé. Se cachant dans une ruelle en sortant aussitôt de l’angle de vue de l’avenue, il grimpa rapidement sur les toits. Il avança discrètement, mais à un moment, il grimaça de dégoût en se couvrant le visage avant un tissu. Une odeur pestilentielle régnait dans l’air. Et il connaissait parfaitement cette odeur. L’odeur de la mort… L’odeur de corps qui pourrissaient. Comme cette insupportable odeur qu’il avait pour la toute première fois senti sur cette plage de Mizu… Il avait horreur de cette odeur. Mais plus important encore. Il avait horreur des charniers, tout comme celui qui, devant lui, gisait. Les ninjas de Kirigakure avait dû trouver dans ce village quelque chose qui avait dû leur déplaire. Un détenteur de Kekkei… Une cache de rebelles à Kirigakure… Ou même une femme. Une femme qui, ayant été réticente à céder à leurs avances, avait généré un sentiment d’hostilité commune des villageois envers les ninjas. Aucune personne normale ne laisserait une femme se faire violer devant ses yeux, à moins qu’elle ne soit un lâche.

Une femme comme celle qu’il entendit pleurer et hurler, même à travers le fracas de la pluie sur le sol. Détachant son regard du massacre qui s’étendait sur la petite place, il descendit rapidement du toit de la maison. Il avança rapidement dans la rue, jusqu’à arriver à l’arrière d’un bâtiment en bois. Passant par la fenêtre de derrière, il entra dans le bâtiment, soufflant légèrement à la différence de température, beaucoup plus chaude ici qu’à l’extérieur. Il se tapit dans l’ombre de la pièce, en tentant de stopper l’écœurement qui le prit. Il entendait, sans doute à l’étage du dessus, les gémissements plaintifs de la femme qu’il avait entendu précédemment. Progressivement le plus agilement possible jusqu’à l’étage supérieur, il s’approcha finalement de l’entrée de la pièce où se trouvaient les personnes qu’il cherchait. Il y avait quatre shinobis. Quatre hommes de Kirigakure, ainsi qu’une jeune femme. Le simple fait de l’entendre, d’entendre ce timbre dans sa voix si désespéré, si triste… Lui rendit le moment insupportable. Ils la violaient. Il avait massacré tout un village… Des familles… Des hommes, des femmes, des enfants, des bébés ! Toute cette insatiable folie… Pour violer une jeune fille.

- Les autres vont se demander ce qu’on fait. Ça fait plus d’un jour qu’on ravage cette fille, il serait peut-être temps de la tuer et de partir merde… grogna un des quatre ninjas dans le coin de la pièce en regardant celui qui était actuellement en train de violer la jeune fille.

- N’insiste pas, répondit l’un des deux autres à côté de lui. « Tant qu’il la baise il est dans un autre monde. On va juste attendre qu’il finisse et on la tuera. En espérant que le capitaine n’apprenne pas ce qu’on a fait… »

- Que ferait-il de toute façon. On a qu’à dire qu’ils étaient des rebelles et ça réglera l’affaire.

La jeune fille, malgré qu’elle ait abandonné l’idée de se débattre et de fuir, fut toujours consciente. Lorsqu’elle entendit les ninjas sur le côté parler de la tuer une fois qu’ils en auraient fini avec elle, elle n’en pleura que de plus belle, en proie à encore plus de panique et plus de désespoir. Immobilisée, tout ce qu’elle pouvait faire était d’attendre que l’homme sur elle ne termine et ne la souille une énième fois, et qu’enfin, ils ne l’égorgent, la tuant comme ils l’avaient fait en riant avec sa famille, ses amis, ses voisins. Qu’ils n’en finissent avec elle comme ils l’avaient fait avec toutes les personnes qui lui étaient si chères. « Pitié… » gémit-elle en ayant du mal à respirer sous la peur, et l’intrusion de l’homme en elle. « Pitié… Je ferai ce que vous voulez… » gémit-elle de nouveau. « Pitié… Ne me tuez pas… Pitié… » Ses sanglots intarissables reprirent alors qu’elle sentit l’homme accélérer… Si sale… Elle allait mourir. Elle allait vraiment mourir. Elle savait qu’ils n’allaient pas l’épargner… Ces monstres de Kiri.

L’homme sur elle, alors qu’il était baigné dans l’extase en violant cette femme, n’entendit pas ce qui se passa autour de lui. Les trois ninjas qui l’observaient avec un air rieur écarquillèrent les yeux quand une forme floue transparut devant eux. Avant même qu’ils ne réagissent, leurs gorges furent tranchées d’un coup de kunai chacun et ils tombèrent avec un regard horrifié au sol, avec pour dernière vision deux yeux d’un rouge sang qui incarnaient la haine. Ne pouvant pas hurler, ils moururent dans quelques râles sanglants en quelques secondes, pas suffisamment sonores pour prévenir leur compagnon. Perdu dans son entreprise, il ne perçut que trop tard la présence d’un homme derrière lui, avant de sentir la vie le quitter à l’intrusion d’un Rasengan dans le dos qui le broya de l’intérieur. Crachant du sang sur le visage de la jeune fille, il retomba sur elle en poids mort. Poussant un énième hurlement d’horreur, la jeune fille le repoussa sur le côté et alla se blottir dans le coin de la pièce, essayant de cacher sa peau du nouveau venu avec le peu de vêtements déchirés qui lui restait.

- P-P-Pitié… Ne me tuez pas ! réitéra-t-elle en le voyant s’approcher

Naruto s’arrêta, la regardant avec peine et tristesse. Il ne se connaissait aucun don empathique avec son environnement, comme certaines personnes pouvaient avoir, mais Naruto ressentait des émotions beaucoup plus intenses que les personnes normales… Pour la simple raison qu’il était un Jinchuuriki. Un Jinchuuriki avait par défaut un trou dans l’âme, un trou dans le cœur, qu’il cherchait désespérément à remplir, mais qui ne pouvait pas se remplir. Un trou émotionnel qui maudissait la vie des Jinchuuriki car le bonheur n’était jamais assez puissant. Cette malédiction du cœur, que Naruto ressentait depuis toujours, rendait de façon démesurée la perception de ses émotions. En particulier la souffrance, la haine et la tristesse. Et c’était un précipité de ces trois états dont était victime Naruto en regardant dans les yeux vitreux de cette pauvre fille. La peau aussi pâle que la mort, tremblante, alors qu’elle était recouverte de crasses… Cette seule vue donna l’envie immédiate à Naruto de se diriger droit sur Kirigakure, et de briser le sceau qui retenait Kyuubi. Cette envie d’en finir avec eux dès maintenant.

Il descella une seconde cape, et vint s’agenouiller devant elle. Sans rien prononcer, il emmitoufla la jeune fille dans le tissu, et la prit en berceau. Les traces d’ecchymoses sur son corps et son visage prouvaient qu’ils l’avaient non seulement violée mais en plus battue, et fortement, à en regarder l’angle qu’avait pris l’une de ses côtes. Il se leva, alors que tremblante, elle fut partagée entre l’envie de fuir loin et l’envie de faire confiance à cette personne qui émettait une aura si chaleureuse, à l’inverse de l’atmosphère glaciale de la région. Elle ne savait pas que l’Uzumaki générait du chakra autour de lui pour délivrer une chaleur apaisante. Arrêtant petit à petit ses sanglots, elle posa la tête sur l’épaule de l’homme, une fois qu’il eut passé la capuche de son manteau sur sa tête. Rassurée et se sentant en sécurité, malgré le massacre de son village, elle s’endormit dans ses bras… manœuvre désespérée de son corps pour se réfugier dans un état semi-comateux. Et ayant vu les plus beaux yeux bleus qu’elle n’avait jamais vu sous la capuche, elle décida de simplement se confier à cet inconnu, aussi téméraire était son choix.

Le regard grave, Naruto la serra fortement, et sautant par la fenêtre, il s’élança en direction de la zone de contact des rebelles. Il grogna sous la force de la pluie de ce pays maudit.

***

Naruto sauta agilement sur le côté quand un kunai fut lancé depuis les buissons dans sa direction, se plantant dans la branche d’arbre où il avait posé pied. Atterrissant sur le sol et glissant quelque peu, il fit attention à ne pas lâcher la jeune fille dans ses bras. Cette fois, il se retrouva dans une situation précaire. Il n’avait aucune idée où était réellement situé le lanceur du projectile et s’il était seul. Il n’avait pas non plus sa pleine capacité de mouvement, étant donné que ses mains étaient occupées à tenir sa protégée. Prenant sur son sang-froid, les sourcils froncés, il se tint prêt à une seconde attaque. Une quinzaine d’hommes apparurent autour de lui, portant le même genre de kimono bleu que portait Haku, lorsqu’il l’avait rencontré à Nami no Kuni, quelques années auparavant. Au départ, il se raidit en attendant une attaque, pensant qu’il eut à l’instant été trouvé par les ninjas du Mizukage, mais quand il remarqua que les ninjas n’étaient pas en position pour l’attaquer, il comprit alors qu’ils étaient les contacts de la rébellion.

Ao, le commandant des Oi-nins de Kirigakure, qui avait rejoint avec ses hommes le mouvement de Mei Terumi dès lors que la guerre avait commencé, observait l’envoyé de Konoha avec suspicion. Naruto le regarda, voyant qu’il était le seul à ne pas porter de masque, et comprenant qu’il était le chef du groupe, le salua d’un hochement de tête. Quand il vit que le ninja de Kiri le regardait dans les yeux, il comprit bien vite que ce dernier voyait à travers sa capuche… Et la seule théorie qu’il put émettre fut que le Oi-nin devait posséder un Dojutsu implanté, tout comme Kakashi Hatake, sous ce bandeau qu’il avait sur l’œil droit. Il reconnut aussi au premier coup d’œil les parchemins attachés à ses boucles d’oreille. Il était écrit dessus « Sho Uketamawa », Entendre. Naruto comprit rapidement que c’était un genre de sceau de détection. L’homme lui fit légèrement penser à Kisame Hoshigaki, du fait qu’ils avaient la même coupe de cheveux bleu. Coiffé haut et triangulaire sur la tête.

- Cela vogue au-delà de nos mers salées, prononça d’un ton impassible Ao, tout en regardant le visage de Naruto, qu’il voyait très clairement grâce au Byakugan implanté dans son œil droit. L’homme semblait être celui de la description de Konoha, dans le message que sa supérieure Mei Terumi, avait reçu. Il n’en était pas sûr car il ne pouvait pas distinguer les couleurs, mais il avait reconnu ces « marques de moustaches » sur les joues de l’homme.

- Il vient par le vent d’ouest depuis les plaines de flamme et les forêts sucrées, répondit alors Naruto avec un sourire, trouvant malgré lui le code amusant.

Le visage impassible de Ao se détendit à l’entente du mot de passe, et il se permit de souffler légèrement. Yagura et ses hommes étaient très doués pour la traîtrise et l’embuscade, et lui et la rébellion n’avait jamais laissé l’option qu’ils puissent apprendre leurs plans et usurper les ninjas de Konoha. Le fait que le garçon connaissait le code éliminait cependant toute théorie, comme il n’était connu que de lui et de Mei. Ce fut rassurant. Il eut un regard critique sur Naruto, légèrement hautain, alors qu’il le regarda. Il était étonné par sa voix qui, même étant plutôt grave, sonnait cependant jeune. Au premier regard, il devait avoir un peu moins de vingt ans. Ô combien se trompait-il sur l’âge de Naruto…

- Tu es arrivé plus tard que je ne l’aurais imaginé, ninja de Konoha.

- J’ai été légèrement retardé… prononça doucement Naruto.

Ao ne répondit pas, ne se contentant que d’acquiescer avec un regard peiné. Il avait remarqué, comme tous les autres Oi-nins, la personne que portait Naruto. Ils avaient tous remarqué aussi qu’elle était une femme, et sous le Byakugan de Ao, il vit qu’elle ne devait pas avoir plus de seize ans… Il grimaça. Pour un homme comme lui qui louait l’honneur et la dignité, il méprisait absolument ce genre de crime. C’était l’incarnation de la bassesse du ninja que de s’en prendre à plus faible que soit, et c’était l’incarnation de la bassesse d’un homme que de s’en prendre à une femme – une jeune fille. Quand bien même une partie des ninjas sous le commandement de Yagura agissaient sous la contrainte, de peur de voir leurs familles et proches assassinés, une autre partie tout aussi importante agissait de son plein gré, acceptant avec plaisir les tâches barbares que leur confiait Yagura. Tortures multiples. Enlèvements. Viols. Raids et massacres… Si Ao avait apprécié les débuts de Kirigakure sous le règne du Yondaime Mizukage pour sa symbolique, forte et impitoyable, elle n’était devenue plus que l’ombre d’elle-même par la suite.

Kirigakure avait toujours été un village à l’aspect impitoyable, à la vie difficile. Le sacrifice de soi ou de ses coéquipiers. Le meurtre de son camarade de classe pour devenir ninja. L’étouffement politique et la suppression des ouvertures d’esprits. Une politique extrêmement radicale, presque tyrannique. Cela avait toujours été le visage de Kiri… Mais aujourd’hui, la dureté de la brume avait flanché pour devenir la folie du sang. Ao était fatigué de tout ça. Sincèrement, il espérait que la guerre civile cesse, que Yagura tombe… Il avait réellement espéré qu’enfin, Konoha réponde franchement à leur appel, plutôt que de leur envoyer un seul ninja… Il avait espéré enfin voir le bout du tunnel. Mais il semblait bien qu’ils ne le verraient pas de sitôt…

Demandant alors à Naruto de le suivre lui et ses hommes, ils partirent aussitôt de la région, retournant à l’abri des regards, au repère de la rébellion.

***

- Est-ce qu’elle sera bien ?

Ce fut tout ce que demanda Naruto en regardant la jeune fille sur un lit, dans l’infirmerie de la base d’opération des rebelles. Ao était à côté de lui, l’observant sans rien dire. Le jeune homme fut très impliqué quant au sort de la jeune fille. Au moins, il était généreux, c’était déjà ça. Quand le médecin revint de son diagnostic sur la jeune fille, il s’empressa de répondre que mise à part le traumatisme émotionnel et les quelques traces du viol, elle s’en sortirait. Un viol n’était jamais agréable évidemment… Mais dans ce pays, ces crimes étaient menés si courants qu’ils en avaient perdu toute leur gravité… Tout ce que pouvaient faire les médecins, c’était de soigner ces victimes et d’essayer de les réhabiliter au mieux, étant donné qu’aucune justice ne punissait les violeurs. Naruto acquiesça difficilement, avant de finalement suivre Ao parmi les couloirs du complexe, pour aller se présenter aux leaders du mouvement, en particulier cette Mei Terumi. Il voulait savoir quel genre de personne était-ce.

- J’espère que tu n’es pas traumatisé par ça, Konoha-nin… commença Ao, bien que ce ne fût pas le ton hautain et chercheur qu’il eut en le rencontrant.

Naruto eut un regard pensif, douloureux mais endurci. Il s’était mentalement préparé dès qu’il avait passé la plage à voir n’importe quelle horreur et réagir en conséquence. Bien sûr, c’était écœurant, mais il avait grandi. Il n’allait pas se bloquer à cette vue et perdre en fonctionnalité. Il était un ninja et en tant que tel, il se devait de garder la tête froide.

- Ne vous inquiétez pas Ao-san. Je vais bien… je suis juste… légèrement dépaysé.

Ao ricana à l’ironie de cette phrase. « Ça se comprend… J’imagine que c’est un peu plus paisible à Konoha… » Naruto ne put s’empêcher de rire doucement à l’euphémisme de cette phrase. Les ninjas de sa génération n’avaient en effet jamais vécu de guerre, et les personnes plus âgées, les instructeurs Chuunins et Jonins, n’en parlaient jamais. La nouvelle génération était insouciante, et son insouciance, son innocence, était partie en fumée lors de son entrée dans ce pays. Finalement, ils arrivèrent bien vite là où il devait rencontrer Mei Terumi. Quelques ninjas se joignirent à la marche, ayant apparemment décidé d’assister à la rencontre de leur leader avec l’envoyé de Konoha. De coup d’œil discret autour de lui, Naruto remarqua que par leur aura, ils semblaient tous très expérimentés…

Finalement, ils arrivèrent devant la porte, qu’ils ouvrirent, avant d’entrer dans la salle. Ao ouvrant la marche, Naruto avança à son tour dans la salle, où une vingtaine de ninjas se retourna à sa venue. Caché sous sa capuche, il fut légèrement intimidé par tous ces regards… Il se doutait bien qu’ils devaient tous être surpris, outrés ou déçus qu’il fût le seul ninja que Konoha avait envoyé à leur aide. Que cela sonnait comme une blague. Il passa à travers leur rang pour arriver de l’autre côté de la salle, où un bureau était installé. D’abord curieux, il cessa alors un instant de respirer quand il vit la beauté de la femme qui y était assise. Ces yeux verts émeraude avec un léger reflet turquoise, cette longue chevelure châtain épineuse et cet air jovial et rieur… Elle était sublime, c’était incroyable. Entre temps, il ne se rendit pas compte qu’il était le centre d’attention de la salle.

Car pendant qu’il contempla Mei, cette dernière, ainsi que tous les autres occupants de la salle, l’observèrent réciproquement. Sous cette cape, il était indescriptible. Il n’émanait aucune aura et par conséquent, ne paraissait absolument pas intimidant. C’était une première chose que nota Mei… Non seulement elle ne voyait rien de lui, mais en plus, ne ressentait rien de lui. Mais elle savait intimement que si la feuille l’avait envoyé lui seul les soutenir, c’était qu’il devait être puissant… Cette hypothèse la confortait dans l’idée que par garde constante, le ninja masquait son émission de chakra pour surprendre l’adversaire… Elle laissa un sourire apparaître. Peut-être pouvait-il réellement les aider après tout…

- Bienvenue, ninja de Konoha… Comme vous le voyez ici, nous attendions tous votre venue. J’espère que le voyage n’a pas été trop pénible… prononça-t-elle.

C’était là un sous-entendu lancé pour le faire réagir, le provoquer légèrement. Pourtant, il resta immobile et impassible, à l’étonnement des Kiri-nins, qui avaient attendu une réaction quelconque de sa part. Finalement, ils l’entendirent glousser. Certains se raidirent légèrement quand ils le virent lever les bras, ses mains apparaissant hors des manches longues pour aller saisir sa capuche. Il la baissa alors, laissa s’échapper une longue et épineuse tignasse d’un jaune d’or qui l’apparentait tellement à son père. Mei fut soudainement très calme et attentive, alors qu’elle contempla à son tour le jeune homme devant elle. Ces magnifiques yeux bleus, ces cheveux blonds et ces étranges marques de moustache sur ce beau visage à la peau légèrement tannée… Elle avait vraiment à faire à un très beau garçon… Naruto fit un sourire amusé.

- Ce n’est pas aussi ensoleillé que le pays du feu, je dois l’admettre… Mais ces bains de sang et ces cris de terreurs donnent tout de même une bonne touche d’exotisme au paysage… répondit-il, sur le même ton que Mei un peu auparavant.

Elle comprit aussitôt qu’il jouait légèrement… Et qu’il ne pensait pas ce qu’il disait bien sûr… Mais elle ne releva pas la petite pique, préférant juste admirer son beau visage… Pourquoi un étranger était-il si charmant alors qu’elle n’avait jamais rencontré quelqu’un si séduisant à Mizu no Kuni ? La vie était si injuste…

- J’espère que vous appréciez ce que vous regardez… rajouta-t-il avec un grand sourire farceur quand il remarqua qu’elle le dévorait du regard. C’était en fait à la fois très gênant qu’elle ne lorgne autant sur lui, et à la fois très amusant. Surtout avec le regard rêveur sur son visage qui ne participa qu’à l’embellir d’autant plus.

Il y eut certains hoquets légers dans la salle, de surprise ou d’indignation… même de peur. Personne n’osait taquiner Mei Terumi de la sorte, surtout quand elle avait la manie de dire qu’elle allait fondre ceux qui lui faisaient perdre son temps… le tout avec un sourire lumineux légèrement dérangé… Mais ils furent encore plus surpris quand au lieu de lancer un jet d’acide à l’inconscient de Konohagakure, elle préféra sourire et répondre… « Je serais tentée de répondre à cette question si vous seriez déjà enclin à me dire ce que vous pensez de moi… » Naruto la regarda étonné, avant de faire un sourire timide dans un petit rire.

- Vous voulez que je sois franc ? questionna-t-il amusé. « S’il existe réellement une déesse sur cette terre, il se pourrait bien que je vienne de la trouver … »

Cette remarque eut quand même le mérite de faire rosir les pommettes de Mei… Evidemment, tout le monde savait à quel point Mei était sensible au niveau des remarques… Elle haïssait réellement les insultes, en particulier sur son âge, mais elle adorait vraiment les compliments, particulièrement sur son physique et son talent de ninja… Et c’était la première fois qu’un homme, charmant de surcroît, la complimentait de façon aussi… romantique ? Autant dire qu’elle se sentait la reine du monde l’espace de quelques secondes… Il en fallait peu pour être heureuse, avec Mei Terumi.

- Dans ce cas, je ne cacherais pas que j’aime regarder ce qui est beau, dit-elle toujours avec cet air doux et joyeux semblant en total décalage avec la situation de guerre du pays. Mais Naruto savait par logique qu’elle tentait par esprit positif de juste oublier l’horreur dans laquelle le pays était plongé. « Mais autant j’aimerais continuer à bavarder de la sorte, autant nous avons beaucoup de choses à faire dès maintenant, monsieur… »

- Naruto, poursuivit-il quand il vit qu’elle lui demandait son nom par le regard. Uzumaki Naruto, Mei-san.

Elle acquiesça, avant de soupirer, revenant aux dossiers qui étaient devant elle. Elle en ouvrit un, un rapport d’espionnage sur la région.

- Naruto-san, vous avez été envoyé ici pour nous aider à combattre Yagura et ses ninjas et libérer Kirigakure. Il y a beaucoup de missions qui requerraient votre soutien… Konoha a laissé entendre que vous êtes un très bon ninja, et nous manquons en ce moment de beaucoup d’effectif… Yagura a lancé une attaque récente car il avait trouvé la cachette des survivants de la famille royale. Nous avons dû défendre la zone le temps d’évacuer la famille royale… Dans cette bataille j’ai perdu plus de trois cent de mes ninjas… Ils étaient parmi les plus doués de la rébellion. Ils ont été isolés, puis pris totalement par surprise et n’ont malheureusement pas pu réagir assez vite à l’offensive. Avec leur perte, ma rébellion se retrouve en désavantage… Un désavantage non seulement numérique mais aussi tactique… Mais nous devons impérativement contre-attaquer, nous sommes beaucoup trop vulnérables. Le problème, c’est que si l’une de nos opérations échoue, nous pourrions être définitivement battus, et Mizu no Kuni serait alors sous le contrôle total de Yagura…

- Je vois, prononça Naruto alors qu’il revêtait son visage impassible de ninja. « J’ai été envoyé ici pour vous aider quelle qu’en soit la tâche, Mei-san. Je suis entièrement à la disposition de la rébellion. Je ferai de mon mieux. »

Ce fut tout ce qu’il eut besoin de dire.





Chapitres: 1 2 3 4 [ 5 ] 6 7 8 9 10 11 12 Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: