Fiction: Marié(e) pour quatre mois

A la mort de son père, Naruto Uzumaki est loin d'être dévasté et malheureux. Et pour cause, il va hériter d'une belle somme d'argent. Seulement voilà, son père y a rajouté une condition, il ne touchera cette somme que lorsqu'il sera marié. Lui, il cherche une femme à épouser et il est prêt à y mettre le prix. Elle, elle a besoin d'argent pour aider son père. Cette occasion ne se présentera pas tous les jours.
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croro (Féminin), le 15/08/2012
Tous les personnages sont OOC, couple: Hinata/Naruto



Chapitre 1: Je vais me marier!!!



Sa tasse à café en main, Naruto s’affala sur son fauteuil. Il regarda son bureau spacieux en face de lui et arrêta son regard sur son téléphone, espérant l’entendre sonner. Tout à coup son souhait se réalisa. Il se jeta sur le combiné et répondit. C’était sa secrétaire de l’autre côté de la porte qui lui annonçait l’arrivée d’un visiteur. En entendant le nom de celui-ci, Naruto esquissa un large sourire avant d’autoriser son entrée. Quelques secondes plus tard, la porte s’ouvrit. Un homme d’un âge très avancé, cheveux et barbes gris, entra dans le bureau. Il salua son hôte et sans attendre son invitation, s’installa sur l’une des chaises vides face au bureau.

- Ah ! Six étages… fit-il en reprenant son souffle… à mon âge c’est plus possible.

- Vous n’avez pas pris l’ascenseur ? S’étonna le jeune homme.

- Si bien-sûr, mais c’est aussi fatiguant. Vous savez il…

Naruto regarda le vieillard en face de lui sans l’écouter. Encore un de ces vieux qui n’arrêtent pas de parler. Il poussa un long soupir. Préférant parler du sujet de sa visite, il coupa le vieil homme sans se soucier de son impolitesse.

- Bon alors ? Vous avez les papiers ?

- Oui bien-sûr. Répondit il en sortant un dossier de sa sacoche qu’il posa sur le bureau.

Naruto attendit impatiemment qu’il daigne l’ouvrir mais l’homme n’en fit rien.

- Allez-y ! Qu’est- ce que vous attendez ?

- Votre mère bien-sûr.

- Elle sera en retard comme d’habitude, on a qu’à commencer sans elle. Proposa le jeune homme.

- Non désolé. Vous devez être présents tous les deux.

Naruto soupira très bruyamment. Puis n’ayant pas le choix, il ouvrit un magazine posé sur son bureau et commença sa lecture. Le vieil homme resta silencieux regardant Naruto tourner les pages les unes après les autres. Une lecture qui s’avérait très rapide car son magazine n’était composé en quasi-totalité que de photos. Il feuilletait une revue sur les motos, il avait décidé de s’offrir un de ses bolides avec la belle somme d’argent qu’il allait toucher après cet entretien. Son père étant mort récemment, il recevait aujourd’hui l’agréable et très attendue visite du notaire venu faire connaitre le testament du disparu. C’était donc une très belle journée qui commençait pour ce jeune homme de 27 ans. Il se voyait déjà sortir de son bureau un gros chèque à la main. Il hériterait de tellement d’argent qu’il ne serait plus obligé de travailler. De plus il allait hériter des biens de son père, donc de son entreprise.

Il possédait un magazine connu sous le nom de « Seitai Mag ». C’était un mensuel féminin très populaire, N °1 des ventes de magazines destinés à la gente féminine depuis plusieurs années. Il traitait tout type de sujet comme la mode, les tendances, la cuisine, l’amour, le jardinage, le sport et bien d’autres encore.

Naruto y travaillait depuis deux années. Son père l’avait gentiment embauché car ce n’était pas facile de trouver un job sans diplôme. En fait c’était sa femme qui l’y avait obligé car s’il s’était écouté lui, il ne lui aurait pas offert cette place si facilement. Il n’avait pas daigné travailler à l’école alors il ne méritait aucune aide. Entre le père et le fils, les choses n’allaient pas très bien. Depuis son adolescence Naruto en avait fait voir de toutes les couleurs à ses parents. Trop gâté par sa mère qui croyait bien faire, Naruto était un garçon qui réussissait toujours à avoir ce qu’il voulait. Son père n’avait aucune autorité sur lui, il lui répondait constamment et s’entêtait à faire tout le contraire de ce qu’il attendait de lui. Il ne prenait pas ses études aux sérieux, après le lycée, sans aucun diplôme en poche et ne trouvant pas de travail, il avait multiplié les bêtises, prenant plaisir à humilier son père qui venait toujours le chercher au commissariat. Après plusieurs sermons, qui n’avaient servi à rien, son père s’était résigné et, sur la demande de sa femme, il avait accepté d’être toujours là pour payer les dégâts que son fils pouvait causer.

« Après tout c’est mon fils que je le veuille ou non. Alors je sortirai mon chéquier à chaque fois qu’il le faudra » avait-il dit à sa femme.

Puis après plusieurs années, encore poussé par sa femme, il avait permis à son cher fils d’entrer dans son entreprise. En le nommant rédacteur en chef d’une rubrique car monsieur n’aurait pas accepté n’importe quoi. Rédacteur en chef de la rubrique « cuisine », la seule qu’il pouvait lui proposer sans risquer la chute des ventes. Son travail consistait à poser sa signature sur quelques papiers et proposer les articles écrits par ses rédacteurs auprès des directeurs de publication.

Une vie facile s’offrait à Mr Uzumaki Naruto. Il possédait un bel et grand appartement payé par les bons soins de son père et un travail stable très bien rémunéré. Une vie de riche. Profitant de sa place dans l’entreprise et du fait que son père n’oserait jamais le virer, monsieur faisait tout ce qu’un employé normal ne pouvait pas faire. Il était tous les jours en retard sans aucunes remarques. D’une heure de retard, il passa à deux puis trois pour enfin décider de ne pas venir de la matinée. Il pointait le bout de son nez l’après-midi, restait plusieurs heures histoire de faire acte de présence. Dès fois on ne le voyait pas de la journée. Malgré les commérages au sein de l’entreprise, son père ne disait rien. Il laissait faire, après tout la situation de son fils était mieux qu’avant. Il avait un appartement et un travail, c’était le plus important et sa femme semblait satisfaite de ça.

Le manque de sérieux du nouveau rédacteur en chef de la rubrique « cuisine » n’eut aucunes répercutions sur le magazine. Mme Uzumaki Kushina s’était engagée à prendre toutes les responsabilités en intégrant Naruto à l’entreprise. Alors elle avait décidé de le seconder, de l’aider, lui apprendre le métier. Malheureusement Naruto profitait de la gentillesse de sa mère en lui laissant faire la plupart de ses tâches et petit à petit elle se rendit compte qu’il ne faisait pas grand-chose. De temps en temps elle lui faisait remarquer mais son fils avait toujours une bonne excuse. Alors elle faisait son travail sans rien dire car elle craignait le conflit. C’était sa plus grande peur, perdre son fils unique qu’elle aimait malgré tout.



Après dix bonnes minutes de silence à comparer deux modèles de moto, la porte du bureau s’ouvrit découvrant Mme Uzumaki les bras chargés de dossier. Le vieil homme se leva.

- Mme Uzumaki, ravi de vous revoir. La salua-t-il.

Kushina posa les dossiers sur le bureau et salua ce visiteur à son tour.

- Bonjour monsieur et désolée de mon retard. Fit-elle en lui serrant la main. J’étais à une réunion.

- C’n’est pas grave. L’excusa le vieil homme.

- Une réunion à laquelle je pensais te voir Naruto. Continua-t-elle en s’adressant à son fils.

- C’était aujourd’hui ? Oh merde, je croyais que c’était demain. Fit-il avec son air le plus sincère. Michiru m’a pourtant dit que c’était demain, elle a dû se tromper dans mon emploi du temps, je lui en toucherai un mot tout à l’heure.

- N’implique pas ta secrétaire là-dedans. C’est moi qui t’en ai parlé la semaine dernière et je te l’ai rappelé hier. Tu pourrais au moins être honnête.

- Bon ça va, je n’avais pas envie de venir, c’est tout. De toute façon, tu y étais alors j’aurais servi à rien. Bon on peut s’y mettre maintenant ?

Kushina n’ajouta rien et s’installa sur une chaise.

Le notaire prit aussitôt la parole.

- Avant de commencer, je vous présente mes sincères condoléances madame. Votre mari était un homme bien. Finit-il.

- Merci, lui répondit Kushina.

Le vieil homme ouvrit le dossier et prit la parole.

- Voici le testament de Mr Namikaze Minato.

« Ceci est mon testament, qui révoque tout autre testament antérieur.

Ce testament est écrit de ma main.

Je prends les dispositions suivantes en cas de décès.

1. Je lègue à mon fils Uzumaki Naruto la somme de 320 millions yens. (Environ plus de 3 millions euros).

2. Je lègue le reste de ma fortune à ma femme Uzumaki Kushina ainsi que tous mes biens matériels comprenant la maison familiale et bien-sûr mon entreprise. Elle devient donc la directrice générale du Seitai Mag. Je sais qu’elle y arrivera et qu’elle en prendra soin.

Je rajoute une clause d’obtention d’héritage :

Mon fils pourra toucher la somme héritée que lorsqu’il sera marié. Un mariage qui pour être validé devra durer plus de quatre mois. Je laisse au bon soin de mon notaire et son cabinet, la validation de ce mariage.

Fait à Tokyo le 03/03/11

La lecture du testament terminée, le notaire leva la tête attendant les réactions de son auditoire. Mais ni l’un ni l’autre ne prit la parole. Trouvant ce silence pesant il reprit la parole.

- Voilà… avez-vous des questions ?

Il regarda Kushina espérant avoir une réponse. Celle-ci avait les yeux rivés sur quelque chose. Le vieil homme suivit son regard et s’aperçut qu’elle fixait son fils. Kushina connaissait déjà le testament de son mari, il lui en avait parlé quelques temps auparavant. Alors rien ne l’avait étonné dans la lecture de ce document. Ce qu’elle attendait c’était la réaction de son fils. Ce testament n’allait pas lui plaire, elle le savait et son mari aussi. Naruto était de nature impulsif, il s’énervait facilement et n’avait pas la langue dans sa poche. Alors pourquoi ne disait-il rien ?

En fait si Naruto n’avait pas encore réagi, c’était parce qu’il s’était retenu. Les poings serrés, il ruminait prêt à exploser. Enfin il prit la parole :

- J’ai une question. Pourquoi n’a-t-il pas simplement écrit qu’il me déshéritait ?

- Parce que ce n’est pas ce qu’il voulait. Répondit le notaire.

- C’est pourtant ce qu’il a fait en rajoutant cette clause.

- Mais non, il dit que vous devez…

- Je sais j’ai compris ! Le coupa Naruto en se levant subitement. Puis il continua en haussant le ton. Il connaissait mon avis sur le mariage, alors pourquoi a-t-il ajouté cette PUTAIN de clause ?

Il jeta un regard noir sur le notaire qui ne savait pas quoi répondre.

- Naruto ! Calme-toi. Lui fit Kushina.

Naruto se tourna vers sa mère.

- C’est pour me faire chier, c’est ça ? Kushina ne répondit pas. Même mort il a décidé de m’emmerder !

- Naruto ? Tu pourrais montrer plus de respect.

-Tu le savais ? Remarqua-t-il sans faire attention aux paroles de sa mère. Tu savais qu’il allait faire ça ?

- Oui, je connaissais son testament, fit- elle sur un ton très calme.

- Et tu n’as rien dit ?

- Que voulais-tu que je fasse ? C’est son testament, sa décision.

- Vous croyez que je vais me laisser faire ? Il est hors de question que je fasse ce qu’il veut. Mon avocat va trouver une solution, je ne partirai pas les mains vides. Je me fous de cette entreprise, t’as qu’à la garder, mais je toucherai mon legs d’une manière ou d’une autre. Il regarda sa mère puis le notaire. J’ai du travail, inutile que je vous raccompagne vous connaissez la sortie.

Le vieil homme comprit le message, il se leva aussitôt.

- Je vous laisse une copie du testament. Fit-il en posant une feuille sur le bureau. Si votre avocat à des questions, mes coordonnées sont inscrites là. Bonne journée. Il salua aussi Kushina et sortit.

Kushina le suivit. Son fils avait besoin d’être seul. Tout ce qu’elle pouvait lui dire ne servirait à rien.





Le lendemain dans son bureau, Naruto racontait le pourquoi de sa mauvaise humeur matinale à un ami. Cet ami, dénommé Nara Shikamaru, était un collègue de travail. C’était son seul ami au sein de l’entreprise. Shikamaru était le rédacteur en chef de la rubrique « loisir et détente ». Il travaillait au Seitai Mag depuis cinq ans, bien avant l’arrivée de Naruto. C’était un homme simple et gentil avec tout le monde. Contrairement aux autres employés de l’entreprise, il discutait souvent avec Naruto, laissant de côté ses mauvaises manières et son favoritisme. Sous ses airs de grand flemmard, cet homme brun, cheveux mi-longs remontés en queue de cheval, était le plus sérieux de tous les rédacteurs en chef. En tant qu’ami il aidait beaucoup Naruto dans son travail, lui donnait des conseils qu’il ne suivait pas souvent. Et aujourd’hui en arrivant au travail, il avait trouvé un Naruto de très mauvaise humeur.

- Ouah ! C’est intelligent ce qu’il a fait ! s’exclama Shikamaru.

- Intelligent ? Tu rigoles !

- Mets-toi à sa place, tu lui as mené la vie dure. Il a trouvé que ce moyen pour t’embêter à son tour.

- Et c’est réussi. Ça me fait vraiment chier.

- Ca va ! T’as juste à attendre quelques années. Y’a bien une femme qui voudra de toi un jour !

-Non, mon avocat va faire annuler cette clause. Il n’y aura aucun mariage. Je ne lui ferai pas ce plaisir là.

La sonnerie du téléphone interrompit l’échange entre les deux amis. Naruto répondit à sa secrétaire au bout du fil.

- Mr Uzumaki, votre avocat est arrivé. Lui dit-elle.

- Fais-le entrer !

La porte s’ouvrit, l’homme apparut et pénétra dans le bureau. Après de bref salut amical, l’avocat s’assit sur une chaise et commença ses explications.

- Alors… fit-il en sortant des papiers de son sac. J’ai étudié le testament dans les moindres petites lignes. J’ai même rencontré le notaire de votre père, qui est très gentil ... Et ce que je peux vous dire c’est qu’il n’y a aucune possibilité d’annulation de clause.

- Quoi ? s’exclama Naruto qui s’attendait à entendre une bonne nouvelle.

- Désolé mais les décisions d’un défunt ne peuvent plus être contestées après la mort de celui-ci. Vous n’avez pas le choix. Seul un mariage pourra vous donner accès à votre héritage.

- Fais chier ! Quel salaud !

- J’ai quand même une bonne nouvelle pour vous. Votre père n’est pas entré dans les détails. Il dit que vous devez être marié et prouver une cohabitation avec votre épouse de quatre mois. Il ne dit pas quel genre de mariage vous devez faire. Je me suis renseigné. Vous pouvez juste faire un mariage civil.

- C'est-à-dire ?

- Votre signature et celle de votre compagne sur des papiers que vous déposez à la mairie. C’est tout. Pas d’église pas de cérémonie. Juste les papiers à la mairie.

- Ca suffit pour un vrai mariage ?

- Oui. C’est une simple formalité administrative. Mais c’est le plus important dans un mariage. Après le délai des quatre mois, ces papiers seront le justificatif pour pouvoir toucher ce qui vous est dû.

- Juste un mariage civil ? répéta Naruto.

- Bon je vous laisse réfléchir. Reprit l’avocat pressé de quitter ce bureau. J’ai une audience dans quinze minutes, je suis déjà très en retard. Appelez-moi quand vous aurez pris votre décision. Je m’occuperai des papiers.

L’homme quitta le bureau d’un pas pressé, laissant Naruto à sa réflexion.

Shikamaru qui était toujours là, se leva de son siège et prit la parole le premier.

- Ben dis donc. Je ne connais personne de plus chanceux que toi. Y’a toujours une solution à tes problèmes ! … alors, qu’est ce que tu vas faire ?

- Je vais me marier ! fit-il en se levant de son fauteuil à son tour. T’as entendu, juste des papiers suffissent. Mon père a échoué. C’est pas un gros problème finalement sa clause.

- T’as eu de la chance ! Se répéta Shikamaru.

- Je sais. Bon, j’ai plus qu’à trouver celle qui sera ma femme maintenant. Fit Naruto en appuyant sur son téléphone. Il ouvrit son répertoire et fit passer les noms en faisant quelques commentaires. Alors pas elle …pas elle non plus… elle, non vaut mieux pas… non… non… pas possible… quatre mois avec elle ? Non, insupportable…non…non…

- Oh t’en as combien comme ça ?l’interrompit Shikamaru.

- Je n’sais pas, peut être une vingtaine.

- Et celle qui travail au cinquième étage, elle était sympa.

- Non, un soir je l’ai complètement oubliée et j’ai passé la soirée avec… je me rappelle plus de son nom…Bref elle n’a pas apprécié et m’en veut toujours.

- Ce qui est tout à fait normal. Ajouta Shikamaru. Tu changeras jamais ? T’as toujours pas envie d’une relation sérieuse ?

- Non! Au moins je ne m’ennuie pas… Et ! Mais attends tu pourrais me rendre service toi. Ta copine… Temari, elle est sympa. Quatre mois, c’est rien.

- N’y pense même pas ! T’as un téléphone rempli de nanas, je suis sûr qu’il y en a bien une qui acceptera de jouer le rôle de ta femme. T’es beau et riche, normalement ça devrait pas être compliqué.

- Mais oui, c’est ça ! Je suis riche. Je proposerai une part de mon héritage à celle qui acceptera. Disons environ 10 millions de yens (environ 94 000 euros). Au moins je suis sûr d’en trouver une. Elle gagne de l’argent, moi j’ai mon mariage et mon héritage. Tout le monde est content.

- Dix millions ! Répéta Shikamaru choqué.

- Il m’en faut une que je ne connais pas, au moins on pourra garder tout ça secret. Je n’ai pas envie que tout le monde sache que je vais la payer.

- Dix millions, c’est énorme.

- Où est ce que je vais la trouver ? Comment je vais faire pour que ça reste discret. Je dois trouver quelqu’un qui a besoin d’argent…

- Dix millions, quelqu’un qui a besoin d’argent, fit Shikamaru en pleine réflexion. Quelqu’un qui est désespéré…

- Désespéré ? T’exagères, je croyais que j’étais beau et riche…

- Et surement insupportable… continua Shikamaru. Tu sais, je connais une fille qui pourrait te convenir. Elle serait parfaite et elle a vraiment besoin d’argent mais…

- Mais quoi ?

- Je n’sais pas si j’ai envie de l’envoyer chez toi ? C’est une amie très importante pour moi.

- Et ben, tu me connais je prendrai soin elle.

- Oui, c’est ça qui est inquiétant.

- Allez ! Présente-moi-la. Ça m’éviterait de chercher. Je te jure que je ne la toucherai pas, je serai un ange avec elle.

Shikamaru regarda Naruto dans les yeux. Celui-ci essayait de le supplier du regard, en imitant les chiens qui quémandent.

- Je lui en toucherai un mot, on verra, ce qu’elle en pense. Conclut Shikamaru avant de quitter la pièce.



À la bordure de la ville, dans une petite auberge familiale, des bruits de pelle et de pioche troublaient le silence matinal. Cela faisait un mois que ce petit établissement n’avait pas accueilli de clients. A demi détruit par un incendie, le directeur n’avait pas eu d’autre choix que de fermer ses portes et annuler le peu de réservation qu’il avait. N’ayant pas assez d’argent pour payer des professionnels pour les réparations, il avait entrepris de le faire lui même. Ses employés qui se retrouvaient maintenant sans travail avaient tous décidé de rester pour donner un coup de main et ainsi participer à la remise sur pied de l’établissement. Ils troquèrent tous leur uniforme contre un bleu de travail, content et fier d’aider leur patron qu’il leur avait permis de travailler en leur offrant une place dans son auberge.

Cette petite auberge familiale était dirigée par un homme qui s’appelait Hyûga Hiashi, âgé de 56 ans. Tous ses employés l’appelaient avec beaucoup de respect Mr Hyûga. Il avait construit cette auberge de ses propres mains, trente ans auparavant. A cette époque là il la dirigeait avec l’aide sa femme. Aujourd’hui sa femme ayant disparu, c’était avec l’appui de ses employés et de ses deux filles qu’il prenait soin de son entreprise. Cet incendie n’avait heureusement fait que des dégâts matériels mais cela tombait très mal car les affaires n’allaient pas bien en ce moment. Les réservations étaient de plus en plus rares. Les touristes préférant le luxe, délaissaient la vie au grand air des vieilles auberges pour des grands hôtels luxueux en pleine ville. Après mures réflexions, Mr Hyûga avait décidé que malgré tout ces problèmes il n’abandonnerait pas son entreprise qu’il avait mis tant d’année à bâtir. Et s’il abandonnait ? Que lui resterait-il pour vivre ? Que deviendrait-il ? Et ses filles, où iraient-elles ? Sa fille ainée, Hinata âgée de 27 ans, travaillait à l’auberge depuis la fin de ses études. La cadette, Hanabi âgée de 21 ans était étudiante à l’université. Elles habitaient toutes deux sur place avec leur père. Malgré son âge avancé Hinata n’était pas mariée et il ne savait même pas si elle avait un compagnon en ce moment. Mr Hyûga n’était pas très doué dans son rôle de père, il ne parlait pas beaucoup avec elles. A la mort de leur mère, c’est l’une de ses employés qui s’occupait d’elles car il était plus préoccupé par l’avenir de son auberge. Il espérait malgré tout, qu’Hinata en prendrait la direction plus tard.

- J’y vais ! s’écria le jeune Hanabi la main sur la porte, prête à la faire coulisser pour sortir.

- Attendez mademoiselle Hanabi, votre bento ! s’écria une dame en courant vers elle.

- Oh ! Merci Emiko. Heureusement que tu es là ! Hanabi prit son bento en main, puis elle ajouta, à ce soir ! Avant de tirer sur la porte et de sortir.

- Passez une bonne journée mademoiselle !

- Merci, toi aussi ! s’écria Hanabi en partant.

Madame Emiko regarda la jeune fille s’éloigner, attendant le dernier signe de la main que les filles avaient l’habitude de lui faire avant de dépasser l’entrée de la cour. Hanabi s’arrêta, lui fit le signe tant attendu puis regarda sa montre et soudain se mit à courir, le train en direction de la ville n’allait pas l’attendre. Hanabi n’étant plus visible madame Emiko resta les yeux dans le vide, réfléchissant à ce qu’elle avait à faire maintenant, quand soudain une voix derrière elle la fit sursauter.

- Bonjour Emiko !

- Mademoiselle Hinata ! Vous m’avez surprise !

- Pardon, je pensais que tu m’avais entendue arriver.

Le sifflement d’une théière interrompit madame Emiko qui était sur le point de répondre.

- Oh ! Mon thé est chaud ! s’écria-t-elle en s’échappant vers une pièce qui n’était autre que la cuisine. Hinata la suivit. Votre petit-déjeuner est prêt. Reprit madame Emiko en indiquant à Hinata la table.

Celle-ci sourit en voyant toutes les bonnes choses que lui avait préparées Emiko. Elle lui avait pourtant dit qu’elle pouvait s’en occuper elle-même.

- Merci, lui dit-elle en s’installant. Elle prit les baguettes posées sur la table et décida de commencer par un morceau de poisson. Mmm !! C’est toujours aussi bon, Emiko.

- Ca devient de plus en plus difficile. J’ai économisé tant que je pouvais mais il commence déjà à nous manquer du riz, lui dit-elle en mettant la théière sur un plateau ainsi que plusieurs verres.

- C’est normal, on est nombreux. J’irais faire le plein tout à l’heure, t’inquiète pas. Hinata regarda le plateau. C’est pour les travailleurs ? Lui demanda-t-elle. Madame Emiko acquiesça avec un signe de tête. Laisse je m’occupe du service aujourd’hui, ça me permettra de les saluer.

- Je vais m’occuper de la lessive, alors. Emiko se tourna vers l’évier où une grande bassine l’attendait. Elle l’empoigna et sortit dans la cours pour aller étendre le linge.

Hinata la regarda. Elle avait du mal à porter cette grande bassine mais elle le faisait quand même. Madame Emiko n’arrêtait jamais de travailler. Cette dame âgée de 70 ans prenait plaisir à s’occuper des taches quotidiennes. Elle était une maman de remplacement pour les deux sœurs, depuis qu’elle était au service de monsieur Hyûga, elle avait toujours pris soin des filles. A la mort de sa femme c’est auprès d’elle qu’il avait demandé de l’aide pour les éduquer. Et même aujourd’hui après toutes ses années, elle continuait à être autant attentionnée avec Hinata et Hanabi. Lorsque Hinata la remerciait pour son aide madame Emiko lui disait toujours « j’ai promis à votre mère que je prendrais soin de vous. Alors jusqu'à mon dernier souffle je serai toujours là pour vous ». Madame Emiko n’avait pas eu d’enfants, alors Hinata et Hanabi étaient comme ses filles. Elles avaient beaucoup de chance d’avoir cette femme auprès d’elle, Hinata en était consciente. Elle ne manquait pas une occasion de lui dire en la remerciant.

Son petit-déjeuner terminé, Hinata prit le plateau de thé en main. Il était temps de leur apporter avant qu’il ne soit plus chaud. Elle sortit et inspecta la cours en jetant un coup d’œil rapide pour essayer d’apercevoir quelqu’un. Elle trouva son père sur le toit, juste à coté de lui un homme, perché sur une échelle, l’aidait dans son dur travail. Un petit peu plus loin, deux autres hommes, les pieds sur terre étaient occupés à scier des planches. Elle décida de commencer par eux.

Voyant Hinata arriver les mains chargées vers eux, l’homme qui tenait la planche fit signe à celui qui la scier pour qu’il stoppe son travail. Ils l’accueillirent tous deux avec un grand sourire amical.

- Bonjour Melle Hinata ! firent-ils en chœur.

-Bonjour ! Je vous amène le thé !

- C’est vous qui êtes de corvée aujourd’hui ? Lui fit le plus âgée des deux.

Hinata posa le plateau sur la planche de bois et commença à servir le thé.

- Ce n’est pas une corvée Mr Harada, au contraire ça me fait plaisir de m’occuper de vous. Je donne un coup de main à Emiko et en même temps je m’assure que vous alliez bien. Tenez ! lui fit –elle en lui tendant le verre.

- Merci, c’est gentil.

Puis elle tendit un autre verre à son compagnon.

- Alors Kosuke, tes examens ? demanda-t-elle à celui-ci.

- J’ai suivi vos conseils et ça c’est très bien passé, merci beaucoup mademoiselle Hinata. Grâce à vous je vais enfin avoir un diplôme.

- Je n’ai pas fait grand-chose, tu es doué. Je t’avais dit que tu réussirais.

Kosuke était un jeune homme de 22 ans. Mr Hyûga l’avait embauché à l’auberge pour aider le cuisinier dans la confection des repas. Venant d’une famille de fermier, Kosuke n’avait jamais brillé à l’école préférant aider ses parents à la ferme. Puis un jour voulant changer de vie et évoluer dans un autre domaine, il avait réussi à trouver cette place d’assistant cuisinier. Sans diplôme, Hinata l’avait incité à suivre des cours car il se plaignait de n’avoir jamais pu en obtenir. Il était là depuis quatre ans et aimait beaucoup son travail. Il trouvait aussi un certain plaisir à parler avec Hanabi. Un jour où Hinata l’aidait à étudier, voulant trouver conseil auprès d’elle, il lui avait avoué son intérêt pour sa sœur. Hinata lui donnait un coup de main sans trop en faire, allant jusqu'à discuter avec sa sœur et glisser quelques questions insidieuses comme « que penses-tu de Kosuke ? ». Puis elle répétait tout cela au jeune homme qui était plus que ravi de la réponse. Car heureusement pour lui, Hanabi appréciait beaucoup le jeune homme. Avec le temps, peut-être tous les deux se décideront-ils ?



Monsieur Harada quant à lui étaient âgée de 73 ans. C’était l’homme à tout faire. Capable d’aider Emiko pour ranger et nettoyer les chambres, entretenir le jardin, réparer le moindre objet cassé. Il était plombier, lorsqu’il y avait une fuite quelque part et électricien, quand un fusible sautait. Monsieur Harada avait l’habitude qu’on l’appelle à l’aide et lui répondait toujours présent. Il était au service de Mr Hyûga bien avant la naissance d’Hinata. Tout comme Emiko il travaillait à l’auberge depuis 29 ans.



Hinata récupéra les verres et partit continuer sa tournée.

Elle rejoignit l’homme agrippé à l’échelle et son père.

L’homme regarda Hinata du haut de son perchoir et comprit que c’était la pause thé du matin. Il se tourna vers son patron et l’en informa. Puis il descendit de l’échelle à la rencontre de la jeune femme.

- Bonjour Mademoiselle Hinata, vous allez bien ?

- Oui Mr Kenji et vous ?

- Ca va, la chaleur n’est pas encore là ! répondit-il. Il prit le verre qu’elle lui tendit. Votre père ne veut pas de thé, ce matin. Voyant le visage déçu d’Hinata il ajouta. Ne vous inquiétez pas, je suis là, je veille sur lui.

- Merci. Ça me rassure… J’ai l’impression qu’en ce moment il est de plus en plus fatigué.

- Oui c’est vrai je pense qu’il devrait moins en faire. Mais vous savez que votre père n’abandonne pas. Même malade il continuera son travail.

- Oui, je sais… il n’en fait qu’à sa tête.

Mr Kenji était un homme de 45 ans. C’était le chef cuisinier de l’auberge. Il y travaillait depuis une dizaine d’années. Cet homme, de carrure imposante, était prof de judo à ses heures perdues. Il avait enseigné aux deux sœurs quelques techniques de défense.

Il avala son thé d’une traite et s’exclama :

- Bon j’y retourne.

Hinata récupéra le verre et le posa sur le plateau.

- Je vais poser tout ça et je viens vous aider. Lui dit-elle.

- Mademoiselle Hinata je vous l’ai dit hier, ce n’est pas un endroit pour vous ici.

- Et moi je vous répète la même chose. Je ne veux pas rester là à ne rien faire. Alors remontez sur votre échelle, je m’occupe d’aller vous chercher de nouvelle planche.

- Vous êtes aussi têtue que votre père ! Conclu Mr Kenji avant d’agripper l’échelle.



Hinata n’était pas prête à changer d’avis, elle se débarrassa du plateau et rejoignit Kosuke et monsieur Harada. Elle les aida toute la matinée, puis à l’heure du repas, elle alla aider Emiko en cuisine qui avait pour mission de nourrir toute cette troupe. Enfin tous les travailleurs se réunirent autour d’une table pour partager ce repas.

C’est à ce moment là que quelqu’un décida de la déranger. Hinata sentit son téléphone portable vibrer puis une sonnerie retentit. Elle s’excusa auprès de tout le monde et s’éloigna pour décrocher.

- Hina je sais que je dois te déranger, mais j’ai quelque chose à te dire. Lui fit son interlocuteur.

- Ca ne peut pas attendre Shikamaru, on est en plein repas.

- Non désolé, la pause déjeuner c’est le seul moment que j’ai de libre.

- Ok, vas-y je t’écoute. J’espère pour toi que ça vaut le coup.

Shikamaru exposa son sujet à son amie et conclut :

- Je te laisse réfléchir et je passe te voir demain pour avoir ta réponse. Hina réfléchit bien parce que ce genre de proposition, t’en n’auras pas d’autres.

Hinata raccrocha et rejoignit les autres à table. C’était la première fois qu’elle entendait ça. Un des amis de Shikamaru, qu’elle ne connaissait d’ailleurs pas, cherchait une femme pour jouer la mariée. Après quatre mois de fausse vie commune, elle toucherait une somme de dix millions de yens.

Dix millions, quand même. Autant d’argent pour si peu. De l’argent facile en fait, quatre mois c’est vite passé. Cet argent pourrait servir pour l’auberge. Mais vivre avec un homme qu’elle ne connaissait même pas. Hinata regarda tous les protagonistes autour de la table. Elle s’arrêta sur son père. Si elle acceptait cette proposition, que lui dirait-elle ? Comment lui expliquerait-elle ? Le mariage c’était une chose importante, très importante pour lui. Alors impossible qu’il le sache parce qu’il refuserait, c’est sûr. Même pour une telle somme. Hinata mangeait son bol de riz sans trop l’apprécier, elle avait la tête ailleurs. Et toute l’après-midi, elle fut dans ce même état. Beaucoup de questions attendaient Shikamaru.





Accompagné de sa copine Temari, Shikamaru se présenta à l’auberge le lendemain. Après avoir salué tout le monde dans la cour, ils trouvèrent Hinata dans la cuisine occupée à préparer le déjeuner avec Emiko. Hinata s’excusa auprès de cette dernière et s’isola avec ses deux amis. Arrivée dans une pièce à l’abri des oreilles indiscrètes, Hinata les invita à s’asseoir. Puis elle prit aussitôt la parole.

- Tu m’as dit que je dois juste signer quelques papiers, c’est tout ?

- Oui, y’a pas de cérémonie. Juste le mariage civil.

- Alors mon père et ma sœur ne sont pas obligés de le savoir ? Je sais que si je lui en parle il ne sera jamais d’accord. Même si cette somme d’argent peut nous aider, il dirait non.

- Je pense que ça peut rester secret. Lui répondit Shikamaru.

- Si tu ne leur dis pas, ajouta Temari, qui le fera ? Shikamaru et moi on est les seuls ici à être au courant. Alors oui ça peut rester secret.

- Au magazine tout le monde saura pour le mariage. Reprit Shikamaru. Mais seulement son entourage le plus proche sait pour l’argent. Il ne veut pas que ça se sache. Alors ça m’étonnerait que l’info arrive jusqu’ici.

Ces réponses satisfaisaient la jeune femme. Après les quatre mois, le chèque en main elle pourrait les mettre au courant. A ce moment là, il ne pourrait plus rien dire. Même s’il ne serait pas fier de sa fille, Hinata se disait qu’il serait quand même ravi d’avoir une telle somme en poche. Leur relation allait surement s’aggraver mais elle voulait faire ça pour le bien de l’établissement. Payer les employés, acheter quelques matériaux perdus dans l’incendie, ne plus se serrer la ceinture lorsqu’elle ferait les courses et peut-être même se faire plaisir.

- Ok. J’accepte. Leur dit-elle. Si je laisse passer cette occasion je vais m’en vouloir et comme tu l’as dit, fit-elle en s’adressant à Shikamaru, ce genre de proposition ne courre pas les rues.

- Super, je savais que ça t’intéresserait. Lui dit-il en se levant. Demain je lui dis et après je te le présente. J’espère qu’il a vraiment attendu et qu’il n’a pas cherché de son côté…

- Au fait tu ne m’as pas dit comment il était ? Le questionna tout à coup Hinata.

Shikamaru regarda son amie se demandant quoi dire. Comment décrire Naruto ?

- Il est… commença-t-il, il est… répéta t-il une seconde fois en regardant Temari cherchant de l’aide auprès d’elle.

C’est madame Emiko qui vint involontairement à son aide en arrivant tout à coup. Cette interruption permit à Shikamaru de souffler et réfléchir à la réponse qu’il allait donner à Hinata. Emiko informa Hinata que le déjeuner était prêt, puis avant de partir elle invita Shikamaru et Temari à se joindre a eux. Ceux-ci acceptèrent avec joie.

Emiko partit, Hinata se retourna vers Shikamaru. Elle répéta sa question.

Shikamaru tenta une réponse.

- Il est blond, il fait ma taille… il plait beaucoup aux femmes, ce qui veux dire qu’il est beau. Et… il a beaucoup d’argent. C’est ça : il est beau et riche. Pas vrai Temari ?

- Oui… répondit Temari en décryptant le regard de Shikamaru qui lui disait de ne rien rajouter. Il est plutôt mignon.

- C’n’est pas ça que je voulais savoir. Niveau caractère. Est-ce qu’il est sympa ?

- Oui… il est très sympa. Expliqua Shikamaru. Mais le mieux c’est de voir par soi-même, alors tu verras quand je te le présenterai. Pour l’instant allons manger, il fit pivoter Hinata et la poussa en dehors de la pièce. Ils nous attendent, ce n’est pas très poli.

Hinata n’eut pas le choix. Elle continua son chemin pour rejoindre tout le monde à table. Derrière elle, Shikamaru et Temari la suivait un peu en retrait.

- Pourquoi tu ne lui as pas dit la vérité ? Chuchota Temari.

- Parce qu’elle aurait changé d’avis. Personne n’accepterait d’aller vivre avec un gars comme lui.

- C’est pas faux.

- Alors, chut…




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