Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Requiem pour l'amour

Roméo et Juliette, ou totalement le contraire.
Spoil | Drame / Romance | Mots: 4003 | Comments: 0 | Favs: 3
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BlueMoon (Féminin), le 06/05/2012
/ ! / Les paroles ont été traduites en français. Je sais pas si elles sont pertinentes, j'ai fait comme j'ai pu. J'ai aussi mis la version anglaise en italique. Si jamais j'ai fait une erreur, merci de me prévenir.

Histoire noire. Pauvres petites natures, quittez cette page.




Chapitre 1: La douleur te va si bien.



Que feras-tu ?
Qu'est-ce que ça prouvera ?
Quand ton indifférence te reviendra,
Qu'est-ce que je pourrais dire pour te faire comprendre ?
Toute ta misère vient de tes propres mains.

What will you do ?
What will it prove ?
When your indifference comes back to you,
What can I say to make you understand ?
All of your misery comes from your own hands.



La plus solitaire des âmes finit souvent par tomber dans l'abîme, si personne ne l'aide.
La personne la plus invisible est souvent la personne la plus tourmentée.


Agressée par la communauté humaine, Hinata ne comprend pas grand chose au reste du monde. Elle aurait sans doute aimé que quelqu'un l'aide. Mais la morale humaine est bête et méchante.

Elle ne s'ouvre pas au monde qui l'entoure, ou bien peu. Jugée froide, triste, dépressive, passive, inutile, spectatrice du monde. Bien sûr, elle ne l'est pas. Elle est simplement timide et méfiante.
Mais petit à petit, elle s'est construit un masque, qui corrobore en tous points à ce que l'on dit d'elle, à ce que raconte la rumeur populaire.
Elle s'est renfermée face à l'incompréhension et s'est terrée sous sa carapace face au mépris.
Rejetée par l'humanité, seules quelques rares personnes ont su voir à travers ce qui fait son plus gros complexe : ses yeux blancs.
Mais comment différencier ceux qui ont vraiment su voir sous son masque et ceux qui jouent un jeu ? Comment mettre à jour les faux-semblants et les manipulateurs ?
Prisonnière de sa propre douleur, Hinata enchaîne mauvais coup sur mauvais coup.
Issue d'une famille aisée, bien trop même, elle subit une éducation stricte. De part sa famille, Hinata est encore plus différente.
Sans savoir quoi faire, elle avance sur un chemin non éclairé. Sans savoir dans quel sens tourner, quel tournant est dangereux, elle continue.
Mais pour elle, c'est sauter pour mieux reculer. Non le contraire. Elle souffre. Elle souffre de son passé, de son présent, de son futur.

A trop se faire petite, elle s'est fait remarquer par le seul homme qu'il n'aurait jamais fallu qu'elle rencontre :
Uchiwa Sasuke. Fils cadet de la famille rivale des Hyuuga. Hinata, pauvre petite fille perdue dans une famille trop stricte, a rencontré l'exact opposé de ce qui lui conviendrait. Petit voyou, vantard, dominant, puissant, rabaisseur, arrogant et capricieux. Elle est douce, gentille, timide, soumise, humble et honnête.
Au début, il était gentil, il se faisait tout petit, il la soutenait. Mais petit à petit, il a montré son vrai visage.

Maintenant c'est Ange vs Démon.

Pas de victoires possibles. Il l'oppresse, il l'accapare. Et elle ne dit rien. Elle ne montre aucune émotion, aucune réaction. Mais intérieurement, elle sombre, elle bouillonne. Si Hinata n'était pas Hinata, il y a longtemps qu'elle aurait foutu Uchiwa à la porte. Mais Hinata est trop gentille et trop timide.
Peu à peu, Hinata se fissure de l'intérieur, mais elle tient bon. Elle gagne peu à peu en indifférence, elle se détache du reste.
Sasuke le voit bien, et ce n'est pas pour l'arranger.
Alors il ment à tout le monde, raconte des faux sur Hinata, détruit son image. Il s'arrange pour que tous ses amis la laissent. Et il se la garde pour lui. Peut-être veut-il lui faire passer un message ?

Mais Hinata ne reçoit pas le message. Elle ne sait pas quoi faire. Dans les profondeurs du tourment, elle cherche et elle cherche le courage pour affronter ses peurs. Sans jamais le trouver.

Pourtant un jour, Hinata a pris sur elle et a décidé d'aller parler à Sasuke, pour faire ses preuves, peut-être. Il semblait bien le prendre, mais ne répondait que par monosyllabes. Alors Hinata s'est énervée.

- Sasuke ! Mais est-ce que t'es froid au point de pas comprendre ce que je veux te dire ? Réponds ! ... Oh non, ne réponds pas. J'ai compris. Ta famille est plus aisée que la mienne, donc tu crois pouvoir te passer de réponses. Isn't it ?

Et voilà. Les racines anglaises de Hinata remontaient à la surface sous le coup de la colère.

- Monsieur l'insensible, aurais-tu perdu l'usage de ta langue ? Tu t'amuses à tout détruire dans ma vie, et après ça, t'as pas d'explications à donner ?

Mais Hinata n'a pas obtenu la réponse qu'elle souhaitait. Elle a même eu le contraire. Le tout accompagné d'un beau sourire charmeur et ironique.


- Ma pauvre Hinata, est-ce que tu te rends compte que ton malheur ne vient que de toi ?





Pourquoi bannir la bombe ?
Pourquoi tendre l'autre joue ?
Pourquoi porter attention au reste,
Quand la douleur te va si bien ?

Why ban the bomb ?
Why turn the other cheek ?
Why care at all,
When the pain looks good on you ?




Frappée par le doute, Hinata s'est tu, et est partie en courant. Un nouveau vide s'était créé en elle, à l'instant même du dernier mot.

Bien sûr, elle a d'autres amis pour compenser ce vide. Dont Kiba, Kiba Inuzuka. C'est un lycéen, tout comme elle et Sasuke. Tous trois en même année.
Kiba est le jeune cadet d'une famille assez aisée, qui recueille les chiens perdus et les élèvent. Il a toujours été près des animaux, ce que Hinata admire, étant elle-même une passionnée de la faune. Ils se sont rencontrés au collège, et depuis ne se quittent plus.
Oh, n'allez pas croire qu'ils étaient ensemble, loin de là. Ils étaient plutôt comme frère et sœur. Mais Kiba a, comme tout le monde, un mauvais côté. A force de colères contre Sasuke, ce côté obscur est ressorti.

- Alors, petit Ange, qu'est-ce qu'il t’a dit ?

Hinata ne se doutait sûrement pas qu'il serait là à l'attendre au premier tournant. D'autant plus que le brusque changement dans son caractère l'avait poussée à s'éloigner de lui un moment.

- Quoi, surprise de me voir ? Ou alors, peut-être que tu voulais être seule ?

Pour être surprise, ça elle l'était. Mais il avait l'air d'être dans un bon jour, alors autant rester avec lui.

- Alors, qu'est-ce que Sasuke t'a raconté ?

Hinata rapporta les dernières et seules paroles de Sasuke.

- Mais comment tu savais que je serai là, en fait ?

Kiba se mit à sourire, d'une manière assez étrange, semblant tiraillé entre la haine et la douceur.

- Je savais pas. J'suis juste passé dans le coin et j't'ai entendu. T'es une petite bombe à retardement toi. Ne vas pas te renier pour lui.


- Pour moi ? Mais non. Hinata se renierait juste pour se voiler la face et être emmerdée des deux côtés.

Sasuke venait d'arriver. Bien sûr, étant donné qu'il n'avait pas bougé quand Hinata était partie, et qu'il avait entendu la conversation, comment aurait-il pu ne pas intervenir, avec l'ego qu'il avait ?

- Ne fais pas attention à lui, petit Ange.

- Petit Ange ? Oh non. Plutôt Ange déchu. Hinata, ignore-le lui, plutôt. Ignore tout, tout ce qui peut te faire du bien.

Hinata, cachée instinctivement derrière Kiba, s'avança timidement, intriguée par les paroles de Sasuke. Elle se plaça face à lui et le fixa droit dans les yeux.

- Dis-moi, pourquoi est-ce que je devrais ignorer tout ça ?

- Parce que ton malheur te rend belle.

La phrase claqua dans l'air, froide, sensuelle et directe. Sasuke fixait Hinata. Hinata fixait Sasuke. Kiba fixait Sasuke. Mais Kiba n'existait plus. Les derniers mots de Sasuke avaient provoqué une vague d'inconscience chez Hinata. Sasuke la dévorait des yeux. Il l'attira violemment à lui et l'embrassa, animalement. Trop surprise, Hinata ne put que se laisser faire. Au fur et à mesure que le baiser s'étendait dans le temps, elle gagnait en confiance et en ego. Allez savoir pourquoi.

Kiba, horrifié par la scène à laquelle il assistait, était parti, sans rien dire d'autre que :

- Hinata, je ne savais pas que tu étais une traîtresse.



Ne peux-tu pas voir au delà de ta propre vanité ?
Ou te vénérer suffit-il a diriger ton pays d'apathie ?

Can't you see past your own vanity ?
Or does self worship rule your land of apathy ?




Quelques jours après cet "incident", comme l'appelait Hinata lorsqu'elle y pensait, force était de constater que malgré les apparences, ce petit coup de pouce de Sasuke l'avait bien boostée. Elle avait pris en confiance. Et, moins plaisant, elle avait pris en ego. Peut-être parce que son premier baiser avait motivé ses hormones, ou Dieu sait quoi. Et elle n'avait même pas cherché à comprendre pourquoi Kiba avait disparu quand le baiser avait été rompu.

Kiba, d'ailleurs, commençait à devenir paranoïaque. Et si Sasuke était en fait un hypnotiseur, qu'il avait ensorcelé Hinata pour qu'elle devienne comme lui ? Car oui, Hinata avait changé. Le point positif, c'était la prise de conscience et de confiance qu'elle avait eue. Les points négatifs, c'étaient le nouvel ego surdimensionné et la nouvelle arrogance de la jeune fille.

Comment lui faire comprendre qu'au lieu de s'être débarrassée de Sasuke, elle était maintenant sous son emprise ? Faire la même chose que lui ou essayer la façon la plus soft et la plus calme ? La première était plus tentante et plus sûre. Kiba devenait fou. Fou de rage, fou de colère, fou de tristesse. Fou d'Hinata.

Chaque jour, Kiba passait un peu plus du mauvais côté. Hinata le faisait sombrer. Il voulait l'aimer, il voulait la chérir, la prendre dans ses bras. Mais il voulait aussi la prendre, la violer, la frapper. Il aurait voulu la serrer, mais il l'aurait étouffée.

Comment un être aussi fragile qu'elle avait pu transformer un homme en monstre ?

Et le pire c'est que maintenant elle s'en foutait royalement. Elle ne voyait plus que Sasuke, et elle. Mais surtout elle. Mais sans aucun sentiment, sans aucune flamme. Juste de la vénération.

Kiba n'existait plus. Même si lui l'observait chaque jour, elle, elle ne lui adressait plus un seul regard. Seule sa propre perfection aux yeux de Sasuke comptait. Et ce dernier s'en satisfaisait amplement.

Oh, bien sûr il lui en voulait à mort de l'avoir jeté du jour au lendemain. Mais tiraillé par des envies contradictoires, il ne savait plus que faire.

Il se sentait blessé, tout au fond de lui, qu'elle ait pu le laisser de cette manière pour un homme dont elle avait dit tant de mal.

Il voulait se venger. Il voulait qu'elle comprenne son erreur.

Une vague de colère le submergea. Toutes ses pensées positives furent emportées. Seul le déchainement de sa rancœur subsistait en lui, désormais. Il voulait qu'elle souffre autant que lui, pour qu'elle comprenne son erreur. Alors il allait la saigner. La torturer.

Et Sasuke aussi, subirait les frais des déboires d'Hinata. Si elle l'aimait vraiment, alors sa mort causerait des dégâts irréparables en elle.

Kiba sortit alors de chez lui, pour la première fois depuis plusieurs jours. Il allait vers le parc à côté de chez lui. Là où son moteur de destruction se rendait chaque jour, en passant sous ses fenêtres. Le matin même, il l'avait vue passer, pendue au bras de Sasuke.

Il passa le petit portillon qui donnait sur les jeux d'enfants, et les aperçut au loin, sur un banc au fin fond du parc. Il contourna les arbres pour arriver derrière eux. Il sortit le couteau de chasse que son père venait d'acheter.

Rapide, il enserra le cou de Sasuke de son bras droit, prenant soin de placer le coupant de la lame sur sa gorge. Hinata sursauta et s'écarta rapidement du banc quand Sasuke la poussa violemment. Elle se retourna, fixant d'un air horrifié Kiba.

- Petit ange, ta vanité finira par tout te prendre. Sasuke y compris. Tu ne vois plus rien en dehors de lui, et toi. Regarde-toi. Tu ne te maquillais jamais, tu ne portais jamais aucun bijou. Ton monde est devenu une cité de luxe et de luxure, sans rien d'autre que toi et tes statues.





Pourquoi bannir la bombe ?
Pourquoi tendre l'autre joue ?
Pourquoi porter attention au reste,
Quand la douleur te va si bien ? $

Why ban the bomb ?
Why turn the other cheek ?
Why care at all,
When the pain looks good on you ?




Le couteau s'enfonçait un peu plus dans la gorge de Sasuke. Le bras de Kiba se crispait, se tendait, et se resserrait sur sa prise. Sasuke allait manquer d'air sous peu.

Hinata allait faire tomber ses yeux, si elle continuait à les exorbiter à ce point. Elle secoua la tête pour se reprendre, cherchant une issue, une faille en Kiba. Mais rien de concluant ne sortit de cette phase d'observation.

Rien ne ressortait de Kiba, hormis sa haine, quasiment palpable. Il étranglait un peu plus Sasuke à chaque seconde. Il bouillonnait. Il avait envie de tuer Sasuke là maintenant, et de sauter sur Hinata pour la frapper. Mais il retenait l'explosion, car il voulait avant tout comprendre.

- Pourquoi tu fais ça, Kiba ?

Elle avait pris les devants. Mais il n'allait pas lui laisser garder l'avantage dans la discussion.

- A ton avis, pourquoi Hina' ?

- Comment est-ce que je pourrais le savoir ? Je ne suis pas toi, que je sache.

Il allait avoir du mal à reprendre le dessus.

- Tu ne t'en doutes pas, depuis la 6ème ? Tu n'as toujours pas compris ? Ou bien, as-tu tout simplement oublié tout ce qui nous reliait ?

- J'ai tout oublié.

Froide comme la banquise, elle n'hésitait plus à retourner le couteau dans la plaie. Kiba était persuadé qu'elle avait tout compris. Mais elle se jouait de lui.

En dépit de la couleur aubergine qu'il prenait peu à peu, Sasuke souriait. L'art des mots n'avait désormais plus rien de secret pour Hinata. Et c'était lui qui lui avait tout appris. Alors même s'il mourrait là, il avait eut la fierté d'avoir vu sa marionnette à l'œuvre, et ça valait bien la peine de sacrifier un homme.

Kiba tombait de haut. Hinata n'avait plus rien à voir avec ce qu'elle était. Ainsi donc, les ravages de la passion lui avaient crevée les yeux et le cœur. Il sentit un poids nouer son ventre. Sa gorge s'assécha. Il baissa les bras. Le couteau tomba par terre. Sasuke s'empressa de se relever, de le ramasser et de le pointer vers Kiba. Mais ce dernier venait de s'effondrer. Il avait porté les mains sur sa gorge, et haletait.
Hinata fixait la scène d'un air vide, insensible.

La science des Uchiwa ne s'était pas perdue avec les années, même après la disparition de la célèbre famille. Les manipulations génétiques et cellulaires conservées dans les écrits des archives du manoir Uchiwa n'avaient plus de secrets à livrer à Sasuke.
Au grand malheur d'Hinata. Même si maintenant, elle ne le sait plus.

Et qu'elle ne fut pas sa surprise lorsqu'il lui avait dit ! Mais bien sûr, un petit coup de chloroforme, et quelques petits coups de roulette dans la tête, et tout est oublié. Une machine de stockage sans sentiments, voilà ce qu'était devenue Hinata, après passage sur la table d'opération. Sasuke avait même réussi à la mettre sous son emprise.

Mais ça, Kiba l'ignorait. Il se doutait bien qu'Hinata avait changé radicalement et que Sasuke la manipulait, mais il ne savait pas à quel point cela dépassait son imagination. Et actuellement, il s'en foutait juste un peu.

Son syndrome de Da Costa avait fini par revenir, au bout de 6 ans. Ses crises d'hyperventilation avaient disparu quand il avait rencontré Hinata, et c'est à cause d'elle qu'elles revenaient, plus violentes que jamais. Il n'arrivait pas à retrouver un souffle normal, sa cage thoracique le lançait. Il aspirait de l'air sans rien avoir à rejeter. Il n'arrivait plus à respirer correctement. Il se tenait la gorge en espérant, en vain, débloquer quelque chose.

Kiba n'avait jamais su se défaire de ses crises tout seul. Il lui fallait une aide, sinon il restait à s'étouffer sur place et à souffrir le martyr en attendant que quelqu'un s'en rende compte. Car bien entendu, l'hyperventilation ne tue personne. Elle se contente d'en donner l'impression.
Foutu syndrome. Kiba aurait souhaité qu'il disparaisse à jamais. Mais l'hyperventilation était imprévisible, frappant au moment le moins opportun.

Sasuke s'en était allé avec son pantin. Hinata avait désamorcé la petite bombe qu'était devenu Kiba. Il avait tourné le dos, pour ne pas voir ce dernier s'étouffer en gesticulant. Il n'avait plus besoin de faire semblant de ne pas le voir. Il n'avait qu'à tourner la tête et tout était oublié. Sasuke s'était voilé la face, pour enfin se débarrasser de Kiba. Il ne savait pas ce qu'il avait, mais il s'en fichait.

Sasuke n'avait pas besoin de faire attention à Kiba, ni à tout ce qui l'entourait. Il se complaisait dans sa petite bulle de douleur et de faux.





Tu me pousses, je te repousse.
Pas de raisons de penser.
Tu me pousses, je te repousse.
Tu perds si tu clignes des yeux.

You push me, I push back.
No reason to think.
You push me, I push back.
You loose if you blink.




Sasuke avait vécu une bien triste enfance. Son père était un chercheur fou, qui voulait dominer le monde grâce aux cellules. Sa mère était une prostituée ramenée au manoir par son père qui l'utilisait comme cobaye. Son grand frère, ou plutôt demi-frère, car issu d'une autre prostituée, morte plus tôt des suites à une manipulation génétique infructueuse, était un gothique psychopathe avide de sang.

Malgré cela, son père avait fait fortune officieusement grâce à ses recherches pour la Chine en tant qu'infiltré aux Etats-Unis. Et Sasuke se complaisait dans son luxe. Jusqu'au jour où son père avait fait une découverte sensationnelle : il avait créé la première perle d'antimatière. Enfin, un prototype, moins puissant. Et il avait invité toute la famille de Sasuke pour fêter la découverte.

Ce jour là, Sasuke était absent, car il était à un goûter d'anniversaire. Son grand frère, Itachi, avait pris la perle et avait joué avec. Elle était tombée par terre en plein milieu de la petite fête de famille. Aucun des corps n'avaient été retrouvés. Ne restait plus que Sasuke. Et le coffre rempli d'argent de son père, qu'il cachait dans l'immense jardin de son manoir quasiment détruit.

Il avait été poussé dans la voie de la solitude. Il s'était enfermé sur lui même, refusant de quitter le manoir pour l'orphelinat. Et un jour, il avait découvert la porte menant aux archives de son père. Là où étaient conservées toutes les formules cellulaires qu'il avait découvertes et mises au point. Il avait alors repoussé sa solitude pour la compagnie des parchemins et des livres remplis de l'écriture fine de Fugaku Uchiwa, le savant fou qui avait laissé sa marque dans l'histoire.

Sasuke s'était battu, alors qu'il n'avait que 9 ans, pour garder son manoir. La découverte de l'antimatière avait failli être révélée au monde. Mais il avait réussi. Il avait empêché les gens de penser quoi que ce soit. Il avait lu tous les livres de son père, et avait été rendre une petite visite aux journalistes avec du matériel opératoire. L'entreprise avait coulé peu après. Personne n'avait jamais su ce qui s'était passé, mais la population s'était bien gardée de penser quoi que ce soit, ou tout du moins le montrer, car la rumeur voulait qu'un fantôme ait fait tomber le siège de la société et que les locaux étaient hantés.

Aujourd'hui, Sasuke était engagé sur la voie du mal et de la manipulation et pour rien au monde il ne voudrait la quitter. Même si son propre chef-d’œuvre, son petit pantin, Hinata, le rendait fou.

Il avait songé à rendre ses esprits à la jeune femme, en passant le palier de sa demeure, mais il avait bien vite chassé cette idée. Car il aurait fallu qu'il abandonne son chemin, et il n'avait pas la moindre envie de subir le contre de ses actes.

Mais à présent, il fallait qu'il garde l'œil affuté, car une seconde de trop à fermer les yeux et son pouvoir lui glisserait entre les doigts.





Tu dois vouloir souffrir,
Tu dois aimer te détester.
Alors pourquoi chercher des solutions,
Quand la douleur te va si bien ?

You must want to suffer,
You must love to hate yourself.
So why seek solutions ?
When the pain looks good on you ?




Kiba avait été retrouvé par un passant en train de s'étouffer. Sauvé, il était maintenant en observation à l'hôpital, au cas où une autre crise de cette dimension aurait lieu. Mais au fond, il aurait souhaité rester là bas, derrière le banc, en train de hurler sa douleur. Au moins, il ne pensait plus à Hinata. Il ne comprenait pas ce qu'elle avait, et ne voulait plus comprendre. Il voulait simplement l'oublier.

Mais il l'avait dans la peau, le petit Ange. Il l'avait dans l'os, dans la moelle et dans l'âme.

Kiba ne voulait plus se torturer l'esprit pour elle, et en même temps, il ne pouvait pas s'en empêcher. Dans le silence de sa grande chambre vide, il gardait son regard fixement sur le vase bleu marine et opale, les couleurs préférées de Hinata, et de lui-même. Les roses disposées ça et là dans le vase étaient toutes rouges et pleines de vie, sauf une.

Elle était bleue, et commençait à faner.

Hinata, enfermée dans un recoin de son esprit, périssait peu à peu, écrasée par le poids du changement dans son corps. Quelqu'un d'autre avait pris sa place. Elle subissait une douce et mortelle descente en enfer.

Kiba avait barricadé ses sentiments. Il coupait volontairement sa respiration pour la reprendre à toute vitesse, cherchant à se stresser. Il fit plusieurs autres crises dans la journée, toutes plus violentes les unes que les autres. Il adorait cette sensation de douleur qui lui faisait perdre la tête. Elle éclipsait tout le reste de son esprit. Mais à la longue, la douleur est fatigante, et on s'en lasse. Et nos problèmes nous reviennent en pleine figure une fois le brouillard dissipé.

Les médecins foutaient toujours leur bazar dans la chambre du malade. Un cutter trainait dans le coin.

Kiba espérait de tout son cœur que Hinata sentirait sa disparition au loin. Sa descente aux enfers avait été plus rapide que celle de son Ange Déchu. Il était tombé, et bien. Maintenant, il était temps de refermer la crevasse, en la recouvrant de sang.

Kiba avait aimé sa douleur. Il l'avait voulu de toute son âme. Il haïssait Sasuke pour avoir manipulé Hinata. Il haïssait Hinata pour s'être laissé faire. Et il se haïssait lui même, de toute l'âme et la vie qui lui restait. Il se maudissait d'avoir vu le coup venir sans rien avoir pu faire.

Il avait cherché un remède contre une lame plantée dans son cœur d'humain. Il avait retourné ciel et mer pour trouver une solution à ses malheurs. Mais il avait abandonné.

S'offre alors à lui une seule solution. Souffrir mille tourments dans les plis de la Faucheuse. Il est bien décidé à se jeter dans les bras de celle qui peut tout prendre sans rien rendre. Il attrapa le cutter et se le plaça dans sa gorge.

Dans un dernier souffle de courage, il donna un grand coup de sa main, de droite à gauche, dans un bruit de succion.

Personne n'avait rien vu. Personne n'avait rien entendu.




Kiba était mort dans la douleur, et elle lui allait tellement bien...




J'ai boycotté le dernier passage du refrain, désolée.

Prochaine chanson : Sans cri ni haine, Marie-Mai.





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