Fiction: Générations désenchantées

Elle est une enfant comme les autres, peut-être plus brillante, plus en avance...non ! C'est une jeune adulte dans un corps d'enfant. Rajeunie par des pilules, elle se voit privée de sa famille, traquée par une organisation cherchant à la faire taire. Pour survivre : accepter son rôle, devenir une autre personne. Et, avec un peu de chance, en profiter pour panser les blessures du passé, faire la paix avec elle-même et peut-être laisser ceux, qu'elle ne voyait pas, l'aimer.
Classé: -16D | Drame / Romance / Suspens | Mots: 28368 | Comments: 18 | Favs: 15
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nana13 (Féminin), le 23/09/2012
Deux jolies nouvelles en un chapitre XD Faut vous y faire, il y'aura beaucoup de personnages, des plus connus et des moins connus.



Chapitre 6: Suciter l'intérêt



La sonnerie annonça la fin des cours à 15h tapante. Tous les élèves perdirent aussitôt, et comme d’habitude, leur calme et se précipitèrent vers la sortie en criant de joie. L'institutrice passa la main dans ses cheveux bouclés, elle enviait Nara Yoshino dont aucun élève ne quittait jamais sa classe sans être tiré à quatre épingle et plus silencieux qu'une carpe koï, elle au moins avait de l'autorité. Kiba attrapa le poignet d’Hinata qui sortait trop calmement à son goût et la tira vers l’extérieur :

« Viens Hinata, on va aller faire du vélo !
-Mais...mais Kiba-kun, tu n’as pas de vélo.
-J’ai piqué celui de ma grande sœur ! Viens, ça va être marrant ! »

L’Hyûga ne semblait pas enchantée à l’idée d’utiliser un deux-roues, surtout s’il était trop grand, parce que pour l’Inuzuka, faire du vélo se résumait à sauter partout ou pédaler sans les mains, ni même les pieds. Mais elle suivit tout de même le mouvement, depuis le jardin d’enfants elle accompagnait Kiba partout sans discuter, de toute façon quand il serait tombé et qu’il se serait encore fait mal, il faudrait bien quelqu’un pour lui mettre de la pommade et calmer sa sœur en rogne. Ino, Shikamaru et Choji furent désignés pour nettoyer la classe et restèrent donc tandis que les autres sortaient. La blonde prit le vaporisateur d’eau et commença à s’occuper des plantes (ses parents étaient fleuristes et elle passait ses dimanches à les aider), le rondouillard rangea les chaises et Shikamaru se dirigea vers le tableau pour effacer les dernières figures de géométrie. Comme Ino se trouvait près des fenêtres, elle ne tarda pas à remarquer une autre blonde dans la cour qui lisait un magazine. Depuis une semaine que Temari était arrivée en classe, on peut dire qu'elle avait fait causer les élèves. Comme elle était jolie et qu'elle donnait toujours les bonnes réponses à la maîtresse, beaucoup avaient voulu l'approcher, mais elle intimidait un peu. Toujours dans son coin, plongée dans ses pensées, n'adressant la parole que lorsqu'elle y était forcée et ayant l'air de profondément s'ennuyer. Choji et Shikamaru la trouvaient hautaine, Ino aurait plutôt analysé ça comme de la timidité. Mais pour elle, il n'était pas tolérable que quelqu'un, hautain ou timide, ne l'apprécie pas.

« Peut-être qu’on devrait lui proposer d’être notre amie. C’est toujours dur d’être nouvelle, elle ne doit connaître personne ici. »

Shikamaru trouvait étrange que son père ne lui ait pas demandé d’aider la blonde aux couettes à s’intégrer alors que sa mère lui avait fait la réflexion. Pourtant en tant que tuteur, c’est une chose dont il aurait pu s’inquiéter. Une fois la classe propre, les deux garçons suivirent (comme à leur habitude) Ino à l’extérieur. Temari était assise à l’ombre d’un arbre, tranquille. Elle vit arriver sur elle un garçon rond et son paquet de chips, une mignonne fillette en robe violette et un brun les mains dans les poches. Ils avaient l’air vraiment étonnés par son activité.

« Temari-san, s’extasia Ino, c’est un magazine pour adultes !
-Avec des choses interdites ? Demanda Choji rougissant.
-Bien sûr que non, répliqua sèchement la lectrice, ça parle d’un peu de tout, de mode, de sport, de la Bourse…
-C’est quoi la Bourse ? S’étonna Ino.
-J’ai lu que c’était un marché international où les gens viennent acheter et vendre des capitaux. Expliqua Shikamaru.
-Shikamaru a une excellente mémoire, expliqua Choji, il retient tout ce qu’il lit ou qu’on lui explique. »

Temari referma son magazine et se leva, elle ne semblait pas impressionnée pour deux sous par la récitation du Nara junior.

« Ce n’est pas extraordinaire de retenir, c’est surtout de savoir s’en servir ensuite qui compte. »

Shikamaru s’en voulu de rougir, mais les paroles coupantes de l’Orihime le rendirent un peu honteux. Il ne se considérait pas comme un génie, mais il avait toujours trouvé très pratique d’apprendre sans se fatiguer grâce à sa mémoire hors norme. Mais Temari venait de rabaisser son don comme personne ne l’avait jamais fait. Choji serra les poings, il détestait qu’on dénigre ses amis, mais Ino ne s’aperçu pas de la gêne qui venait de s’installer et proposa gentiment à Temari de la raccompagner.

« Merci, mais j’habite tout près d’ici.
-Demain c’est dimanche, déclara encore la Yamanaka qui semblait ne jamais se décourager, on va à Spaceland. Tu peux venir avec nous, on fera connaissance. »

Temari aurait bien voulu refuser, elle considérait qu’elle avait passé l’âge de hurler sur un grand-huit, mais ne pas accepter n’aurait pas été très intelligent. Rares étaient les enfants qui n’aimaient pas les parcs d’attractions et son refus pouvait paraître louche. Elle accepta donc et ils se donnèrent rendez-vous dans l’après-midi du lendemain. Mais à peine Temari les avait-elle quitté qu’Ino proclama soudain :

« On va la suivre et voir où elle habite, comme ça demain on pourra la surveiller pour qu’elle ne nous fasse pas faux bond. »

Bien sûr, la blonde aux yeux verts ne tarda pas à s’apercevoir qu’elle était suivie. Choji semblait avoir un don pour renverser toutes les poubelles sur son passage, Shikamaru trouvait d’excellentes cachettes sur le chemin, mais refusait de les quitter ensuite et Ino incendiait ses deux coéquipiers de « chut » plus bruyant les uns que les autres. Un sourire s’étira sur ses lèvres, à leur âge elle aussi s’amusait au jeu de la filature, seulement, elle, elle avait une bien meilleure tactique. Pour commencer elle ne se serait jamais autant approchée de sa proie, sinon elle se serait fait repérer immédiatement. Ensuite elle ne prenait pas ces poses ridicules qui les faisaient ressembler tous les trois à une parodie de Mission Impossible. Quand ce jeu demandait une certaine discrétion, ils attiraient tellement le regard sur eux que tout le trottoir les dévisageait. Mais bon, ce n’étaient que des gamins, elle décida donc de les ignorer.

« J’ai l’impression qu’on est repérés. Souffla Shikamaru.
-N’importe quoi ! On est aussi invisibles que l’air ! Déclara fièrement Ino.
-Ma mère va me disputer si je rentre tard. Grogna encore le Nara.
-J’ai faim ! » Gémit Choji.

Temari traversa une petite rue uniquement composée de commerces, un minuscule marché, mais où l’on trouvait les produits les plus frais. Elle acheta du poisson, des légumes et de la viande. Shikamaru, qui faisait souvent les courses avec sa mère, avait appris à reconnaître les portions achetées. Son père n’avait pas menti, la nouvelle devait vivre seule. Elle changea de rue, se retrouva sur une place bien plus imposante et entra dans un supermarché. Elle prit des fruits pour son singe, ainsi que quelques ampoules au cas où elle aurait à en changer sur les lampes. Puis elle passa au rayon des lessives, toujours sous les yeux attentifs des trois petits espions. Quand elle passa à la caisse et sortit son porte-monnaie, Ino soupira :

« J’aimerai avoir de l’argent comme elle, je m’achèterai des robes ou d’autres jolies choses.
-Et moi pleins de paquets de chips ! Renchérit Choji.
-Ben justement, sourit Shikamaru, peut-être qu’on la laisse faire les courses parce qu’elle achète des choses d’adultes. »

********

Pendant ce temps, Shikaku travaillait assidûment dans son bureau. Il cherchait dans tous les dossiers d’affaires passées un homme susceptible de ressembler à la description faite par Temari. Rien de rien, le professionnel l’était à tel point qu’il était même inconnu des services de police, l’enquête allait drôlement se compliquer. Il rejetait une énième photographie sur son bureau quand Kurenai entra :

« Pardonnez-moi de vous déranger Nara-sama, mais Mitarashi Anko vient d’arriver. »

Anko était une nouvelle recrue avec qui il avait eu un entretien il y’a quelques jours. De brillantes études, un excellent CV, elle semblait vive et intelligente, son aide ne serait pas de trop. Il sortit de son bureau pour aller à la rencontre d’une jeune femme d’environ vingt-cinq ans qui patientait dans le couloir. Anko était une jolie brune avec de grands yeux noirs. Sa coupe au carré et son tailleur pastel en faisaient une personne élégante et raffinée, mais elle cachait un caractère inflexible, un esprit brillant et une ceinture noire de judo.

« Bienvenue Mitarashi-san, suivez-moi, je vais vous montrer les lieux. »

Ils prirent l’ascenseur et descendirent quelques étages. Ils entrèrent dans un local administratif où travaillaient un grand nombre de policiers. Certains étaient en uniforme, d’autres en costumes comme Shikaku et Anko. On saluait respectueusement le directeur et on jetait des regards curieux à la jeune femme qui l’accompagnait. Le Nara ouvrit encore une porte qui donnait sur une salle de repos. Trois hommes discutaient autour d’une tasse de café, leurs bavardages cessèrent dès que leur supérieur entra et ils s’inclinèrent profondément.

« Messieurs, je vous amène une nouvelle recrue. Mitarashi Anko, qui sort tout juste de l’université avec un grade d’officier. »

Les trois hommes rougirent légèrement en découvrant la délicieuse jeune femme qui se tenait derrière leur chef. Elle était vraiment très belle avec ses yeux en amande, son air décidé et les reflets mauves de ses cheveux. Elle s’inclina :

« Enchantée messieurs.
-Je fais les présentations, déclara Shikaku, voici l’inspecteur Sarutobi Asuma que j’ai moi-même formé. »

Un grand homme barbu au teint légèrement basané s’approcha, il semblait avoir entre vingt et trente ans. Ses yeux bruns étaient doux et rieurs, son nez un peu gros, mais il lui donnait un air très humain et bon vivant. Il ôta la cigarette de sa bouche et s’approcha de la jeune femme. Il haussa un sourcil et sourit :

« Je me souviens de vous Mitarashi Anko, lors d’un stage à mes côtés vous m’avez aidé à résoudre une affaire sur des braquages de banques.
-Je suis très honorée que vous vous souveniez de moi. »

Shikaku sourit, s’ils se connaissaient déjà alors travailler ensembles ne poserait pas de problème.

« Vous travaillerez sous les ordres d’Asuma, vous verrez qu’à par sa tendance à trop fumer, c’est un excellent chef.
-Senseï, vous me flattez. » S’exclama le barbu en se grattant la tête d’un air gêné.

Il se tourna vers un jeune homme de la vingtaine. Comme Asuma il avait le teint basané, une cicatrice déjà ancienne lui traversait le visage, mais lui ajoutait un certain charme. Comme Shikaku il portait un catogan, mais ses cheveux étaient moins sombres que ceux du Nara. En revanche, il semblait bien plus agité que ses supérieurs et souriait nerveusement. Anko n’en fut pas choquée étant donné qu’il était plus jeune. Elle ignorait que cette nervosité venait du fait qu’il la trouvait très à son goût. Ils s’inclinèrent l’un en face de l’autre tandis que Shikaku faisait à nouveau les présentations :

« Voici Umino Iruka, le bras droit d’Asuma.
-Êtes-vous aussi un élève de Nara-senpaï ? Demanda Anko poliment.
-N...non.
-De Sarutobi-senpaï alors ?
-Il n’a pas de disciple.
-Bien sûr que si j’en ai un, seulement il ne fait pas partie de la police ! S’exclama le barbu.
-Moi je viens de Yokohama, expliqua le jeune homme, je ne suis ici que depuis un an.
-Donc nous travaillerons ensembles sous les ordres de Sarutobi-senpaï. Soyons de parfaits coéquipiers. »

Elle avait sourit et Iruka s'enflamma presque malgré lui, et très maladroitement :

« Ne vous inquiétez pas, s’exclama-t-il avec un peu trop d’enthousiasme, je vous protégerai très efficacement ! »

Il regretta ses paroles au moment même où il terminait de parler. Le visage d’Anko s’assombrit, ses yeux lancèrent des éclairs et son sourire se transforma en une grimace effrayante :

« Vous pensez que vous aurez besoin de me protéger ? Grinça-t-elle.
-N...non, tenta-t-il de se rattraper, c’est juste...vous avez l’air si fragile...
-Fragile ?!!
-Non ! Délicate ! Je voulais dire délicate !
-Délicate ?!!
-C’est que...vous n’avez rien d’une armoire à glace...vous êtes assez chétive...
-CHÉTIVE ?!!
-Mais...mais une chétive très jolie !!! »

Shikaku arrêta le sous-inspecteur avant qu’il ne s’enfonce davantage. Il approcha Anko du dernier homme présent dans la pièce. Celui-ci plut beaucoup plus à la jeune femme, des cheveux argentés, un air décontracté, un col roulé qui cachait une partie de son visage et lui donnait un air mystérieux. Il avait une cicatrice sur l’œil gauche, mais n’en était pas moins charismatique.

« Kakashi Hatake, pour vous servir. »

Il s’inclina respectueusement et Anko sourit, mais pas autant que Shikaku. Il avait bien perçu le regard de tous les hommes de son bureau. Cette nouvelle recrue allait faire des ravages, la prochaine fois il choisirait quelqu’un de moins joli. Quant à Iruka, il s’en serait tapé la tête contre les murs, on n’avait pas idée d’être aussi idiot dans ses propos. La nouvelle devait le prendre pour un parfait abruti maintenant et il aurait du mal à effacer cette image.

********

Temari avait rangé toutes ses courses, son appartement sentait la peinture fraîche. Elle avait choisi des couleurs chatoyantes et des meubles modernes. Le lit double prenait une grande partie de la pièce, mais il se trouvait juste en face d’un meuble avec la télévision. Pas de table, l’endroit était trop petit, mais un confortable fauteuil avec un petit guéridon design. Les déménageurs avaient aussi installés un bureau, quand Temari s’asseyait elle avait une vue magnifique par les grandes fenêtres, elle avait l’impression de travailler au-dessus du sol. On frappa à sa porte, c’était le concierge Danzo, un grincheux de soixante-dix ans, portant toujours un vieux kimono gris.

« Mlle Orihime ?
-C’est moi. »

Il était au courant de cette enfant qui vivait seule, Shikaku lui avait déjà expliqué et du moment qu’on lui réglait continuellement le loyer, le reste lui importait peu. Néanmoins, il ronchonna quand il croisa le regard vert émeraude :

« On a livré un énorme carton pour vous.
-Ça doit être mon ordinateur. »

Elle avait commandé un portable du dernier modèle, elle avait toujours tenue à être à la pointe de la technologie et se débrouillait en informatique aussi bien qu’un expert du FBI. Le concierge marmonna quelque chose à propos de ces écrans trop perfectionnés et coûteux pour des morveux et repartit en direction de l’ascenseur. Temari referma sa porte et se dépêcha de déballer. Elle songea à sa mère et à ce qu’elle aurait dit si elle avait su ce que sa fille faisait de son argent.

Pardon maman, mais c’est pour vous venger toi et les garçons que je fais ça.

Elle commença à installer le matériel, ce n’était que le début. Elle avait bien l’intention de s’acheter tout un arsenal de laboratoire : un microscope électronique ultra perfectionné, des incubateurs pour ses échantillons, des pipettes, des flacons hermétiques etc. En apparence son appartement serait celui d’une fille vivant seule, mais en réalité ce serait son antre de recherche et elle en serait à la fois la chercheuse et le cobaye. Car elle comptait bien s’autopsier elle-même pour analyser quelle saleté elle avait dans le corps. Saru-kun s’approcha d’elle et lui sauta sur l’épaule alors qu’elle épluchait quelques légumes pour se faire un bouillon. Elle lui donna une poignée d’amandes en sachet et soupira :

« Je ne peux pas attaquer mes recherches aveuglément, il faut que je m’instruise d’abord. »

Aucun problème de ce côté, les bibliothèques de Tokyo étaient ouvertes le dimanche et ne demandaient qu’à lui livrer leurs ouvrages de biologie. Elle avait toujours aimé la science, même si sa voie avait toujours été la police, elle assimilerait tout ce qu’il y’avait à savoir sur le métabolisme humain, même si elle devait y passer des années...et sans cours, sans professeur, ça ne serait pas facile.

********

Shikamaru ouvrit doucement la porte de sa maison, il ne semblait y avoir personne. Son père travaillait énormément en ce moment et sa mère devait encore être à une réunion de parents d’élèves pour les premières années. Il ne se ferait donc pas gronder pour son retard. Au moins ils avaient obtenus ce qu’ils désiraient : l’adresse de la nouvelle élève. Elle vivait dans un très beau quartier, mais Shikamaru n’aimait pas le centre-ville. Les parents de Choji tenaient un magasin d’alcool et habitaient l’étage au-dessus, Ino vivait dans un appartement assez proche de l’école, mais il préférait sa grande maison, une vieille bâtisse qu’on avait presque entièrement retapée. Il y’avait beaucoup de place et quand on ouvrait les portes coulissantes sur le jardin intérieur, on se serait cru à la campagne. Son père utilisait tous ses dimanches à l’occupation de ses bonsaïs et autres plantes, Yoshino encourageait grandement ce penchant pour la verdure car ainsi il ne pensait pas à aller boire un verre avec des amis. Il était rentré ivre plus d’une fois et elle ne le loupait jamais. Shikamaru sourit en se souvenant de l’année dernière, il avait oublié leur anniversaire de mariage et passé la soirée dans un bar. Yoshino était allée le chercher avec une spatule en bois géante. Pendant une semaine elle lui avait fait la tête et pendant une semaine le pauvre Shikaku n’avait pas pu utiliser un siège sans gémir de douleur. Hé oui, même le directeur de la police d’enquête avait ses défauts. Shikamaru se rendit dans sa chambre, elle était vaste sans être immense, des couleurs claires coloraient les murs, Shikamaru aimait cette ambiance sympathique et rassurante. Les meubles étaient en bois, sa bibliothèque remplie de livres car pour Yoshino une bonne éducation commençait avec une culture générale développée. Il s’assit à son bureau, faire ses devoirs ne lui prendrait pas longtemps, il avait retenu toute la leçon sans le moindre problème, il n’aurait plus qu’à tout recopier dans son cahier d’exercice.

« Je suis rentrée. »

Yoshino criait beaucoup et avait vraiment le plus sale caractère de Tokyo, mais aucune mère n’avait la voix aussi claire et agréable comme le chant d’un rossignol quand elle prononçait ces trois mots. Ensuite elle montait les escaliers et il tendait l’oreille pour écouter son pas léger comme une danseuse. Elle fut agréablement surprise de le voir en train de travailler, Shikamaru fit semblant de ne pas l’avoir entendu ouvrir sa porte et continua de placer les villes du Japon sur sa carte. Avec son air innocent, même elle ne pourrait pas se douter qu’il venait tout juste de rentrer après avoir filé une fille pendant une bonne heure. Elle s’approcha de lui et annonça :

« Papa rentrera pour manger ce soir.
-C’est cool, mais je croyais qu’il avait beaucoup de boulot.
-Oui, mais le directeur de l’école l’a convoqué alors il a dû quitter son bureau et ça ne sert à rien qu’il y retourne après.
-Le directeur l’a convoqué ? Pourquoi ?
-Au sujet de la petite nouvelle dont il est le tuteur.
-Temari-san ? »

Effectivement, au même moment à l’école Toô, Shikaku s’asseyait en face du directeur et d’une femme qu’il reconnut comme l’institutrice de son fils. Il savait qu’on ne l’avait pas fait venir pour parler de Shikamaru, mais de Temari. Il se sentit assez mal-à-l’aise, le secret de la Sabaku lui avait peut-être échappé.

« Monsieur Nara, il y’a une semaine vous avez inscrit dans notre école Temari Orihime dont vous êtes légalement le tuteur.
-Effectivement, y’aurait-il eu un problème ?
-Pour parler franchement, avoua l’institutrice, c’est une élève assez...étrange. Elle ne parle jamais aux autres élèves, elle travaille, mais sans sembler y prendre du plaisir, même pendant les travaux manuels. Et puis elle lit des livres qui ne sont pas du tout de son âge, je l’ai surprise avec un journal, et quand je lui ai demandé ce qu'elle lisait, elle m'a dit qu'elle cherchait le nom de meurtriers. Elle m'a effrayée, une telle froideur pour une enfant...je me demande s’il ne faudrait pas lui faire sauter une classe. »

Shikaku soupira intérieurement en essayant de ne pas montrer que la situation l’amusait. Faire sauter une classe à Temari n’arrangerait rien, mais il serait pris pour un fou s’il leur suggérait de l’envoyer à l’université. De toute façon c’était hors de question, Temari n’était en sécurité que dans la peau d’une enfant de huit ans. Il s’empressa donc de les rassurer, d’affirmer que la blonde avait vécu des choses douloureuses qui l’avaient fait mûrir avant l’âge, qu’elle était très intelligente, mais qu’il ne fallait pas prendre au sérieux tout ce qu’elle faisait.

« Vous l'avez vu avec un journal, ça ne veut pas dire qu’elle y comprend quelque chose. Beaucoup d’enfants prennent des mines d’adultes et empruntent leurs affaires pour que cela fasse plus vrai.
-Mais son ton...ses manières...
-Comédie, rôle pour une farce et vous avez marché.
-Alors vous pensez qu’il est inutile qu’elle saute une classe ?
-Oui, je préfère qu’elle reste en seconde année. »

Comme c’était lui qui décidait, l’institutrice et le directeur n’eurent qu’à s’incliner. Une fois Shikaku dans sa voiture, il attrapa son portable et appela immédiatement sur le fixe qu’il avait installé chez Temari. Elle ne tarda pas à décrocher et il lui exposa l’entretien qu’il venait d’avoir avec son enseignante.

« J’ai réussi à sauvegarder ton image, mais en une semaine tu t’es déjà faite repérer. Tu devrais faire plus attention.
-Ce n’est pas facile.
-Je sais, essaye juste de ne pas avoir l’air trop avancée...évite d’amener le journal en classe la prochaine fois. Ajouta-t-il malicieusement.
-J'espérais qu'il m'apprendrait que vous aviez retrouvé l'assassin de ma famille. »

Et elle lui raccrocha au nez.

********

Le lendemain matin, au petit-déjeuner, Yoshino et Shikaku eurent la surprise de manger en compagnie de leur fils, pourtant un spécialiste de la grasse matinée. Il était déjà habillé d’une chemise verte et d’un short marron. Quand sa mère, en robe de chambre elle, lui fit la réflexion, il répondit :

« Avec Ino et Choji on va au parc d’attraction Spaceland.
-C’est très bien, il faut profiter de ce beau soleil. » Approuva Shikaku en desserrant discrètement sa cravate que sa femme remontait toujours trop à son goût.

Shikamaru se versa du riz dans un bol et poursuivit :

« On a invité Temari-san à venir avec nous.
-Bonne initiative, sourit Yoshino, il faut aider les nouveaux à s’intégrer. »

Shikaku grimaça, il voyait mal la blonde s’éclater une journée entière dans un parc d’attraction, mais au moins elle tiendrait son rôle d’enfant. Il ne fit donc aucun commentaire et laissa sa femme et son fils discuter tandis qu’il buvait son café.
Pendant ce temps, Temari terminait aussi de déjeuner dans son appartement, elle s’était habillée avec une salopette orange et un tee-shirt blanc, mais seulement parce qu’elle était matinale. En vérité elle avait complètement oublié son rendez-vous avec les trois enfants. Elle terminait sa vaisselle quand on sonna à la porte. C’était Ino, vêtue d’un top marin à dentelle et d’un short blanc, les mains dans le dos et un grand sourire arrondissant encore plus son visage.

« Ohayô Temari-san. » La salua-t-elle gaiement.

Alors la promesse de venir au parc rattrapa l’esprit de la blonde aux yeux verts. Sans lui laisser le temps de répondre à son salut, la Yamanaka se dressa fièrement et clama :

« Tu as vu, j’ai trouvé ton appartement !
-Rien de plus facile quand on suit une personne qui rentre chez elle. » Répondit Temari d’un air blasé.

Apprendre qu’elle s’était faite repérer et le mini-reproche ne semblèrent pas gêner le moins du monde la jeune Allemande. Elle entra dans l’appartement en jetant des coups d’œil ravis :

« Quel joli appartement ! Mais il est tellement sérieux, où sont tes jouets ?
-Mes...jouets ?
-Moi j’ai pleins de jouets, des poupées surtout ! Je les coiffe, je les habille, je les promène...je m’en occupe très bien. Tu aimes ça les poupées ? »

Actuellement elle se demandait surtout : est-ce qu’elle parlait autant quand elle avait son âge ? Mais avant que Temari ait pu répondre à une seule de ses questions, Saru-kun sautait sur l’épaule d’Ino qui poussa un cri de terreur :

« Hiiiiii !!! C’est quoi ça ?!!
-Un singe capucin. »

Le concerné n’apprécia pas du tout l’épaule de la Yamanaka qui se débattait trop à son goût et l’abandonna pour celle de sa maîtresse. Une fois le choc passé, Ino dû reconnaître qu’il était vraiment très mignon. Elle approcha (prudemment) la main pour le caresser. Temari alla chercher les amandes et lui montra comment lui en donner.

« Il supporte bien d’être enfermé pendant la journée ?
-C’est encore un petit, alors oui. Mais quand il deviendra plus grand, je devrai sûrement le promener plus souvent. »

Le singe attrapa les amandes et les avala avec un petit air de contentement. Ino était à présent totalement sous le charme :

« Il est si mignon !
-Tu veux le reprendre ?
-Non ! J’aurai trop peur qu’il me griffe ! »

Elle regarda sa montre et poussa une exclamation qui fit de nouveau bondir Saru-kun :

« On va être en retard au parc d’attraction !
-Il faut que tu y ailles sans moi. Déclara alors Temari.
-Pourquoi ?
-Je viens de me rappeler que je devais aller chercher des livres à la bibliothèque. »

Ino lui jeta un air suspicieux, elle pensait encore que Temari cachait simplement une grosse timidité et essayait simplement d’éviter encore un rendez-vous. Elle ricana intérieurement en songeant qu’elle allait se montrer plus maligne qu’elle.

« Choji et Shikamaru nous attendront ! Allons chercher tes livres ! »

Temari réprima un mouvement d’agacement, mais elle n’avait pas le choix. Décidemment cette petite était plus collante qu’un chewing-gum sous une semelle...mais c’était le comportement normal d’une enfant aussi. Elles se rendirent donc à la bibliothèque la plus proche, un bâtiment moderne et très agréable puisqu’il possédait un café avec des terrasses pour permettre aux clients de lire en extérieur quand il faisait beau. La blonde aux couettes acheta une carte de fidélité, puis Ino voulu l’entraîner vers l’étage pour les enfants.

« Dépêche-toi ! Ils ont reçu les nouvelles histoires de Kiki la petite sorcière !
-Euh...ce n’est pas vraiment mon genre de lecture. »

Elle s’approcha d’une femme d’un certain âge portant un badge qui indiquait qu’elle travaillait ici. En voyant arriver ces deux petites filles, elle sourit :

« Que puis-je pour vous mes mignonnes ? Le rayon des livres pour enfants se trouve au premier étage.
-Je cherche des manuels de sciences.
-Bien sûr, j’en ai justement ici. »

Temari s’étonna que cette vieille dame ne pose pas plus de question, mais elle comprit rapidement en la voyant fouiller dans une caisse et en ressortir triomphalement Le Corps Humain pour les 8-10 ans, les Mignonnes Globules et les 350 questions des petits curieux . Ino était ravie et battait des mains :

« J’adore les Mignonnes Globules ! Elles sont si rigolotes !
-Génial, songea ironiquement Temari, voilà qui va bien avancer mes recherches. »




Prochain chapitre au parc d'attraction !



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