Fiction: Le souhait de Sakura

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Sakura Haruno, vingt-deux ans, célibataire, sent une main douce et chaude tapoter sa joue droite. Lentement, ses paupières s'ouvrent sur le propriétaire de cette main. La jeune fille a encore l'esprit embrouillé ; elle a fait un drôle de rêve où se mélangeaient magie et mystère. Peu à peu, sa vision lui révèle un jeune homme aux prunelles inquiètes penché sur elle.

La jeune gothique porte sa main à son front soudain douloureux. Ses yeux émeraude scrutent minutieusement ce bel étranger à la chevelure sauvage. Tout à coup, ses yeux s'agrandissent, ses cheveux rosés se hérissent, ses pommettes rougissent, sa respiration se cale. Le jeune homme face à elle penche la tête sur le côté sans comprendre sa réaction.

« Sakura, est-ce que ça va?
-Cache ta nudité ! Tout de suite ! crie-t-elle, gênée d'assister à ce spectacle impudent (bien qu'agréable, avoue une partie cachée en elle).
-Je ne comprends pas. Que dois-je cacher exactement? »

Cachant ses yeux d'une main, Sakura désigne de l'index la partie la plus intime d'un homme avec insistance. De mauvaise grâce, le bel inconnu saisit le drap noir qui jonche le sol ; il le noue à la taille, ressemblant à un gladiateur romain des temps antiques.

« Pourquoi en fais-tu toute une histoire ? Tu as vu plusieurs hommes nus depuis l'âge de dix-huit ans.
-Comment… ? Ce n'est pas une raison ! Cette situation me gêne et… Attends une seconde. Comment sais-tu que j'ai vu pour la première fois un homme nu à dix-huit ans ?
-J'ai assisté à la scène en direct. Vous m'avez même écrasé au moment où il…
-Hi ! Tais-toi ! »

Dans son emportement, Sakura le gifle avec une telle violence que cet intrus tombe en arrière. Aussitôt exécuté, le geste est regretté. La jeune fille se penche sur lui pour lui caresser la joue qui enfle déjà. Elle s'étonne que de petites larmes perlent au coin de ces yeux en amande masculins.

« Tu pleures !
-C'est cela qu'on appelle avoir mal ! C'est fantastique ! Sakura, j'ai mal ! C'est une sensation désagréable, chaude et piquante. Cela signifie-t-il que je vis vraiment ?
-Tu n'as jamais eu mal avant ?
-Comment j'aurais pu faire ? Je n'étais qu'une peluche. Je suis déjà épaté de pouvoir bouger, respirer, parler, et faire ceci. »

Sans ajouter un mot de plus, Naruto prend possession des lèvres de sa maîtresse. D'abord émue, la jeune fille ne réagit pas, elle laisse aller ses lèvres contre celles du beau jeune homme. Toutefois, le baiser est loin d'être agréable : Naruto ne fait que poser ses lèvres, les remuant de temps en temps comme une ventouse particulièrement humide.

Dégoûtée, la belle le repousse sans ménagement, se relevant par la même occasion. Elle essuie sa bouche couverte de bave. Elle regarde l’ancienne peluche ; ce dernier a les yeux pétillants comme si ce baiser raté était le plus merveilleux du monde. Sakura stoppe son geste ; épouvantée, elle comprend ce qui vient de se passer.

« Naruto, c'était ton premier baiser, n'est-ce pas ?
-Oui. Il restera à jamais gravé dans ma mémoire, chantonne-t-il presque.
-Cela signifie que tu es encore puceau !
-Oui. Pourtant, je n'ai pas peur de perdre ma virginité si elle est entre tes mains expertes. Je sais à quel point tu peux être gourmande quand un homme te plaît », dit-il mielleusement en se levant, prêt à s'emparer une nouvelle fois des lèvres pulpeuses.

La jeune fille fronce ses sourcils parfaitement épilés. Elle tape le front de ce Roméo de pacotille. Ce dernier tombe sur ses fesses, une main posée sur son front, les larmes coulant une nouvelle fois sur ses joues.

« Aïe!
-C'est ça, mon homme parfait ! Un puceau en chaleur ! toise-t-elle le bellâtre.
-Mais Sakura, je suis ici uniquement pour apprendre à te satisfaire en tout, pleurniche-t-il.
-Mais oui ! »

Sakura attrape son peignoir noir, très court, pour s'en couvrir de la fraîcheur du matin. Elle sort de la chambre pour se diriger vers la cuisine. Elle se prépare des œufs paisiblement. Naruto arrive, sautillant de bonheur. Il s'assied face à elle, les yeux dans le vague. Il rêve éveillé de la merveille qui est devant lui. Exaspérée, la gothique soupire.

« Qu’est-ce que tu as encore ?
-Tu es belle. »

La jeune fille rougit.

« Merci », balbutie-t-elle.

Le jeune homme se malaxe le ventre. Il grimace, tire la langue. Sakura écarquille les yeux.

« Qu'as-tu ? demande-t-elle surprise.
-Sakura, c'est super d'avoir mal mais je ne comprends pas ce qui m'arrive. Mon ventre me fait souffrir ; je me sens faible ; je ressens une sensation bizarre dans mon corps.
-As-tu mangé ?
-Mangé ? Tu n'arrêtes pas de manger ; j'adore la façon dont tu relèches chacun de tes doigts ; je te trouve vraiment... (quel est le mot juste chez les humains?) sensuelle, sourit-il innocemment.
-Ce n'est pas la question ! s'énerve-t-elle en rougissant davantage. As-tu mangé ?
-Euh, non !
-Tiens ! Avale ! »

Suspicieux, le jeune homme trempe avec prévention un morceau de pain dans le jaune d'œuf. Il porte la nourriture dans sa bouche, essayant d'imiter sa maîtresse en mastiquant méticuleusement.

« Miam ! C'est délicieux ! C'est incroyable comme manger procure un tel plaisir. Je comprends mieux pourquoi tu n'arrêtes pas de grignoter entre les repas quand tu es célibataire.
-Oui ! Bon ! Ce n'est pas tout ça, mais tu ne peux pas rester chez moi.
-C'est chez moi aussi.
-L'appartement est à mon nom.
-Moi, je suis tout simplement à toi, susurre-t-il en avançant ses lèvres avides.
-Désolée mais tu ne peux pas rester !
-Je n'ai nulle part où aller.
-Bon, d'accord ! Tu vas trouver un travail, puis tu iras t'installer ailleurs.
-Travailler, c'est une merveilleuse idée, dit-il plein d'espoir, du jaune d'œuf partout autour de la bouche. Mais, le visage soudain dénué d'expressions, je fais comment ?
-C'est très simple : tu remplis un C.V., ensuite tu l'envoies au patron.
-Un C.V. ?
-Oui, un curriculum vitae ! Tu y inscris tes coordonnées et toute ton expérience professionnelle.
-Ah ! Les patrons t'engagent quand tu n'as aucune expérience professionnelle ?
-Ok ! Passons à autre chose ! Quel est ton nom ?
-Naruto. Tu te rappelles : tu m'as toujours appelé comme cela.
-Idiot ! Quel est ton nom de famille ?
-Sakura, la gronde-t-il gentiment, je suis une peluche. Je n'ai pas de nom de famille.
-C'est vrai. J'ai trouvé, dit-elle après un moment. Tu faisais partie du label UZUMAKI (une marque qui a aujourd’hui disparu), donc tu t'appelleras Naruto Uzumaki.
-J'ai un nom de famille, comme les humains, articule le miraculé lentement. Je suis vraiment un être humain. Youpie !"

Malgré elle, Sakura ne peut s'empêcher d'être émue par cet apollon uniquement vêtu de ses draps noirs. Des frissons de désir la parcourent lorsqu'elle s'imagine caressée par cet homme-enfant.
Brutalement, Naruto se tourne vers elle. Ses mains appuient sur sa vessie, une nouvelle grimace le dévisage. Il sautille d'un pied sur l'autre, comme un indien autour d'un feu lors d'une cérémonie mystique.
Sakura désigne la salle de bain devant la découverte apparente de cet être impossible.

« Les toilettes.
-Les toilettes, répète le jeune homme en courant vers l'endroit indiqué.
-J'espère qu'il ne va pas en mettre partout, soupire-t-elle. Toutefois, une vie à deux (surtout avec un gars comme ça) ça peut être intéressant. »

Un sourire, un véritable sourire qui n'avait plus franchi ses lèvres depuis un long moment, illumine son visage d'ange des ténèbres.

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