Fiction: Les condamnés

La Bataille de Sekigahara d'octobre 1600 s'est terminé il y a des mois. Les fuyards attrapés par les forces Tokugawa sont ramenés dans la bourgade de Konoha, où les villageois se tiraillent la peine de ceux qui ont jeté la honte sur leurs noms. Les héritiers claniques sont sauvés, tandis que les deux malheureux, Uzumaki l'infortuné et Uchiha le damnés, attendent leur peine attachés au saule de la place.
Drame / Romance / Spirituel | Mots: 16662 | Comments: 8 | Favs: 4
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Abey (Féminin), le 20/05/2012
La nouvelle...Rien a ajouter! xD

Ah si: on va voir des garçons dénudés! >____<




Chapitre 4: La nouvelle



La nouvelle


- Qu’as-tu dis ?
Le plateau tomba avec brutalité à terre. La maisonnée d’habitude calme était depuis quelques heures bien agitée et Sakura n’en avait pas cherché les raisons, elle s’en fichait éperdument, d’autant plus qu’elle préparait précautionneusement son voyage. Mais quand Konohamaru s’était urgemment présenté devant la jeune fille et qu’il lui avait expliqué l’affaire, elle n’avait pu se retenir, et s’était affalée au sol. Ses membres ne répondaient plus, sa tête bourdonnait: elle avait la nausée.

- Nee-san ! Appela le garçon.

Elle avait toujours détesté les enfants et encore plus Konohamaru. Apprendre de lui que ses deux amis étaient condamnés à mourir, s’en était trop.
-Sors d’ici s’il te plaît ! Tonna-t-elle. Vite !
Au vu de son visage dément, le garçon sortit en courant.
« Quelle vieille et méchante fille ! » se dit-il en se pressant vers l’entrée du domaine. « Pourquoi Ino est-elle donc amie avec elle ? »


Dans la salle à manger, Sakura se releva sans même retirer les porcelaines brisées. Elle se mit à courir vers la bâtisse principale, où un afflux s’y était rassemblé : en effet, tous les membres du clan Inuzuka étaient assis en seiza dans la salle aux tatamis beiges.
- Sakura ?

Essoufflée d’avoir couru si vite, elle ne répondit pas spontanément : elle observait. Au fond à la place de l’hôte le plus important, une femme à l’œil aguerris et aux tatouages rouges sur les joues. C’était la seule femme régente d’un clan au village, Inuzuka Tsume.
- Sakura ? Tu as appris la nouvelle, je présume.
- Où sont-ils ?
- Au domaine des Sarutobi. Ils sont tous surveillés : moi-même je n’ai pu voir mon fils…

Et sans prévenir, elle s’en alla.
Haruno Sakura n’était pas la seule à se rendre à l’auberge, bon nombre de jeunes gens, tous plus curieux les uns que les autres, voulaient ne serait-ce que d’apercevoir l’un des survivants de Sekigahara. Cela faisait plusieurs jours que les servantes de la maison comméraient à ce propos : des prisonniers s’étaient fais prendre. La jeune fille maintenant indifférente aux nombreuses rumeurs avait tout de même ouvert ses oreilles : peut-être s’agissait-il de Naruto !
Elle avait comme tout le monde ouïe dire que le jeune et dernier Uchiha avait fuis le front, au début elle ne l’avait pas crut et ce fut Tsume qui la raisonna. Maintenant qu’elle savait que ces deux anciens camarades n’étaient plus libres, elle se sentait presque coupable de leur peine.

« Ce ne sont que des enfants au fond ! se disait-elle. Personne ne songera vraiment à les tuer ; les suspendre au saule ne doit être que leur punition ! »
Le domaine des Sarutobi était l’une des maisons les plus grandes : elle n’avait pas moins de quatre bâtisses secondaires, et une petite vingtaine de serviteurs. Le clan Sarutobi était l’égide des trois illustres familles Akimichi, Nara et Yamanaka. Il était également le clan qui, associé à la vieille dynastie Senju, établit les premiers contacts avec les Uchiha. Ainsi, Hiruzen Sarutobi, chef du village que l’on appelait le « village caché » par ses origines shinobi, se fit appeler Kage, ou l’Ombre de la feuille.

Alors que ce domaine se trouvait à l’abri des cohues du centre du village, ce soir-là, ce fut comme si l’âme même de Konoha s’y était déplacée ; tous les jeunes élèves de l’école et quelques trainards s’y étaient retrouvés.
Dans la foule, Sakura reconnut la fille Hyûga. Elle la salua de loin, puis rejoignit le portail, non sans mal. Elle se présenta aux gardes, qui la laissèrent entrer : car bien qu’étant de basse condition, Sakura jouissait de la liberté d’accès à nombres d’endroits dans Konoha. Servant sous les Inuzuka, elle avait donc droit de pénétrer dans presque tous les domaines claniques.
Elle retira ses Geta, et s’avança sur un parquet de bois grinçant. Elle passa par les cuisines, à l’arrière, sans que nul ne la vit, puis pénétra dans la maison secondaire.

« S’ils ont été reçus, ils doivent être dans les bains ou les chambres ! »

Cette partie du domaine était des plus sombres qui soient : la lumière ne traversait pas les papiers opaques des portes coulissantes, et dès lors que l’on faisait trois pas dans l’un des couloirs, le silence se faisait, et seuls les ingénieux tuyaux protégés par des verres d’origine lointaine laissaient passer la lumière du jour. De nuit, l’on ne n’y voyait rien. Sakura, plongée dans un silence inquiétant, s’avança dans les profondeurs de la bâtisse qui, au fur et à mesure, se rafraichissait. Elle évitait les halos de lumière comme si cela avait été des épées tranchantes. Puis soudain, elle entendit un bruit : des voix, d’hommes qui plus est.
Elle s’arrêta et s’aplatit contre le mur, la main contre la bouche. En plissant les yeux, elle perçut l’antichambre d’une salle d’eau, où des traces de pieds et de boue étaient marquées à terre.
« Ce sont eux…Ce sont bien eux ! »
Sautillant de joie, elle s’avança non prudemment, puisqu’elle se mit à courir vers les bains où nul ne gardait l’entrée. Les bruits cessèrent immédiatement, et les clapotis de l’eau avec. L’ombre d’un homme à la carrure immense parut derrière les papiers des portes. Sakura, soudainement consciente du danger, s’arrêta tout juste devant la porte alors qu’elle s’apprêtait à la franchir sans mal.

La porte s’ouvrit alors, et la jeune femme, rouge de honte, cacha son visage et se tourna expressément. La lumière qui émanait de la salle l’avait aveuglé, mais il ne lui avait pas échappé les parties intimes de l’homme debout à l’attendre avec un air féroce, un poignard à la main.
« Je me suis bêtement trompée: ce n’sont pas eux… »
- Êtes-vous folle ? S’écriât-t-il. Nous croyions qu’il s’agissait d’un homme avec des mauvaises intentions. Nous avons demandé qu’aucun ne nous surveille ; croyez-vous encore que nous allons fuir ?
- P-Pardon… je me suis trompée… je croyais…

Puis, s’apprêtant à s’en aller, Sakura s’inclina rapidement devant l’homme sans lever le regard, mais au moment de partir, l’homme lui empoigna le bras avec force.
- Lâchez-moi ! Je vous ai dis que je me suis trompé !
- Ton nom ! hurla l’homme.
- Vous m’faites mal !
La voix rauque et la taille bien haute de l’homme lui fit encore plus peur que sa poigne de fer : il avait l’air d’un loup sauvage prêt à bondir sur sa proie. Sakura, à ce moment-là, pensa bien ne pouvoir s’en sortir.
- Haruno ?
Elle n’écoutait pas, et se mit à crier de toutes ses forces, cela ne dura pas bien longtemps, puisqu’un camarade du premier sortit en trombe des bains et la plaqua contre le mur de l’antichambre, sa main sur sa bouche.
- Tais-toi ! Ils vont croire que nous faisons des horreurs !
- Tu es bien Sakura, n’est-ce pas ? Haruno Sakura ?

La jeune fille acquiesça prestement.
- Tu promets de n’pas crier ? Oui ? Alors lâche la, Shino.


Les deux hommes d’un même geste la lâchèrent avec douceur.
Le premier était élancé et avait la peau halée. Ses cheveux, étrangement courts pour la mode de l’époque, étaient d’un brun de cèdre, ses yeux fins et minutieux étaient eux, fixes comme ceux d’une grue. Sakura retrouva son calme et reconnue l’ami d’enfance qui lui avait tant manqué : Inuzuka Kiba, le fils héritier de la famille qui l’abritait sous son toit depuis tant d’années déjà.

A son côté, tout son contraire : un homme aux cheveux noirs et luisants, fins et soigneux, à la peau pâle et blanche, aux membres tout aussi saillants. Tous les deux avaient la peau immaculée de morsures et de piqures d’animaux et d’insectes de toute sorte, mais Aburame Shino semblait mieux s’en porter.
- Mon dieu…Mais c’est bien vous !

Et elle s’élança aux bras de Kiba qui, pris de court, l’éloigna sans ménage. Un moment de silence s’installa, et Shino, qui se souvenait qu’il était nu, entra de nouveau dans la salle des bains, rassurant ses compagnons. Kiba, n’osant plus regarder la jeune femme dans les yeux, s’en alla lui aussi. Sakura, elle, plus que choquée, resta là. Au bout de quelques minutes, un autre homme se présenta à elle. Passée la surprise de la voir, il l’aida à se relever, et lui dit :
- Que tu as grandi ! Je n’t’aurais pas reconnu ! Mais Kiba aurait pu te tuer : nous ne sommes plus vraiment habitué aux bienséances, vois-tu !
- Shikamaru ?


Sa familiarité laissa à Sakura un gout amer. Ce garçon autrefois si poli et si minutieux se présentait à elle dans une tenue indécente ; une simple serviette entourant ses hanches, ses cheveux longs débroussaillés, la barbe drue.
- Je n’vous veux aucun mal, je l’jure !
- Nous n’pouvons en être sur ! Cria de derrière Kiba. La femme du charpentier Akusaba a tenté de me trancher. Alors comment pouvons-nous avoir confiance en toi, certes camarade de l’école, mais habitante de ce maudit village ?
- M’as-tu vu ce matin dans la foule, crier et cracher sur vos visages ? Non ! Alors laissez-moi vous parler ! J’en ai besoin, il le faut. Il ne pourrait en être autrement : Naruto et Sasuke sont en danger !
- Et c’est bien triste, cria de nouveau Kiba. Mais que pouvons-nous pour eux ? Ils étaient condamnés depuis le berceau, comme ils disent. Et ce bouffon d’Uchiha ? Que faisait-il dans la région ? Cherchait-il à se venger des Senju ? Il est stupide ! Si j’avais été lui, je n’serais jamais revenu…
- TAIS-TOI ! hurla-t-elle. Je n’veux plus t’entendre ! Egoïste que tu es ! Quel ingrat, espèce de bon à rien ! Tu laisserais tes compagnons mourir sans en comprendre les raisons et en laissant ce « Destin » décider pour vous ?
La tête d’un énième jeune homme apparue. Le silence était absolu : Sakura, encore surprise, plissa des yeux pour reconnaitre de qui il s’agissait.
- Calme-toi, et rend-toi à la salle d’à côté. Nous y avons nos déjeuners, mais tu peux te servir en nous attendant.
- Je n’ai pas faim ! Coupa-t-elle.
- Eh bien…Quelqu’un viendra parler avec toi. Mais sache dès maintenant que nous n’pouvons rien. Chercher à sauver ces deux là, c’est chercher à trouver le même sort qu’eux.

Sur ceci, la porte coulissante se referma avec plus de douceur que lorsque Kiba était rentré dans les bains. Chôji trouvait toujours les bons mots, et Sakura ne pouvait se résoudre à le désobéir. Elle quitta l’antichambre, ferma la porte, et entra dans la salle voisine d’où elle ne pouvait percevoir aucun son.




Prochain chapitre: La colère de Sakura.

Chers lecteurs: si je pouvais avoir des commentaires constructifs! 8D C'est le cadeau que je demande pour mon anniv'! =)





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