Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: La légende sanglante.

Tout le monde en a déjà entendu parler. Cette légende, ce manoir inquiétant, l'empreinte de sang qui entache le paysage. Kurenai, journaliste privée d'aventure va se retrouver prise au piège lorsqu'elle accepte de couvrir l'événement de la commémoration de ce drame qui fit couler beaucoup d'encre et trembler plus d'un. Elle voulait de l'aventure, elle était loin de se douter qu'elle plongerait au coeur d'un monde de ténèbres. Un monde dont on ne réchappe pas. Jamais.
Classé: -12D | Spoil | Drame / Mystère / Spirituel | Mots: 24310 | Comments: 0 | Favs: 9
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Beverlyy (Féminin), le 14/06/2013
Nouvelle fiction qui sera postée également sur mon compte fanfic :) J'espère qu'elle vous plaira.



Chapitre 6: Les tréfonds de l'oubli.



Elle savait qu'il n'y avait pas d'autre solution.

La situation ne lui laissait guère le choix. Finir comme Dan ou trouver la clé céleste, la question ne se posait pas.

Il fallait absolument qu'elle garde cette résolution en tête. Ne pas flancher, ne pas reculer, ne pas s'enfuir... Se concentrer sur la forme écarlate près du trône. Elle voulut se donner une gifle. Après tout, elle n'était pas qu'une simple journaliste tout juste bonne à jouer les sténodactylos, elle était avant tout une ninja. Le danger, l'excitation, l'action, le frisson ! Merde, où était passé son esprit d'aventure ?

Certes cette baraque était infestée de revenants, et après ? Quitte à crever, autant crever en pleine action !

Perdue dans ses pensées, Kurenaï ne se rendit pas compte qu'elle venait de traverser la salle principale. Elle se retrouvait désormais devant le fameux trône, un immense siège en bois verni devenu terne avec les années. Les dorures étaient encore visibles, magnifiques, pleines de noblesse. Il ne faisait aucun doute que ce fut la place du chef de famille autrefois. Elle imaginait aisément un empereur en longue cape rouge s'y asseoir, attendant le défilé des domestiques.

Le spectre était là, répétant maintes fois les mêmes mouvements. Il s'inclinait, ses cheveux longs se balançant d'avant en arrière au moment où il essayait de prendre place. Mais, comme tiré par un crochet invisible, son corps tombait lourdement à travers le trône, le laissant dans une position semblable à celle d'une vieille poupée de chiffon. Son échec ne faisait qu'accroître la hargne soulignant ses traits et il se relevait péniblement, prêt à tenter l'impossible une énième fois.

Kurenaï observait ce pitoyable ballet, l'impression d'être gênée par chaque mouvement qu'esquissait cet homme. C'était comme regarder une scène assez pathétique pour vous forcer à détourner le regard. Le contraste entre le ridicule de la chose et l'acharnement mêlé à l'amertume du spectre était on ne peut plus dérangeant et Kurenaï se risqua à interrompre l'ectoplasme en pleine répétition, au moins soulagée de ne plus regarder la même scène, encore et encore.

- Excusez-moi...
- Mh ?

Il s'était stoppé net, l'air stupéfait, comme si l'on venait de lui donner un coup de massue sur le sommet du crâne. Il avait pourtant gardé son air renfrogné, presque à l'image de celui de Setsuna dans la salle des prières. Ses yeux d'un noir de jais sondaient Kurenaï, comme s'ils lisaient en elle, au plus profond de son âme. Cette dernière en fut pétrifiée. Il fallait qu'elle se ressaisisse, ce n'était pas le moment d'être impressionnée. Il n'y avait quasiment que ça ici, des spectres, encore des spectres. Il fallait bien qu'elle s'y habitue, même si cela voulait dire faire face à ces iris abyssales typiques de la famille Uchiwa.

- Je... J'aimerais savoir votre nom.

L'ectoplasme n'avait pas cillé, les sourcils toujours froncés et pas l'ombre d'un sourire. Kurenaï se sentait ridicule, attendant une réponse comme si elle se trouvait à un speed dating et qu'elle entamait les cinq minutes les plus longues de sa pauvre vie.

- Vous me voyez ?

Il avait une voix grave, dure, sèche, pour ne pas dire aride. Un vrai désert. De son vivant, il avait dû être une sacré carne, songea Kurenaï. Il n'avait pourtant pas l'air assez vieux pour être aigri. Pourtant, il semblait être doté du même caractère que ces vieilles mégères que l'on croise dans certains parcs, nourrissant les pigeons et vomissant une flopée de commérages sur les passants.

- Oui.

Elle avait répondu machinalement, sans lui donner aucune carte. Dans son métier de journaliste, Kurenaï avait appris à mener sa vie comme une partie de poker. Le but était de ne pas laisser paraître ses intentions, de ne jamais révéler son jeu à l'adversaire. Un mot de trop, c'était comme lui donner la clé de la victoire. Et, en l'occurrence, la clé qui était en jeu était unique et indispensable.

- Vous n'êtes pas une Uchiwa.
- Non.

Il n'avait pas attendu de réponse bien évidemment et continuait à fixer la jeune femme sans bouger. Il n'avait pas l'air très disposé à continuer cette conversation, jetant quelques coups d'oeil furtifs au siège derrière lui. De toute évidence, il avait jugé être dérangé en plein milieu d'une tâche extrêmement importante.

- Vous ne m'avez pas répondu.
- J'veux pas répondre.
- Vous n'avez donc aucun nom ?
- Je ne sais pas.
- Vous ne savez pas ?
- Non.

Cet homme semblait savoir comme jouer. Ses réponses étaient aussi lacunaires que tranchantes. Pas un mot plus haut que l'autre, aucun élément nouveau. Kurenaï se trouvait face à un mur, elle le savait. Elle n'arriverait pas à tirer quoi que ce soit de lui, pas avec une attitude pareille. Il n'avait pas l'air plus coopératif après une longue minute de silence et se remit à essayer de prendre place sur le trône tant convoité. A nouveau, sans succès.

- Pourquoi essayez-vous de vous asseoir sur ce siège ?
- Je ne sais pas.
- Vous ne savez pas ?
- Non, je ne sais pas.
- Vous avez... Perdu la mémoire ?
- Je ne sais pas.
- Pourtant vous savez que ce siège est là, devant vous.
- Oui.
- Alors pourquoi vouloir vous y asseoir ?
- Je ne sais pas.
- Vous le voulez ?
- Oui.
- Alors vous savez.
- Non.

Kurenaï en avait plus qu'assez de cet échange digne d'être celui d'un psy à un amnésique. C'était peine perdue. Hormis ses "je ne sais pas", ce fantôme avait la langue aussi pendue qu'un mime. Elle n'était pas là pour s'amuser et Denka avait beau lui répéter que les spectres étaient malheureux de leur condition, s'ils ne se montraient pas un peu plus coopératifs, elle n'arriverait à rien. Et elle pourrirait ici, comme feu Dan.

Il fallait trouver un autre moyen. L'approche seule ne suffisait pas et elle aurait besoin de soutien. Du seul soutien humain qu'elle pourrait trouver dans cette maison.

Itachi.

_


Elle n'avait pas osé rentrer à nouveau dans la chambre du chef, ni même essayer les pièces du couloir des secondaires, de peur d'y trouver le spectre qui y rôdait ou encore de s'étaler comme une conne sur le sol trempé. Au lieu de cela, elle avait cogné à la porte de la chambre d'Itachi sans qu'aucune réponse ne lui parvienne. Elle avait jeté un œil à l'intérieur, personne. On aurait dit que rien n'avait bougé depuis hier, excepté les vieux draps délavés mal bordés. Signe évident d'un mec, incapable de faire son lit au carré. Kurenaï se sentit au moins soulagé en remarquant ce petit détail qui rendait au bourreau toute son humanité.

Elle referma la porte aussi vite qu'elle l'avait ouverte, craignant que ce dernier sorte de nulle part et lui flanque une peur bleue. C'était ironique en soi puisque le manoir entier suffisait à lui foutre la trouille. Elle se retrouvait du coup dans le couloir, tiraillée entre le devoir de retrouver l'Uchiwa et l'appréhension de rencontrer tous les fantômes de la baraque. Cependant, il y avait un duo de spectres qui pouvaient au moins la guider, et il n'étaient qu'à une porte.

Kurenaï avisa le couloir avant d'entrer pour la seconde fois dans la salle des prières.

_


Deux boules d'énergie rougeoyantes illuminèrent la pièce et prirent forme de la même manière que la première fois où Kurenaï avait assisté à ce spectacle surprenant. Le visage amical d'Hikaku lui adressa un sourire bienveillant tandis que Setsuna l'accueillait avec un reniflement dédaigneux.

- Pffew, encore là femelle ? Toujours pas passé l'arme à gauche ?
- Setsuna !
- Roh c'est bon Hikaku, on peut même plus plaisanter ? Cette greluche doit au moins avoir des soucis avec la famille pour venir nous voir ! Faut dire qu'on s'laisse pas faire nous les Uchiwa !
- Si tu ne la laisses pas placer un mot, nous ne le saurons pas, alors tais toi donc ! Kurenaï, est-ce que vous allez bien ?

Hikaku avait flotté lentement jusqu'à être à la hauteur de la jeune femme. Paradoxalement, Kurenaï qui ne se sentait pas en sécurité avec les autres spectres, trouvait la compagnie d'Hikaku et Setsuna presque familière. Certes, ils étaient des membres défunts de la famille, tout aussi prisonniers de ce manoir que les autres, mais ils semblaient moins tourmentés que les autres. Et, étant donné qu'elle avait besoin d'en savoir plus, elle savait qu'ils pourraient, à défaut de la guider, au moins l'éclairer quant à la marche à suivre.

- Setsuna a raison, j'ai quelques... soucis.
- Ah ! J'le savais ! Toutes des bonnes à rien ces gonzesses !
- Setsuna la ferme ! Quel genre de soucis avez-vous très chère ?
- Et bien... Pour commencer je ne trouve pas Itachi.
- L'avez-vous cherché ?
- Je...

Elle ne pouvait pas mentir. Elle ne l'avait pas cherché du tout, elle s'était contentée de jeter un œil dans sa chambre en sachant pertinemment qu'au moins, elle n'y trouverait aucun spectre. S'asseyant sur le sol poussiéreux, le dos calé contre la vieille façade de bois, elle ramena ses jambes contre elle, dans une position de petite fille boudeuse.

- Non, je ne l'ai pas cherché.
- Pffah ! Et après ça se dit fouille-merde ! Oh pardon... "Journaliste".
- Bon, Setsuna, ça suffit ! Tempêta Hikaku.
- Non, il a raison. Je suis désolée, mais je n'y arrive pas...
- Kurenaï, racontez-moi ce qu'il s'est passé après votre départ avec Denka hier.

La jeune femme entreprit de tout raconter au duo, sans rien omettre de la rencontre avec le fantôme de la chambre du chef, celui de la salle principale, en passant aussi par son escapade dans le jardin. Lorsqu'elle eut achevé son récit, Hikaku poussa un long soupir.

- Je vois... Denka vous a donc expliqué que les spectres sont en quelque sorte... amnésiques ?
- Oui... Et j'ai pu en faire l'expérience.

Kurenaï repensa à la conversation infructueuse avec l'ectoplasme du trône. Si son but était d'apaiser son âme, encore aurait-il fallu qu'elle sache à qui elle parlait. Seulement, le spectre ne se rappelait de rien, pas même de son nom.

- Voyez vous, Setsuna et moi y avons réfléchi et nous sommes arrivés à l'hypothèse selon laquelle les membres de la famille ne se rappellent que d'une chose : Le moment précis de leur mort.
- Le moment... Précis ?
- Le moment qui a scellé leur destin. L'instant où ils ont vu la mort arriver en face d'eux sans pouvoir en réchapper.
- Pffeh, ils ne se rappellent rien parce qu'ils sont cons voilà tout. Nous, on s'rappelle de tout.
- Mais nous, nous ne devrions pas être là Setsuna, trancha Hikaku d'un ton cassant.
- Alors, leurs actes ont un rapport avec leur assassinat ? Enchaîna Kurenaï.
- Très probablement.
- Et si je veux apaiser leurs âmes et recueillir leur énergie, je dois établir un rapport entre leur comportement et leur mort ? Leur rendre la mémoire ?
- Exact.

La brune soupira. En somme, elle allait jouer les Derrick du paranormal. Elle n'avait même pas besoin de demander l'instrument qui lui faudrait pour mener à bien cette mission, elle le savait d'ores et déjà. Seulement, trouver celui qui le détenait, c'était autre chose. Il fallait qu'elle mette un peu d'ordre dans ce fouillis et qu'elle commence par le principal.

- Et où est-ce que je peux trouver des informations sur les membres de la famille ? J'aimerais au moins savoir à qui j'ai affaire. Si ce spectre dans la salle principale n'est pas un cas isolé, alors j'ai besoin de renseignements sur chacun d'eux.
- Voilà qu'elle nous rejoue les journalistes à deux balles !
- Setsuna, pour la dernière fois, boucle-la. Et bien, voyez vous ma chère Kurenaï, nous ne sommes pas familiers avec nos descendants, du moins pas avec les dernières générations. Mais chaque naissance au sein du clan est répertoriée dans la salle du Secret. Nous y entreposons les archives depuis des lustres. C'est un endroit sacré où les âmes souillées ne peuvent trouver ref...
- Commence pas à parfaire ton numéro de guide touristique l'intello ! Et toi femme écoute-moi bien, si jamais tu échoues, je ferai en sorte de m'échapper d'ici moi-même et de maudire tous ceux qui te sont chers !

Setsuna avait dit ça pour être impressionnant mais son air triomphal ne s'afficha pas sur son visage. Au contraire, ses traits s'affaissèrent tandis que ceux de Kurenaï se durcirent. Asuma passa devant ses yeux, Anko à ses côtés et son sang ne fit qu'un tour.

- Ne vous en faites pas.
- Ku... Kurenaï ?
- Je n'ai personne qui m'attend au-delà de ces murs.

Avec un sourire forcé, plein de hargne, elle quitta la pièce, laissant les deux spectres sur leur faim.

_



Elle n'avait plus peur de ce maudit couloir, ni même de la salle principale. Elle marchait avec aise, comme dans les allées de ses anciens bureaux. Hormis la déco sinistre et l'odeur de moisi remplaçant celle du café, aucune différence à présent. Elle ne tourna même pas la tête pour admirer le fantôme de la salle passer une fois de plus à travers le trône en grommelant d'exaspération. Elle avança, passa la grande arche et se retrouva au point de départ, dans le corridor de l'entrée.

Au loin, la grande porte cerclée de fer et le cadenas ouvragé la narguaient.

Elle ne s'arrêta pas et poussa la haute cloison de bois donnant sur la salle du Secret. Là même où elle avait rencontré Itachi la première fois. Il valait mieux imaginer ces recherches comme de simples prises d'informations pour un article bidon. Le feu du journalisme, répétait sans cesse Asuma.

Pathétique.

Kurenaï fit à nouveau face à la gravure ancienne. La pièce lui semblait aussi lugubre que la première fois où elle y était entrée. Les bougies étaient éteintes, laissant la pièce plongée dans l'obscurité. Seuls quelques faisceaux lumineux filtraient du couloir, permettant à Kurenaï d'inspecter les étagères grimpant jusqu'au plafond. Des centaines, peut-être même des milliers de dossiers couverts d'une couche de poussière noirâtre reposaient là, tous en ligne.

Elle qui avait horreur de la paperasse, voilà qu'elle devait éplucher ça. Et faire le travail d'Anko, déjà que cette pouffiasse l'avait remplacée dans ses fonctions d'amantes de bureaux. Kurenaï eut à nouveau ce goût amer au fond de la gorge. Ce n'était pas comme si elle avait le choix. Aussi bien sa situation que tout le reste.

Elle prit un dossier au hasard, faisant voler un nuage brun malodorant. D'un revers de main, elle put libérer le parchemin de sa prison de saleté et y lire l'inscription suivante :

"Bataille de la falaise aux abysses - Gouvernance : Madara Uchiwa. - Morts : 293 ninjas - 172 civils"

- Eh bah mon coco... Souffla Kurenaï.

Elle s'affaira à remettre le dossier et en prendre un autre, puis encore un autre, et ainsi de suite. Guerres, morts, décrets de paix, éducation ninja... Cette bibliothèque était une mine d'or pour n'importe quel journaliste du genre. Pourtant, Kurenaï survolait les documents comme s'ils étaient de vulgaires prospectus. Elle se foutait pas mal de savoir que Monsieur le grand guerrier Uchiwa avait décimé tout un village pour récupérer une quelconque dalle sacrée aux prétendus pouvoirs ou encore que le parfait ninja selon le crédo du clan devait savoir exécuter pas moins d'une vingtaine de techniques katon. Elle n'était pas une de ces foutus historiennes qui s'extasient devant le moindre détail d'un clan aussi secret. A vrai dire, elle n'aspirait qu'à une chose : Pouvoir sortir d'ici. Et pour ce faire, il fallait qu'elle comprenne qui étaient les Uchiwa, comment se composait cette famille pour en arriver à un génocide ?

Et la pièce manquante était évidemment le seul rescapé : Itachi.

_

Elle avait passé pas loin d'une heure à remuer les archives, ou du moins c'est le temps approximatif que lui indiquait son horloge biologique. Au final, elle n'avait rien trouvé, si ce n'est quelques photos de membres masculins des Uchiwa, à croire que les femmes avaient tout juste le droit d'exister dans l'ombre. Macho et compagnie, tous les mêmes.

Kurenaï s'étira, contemplant sa maigre récolte. Quelques dossiers lui semblaient intéressants. L'un parlait du chef de famille, Fugaku Uchiwa. Apparemment un tyran, amateur du travail bien fait, fier de la puissance des Uchiwa et dirigeant confirmé. Le tableau parfait de la domination patriarcale. L'autre contenait l'image d'une clé aux allures anciennes, ouvragée, se formant à l'aide d'une sphère d'un bleu vaporeux.

- La clé céleste...

Un psaume accompagnait le dessin.

"Repose au fin fond de la magie millénaire, là où les esprits trouvent leur chemin
Renaît des cendres du passé et guide les âmes égarées
Ô clé des dieux et des démons, dispersée parmi les défunts
Nourris-toi de la paix du lieu que tu gardes scellé
La vérité sera la condition finale de ta venue
Toi gardienne de la justice, geôlier de l'ange déchu"

"Nourris-toi de la paix"...

Kurenaï relisait le psaume en y insérant les informations de Setsuna. Cela faisait certainement référence à la paix des esprits, ceux des membres du clan.

"L'ange déchu"...

S'agissait-il...?

- Le métier de journaliste n'a pas changé en dix ans.

Kurenaï avait sursauté en entendant la voix grave et profonde de l'Uchiwa. Pour la seconde fois, elle se retrouvait dans cette salle avec lui. Sa défaite au Genjutsu lui revint en mémoire, lui rappelant qu'elle n'était pas à la hauteur si un nouveau combat devait s'engager entre eux. De toute manière, ce n'était pas son intention. Elle chercha l'éventail du regard sans l'apercevoir. Il était prudent, c'était tout à son honneur.

- Le métier d'assassin non plus, je te rassure.
- Sans doute.

Aucune trace de colère, ni même de tristesse. Rien. Parfaitement stoïque. Un automate aux allures humaines.

- Que cherches-tu ?
- Des informations.
- Je ne parlais pas de ça.
- Alors sois plus précis.
- Tu...

Un grognement interrompit la conversation. Son estomac venait de rappeler Kurenaï à l'ordre dans le moment le moins approprié qui soit. Ses joues s'empourprèrent et elle se maudissait intérieurement pour cet instant de faiblesse.

- ... As faim, visiblement.
- Mh.
- Suis-moi.

Il avait quitté la pièce sans rien ajouter. Kurenaï s'empressa de plier l'image et le psaume et de les fourrer dans sa poche, abandonnant le fatras au sol. C'était l'occasion rêvée de convaincre Itachi de lui donner l'éventail, sa chance unique de pouvoir rassembler les énergies nécessaires à l'apparition de la clé céleste. Il ne fallait pas qu'elle la loupe.

_


Itachi la conduisit jusqu'à la cuisine où l'attendait un poisson fraîchement pêché, allongé sur la longue planche de bois. Il se saisit d'un couteau et abattit l'animal d'un coup sec, laissant apparaître une gerbe d'étincelles écarlates. La lame fut maquillée de rouge vif, tandis que l'Uchiwa s'affairait à découper la chair et ôter les écailles. Kurenaï assista à ce spectacle comme une cliente assiste à la préparation de son plat dans un sushi bar. L'atmosphère s'en trouvait radicalement moins pesante.

- Katon, Gokakyu no jutsu.

Une boule de feu aussi grosse qu'un ballon de football vint griller le poisson à vif, émettant une odeur alléchante. Lorsqu'elle fut éteinte, Itachi disposa les morceaux encore fumants sur l'une des plus petites planches de bois et la tendit à Kurenaï. Cette dernière ne se fit pas prier et entama une bonne partie de son assiette de fortune.

- Merci.
- Mh.

Kurenaï leva les yeux au ciel, agacée par l'attitude de son interlocuteur. Il était à peu prêt aussi causant que sa famille fantomatique, à tel point qu'il aurait pu être un spectre lui même. Un spectre humain d'après Denka, c'est ce qu'il était en réalité. Pourtant, il avait pris les devants en allant la trouver dans la salle du Secret. Peut-être n'était-il pas si indifférent que ça à sa situation finalement.

- Tu m'as demandé ce que je cherchais ?
- ... Oui, fit-il après un temps de réflexion.
- Je cherche le passé de ce clan.
- Le passé... ?
- Apaiser les âmes. Pour y arriver, je dois savoir à qui j'ai affaire. Qui sont vraiment les Uchiwa.

Itachi n'avait pas cillé, attentif à la moindre parole.

- Le seul moyen de sortir d'ici, c'est de rassembler l'énergie des esprits tourmentés et pour ça, je dois leur rendre la mémoire. Et... Cet éventail est l'instrument qui me permettrait d'y parvenir.

Clignement. Une réaction, enfin.

- Et cet éventail, il est en ta possession.

Un froissement de tissu indiquait qu'il extirpait un objet de la poche de son hakama. L'éventail apparut, ses couleurs ternes mais toujours vivaces, comme si le passage du temps n'effleurait en rien la magie qui en émanait. Itachi le posa sur la table, précautionneusement, avant de lever les yeux vers Kurenaï. Brusquement, son regard changea et un sourire désolé se dessina sur son visage.

- Si cet éventail rend la mémoire, alors il me permettra de retrouver la mienne.

L'objet semblait entouré d'un aura obscure. Kurenaï frissonna.

- De savoir réellement ce qu'il s'est produit cette nuit-là.

Nouveau frisson.

- La nuit du génocide.



Youhou ! Chapitre 6 avant nouvelle mise en hiatus de la fiction. Et oui je sais, encore ! Mais voyez vous, j'ai un nouveau projet sur le feu et comme cette fiction n'est pas très suivie, je la sucre un peu ! (Déééééésolée 8D)
En tous cas j'espère que ceux qui lisent apprécieront ce nouveau chapitre ! Merci à vous pour votre lecture !




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