Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: La légende sanglante.

Tout le monde en a déjà entendu parler. Cette légende, ce manoir inquiétant, l'empreinte de sang qui entache le paysage. Kurenai, journaliste privée d'aventure va se retrouver prise au piège lorsqu'elle accepte de couvrir l'événement de la commémoration de ce drame qui fit couler beaucoup d'encre et trembler plus d'un. Elle voulait de l'aventure, elle était loin de se douter qu'elle plongerait au coeur d'un monde de ténèbres. Un monde dont on ne réchappe pas. Jamais.
Classé: -12D | Spoil | Drame / Mystère / Spirituel | Mots: 24310 | Comments: 0 | Favs: 9
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Beverlyy (Féminin), le 15/12/2012
Nouvelle fiction qui sera postée également sur mon compte fanfic :) J'espère qu'elle vous plaira.



Chapitre 3: Assassin et sortilège.



Se mordre la lèvre fut le seul moyen pour Kurenaï de rester le plus calme possible. Découvrir qu'elle n'était pas la seule à être bien vivante ici eut sur elle deux conséquences totalement opposées. La première fut le soulagement, la seconde l'angoisse. Elle scruta plus en détail son visage, creusé par la fatigue, ses yeux cernés et son teint blême. Seuls ses yeux d'un rouge similaire aux siens conservaient un soupçon de lumière sur cette face à la fois pâle et sombre. Kurenaï reconnut immédiatement ce regard pour en avoir entendu parler des milliers de fois. Le sharingan, ce jutsu propre à la famille qui jadis habitait ces lieux. Le regard hypnotique, qui plonge dans la folie, qui lit jusque dans l'âme des gens, jusque dans les pensées de certains.

-Un Uchiwa... Souffla-t-elle.

-C'est exact, nyan !

La voix venait de la seconde ombre. Beaucoup plus petite, moins humaine, elle se laissa entraîner dans le peu de lumière que conférait le chandelier à sa droite. D'un pas feutré, elle était venue se poser aux pieds de ce qui semblait être son maître. Un petit félin beige et chocolat, habillé d'un chandail bleu, au regard malicieux et au sourire jovial se tenait parfaitement droit et semblait fier de la réaction qu'il venait de produire chez Kurenaï. Cette dernière regardait simultanément l'homme puis le chat avant de s'arrêter quelques secondes pour plonger son regard dans le sharingan écarlate. Elle devait rêver... Ce n'était pas possible.

-Alors c'est elle...

Entendre l'homme parler fit sursauter Kurenaï qui hésita à reculer sous l'effet de la surprise. Le félin hocha la tête en signe d'approbation.

-En effet, nyan ! Elle est plutôt jolie, nyan !

-Peu importe.

-C'est vrai, nyan ! Mais elle semble timide, nyan ! Pas comme l'autre visiteur d'il y a cinq ans, nyan !

Ils parlaient de Dan... Alors ils étaient là depuis le début ? Peut-être même qu'ils étaient responsables de cette malédiction, de la porte... Kurenaï retrouva d'un coup son énergie et hésita à empoigner l'une de ses armes avant de poser ses questions. La peur avait laissé place à l'adrénaline et, peu à peu, elle se rendit compte de la situation. Peut-être était-ce le dernier Uchiwa qu'elle avait en face d'elle. Si elle arrivait à s'en sortir vivante, elle aurait un scoop et peut-être qu'Asuma...

Penser à lui fit l'effet d'avaler du gravier. Elle préféra se concentrer sur ses interlocuteurs et prit un regard déterminé. L'Uchiwa haussa les sourcils plus de mépris que d'étonnement et le chat sembla sourire à cette confrontation muette.

-Ton nom, ordonna l'Uchiwa.

Kurenaï ne répondit pas, guettant le bon moment pour attaquer. Il lui fallait être en supériorité stratégique pour pouvoir lui soutirer les informations qu'elle souhaitait. Sa main glissa lentement vers sa pochette d'armes. Le silence demeurait sans que l'Uchiwa n'ait réitéré son ordre. Le chat, quant à lui, se contentait de rester à sa place, l'air inchangé. Le cœur de Kurenaï s'emballait et elle fit son maximum pour se contrôler. Une poignée de secondes plus tard, un clignement, le sharingan caché derrière ses paupières, elle agrippa deux kunaïs et s'élança.

-A droite, nyan.

-Je sais Denka.

Elle ne fut qu'à quelques centimètres de lui qu'il pivota la tête, lui laissant admirer toute l'intensité de ses iris. Kurenaï se stoppa net, les pieds collés au sol, comme goudronnés. Cette impression s'avéra plus vraie que nature lorsqu'elle vit le carrelage en pierres se décomposer pour devenir une mare de ce qui semblait être du chewing-gum affreusement collant. Un genjutsu, et grossier en plus, pensa-t-elle avant de lâcher son arme et former ses sceaux.

-Kaï !

Le charme ne put opérer. Elle était toujours prisonnière de cette marée adhésive et tandis que son arme s'enfonçait comme dans des sables mouvants, le félin Denka s'avança, indifférent au sort.

-Aucun charme ne libère du Genjutsu de maître Itachi nyan !

Kurenaï ignora la remarque et concentrait tout son regard vers ledit Itachi. Alors comme ça, c'était lui... Ces cheveux longs semblaient le confirmer mais elle n'avait pas noté la ressemblance avec les photos de l'époque. Il avait vieilli, c'était compréhensible. Mais il était aussi inquiétant de par sa force que son air décomposé. Le manque de lumière sans doute.

Lorsqu'il s'avança à son tour, elle voulut esquisser un geste de défense mais ne put rien faire. Elle resta droite et en profita pour admirer plus en détails les traits creusés de cet homme mystérieux. Même à l'époque, on savait peu de choses de lui, peu de choses qui ont pu être rapportées. Seulement, il avait toujours eu ce pouvoir spectaculaire, ce déploiement de talent quant à la maîtrise des arts de la famille Uchiwa. Mais plus que tout, ce qu'on rapportait de lui se résumait à la légende entière des Uchiwa. Il était celui qui avait baigné ses mains de sang. L'assassin de toute une famille... De sa famille.

-Ton nom.

Il avait répété son ordre avec moins de dureté, sortant Kurenaï de ses pensées. N'ayant d'autre choix que de répondre, elle tourna la tête sur le côté pour échapper au pouvoir envoûtant du sharingan.

-Je m'appelle Kurenaï, je suis journaliste.

-Toujours les mêmes journalistes curieux nyan ! Ils ne font jamais long feu ici, nyan !

-Que voulez-vous dire !? Enchaîna Kurenaï en se retournant vers Itachi. C'est... C'est vous qui avez tué Dan et les autres ?

-Non, nyan ! Cet idiot s'est suicidé, nyan ! Comme tous les autres, nyan !

C'était ça le sort qui l'attendait ? Un suicide ? Une mort pour échapper aux enfers de l'emprisonnement ? Il était hors de question qu'un tel destin soit le sien.

-Je suis sure que vous mentez !

-Pourquoi ça ? Avait demandé Itachi d'une voix calme.

-Parce-que... Parce-que...

C'était évident. Cet homme-là était un tueur, un criminel qui avait buté sa famille de sang froid ! Alors un ou deux journalistes, quelle importance ! Du moment qu'ils n'allaient pas répéter à tout le monde que le fils Uchiwa était encore en vie et que personne ne pourrait entrer dans la maison.

-C'est vous qui avez mis ce sort sur la porte ! Pour que personne ne découvre que vous étiez encore en vie ! Vous avez tué toutes les personnes de votre clan n'est-ce pas !? Et vous tuerez tous les autres qui viendront fourrer leur nez là-dedans !

Les accusations avaient fusées, raisonnant dans la grande pièce. Denka se tourna vers Itachi, guettant sa réaction. Ce dernier n'avait pas bougé et demeurait parfaitement stoïque comme s'il n'était pas impliqué. Cette attitude mit Kurenaï dans une colère noire qui essayait en vain de libérer ses pieds du sortilège. Lorsqu'elle abandonna l'idée d'une libération, Itachi s'avança d'avantage, jusqu'à être à dix centimètres d'elle. Spontanément, elle détourna le regard et déglutit comme pour contenir son angoisse. Il allait sûrement la tuer, ici et maintenant, mais au moins, elle était restée digne. Peut-être même que ce serait rapide et qu'elle n'aurait même pas le temps d'expirer la bouffée d'air qu'elle venait d'inspirer qu'elle verrait la faucheuse lui proposer quelques vacances au frais. Peut-être même qu'elle n'aurait pas à penser une dernière fois à Asuma... Mais trop tard. Une main venait de se poser sur son visage.

Son regard fut attiré vers le sien et elle se rendit compte que le sortilège venait de prendre fin. Le visage d'Itachi n'était qu'à une poignée de centimètres et elle pouvait voir jusqu'à son reflet dans les pupilles de ce dernier. Elle était en vie et libérée. Cependant, même lorsque sa raison la poussait à s'enfuir, son instinct, lui, ordonnait de ne pas bouger. Elle n'était plus sûre de rien. Il jouait peut-être pour la tuer par surprise... Ou attendait peut-être le bon moment. Elle ne comprenait même pas pourquoi elle ne s'était pas mise à courir à toutes jambes, se débarrassant aussitôt de ce contact. Il avait la main froide, douce mais gelée, comme celle d'un cadavre. Un cadavre humain, c'est ce à quoi il ressemblait finalement. Seuls ses yeux faisaient encore de lui une sorte d'humain.

-Kurenaï...

L'entendre prononcer son nom lui fit l'effet d'une décharge électrique. Elle déglutit de nouveau et fit de gros efforts pour ne pas se mettre à trembler.

-Tu es libre de me croire ou non mais je n'ai pas tué ces journalistes. J'ai tué mon clan, les membres de cette famille et mon châtiment est d'être condamné à accomplir le devoir de gardien du secret des Uchiwa. Cette porte sera scellée pour l'éternité, je ne peux la franchir. Seule une âme extérieure peut entrer ici, cependant, une fois à l'intérieur, elle ne peut plus faire machine arrière. Jusqu'à sa mort, le cadenas restera bloqué, en attendant une nouvelle âme à emprisonner. Jusqu'à ce que tu meures Kurenaï, personne ne pourra entrer ici.

Il avait débité ça lentement, à mi-voix. Ces paroles l'avaient tétanisée. Elle avait cette horrible impression de sincérité, elle ne pouvait pas douter de la véracité de ses propos. Et si c'était le cas, elle était bel et bien condamnée à perpétuité. Etait-ce en apprenant ça que Dan et tous les autres s'étaient résigné ? Après tout, s’il disait vrai, elle pouvait bien chercher durant des années et des années, jamais elle ne trouverait une échappatoire. Cette pensée suffit à lui faire monter les larmes aux yeux d'une seule traite.

Itachi avait lâché son visage. Il avança, dépassa Kurenaï et se dirigea vers la sortie. D'un seul coup, en un réflexe, elle s'était retournée et avait agrippé le poignet de l'Uchiwa. Un geste désespérée qui lui valut de lâcher ses larmes en signe d'impuissance. Un objet qu'elle reconnut comme étant un éventail tomba au sol dans un bruit sourd. D'un mouvement lent de la tête, Itachi tourna son regard vers elle, sans même exprimer une once d'émotion.

-Je ne veux pas mourir ici ! Je... Il doit bien y avoir un moyen de s'en sortir !

Itachi se défit de l'étreinte et ramassa ce qu'il venait de lâcher. Son regard passa de l'objet à Kurenaï.

-Tu es dans un lieu de magie millénaire, souillé par mon génocide. Je n'ai plus accès à la puissance des Uchiwa, simplement à de ridicules petits tours de passe-passe. Tu aurais peut-être dû réfléchir à deux fois avant de passer cette porte.

Il quitta la pièce, laissant Kurenaï retomber sur ses genoux avec un bruit sourd. Le dénommé Denka s'approcha, déplaçant la poussière sous ses pattes.

-Ne fais pas attention à Itachi, nyan ! Il n'est pas très sociable, nyan ! Tu peux te balader, nyan ! Le manoir est grand et il y a plein de place, nyan ! Je te ferais visiter plus tard, nyan !

Sur ces mots, il suivit l'Uchiwa et disparut dans le couloir. Kurenaï était effondrée et l'envie de se suicider, là, tout de suite, n'avait jamais été aussi présente.

-

Un bruit sourd venait de retentir. La pièce avait retrouvé sa quiétude d'antan quelques secondes après. Une lumière venait d'happer une partie de l'obscurité ambiante et luttait pour colorer de rouge les murs qui l'entouraient. Silencieusement, une ombre s'avança vers la source lumineuse et observa la flamme prendre forme. Un visage venait de se dessiner dans l'écarlate insaisissable et se concentra sur le nouveau venu.

-Alors ? Fit la forme spectrale.

-Il semblerait que ce soit une femme.

-Une femme...

-Et des plus intéressantes. Il semblerait qu'elle puisse les voir...

-Une... Uchiwa ?

-Je ne crois pas. Mais elle est intrigante, c'est le moins qu'on puisse dire.

Le silence se réinstalla tandis que le spectre semblait pensif. L'ombre s'avança un peu plus, comme pour presser les ordres.

- Surveille-la et fais en sorte qu'elle n'aille pas trop loin. De toute façon, ses jours sont comptés.

-Comme pour les précédents... Nyah.

-

Elle n'avait pas osé se relever, préférant le contact froid et bien réel des dalles de pierre. Autour d'elle, les rangées de livres et les tablettes sacrées laissaient danser leur reflet au rythme des chandelles. Elle ne savait vraiment plus ce qu'elle devait faire. Devait-elle y croire ? Etait-ce d'ailleurs ce que les autres avant elle avaient cru ? Il n'y avait aucune sortie ? Aucun moyen de réchapper à cette prison ancestrale ? Mais alors que faisait-il ici ? Lui et ce chat savant ? "Je n'ai plus accès à la puissance des Uchiwa", cela voulait sûrement dire que lui aussi était prisonnier. Mais il n'avait pas l'air de s'en faire, accueillant les nouveaux venus en attendant qu'ils cassent leur pipe.

Cette idée la fit frissonner. Il était le garde des malheureux qui osaient venir ici, attendant patiemment que leur tour arrive pour retrouver la quiétude du manoir. Un visiteur à la fois, une visite sans retour. C'était ce à quoi elle était finalement vouée. Peut-être était-il alors plus simple d'en finir maintenant. Pourquoi vouloir à tout prix survivre si le résultat finissait par être le même ? Et puis... Dan... Ce fantôme laissait présager de la suite. Elle allait sûrement être prisonnière à son tour. Autant que ce ne soit pas dans cette salle horrible où les boîtes pour cadavres s'entassent.

Secouant ses ondulations brunes, la jeune femme se releva péniblement, contemplant l'immense paroi rocheuse où les runes s'étalaient en lignes hésitantes. Seul le titre était encore lisible. "Sharingan, trésor suprême de la famille Uchiwa". Kurenaï en déduit qu'il s'agissait d'informations sur le sujet mais le reste était totalement incompréhensible. Ce ne serait d'aucune utilité, pensa-t-elle avant de quitter la pièce, laissant les secrets du jutsu à leur repos éternel.

De nouveau dans le couloir, inhalant la poussière alentour, Kurenaï sentit son cœur s'emplir de désespoir. Elle en était là. Si elle ne pouvait pas sortir, alors il ne restait qu'à prendre ses marques dans cet immense repère macabre. Elle ne verrait plus la lumière du jour, devenant aussi noctambule qu'un parasite. Une larme coula le long de sa joue tant son cœur se compressait dans sa poitrine. La douleur de la condamnation était insupportable. Tout ça pour échapper à son quotidien, aux tromperies de l'homme qu'elle aimait, à la réalité... Elle était venue se jeter dans ce guêpier. Le goût amer de l'injustice lui picota la langue et d'instinct, elle se tourna vers la porte principal pour maudire du regard ce foutu cadenas. Il devait y avoir un moyen de l'ouvrir, forcément ! Elle ne pouvait pas se résoudre à choisir le suicide ou la mort lente entre ces murs. Et le seul qui pouvait l'aider restait encore ce criminel, tout du moins si il était vraiment le seul survivant du manoir.

Sa joue séchée d'un revers de main, Kurenaï inspecta le couloir et s'arrêta vers la porte du fond. Quelque chose attira son regard. Par terre, un amas de poussière s'était formé et une trace pour sombre était apparue sur le sol. La porte venait de s'ouvrir et avait déplacé les moutons dans son sillage. Sûrement Itachi et son chat qui ont dû passer par ici, pensa-t-elle avant d'agripper la poignée et de tirer un coup sec dessus. La cloison n'offrit aucune résistance et la poussière s'envola dans tout le couloir lorsqu'un courant d'air s'y engouffra. Kurenaï offrit un dernier regard au couloir avant de s'engouffrer dans la nouvelle partie du manoir, veillant à bien refermer la porte derrière elle.

La nouvelle pièce était haute, parfaitement carrée, aux lignes totalement épurées. On aurait dit que les murs étaient lustrés tant ils brillaient dans le peu de lumière filtrant des baies vitrées donnant sur le jardin extérieur. De chaque côté, deux grandes arches donnaient sur ce qui semblaient être deux couloirs interminables. Face à la ligne de vitres, une longue table couverte d'une nappe usée par les mites portait encore de la vieille argenterie et quelques assiettes de porcelaine tachées. Les chaises formaient deux rangées parfaites et au bout, un immense siège digne de figurer à la place royale semblait avoir souffert de l'usure du temps. Sans doute la place du chef de famille, pensa Kurenaï.

Au plafond, un énorme lustre terne était couvert de toiles d'araignées. Le vieux tapis au sol était dans le même état que celui du corridor et, hormis la longue table, seul un élégant piano à la droite de Kurenaï constituait le mobilier. Une salle à manger, en plein cœur de la maison. La pièce était idéalement située et on devinait, des années auparavant, un clan réuni autour d'un bon repas. Lorsqu'elle s'approcha du piano, laissant vagabonder ses doigts sur les touches, quelques taches sombres attirèrent son regard. Quelques taches de sang que le temps n'avait pas réussi à effacer. Comme toute l'atmosphère de la maison, pensa Kurenaï.

Alors qu'elle observait plus en détail l'instrument, son cœur se serra d'un coup, comme empoigné par une main invisible. Cette sensation... Elle la connaissait. C'était exactement la même quelques minutes auparavant, dans la salle des cercueils. Ses doigts se crispèrent et son pouls s'accéléra. Lorsqu'elle se tourna vers la table, une flamme écarlate venait d'apparaître, entourant une boule éclatante. Quelques étincelles, quelques crépitements et une forme apparut, cachée derrière une pluie de filaments spectraux. De longs cheveux cachaient une partie d'un visage sombre, dur, rongé par la haine et la mort. Le corps se forma peu à peu, long, de bonne carrure, les épaules larges et sures. Seuls les pieds continuaient de flotter comme deux cumulus. Kurenaï s'était tassée contre le mur, cherchant à échapper au regard du spectre qui ne semblait même pas se soucier d'elle. Près du siège principal, le fantôme écarlate semblait s'activer à prendre ses aises sur le tas de coussins défraîchis, sans succès, son corps inconsistant passant systématiquement à travers.

Kurenaï passa discrètement le piano pour longer le mur de droite. La vision du spectre la mettait mal à l'aise, tant et si bien qu'elle fit le maximum pour éviter tout contact visuel. Elle pouvait l'entendre marmonner des paroles incompréhensibles d'une voix grave d'outre-tombe. Ne préférant pas s'attarder, elle fit au plus vite, le dos à la paroi lustrée pour arriver jusqu'à l'arche donnant sur le couloir de droite. Jetant un coup d'œil furtif au spectre toujours décidé à prendre place sur le fameux trône, elle bifurqua dans le nouveau corridor, lequel, à l'image du couloir principal, laissait voir quatre portes, deux de chaque côtés, et une autre porte plus imposante tout au bout. Sans perdre un instant pour que le fantôme ne la surprenne pas au moment où elle tournerait le dos, elle prit la première porte qui se présenta à elle, toujours sur sa droite, sans même prendre le temps de réfléchir. Elle ne souffla qu'une fois la porte refermée.

La nouvelle salle ressemblait grandement à la salle où elle venait de rencontrer Itachi. Il n'y avait aucune bibliothèque, mais des tablettes et des autels où l'encens avait pourri. La plupart de l'espace était occupé par des plateaux d'offrandes aux esprits disparus et de vieux tapis où l'on a coutume de prier pour son salut. Dans les grands manoirs, ce genre de pièces ne manquait pas et il était coutume de s'y rendre plusieurs fois par jour. Kurenaï poussa un soupir de soulagement, en profitant pour se reposer un peu. Toutes ces émotions commençaient à la submerger et les larmes n'étaient plus encore très loin. Il ne fallait pas qu'elle flanche, après tout, elle n'avait plus rien à perdre. Quoi qu'il arrive, rien ne serait pire que de rester enfermé ici pour l'éternité. Itachi devait y être également condamné et elle devinait à quel point dix longues années sans voir la lumière du jour pourraient être un calvaire. Elle pensa à Dan, son spectre condamné au noir le plus complet dans le cimetière intérieur et en réprima un frisson d'horreur.

Alors que son regard fut capté par l'un des autels au centre de la pièce, un nouveau crépitement fit frémir ses oreilles. Son cœur recommença à se comprimer et l'atmosphère passa au rouge vif. La totalité de la salle fut baignée de la lueur écarlate propres aux flammes spectrales. Pas une, mais deux boules d'énergie venaient d'apparaître et Kurenaï se retrouvait coincée. Si elle sortait maintenant, le fantôme de la salle à manger la surprendrait et d'après son regard, elle redoutait qu'il ne soit encore plus dangereux qu'une horde d’hyènes devant une carcasse fraîche.

Les deux boules prirent forme en même temps, laissant apparaître deux hommes d'un âge plutôt avancé, la trentaine pensa Kurenaï. L'un avait les cheveux courts, ébouriffés et la moitié du visage recouverte d'une sorte de demi-masque en acier. L'autre, plus svelte, avait les cheveux mi- longs attachés en une queue de cheval. Seuls ses ornements sur le haut de sa veste lui conféraient une once d'originalité. Leurs yeux étaient à chacun en adéquation avec la lumière qui les entourait. Le sharingan brillait, d'un rouge vif, ton sur ton. Ils avaient l'air droit, froid, responsable, toisant la nouvelle venue du haut de leur champ de flottaison.

-Tiens, un visiteur. Ca faisait longtemps, n'est-ce pas Setsuna ?

-Teuh. Encore un abruti qui passe ici pour prier que le cadenas s'ouvre.

-Setsuna ! Ne sois pas grossier dans un lieu saint.

-Oh pardon Hikaku, est-ce que votre majesté a quelque chose à ajouter ? J'en ai marre de poireauter ici ! Tout ça parce-que le sort de la maison n'a pas marché comme prévu !

-Euhm... Excusez-moi...

Kurenaï avait parlé d'une voix timide, frêle, un ton qu'elle ne se connaissait pas. Les deux spectres se tournèrent vers elle, laissant voir leur étonnement. Le dénommé Setsuna, à l'air hargneux, expira dédaigneusement.

-Tiens donc, voilà qu'une vulgaire pisseuse arrive à nous voir ! Bravo Hikaku, ton sort est un succès.

-Setsuna, notre sort n'y est pour rien ! Seuls les détenteurs du sharingan peuvent voir les esprits. Quoi qu'il en soit, nous ne devrions nous même pas être là.

Le dénommé Hikaku plongea doucement vers la jeune femme qui eut un mouvement de recul. La voyant apeurée, il s'arrêta, dessinant sur son visage un sourire confiant.

-Nous ne sommes pas dangereux. Je m'appelle Hikaku, et voici Setsuna. Nous sommes les créateurs du clan Uchiwa.

-Je... Je m'appelle Kurenaï. Je suis journaliste.

-Tah ! Encore un journaliste ! Qu'est-ce que je te disais Hikaku ! Ils ont sûrement inventé un jutsu qui puisse voir les spectres ! Foutue évolution.

-Calme-toi Setsuna. Nous n'y pouvons rien après tout. Cette demoiselle est entrée et si elle est encore là, c'est que notre sort a fonctionné.

Kurenaï n'y comprenait plus rien. Ces deux esprits étaient les créateurs du clan... Cela voulait donc dire que toute la famille Uchiwa avait été condamnée au même sort ? Lançant un regard en biais à Hikaku, celui-ci le nota et se retourna vers elle, toujours paré de son sourire aimable. Elle ne pouvait pas en dire autant de Setsuna qui s'était écarté au-dessus de l'un des autels et l'observait d'un œil noir.

-En tout cas mademoiselle, vous êtes la première depuis longtemps à pouvoir nous voir. La dernière fois que nous avons eu de la visite, cet homme aux cheveux longs venait pour prier qu'on le laisse sortir. Il n'a jamais réussi à nous voir et on dit qu'il s'est suicidé dans la salle des cercueils. Ce fut notre dernier visiteur avant que vous n'arriviez.

-Je vois...

-Hikaku ! Au lieu de jouer les pies à blablater comme ça, demande-lui comment ça se fait qu'elle arrive à nous voir ! Lança Setsuna de son ton hautain.

Kurenaï s'avança jusque devant l'autel où se trouvait le spectre peu aimable, lequel arqua un sourcil dès qu'elle fut à sa hauteur. Prenant l'un des coussins de prière, elle s'assit en tailleur, reposant ses jambes encore engourdies par le genjutsu d'Itachi. Setsuna cracha d'exaspération tandis qu'Hikaku s'approcha pour imiter la jeune femme, croisant les jambes sur un coussin invisible et flottant.

-Je suis entrée ici... Pour couvrir l'événement des dix ans de ce que les journalistes ont appelé "La légende sanglante".

-Peuh ! C'est bien les journalistes ça ! Toujours obligés de fourrer leur nez dans les affaires de clan !

- Setsuna, laisse-la poursuivre.

-Avant moi, des journalistes sont entrés ici et ne sont jamais revenu. Beaucoup de questions se posent autour de cette maison mais personne n'a jamais réussi à identifier le jutsu qui condamne la porte. J'ai... J'ai voulu échapper à quelqu'un et je suis entrée ici. Je suis une spécialiste des jutsus interdit mais je n'ai pu détecter aucune trace de chakra et le cadenas est apparu instantanément, sans aucune invocation. Je ne sais pas pourquoi j'arrive à vous voir. J'ai vu le fantôme de ce journaliste dont vous parliez, Dan, dans le cimetière intérieur. J'ai eu la peur de ma vie... Je n'ai pas su comment réagir et je suis allée dans une autre des salles du couloir où je suis tombée sur Itachi et un chat étrange... Un certain Denka je crois. ¨Mais... Je n'en sais pas plus. Je ne sais pas si je suis condamnée... Si je reverrai un jour l'extérieur je... Je ne sais plus.

La voix entrecoupée par l'émotion, Kurenaï laissa son regard dans le vide pour éviter que les larmes ne coulent à nouveau. Elle en avait marre de pleurer, de chialer comme une conne. Ce n'était pas comme ça qu'elle s'en sortirait mais à chaque fois qu'elle pensait au spectre de Dan, prisonnier pour l'éternité dans une pièce macabre, ses entrailles se tordaient et l'envie d'hurler son désespoir l'assaillait. Hikaku étendit ses jambes et s'approcha de Kurenaï, se mettant à sa hauteur. Le halo écarlate vint éclairer son visage et le sourire aimable et désolé du spectre apparut devant elle.

-Ca a dû être dur pour vous, je suis désolée.

-Pfff, Hikaku ! Ne fais pas dans la dentelle ! Moi son histoire, ça m'émeut pas du tout ! Elle aurait dû réfléchir !

-Setsuna, tu vas trop loin. Tu sais très bien que nous attendions une personne comme elle pour pouvoir libérer ce foutu sortilège que nous avions mis au point.

-Humpf. Si tu avais mieux assuré, on n’en serait pas là !

-Nous avions fait ce sort à deux Setsuna, dois-je te le rappeler ? Mais si elle peut voir les spectres, alors elle peut nous libérer ! J'en ai marre de croupir ici, notre place devrait être ailleurs !

-Grmpf...

Une main fantomatique vint se poser sur celle de Kurenaï, laquelle fit face au sharingan profond d'Hikaku.

-C'était il y a très longtemps... A la création du clan Uchiwa...

"Nous avions ce pouvoir incroyable entre nos mains, ce jutsu qui dépassait de loin ceux de nos adversaires. Nous étions puissants, surpuissants, à tel point que nous devions former un clan uni contre tous les autres, tous ceux qui tentaient de nous éliminer. Lorsque nous décidâmes d'un chef, nous ne voulions pas nous battre pour le désigner. Setsuna et moi étions les plus forts et nous furent nommés fondateurs. Nos ninjas étaient vaillants et tous avaient le don particulier du sharingan. Nous formions plus qu'un clan, une famille. La famille Uchiwa.

Les femmes n'étaient tolérées que pour faire des enfants. Seuls les hommes combattaient. Les femmes ne possédaient pas le sharingan, ni l'esprit combatif de notre clan. Setsuna disaient d'elles qu'elles étaient inutiles, qu'elles ne servaient qu'à pondre et à caqueter comme des poules. Et, même si je n'étais pas d'accord avec ça, notre politique se devait d'être ferme. A ses débuts, le clan était fragile et tous voulaient s'emparer du secret du sharingan, des pupilles comme de la tablette sacrée gravée de tous temps sur le mur de notre manoir.

C'est alors qu'un soir, Setsuna vint me voir, m'amenant une idée plus que judicieuse.

-Hikaku écoute, on ne peut pas continuer de vivre dans la crainte. Si par malheur l'une de ces femmes inutiles tombaient entre des mains ennemis ou que l'un de nos mioches se faisaient avoir, nous ne serions plus sûrs de pouvoir survivre. Notre clan est trop fort pour se permettre des erreurs aussi grossières, nous devons protéger ce manoir.

-Je suis d'accord Setsuna, l'ennui est de savoir comment.

-Je pense avoir une idée. C'est la vieille Nekobaa qui m'a parlé de ça. Connais-tu la légende de la clé céleste ?

-La clé céleste ? ... Non, pas du tout.

-Lorsqu'elle est invoquée, la clé céleste permet de jeter un sort sur un endroit, un périmètre donné. A partir de cela, dès que nous quitterons le manoir, un cadenas fera son apparition à chaque fois qu'un étranger au clan tentera de franchir l'enceinte du clan. Il sera condamné à errer entre ces murs et sera à notre merci. Cette clé d'énergie spirituelle sera en notre possession et seuls nous serons capables de l'invoquer.

Il avait eu une idée brillante, lumineuse. J'étais prêt à le suivre et nous avions invoqué la clé céleste, cette clé étrange aux sept joyaux étincelants. Notre sort avait fonctionné et notre sécurité était assurée. Chaque intrus était automatiquement emprisonné et nous n'avions plus qu'à lui réserver une place de choix dans le cimetière intérieur. Mais lorsque le moment était venu de passer le flambeau...

-Argh Se... Setsuna !

-Hika... ku...

Notre dernière heure avait sonnée. En plein combat contre le clan Senju, nous avions péri. Nous n'avions pas eu le temps de léguer la clé céleste et nous pensions qu'elle avait tout simplement disparue. Après tout, si le sort n'était pas renouvelé à la mort des détenteurs, il devait tout simplement être annihilé. Seulement, nous n'avions pas prévu que le sort contenait une double facette. Et des années après, nous nous retrouvions, sans aucune explication, dans la salle des prières de ce bon vieux manoir vieilli et décrépi.

-Se... Setsuna... Nous ne sommes pas...

-Si, je le crois bien Hikaku. Et merde... C'était ce dont Nekobaa m'avait parlé.

-Quoi ? De quoi t'avait-elle parlé ?

-Et bien... Nekobaa avait eu une vision avant de mourir et de nous léguer les chats ninjas. Un rêve dans lequel l'un de nos descendants assassinait tout le clan, prit d'une folie meurtrière. Et si jamais cela devait arriver, lorsque la clé céleste serait activée, le sort se remettrait en place dans une mesure de sécurité supplémentaire. Personne ne pourrait sortir du manoir une fois entré, et tous ceux tués pas un membre du même clan que lui serait réduit à l'état d'esprit vengeur.

-Mais... Attends une seconde Setsuna ! Nous avons été tués par un ennemi ! Non par un Uchiwa !

-Les indications de Nekobaa étaient on ne peut plus claires. Dès lors, il n'y a que deux possibilités : Soit nous avons un petit problème, soit nous en avons un énorme. Un dysfonctionnement ou alors une coalition au sein même de notre famille.

Dès lors, nous avions appris qu'il y avait un survivant du génocide, un survivant ou plutôt le tueur présumé. Itachi Uchiwa, notre descendant de la cinquième génération. Lorsqu'il est entré ici pour la première fois, que ses mains étaient tachées de sang frais, il n'a même pas pu réagir. Setsuna l'insultait, jurait et crachait sur ses mains souillées mais il était resté stoïque, parfaitement calme. Il avait prié, se débarrassant du flot rougeoyant du bout de ses doigts. Il n'est revenu ici que quelques fois, veillant que nous étions bien là. Setsuna ne se gênait pas pour l'insulter mais il hochait la tête et s'en allait quelques secondes plus tard. Nous ne pouvons pas quitter cette pièce et nous n'avions aucun moyen de savoir ce qu'il trafiquait. Quoi qu'il en soit, nous ne savons pas grand chose, simplement que le sort est encore actif et que le seul survivant de notre clan est cet enfant dont les crimes atroces ont trouvé public par-delà ces murs."

Kurenaï avait suivi avec attention les propos d'Hikaku, n'en ratant pas une miette. Setsuna quant à lui, soufflait d'impatience derrière son dos, comme si les explications avaient trop durées à son goût. Forte de ces révélations, Kurenaï essayait de noter dans sa mémoire tous les éléments importants. Seul un lui fit l'effet d'une bouffée d'oxygène dans cette maison où elle avait l'impression de cruellement en manquer.

-Si j'ai bien compris, cette clé céleste peut ouvrir le cadenas ?

-Précisément, répondit Hikaku.

-Et comment pouvons-nous l'invoquer ?

-On ne peut malheureusement pas...

Hikaku semblait profondément désolé et se mordit la lèvre, s'en voulant d'être aussi faible. Kurenaï ne put cacher sa déception et sembla réfléchir sur le cœur du problème lorsque Setsuna se racla la gorge.

-Heum. En fait, pas vraiment. Il y a un moyen.

-Quoi !? Crièrent ensemble Kurenaï et Hikaku.

-Oui. Nous n'avons pas laissé d'héritage mais j'avais prévu de léguer à Madara l'un des éléments permettant de faire apparaître la clé de façon... indirecte dirons nous.

-Setsuna ! Comment as-tu pu faire ça sans m'en parler !?

-Ce ne sont pas tes oignons Hikaku ! Estime-toi plutôt heureux ! A l'heure actuelle, c'est notre seul moyen pour invoquer cette foutue clé ! Alors la ferme. Et toi, femme, écoute moi bien ! Je ne mettrai jamais mon sort entre les mains d'une femelle en temps normal mais je préfère encore ça plutôt que de laisser ce vulgaire assassin indigne de notre nom me la foutre à l'envers ! C'est compris !?

Hikaku s'était tu et se tourna vers Kurenaï. Cette dernière acquiesça, prenant très au sérieux les paroles du spectre ronchon. Setsuna souffla d'un contentement passable et croisa les bras sur sa poitrine.

-J'ai légué cet objet à Madara, le petit fils qui selon moi assumait toutes les tâches du clan sans jamais broncher. Ce petit était un battant comme on en fait plus ! La vérité est qu'il était le seul à qui j'aurais confié le manoir. Je lui ai donc laissé un objet unique, un objet que j'ai créé moi-même : L'éventail de la vérité.

-Un éventail ? S'étonna Hikaku.

-Oui. Le symbole de notre clan. Ce vulgaire éventail n'a rien d'extraordinaire en apparence mais il peut contenir les émotions des esprits. Lorsqu'une âme meurt, elle laisse une empreinte à l'endroit où elle décède et une force spirituelle forte. L'éventail enregistre chaque mort d'un membre Uchiwa pour ensuite retrouver une partie de ses souvenirs, le lieu de sa mort par exemple. Si je venais à mourir et qu'il devait réactiver la clé céleste, Madara n'aurait eu qu'à se servir de l'éventail pour accéder à une partie de ma force spirituelle et de mes souvenirs. J'imagine qu'il n'en a pas eu besoin. Quoi qu'il en soit, à l'aide de cet éventail, on peut rechercher les âmes des Uchiwa défunts afin de former une force spirituelle qui fasse apparaître la clé. En un mot comme en cent, l'éventail est un indicateur qui apaise les âmes et permet de retrouver leur énergie créatrice.

Setsuna s'était tourné vers Hikaku, lequel était toujours furieux d'une telle révélation.

- Ne me regarde pas comme ça imbécile. Comment je pouvais me douter qu'une telle chose arriverait ?

-Donc si j'ai bien compris Setsuna, il nous faut ce maudit éventail pour trouver ton énergie spirituelle et...

-Non. C'est devenu bien plus compliqué que ça Hikaku. Il ne s'agit pas que de moi, ni même de toi, mais de toutes les âmes des défunts Uchiwa. Tous ont capté l'énergie du manoir et sont devenu une partie de la clé. Tous les spectres qui errent ici.

-Mais ça prendrait un temps fou !

-C'est là qu'entre cette fille en jeu. Toi là ! Tu vois les fantômes n'est-ce pas ? Et bien il te faudra juste capter leur énergie à l'aide de l'éventail. De toute façon, c'est le seul moyen pour toi de sortir n'est-ce pas ?

Kurenaï savait qu'elle n'avait pas le choix avant même qu'il ne le précise. Après tout, c'était ça ou rien.

-Très bien... Et où est ce fameux éventail Setsuna ? Répliqua Hikaku.

-Et bien...

-C'est ça que vous cherchez ?

Une voix inconnue s'était élevée lorsque la porte s'ouvrit. Itachi venait d'apparaître, éventail en main. 



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