Fiction: Sclérose en plaque...?

Comment faire lorsque l'on découvre que l'on est atteint par une maladie dont on ignorait tout ? Tema/Shika
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Ris@ (Féminin), le 02/09/2012
Enjoy...



Chapitre 3: Adolescence...3



Les semaines passaient et se ressemblaient toutes. Au lycée, ce n’était pas rare que le rythme soit cyclique. Cours, week-end, DS, cours, week-end, DS. Tout ce qui nous réjouissait, c’était l’approche des vacances d’hiver. Le temps s’était vite couvert à Konoha, et le soleil céda vite la place aux feuilles tombantes, puis à de timides flocons. Bientôt, la neige rendrait tous les lycéens joyeux, et dans la cour, il serait difficile de fumer sans se manger une boule de neige dans la figure. Gaara essayait déjà de repérer des coins tranquilles où je ne pourrai pas nuire à ses pauses « vitales ». Avec le temps, Ino avait fini par craquer sur Sasuke, et c’était non sans une certaine rivalité qu’elle se disputait la place de « petite amie » avec la chose rose qui traînait bien trop souvent dans mes pattes à mon goût. Elles étaient persuadées que j’étais la seule à pouvoir demander à cette espèce d’associable si la place était vacante. Je refusais poliment lorsque Yamanaka me le demandait, et grossièrement quand c’était le chewing-gum qui osait m’adresser la parole. Je ne savais pas vraiment pourquoi tout le monde pensait que j’étais à l’aise pour parler avec des gens dont je ne connaissais rien –ou dont je ne voulais rien savoir. C’était assez agaçant.

« Tem’ ! Viens là trente secondes. » Me demanda Tayuya en souriant toute joyeuse.

Sans me faire prier, je rejoins mes plus proches amis : Kiba, Tayuya, Tenten, Karin –parce qu’elle méprisait Sakura autant que moi- et Saï. Le canidé avait sorti une liste de sa poche et me la tendit non sans un sourire. Saï m’expliqua que deux semaines de vacances c’était un peu long. Aussi, ils avaient prévu de se faire une sortie tous ensemble à la patinoire, histoire de tous se voir. Bien sûr, Tayuya n’hésita pas à rajouter :

« Et après on file chez moi faire la fête pour le nouvel an ! »

Ce fut avec un élan de joie que cette idée fut accueillie. Alors que tout le monde se mettait à déblatérer sur les horaires, les bus, le temps du trajet, je me permis de regarder les alentours. L’organisation n’était pas tout à fait mon élément. En un clin d’œil je repérai Gaara se faufiler dans un coin en sortant son petit paquet de cigarette. Il pensait pouvoir m’échapper ? Il était agaçant. Je détestais le voir s’éclipser. J’étais le genre de sœur insupportable et intransigeante. J’en étais consciente, mais il fallait bien se l’avouer, mon frère, c’était la chose la plus précieuse que j’avais au monde. Kankuro et moi, on avait toujours adoré Gaara parce qu’il était revêche, un peu timide, et tellement mignon quand il s’énervait. Naturellement, notre enfance, nous l’avions passé à l’embêter, à lui chercher des noises. Veiller sur lui, c’était dans ma nature. Peut-être un peu trop…

« Dis Tem’ tu veux pas laisser ton frère deux minutes ? Soupira Sai en croisant les bras.
- Je suis pas collée à ses basques là…je regarde juste où il va.
- Sœur poule ! » Grogna Kiba avec un sourire provocateur qui lui valut une tape sur la tête.

Tout en m’éloignant d’eux, je jetais par-dessus mon épaule :

« Je suis libre toutes les vacances, sauf pour Noël ! »

Tayuya soupira, tout en se confortant sur l’idée qu’elle aurait le loisir de me parler pendant les cours. Tenten, elle, suivait des cours littéraires, tout comme moi, mais elle s’était retrouvée dans la classe de Sai. Ils étaient devenus assez proches pour se faire des confidences. C’était non sans une jalousie certaine que j’avais appris de la bouche de Sai que mon amie en pinçait pour le président du conseil des élèves. Conseil dont elle faisait partie bien évidemment. Le seul bémol qui pouvait se dessiner entre ses deux caractères - sensiblement différents – c’était que Neji Hyuuga, cousin d’Hinata, était déjà en terminale. Si elle voulait avoir une chance avec lui, elle devrait donc faire autre chose que le saluer énergiquement le matin –chose complètement idiote et un tantinet énervant soit dit en passant. J’avais d’ailleurs déjà essayé de jouer au Cupidon en allant parler à la présidente de mon club, mais je m’étais heurtée à un mur. L’évocation du nom de son cousin ne mettait vraisemblablement la douce et timide Hinata de bonne humeur. De cette expérience, il eut toute fois quelque chose de positif. Mon petit frère avait pu consigner un autre trait de caractère de sa belle sur son petit carnet. Mais à quoi cela pouvait-il bien lui servir puisqu’il s’était résolu à rester dans l’ombre ?
J’haussai les épaules en frottant énergiquement mes mains. Ce n’était pas vraiment mes affaires et le froid était insupportable dehors ! Comment faisaient dont tous ces fumeurs pour braver le temps ? Quelle pouvait donc être cette récompense sublime que mérite un tel sacrifice ? Se bousiller les poumons était-il si excitant ?

« Il est allé où se crétin ? Je te jure pour une clope il…
- Je t’aime Nara ! J-Je…j’aimerais que tu y réfléchisses et que nous vivions la plus belle histoire jamais écrite ! »

Je me plaquai derrière un arbre qui bordait le banc sur lequel cette étrange déclaration avait été hurlée. J’avais agi instinctivement, brutalement, sous l’effet d’une surprise non dissimulée. D’ailleurs, je préférais que l’imbécile qui avait crié ça ne me voie pas. Mon sourire n’avait d’égal que le fou rire que je retenais tant bien que mal. J’avais beaucoup de pitié pour l’amoureux, tant que pour celui à qui s’adressait cette déclaration. Car oui, c’était bel et bien une voix d’homme qui venait de se déclarer avec ferveur.
Le Nara Shikamaru auquel s’adressait la voix, avait une réputation peu flatteuse, et j’avais toujours eu beaucoup de mal à le voir parler avec quelqu’un. On le qualifiait de rêveur pour les plus poètes. De glandeurs pour les plus franches. Je savais qu’Ino Yamanaka était l’une de ses voisines, et par extension une de ses amies. Elle me l’avait présenté une seule fois, à l’époque où elle faisait encore des efforts pour lui trouver des fréquentations. Il m’avait paru sans valeur, sans intérêt. Il n’avait pas sourit. Juste tendu une main, qui me sembla très lourde vu l’effort que cela lui demanda.

« Euh…Lee, j’veux pas te vexer mais…t’es un mec non ? »

Je mis une main sur ma bouche en me recroquevillant. Mieux que quoi que ce soit, j’avais trouvé l’histoire du siècle. Tayuya allait rire, c’était sûr ! Nara Shikamaru était gay ! Enfin…c’était la façon dont j’allais le raconter qui allait le faire croire.

« J-Je suis un homme ! Il est vrai que cela peut te sembler peu naturel et je…je suis prêt à te montrer toute l’étendue de ma motivation ! La fleur de la jeunesse coule en moi !
- Non je te parle pas de ça…enfin tu vois…je suis pas tellement attiré par…enfin bref, tu comprends ? »

Je me mordais la lèvre. Mes fous rires allaient être bien difficiles à retenir si l’autre abruti montrait encore sa folle motivation. D’ici, je pouvais tout à fait distinguer la mine déconfite du Nara. Il penchait légèrement la tête, les bras étendu sur le dossier du banc, le regard gêné planté dans celui flamboyant de son admirateur. Alors que le pauvre petit seconde allait reprendre une déclaration enflammée, je ne pus plus me retenir, éclatant d’un rire franc et joyeux. Les deux garçons se tournèrent vers moi, les visages cramoisis. L’un parce qu’il ne s’attendait pas à ce que son homosexualité soit découverte si prématurément par une personne extérieure, l’autre parce qu’il connaissait ma réputation. J’étais Temari No Sabaku. Terrible manipulatrice, gentille étudiante et impitoyable lycéenne. Une histoire comme celle-ci, je pouvais la tourner à mon avantage, faire monter ma cote, diminuer celle de l’espèce de crétin à la coupe au bol. Celle du Nara aussi pendant que j’y étais. Je n’avais aucun mal à être méchante, ni à mentir. Cela faisait parti de mon emploi du temps. Surtout en étant pensionnaire. Si on n’avait pas des histoires juteuses à raconter le soir, on devenait vite celle mise à l’écart. Parfois, j’avais l’impression que le lycée m’avait rendue mauvaise. Cette idée passait vite. J’adorais trop raconter pour me soucier de la morale.

« Toi… » Souffla le Nara en se levant, laissant son admirateur s’enfuir en courant.

Je continuais de pouffer en avançant et en le saluant :

« Salut ! Tu en as souvent des déclarations comme ça ?
- Tu vas vraiment ridiculiser ce mec ? »

Je croisais les bras, envisageant un instant de le laisser tranquille. Comme je m’y attendais, le Nara se foutait pas mal de sa réputation. Il faisait partit d’un groupe de marginaux après tout. Je ne connaissais même pas le nom des autres. Personne ne s’en souciait en fait. Je n’aurais jamais connu ce Nara si Ino n’avait pas fait l’effort de lui chercher des amis. Tout comme il se fichait de lui, il se moquait d’entendre des rumeurs peu plaisantes sur lui. Alors pourquoi ne pas m’amuser un peu ? L’idiot à la coupe au bol, je ne l’avais jamais vu. Il ne m’avait rien fait, pour autant, j’aimais voir les gens se débattre avec les rumeurs, se morfondre, et demander grâce. Je me fichais des autres lorsque cela ne concernait pas mes proches.

« De toutes façons tu te fiches de ce qu’on dit déjà sur toi non ?
- Et toi tu te fiches de ce qu’on peut dire sur ton frère ?
-Hein ? »

Il planta son regard moqueur dans le mien, devenu imperturbable :

« Tu fanfaronnes beaucoup, mais je suis sur que tu détestes autant les rumeurs que tu fais circuler que celles qui circuleront bientôt sur ta famille si tu racontes ce que tu viens de voir.
- Qu’est-ce que tu sais sur mon frère ? »

Il ne répondit pas, laissant la sonnerie de reprise nous interrompre. Il balança sa main au niveau de son visage en se retournant, signe qu’il s’en allait. Il avait une démarche lente et assurée, ce qui laissait présager qu’il n’avait aucun doute sur mon silence. Cette histoire resterait entre nous. Mais je n’étais pas capable d’en rester là.

« Dis-moi ce que tu diffuseras sur mon petit frère bâtard !
- Qui a dit que c’était de cet insomniaque dont je parlais ? »
Kankuro ?

« Attends ! Dis-moi comment tu connais ma famille! »

Il ne répondit pas, laissant ses pas le guider vers la sortie du lycée. Aujourd’hui encore, il allait sécher.
Je déglutis, laissant mes poings se serrer. Sa silhouette se fit de plus en plus discrète, puis il passa le portail et disparu complètement. Une main s’abattit sur moi tandis que le rire joyeux de Tayuya me réveilla de ma pétrification :

« C’est parti pour un cours de mathématiques ! »




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