Fiction: Ni Pile, Ni Face, en équilibre sur la tranche (terminée)

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Naruto se réveilla avec un mal de tête carabiné. Il ouvrit les yeux et distingua … bah … pas grand-chose. La pièce était sombre et, tout comme l’endroit où il avait été soigné, seuls quelques flambeaux apportaient de la luminosité. Notre héros sentit quelque chose couler le long de son front et de sa joue. Il fronça le nez, reconnaissant l’odeur du sang (et ouais, j’ai pas précisé, mais Madara lui a donné un coup de pied dans la tête). Il soupira avant de se rendre compte d’un truc assez important.
Il était cloué (littéralement) au mur. Ses bras étaient perpendiculaires à son buste et dans chacune de ses mains, un gros (très gros) clou était enfoncé. Il ne se rendit compte qu’à ce moment de la douleur sourde qui affluait dans ses paumes. Naruto détourna le regard et se rendit compte que pour ses jambes c’était pire. Dans ses mollets, un espèce de crochet était enfoncé. Le liquide pourpre de vie coulait à flots qui se tarissaient, Kyubi ralentissait la circulation du sang.
L’Uzumaki sentait que sa tête tournait, il commençait à être anémié.
(Oui, bon ça va, j’vous vois venir, pas la peine de râler, j’arrête avec les détails bien gores de la scène).
Il distingua devant lui une table sur laquelle étaient posés un katana, une fiole, un rouleau et … hein ??!!! un bol fumant de ramens et des biscuits. Il se concentra et une rose des vents apparue sur son poignet. Il parut écouter quelque chose et son visage se détendit quand le tatouage disparut.

- Au moins, elle va bien.

Instant de silence.

- Ohé ! cria le blond ! Je vais mourir si vous me décrochez pas fissa de là !

Son cri résonna dans la vaste pièce. A sa très grand surprise, on lui répondit :
- C’est pas la peine de crier, grogna Sasuke en entrant dans la pièce. Je t’entends. Si t’étais si pressé que ça pour mourir, fallait pas t’enfuir, nan mais !

Presque ennuyé, Sasuke traversa la pièce, attrapa le katana et posa la lame à plat sur sa main.

- Bon … dit-il en baillant. On va commencer.

- Je rêve ou tu viens de te réveiller, Sasuke ? demanda Naruto, la voix étranglée par la douleur.

L’interpellé lui lança un regard encore embué par le sommeil.
- Ouais, et alors ? J’ai du soigner mes jambes, teme.

- Ce n’est pas ma faute si tu es assez idiot pour te blesser toi-même, répliqua le jinchuriki.

Sasuke leva les yeux au ciel et marmonna :
- Il m’énerve … Je regrette déjà de l’avoir gardé en vie celui-là.

Naruto entendit la remarque mais ne la releva pas. Le brun s’approcha de lui, une lueur bizarre dans les yeux.

- Tu veux vraiment assister à ça ?

- Je ne suis pas lâche moi ! (je ne vise personne mais le prénom de celui dont je parle commence par Sasu et finit par ke), cracha Naruto.

Résolu, Sasuke s’empara d’un des rouleaux sur la table et posa sa main dessus. Il entonna des paroles dans une langue inconnue du jinchuriki. Mais Kyubi, lui, la reconnue. Dans l’esprit de Naruto, il hurla :

« GAMIN !!! Ne te laisse pas faire ! Ce gars, ce taré, va complètement changer ta personnalité ! Réveilles-toi ! »

- Le taré t’entend, fit remarquer Sasuke, interrompant quelques secondes sa litanie avant de la reprendre.

Naruto ne pouvait rien faire. Kyûbi ne pouvait pas l’aider, Sasuke ayant pris soin d’épuiser son chakra en blessant son hôte.
Au début, les mots de Sasuke ne lui faisait rien. Puis peu à peu, sous ses yeux marins écarquillés, les mots prirent consistances. Ils se matérialisèrent, d’abord bleus puis rouges.
Ils entourèrent leur cible et à chaque fois qu’ils la touchaient, la peau de Naruto était brûlée.
Il grogna de douleur mais le pire était à venir. Les pensées de l’Uzumaki étaient floues, il ne parvenait plus à déterminer où était le bien et où était le mal.
Des larmes perlèrent à ses yeux, il comprenait mieux l’objectif de Sasuke et il en souffrait plus moralement que physiquement. Il était dans l’incapacité de dire si Sakura, sa belle Sakura, était une alliée ou une ennemie. S’il aimait ou détestait son propre père, le yondaime. Ou si Konoha était son village adoré ou un lieu à raser de la carte.

Parlons-en, de Konoha.

Sakura Haruno faisait les cent pas devant le bureau de l’Hokage. Elle n’en pouvait plus d’attendre, il fallait à tout prix qu’elle fasse son fichu rapport. Elle avait couru comme si sa vie en dépendait quand Naruto leur avait faussé compagnie, à elle, à Saï et à Kakashi. Maintenant elle attendait que l’Hokage daigne la faire entrer.

Flash-back.

« Je sais où est Sasuke, lâcha Naruto.

- Quoi ? s’étrangla sa partenaire.

- Pas très loin d’ici. Ecoute … Je sais très bien que tu veux m’accompagner. Mais c’est hors de
question.

- Et tu peux toujours rêver pour que tu t’en ailles seul, répliqua la kunoichi.

- Je sais. C’est pourquoi j’abandonne. C’est fini, on ne ramènera pas Sasuke.

Sakura, sous le choc, ne dit rien. Pendant plusieurs minutes, sur le chemin du retour de leur dernière mission, elle rumina ce que Naruto lui avait dit. Bizarrement, elle réussit presque à être d’accord avec lui. Presque.
Mais dans son cœur subsistait une interrogation : aimait-elle encore Sasuke ?
Elle resta silencieuse, fixant le dos du shinobi. Kakashi et Saï étaient loin devant eux. Pendant une fraction de seconde, elle crut voir deux Naruto. Mais quand Sakura cligna des paupières, il ne restait qu’un seul blond. Elle haussa les épaules et ils poursuivirent leur route. Une heure plus tard, Sakura ressentit une douleur à l’épaule et se sentit mal mais elle mit ça sur le compte de la fatigue.
Le groupe atteignit les portes de Konoha, bien des heures après. Saï et Kakashi partirent chacun de leur côté, prétextant des affaires urgentes à régler. Ne resta que Sakura et Naruto.
La rose, décidée à dire ce qu’elle avait sur le cœur, commença :

- Voilà, je ne pense pas que c’est le moment d’abandonner.

- …

- Tu le sais, j’aime Sasuke et ça ne changera pas. L’amour ne disparaît pas. Je suis mes convictions. Tu es libre de ne pas m’accompagner, je comprends parfaitement pourquoi.

- …

Devant son manque de réaction, Sakura s’énerva et s’apprêta à lui donner un coup de poing.
Naruto eut un regard tourmenté et sourit tristement. Juste avant qu’elle ne le frappe, il déclara :

- Pardonne lui. Il sait très bien tout ça.

Sakura, interloquée, voulut suspendre son geste mais trop tard. Le clone de Naruto (ouiiiii, c’était un clone), en rentrant en contact avec son poing, disparut.
Comprenant que les deux Naruto qu’elle avait vu n’étaient pas une hallucination mais un clone et l’original, la coéquipière du jinchuriki retint un cri de désespoir »

Fin du Flash-back.

La rose s’inquiétait : ils rentraient d’une mission difficile et Naruto n’était pas au meilleur de sa forme. En plus, pour ne rien arranger, elle était malade et se sentait très mal.
Ne pouvant plus supporter de savoir que son équipier était très certainement en train de jouer sa vie et qu’elle était impuissante, Sakura, d’un coup de pied, défonça la porte.
Tsunade n’était pas en compagnie de membres du conseil, heureusement, elle était en train d’étudier un dossier complexe avec son assistante. Elle sursauta à peine quand la porte vola à deux centimètres de sa tête pour finir sa course dans le mur. L’Hokage fut plus surprise par le visage crispé et désespéré de son apprentie.

- Je rêve !! hurla cette dernière. Pendant que j’attends et que Naruto joue sa vie, vous signez de la paperasse !! J’hallucine !! (nan, c’est la réalité)

- Calmes-toi, Sakura, tempéra Tsunade. Que se passe-t-il ??

La kunoichi respira profondément et s’assit. Le sang lui battait les tempes, sous l’émotion et elle se les massa, sentant poindre un mémorable mal de tête.

- Il y a des heures, Naruto a repéré Sasuke. Il a créé un clone et je suis tombée dans le panneau. En ce moment, il est peut être mort, grièvement blessé ou je ne sais pas, moi !

Un sentiment d’effroi serra le cœur de Sakura. Son clone avait transmis ce qu’elle avait dit à Naruto : « Tu le sais, j’aime Sasuke et ça ne changera pas. L’amour ne disparaît pas. »
Cela serait une des pires erreurs de sa vie. Elle avait déclaré, alors qu’elle savait parfaitement que Naruto était amoureux d’elle, que son cœur appartenait à Sasuke. Alors que Naruto était très certainement blessé à cause de ce dernier.
Sakura s’avança jusqu’à la fenêtre et appuya ses coudes sur le rebord de cette dernière. Elle cacha son visage dans ses mains et des sanglots lui nouèrent la gorge.

- Naruto s’en sortira, ne t’inquiètes pas, déclara Shizune.

Sakura secoua négativement la tête. Soudain, elle se rappela quelque chose. Non, Naruto n’était pas amoureux d’elle. Il la considérait comme sa sœur, elle en était persuadée. Un poids s’enleva des ses épaules, c’était déjà ça de gagné, ses paroles rapportées par le clone du blond, n’avaient pas pu choquer et déstabiliser Naruto.

- Ce n’est pas que je n’ai pas confiance en lui. Mais la mission était très éprouvante et Naruto l’a accomplie pratiquement seul. Il était exténué. Je me demandais même s’il tiendrait jusqu’au village ou si nous devions nous arrêter.

À ce moment précis, une vague de peur glaça l’âme de la rose.
Un quelconque lien l’informait que l’esprit de son coéquipier venait de se briser.

- NARUTO !!!! hurla Sakura, levant son visage baigné de larmes vers le ciel.

Retour dans l’antre de Sasuke.

Sasuke avait forcé Naruto à avaler le contenu douteux de la fiole. Ce liquide empêcherait Kyubi de parler à Naruto, il ne pourrait plus rien faire. Sauf mettre sa force à la disposition de Sasuke, évidemment.
Le blond était si faible que son bourreau l’avait décroché (ouais, comme un tableau) du mur. Il l’avait déposé délicatement sur la table. Sa « victime » marmonnait dans sa semi inconscience et Sasuke crut entendre un « Désolé … Sakura … »
Le jinchuriki ne pouvait plus réfléchir, la moindre de ses pensées était aussitôt balayée par le chakra de Sasuke. Après avoir bu le liquide, l’Uzumaki avait compris, juste avant de céder et de tomber dans l’inconscience, qu’il était perdu. Pour de bon.
L’Uchiwa passa sa lame en travers du sceau de Kyubi, l’effleurant. Cela n’endommagea en rien le sceau mais il termina son sortilège ainsi.
Sasuke avait modifié la personnalité entière de Naruto. Même son apparence avait changée.
Avant, ses cheveux étaient blonds et assez courts. Maintenant, ils étaient plus longs et lui tombaient sur les tempes et dans la nuque (coupe à la Yondaime). Changement plus marquant : ils étaient toujours dorés et quelques mèches fines et les deux qui entouraient son visage étaient argentées. Les traits sur ses joues avaient disparu, marquant la rupture du contact avec Kyubi. L’ex-ami de Naruto était prêt à parier que les yeux du jinchuriki avaient également changé.

- Finalement, ce fichu sort n’était pas si compliqué que ça, marmonna-t-il. Il a à peine duré une heure. Bien sur, ce fut assez éprouvant, surtout pour lui d’ailleurs.

Il ne se doutait pas qu’il venait de faire une grosse, une très grosse erreur.
Car des kilomètres plus loin, une personne ouvrit les yeux et dit à haute voix :

- Mon sceau …

(si ça vous intéresse, il ne parle pas d’un sceau d’eau…)




Bon, on rentre dans le vif du sujet ... Dites moi ce que vous en pensez, merci !

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