Fiction: J'aurais voulu, quelque chose de bien... (terminée)

Ce que je fais? Ce serait trop long à expliquer. Pourquoi je le fais? Pour me venger...
Général | Mots: 11702 | Comments: 13 | Favs: 18
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Uchiwa G. (Féminin), le 04/05/2007
Elle a les yeux révolvers, elle a le regard qui tue...



Chapitre 3: Drogue



La première fois que je l'avais vue, elle était allongée contre le grand chêne du parc, sa tête tombant sur son épaule, un sac de voyage à côté d'elle et une couverture à rayures écossaises posée négligemment sur ses jambes; elle dormait. Je ne m'explique toujours pas pourquoi je l'avais regardée comme ça. Sûrement parce qu'il était très tôt -le soleil n'était pas encore levé-, ou peut-être parce que personne dans cette ville n'ose s'asseoir sur l'herbe et s'y allonger serait un un sacrilège; je ne sais pas. Ce dont je me souviens, c'est que j'avais mis du temps à détourner mon regard de cette étrange apparition. Quand j'avais enfin réussi, ma promenade matinale pu enfin continuer.
J'aime bien me promener à cette heure, quand le soleil n'est pas encore levé mais que la nuit est finie, quand il n'y a personne dans les rues et que les commerces commencent timidement à ouvrir leurs rideaux de fer. J'avais marché pendant longtemps, puis, l'absence de petit déjeuner pouvant expliquer mon geste, je m'étais arrêté dans une boulangerie (la première ouverte) et j'y avais acheté deux croissants. Ils étaient tout chauds. J'avais continué à marcher, et, sans m'en rendre compte, mes pas m'avaient ramené à ce parc où une étrange fille dormait. J'avais ouvert la petite porte qui m'évitait gentiment d'escalader la grille qui entourait la seule parcelle de verdure de la ville et je m'étais approché de l'endormie. Accroupi à côté d'elle, j'avais regardé autour de nous. Les voitures passaient à toute vitesse autour du parc, chacune voulant être la première à faire un accident dans 5 kilomètres, empêchant ainsi toutes les autres d'arriver à l'heure à destination, et permettant à son conducteur de ne pas y arriver du tout. Tout ces bruits ne réveillaient pas la jeune femme, et ce n'est que quand les rayons du soleil avaient commencé à traverser les branchages qu'elle avait ouvert les yeux. Pendant toute ma marche j'y avait réfléchi. Quand elle avait posé son regard sur moi, je lui avait tendu le deuxième croissant. Elle avait ouvrert des yeux ronds mais avait quand même pris ce qui fut son petit déjeuner dans cette ville et l'avait mangé avec appétit. Quand elle eu fini, je lui avais adressé pour la première fois la parole:
"Viens, je sais que tu as besoin d'aide. Moi, j'ai besoin de toi."
Elle avait ouvert des yeux encore plus grand -si c'est possible- .
"Quoi?"
Je l'avais regardée droit dans les yeux, puis je m'étais levé et dirigé vers la sortie.
"Attends!
Je m'étais retourné. Elle avait jeté à la hâte sa couverture dans son sac et venait vers moi en courant.
-Qu'est-ce que tu me propose?"
J'avais souri.


*************



Cela faisait maintenant plusieurs semaines que nous nous connaissions. Tous les soirs, je lui donnais de l'argent pour la journée du lendemain. En échange, elle m'aidait à... non... ce serait trop compliqué à expliquer... En plus, ce n'est pas très important pour la suite... Bref, elle m'aidait. Je la retrouvais tous les matins ou presque soit dans le parc, soit dans un café où elle prenait son petit déjeuner tout les matins. Un café et un croissant. Je ne sais pas ce qu'elle faisait les jours où je n'étais pas là. Comme elle ne savait pas ce que je faisais non plus. Nous ne parlions jamais. Ça ne me dérangeais pas, je n'aime pas parler. C'est une chose que je considère inutile. Sauf dans des cas extrèmes. Écoutez-vous parler un jour. Dans tout ce que vous avez dit, qu'est-ce qui était vraiment indispensable? Si vous me dites tout, je ne vous croirais pas. Mais bon... De temps en temps, je l'emmenais au restaurant. Elle ne mangeait que très peu. Une petite salade tout au plus.
Un jour, -après une semaine d'absence de ma part- je ne l'avais retrouvée ni au parc, ni au café. Au début, je ne m'étais pas inquiété. Mais au bout de trois jours, je m'étais décidé à prévenir la police. Je me dirigeais vers le commissariat, quand je l'avais vue. Elle revenait de loin apparemment. La clope au bec, elle avançait le sourire au lèvres.
"Où étais-tu?
-Chez moi!"
Un sourire jusqu'au oreilles.
"Mais encore?"
Son sourire m'énervait. Son regard vide encore plus. Qu'est-ce qu'elle avait bien plus prendre? À ce moment là, je n'en savais rien. Cependant, pour la première fois, j'étais décidé à l'entendre parler un peu plus que les trois mots par jour habituels.
Je l'avais donc invité au restaurant.Quand elle était rentrée dans l'établissement, tout le monde s'était retourné et l'avait dévisagée comme un vieux pantalon que l'on regarde avec dégoût avant de le jeter. Nous nous étions assis, et après qu'elle eu commandé une petite salade, elle avait écrasé son mégot dans le cendrier entre nous. Nous nous étions regardé dans les yeux pendant combien de temps? Je n'en ai aucune idée. Quand sa salade fut arrivée, elle avait détourné les yeux. Elle avait mangé un peu puis posé sa fourchette. Elle avait pris sa tête dans ses mains. Et elle m'avait tout raconté. Comment un jour un homme était venu l'aider alors qu'elle était au bord du suicide, comment il l'avait soutenue pendant près de 4 ans, comment il avait disparu un jour, puis son état quand on lui a annoncé sa mort quelque mois après, et ce qui l'avait poussée à devenir vagabonde: l'interdiction de son père de retourner sur la tombe de son meilleur ami; et toutes ces semaines à errer seule sur les routes...
Quand elle avait relevé la tête, j'avais vu des larmes le long de ses joues. Je ne m'attendais pas à ça. Puis son visage s'était refermé. Ele m'a alors parlé de la mort de son meilleur ami -Isuki je crois- . Elle disait savoir qu'il n'était pas mort d'un banal accident comme les enquêteurs avaient dit, mais qu'il avait été assassiné. Elle avait parlé d'une chose qu'Isuki lui avait dite, mais avait refusé de me la répéter.
Ce jour-là, je m'étais senti plus petit que jamais. Pourquoi ne m'en avait-elle pas parlé avant?
"Et pourquoi tes yeux sont comme ça?
-Pardon?
-Tes yeux. Tout à l'heure. Tu avais fumé quoi?"
Elle avait alors eu un petit sourire. Elle avait prit une cigarette et l'avait allumée.
"Ca, ce serait difficile et compliqué à expliquer !"
Elle avait explosé de rire. De nouveau, des larmes coulaient de se joues. Sauf que cetet fois-ci, c'était à cause de son fou rire. Les personnes respectables de ce restaurant nous avaient jeté des regard outré. En plus de s'habiller mal, cette jeune fille les dérangeait pendant leur repas? Je ne pu retenir un grand sourire.
Quand elle eu réussi à calmer son fou rire, elle s'était penchée vers moi. Ces yeux étaient redevenus vitreux et ses pupilles n'était plus qu'une tête d'épingle. Dans un murmure entrecoupé de rires, elle m'avait expliqué. Elle était retournée chez elle pour se rendre sur la tombe d'Isuki. Et de là, elle avait réussi à lui parler. Il n'y avait pas d'autre explication, elle devenait folle. Nous avions fini notre repas et je l'avais emmené chez moi. Elle passait de crise de fou rire à crise de larmes. Du rire au larmes comme dirait certains. Je l'avais couchée sur le canapé. Elle avait passé une nuit agitée, elle bougeait dans tous les sens, se relevait parfois d'un bond en hurlant puis regardant autour d'elle d'un air étonné, elle se recouchait et se rendormait aussitôt. Elle avait de la fièvre. Le lendemain matin, elle m'avait tout expliqué. Sur la tombe d'Isuki, il y avait un homme. Ses longs cheveux noirs tombaient sur ses épaules et s'arrêtaient au niveau de sa taille. Il avait un sourire étrange. Il avait composé des signes bizarres avec ses mains. Elle avait alors vu son ami apparaître et avait pu lui parler. Elle n'en revenait pas. Après cette discussion, elle ne s'était souvenue de rien jusqu'à notre repas au restaurant. Étrange, non?
Je l'avais ramené au parc et notre vie avait repris son cours normal.
Un matin, je ne l'avais pas trouvée au parc. Je m'étais assis à côté de l'arbre où elle passait ses nuits. J'avais fermé les yeux. Des cris d'enfants m'avaient réveillé. Je m'étais levé et dirigé vers la sortie. Arrivé au niveau du portail, je ne sais pas pourquoi, je m'étais retourné et j'avais adressé un sourire au chêne. Puis j'étais parti au café où elle prenait son petit déjeuner tous les matins. Je l'avais vue au travers de la vitrine appuyée à la table où elle était toujours. Quand je suis entrée elle trempait ses lèvres dans son café brulant. Puis elle avait relevé la tête.
"Salut.
-Salut."
Elle m'attendait.
"J'ai appris que tu veux partir, pourquoi ça?
-Qui te l'a dit?
-Le chêne...
-Toujours aussi fou...
-Possible. Où veux-tu aller?
-Je sais pas encore. Un peu plus loin. Beaucoup même. J'ai décidé de partir, pour revenir tuer celui qui l'a tué."
Ainsi donc mes intutions étaient bonnes...
"J'ai déjà entendu ça quelque part...
-Je sais. Mais cette fois ça va être le dernier.
-Va vers le Sud. Là tu trouveras des gens qui pourront t'aider."



En l'absence prolongée de mon testeur, je poste la suite avant qu'il la lise, sinon on en aurait pour lontemps...
donc voili voilou, j'espère que ça vous a quand meme plu ^^




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