Fiction: Théâtre (terminée)

Kushina Uzumaki. Impulsive, renfermée, colérique, un tout petit peu orgueilleuse... Son monde s'arrête à sa meilleure amie, Mikoto, et tous les autres ne sont que des idiots susceptibles de la décevoir. Minato Namikaze. Intello, niais, ennuyant... Mais est-ce tout ? Un devoir donné par leur volumineuse professeur d'art dramatique réussira-t-il à faire changer la lycéenne et sa façon de voir le monde ? Sa façon de voir un certain blond au sourire éternel ?
Romance | Mots: 4039 | Comments: 1 | Favs: 5
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Noussy (Féminin), le 27/05/2012
C'est de l'eau de rose fuchsia, oui... Enfin, bonne lecture tout de même =P



Chapitre 1: OS : Théâtre



"- Votre devoir pour la fin de l'année sera un travail de groupe. Je veux que vous jouiez une pièce théâtrale pour le spectacle de fin d'année. La meilleure représentation recevra un bonus de dix points."

Un brouhaha s'éleva parmi les lycéens. Dix points, c'était tout de même énorme ! La grosse femme qui nous faisait office de professeur d'art dramatique prit une pose césarienne et reprit sur un ton théâtral :

"- Par contre, c'est moi qui ferai les équipes, et vous aurez sans doute des surprises. Je souhaiterais que vous sachiez travailler en harmonie avec quelqu'un qui n'est pas forcément un ami proche. Ce sera le véritable but de cet exercice."

Le brouhaha s'éleva une seconde fois, faisant parfois entendre une réplique indignée. Moi, je restais de marbre. De toute manière, à part Mikoto, ma meilleure amie, je n'avais pas à proprement parler d'amis proches dans cette classe, alors...

"- Très bien, votre attention s'il vous plait ! Voici les équipes que j'ai moi-même composées. Groupe n°1 : Uchiwa Mikoto et Nara Shikaku. Groupe n°2 : Aburame Shibi et Akimichi Choza. Groupe n°3 : Uzumaki Kushina et..."

Je retins mon souffle.

"- ...Namikaze Minato."

Je poussai un petit cri d'indignation. Pourquoi avait-il fallu que parmi tous mes imbéciles de camarades je ne tombe que sur le premier de la classe ? Je jetai un regard à mon coéquipier, un air ronchon sur le visage. Lui, il souriait, comme à son habitude, d'un sourire amical et bienveillant. C'est-à-dire, de mon point de vue, un sourire niais et idiot. Niais, il l'était avec son visage fin de fille et ses manières insouciantes, mais idiot, il était loin de l'être. Du moins en ce qui concernait les études. Pour moi, ce n'était qu'un intello naïf et faible, même pas capable de se battre. Et je devais faire équipe avec lui. Pire : Je devais travailler « en harmonie » avec lui pour avoir ces dix points, qui me feraient sûrement rattraper la note catastrophique du précédent contrôle. L'horreur.

A la fin du cours, Mikoto m'attendait à la sortie de l'amphithéâtre avec une mine réjouie.

"- C'est super que je sois tombée sur Shikaku ! s'exclama-t-elle, il est sympa, et avec son cerveau de génie, il nous concoctera une mise en scène d'enfer !
- Ouais... La chance ! Je suis avec ce crétin de Namikaze. Il va falloir que je supporte son sourire débile pendant un mois, 'ttebayo ! boudai-je en poussant un gros soupir.
- Bah ! Tu aurais pu tomber sur bien pire ! Tiens, par exemple, le pauvre Fugaku est avec Tsume Inuzuka ! Lui qui est si calme et silencieux, faire équipe avec une furie pareille est quasiment impossible !
- Pff... J'aurais préféré être avec toi !
- Kushina, soupira ma meilleure amie, il faut que tu apprennes à connaître d'autres personnes ! Je suis sûre que tu apprécierais d'avoir beaucoup d'amis...
- Comment veux-tu que je devienne amie avec des personnes qui se moquent de moi, dattebayo ? D'ailleurs, je suis certaine que Namikaze va faire une remarque dès la première séance d'entraînement !"

J'entendis soudain une voix derrière moi m'appeler.

"Quand on parle du loup..." Pensai-je immédiatement, agacée.

"- Salut ! fit Namikaze en s'arrêtant devant moi. Heu... Je voulais te demander... Pour le travail, ça te dirait de venir chez moi Samedi, vers onze heures ? On déjeunerait ensemble tout en écrivant la pièce...

Je jetai un coup d'œil à Mikoto qui m'encouragea du regard.

"- Heu... Oui, pourquoi pas, bredouillai-je en grimaçant une expression amicale. Donc, heu... A Samedi !"

Il me fit un de ces grands sourires dont lui seul avait le secret et répéta "A Samedi" avant de partir rejoindre Fugaku et Haruno, ses meilleurs amis. Je poussai un soupir, ne prêtant pas grande attention aux félicitations de mon amie pour mon attitude positive. Samedi vint trop vite à mon goût, et avant que j'aie eu le temps de me préparer psychologiquement, je me retrouvai un petit sac sur l'épaule et un bout de papier à la main, à la recherche de la demeure Namikaze.

Il m'avait fait un plan détaillé du quartier, et je dois dire que je n'ai jamais vraiment eu de problème pour m'orienter, c'est donc sans mal que je pus trouver l'immense villa toute de blanc peinte, percée de larges fenêtres vitrées donnant sûrement sur des chambres dont la vue était cachée par des rideaux de couleurs différentes. Le fils du propriétaire m'attendait sur le pas de la porte, toujours en souriant sereinement.

"- Entre ! Fais comme chez toi !"

Si de l'extérieur, la construction était imposante, l'intérieur était pour ainsi dire magnifique ! Tout, de la structure de la cheminée et des escaliers à la plus petite babiole de décoration était une véritable œuvre d'art ! J'étais émerveillée devant tant de raffinement et de délicatesse, chose qui manquait sûrement à mon environnement. Le carrelage était d'un beige doux, se mariant avec le marron des meubles de bois verni, qui eux, étaient chacun orné de vases, de cadres photo, de bougies ou autres objets hétéroclites. L'escalier montait du coin droit, pour disparaître derrière un mur blanc à la peinture parfaite. Du plafond haut pendait des lustres constitués de plusieurs cristaux assemblés.

"- C'est joli, n'est ce pas ? C'est ma mère qui a fait la décoration !"

Il le disait avec fierté, regardant l'ensemble du hall d'entrée comme pour la première fois, une étincelle dans les yeux. Tout à coup, il se tourna vers moi :

"- D'abord, on va à la cuisine, histoire de déjeuner avant de commencer à travailler. Tu es d'accord ?
- Ouais..."

Je n'étais pas à proprement parler enthousiaste à l'idée de déjeuner en tête à tête avec l'intello de service, moi qui étais de tempérament énergique... Très énergique... A la limite de la surexcitation, en fait... Mais suivant les conseils de Mikoto, je le suivis sans un mot, essayant de mon mieux de ne pas grimacer. La table avait été dressée, et des couverts neufs attendaient de chaque côté de la nappe orange.

"Orange ? Drôle de couleur..."

Il me tira galamment la chaise sur laquelle je pris place et nous servit lui-même... des omelettes au fromage ! Sûrement à cause de la tête que je faisais, il éclata de rire :

"- Désolé pour l'originalité, mais je ne sais pas faire autre chose de mangeable..."

Parce qu'en plus, il l'avait faite lui-même !

"Je crois que je vais prétexter une allergie aux œufs et aller me prendre un sandwich dehors..."

Mais avant que je ne puisse mettre mon plan on ne peut plus crédible à exécution, le visage de ma meilleure amie s'imposa dans mon esprit, et j'imaginai la tête qu'elle ferait si elle apprenait que j'avais fui une occasion de me rapprocher de quelqu'un d'autre qu'elle... Je levai donc courageusement ma fourchette en argent, la fis glisser lentement dans le plat en déglutissant difficilement, puis finis par porter la substance à ma bouche, qui n'émit qu'une phrase :

"- C'est bon, 'ttebayo ! m'exclamai-je, étonnée."

Le Namikaze leva ses yeux de son assiette, un regard amusé flottant derrière ses prunelles bleues.

"Tiens, il a de beaux yeux ! Ce bleu est si profond... Je n'avais jamais remarqué !"

"- Tu dis toujours Dattebayo ou 'ttebayo à la fin de tes phrases ?
- Non..."

Puis, dans un élan de sociabilité, je repris, comme pour allonger la conversation.

"- Seulement si je suis surprise, gênée ou énervée. C'est un mot de mon invention, il n'a aucun sens, mais je l'aime bien...
- Je l'aime bien aussi !"

Je levai les yeux vers lui, surprise. Je m'attendais à ce qu'il se moque de moi, mais il affichait simplement un sourire sincère... Peut être que, finalement, je devrais lui donner une chance... Si seulement il pouvait être différent ! Différent de tous ceux qui m'ont exclue, avec pour seul prétexte, un défaut physique malheureusement bien trop visible... Des cheveux rouges. Rouge vif. J'avais longtemps souffert de solitude à cause de cela, mais je ne le montrais jamais. Fierté. J'avais appris à me défendre, à me battre, à me venger aussi... Mais tout cela, j'en étais consciente, ne faisait qu'empirer les choses. Je finis par me dire que personne ne m'accepterait jamais, même si je trouvais la raison réellement stupide, et finis pas me renfermer sur moi-même, me créant une carapace infranchissable de laquelle je ne sortais jamais.

Infranchissable, c'était vrai jusqu'à ce que je rencontre Mikoto... Je me souviens d'ailleurs avoir été brutale avec elle la première fois... Elle n'a d'abord été qu'une enquiquineuse, puis elle était passée au stade de fille sympa pour sauter très vite au grade d'amie, donc automatiquement, de meilleure amie. C'était uniquement grâce à elle que j'avais évité de peu l'exclusion de l'école ! Seulement voilà... Après Mikoto, je ne m'ouvris plus à personne, ne laissant absolument aucune chance aux nouveaux venus de se rapprocher de moi. Peut être mon amie avait elle raison, après tout... Peut-être devrais-je laisser ma carapace s'ouvrir un peu... Mais rien qu'un peu, alors !

"- Kushina ? Est-ce que ça va ?"

Je sursautai à l'entente de la voix du blond, qui, pendant que je réfléchissais, avait fini de manger, et commencé à débarrasser la table. Il me fixait d'un regard un peu inquiet, attendant sûrement une réponse de ma part.

"- Ce n'est rien, dattebayo ! m'écriai-je, gênée. Je... Je suis juste un peu distraite !
- Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite surtout pas à me le dire, d'accord ?
- Merci, Namikaze. Pour le repas aussi !
- Appelle-moi Minato ! On est amis, pas vrai ?"

Il souriait, d'un sourire éclatant, tout en portant les assiettes sales à l'évier. Il l'avait dit sur un ton naturel, comme si c'était une évidence, ce qui, bien-sûr, n'était pas le cas pour moi. Du moins, quelques heures plus tôt... Je le fixai sans vraiment m'en rendre compte, sa dernière réplique tournoyant sans cesse dans mon esprit... Etait-ce un piège ? Allait il se tourner et me rire au nez en disant "Tu y as cru, n'est-ce pas ?" ?

Mais rien de tout cela ne se passa, à mon plus grand bonheur. Un ami. Un autre. Sans que j'aie réellement eu à faire d'efforts... Mentalement, je fis monter "Minato" de "Intello niais" au grade de "Ami". Je bouillonnais d'excitation, ne tenant presque plus en place, si bien que je me levai tout d'un coup en prétextant vouloir l'aider pour ne pas avoir à rester assise.

* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *


Je tirai la langue sur le côté et fronçai les sourcils, espérant que cela m'aiderait à me concentrer un peu plus. La couleur de la chambre, d'un jaune criard, ne m'aidait pas beaucoup dans ma tâche, elle me distrayait, ce qui n'était apparemment pas le cas de Minato. Cela faisait à présent deux semaines que nous nous réunissions pour ce projet, et nous avions presque terminé avec la paperasse. Mon coéquipier semblait absorbé par ces lignes indistinctes que j'apercevais depuis l'autre bout du bureau. Il était penché sur sa feuille depuis une heure, lisant, notant, lisant encore... Il ne nous avait pas fallu beaucoup de temps pour trouver la pièce idéale, étant donné que Monsieur, un fan de théâtre, avait en sa possession une collection entière de sketchs, scénettes ou pièces théâtrales, comédie ou tragédie, concernant divers sujets. Le travail qu'il nous avait fallu effectuer était de trouver des idées originales pour la mise en scène, chose qui n'était pas aisée. Soudain, le Namikaze poussa un cri de triomphe en brandissant ses feuilles :

"- J'ai fini ! Il faudrait juste nous renseigner sur les costumes et le tour est joué ! Tu as trouvé quelque chose ?"

Devant la mine déconfite que je faisais, il sourit, se leva pour se mettre derrière moi, prit appui sur le dossier de la chaise et se pencha sur ma petite pile de feuilles. Sa poitrine frôlait mon épaule, et à ce contact, aussi léger soit il, un frisson me parcourut. Le peu de concentration que j'avais acquis se volatilisa, mais je n'étais pas surprise.

Ce genre de réaction étrange était apparu quelques jours plus tôt, me plongeant dans l'incompréhension. Que m'arrivait-il ? Je m'étais déjà posée maintes fois la question en vain. Mikoto avait eu un petit sourire énigmatique quand je lui en avais parlé, mais la seule chose qu'elle avait bien voulu me révéler était ce genre de phrase qui vous donne l'impression de parler à un ermite : "Tu sauras si tu suis la voie de ton cœur...".

Toujours est-il que mon point de vue sur le blond avait basculé au bout de trois jours. Il était vite passé au stade de "Meilleur ami". C'était étrange comme il m'inspirait confiance alors que je le connaissais à peine, mais le plus important, c'était qu'il n'avait pas mentionné mon défaut majeur. Du moins, pas encore...

Minato posa son crayon sur le bois clair et se releva, une mine satisfaite peinte sur ses traits réguliers. Jetant un coup d'œil à la pile de papier, je constatai que plusieurs notes étaient écrites sur chaque côté du texte : Il avait fini. Je soupirai :

"- Je ne suis vraiment pas faite pour la mise en scène ! Heureusement que c'est fini ! On va pouvoir commencer à répéter ?
- Oui ! Mais je suis un peu fatigué, ça te dirait de prendre un jus de fruit sur la terrasse ?
- Volontiers !"

La vaste terrasse était devenue notre point de détente. A chaque pause, nous venions nous allonger sur des transats, à l'ombre, un jus de fruit à la main. Nous nous retrouvâmes donc là bas, lui portant nos chaises, moi la boisson. Une fois installés, chacun se mit à siroter son breuvage en silence, contemplant les nuages qui passaient, solitaires, au dessus de nous. Une sensation de confort et de sécurité me submergea, et je fermai les yeux, savourant la tranquillité dans laquelle je me plongeais deux fois par semaine. Mes pensées s'éteignirent un instant...

Je me relevai d'un bond, en même temps que mon compagnon.

"BAM ! BAM !"


Un épouvantable vacarme venait du rez-de-chaussée, comme si quelque chose voulait défoncer la porte. Quelque chose, ou quelqu'un... Je me tournai vers Minato, inquiète. Son teint d'habitude pâle était tout d'un coup devenu livide, ses yeux reflétaient la panique tandis qu'il semblait réfléchir à toute vitesse. Que se passait-il ?

Soudain, il se tourna vers moi, me prit la main et m'entraîna à travers la demeure, m'arrachant un cri de protestation auquel il ne prêta aucune attention. Il courait, empruntant couloir après couloir, jusqu'à ce que nous arrivions face à une petite porte de placard dans un coin reculé de la villa. Un énorme "CRASH ! BOUM !" se fit entendre, et je devinai que la porte d'entrée avait cédé. Minato ouvrit difficilement la petite porte en marmonnant fébrilement des "Allez ! Allez !", pendant que je le regardais, perplexe :

"- Mais enfin, Minato ! Que se passe-t-il ?"

Malheureusement, il ignora totalement ma question et me poussa dans le placard en me jetant un regard qui se voulait rassurant.

"- Ne t'inquiète pas, ce n'est rien. Surtout, ne bouge pas d'ici ! Ne fais aucun bruit, et ne te montre surtout pas ! Je reviendrai te chercher dès que ce sera fini.
- Dès que quoi sera fini ? Att... Minato !"

Il avait refermé hâtivement la porte, ne prenant pas la peine de répondre à ma question. Je ne pus qu'écouter ses bruits de pas s'éloigner rapidement, se rapprochant donc de ce qui avait défoncé la porte. Je ne pus qu'écouter ses pas s'éloigner, un déluge de questions déferlant dans mon esprit. Ne pouvant rien faire d'autre, je me recroquevillai sur moi-même, et tendis l'oreille. Des éclats de voix me parvenaient, mêlés au bruit de plusieurs choses brisées. Je devenais de plus en plus tendue.

Un quart d'heure passa... Je me redressai pour changer de position, ayant des fourmis dans les jambes... et heurtai une étagère au dessus de ma tête, ce qui eut pour effet de faire dégringoler une multitude d'objets dans un bruit de métal assourdissant... Je me glaçai sur place, craignant d'avoir fait une bêtise... Tout à coup, je retins un cri... Un coup de feu ! J'étais sûre d'avoir entendu un coup de feu !

"Minato ! Mon dieu, mais que se passe-t-il ?! Il faut que je sorte de là !"

Je tournai la poignée, mais, sans surprise, je constatai qu'elle ne s'actionnait pas. J'essayai en vain de défoncer la porte, de la briser à coups de balai... Quand un petit éclat de fer luisant attira mon regard. Une barrette à cheveux !

"Parfait !"

Quelques minutes plus tard, je courais à en perdre haleine à travers la maison, où régnait à présent un silence lourd... Quand je vis enfin le couloir menant au hall, je poussai un cri de triomphe et accélérai la cadence. Maintenant, avec du recul, je suis convaincue que c'est cet instant là, au moment exact où je franchissais le seuil du salon, haletante et totalement paniquée, cet instant où je vis la scène la plus effrayante de ma vie, ce fut là que je réalisai...

Devant moi, à quelques mètres à peine, ligoté à un pilier blanc, se tenait Minato Namikaze, la tête pendant sur le devant, du sang émergeant à flots d'une blessure à la poitrine. Autour de lui, tout n'était plus que néant... Les meubles, autrefois si joliment décorés étaient à présent brisés, et gisaient misérablement parmi les décombres de leurs semblables. La peinture des murs avait été arrachée à cause des vases de verre violemment jetés contre les parois. Quant aux lustres qui m'avaient tant émerveillée, ils agonisaient, s'accrochant encore désespérément au plafond, comme par miracle. Mais tout ce que je voyais, moi, c'était mon coéquipier saignant, gémissant faiblement de temps à autre...

* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *


Je pénétrai timidement dans la chambre d'hôpital. À côté du lit, assis sur un fauteuil, un homme blond, peut être dans la cinquantaine, regardait son fils dormir paisiblement. Il leva les yeux vers moi, me fixa un instant et sourit faiblement :

"- Bonsoir, jeune fille. Entre, ne sois pas timide !
- Bonsoir Monsieur Namikaze. Comment va Minato ?
- Bien. Les médecins ont dit qu'il se remettrait vite de sa blessure. La balle a raté l'artère de peu...

Un immense soulagement m'envahit, tandis que je m'avançais doucement vers le centre de la pièce. Pendant huit longues heures, j'avais attendu chez moi, emmitouflée dans ma couette, supportant la tension et l'angoisse de ce qui allait advenir de l'opéré. Comme si cela ne suffisait pas, un nombre incalculable de questions se bousculait dans mon esprit, rivalisant avec l'image horrible du hall d'entrée de la demeure Namikaze quelques heures plus tôt.

Mr Namikaze se leva et s'approcha de moi, un sourire bienveillant sur les lèvres, mais une infinie tristesse se reflétant dans son regard d'azur.

"- Viens t'asseoir, tu dois être fatiguée... Je reviens dans un instant. Veille sur lui... Et merci pour tout ! Tu as été extraordinairement courageuse..."

Il se dirigea vers la porte en me donnant une tape paternelle sur l'épaule, et sortit en me laissant seule au milieu de murs d'un blanc immaculé. Je m'approchai du blond endormi. Il semblait serein, son pouls battait régulièrement au rythme des petits "Bip" de la machine à laquelle il était relié.

"Comme j'aimerais qu'il se réveille ! J'ai tant de questions à lui poser..."

Tout à coup, ses paupières frémirent, puis s'entrouvrirent, pour se refermer aussitôt. Je poussai un cri de joie, remerciant le ciel d'avoir écouté ma prière. Je m'assis sur le bord du lit tandis qu'il habituait petit à petit ses yeux à la lumière de la lampe allumée. Il me fixa un instant, puis sourit en murmurant :

"- Salut.
- Salut... Comment tu te sens ? m'enquis-je.
- Fatigué, mais bien. J'ai un peu mal à l'endroit de la blessure mais je m'en remettrai !
- Tu m'as fait peur, tu sais ! Quand... Quand je t'ai vu... Comme ça..."

Je frissonnai, détournant le regard de mon interlocuteur pour le reporter sur le carrelage couleur crème. L'image était encore trop fraîche, bien trop effrayante pour que je puisse la décrire. Minato se releva péniblement, m'arrachant un cri de protestation qu'il ne souligna pas, et s'adossa contre l'oreiller blanc. Lui aussi évitait mon regard. Il semblait absorbé par le petit jardin verdoyant qu'on apercevait depuis la fenêtre, mais il pensait sûrement à autre chose... Soudain, il formula la question qui me brûlait les lèvres, mais que je n'osais poser, de peur de paraître trop indiscrète...

"- Tu te demandes sûrement ce qui est arrivé, pas vrai ? Je ne devrais peut-être pas, cela ne me concerne même pas... Mais tu as le droit de savoir ! Après tout, tu m'as sauvé la vie ! Ajouta t-il avec un sourire éblouissant, me forçant à sourire aussi."

Il était beau...

"- Mon père est responsable d'un laboratoire de recherche sur quelque chose concernant l'Uranium, et de ce fait, beaucoup de personnes, plus ou moins bien intentionnées, cherchent à obtenir certaine informations confidentielles concernant la base de la recherche. Il y a quelques mois, les années de travail acharné ont enfin donné leur fruit. Je ne peux pas te dire de quoi il s'agit, je ne le sais pas moi-même... Toujours est-il que des ennemis de plus en plus dangereux ont commencé à montrer le bout de leur nez. Mais jamais ils n'avaient pénétré dans la maison. Ils s'arrêtaient le plus souvent devant le portail en attendant que quelqu'un sorte... Ils étaient trois. Il... Il y a eu ce bruit... J'ai essayé de les empêcher de rejoindre le couloir où tu étais, mais l'un d'eux m'a menacé avec un pistolet. Les deux autres m'ont ligoté au pilier..."

Il frissonna, se remémorant sûrement ces moments de pure angoisse. Je retenais mon souffle, devinant ce qui s'était passé ensuite.

"- Il... Celui qui avait l'arme... Il a voulu me torturer en me blessant... Mais il s'est disputé avec l'un d'eux, et la balle est partie... Ils ont sûrement cru que j'étais mort... Ils ont détalé...
- Je... Je suis désolée... C'est ma faute..."

Les larmes avaient commencé à glisser doucement sur mes joues... C'était ma faute s'il avait dû subir une opération, s'il avait frôlé la catastrophe... Si je n'avais pas été si maladroite... Il se redressa un peu plus sur son lit, se pencha et me déposa un léger baiser sur la joue.

"- Arrête de dire n'importe quoi ! Rien de ce qui est arrivé n'est de ta faute. Je suis juste heureux qu'il ne te soit rien arrivé."

Je me jetai dans ses bras en pleurant tandis qu'il refermait ses bras - ou plutôt son seul bras valide - autour de moi, jouant avec une mèche de mes cheveux. Soudain, il murmura :

"- Tu as des cheveux magnifiques, tu sais ? C'est la première chose que j'ai remarquée chez toi..."

Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. J'écarquillai les yeux de surprise, cherchant une quelconque trace d'ironie ou de moquerie dans ses yeux, mais tout ce que j'y vis fut un immense océan de douceur et de sincérité.

"Je l'aime..."

Ma voix s'éleva en écho à ma pensée, et mes lèvres capturèrent les siennes en un baiser rempli d'amour, auquel il répondit en me serrant plus fort encore contre lui. Je l'aimais, oui. A présent je le savais. A ce moment là, pendant les plus beaux instants de ma vie, je pensais à notre pièce théâtrale, celle qui m'avait permise de changer. Je remerciai silencieusement notre volumineuse professeur d'art dramatique, et je me promis de faire de mon mieux pour que nous remportions le prix. Car c'était grâce à cette pièce que ma vie avait basculé vers mon bonheur... Notre bonheur...





Alors ? Je vous avais prévenu... >.< Celui ci est moins bon que le dernier, je vous l'accorde, et vous trouverez sûrement des incohérences, du genre "Où est la mère de Minato ?"... Il est peut être moins long aussi --' Mais ça, j'ai tout fait pour y remédier sans grand succès ! Toujours est il que si vous n'avez pas aimé, vous pouvez le clamer haut et fort ! Je vous laisse donc juger, en mettant, je vous en prie, vos remarques et vos objections dans vos futurs commentaires. Merci, et à bientôt !



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