Fiction: Les condamnés

La Bataille de Sekigahara d'octobre 1600 s'est terminé il y a des mois. Les fuyards attrapés par les forces Tokugawa sont ramenés dans la bourgade de Konoha, où les villageois se tiraillent la peine de ceux qui ont jeté la honte sur leurs noms. Les héritiers claniques sont sauvés, tandis que les deux malheureux, Uzumaki l'infortuné et Uchiha le damnés, attendent leur peine attachés au saule de la place.
Drame / Romance / Spirituel | Mots: 16662 | Comments: 8 | Favs: 4
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Abey (Féminin), le 23/04/2012
Chapitre plus court! Mais que je trouve plus interessant! x)
Ino qui fait des siennes, Sasuke et Naruto qui pensent à la jeune Haruno, et qui par la même occasion, perdent leur seule opportunité de s'en sortir vivant. Chienne de vie? xD (très mauvais résumé!)




Chapitre 2: Le saule de l'Omyogi



A cet instant, non seulement Ino comprit ce qu’il allait advenir des deux jeunes gens laissés pour compte, mais elle sut aussi ce qu’il se passerait pour elle : fille de Yamanaka Inoichi, chef de clan qui avait trouvé la mort d’une manière bien trop disgracieuse –un simple Ashigaru, un vulgaire soldat, lui aurait ordonné de se faire seppuku – Inoue serait après ce drame, laissée dans ce maudit temple à jamais, tant le retour des héritiers était un grand évènement.

-Konohamaru ! Cria-t-elle. Cesse de jouer et reviens !
-Celui-ci, déjà entraîné par la foule aux côtés de son oncle, ne réapparut pas.
« Que vais-je faire ? » se martelait-elle.
-Shikamaru et Chouji sont bien sains et saufs, et tu devrais t’en réjouir !
Inoue, encore une fois trouvée affalée au sol par le jeune moine, le regarda sévèrement.

-Ces deux-là vont mourir, alors qu’ils n’ont pas mérité une peine pareille ! Crois-moi, Lee, la guerre n’est pas un endroit emprunt de règles
religieuses et de bonnes mœurs ! A la guerre il n’y a pas de règles ! Si tu as à la chance d’avoir un adversaire qui te tourne le dos, tu n’attends pas qu’il te fasse face !
-Et je sais tout ça ! s’indigna Lee. Mais que veux-tu faire pour ces deux-là. En partant du village ils étaient déjà condamnés. Leur réputation
dépasse aujourd’hui la seule bourgade qu’est Konoha ! Alors peut-être qu’il serait mieux pour ceux-là de mourir sans ronchonner comme tu le fais maintenant !
-Plaît-il ?

Inoue retroussa son kimono et se mit en marche vers la petite assemblée qui était restée près des deux derniers prisonniers et du cortège.
-Nous devons y aller, mon seigneur! dit un des soldats-gardiens.
-En effet ! Nous n’avons pas le temps d’attendre l’exécution de ces deux malfaiteurs. Pouvons-nous avoir confiance en vous ?
La voix s’élevait des derrières du rideau du palanquin. Une voix suave mais étonnement froide.
-Oui mon seigneur! dit un homme en s’inclinant.
-Bien. Kabuto, allons-y.

L’homme appelé s’inclina devant le palanquin alors que son maître ne pouvait le voir : Ino trouva cela absurde. Elle les vit s’éloigner alors
qu’un dernier soldat donnait des cordes de chanvres de Manille à quelques hommes.
-Attachez-les au Saule pleureur : il paraît qu’il est le signe de l’immortalité pour les chinois, mais également de la femme et de la
prostitution. Cela les fera méditer !

Et il s’en alla en ricanant.
-Vous n’allez pas les attacher ! cria Inoue indignée. Ils n’ont rien fait !
-Tais-toi et va-t-en ! Nous n’avons pas besoin de tes pleurs !
-Mais…

Lee l’écarta des hommes menaçants qui déjà trainaient à terre les deux malheureux sur la dalle cuisante. Le soleil tapait encore : il devait être l’heure du mouton ou celle du singe.
-Rentrons ! cria Lee. Il est tôt, et nous avons beaucoup à faire !
-Je reste là. Fais ce que tu veux mais je reste là.

Elle vit avec horreur la façon dont ils attachèrent les deux jeunes gens au saule : leurs membres écartés, et leurs visages exprès exposés en plein soleil.

Ino attendit dans l’ombre, derrière le portail du Omyogi, que les hommes se lassent de narguer les deux jeunes gens.
-Inoue, soit raisonnable ! Pria Lee. Que vas-tu faire, leur parler ? Leur donner de faux espoirs ?
-Ne m’adresse plus la parole, toi ! dit-elle sévèrement. Sakura n’est pas encore au courant je parie : va la rejoindre à la maison des Inuzuka. Elle sera contente que quelqu’un le lui dise.
-C’est à toi de-
-Non, moi, je reste."

Voyant que son amie était plus têtue que jamais, il s’apprêtait à s’éloigner vers le village, mais, après avoir réfléchi, il retourna sur
sa position :
-Tu sais, j’ai peur que tu ne sois dans l’illusion.
-Quoi donc ? dit Ino qui n’écoutait pas. Tais-toi, les derniers s’en vont. J’aurais le champ libre après.
-Ino, ne vois-tu pas ? La mort de ton père embue ta vue : tu es dans l’Illusion ! Tu t’accables de problèmes qui en vérité n’en sont pas ! La
semaine dernière tu criais à l’injustice, lorsqu’ils ont décrété que la jeune Hyuuga ne pouvait hériter. Aujourd’hui, voilà de nouveaux problèmes !
-Tu sais, toi et ta voix du Bouddha, je sais que vous dédaignez les femmes! Pourtant sans nous vous n’êtes rien ! Rien ! hurla-t-elle. Jusqu’au mois dernier j’étais l’héritière de ma famille : aujourd’hui je n’suis rien. Je n’méritais pas d’être écarté du pouvoir clanique ! Et Hinata non plus ! Quant à eux, dit-elle en se tournant vers le saule, ils ne méritent pas cette peine !
-Mais bien sûr que si ! L’injustice dans cette affaire, c’est d’épargner les autres hommes, ceux qui selon ces villageois aigres et idiots, méritent la vie sous prétexte qu’ils sont « importants » !
-Tais-toi ! Tu es bien content que ton ami le futur héritier du clan Hyuuga soit en vie ! Cette accusation le prit de cours. Choqué, il s’en alla sans dire mot, sa trop longue toge vermeille trainant par terre.
« Quelle idiote ! Les hommes lui font tourner la tête ! », Se disait-il.

Ino resta là une bonne heure, avant que tous les hommes ne retournent à
leur activités. Elle s’avança alors vers les portes du grand sanctuaire. Cela faisait longtemps qu’elle n’y était pas allée : le temple où elle
vivait désormais était à l’opposé même de l’Omyogi. On disait le village de Konoha protégé par les entités divines, autant pas les kamis que par les bouddhas. Mais Ino n’y croyait plus depuis longtemps. Les membres tremblants, elle s’approchait de l’arbre. Lorsqu’elle fut à
l’ombre, elle cessa de mettre ses mains en visière, et leva les yeux :
-Vous m’entendez ?

Elle ne se souciait pas de crier : la place du village et le temple étaient loin, et les feuillages tombants de l’arbre la cachaient des pieds à la
tête : aussi, de dehors, personne n’aurait pu deviner que quelqu’un tentait de parler aux prisonniers.

Un remous se fit sentir au-dessus de sa tête, alors que quelques feuilles tombaient.
-Qui est là ? Rugit une voix. Encore venu vous pavaner devant nous j’parie !
-Quand on me détachera, je vous couperais la tête !
-Mais taisez-vous donc ! s’indigna Ino. Je suis venue ici vous aider !
-Qui est-ce ?

Ino voyait mieux à présent. Elle ne répondit pas, trop impressionnée par leurs voix muées. Elle observa l’arbre, et y grimpa, non sans mal. Arrivée à la première grande branche, elle s’arrêta, essoufflée.
« Comment ont-ils fait pour les attacher si haut ? » Au-dessus, les deux jeunes s’agitèrent.
-Je parie qu’elle vient nous torturer ! s’écria l’un.
-Que dis-tu là ? Ce n’est qu’une femme !
-Je vous entends, bande d’idiots !

Ino grimpa les dernières branches qui la séparaient de ses deux anciens camarades. Arrivée devant eux, elle perdit tout sérieux.
-Mon dieu ! Que vous êtes grands !
Non seulement ils avaient grandi, mais les deux jeunes étaient bien plus grands que la moyenne. Leur cheveux avaient poussé, leur arrivant aux épaules. Elle fut prise de court : elle ne s’attendait pas à les voir dans de telles conditions.
-Vous êtes…En très mauvais état !
-Qui es-tu ? demanda l’homme aux cheveux clairs.

Ino resta bouche bée. A cela non plus, elle ne s’attendait pas. Que ces deux avortons ne se souviennent pas d’elle ! Sans réfléchir, elle leur tira l’oreille avec force.
-Avez-vous la mémoire qui vous fait défaut ?
-Lâche-moi, sale folle ! hurla le brun.

Ino obéit.
-Je t’avais dis qu’elle venait nous torturer.
-Mais êtes-vous bêtes ? Vous n’vous souvenez pas de moi ? Ai-je tant changé
que ça où est-ce la vie au temple qui m’aurait transformée en vieille nonne?
-Toi ? s’exclama le brun.
Naruto, pas le moins du monde éclairé, regarda son partenaire.
-« Elle » qui ?
-C’est la fille Yamanaka ! Tu es bien Inoue ?
-Cesse de m’appeler comme ça ! dit-elle sévère.
-Souviens-toi, crétin ! Elle était dans la classe supérieure, à l’école du clan. Tu nous tirais tout le temps les oreilles, je m’souviens.
Ino se rappela cela non sans en rire. Mais elle se reprit, et se rappela qu’elle ne pouvait pas rester bien longtemps.
-Peu importe ! Que fais-tu là ? demanda Sasuke, sérieux.
-Je n’sais pas vraiment…
-Inoue, détache-nous !
-Non, tu es fou ! Si elle se fait prendre, elle aura des ennuis !
-Mais elle est fille de clan ! dit Sasuke. Tu as vu comment ils ont sauvé
les « malheureux » héritiers ! Même Kiba le fier était rouge de honte. Ils ne la toucheront pas !
-Vous vous trompez. Mon père est mort au front. Sans les honneurs, se
confia-t-elle. Tout le monde a hâte de se débarrasser de moi. Même Lee est agacé…

La mine désormais bien basse, elle semblait sur le point de s’effondrer.
-Qu’en avons-nous à faire ? demanda Sasuke. Toi tu es libre et tu te
lamentes devant deux hommes condamnés ! Dégage !
-Oh pardon ! Pardonnez-moi d’essayer d’égayer vos dernières heures ! Eh bien crevez, bande de rats piailleurs !
-Cela se saurait si les rats piaillaient ! marmonna le blond. Eh puis, si tu es là pour « égayer » nos dernières heures, ne pourrais-tu pas au moins tenter de nous soulager un peu ?

Ino le regarda avec horreur. Que lui avait-il pris de risquer sa vie à monter sur ce saule et à comploter avec eux ? Elle gifla Naruto et
redescendit en marmonnant des insultes de tous genres.
-Reviens, espèce de sanglier! murmura le brun. Il ne voulait pas dire ça !
-Bande de démons lubriques ! hurla-t-elle.

Et elle s’en alla sur le coup. Le bruit de ses sandales qui s’éloignait confirma leurs craintes : la fille Yamanaka ne reviendrait pas.
-Qu’est-ce qu’il t’a pris, sombre idiot ? Te soulager ?
-Je voulais dire, soulager nos membres ! Ces cordes sont bien trop serrées! Crois-tu vraiment que j’aurais demandé ce genre de faveurs à elle ?
-Elle est la seule à être venu sans l’idée de nous tourmenter ! Elle, elle aurait pu nous sauver. Espèce de crétin !
-Eh bien pardon ! Je ne l’ai pas fait exprès. Et toi qui la traite de sanglier ! Quel imbécile !
-C’est bien ce que veut dire son nom, n’est-ce pas ?

Pendant ces quelques minutes, les deux garçons s’étaient sentis presque de nouveau humains. Ils avaient passé des semaines avec les autres garçons à errer dans les montagnes calcaires du pays.

Ces jours passés à guetter le moindre bruit suspect les avaient gardés dans un silence absolu. Lorsque des soldats des armées Tokugawa s’approchèrent de la grotte où ils avaient élu domicile depuis quelques heures, ce fut les forts gargouillements de Chouji à la vue du sanglier à l’épaule d’un des soldats qui les firent repérer. S’ensuivit une course effrénée vers les frontières de la province, où ils passèrent de force les barrages. Ils s’étaient fait prendre quelques kilomètres plus loin par de vulgaires fantassins enivrés qui les avaient emmenés au château du général , là où Naruto reconnut le déserteur qu’il avait recherché auparavant, lorsque la guerre n’avait pas décidé des vainqueurs. Et après la sentence proclamée pour ce groupe de jeunes campagnards, après trois longs jours de marche,
ils avaient atterri là.

Avec une certaine naïveté, ils s’étaient tous dit qu’à leur retour, le vieux Sandaime aurait compris leur cause et aurait ordonné leur libération. Mais la mort du vieux avait dû rendre les villageois fous. Et voilà qu’Uzumaki l’infortuné et Uchiha le damné se retrouvaient seuls coupables de manquement à l’honneur par cette foule excitée et assoiffée. Voilà qui les mettait dans le pétrin.



Nous laisseront quelques temps la jeune Yamanaka tourmentée (et malmenée, faut l'dire!) pour assister à la semonce du religieux: Le sermon du moine fou.
Comment! =D




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