Fiction: Massacre de la race humaine

Aimez-vous autant que moi cette sale cruauté qu'un misanthrope peut ressentir ? Aimez-vous autant que moi cette haine incessante que les humains déclenchent en notre être ?
Classé: -12I | Horreur / Supernaturel / Suspens | Mots: 4518 | Comments: 2 | Favs: 2
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Noly/Yumy (Féminin), le 26/05/2012
C'est un One-Shot, car au début ce n'était pas une Fanfiction, uniquement un roman quelconque écris avec mon imagination sanglante et sadique. Changer les noms n'est pas mon passe-temps favori. Je l'ai mis ici car je voulais des avis, des opinions fondés, mais surtout pour tenter de voir si vous aimez cette cruauté autant que ma petite personne salement cruelle.



Chapitre 1: Massacre



Son regards fuyait doucement une réalité qu'il n'acceptait pas, qu'il refusait du plus profond de son être.
Qu'il n'avait pas l'âge d'accepter.
Il avait observé toute la scène, sans frémir, sans même un infime mouvement, silencieux comme une ombre, se contentant de laisser voguer des pensées infinies, des pensées qui s'éloignaient lentement à mesure que ses yeux observaient d'une lueur candide. Lueur qui, d'ailleurs, disparaissait au fil des paroles, des actes. Il mourait, en même temps que les autres. En même temps que tous. À quoi bon vivre dans un monde sans passion, sans corps délicieusement chaud le bordant durant une soirée fraîche d'automne, sans voix rassurante chatouillant son oreille de paroles saisissantes. À quoi bon vivre simplement. Il ferma les yeux, une seule seconde. Le temps qu'un poing heurte un visage, le temps qu'une vie s'échappe d'une enveloppe de chair. Le temps qu'il sente que son âme se désintégrait. Seulement après il rouvrit les yeux. Fixa le corps vide de vie, vide de toute expression. Désormais vide de sentiment. Ce corps ne l'aimait plus, ne le serrerait plus jamais dans ses bras, ne le toiserait plus avec cet air gentil et vaillant. Le jeune homme laissa tomber sa tête sur la brique, refermant les yeux dans une promesse de mort. Une promesse de mort effroyable, mortelle, dangereuse. L'homme face à lui ramassa son arme, son coutelas brillamment tranchant, traçant un cercle irrésistible autour de sa main pour ensuite la ramener dans le fourreau fixé sous son poignet. Lorsqu'il rouvrit les yeux il n'était plus le même jeune garçon. Ce n'était plus Louka, ce n'était plus le jeune garçon qui avait constamment besoin d'une protection, ce n'était plus le jeune garçon innocent et irresponsable. Il était mort en même temps que lui. Louka fit un pas, observa l'homme s'allumer une cigarette et se mettre à fumer impulsivement. Louka s'adossa contre le mur, le fixa d'un regard où se mélangeait envie, passion, pulsion meurtrière, croisa les bras et ferma les yeux quelques secondes.
Il sentait que c'était la dernière fois qu'il allait pleurer, la dernière fois que son visage allait se faire envahir par des larmes ruisselant salement. Dans un silence parfait, Louka pleurait à l'ombre d'un mur, loin du lampadaire sous lequel l'homme se tenait, pleurait la mort des siens, la perte de sa propre personne, de sa jeunesse, de sa personnalité enjouée et rayonnante. Il pleurait la vie heureuse qu'on venait de lui arracher sous des coups de lames impitoyables. Il pleurait, simplement. Pour la dernière fois de sa vie il se laisse aller, désormais son regard n'afficherait plus que cette impassibilité infinie avec qui il ne ferait plus qu'un. Louka n'avait que sept ans et demi, sept années de bonheur infini, sept années qui venaient de s'effacer soudainement, pour ne laisser place qu'à une unique page blanche sur laquelle il se contenterait de vivre. Essayerait du moins. Un autre enfant torturé venait de naître. Louka fit un pas vers l'homme, lentement, un pas feutré qui cachait parfaitement sa légère peur au fond de lui. Il était petit, silencieux comme une ombre et retenait son souffle. Une ombre. Physiquement, mentalement... L'homme leva lentement le regard vers lui, lorsqu'il ne se trouva plus qu'à deux mètres du lampadaire. Il le sonda, remarqua ses poings serrés, son regard vide, ses yeux légèrement rougis, sa petite taille et sa peau blême. Une aura de mort. C'est ce qui le retint de lever son arme sur ce jeune corps enfantin. L'homme termina sa cigarette, et Louka resta immobile, silencieux, se contentant de garder ses yeux fixés dans les siens. Un léger sourire se dessina sur les lèvres de l'homme, contre toute attente.

- Tu veux que je t'enseigne, jeune ?

Un rire amusé monta de sa gorge. Louka hocha doucement la tête. Rien n'aurait pu lui faire davantage plaisir.
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. Du sang perle au travers des morceaux vitrés et brisés en caresse minutieuse et lente. Les doigts osseux glissent sur le miroir traçant doucement des traits d'une monstruosité sans nom, d'une agonie incertaine. Des traits vides de vie, vides d'une quelconque expression humaine, mangés par deux grands yeux turquoises entourés d'un maquillage noir presque sanglant. Qui a longtemps coulé sur ses joues pâles. Elle ne vie pas, elle meurt, détruite de l'intérieur. Ses longs cheveux noirs comme l'abysse ruissellent le long de ses épaules, de son dos. Son apparence peut paraître soignée, en contraste à son âme martelée et torturée criant vers une sortie utopique. Une âme rétamée, rien de plus. Ni de moins. Son coeur martèle sa poitrine à grands coups térébrants et sordides alors que son regard se dirige lentement vers un coin du miroir pour observer le doux reflet d'une silhouette délicate, presque candide. Son corps hurle dans un écho sanglant et effroyable son envie croissante et impulsive de fuir ailleurs avec ce jeune corps, cette jeune personne. Cette petite fille. Elle veut la serrer contre elle, mourir dans le même sursaut pour avoir l'impression de ne plus jamais s'en séparer, mourir pour ne pas avoir à vivre seule. Une solution perverse, mortelle, tellement irréaliste, mais tellement réelle. Une solution qui déchire son être. Elle rouvre les yeux un peu plus grands, redoutant l'infime seconde où ils auront à cligner, la fixant de son regard avide et tout à fait surhumain. Ses lèvres s'entrouvrent pour laisser aller une délicieuse prière, qui reste bloquée au fin fond de sa gorge, refusant de passer la commissure de ses lèvres même avec sa féroce envie de s'exprimer. Des larmes se mettent à envahir son visage, prendre possession de ses membres et de son être presque doucement, détruisant sa vue par la même occasion. Elle laisse passer un sanglot criard, éclatant le silence lourd de paroles muettes, coites, avant de dériver les yeux vers la petite fille, une nouvelle fois.
Elle n'est plus là.
Disparue.
Partie.
Matérialisée.
Morte ?
Son corps de jeune humaine s'active si soudainement qu'elle prend une seconde involontaire pour s'en remettre avant de laisser courir ses jambes fines et légèrement musclées dans un élan irrépressible. Infiniment mortel et irrésistible. Un bras la retient néanmoins, une bouche farouche se plaque contre la sienne, un souffle de passion la frappe rudement. L'homme s'était rapproché, avait murmuré un borborygme qu'elle n'avait pas véritablement entendu, l'avait embrassée dans un mouvement endiablé et tendu. Elle se mit à hurler. Inlassablement. Elle voulait arrêter le temps, le prendre entre ses mains en sachant qu'il coulerait entre ses doigts, le retenir contre son gré pour qu'il lui laisse le temps de récupérer et de revivre doucement. Une chose qu'il ne lui avait jamais permis. L'homme envia ce corps émacié et squelettique se débattant entre ses mains recouvertes désormais de sang, tout comme sa chemise qui était auparavant d'un blanc immaculé, maintenant recouverte de tâches rosées. Ce corps meurt. Silencieusement. Après tout le silence n'est là que pour chanter de paroles sourdes incapables d'être prononcées. Le silence ne ment pas. Le genou de la jeune femme se relève brusquement, repoussant l'homme inévitablement. Elle recommence à courir. Traverse les salles, elle ne les voit pas, court comme une aveugle à travers des émotions évidentes et étouffantes, court pour rattraper le temps qui fuit. Son corps traverse la porte vitrée qui éclate dans d'innombrables morceaux de verres volant en tout sens comme au ralenti. Elle s'arrête, son cri sort enfin. Pas le sien... Celui de son âme détruite. Déchirant son être, son corps, sa gorge, ses poumons, le monde. L'univers. Son monde à elle. Une humaine, seulement une humaine, couchée au beau milieu du chemin rougit d'éclaboussures de sang, de bras démembrés. Une carcasse. Un cadavre. Elle s'oblige à ouvrir les yeux pour constater la réalité, pour voir la vérité de ses propres yeux. Seul le visage de la petite fille est encore tourné vers elle dans une expression aberrante et un rictus horrible, alors que ses yeux vides sont ancrés dans les siens. Inlassablement.

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Son coeur battait la chamade dans un bourdonnement infaillible, dans un univers de glace, univers glauque et sordide qui constituait le regard de l'homme. Un univers sanglant et lugubre qu'il ne voulait pas vraiment visité, mais qu'il aimait quand même au fond de lui. Il aimait cet air de souffrance contenue et de terreur presque candide lorsque leur regard se croisait, il aimait ce sentiment qu'il sentait venir de cet homme. Un sentiment rude, puissant, infiniment étouffant. Ses yeux se posaient alors sur son visage, son visage de jeune être insignifiant, car insignifiant était le mot parfait pour le décrire, avec ces cheveux emmêlés dans tous les sens, cette apparence translucide, cette présence invisible que l'on en voyait jamais. Il était discret, sans même le souhaiter, sans même y penser. Il passait inaperçu partout où il allait, et seules quelques personnes se retournaient à son passage, frappés par cette violente aura que son corps hurlait silencieusement. Une aura qui repoussait toute parole. Il aimait tellement ça.

- T'es complètement malade, rugit-il presque d'une voix étouffée, rauque.

Malgré tout son être tremblait doucement, ses mains froides comme la mort se remuaient doucement, presque dans un délicat frisson. Malgré tout il ressentait une légère peur, une émotion qui perçait son coeur et ses pensées. Comment était-il censé agir autrement alors qu'une lame tranchante effleurait son dos dans une caresse douce, en promesse mortelle et sadique ? Il souhaitait vraiment disparaître pour avoir ressenti ne serait-ce qu'une pointe d'appréhension au fond de l'estomac.

- On est deux, rétorqua l'homme avec un sourire dans la voix.

Deux fous. Deux hommes, deux humains. Des sales humains ! Comparés aux autres ils n'étaient pas grand chose. Seulement une enveloppe de chair pour cacher une âme qui mentait par l'apparence, par l'usage de geste de la part de sa chair, pour cacher une partie de la vérité. Une partie de la véritable personnalité de l'âme. L'apparence avait trop souvent été signe de conflit, de guerres, de rejet. L'âme n'était guère plus importante maintenant, les gens s'en foutaient. Ce n'était que si peu important pour eux. Une mauvaise vision pour un mauvais peuple.
Sa voix lui parvenait dans un souffle brûlant et insistant, mais sa voix lui paraissait lointaine, si loin et si distante. Comme s'il se trouvait dans un rêve et qu'une voix agaçante tantôt de l'arracher à des pensées interdites et délicieuses. Elle était éloignée mais pourtant il était tout près de lui, il le sentait par la brûlure du couteau dans son dos dénudé. Il sentit justement la lame retomber, un fourreau se refermer, des mains se poser sur sa taille pour la serrer, devenant un étau impitoyable, douloureux et silencieux. Ça faisait si mal, mais ressentir quelque chose ne faisait que le rassurer : il était encore en vie.

- Je te hais merde, murmura l'homme derrière lui dans un élan d'aversion.

Il se contenta d'acquiescer, ferma les yeux pour laisser ses paroles le saisir, le noyer doucement. Il le comprenait, ce sentiment était réciproque. Une haine. Une haine féroce et presque douloureuse dans un monde de noirceur inlassable. Une haine perçant tout leur univers, mais le nourrissant. Rétamé. Rétamé et insignifiant, voilà ce qu'il était, ce qu'il restait de lui.

- Mouais, moi aussi, ça fait pas vraiment changement, mais tu t'y habitueras tu verras, répondit-il dans un léger rire.

Rire sincère, tout ce qu'il y avait de plus honnête, car il pensait vraiment ce qu'il disait. Il ne mâchait pas ses mots, préférait dire les choses comme elles l'étaient. Il sentit l'homme se détendre lentement, soupirer légèrement, tenter de changer de sujet.

- Kurenaï est morte non ?, murmura l'homme.
- Il était temps tu veux dire.
- Sasuke.

Impossible de placer plus de déception, de compassion, de haine et d'envie dans un seul mot, un seul prénom chuchoté du bout des lèvres. Le dénommé Sasuke se laissa tomber lourdement par derrière pour s'appuyer contre un corps massif, presque tendu. Il le sentait au travers de tout son être.

- Quoi encore ?, ironisa-t-il. Tant mieux si elle est morte, ça lui permettra seulement d'être plus heureuse.

Jamais ils ne pourraient voir les choses de la même façon. Sasuke était trop optimiste, trop sordide, trop sadique. Trop sale pour être humain.

- Tu as songé à Anastasia ?, poursuivit l'autre homme sans se soucier de sa réponse.
- Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse ?
- T'es un monstre.
- Toi aussi.

L'autre homme passa ses mains calleuses sur le ventre de Sasuke, remarquant son ventre creux, sa taille devenue fine. Il perdait du poids, rapidement, sans cesse. À vue d'oeil. Sasuke plaqua ses paumes au sol pour s'y appuyer, trouver un équilibre, se hisser plus haut contre le corps de l'homme.

- On pourrait tuer Anastasia pour qu'elles se retrouvent, dit l'autre homme.
- Itachi Itachi Itachi !, dit-il.

Sa voix portait plus qu'il ne le pensait.

- Cesse de prendre mes idées, ajouta-t-il.
- Peut-être pensons-nous pareils.
- Je ne penserai jamais comme toi, crache Sasuke. Et tu ne survivrais pas si tu penserais comme moi.
- Oui.

Sasuke pencha sa tête contre la joue d'Itachi, frêle et blême, lui jetant un regard vert pâle, vide d'émotion ou de quelconque sentiment. Sans le savoir réellement, ils se comprenaient. Ils partageaient cette vie douloureuse, cette passion salement cruelle.

- On pourrait la prendre chez elle, on la torturera, on la battra surtout. Détruire chaque petite pièce de sa pauvre personne. Et ensuite soit on la laisse là, soit on lui arrache les yeux et on l'oublie chez elle, commenta Sasuke sans une hésitation.
- T'es dégueulasse, c'est toi qui devrais crever.
- J'suis pas vraiment vivant, tu l'sais.

Itachi le serra davantage, comme s'il cherchait à le broyer entre ses bras.

- Toujours besoin de tuer pour se sentir vivant, t'es dégueulasse comme je viens de dire. Tu me dégoûtes réellement Sasuke, poursuivit-il.

Sasuke se contenta d'hocher la tête pensivement, basculant encore une fois dans des pensées mystérieuses et sombres que Logan ne devinait que trop bien. Il n'aurait voulu les voir pour rien au monde. Les lèvres attrapèrent son lobe d'oreille, le tirant de ses pensées, détournant son attention vers sa personne. Malgré cet élan irrésistible d'envie soudaine, une phrase perça sa gorge, des paroles jaillirent de sa bouche, impitoyables et sincères :

- C'est moi qui te tuerai un jour si ça continue ainsi.
- On a qu'à crever ensembles. Mourir ensembles, dans le même combat, dans la même haine, en tant que deux ennemis.

Sa vision était d'une poésie sanglante.

- Toi au moins tu ressens encore des émotions, geignit-il par la suite. Moi je suis trop occupé à te haïr pour ressentir autre chose.
- Trop occuper à me haïr mais surtout à tuer, jeta Itachi. C'est quand la prochaine vente de petit frère ?

Sasuke resta silencieux cette fois, se contenta de fermer les yeux. Il n'avait rien à dire là-dessus, il pensait la même chose. Garder les yeux clos n'avait pas une grosse différence, il faisait un noir d'encre dans la pièce. Et chaque fois qu'il les gardait fermés, il finissait par réfléchir et partir vers des pensées malveillantes et destructrices de sa propre personne. Les pensées ne s'arrêtaient jamais, devenant plus intenses chaque secondes, mais surtout plus étouffantes et envahissantes. Ça ne faisait que lui rappeler qu'il était vivant malgré tout. Un simple être humain dans un monde empli d'êtres identiques et parfaitement ennuyants. Seul son frère, Itachi, pouvait faire en sorte qu'il soit fier d'être vivant. Lui, ainsi que ces abominables êtres qui pouvaient périr sous ses mains ensanglantés et assoiffés de sang ou sous des paroles tranchants et parfaitement ajustées. Sa vie se résumait à une simple souffrance, une seule mort. Il ignorait ce qu'il détestait le plus. Il rouvrit les yeux lentement. Même s'il vouait une haine aberrante à son frère, même s'il maudissait son être jusqu'au plus profond de son âme, personne ne pouvait le toucher ainsi, personne ne pouvait murmurer des paroles ainsi dites en survivant par la suite. Au moins les personnes qu'il tuait lui donnait cette envie de vivre, car il prenait leur vie. Il la leur volait, les gardait pour lui seul. Voler une vie pour parfaire la sienne. Sasuke savait que Itachi ressentait la même chose par rapport à eux deux, à quelques exceptions près. Là où Sasuke voulait tuer, Itachi se contentait d'observer, fixer ses moindres gestes à sa mémoire, pour les lui remettre sous le nez lorsque tout était terminé, question de tourmenter sa personne. Et après lui avoir tout rappelé, normalement il revenait vers lui pour le serrer contre son corps avec un sentiment d'impuissance et d'envie incommensurable. Ce qui était réciproque : quoi qu'il fasse, quoi que son frère fasse, quelque soit l'intensité de leur haine, aucun des deux n'y résistait. Il était tous les deux noyés. La barrière entre la haine et l'amour était si minime. Si invisible. Sasuke frémit dans un frisson d'émotions inconnues, presque sanglantes. Il aurait voulu mourir juste pour ne pas avoir ressenti ça.

- Pourquoi te secoues-tu aussi soudainement ?, demanda Itachi.

Ses lèvres effleurèrent sa nuque presque avec douceur. Lorsqu'il avait l'occasion de le rabaisser il ne lâchait jamais prise. Il en profitait, heureux d'avoir une chance.

- Les êtres humains me dégoûtent, ça me fait mal d'être considéré comme l'un d'eux !, souffla-t-il.
- Toi, un humain ?

Itachi lâcha un rire amusé. Jamais il ne comprendrait son frère, ce pauvre être perdu dans une réalité effroyable et sadique. Jamais il ne comprendrait sa vision des choses, ses paroles louches, cet esprit noir. Bien sûr qu'il n'était pas humain. Lui Itachi en était bien un, avait encore toute sa tête malgré sa méchanceté. Il n'était pas franc, ni même direct, il était simplement un monstre, sans scrupule et sans retenue. Mais alors que lui se contentait de dire de mauvaises paroles, Sasuke tuait. Il anéantissait, torturait, faisant sangloter le sang, brisait tout ce qui constituait une personne. C'était son talent, son seul et unique. C'était une chance que Itachi soit là pour le protéger.

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Une lame atteignit son crâne à moitié décharné dans un craquement écoeurant et monstrueux. Une gouttelette de sang jaillit vers son visage, marqua sa joue affreusement pâle, roula doucement vers ses lèvres. Le cri monta de l'homme, faisant exploser ses poumons, sa gorge, le monde entier, en écho à son propre hurlement, parfaite porte de sortie à ses pensées sadiques et cruelles. Un hurlement qui fit trembler son être entier et ses certitudes. Il abattit son poing contre le visage de l'homme, contre son torse, se leva et frappa du pied, violemment, détruisant en charpie ses os qui étaient jusqu'à là encore en bon état, avant de bondir vivement, comme s'il fuyait une réalité qui n'était pas la sienne et qui le poursuivait. La lame cueillit une mâchoire, qui se décrocha à moitié, ses pieds écrasèrent les restes humains, les cadavres traînant ici et là, ses mains s'agrippèrent aux arbres se trouvant sur son passage, écorchant ses paumes déjà salis de sang humain. Le garçon était un sauvage, fluide et habile, courant entre les arbres avec une rapidité rare. Un homme se relevait plus loin, le garçon attrapa une pierre, la lui lança avec une précision parfaite, lui atteignant la tempe ruisselante de sueur. L'homme s'écrasa lourdement, soulevant un nuage de poussière et de sable autour de lui. Le garçon atteignit son objectif. Un autre homme, celui qu'il avait repéré, s'approchait d'un pas décidé, un kunaï à la main, qu'il savait chargé, pointé devant lui. Il tournait sur lui-même, cherchant partout autour le responsable de ce massacre, de ce véritable cimetière.
Le garçon s'arrêta comme s'il était soudainement pris d'un sursaut, sautant restant derrière un immense rocher, serrant les poings alors que ses lèvres s'étiraient dans un rictus terrifiant. Il allait mourir. Tout de suite, maintenant, ici. L'homme était seul, armé d'un kunaï, tous ses sens en alertes, ses oreilles guettant le moindre son inaudible, un micro accroché à sa chemise au cas où il aurait besoin de renfort. Lui était main nue, avec sa seule volonté pour se battre. L'homme allait mourir, inévitablement ! Le garçon bondit, en personnage parfaitement agile qu'il était, sa main entoura l'arme alors que son corps trop lourd pour l'homme surpris faisait en sorte qu'ils s'écrasèrent au sol brusquement. Le garçon poussa un effroyable hurlement qui fit frissonner l'homme d'effroi. L'homme ferma les yeux. Le massacre ne faisait que commencer, il n'était qu'une victime parmi tant d'autres, une victime d'une folie surhumaine. Le garçon attrapa la tête de l'homme entre ses paumes, et d'un coup sec, l'écrasa contre le sol.


L'homme - Deidara - avait ouvert les yeux plusieurs heures après, les avait immédiatement refermé, se rendant compte que de grands coups douloureux martelaient sa tête sans relâche, se rendant compte que le mieux à faire était sans doute de faire semblant d'être mort. Bien sûr le garçon pouvait avoir vérifier son pouls, mais Deidara avait peut-être encore son micro, discret, accroché à sa chemise. Il espérait de tout coeur qu'il ne l'avait pas remarqué, mais redoutait de prononcer ne serait-ce qu'un mot, il n'avait pas ouvert les yeux assez longtemps pour savoir si le garçon se trouvait près de lui ou s'il était des dizaine de mètres plus loin. Il aurait parfaitement pu le laisser mourir ici, dans un coin isolé où les gens ne venaient jamais. Il pouvait murmure quelques paroles, juste un mot, mais la peur se retenait, véritable précision de son être entier, incassable et impitoyable. Il ne souhaitait pas véritablement mourir. Il sentait seulement un regard brûlant sur lui, sûrement d'un visage déformé par une agonie mortelle et meurtrière. Ils semblaient le maudire, lui souhaiter une mort longue et délicieusement douloureuse. Deidara tenta de bouger, quand soudain des souvenirs lui revint en mémoire.
On lui avait arraché les doigts, un à un, l'avait attaché à un poteau en passant un fil de métal fin autour de son cou et du poteau, lui laissant tout juste assez d'espace pour bouger légèrement la tête sans réellement s'étouffer. Juste assez pour que sa gorge se fasse trancher légèrement à chaque mouvements. Le mental était alors entré en action, l'homme s'était mis à paniquer et à beugler, se débattant alors que le sang commençait à ruisseler à flot le long de son corps meurtri et extrêmement faible. Assit sur une bûche à l'ombre d'un arbre décharné, le garçon le toisait d'un regard presque doux, une lueur macabre dans le regard. Il avait l'air délicat, les yeux fixés sur l'homme hurlant, frémissant chaque fois que son corps s'arquait et se déchirait sous le fil devenu rapidement couvert de sang séché. Puis l'homme avait commencé à jurer, cracher du sang par terre, souhaiter la mort du garçon sans relâche, avait tenté par tous les moyens de faire en sorte que la corde se brise soudainement, peut-être. Stupidement. Et stupidement il était mort, la gorge tranchée complètement, retombant au sol dans un éclat rougeâtre, ses bras pendant le long de son corps. Le garçon n'avait pas bougé. Était resté immobile, les yeux grands ouverts, soudant les alentours, à l'affût du moindre mouvement, le moindre geste. Un sanglot bruyant était parvenu à ses oreilles, il s'était levé, avait épousseter sa chemise et s'étais mis à traquer sa future proie, qu'il savait jeune par le son qu'elle avait délicieusement produit. Ses mains se frottèrent ensembles avec satisfaction. Chacun de ses pas étaient d'une précision mortelle et maîtrisée, comme un véritable prédateur cherchant à tuer. Comme si cela dépendait réellement de sa vie. N'était-ce pas le cas ?
Ses pensées tournaient, se retournaient dans sa tête en cherchant une issue quelconque, alors qu'il gémissait quelques borborygmes lorsqu'il s'appuyait sur sa jambe droite, blessée. Il s'arrêta lentement lorsqu'il arriva face à une petite demeure, à quelques mètres de l'endroit où il se trouvait quelques minimes secondes plus tôt. Précédemment construite de briques grises et noires, il n'en restait que des cendres, quelques meubles flamboyants dans des restes de flammes, des murs détruits, des carcasses humaines allongées ici et là. Le garçon s'accroupit près d'eux justement, repoussant les cheveux trempés de sueurs de leur visage devenu mortellement blêmes. Il les reconnaissait, il se souvenait avoir lancé une chaise sur cet homme qui le retenait fermement contre un mur, lui défonçant affreusement le crâne. L'homme avait basculé, était tombé sur sa femme, qui avait poussé des cris stridents et incessants. Le garçon s'était alors jeté vers eux, avait plaqué l'homme au sol en passant ses jambes autour de lui, avait saisi ses cheveux entre sa main et avait jeté sa tête contre le sol. Réduit à l'état de mort.


La femme hurlait et sanglotait misérablement, il n'entendait qu'elle et sa propre tête bourdonnait douloureusement. Des larmes ruisselantes, une peine terrible et inhumaine, un mal qui ne cesse jamais, des cris résonnant sous son crâne recouvert de cheveux noirs. Un monde de noirceur infini, un corps brisé dans des paroles étouffantes. Il se souvient. Il ferme les yeux, une fraction de seconde, perd le contrôle. Doucement, lentement, malheureusement.
Il rouvre les yeux. D'un geste vif et imparable, dans une violence mal contenue, il attrapa la gorge de la femme et la colla au mur, son cri s'éteignit. Elle s'étouffa, vit sa vie défiler devant ses yeux, effaçant le visage du garçon. Elle avait vécu ici, en jeune fille épanouie qu'elle avait été, avait aidé ses parents à planter des légumes, s'occuper des quelques animaux qu'ils prenaient plaisir à s'occuper, puis elle s'était mariée. La plus belle journée de sa vie, celle qui l'avait rendu infiniment heureuse. Et désormais cet homme reposait près d'elle, baignant dans son propre sang. Elle allait mourir ici et maintenant. Un frisson d'appréhension secoua son corps maigre, elle voulu hurler dans l'espoir qu'un survivant quelconque vienne la récupérer pour la sortir de ce cauchemar complètement sordide. Elle se retrouvait prise au piège. La vie ou la mort. Le choix n'était même plus possible, elle allait se faire arracher sa vie, cette vie qu'elle avait bâtie en songeant à la joie, le bonheur, sans se soucier qu'un jour elle allait mourir. Surtout pas sous la main de ce garçon. Ce garçon complètement inconnu, un étranger qu'elle n'avait jamais vu de sa vie, un monstre. Une personne qu'elle détestait plus que tout, qu'elle maudissait jusqu'au fond de ses entrailles. Ce dernier lui jeta un regard presque incertain, malgré cette impassibilité qu'il affichait, se pencha vers l'homme à ses pieds. De sa main gauche il plongea vers son visage dans un mouvement brisé d'hésitation, enfouit cette même main dans l'espacement de son oeil droit fixant un vide infini, un vide qu'il en voyait plus. Il n'en avait plus besoin de cet oeil, tant pis. Sa main recueillit l'oeil qui s'arracha dans une explosion de sang, il tira un coup sec pour le détacher de son enveloppe protectrice. Les larmes de la femme coulaient contre ses joues pâles comme une nouvelle neige. Il plaqua sa paume entourant l'oeil nu contre la peau de velours de la femme, caressa les fils sauvages de ses cheveux sombres. Ses lèvres s'entrouvrirent dans une promesse de mort :

- Tu vas mourir.



Simplement.



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