Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Nidaime Kiiroi Senko

Après treize ans d'errance, Namikaze Naruto succède à son père en tant qu'icone de guerre. C'est l'avènement du Nidaime Kiiroi Senko. Naruto/Harem
Classé: -16I | Spoil | Action/Aventure / Romance | Mots: 89684 | Comments: 23 | Favs: 54
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Nerwan (Masculin), le 23/09/2014
Deuxième partie du chapitre III de Nidaime Kiiroi Senko.

Pour lire l'intégralité de ma fiction, consultez-la sur fanfic-fr.

Bonne lecture.




Chapitre 10: Controverse autour d'un héros



Une semaine plus tard.

Le jour se levait et le soleil montait dans le ciel alors que Naruto et Jiraiya observaient l’océan sereinement. Cela faisait maintenant trois jours qu’ils avaient quitté Anko no Kuni. Peu après la découverte de la base secrète d’Orochimaru dans le pays, ils avaient cherché du mieux qu’ils pouvaient la région, en essayant de débusquer d’éventuels anciens occupants du lieu maintenant scellé. Les recherches rapides en furent néanmoins vaines. Le collaborateur de Jiraiya étant mort, le peu d’information qu’il aurait pu recevoir sur le pays fut envolé. Perte ou non, ensuite, tout en dépendait de l’avis. Orochimaru, le Sannin aux serpents, était un maître dans la fuite, la dissimulation et le contre-espionnage. Jiraiya n’avait donc pas eu grand espoir.

Restant un jour dans le pays pour avoir une séance d’entraînement avec Naruto, les deux hommes furent partis au crépuscule, embarquant sur un bateau de transport en direction du nord, voguant sur les mers calmes du large de la péninsule ninja. Et ils en étaient là, patients et détendus, à observer l’horizon infini. Appuyés sur la balustrade, chacun réfléchissait à ce qui allait advenir de leur quête. Ils n’avaient ni direction précise, ni objectif particulier. Ils ne faisaient qu’errer sur la péninsule, en acceptant au gré de leurs honoraires, diverses missions plus ou moins dangereuses. Telle était leur quête. Et leur prochaine destination était le pays situé au nord d’Anko no Kuni… Nami no Kuni, le pays des vagues. Leur bateau faisait route, ou plutôt chenal, droit en direction de Nami… Et ce, à la joie des deux ninjas. Particulièrement à la réjouissance de Naruto, qui trépidait d’impatience de revoir le pays des vagues…

Après tout, Nami no Kuni était l’un des trois pays auquel il était lié le plus… En tant que ninja de Konoha, en tant que Senju et Namikaze, le pays du feu était le premier pays auquel il devait le plus. Mais, le pays des vagues restait facilement le second, de peu d’ailleurs. Il était le héros du pays des vagues, et son libérateur. Mais il était aussi un noble du pays, même si peu étaient disposés à le savoir. Pays auparavant appelé Uzu no Kuni, le pays des tourbillons. Grace à son existence et ses actes en Nami, le pays avait recousu les liens avec le pays du feu qui furent autrefois coupés, à sa première destruction.

Mais le pays ne lui était pas précieux uniquement parce qu’il s’y était battu. Non. C’était dans ce pays même qu’habitait l’une de ses deux dulcinées. Si Mizu no Kuni, le pays de l’eau, était une nation qu’il chérissait, pour s’y être battu mais aussi pour y abriter Mei Terumi, Nami no Kuni abritait quant à elle Emiko Atsu… Et si fréquemment, il était appelé par Mei pour des « entrevues » particulièrement urgentes grâce à son Hiraishin no jutsu, ce n’était malheureusement pas le cas d’Emiko… Cas qui serait rapidement résolu, lorsqu’il lui rendrait visite, lui donnant donc les moyens pour qu’elle puisse le revoir quand l’envie l’en prendrait.

Heureux. C’était ce terme. Naruto était heureux. Il était réellement libre. Personne ne lui dictait sa vie… Il allait là où bon lui semblait. Il faisait ce qu’il voulait, se débrouillait, et Jiraiya l’accompagnait avec bienveillance. Chaque jour, à chaque réveil, il chérissait un peu plus ce qu’il vivait. Parfois tôt à l’aube dans un sac de couchage alors que Jiraiya dormait lui aussi, à quelques mètres en face. Parfois dans la nuit alors que ce même homme ronflait, inconscient de tout mis à part de son petit confort temporaire. Parfois, dans la matinée, dans un lit chaud alors que serré contre lui se trouvait Mei, assoupie et souriante. La chaleur de son corps, la douceur de ses caresses, la jouissance à son touché. La lumière fugace du soleil, et ses rayons lui réchauffant légèrement la peau. L’argent ne manquant pas, via les missions et les rémunérations de leurs livres respectifs, les deux, maître et élève, pouvaient palier à tout leur besoin… Dans la mesure de la décence en ce qui concernait Naruto… Mais cette ambiance de sérénité changea finalement bien vite à l’entente des petits ricanements que Naruto entendit, et qu’il identifia de rires « malintentionnés », dès lors qu’il réalisa que c’était son sensei qui riait. Il avait dû imaginer quelque chose.

- Qu’est-ce qui t’arrive sensei ? Pourquoi tu rigoles comme ça ? demanda Naruto, suspicieux depuis que son parrain n’avait commencé à ricaner… Evidemment, il savait que l’homme avait imaginé quelque chose.

- Héhéhéhé… Je viens de comprendre pourquoi tu es particulièrement joyeux ces derniers temps, et pourquoi tu es si pensif… J’oubliais que tu es le héros de Nami no Kuni… Je me demande quel accueil ils vont nous donner en te voyant toi, le grand Naruto Namikaze, Nidaime Kiiroi Senko, le libérateur ! Les dames seront ravies… Héhéhéhé…

- Grrr… Arrête de rire comme ça, pervers stupide… grommela alors Naruto, n’aimant absolument pas la taquinerie. « Aucune fille dans ce pays ne pourra me toucher hormis Emi-… »

Le blond avait interrompu sa phrase, plaquant ses mains sur sa bouche en s’empêchant de parler… Réaction futile, lorsqu’il aperçut soudainement l’immense sourire pervers et enragé de son idiot de maître… Il avait deviné, c’était évident…

- Emi… ? Emi comme Emi de Emiko… ? titilla alors le Myobokuzan no Sennin, se penchant du côté de son élève comme s’il allait lui dire un secret à l’oreille. « Emiko-chan… Non ? Alors c’est à Nami qu’elle habite… Hohoho… Je vois déjà le scénario !!! »

Aussitôt, Jiraiya sortit son calepin, avant de prendre un crayon de sa poche et de se mettre à écrire, toujours avec ce sourire immense. Apparemment, il avait l’air inspiré. Naruto soupira, abandonnant la bataille pour cette fois. Il s’était fait avoir lamentablement… Comme à chaque fois à vrai dire. Triste réalité. « Je me demande comment elle est ! Est-elle jolie ? A-t-elle des gros seins ? Est-ce qu’elle a de l’endurance !? » s’exclama Jiraiya sans arrêter sa rédaction au rythme sans équivoque. Naruto le regarda, dépité de passer à chaque fois aux yeux de son maître pour un spécimen d’étude louche…

- Heu… de l’endurance ? demanda-t-il alors que Jiraiya releva la tête. « Comment ça, de l’endurance ? »

- Oui, de l’endurance, Naruto ! De l’endurance au lit ! En sachant que ta Mei-chan est une Kage, il faut que ton autre fille assure au lit !! s’écria alors l’ermite des crapauds, sous la tête impassible de son élève, et légèrement dégoûtée et méfiante des personnes qui avait entendu ce qu’il venait de dire.

- … Tout d’abord, pourquoi Mei-chan aurait-elle de l’endurance dans… dans…

Mais Naruto ne termina pas sa phrase, alors qu’il se mit à rougir progressivement, sous le regard entendu de son maître. Evidemment, Jiraiya savait très bien que le garçon ne manquait pas de disparaître dans un Hiraishin à un moment aléatoire de la journée, et de revenir quelques heures après, l’air ahuri et euphorique, voire le lendemain avec un immense sourire ravi sur le visage, qu’il gardait généralement toute la journée. Le cinquantenaire savait très bien où Naruto était appelé, et ce qu’il y faisait… Après tout, qui d’autre qu’une femme super chaude pouvait se permettre de demander la présence continuelle et les disparitions inexpliquée du jeune et téméraire Nidaime Kiiroi Senko… Pour que celui-ci revienne avec un air béat et idiot…

- Oui heu… Hum, proféra Naruto, en essayant de reprendre son air digne plutôt que l’air tomate mûre. « Je ne vois pas le lien entre être Kage et être bon dans des domaines plus particuliers… Et non, je ne te dirais rien d’Emiko-chan ! Ça te donnerait encore plus de raison de l’espionner et ça c’est hors de question ! Elle est à moi ! »

Jiraiya l’observa muet, comme s’il fut en transe, avant de se remettre à écrire avec un ricanement. « Hohoho quelle réaction… Elle est à moi hein… ? Tu es vraiment une mine d’or gaki ! Même en parlant tu me donnes des idées… ! » répondit-il avant que Naruto ne comprenne qu’il venait d’inspirer Jiraiya juste avec ses mots… Ça ne l’énerva qu’encore plus. Il n’y avait aucun moyen de vaincre ce pervers… Désespérant. Il voulait en pleurer. Mais une chose était certaine. Il n’allait jamais laisser cette andouille approcher SA Emiko-chan. La jeune femme elle, n’avait après tout pas moyen de fondre les parties intimes de l’homme. Et connaissant le genre d’homme qu’était Jiraiya, il savait très bien que ce dernier n’allait pas manquer d’approcher Emiko pour lui faire des remarques et suggestion dont il ne souhaitait absolument pas connaître la nature…

- Dis-moi sensei… Est-ce vraiment sûr que j’ai un Kekkei Genkai ou est-ce que c’est seulement une supposition ? questionna alors Naruto, changeant de sujet et prenant un air plus sérieux.

- Pourquoi cette question ? Par rapport à quoi désires-tu savoir la réponse ? demanda alors Jiraiya, lui aussi ayant laissé de côté la situation précédente. « Est-ce par rapport à tes capacités ? Ou alors social, comme le fait que cela pourrait même t’attribuer un rôle géniteur ? »

Naruto réfléchit alors. « A vrai dire… Un peu des trois. Je veux savoir si c’est réellement certain que je dispose d’attribut génétique. J’ai choisi d’aimer à la fois Emiko-chan et Mei-chan, mais pas par l’intermédiaire d’éventuel attribut génétique… C’est par propre choix. D’ailleurs, je ne sais même pas si Emiko-chan acceptera… » Jiraiya soupira légèrement, posant sa tête sur sa main, accoudé.

- C’est une supposition. Mais… En même temps ça ne l’est pas. Je ne peux pas certifier, là, que tu es détenteur d’un Kekkei Genkai. Seul des appareils électroniques peuvent confirmer la présence d’un gène particulier sans que celui-ci ne se soit déjà manifesté. Cependant, il est évident que tu en dispose d’un Naruto. En fait, il est possible que tu disposes de plusieurs Kekkei Genkai.

- De plusieurs ?

- Oui. En tant que Senju et Uzumaki de sang direct, je peux d’ores et déjà dire que tu manifeste leur Kekkei Genkai du corps, vu la quantité de chakra que tu as, sans que ce ne soit par défaut prodigué par Kyuubi. Tu as tellement de chakra qu’il est impossible d’en déterminer le seuil. Ensuite, en tant qu’Uzumaki, un second Kekkei Genkai possédé par les Senju et Uzumaki… Celui de réprimer et contrôler parfaitement les Bijuus. Ton arrière-grand-père, ton arrière-grand-mère et ta mère disposaient tous les trois du pouvoir de réprimer et contrôler Kyuubi avec facilité par leur propre chakra. C’est peut-être pour ça que comme Kushina et Mito, ta condition de Jinchuuriki est aussi parfaite. Car en effet, il est très difficile de stabiliser un Jinchuuriki, même avec un bon sceau.

Naruto l’écouta, pensif. Il ne pouvait plus vraiment douter de posséder au moins un Kekkei Genkai avec ces explications.

- Mais pas seulement. Génétiquement, il est encore très difficile de prouver l’existence de Kekkei Genkai ne concernant pas le chakra. Car la génétique chez les ninjas touche normalement le chakra uniquement… par exemple, même le développement des os du clan Kaguya est issu de leur chakra. Mais toi, je suis convaincu que tu disposes, tout comme le clan Uzumaki, du premier Kekkei Genkai ne touchant pas le chakra, mais le cerveau. Tu as une évolution génétique cérébrale qui te favorise à la compréhension du fuuinjutsu.

- Et ce n’est pas lié à notre chakra ? hasarda Naruto. Il pouvait lui aussi connaître beaucoup de chose, mais concernant le chakra, il s’intéressait plus au ninjutsu qu’aux Hijutsu. La génétique de base l’intéressait, mais pas la génétique shinobi.

- Non, ce n’est pas lié à ton chakra. Je t’ai observé, et Tsunade et certains médecins avaient déjà observé Mito et Kushina. Les flux de chakra dans vos cerveaux n’ont jamais touché à quoi que ce soit. C’est bel et bien génétiquement cérébral.

Naruto acquiesça. Finalement, ce Kekkei Genkai n’était qu’indirectement ninja. Un Kekkei Genkai de connaissance.

Car il existait plusieurs types de Kekkei Genkai. Le Kekkei Genkai étant à la base une optimisation particulière d’un individu car le chakra développait le corps. Les plus référencés et les plus dangereux directement étaient des Kekkei Genkai élémentaires, qui prédisposaient à l’utilisation d’éléments de natures normales ou avancées. Il existait aussi les Kekkei Genkai de corps, ou le chakra modifiait drastiquement le code génétique, et pouvait donc déformer les cellules du corps. Cela donnait des capacités innées telles que le dojutsu, très rares, ou des capacités comme celles des Kaguya, le chakra permettant à la structure osseuse de croitre et durcir excessivement.

Et là, Naruto venait d’apprendre qu’il était fort possible qu’il dispose de Kekkei Genkai, dont un d’un type particulier, car ce dernier n’était pas dû à l’intervention du chakra.

- Mais ce n’est pas tout, Naruto. Il est techniquement impossible pour une personne sans capacité particulière d’avoir trois affinités élémentaires. Tu disposes du Fuuton, du Raiton et du Suiton. En sachant qu’en plus, le Raiton et le Fuuton sont deux natures opposées, c’est obligé que tu ais un Kekkei Genkai élémentaire liant les deux éléments pour disposer des deux. Jamais un seul ninja n’a eu sa feuille de chakra se foudroyant tout en se coupant net, avant de se liquéfier. C’est un Kekkei Genkai, aucun doute.

- J’imagine… Ben, de toute façon, si c’est un Kekkei Genkai, je devrais pouvoir créer du ninjutsu en manipulant normalement les deux natures simultanément, voire faire des jutsu nécessitant la combinaison des deux natures. Mais en sachant que le Raiton et le Fuuton se repoussent comme deux aimants polarisés de façon identique… C’est techniquement impossible, ça aussi, sensei.

Jiraiya le regarda, perplexe. Il le regarda avec sarcasme, et répliqua.

- On dirait que t’oublis que ce cas est pareil avec le Suiton et le Katon. Et pourtant, ta Mei-chan arrive à créer de l’acide pour me frire. Impossible est relatif, gaki. N’oublie jamais ça.

Naruto soupira, s’affalant négligemment contre la balustrade, observant avec absence les petites vaguelettes percutant la coque du bateau. Encore une fois, Jiraiya avait raison.

- Si tu le dis, sensei, ça doit être vrai. Nous verrons.

- Certes, gaki.

***

Nami était un petit pays. Il y avait trente ans, il s’était reformé avec à sa tête un petit daimyo anonyme dans le monde, avec un petit essor commerçant. Trop dévasté après sa destruction durant sa vie en tant qu’Uzu no Kuni, la reconstruction avait été longue. Peu d’habitant avaient d’ailleurs souvenir de cette époque, comme elle fut très sombre et froide, lorsqu’il n’y avait plus rien eu que des pluies incessantes, des ruines, et le silence absolu de la défaite. Le génocide d’Uzushiogakure était tu, comme cela avait été l’un des évènements les plus honteux de l’histoire de la péninsule. Plus d’une demi-douzaine de villages s’était liguée pour massacrer les habitants d’Uzushio jusqu’au dernier.

Aujourd’hui, les ruines d’Uzushio étaient ainsi perdues, cachées parmi les jungles du petit pays. C’était un voile du passé, la mélancolie de la honte et l’amertume de la mort qui éprenaient le triste ou le repentant qui ressassait l’histoire du village des légendaires utilisateurs du scellement. Aujourd’hui, peu s’en souvenaient. Et ces derniers désiraient mourir en emportant avec eux le secret qui révélait la lâcheté absolue du monde et des hommes. Les ennemis d’un jour avaient arrêté leur guerre pour s’unir spontanément, momentanément, et attaquer un village paisible dans le dos. Kumo, Iwa, Ame, Hochi, et quelques autres villages.

Uzushiogakure no sato, le village caché des remous. Connu aussi sous le nom du « village du temps », pour le fait que le clan Uzumaki avait un corps très sain et résistant. La longévité des membres du clan, qui étaient très majoritairement féminins, pouvait atteindre jusqu’à deux cent cinquante ans. Cela s’expliquait par le fait que le corps, baigné en permanence par des quantité pharamineuses de chakra de qualité, propre aux Uzumaki, était entretenu et maintenu beaucoup plus que n’importe qui dans le monde. Même les Senju, qui pourtant avaient un phénomène similaire – bien que moindre – ne pouvaient atteindre un tel âge. Mais chez les Uzumaki, l’âge fréquent était de cent quarante ans. Mito Uzumaki était, elle, morte bien plus rapidement par affaiblissement à cause de plusieurs grossesse en présence de Kyuubi, ajouté à la surutilisation de son chakra, des nombreuses blessures de guerre, de régénérations instantanée trop nombreuses et du stress obtenu à avoir une vie de dirigeante de Konoha en tant de guerre, de chagrin à cause de perte d’être cher… Et de nombreux autres facteurs. Si Mito Uzumaki avait vécu une autre vie, sans Kyuubi ni guerre, elle aurait encore été vivante et en bonne santé aux temps actuels.

Tout ceci était oublié, emporté et noyé dans les flots éternels du temps et du changement. Les Uzumaki, la gloire du fuuinjutsu ainsi que la terreur que donnait Uzushiogakure aux autres villages ninjas étaient des vestiges d’une époque révolue. Des vestiges, des bastions de mémoires, qui avaient résidé dans les derniers représentants du mythe. Naruto était l’un d’eux. Sans nul doute le dernier aujourd’hui. Et là, à observer au loin la resplendissante île-pays de Nami no Kuni, il se promettait de rendre fier les légendes qui l’avaient précédé. Car il était le mélange totalement homogène de trois noms et trois sangs bleus. Un Senju de la forêt, un Uzumaki du tourbillon, et d’un Namikaze, icône de la vitesse. Il avait tout pour lui.

« [i]À tous les passagers, votre attention s’il-vous-plait. Le bateau est en approche de Nami no Kuni. Il est demandé aux occupants des cabines de troisième et seconde classe de commencer à quitter leurs quartiers. Le bateau arrive dans trente minutes. Nous vous remercions d'avoir utilisé notre compagnie, et espérons que vous avez passé un agréable voyage. »

Cela avait été le message du personnel du bateau, prévenant les occupants du bateau qu’ils approchaient Nami no Kuni. Naruto, en entendant ce message, ne put s’empêcher de sourire. Bien sûr, l’île était bien visible devant, et vu qu’il était venu sur le pont avec son maître avant les aurores – donc qu’ils avaient tous deux attendu depuis – ils avaient donc eu un long temps pour observer l’île qui mangeait toujours plus de leur champs de vision, au fur et mesure qu’ils s’y rapprochaient. Naruto appuya son dos contre la rambarde, et le dos à la mer, il observa alors l’espace accueillir petit à petit les passagers du bâtiment. De temps en temps, il tournait la tête vers la droite, à l’avant du bateau, où il pouvait regarder Nami. Au loin derrière l’île, à peine visible, une simple ligne floue et légèrement foncée, la côte de Hi no Kuni, s’étendait. Du côté de la mer, l’Uzumaki pouvait apercevoir les formes presque imperceptibles de quelques îles secondaires de l’archipel de Nami.

« Vous avez vu… Les deux-là… Ce sont eux… Les rumeurs qui disaient qu’ils étaient sur le bateau étaient vraies… » Naruto entendit plusieurs personnes murmurer entres elles. Quand il vit que ces dernières les regardaient plus ou moins discrètement lui et son maître, il réalisa qu’il était le sujet de leur conversation. Il resta impassible, mais jura intérieurement. Encore une fois, on l’avait reconnu. A moins d’être dans des villages perdus au milieu de nulle part, il était impossible pour lui de passer inaperçu en circulation libre. Et même dans ces villages, il était tellement visible à cause de son apparence qu’il était toujours un sujet de discussion. Des fois, les gens se demandaient qui il était car ils ne l’avaient jamais vu, d’autre fois, ils se posaient la même question mais parce qu’ils étaient intéressés de quelconque façon… Et d’autre fois, il était juste reconnu.

L’opinion publique sur lui était assez diverse. Ce qu’il savait d’ores et déjà, c’était qu’en se révélant dans le monde ninja, tout n’allait pas bien se passer. Il était haï intensément quelque part sur le continent, il en avait parfaitement conscience. Il ne pouvait pas certifier qu’Iwagakure se positionnait hostilement par rapport à lui, le temps pouvant faire changer les choses, mais il ne doutait absolument pas du fait qu’au moins une bonne partie des ninjas d’Iwagakure ne désiraient rien de moins que sa mort et son malheur... Ainsi que sans doute d’autres ninjas et non ninjas dans le monde.

Minato était un ninja. Il avait bouleversé des univers, assurément, que ce soit directement ou indirectement. Mais le pire restait le domaine symbolique des choses. Minato Namikaze pouvait avoir été indulgent, idéaliste, pacifiste, mais au-delà de son individu demeurait le symbole. Il était l’Hokage, il était Konoha. Et il était le second roi du pays du feu. En tant que tel, les anciens ennemis et ennemis actuel de Konohagakure ou de Hi no Kuni l’étaient donc de Minato, et Naruto faisait indubitablement partie du symbole de Minato Namikaze. Et quiconque était lié à Naruto était donc susceptible d’être lié à la symbolique de haine, de peur ou de culte du nom « Namikaze ». Mais ce n’était pas tout. Non seulement il était le sujet polémique du moment à cause de son nom, mais en plus à cause de lui-même. Il était apparu dans le monde pour la véritable fois, à la fois en tant que chef de guerre, et à la fois en tant que libérateur. Son profil était atypique, à la fois rassurant et menaçant. Ce qui doublait l’intérêt du tiers monde à son égard. Des fois, reconnus, il était sujet de méfiance, de peur, voire d’hostilité des personnes alentours, et inversement, d’admiration et de convoitise.

« C’est Jiraiya des ninjas de la légende… » ; « Et regarde l’autre… C’est Naruto Namikaze… » ; « Naruto Namikaze… Le fils du Yondaime Hokage… Des gens disent qu’il a tué plus de mille personnes à lui tout seul… Vous pensez que c’est vrai… ? » ; « Vrai ou pas, c’était contre l’armée de Kiri… Après tout, on dit qu’il est l’un des ninjas les plus forts du monde… Je n’en reviens pas de le voir de mes propres yeux… » Et cela continuait. Ils parlaient et parlaient… Curieux, mais pas inquiets. Konoha avait la réputation d’être un village très droit et qu’elle ne tolérait pas les crimes. Les jugements et exécutions nombreuses des ninjas de Konoha ayant commis des crimes de guerre après l’armistice et la venue du Yondaime Hokage étaient connus de tout le continent. Et par logique déductive, en tant que visage récent de la feuille et fils du quatrième, Naruto Namikaze n’était pas censé commettre de crime.

Naruto les écouta à moitié, d’une oreille distraite. Il n’avait pas besoin de rester sur ses gardes. Son sensei l’était constamment, et si une personne assez qualifiée pour l’atteindre entrait dans son espace, Jiraiya pouvait intervenir dès lors que cela devenait dangereux. D’ailleurs, il regarda du coin de l’œil son maître, ne loupant pas le moins du monde son mince sourire. Il devina que le Sennin sourit à l’entente des quelques commentaires sur eux deux… C’en était presque touchant.

- Ils sont comme ça ici… commença Naruto, le ton légèrement pensif. « S’ils sont comme ça ici, je n’oses même pas imaginer les réactions des habitants du pays des vagues… J’ai toujours voulu revenir ici. J’ai beaucoup de raison d’aimer ce pays après tout. C’est la terre de mes ancêtres… Enfin. J’espère seulement que je retrouverais Emiko-chan. »

Comprenant que son élève était sérieux, le sage des crapauds acquiesça. Lui aussi voulait rencontrer Emiko. Au-delà des petites blagues qu’il envoyait à son filleul, il tenait réellement à la connaître. Elle était après tout celle qui avait donné l’inspiration à Naruto, et entre eux deux, ils se comprenaient sur le fait que l’inspiration pour un écrivain, était quelque chose de sacré. L’inspiration, issue du plaisir, de la passion, de la motivation. Tout un mélange d’émotion qui ouvrait une porte à l’esprit pour s’exprimer dans toute sa précision, son expression. Qui plus était, encore au-delà de ça, Naruto était comme un fils pour lui. Il tenait à voir quel genre de fille elle était. Mei Terumi était jolie et responsable, elle était donc un choix tout indiqué en tant que compagne pour Naruto. Il voulait savoir si la dénommée Emiko était elle aussi digne d’être avec Naruto. Mais il ne se faisait aucune spéculation. Par défaut, si elle était une compagne de Naruto, elle devait donc être intéressante.

***

Tsunade poussa un gémissement d’ennuis, repoussant avec dégoût la pile de rapport devant elle, grimaçant. Cette situation l’insupportait. Elle en avait particulièrement marre de rester cloitrée à longueur de temps dans ce bureau, à regarder un village dans lequel il ne se passait rien, mais absolument rien. Depuis le départ de Naruto, tout avait été trop calme et fade pour elle. Au moins quand il était là, sa présence pouvait briller aux yeux de la Sannin aux limaces, lui embellissant sa vie. Elle avait horreur de l’avouer mais elle craquait littéralement sur le petit garçon blond. Les personnes qui la connaissaient suffisamment pouvaient s’en rendre compte. Dans Naruto, elle voyait beaucoup de son petit frère adoré et de son défunt amant. Mais encore au-delà de l’image de Nawaki Senju et Dan Kato que lui envoyait Naruto, ce dernier lui envoyait aussi sa propre image, sa propre détermination, sa propre personnalité.

Au départ, Tsunade l’aimait seulement pour le fait qu’il lui rappelait Nawaki et Dan, ainsi que Minato et Kushina. Mais peu après, elle avait commencé à l’aimer pour plus que ces raisons-là. La vie du garçon avait été désastreuse. Le village avait ensemencé sa haine partout autour du petit Uzumaki, tout au long de sa vie, le stigmatisant. Elle avait ressenti ce dégoût immense, qui lui avait fait prendre conscience d’une chose. Naruto était courageux non pas parce qu’il était naïf, mais bien parce qu’il ne l’était pas, et qu’il savait ce qu’était la souffrance. Elle avait donc décidé d’apprendre réellement à le connaître, et voilà où tout ceci l’avait mené. Elle le considérait aujourd’hui comme sa famille. Ce qui était génétiquement vrai vu que tous les deux étaient cousins plus ou moins proches. Mito et Hashirama Senju étaient ses grands-parents comme ils étaient les arrière-grands-parents de Naruto. Pour elle, il était comme son petit frère ou son fils. Elle s’inquiétait lorsqu’il était menacé ou qu’il n’allait pas bien, elle souriait lorsqu’il était près d’elle et qu’il jouait l’andouille. Elle vivait lorsque lui, vivait aussi. C’était ça, le lien qu’elle avait avec Naruto Namikaze. C’était son petit protégé qu’elle adorait et qu’elle ne voulait que couver.

Mais ce qui se passait en ce moment avait la manie de l’angoisser au plus haut point. Son petit Naruto-kun était loin du village, elle ne savait pas vraiment où. Il était dans le pays du feu, dans d’autres pays, même des pays neutre voire à tendance hostile au pays du feu. Il se battait seul le long du chemin, il apprenait à survivre, et elle avait peur. Peur qu’il ne lui arrive quelque chose. Plus encore maintenant que le monde savait qu’il était le fils de Minato. Les ninjas, une fois que l’on sortait de la protection et l’insouciance d’un village caché comme Konoha, devenaient incontrôlables, imprévisibles. Ils étaient fourbes, avides, tout plein de haine et de folie. Ils usaient de moyens lâches pour détruire leurs cibles, jusqu’à rechercher le moindre lien accessible, la moindre chose utilisable. Après des années et des années d’errance loin de Konoha, elle ne le savait que trop bien. Seuls des ninjas comme elle, Jiraiya ou des Oi-nins de l’ANBU connaissaient la véritable cruauté du monde ninja à l’extérieur des murs des villages cachés.

Assassinats. Viols. Trafics humains. Menaces. Extorsion de fond. La fin justifiait les moyens. On ne reculait devant rien pour le profit, et l’argent était la solution exclusive à tout problème. Ce n’était pas un dieu, non. C’était un rêve fou, et c’était plus utile que dieu. Et même si Naruto était avec Jiraiya pour la plupart du temps, elle n’aimait en fait pas l’idée qu’il évolue dans la réalité. Elle préférait de loin une vie dans la niaiserie du paisible village caché de Konoha plutôt qu’une vie dans la dureté du tiers monde. Qui plus est, pour ne pas ajouter encore plus de peur à Tsunade, elle avait permis à Jiraiya d’envoyer Naruto participer à la guerre de Kirigakure.

C’était le pire dans tout cela. Elle ne savait maintenant plus du tout si Naruto reviendrait à la feuille comme avant. Elle priait chaque jour pour lui, espérant qu’il n’avait pas changé en mal après s’être vêtu du vêtement du tueur. Car elle était au courant. Un mois auparavant, les nouvelles de Naruto commençaient à s’ébruiter à échelle mondiale, et elle n’avait eu confirmation de telle chose qu’avec une lettre qu’elle avait reçue de… Kirigakure elle-même. Non, plus précisément de Mei Terumi. Naruto avait changé. Il avait tué. Plus encore. Il avait décimé à lui seul, de sang-froid, des centaines de ninjas, impitoyablement, avant de tuer le Mizukage Yondaime lui-même. Par conséquent, il avait permis à la résistance de Kiri d’investir le village et d’en reprendre le contrôle, devenant ainsi un héros libérateur dans un énième pays. Et ce pays qui désirait une alliance avec Konoha, par respect et gratitude pour les services rendus par leur héros.

Elle voulait le revoir. Elle trépidait inlassablement à cette envie de revoir son petit Naruto-kun. Le petit garçon exubérant était devenu un ninja reconnu et craint en très peu de temps… Toujours Genin hiérarchiquement dans Konoha, mais vraisemblablement ninja de rang S, et au sommet des hauts niveaux de Konoha. Le fait qu’il usait de la technique du Dieu du tonnerre volant le prouvait. Elle ne savait bien sûr rien de son ninjutsu mise à part ce jutsu – donc qu’il était le plus grand maître de fuuinjutsu de Konoha – et qu’il était apparemment un maître dans le ninjutsu élémentaire, à l’énoncé des trois éléments qu’il semblait maîtriser. Elle n’était même pas dérangée à l’idée que le Namikaze était plus fort qu’elle.

Tout cela faisait donc la situation au jour d’aujourd’hui. Ces évènements avaient entrainé de fortes réactions dans le monde, et Konoha n’avait pas fait exception. Car lorsque la nouvelle arriva dans le village… Ce fut LE grand scandale jamais eu depuis la mort du Quatrième. Elle eut choisi d’appeler ça « L’indignation générale ». La quasi-totalité des habitants de Konoha vouaient un culte divinatoire autour de Minato Namikaze. Yondaime Hokage, Kiiroi Senko… Pour eux, c’était un mythe symbolisant la gloire et la toute-puissance de Konoha. Le fait que l’être le plus méprisé de Konoha était prétendument son fils avait allumé la rage et le dégoût de beaucoup de monde. Pour commencer, tous avaient ri et craché sur cette information, démentant le fait que le déchet qu’était Naruto Uzumaki était le fils de leur plus grand et charismatique héros. De même, lorsque l’information qu’il avait libéré Kirigakure presqu’à lui seul, éliminant Yagura et son armée après avoir recrée le Hiraishin no jutsu, ils l’avaient contesté, criant au blasphème. Ils avaient demandé immédiatement de rendre justice à cet affront, exigeant de reconnaître que Naruto avait volé l’héritage du Yondaime. Naruto était lui-même l’héritage du Yondaime. Tsunade en riait encore amèrement, à y repenser. Ces fous de villageois avaient prévalu que Naruto était réellement un monstre pour tuer autant de monde… Quelle naïveté. Naruto venait peut-être de comptabiliser plus de mille victimes à son actif, mais certains ninjas dépassaient encore ce nombre… Et de loin pour certain. Ce n’était pas son cas à elle, mais elle savait que Minato, Jiraiya et Hiruzen avaient tué un certain nombre d’adversaires…

Dans tous les cas, même si elle avait voulu agir dans l’intérêt des villageois indignés, elle n’aurait pas pu. Déjà parce que Naruto était sous la responsabilité de Jiraiya. En tant que tel, toutes les libertés de services et libertés juridiques du titre de Sannin de Jiraiya s’étaient transmises à Naruto. Tout comme elle et Shizune, ou quelques années auparavant, Orochimaru avec Anko Mitarashi. Ajouté à cela l’immunité juridique directe de Naruto car il était l’atout principal de l’armée. En tant que Jinchuuriki, le rôle de Naruto était de se battre continuellement pour son village. Même si Konoha n’avait jamais fait de lui le Jinchuuriki qu’il devait être, le principe restait le même. Le but de sceller un Bijuu dans un humain était de prodiguer le pouvoir du Bijuu à l’humain. Tout son pouvoir. L’objectif envisagé était que l’humain devienne littéralement le Bijuu, tout en agissant dans l’intérêt des commanditaires de la création du Jinchuuriki. Tsunade savait par exemple que la majorité des Jinchuuriki actuellement existant contrôlaient tous plus ou moins le pouvoir de leurs Bijuu. Yagura avec Sanbi à Kiri. Gaara avec Ichibi à Suna. Iwa possédant Yonbi et Gobi, Tsunade ne doutait même pas quant au fait qu’ils avaient créé deux Jinchuuriki depuis longtemps. Et connaissant le Sandaime Tsuchikage, Onoki des Ryuutenbin, c’était absolument prévisible que les deux armes humaines soient au maximum de leurs capacités. Yotsuki Bee de Kumo était lui aussi un parfait Jinchuuriki avec Hachibi, et elle avait eu vent d’une Jinchuuriki de Nibi à Kumo également. Taki étant proche allié de Konoha, elle connaissait aussi l’existence de Fuu, la Jinchuuriki de Nanabi. Cette dernière était d’après les rapports donnés par Taki gardée en sureté à l’intérieur du village, en attendant de la transformer en arme. En somme, mise à part le Rokubi et le Kyuubi, tous les autres étaient exploités activement.

Et c’était en pensant à ça qu’elle se rappelait de la situation du mois dernier. Les villageois intervenant, elle n’avait eu autre solution que d’annoncer officiellement que les nouvelles étaient belles et bien vraies. Naruto Namikaze du nom, était le fils légitime mais caché de Minato Namikaze avec son épouse, Kushina dite Namikaze, mais de nom de jeune fille, Uzumaki. Qu’il était l’arrière-petit-fils de Hashirama Senju et de son épouse, Mito Senju, mais de nom de jeune fille, Uzumaki. Autant dire que cela avait fait encore plus émule et scandale, mais dans un silence absolu. Automatiquement, le haut conseil de Konoha réclama une audience avec la Godaime… Et elle dut accepter. Les souvenirs de cette réunion étaient encore clairs…

***

Trois semaines auparavant…

Le conseil d’administration de Konohagakure no sato… Tsunade serra les dents imperceptiblement, alors qu’elle les regardait en faisant mine d’être détachée. Intérieurement, elle était contrariée, pour ne pas dire que la colère commençait à se manifester en la présence de ces personnes qu’elle méprisait… Voire détestait pour plus d’un. Le conseil était la principale pièce obstacle sur son chemin. Elle préférait avoir les querelles avec Iwagakure plutôt que ces individus tout aussi méprisants que méprisables. Leur arrogance n’avait d’égale que leur cupidité. Une cupidité qui n’était pas forcément identique à chacun. Certains étaient des conservateurs, d’autres des généralistes – Ces derniers, principalement des civils, cherchaient à centraliser les affaires civiles et ninjas –. Il y avait aussi quelques anarchistes, ne cherchant qu’à apposer leurs grains de sels à chaque affaire et y semer la discorde, réfléchissant d’une seule façon. Parmi tous, seule elle était une idéaliste. C’était d’ailleurs pour cela qu’elle tenait la ligne face à eux jusqu’à aujourd’hui. Car tout Hokage digne de ce nom se devait d’être idéaliste, pensant de façon optimiste de l’avenir.

Le conseil était un organisme administratif. Il gérait aussi des tâches exécutives générales au village. Tsunade n’aimait absolument pas que le conseil ait droit de s’occuper de tâches exécutives pour le village, mais elle s’y était faite. Etant Hokage, sa parole restait absolue, et il était possible pour elle d’entraver chaque chose sans besoin d’explication, bien entendu, mais ce n’était pas aussi simple. Pas aussi simple pour une personne comme elle. Elle n’avait aucun objectif particulier quant à Konoha dans le monde politique, donc, par défaut, la tâche était de maintenir le village sur une bonne ligne. Ce manque d’action permettait donc au conseil de prendre progressivement de l’importance, renforçant son influence dans le village par des optimisations du système d’organisation… Généralement dans leur propre intérêt – d’où le fait que leur influence était donc grandissante, et la sienne décadente. –

L’assemblée était très hétérogène… C’était d’ailleurs un des problèmes qu’elle considérait comme l’un des plus gros… Pour la bonne raison qu’étant hétérogène, les intérêts étaient trop divers selon les membres du conseil. Cela engageait des conflits d’intérêts entre conseillers. A la base, cela n’aurait posé aucun problème pour Tsunade, cependant, c’était un conseil d’une trentaine de membre. Civils comme ninjas. Commerçant comme travailleurs ouvriers, chefs de clans ou doyens, représentants des rassemblements de villageois comme représentants des différentes factions ninjas. En somme, ils étaient tous ensembles trop imprévisibles pour qu’elle ne puisse les appréhender efficacement. Mais peu importait. Elle pouvait être tolérante, et très peu compétente dans la manipulation, quand il s’agissait de choses qui lui tenaient à cœur, elle se trouvait être aussi indélogeable que ne pouvait l’être une montagne.

Voyant que toute la salle s’accalmit, et que tous s’installèrent, Tsunade se tourna vers les doyens. Au milieu de cette atmosphère, la Godaime se sentit oppressée, isolée. Elle n’aimait personne ici, elle ne tenait pas non plus beaucoup d’estime à grand monde dans cette salle. Pas même les chefs de clans ne lui inspiraient confiance et l’ardeur combattante significative aux Senju. Cette ardeur dans les yeux que son défunt maître avait qualifié si longtemps de volonté du feu… Qui n’était en fait rien d’autre que la volonté de la paix, la volonté du bonheur commun… Et donc fondamentalement opposée aux personnalités manipulatrices et/ou dominatrices de la totalité des membres de ce conseil. Voyant donc que la petite Tsunade leur incita à démarrer la séance avec une prompte complaisance, reflétant implicitement son état de contrainte, Koharu Utatane, l’une des trois doyens de Konoha, décida d’exaucer sa silencieuse demande.

- Le conseil a été réuni urgemment suite à certains évènements qui viennent de bouleverser drastiquement le monde, tel que nous le connaissons, prononça-t-elle lentement, sans émotion apparente sur son visage, à l’instar de Homura Mikotado et Danzo Shimura, de part et d’autre d’elle. Cette attitude insupportait Tsunade, comme elle n’arrivait pas à prévoir ce que pouvaient préparer ces trois-là. En terme de manigance et de manipulation, ils étaient doués, si bien qu’ils pouvaient la leurrer, même elle qui était pourtant la Hokage. « Certaines choses qui étaient réellement imprévisibles se sont déroulées, et ces derniers jours, nous avons tous appris les nouvelles, avec plus ou moins de précision ou de véracité, selon l’individu et selon sa source. Nous sommes réunis ici pour en parler, et pour réagir en conséquence. En tant que doyenne de Konoha, je demanderais à chacun implication, honnêteté et modération. »

Tsunade regarda la vieille manipulatrice du coin de l’œil, extrêmement méfiante. Elle savait sur quoi allait porter la réunion. Sa position dans le débat allait être claire et précise… Naruto ne leur appartenait pas. Car il allait être l’un des principaux sujets de débats de la réunion, et elle ne pouvait se permettre de leur laisser la possibilité de le manipuler. La seule fois où le conseil s’était véritablement intéressé au jeune Namikaze fut à sa naissance, là où sous l’erreur monstrueuse de Hiruzen de laisser passer une telle chose, ils le condamnèrent à vivre dans la haine et dans l’abandon. Où ils le condamnèrent à être le véritable premier Jinchuuriki de Konoha. Mais cette fois, le Hokage ne l’abandonnerait pas. Naruto était à elle. La seule dans ce village damné à pouvoir décider et dicter la vie de Naruto n’était autre qu’elle. Quiconque osait remettre sa parole en doute allait en subir les conséquences.

- Tsunade-san, si vous vouliez bien expliquer, demanda avec amabilité un Danzo d’ordre courtois.

Là encore, elle savait qu’il manipulait. Lui faire commencer le débat la mettait par défaut en position de défaveur vis-à-vis des autres occupants de la salle, mais étant donné qu’il avait été poli, elle ne pouvait refuser, même poliment, auquel cas là encore elle serait remarquée particulièrement. Elle se résigna alors intérieurement.

- Merci, Danzo-san, dit-elle rapidement, se répugnant de prononcer une telle chose. Encore une fois, elle n’avait pas le choix. Les enjeux étaient trop gros pour se révéler aussi tôt. « En effet, des évènements récents ont agité le monde ninja. Cela peut en effet provoquer une ère de changement sur la péninsule. Je n’irais pas jusqu’à dire drastiques, mais visibles, oui, certainement. »

Les divers conseillers se regardèrent discrètement durant quelques secondes, avant de revenir à l’écoute. Tsunade reprit alors.

- Il y a plusieurs mois, j’ai reçu une demande de soutien militaire du mouvement de résistance à Kirigakure, qui était dirigé par Mei Terumi. J’ai malheureusement été dans un premier temps obligée de refuser, tout en le gardant confidentiel, car les enjeux diplomatiques auraient été trop lourds, et les autres villages auraient pu intervenir. Cependant Jiraiya a réussi à intercepter l’information. Il m’a convaincu d’accepter la demande de Mei Terumi. Il m’a incité d’y envoyer Naruto Uzumaki seul. Car Naruto a évolué de façon phénoménale. Sous l’enseignement de Jiraiya ces dernières années, il a rattrapé tout le retard qu’il avait accumulé à cause de sa stigmatisation dans le village… -

- Qu’insinuez-vous, Tsunade-sama ? coupa net un des membres du conseil. C’était le capitaine de la faction Chuunin de Konoha.

Le silence s’installa aussitôt, et personne n’osa se manifester. Tsunade venait de s’arrêter, et l’expression sinistre sur son visage, surtout au regard glacial, convainquit à tous de ne surtout pas attirer l’attention. Le chef des Chuunins venait de se mettre en difficulté. Mais ce fut bien le fait que Tsunade avait arrêté de parler qui inquiéta particulièrement les conseillers. Actuellement, Tsunade était le ninja le plus fort du village… Et derrière cet air habituellement négligeant et détaché se cachait un ninja. Ce n’était pas parce qu’elle était une femme qu’elle était au secondaire… Avec elle particulièrement, ils ne pouvaient se permettre de brandir les jugements et assurances sexistes des hommes du pays du feu. Car elle était l’Hokage, et elle pouvait les tuer. C’était ce regard. Les doyens s’en rappelaient. C’était ce regard qu’elle avait durant la troisième guerre, à Amegakure. Peut-être que l’ancienne Tsunade n’était pas entièrement partie… Petit à petit, l’expression de Tsunade redevint calme, l’affront du Chuunin maintenant oublié. Ce dernier était crispé sur sa chaise, le cœur battant. Il avait échappé à la fureur du Hokage. Il avait eu de la chance. Mais ce n’était pas de sa faute. Il détestait tellement ce gamin Kyuubi que ça lui en donnait envie de le tuer, et la jalousie le torturait lorsqu’il voyait les gens avec ces mots à la bouche : « Fils du Yondaime » ; « Namikaze » ; « Héros » ; « Ninja de rang S ». Il était inconcevable pour lui que ce déchet ne soit même qu’un seul des quatre.

- Comme je le disais, sous l’enseignement de Jiraiya, Naruto a rattrapé les années qu’il a perdu, d’où le fait que Jiraiya ait insisté pour que je l’envoie combattre à Kiri. Même s’il ne voulait pas m’éclairer sur les compétences de Naruto, je faisais confiance à Jiraiya. Bien qu’il n’en ait pas l’air, il reste l’un des ninjas les plus raisonnables existant et ne prend jamais de risques inutiles. J’ai donc accepté d’envoyer Naruto, en supposant qu’il était au niveau, dit-elle en regardant dans les yeux quelques conseillers, pour essayer de savoir si certains voulaient objecter. Elle reprit la parole après quelques secondes. « Mes suppositions étaient justes, comme vous l’avez tous appris. Naruto a terminé de lui-même la guerre entre Yagura et Mei Terumi. J’ai reçu des nouvelles de cette dernière. Elle m’y a décrit la qualité des résultats. Et en effet, les rumeurs qui circulent un peu partout dans le monde actuellement ne sont pas des infondés. Des questions ? »

Les conseillers réfléchirent tous. Chacun avait une façon de voir les choses. Mais aucun d’eux n’appréciait Naruto Uzumaki à sa juste valeur. Au mieux, ils avaient toujours préféré l’ignorer, au pire, ils l’avaient méprisé. Même si cette habitude de haine de dissipait lentement, c’était encore trop lent pour être perceptible sur une durée courte. Finalement, ce fut Tsume Inuzuka qui décida de prendre la parole.

- Hokage-sama, pouvez-vous nous éclairer sur le niveau de Naruto…? Il me semble logique que cette Mei Terumi aurait détaillé certains points de ce qui s’est passé…? Et aussi… A titre personnel, j’aimerais savoir quelle rumeur est exacte…

Tsunade la regarda. Tsume Inuzuka… Hautaine, bornée, se basant le plus clair du temps sur des préjugés… Une Inuzuka dans l’âme. Elle faisait partie de ces personnes qui n’avaient prêté aucune attention à Naruto, même si ce dernier pouvait mendier à ses pieds. Mais le pire dans tout cela, c’était que cette femme avait été une connaissance des Namikaze. Elle riait bien à la misérable qui se rendait compte qu’elle avait méprisé leur fils toute sa vie. De même pour les autres chefs de clan qui étaient de la génération de Kushina et Minato. C’était amusant de les voir douter.

- Naruto se révèle être un véritable génie. Tout est dit dans les livrets de renseignement. Naruto a combattu ces derniers mois à Kirigakure avant de finalement affronter de front les ninjas de Yagura. Son armée était composée de deux milliers d’homme. Il pensait pouvoir en finir avec la rébellion, mais c’est Naruto lui-même qui les a tués… Avec le Hiraishin, répondit finalement Tsunade, dans un sourire légèrement narquois.

Tous la regardèrent bouche-bée, n’y croyant pas. Seul Danzo ne manifestait pas de surprise. « Il sait… » réalisa Tsunade. Danzo était malin et ne reculait devant rien. Elle aurait à le surveiller.

- Non pas que je veuille vous manquer de respect, Hokage-sama mais… intervint alors Inoichi Yamanaka, amusé par ce que venait de dire Tsunade. Elle le reconnut comme le chef du clan Yamanaka et adjoint de la division torture et interrogatoire. Il faisait partie des personnes qui ignoraient et méprisaient Naruto lui aussi. « Je trouve difficile à croire que Naruto Uzumaki soit capable d’être… suffisamment compétent, pour prétendre vaincre des ninjas tels que le Yondaime Mizukage… Ce serait prétendre être plus fort que plusieurs d’entre nous, les meilleurs de nos clans respectifs. »

Les avis furent partagés. Certains approuvèrent Inoichi en riant, tels que les civils ou les ninjas n’aimant pas Naruto… A contrario des autres, qui considéraient avec sérieux ces nouveaux faits. Les doyens, Hiashi Hyuuga ou Shikaku Nara, chef respectivement des clans Hyuuga et Nara, et capitaine des Jonins pour le second. Ils ne s’intéressaient pas à l’Uzumaki, mais ce n’était pas pour autant qu’ils n’en avaient aucune estime. En particulier avec Hiashi, il ne pouvait qu’être reconnaissant de l’Uzumaki pour avoir amorcé un mouvement de réconciliation entre les deux branches de son clan.

- Mais il l’est, répondit alors Tsunade avec un air ennuyé, sans gêne en affirmant une telle chose. Plusieurs conseillers hoquetèrent à l’affront de la Godaime Hokage. La tête appuyée sur sa main, accoudée de côté sur la table, elle regardait négligemment Inoichi dans les yeux. « Il est plus fort que vous tous ici. Je doute même être au niveau contre lui maintenant. Je suis peut-être une des Sannin et la Godaime Hokage, mais je ne pense pas être au niveau contre Yagura. En fait, ce n’est pas que je ne le pense pas. C’est seulement qu’aucun ninja de Konoha n’a les capacités pour combattre un Jinchuuriki, mis à part les Hokage et quelques exceptions. Des exceptions comme Naruto. »

- Mais l’Uzumaki n’est qu’un simple Genin ! s’exclama un conseiller civil, frustré à l’entente de tel fait.

- Et alors ? répliqua Tsunade, cinglante. « Êtes-vous tous tellement simples à en juger un ninja par son grade ? C’est en tant que Genin que Naruto a combattu et vaincu Ichibi no Shukaku durant l’invasion de Suna. »

Elle soupira. Comme d’habitude, ce genre d’entrevue ne menait nulle part. Il fallait qu’ils en viennent à l’essentiel, qu’elle puisse retourner à ses papiers. Elle les préférait au conseil.

- Et ce n’est officiellement plus Uzumaki. Maintenant que le secret a été brisé, Naruto a repris son nom légitime, conformément à l’accord officiel signé par le Yondaime Hokage. C’est Naruto Namikaze, maintenant.

« Pourquoi le haïssent-ils à ce point ? Est-ce seulement parce qu’il est un Jinchuuriki ? Ça n’a plus aucun sens. Ils sont aveugles s’ils n’arrivent pas à reconnaître sa valeur. »

- Je m’y oppose ! Je m’y oppose totalement ! Je demande un vote officiel pour déshériter Naruto Uzumaki au profit des caisses de Konohagakure ! Les biens de Yondaime-sama appartiennent au village et non à lui ! s’écria un membre civil en se levant.

Aussitôt, la salle partit alors dans un brouhaha total, la presque totalité du parti civil soutenant bruyamment celui qui avait manifesté et exigé la demande de vote. Deux ou trois conseillers ninjas soutenaient aussi cette motion, dont justement le capitaine des Chuunins… Pour eux, il était hors de question de laisser le démon avoir un lien quelconque avec leur plus grand héros. Yondaime Hokage allait s’en retourner dans sa tombe selon eux. Autres que les trois conseillers ninjas demandant au vote également, le reste des membres du conseil shinobi furent surpris. Même Hiashi Hyuuga et Shibi Aburame regardaient cette manifestation avec de grands yeux perplexes. Etait-ce une plaisanterie ? Car cela prenait des proportions ridicules. Ils étaient clairement guidés par leur ressentiment. Les doyens restèrent calmes… Et Tsunade fut ahurie… Avant de partir dans un grand rire amusé, faisant ainsi cesser les revendications des membres du conseil.

- Etes-vous sérieux ?! s’exclama Tsunade tout en riant. « C’est une blague… ! »

- Il n’y a rien de drôle ! En tant que membres du haut conseil, nous exigeons une motion immédiate pour déshériter Naruto Uzumaki ! Nous sommes majoritaires ! Jamais cet individu ne devra porter de nouveau le nom de Namikaze !

Tsunade cessa aussitôt ses rires. Là, ils venaient de dépasser les limites.

- Asseyez-vous, dit-elle calmement, mais avec dureté.

- Vous n’avez pas compris, nous -

- Asseyez-vous, répéta-t-elle. « Je vous ordonne d’obéir. Ma patiente à des limites. Continuez, et je vous fais arrêter aujourd’hui pour haute trahison. Tous. »

Son ton ne laissait entendre aucune réponse, et pourtant, un conseiller insista – quand bien même ayant obéi à l’ordre de s’asseoir sur son siège. « Vous n’avez pas le pouvoir de faire ça, Hokage. » tonna-t-il avec mépris. « Nous sommes du haut conseil ! » Tsunade s’en moqua, sous le regard inquiet des doyens et des chefs de clans.

- C’est amusant. Réellement. Vous avez de la chance que je sois tolérante aujourd’hui, civil. Je suis de bonne humeur car j’ai eu des nouvelles de mon petit Naruto… dit-elle, avant que ses yeux ne reprennent cette lueur de folie qu’elle avait eu avec l’intervention du capitaine Chuunin, accompagné d’un sourire mauvais encore plus effrayant et inquiétant que celui de Anko Mitarashi. « Mais ne vous méprenez pas… Je suis le Hokage… Si je voulais massacrer tous les civils du village et mettre Konoha à feu et à sang dès maintenant, j’en ai le pouvoir. Mes ANBU n’attendent que mes ordres pour se déplacer et commencer le massacre… ! Et j’irais commencer ça personnellement par vous ! Essayez seulement de me contredire, essayez seulement de m’arrêter si vous en êtes capable ! Je suis la plus forte dans ce village ! Alors essayez, misérables insectes ! Essayez de pourrir la vie de MON SUCCESSEUR, et je vous tuerais tous ! »

Ils serrèrent les dents, entièrement humiliés par la Godaime Hokage. Voilà donc qui était réellement Tsunade Senju… Ils étaient allés trop loin et l’avaient provoquée. « Cette femme est monstrueuse… » pensèrent-ils tous. Danzo lui, regardait l’interaction avec amusement. Il était amusé de voir les réactions de Tsunade lorsque l’on essayait de faire du mal à Naruto. De toute évidence, elle tenait véritablement à lui. D’un autre côté, ça l’énervait sérieusement, car il constatait par-là que s’il voulait mettre la main sur Naruto, il aurait à affronter Tsunade directement à un moment ou un autre. Et si elle était habituellement reculée et absente pour tout, en ce qui concernait Naruto, elle était encore plus enragée qu’une lionne à qui l’on arrachait son petit. Mais peut-être était-ce là aussi sa plus grande faiblesse… S’il pouvait lui faire perdre ses moyens…

- Très bien, Tsunade, il est vrai que la réaction du conseil était injustifiée, car en effet son héritage revient de droit au petit de Minato-kun, commença Koharu, sous l’œil encore furieux de Tsunade. « Cependant, tu n’aurais pas non plus dû réagir de façon aussi extrême. Après tout, le jeune Uzumaki Naruto est un sujet préoccupant. »

Tsunade la fixa un moment… Puis, finalement, décompressa aussitôt, se réinstallant mieux sur son siège, droite. Ces idiots arrogants avaient eu leur leçon pour l’instant. « Très bien. Passons outre. La suite. »

- Et bien… hasarda Homura. « Qu’en est-il de son interaction sociale ? Il serait judicieux de choisir une épouse appropriée pour le jeune Naruto. »

- Pour mieux le manipuler ? répliqua aussitôt Tsunade, avant de secouer la tête de dépit. Polie ou non, la manipulation restait de la manipulation. « Non, le problème de l’épouse est réglé. »

Tous haussèrent un sourcil à cette réponse. Que voulait-elle dire par cette réponse ? Hiashi réagit alors, ayant peur de comprendre. Il ne savait pas du tout ce que voulait dire Tsunade par-là. En tant que père s’étant un peu plus intéressé à sa fille après les examens Chuunins ayant précédé l’attaque de Sunagakure, il avait remarqué le goût très prononcé de sa fille pour le Namikaze. Il ne savait pas quoi penser d’ailleurs de ça. Mais si Tsunade envisageait de lier Naruto et Hinata, il ne pouvait pas l’accepter. Pas maintenant en tout cas, c’était trop rapide. « Tsunade-sama… J’ai peur de ne pas comprendre ce que vous entendez par « Le problème de l’épouse est réglé »… Vous n’envisagez tout de même pas de… »

- De mêler votre fille aînée à un mariage arrangé ? devina Tsunade, un sourcil levé. « Rassurez-vous, Hiashi-san, loin de moi cette idée. L’épouse est simplement déjà choisie. Je demanderais d’ailleurs à ce que cette information reste confidentielle. »

- Qui est-ce, Tsunade ? demanda Koharu, les sourcils froncés.

Tsunade se tourna vers elle, avant de sourire avec ironie.

- Et bien, j’ai reçu plusieurs rouleaux de la part de Kirigakure. L’un d’eux était le rapport des actions de Naruto rédigé par Mei Terumi. Le second rouleau… n’était autre qu’une demande officielle d’alliance entre nos deux villages, en gratitude de Kiri envers Konoha, prononça Tsunade, sous l’extrême surprise de tous les membres du conseil. « Une alliance qui n’est illustrée par rien d’autre qu’un mariage politique entre deux ninjas de nos villages. Mei Terumi, qui est devenue la Godaime Mizukage, est la désignée, et Naruto est demandé. »

- Pardon ?! s’écria Homura, cette fois réellement surpris. « Vous avez accepté un tel compromis mais vous reprochez aux autres d’utiliser Naruto ? A quel jeu jouez-vous, Tsunade ? Cette femme a dix ans de plus que Naruto et est la Mizukage ! Elle pourrait tout aussi bien se servir de lui via ce mariage ! »

Tsunade rechigna à cette réplique, se sentant insultée. « Vous vous apprêtiez à faire la même chose ! D’ailleurs, vous me connaissez bien mal, Homura ! Jamais je n’accepterais d’agir dans le désintérêt de Naruto. Je n’avais juste aucune façon de m’opposer à ce mariage politique… Pour la simple et bonne raison que Naruto et Mei Terumi sont… en relation. » Enième surprise annoncée durant cette réunion… Ils avaient appris que la guerre de Kiri était terminée, que Naruto était devenu un ninja extrêmement qualifié et qu’il avait libéré lui-même Kirigakure du Yondaime Mizukage en le tuant lui et son armée. Et maintenant, il venait d’apprendre que ce même Genin était maintenant amant avec la nouvelle Godaime Mizukage…

- Je sens le mal de tête venir… Mendokusai… geignit Shikaku en posant son front sur la paume de sa main, comme si sa tête fut alourdie.

- Et vous êtes d’accord avec ce genre de relation ? demanda Inoichi, curieux en regardant Tsunade.

Elle répondit aussitôt. « Evidemment. Cette Mei Terumi a passé plusieurs mois en compagnie de Naruto, et a combattu à ses côtés continuellement, en temps de guerre. Ils se sont rapprochés et ont tissé un lien. Même si je désapprouvais que Naruto ait une relation avec une femme qui n’est pas de son âge, quel serait l’intérêt à refuser ? Réfléchissez aux faits. Si nous refusons, cela peut entrainer de sévères retombées diplomatiques entre Kiri et Konoha, et j’aurais interdit à Naruto d’aimer la femme qu’il a choisie ! En outre, si nous acceptons, non seulement cela respectera la volonté de Naruto, mais la Godaime Mizukage de Kirigakure répondra au nom de Mei Namikaze… Ce serait une première pour deux villages cachés qu’un Kage soit marié avec un ninja d’un village différent… »

Tous acquiescèrent, plus ou moins convaincus… Ce n’était pas pour autant qu’ils étaient d’accords. Les civils haïssaient Naruto et ils allaient trouver un moyen de le discréditer. Quelques-uns d’entre eux ne se souciaient même pas du prix. Ils trouveraient, pour se venger… et finir le travail du Yondaime…

***

Tsunade avait senti cela. C’était logique qu’ils n’allaient pas s’arrêter parce qu’elle leur avait fait peur. Fort heureusement, seuls les conseillers représentaient une menace, les villageois et les ninjas normaux n’étaient que trop peu au courant des évènements à l’extérieur du village et ne disposaient que de très peu d’importance dans la hiérarchie, de sorte à ce qu’ils n’étaient pas susceptibles de faire obstacle à ses objectifs de protection de Naruto. Car elle s’était juré de le protéger, et elle n’allait pas faillir à sa promesse.

Mais en réalité, elle aussi était préoccupée par cette prétendue relation avec Mei Terumi. Elle n’arrivait pas à croire que Naruto pouvait faire ça… Il avait après tout couru si longtemps derrière Sakura Haruno, qui en passant, était sa disciple. Bien sûr, elle n’avait pas du tout apprécié qu’il soit aussi axé sur Sakura, étant donné que personnellement, elle n’aimait pas trop la jeune fille. Néanmoins, le fait qu’il était avec une femme de vingt-sept ans, alors que lui n’était âgé que de quinze… Elle avait tout d’abord pensé à une éventuelle manipulation de Mei Terumi, mais elle ne pouvait en parler à personne. Elle savait que si le conseil apprenait qu’elle doutait des intentions de la Mizukage quant à Konoha et Naruto, ils allaient en profiter. Elle vivait donc un dilemme.



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