Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: L'Ere des Clans

Dans le royaume lointain d'Ephyros, la dynastie des Senju accapare le pouvoir depuis des décennies. Cependant un vent de révolte souffle sur le royaume. Les souvenirs et les rancunes se réveillent entre les clans fidèles au Roi. Les Uzumaki, les Uchiha, les Sarutobi, les Terumi, les Yotsuki, les Ryûtenbin, les Sabaku, les Nara, ces clans vont devoir se battre pour obtenir le pouvoir et récupérer leur indépendance. Ainsi débuta l’Ère des Clans ....
Classé: -16D | Spoil | Action/Aventure / Drame / Romance | Mots: 7297 | Comments: 1 | Favs: 1
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AlexIchi (Masculin), le 12/04/2012
J'abandonne Kingdom of Ninjas. Désolé pour ceux qui suivaient cette fic mais elle ne m'inspirait plus. Cette nouvelle fiction a pour but de la remplacer car elle se déroule dans un milieu similaire.Cette fic aura une histoire plus complexe, sombre et mature.
J'espère que vous apprécierez cette nouvelle fic et qu'elle satisfera ceux qui aimé Kingdom of Ninjas.
N'hésitez pas à commenter !
Bonne lecture !




Chapitre 1: L'héritier



A l’Ouest de l’Archipel du Levant et à l’Est du Continent Occident, au-delà les mers, il y avait une terre que l’on appelait Ephyros. Cette contrée était une immense bande de terre qui s’étirait des hautes montagnes enneigées du Nord à l’aride Mer de Sable qui s’enfonçait dans l’Océan. Entre le désert au sud et les pics du nord, s’étendaient des plaines, des vallons, de collines parsemés de sinueuses rivières et de profondes forêts.
Ephyros était peuplé par des hommes et des femmes qui étaient gouvernés par de puissants clans. Ces seigneurs de guerre gouvernaient leurs parcelles de terre et avaient pour habitude de batailler les uns contre les autres pour étendre leurs territoires. Certains préféraient se soumettre ou prêter allégeance à un autre seigneur pour se gagner une protection et maintenir la paix sur leurs terres.

Ainsi à travers ses liens de soumission et d’allégeance entre les clans, se poursuivirent, pendant de nombreuses années, les nombreuses guerres qui déchirèrent Ephyros.

Jusqu’au jour où un de ces grands seigneurs décida d’unifier tout Ephyros sous sa coupe. Son nom était Hashirama Senjû. Ce jeune seigneur mena son armée contre les autres seigneurs et il vainquit chacun de ses adversaires jusqu’à tous les soumettre. Les îles de la Brume et celle des Tourbillons, ainsi que tout Ephyros plièrent bientôt le genou devant la suprématie des Senjû.

En conséquence, Hashirama Senjû, fort de ses victoires, se proclama Roi d’Ephyros. Il imposa à tous les grands seigneurs de son Royaume de venir à Horos, la Cité Royale, pour célébrer et renouveler leurs vœux à leur nouveau Roi. Hashirama Senjû Ier fut couronné, acclamé par son peuple tout entier pour avoir ramené l’ordre et l’équilibre en Ephyros.

Ce fut la fin de l’Ere des Guerres. Le Royaume d’Ephyros connut alors une longue période de paix. Cette période de paix fut néanmoins troublée par quelques tentatives de rébellions qui furent matés dans le sang et la peur.





Un soleil rouge descendait lentement entre deux monts lorsque la cohorte sortit des bois. A leur tête, était un homme enroulé dans un grand manteau de fourrure gris. Un bandeau noir entourait son crâne aux cheveux bruns et dissimulait par la même occasion son œil gauche. Sa monture noire était une de ces puissantes créatures qu’on trouvait dans le Nord et qui étaient dressés pour supporter le froid et les flancs raides des montagnes.

Derrière lui, ses cavaliers le suivaient dans un silence de mort. Seul le bruit des sabots dans la neige fraiche parvenaient à leurs oreilles ainsi que le murmure du vent. C’est ce que désirait Danzô Shimura. La discipline. Ces longues années au service du Roi lui avaient appris que seule la discipline et une puissante autorité pouvaient maintenir une parfaite coordination entre des hommes et en faire naitre une véritable armée. Les cavaliers qui le suivaient, protégés par des plastrons et des heaumes de fer et armés de lances, auraient donné leur vie pour protéger celle de leur capitaine. C’est ainsi que celui-ci les avait formés et par maintes fois, il a pu mettre en pratique ses méthodes sur le champ de bataille s’assurant la victoire pour lui et ses hommes.

Mais c’était il y a fort longtemps.

Aujourd’hui, il était manchot et borgne avec de nombreux hivers derrière lui. Sous son lourd manteau, il enserra la garde de son katana avec sa main valide. Malgré l’âge ses doigts étaient toujours vifs et son bras assez fort pour trancher ses ennemis. Mais c’était il y a fort longtemps.

Aujourd’hui les guerres et les rebellions n’avaient plus raison d’être et on avait assigné à Danzô une tâche administrative banale.



En sortant de la forêt, la vingtaine de cavaliers suivit l’étroite voie qui serpentait le long de la montagne. Les uns derrière les autres, les cavaliers débutèrent leur ascension avec Danzô à leur tête.

A mesure que la cohorte prenait de la hauteur, Danzô surplomba les centaines de sapins blancs qui s’élevaient entre les gigantesques pics immaculés. Le soleil avait presque disparut derrière les montagnes.

Ils avaient quitté Mont-Noir, il y a deux jours pour se diriger le plus au Nord se faufilant dans le dédale de forêts et de montagnes. En tant que Gouverneur de Mont-Noir, Danzô avait la responsabilité des mines d’or et d’argent du Nord. Les criminels, les traitres et les brigands du Royaume étaient expédiés dans ses mines où ils étaient exploités pour payer leurs méfaits sans espérer retrouver leur liberté.
Les évènements de la Grande Rébellion, il y a douze ans n’avaient pas arrangé les choses. Des villages entiers furent vidés de leurs populations afin qu’elles puissent se tuer à la tâche en extrayant l’or avec lequel se pavanerait les riches marchands d’Horos. Cependant c’était la décision du Roi et elle était irrévocable.

-Pour s’être rebellé contre leur Roi, ils méritent ce qui leur arrive, songea Danzô.

Et c’était sur ordre du Grand Conseil et du Roi que Danzô avait été assigné à la Forteresse de Mont-Noir. C’était un poste ennuyeux pour le vieux guerrier qu’il était et cela consistait surtout à recevoir les rapports des différents centres miniers de la région et de les faire parvenir aux autorités de la Cité Royale.

Cependant, cela faisait deux mois que Danzô n’avait reçu aucun message des mines de Blancheroc, celle les plus éloignées de la Forteresse. Ainsi, le vieux guerrier partit vérifier de ses propres yeux ce qu’il était advenu de Blancheroc.

Une fois arrivés au sommet, les cavaliers firent face à une palissade en bois qui bloquait le passage entre deux falaises grises. Danzô et ses sbires se stoppèrent devant les portes alors qu’un des vigiles émergea de derrière les remparts. A la vue de l’étendard à l’arbre blanc, il disparut de nouveau derrière les murailles. La porte des fortifications s’ouvrit et la cohorte reprit sa route.

Ils s’enfoncèrent entre les deux falaises et transfèrent le long corridor de pierre. Ils débouchèrent sur un immense cratère. Une large bande de terre partait du fond du trou pour s’enrouleur autour des parois du cratère pour remonter à la surface. L’étendue du cratère était gigantesque. Danzô baissa les yeux vers le fond du trou et c’est un petit village qu’il aperçut. De grossières maisons et des baraques en bois reposaient au fond du trou. Autour d’elles, Danzô entendit des rires d’enfants et des ombres qui filaient entre les maisons. A différents endroits du cratère il pouvait voir les entrées des mines et les grands entrepôts où étaient entreposés l’argent et l’or.

Sur tout le contour du cratère, des soldats montaient la garde, armés d’arcs et d’arbalètes. Ils plongeaient leurs regards vers le bas pour surveiller les mineurs ainsi que leurs familles. Un immense brasier brûlait au milieu des habitations entouré par des ombres sinueuses. Aux alentours du village, des hommes armés de sabre et de fouet lorgnaient les mineurs rassemblés autour du feu.

Mais ce rassemblement autour des flammes était bien morne. Les mineurs et leurs familles restaient assis, silencieux, grignotant leurs faibles rations tout en se réchauffant près des flammes.

Danzô tenta de distinguer distinctement le nombre de personnes qui grouillaient au fin fond du cratère mais son vieil œil fatigué en était incapable.

-Des enfants et des femmes, pensa le borgne.

Voilà les paysans, les artisans, les couturières, les putains, les aubergistes et leurs marmailles qui s’étaient rebellés contre le Roi et déportés vers les contrées inhospitalières du Nord.

La cohorte passa le long du cratère et les soldats se retournèrent à leur passage. Danzô vit à sa droite la caserne des soldats fortement défendue mais ce n’est pas là qu’il se rendait.

Au loin, un donjon s’élevait des roches noires. Des torches brulaient sur ses murs et des étendards portant un arbre blanc sur fond vert flottaient au vent. Les cavaliers poursuivirent leur route jusqu’à la sombre tour sous les regards intéressés des soldats.

Une fois au pied de l’édifice, ils démontrèrent et Danzô suivi par six de ses hommes commença à monter lentement les escaliers menant aux portes de la tour.

Deux gardes bloquèrent les hommes avec leurs lances.

-Le Maitre ne veut pas être dérangé, annonça un des deux. Qui êtes-vous ?

Danzô resta silencieux, c’est un jeune homme aux cheveux blancs mi- courts qui leur répondit :

-Laissez passer Danzô Shimura, gouverneur de Mont-Noir et des terres du Nord !

Les deux gardes se regardèrent et s’écartèrent pour laisser Danzô et ses hommes pénétrer dans la tour. Les portes s’ouvrirent et ils entrèrent dans la grande salle.

Trois grandes tables rassemblées en formes de U et entourées de larges bancs faisaient dos à un puissant brasier dans la cheminée au fond de la salle.

Celle-ci était en pleine effervescence. Une quinzaine d’hommes s’affairaient dans la grande salle à se gaver et à boire. Trois hommes chantaient, non, Danzô ne pouvait pas appeler ça chanter. Ils hurlaient des chansons grotesques où le héros tranchait et éventrait ses ennemis et qui à la fin trouvait de la bière et une femme pour satisfaire sa soif et sa queue. Danzô parcourut la salle avec l’œil qui lui restait.

Dans un coin, un homme se vidait de son urine en se maintenant difficilement debout et en gardant sa main contre le mur. Non loin de l’ivrogne qui se vidait, un chauve était étalé ivre mort sur un des bancs avec sa tunique imbibée de bière. Une espèce de ménestrel à la barbe hirsute chantonnait dans son coin avec un luth. Un autre à forte carrure était accompagné de deux femmes à la poitrine généreuse. Il buvait choppe sur choppe en éclatant de rire et plongeait son visage dans les attributs des jeunes femmes qui gloussèrent au contact de sa langue. De l’autre côté de la salle, un jeune homme avait plaqué une femme contre un mur et sa main s’était glissé sous la robe de celle-ci et remontait lentement le long de ses cuisses sveltes.

Danzô se résolut à stopper ce stupide spectacle. Il détacha le fourreau de son katana de sa ceinture. Il frappa trois fois le sol de pierre avec son fourreau de manière solennelle. Les trois coups résonnèrent dans la salle et tous se retournèrent vers Danzô et ses soldats.

-C’est le seigneur Danzô, lâcha l’un d’entre eux.

-Eh bien ! s’écria l’homme trapu qui éclata de rire. Qu’il vienne boire avec nous ! Posez vot’ cul sur ce banc et prenez une chope ! Haha !

Danzô profita de son interlocuteur qui semblait bien bavard.

-Dis-moi où est ton Maitre ? Où est Zaku Abumi ?

-Il est en haut dans ses quartiers ! s’écria l’autre. Alors vous venez boire avec nous, m’ssire ?

A cet instant, le reste des soldats de Danzô pénétrèrent dans la salle. Danzô aperçut un escalier vers le fond de la salle et se dirigea en sa direction.

-Nettoyez-moi cet endroit, ordonna le borgne d’une voix forte. Jetez ces soulards dehors !

Ses soldats s’exécutèrent et expulsèrent les hommes qui tentaient de résister tant bien que mal. Les femmes disparurent derrière une porte tandis que le buveur trapu maudissait de tous les noms Danzô qui commença à monter lentement les escaliers. Son bras et son œil n’étaient plus ce qu’ils étaient mais ses jambes étaient toujours aussi fortes. Il arriva devant plusieurs portes mais il se doutait que le maitre de cette tour avait sa chambre dans la plus haute salle. Il arriva enfin devant une porte entrouverte derrière laquelle il entendit une femme gémir.

Danzô poussa lentement la porte pour arriver dans une chambre faiblement éclairée par un feu dans une cheminée. Sur le lit, il vit un homme à demi-nu de dos agrippé aux hanches d’une adolescente dans la fleur de l’âge couinant.

Alors que Zaku Abumi assouvissait ses pulsions sur la jeune femme nue, Danzô entra dans la salle silencieusement et se posa au milieu de la pièce appuyé sur son fourreau.

La jeune fille râla, mais Danzô ne savait pas si c’était par plaisir ou par douleur. Zaku s’agrippa plus fortement aux hanches de la jeune fille qui eut un léger gémissement de sursaut.

-Je vois que vous avez d’autres choses à faire que de répondre à mes messages, interrompit Danzô.

Zaku tourna la tête et se retira de la jeune fille en remontant ses braies.

-Sei … seigneur Danzô… balbutia-t-il.

La jeune fille, à la vue du vieil homme poussa un cri de surprise, se releva, récupéra ses vêtements avant de s’en aller en courant. Elle passa devant Danzô sans qu’il lui accorde le moindre regard et disparut derrière l’unique porte de la chambre.

Zaku Abumi était un homme aux cheveux bruns raides et aux yeux noirs. Il était jeune, bien plus jeune que le borgne et pourtant, on lui avait assigné une tâche aussi important que la gestion d’un camp de prisonniers. Zaku n’était pas connu pour être fils de seigneur ou ayant appartenu ou servi un clan célèbre mais ça n’avait aucune importance pour Danzô.

-Pouvez-vous m’expliquez ? demanda le borgne. Pourquoi je n’ai aucune nouvelle de Blancheroc depuis un mois ?

-Je peux tout vous expliquer, seigneur, répondit Zaku qui s’approcha de Danzô. Je peux tout …

Il n’eut pas le temps de voir le fourreau du borgne qui fendit en sa direction et le frappa à la mâchoire. Sous la surprise du coup, Zaku tomba à terre en se cognant à une chaise.

-Je n’ai pas besoin d’explication, lâcha Danzô. J’ai tout compris. Alors que vos prisonniers travaillent dans le froid et avec la faim alors que vous vous saoulez et baisez leurs femmes et leurs filles !

-Vous ne comprenez pas ! Supplia Zaku. C’est ….

-Vous savez mieux utiliser votre queue que le fouet. Vous avez été assigné par le Roi à la gérance des mines de Blancheroc et pourtant je retrouve vos hommes qui se bâfrent et cuvent en toute impudence. Vous êtes ici pour surveiller les prisonniers et exploiter l’argent et l’or de ces mines ! Suis-je vraiment obligé de vous le rappeler !?

-Seigneur, une mine s’est écroulée, il y a deux jours et de nombreux mineurs sont toujours prisonniers sous les décombres. Expliqua Zaku avec un air plaintif. Cela a entamé le moral des prisonniers.

-Vous n’avez rien fait pour aller sauver les mineurs ?

-Aucun de mes hommes ne voulait s’aventurer dans cette mine par crainte d’un nouvel éboulement et je ne voulais pas envoyer les mineurs qu’ils restaient de peur qu’ils finissent eux aussi sous les décombres. J’ai toujours servi dans l’intérêt du Roi …

-Silence !

Danzô s’arrêta et reprit sa respiration.

-Finalement, je suis assez satisfait de mon déplacement, j’ai pu voir à quel point, vous êtes incompétent, termina-t-il d’un ton sec. Demain, vous repartirez avec moi à Mont-Noir et je vais laisser un de mes hommes vous remplacer. On vous amènera à Horos où vous aurez à répondre du manquement de votre devoir. Maintenant, quittez cette tour, et rejoignez vos pourceaux d’hommes dans le froid. Nous partirons demain à l’aube.

Le visage de Zaku devint amer et ses yeux fusillèrent Danzô. Il se leva sans dire un mot et récupéra son épée et une tunique avant de descendre les escaliers en silence.

Danzô referma la porte de sa chambre et déposa son sabre sur une table au milieu de la pièce. Il s’affala dans le fauteuil le plus proche avant de frotter son œil avec sa main.

Peu de temps après, son écuyer Shin, le garçon aux cheveux argentés mi- courts, le rejoignit pour amener les affaires de son maitre. Il l’aida à enlever son plastron de cuir et Danzô lui demanda :

-Shin, apportes-moi de quoi écrire et demanda à Fû Yamanaka de me rejoindre. J’ai quelque chose à lui confier.

-Ce sera fait, répondit le jeune homme.

Quelques instants plus tard, Danzô était assis sur une chaise, une plume dans la main, un encrier, une lanterne, un bout de papier et Fû Yamanaka face à lui.

-Demain, je partirais avec Zaku Abumi pour Mont-Noir tandis que toi tu resteras ici pour le remplacer.

-Vous me laissez avec cette bande d’ivrognes ? demanda le Yamanaka.

-Tu garderas une partie de nos hommes avec toi, le reste retournera à Mont-Noir avec moi. Je vais envoyer une lettre à Torune pour qu’il t’envoie des troupes. Quant à toi, reprends cet endroit en main et envoie-moi des rapports tous les quinze jours.

-Qu’est ce qui attend Zaku Abumi ?

-Ce n’est plus de mon ressort, expliqua Danzô. Ce sera au Roi ou à son Conseil d’en décider.

-Ce sera tout ?

-Ce sera tout.

Fû s’inclina de manière respectueuse et partit. Shin resta debout dans un coin de la pièce en attendant un quelconque ordre de son maitre. Agacé d’avoir les yeux sombres du jeune homme qu’ils l’observaient constamment, il le congédia :

-Merci, mais je n’aurais besoin de rien d’autre. Tu ferais mieux d’aller te coucher, nous partons tôt demain.

Shin laissa échapper un long bâillement lorsqu’il sortit de la chambre ce qui arracha un sourire à Danzô. Il revint à sa lettre. Il croyait trouver les mines de Blancheroc pillées et sa garnison exterminée mais ce n’était pas le cas. Son retour à Mont-Noir serait plus rapide que prévu. Il retournerait à sa vie monotone en attendant que la mort vienne le prendre. Le borgne commença à bailler et se leva pour atteindre le lit recouvert de peaux de bêtes. Il prit la lanterne et l’amena sur la grossière table de chevet. Il s’engouffra sous une peau d’ours et souffla la minuscule flamme.



Danzô se revoyait sur un puissant étalon noir. Son bras et son œil lui avaient été rendu. Il chevauchait aux côtés d’hommes portant un arbre blanc sur leurs tuniques ainsi qu’autres avec un singe jaune sur fond marron. Face à eux, il y avait une rivière avec un courant tumultueux et de l’autre côté une cité avec de hauts murs. Des catapultes et des trébuchets étaient installés de leur côté de la berge. Des panaches de fumées s’élevaient de derrière les murs de la cité.

Les cavaliers que menaient Danzô remontèrent le fleuve pour filer vers une plaine où était rassemblée une grande armée avec imprimés sur leurs étendards des arbres blancs, des singes jaunes, des cerfs noirs, des marteaux rouges et des tourbillons orange. Les armures aux plaques de multiples couleurs brillaient au soleil. Cette grande armée avançait lentement sur la plaine en direction d’un ensemble de collines qui la surplombait.

Le bruit des sabots contre l’herbe sèche de l’été ralluma l’ardeur du combat dans le cœur de Danzô. Il s’agrippa aux rênes de sa monture et frappa les côtes de celle-ci avec ses éperons. Son étalon noir augmenta son allure. Danzô voulait être l’un des premiers dans la bataille.

Alors que les cavaliers et Danzô se rapprochaient des lignes d’hommes armés de lances et de sabres, des cors retentirent et une seconde armée émergea de derrière les collines. Des cris retentirent alors que les soldats frappaient sur leurs boucliers avec leurs lances. Les deux armées s’élancèrent l’une contre l’autre.

Danzô aperçut alors les bannières de leurs ennemis : un roc noir, un oiseau de feu rouge et des chiens immaculés. Les chevaux hennirent et les armées se rencontrèrent dans le fracas et le sang.

-Maitre !

Danzô s’éveilla lentement. Il vit une petite lueur à travers l’obscurité qui le sortit de ses songes. Shin tenait une bougie et secouait frénétiquement son maitre pour qu’il se réveille. Son écuyer était pâle et avait les yeux inquiets.

-Maitre !

-Que se passe-t-il ? grommela le vieil homme.

-Nous sommes attaqués !

Danzô se redressa.

-Par qui ?

-Je ne sais pas, répondit Shin affolé. Ils ont attaqué la garnison par surprise en dévalant les versants des montages.

Le borgne sortit du lit, entra dans ses bottes et s’élança vers la fenêtre. Les lueurs de l’aube se dessinaient derrière des contours des montagnes qui entouraient la crevasse et les quartiers des soldats. Mais Danzô aperçut des ombres glisser le long des versants pour s’assembler autour de la crevasse. Il n’aurait pu les compter tant ils étaient nombreux. Un fracas d’armes et de cris se faisaient entendre sous les hennissements effrayés des chevaux. Ses hommes étaient sortis en armes de la tour et commençait le combat contre des hommes sans armures.

Il se retourna et vit que Shin le préparait à enfiler son plastron de cuir. Le borgne ne perdit pas de temps et s’exécuta. Il attacha son fourreau à sa ceinture et descendit prestement les escaliers suivi de Shin, son arc à la main.

-Des barbares du nord, pensa Danzô. Des pillards à la recherche d’or.

Il dégaina son katana lorsqu’il arriva dans la grande salle commune, vide. Ses soldats avaient laissés leurs paquetages et étaient partis défendre la tour à l’extérieur. Danzô se dirigea vers la porte principale en réfléchissant à la manière dont il châtierait ces raclures de sauvages.

Le toit de la garnison commençait à prendre feu. Les barbares se battaient sur les murailles en bois de la caserne contre les subordonnées de Zaku Abumi tandis que les cavaliers de Danzô défendaient le donjon. Les brigands attaquaient avec de piètres armes : des lames abimés, des faux, des haches de bucherons. Ils ne pouvaient rivaliser avec l’expérience de la garde de Danzô entrainée depuis des années.

Le jeune Shin resta en arrière, et sortit une flèche de son carquois. Danzô rejoignit sa cohorte, sabre à la main.

-Protégez cette tour au péril de votre vie ! annonça-t-il d’une voix rauque.

Danzô croisa le fer avec un colosse armé d’une hache. Il esquiva ces attaques lentes mais puissantes et lorsque celui-ci leva sa hache au-dessus de sa tête, Danzô lui enfonça son katana dans la gorge inondant la neige et sa tunique de sang. L’odeur du sang. Danzô croyait l’avoir oublié mais elle lui revenait à peu à peu. A chaque fois qu’il tranchait ses ennemis, qu’il mettait à nu la chair rouge, ses narines se dilataient, son œil et ses mouvements devenaient plus vifs. Son vieux corps meurtri se sentait à nouveau pleinement vivant. Son bras valide et son katana fendaient l’air comme une seule arme.

Soudain un cor retentit en un long grondement qui se répercuta en écho dans les montagnes. La caserne s’était à présent embrassée et des chevaux s’enfuyaient des écuries en flammes. Danzô regarda autour de lui, les barbares étaient des centaines à descendre des versants autour de la crevasse où étaient rassemblés les mineurs. Les brigands empruntèrent le long chemin menant au fond de cette crevasse tout en massacrant les esclavagistes.

-Ils descendent dans le cratère ! s’écria un soldat.

Danzô sentit son engouement pour la bataille disparaitre soudainement. Les barbares déferlaient sur la crevasse comme une meute de loups entourant un faible faon.

Danzô vit Fû Yamanaka avec ses cheveux roux vifs s’avancer vers lui.

-Nous devons partir, nous ne pourrons pas tenir plus longtemps ! Ils sont plus nombreux que nous !

-Ils libèrent les esclaves, annonça un soldat qui plongea les yeux vers le fond du cratère. Ils …

Le soldat ne put finir sa phrase car deux flèches se plantèrent dans son dos et il chuta dans le cratère.

-Aux abris ! s’écria Shin à la cohorte.

Sur les hauteurs surplombants la caserne et les mines, des rangées d’archers apparurent pilonnant Danzô et ses hommes. La cohorte se réfugia près des murs de pierre du donjon.

-Qu’est-ce qu’on fait ? demanda Fû.

Les barbares convergèrent vers la tour et un cri de révolte remonta peu à peu du village des mineurs. Un homme poussa un hurlement sauvage du haut.

-Sonnez la retraite, on retourne à Mont-Noir ! Il faut que nous rejoignions les écuries de la caserne pour récupérer des montures ! annonça Danzô.

Un de ses hommes souffla dans un cor d’ivoire et le puissant son aigu qui en sortit se répercuta sur les versants des montagnes. Danzô et ses hommes sortirent de l’ombre protectrice du donjon pour se diriger vers la caserne en flammes. Des cadavres jonchaient la voie, leur sang faisant rougir la neige. Des sauvages tentèrent de leur bloquer la voie mais les cavaliers n’étaient pas des novices et balayèrent leurs opposants. Ils franchirent les portes défoncées de la caserne sous les traits ennemis qui transpercèrent deux d’entre eux.

Le bâtiment principal de la caserne était envahi par les flammes tandis que les subordonnés de Zaku Abumi tentaient de résister aux envahisseurs. Un barbare faillit éventrer Fû avec sa lance quand celui-ci entra dans la cour de la caserne. Mais le Yamanka lui trancha la gorge avec son katana. Shin décocha deux flèches qui percutèrent des barbares perchés sur les remparts en bois de la caserne.

Danzô jeta un coup d’œil aux écuries, il ne restait que quatre chevaux, angoissés et agités, qui frappaient frénétiquement la paille avec leurs sabots. Profitant du tumulte de la bataille, la cohorte se dirigea vers les écuries.

-Tuez-les tous ! Hurla un brigand à la barbe épaisse qui s’exaltait du haut des remparts.

Il avait remarqué le borgne et son groupe et les dévisageait du haut des remparts. Danzô vit que l’une des mains du barbare tenait fermement les cheveux d’une tête décapitée lors de leur invasion. Il jeta cette tête en direction de la cohorte. Danzô suivit la course de la tête avec son unique œil. Elle retomba à ses pieds, et le borgne put reconnaitre le visage livide et figé de Zaku Abumi, vide de toute vie.

-Tuez-les tous ! répéta le barbare en agitant ses haches.

Les brigands portèrent toute leur attention sur le groupe de Danzô qui dut faire face à leurs assauts. Danzô trancha la main d’un sauvage et plongea son épée dans son coup pour l’achever. Il n’était même pas en âge de pouvoir combattre. Du sang gicla sur sa tunique mais sentir cette substance chaude et écarlate sur son visage le poussait au combat. D’un simple coup de pied, le borgne renversa un vieux brigand au sol avant de plonger son katana dans son ventre.

-Ils ne tiennent pas sur leurs jambes. Pensa Danzô. Ce ne sont pas des guerriers.

Malgré cela, ils étaient plus nombreux. Deux barbares se laissèrent tomber des remparts sur un des hommes de Danzô, et celui-ci finit transpercé par une trentaine de coups de couteau. Les flèches barbares déferlaient sur la cour de la caserne tuant sans distinction.

-Aux écuries ! hurla Danzô de sa voix rauque. Il faut partir !

Lorsqu’ils se réfugièrent aux écuries, seul huit des hommes de Danzô étaient encore vivants. Les soldats de la garnison de Zaku étaient soit morts soit en fuite.

-Prenez les chevaux ! ordonna le borgne. Montez à deux et rejoignez Mont-Noir au plus vite ! Il faut prévenir le Royaume de cette attaque !

Le brigand à la barbe chargea Danzô et le percuta de plein fouet. Le borgne s’écrasa sur une barrière en bois qui se brisa sur son poids. Le barbare leva sa hache pour l’abattre sur Danzô lorsque Shin arriva dans son dos. La dague du jeune écuyer se plongea dans le crâne du barbare. Son visage se tordit en un rictus et il s’écroula dans un râlement.

-Il faut partir ! s’écria Shin en aidant son maitre à se relever.

-Vous … vous partez … haleta Danzô. Je ne … peux … aller plus loin.

La charge de son ennemi lui avait coupé la respiration et le vieil homme avait du mal à reprendre son souffle.

-Vous partirez avec nous ! Affirma l’écuyer en soutenant son maitre.

-Non ! répondit ce dernier en repoussant violemment le jeune homme.

Le borgne toussa et cracha, son unique œil se plongea dans les yeux noirs de Shin.

-Laissez donc un vieux combattant mourir l’épée à la main, dit-il à mi-voix.

Un cheval s’arrêta à ses côtés, Fû Yamanaka le regarda de toute sa hauteur.

-Prévenez Mont-Noir pour ce qui s’est passé aujourd’hui.

Le cavalier roux acquiesça et aida Shin à monter sur la croupe de son cheval.

-Puisse le Brave vous accueillir en ses rangs. Lâcha Fû.

-Partez ! Cracha Danzô.

D’un coup de talons sur les reins de sa monture, Fû prit la tête du quatuor de cavaliers qui s’échappa de la caserne en tailladant les barbares qui leur bloquaient la route.

Danzô reprit son souffle en se reposant sur son sabre. Il sortit lentement des écuries sous le regard des barbares. Ils se rassemblèrent autour de lui mais ils ne l’attaquèrent pas en restant à bonne distance du borgne. Danzô put les examiner plus attentivement. C’étaient des hommes et des garçons aux cheveux salles habillés en peu de bête grossière et des chausses en fourrure. Ils avaient volés dans la caserne et troqués leurs haches avec des épées longues et immaculées du Nord. Un cor retentit et les barbares se scindèrent pour former un passage.

Tout à coup, Danzô sentit un frisson lui traverser l’échine. Face à lui, une armure blanche s’avançait. Un vent glacial parcourut la cour de la caserne.

L’œil du borgne se troubla alors qu’il crut apercevoir une légère aura bleue envelopper l’armure. Le combattant avait un plastron immaculé fin et des jambières blanches. Une toison de fourrure brune entourait ses cuisses et se croisaient à la ceinture. Son heaume avait plus l’apparence d’un masque blanc avec un long tissu s’étalant à l’arrière de la tête recouvrant la nuque. Le visage du masque était celui d’une femme pleurant de fines larmes noires avec un petit nez et une bouche serrée. Danzô n’arrivait pas à voir les pupilles de son opposant à travers les ouvertures du masque. Cependant le borgne sentait les yeux de son ennemi se poser sur lui et le jauger. A sa ceinture, l’armure avait une hache de guerre et une épée blanche comme la neige.

Le borgne enserra la garde de son sabre. L’homme en armure n’était ni corpulent, ni très grand. L’armure semblait en elle-même forgée pour une personne de faible stature.

-Ce sera donc toi mon dernier adversaire ! lança Danzô sur un ton de défi en levant son katana.

L’armure répondit en posant ses gantelets blancs sur son hache et son épée pour dégainer. Les barbares reculèrent en silence. Danzô pensa qu’il devait avoir le chef des brigands face à lui. Mais malgré ça, il n’avait jamais vu une armure d’une telle blancheur et ce masque lui donnait des frissons. Tant pis, si il devait mourir, il emporterait ce mystérieux guerrier avec lui.
Danzô fut le premier à attaquer et l’armure bloqua avec sa hache. Elle riposta avec son épée mais le borgne recula d’un bond rapide. Les deux combattants se tournèrent autour sous les hurlements sauvages des brigands qui observaient le duel.

Malgré son armure, l’opposant de Danzô était agile, ses mouvements étaient légers et précis. Lorsqu’il plongeait son regard dans les ouvertures du masque, Danzô ressentait toujours ce long frisson qui soulevait son cœur. Qui combattait-il ? L’armure ? Ou bien l’homme qui était dedans ? A chaque croisement de leurs armes, Danzô sentait le froid s’insuffler en lui et le figer.
Le borgne recula pour reprendre son souffle. L’armure le mettait en difficulté et elle en profita pour attaquer. La hache s’abattit sur la garde du sabre de Danzô coupant quelques phalanges. Sous la douleur, le borgne lâcha son arme et s’affaissa. L’armure plongea son épée dans le torse de son ennemi et le froid envahit le corps de Danzô.
Ce dernier, sa main ensanglantée et tremblante essaya de toucher l’épée qui lui traversait le torse. L’armure blanche retira son épée et envoya gicler du sang sur la neige. Danzô tomba à genoux puis s’aplatit au sol. La neige autour de lui commença à rougir. Il tourna légèrement la tête. Les yeux de l’armure l’observaient, il le savait. Il distingua enfin des pupilles noires à travers les ouvertures. Au loin, sur la tour du donjon, les barbares avaient planté une bannière que Danzô pensait ne plus jamais revoir : une imposante pierre noire sur un fond jaune.

L’armure leva son épée au-dessus de la tête de Danzô. Le borgne cracha du sang et sourit à son bourreau. C’était de bonne guerre.




Un mois auparavant …




La Cité Royale d’Horos, éclairée par la lueur blanche de l’astre lunaire, somnolait, balayée sous les brises légères de l’été. Les places de la ville étaient désertes et les ruelles étaient traversées par des silhouettes sortant des tavernes, des maisons de jeu ou des hôtels de passe. Les seules lumières émanant de la cité provenaient des lanternes accrochés aux enseignes : des fumeries, royaume de l’opium ou des auberges, repaire des ivrognes et des ribaudes.

Les petites gens d’Horos dormaient paisiblement et les noctambules de la cité vaquaient à leurs occupations.

Cependant le Palais Royal Kareki passait une de ses plus longues nuits. Le grand dôme aux ardoises vertes de la salle du trône reflétait les pâles lueurs de la lune. Les hautes tours projetaient leurs ombres sur les jardins du palais tandis que la gigantesque tour du Donjon surplombait la cité endormie.

Dans une salle de la forteresse, cinq hommes étaient rassemblés autour d’une longue table aux pieds sculptés. A une extrémité, un vieil homme aux cheveux gris se grattait méticuleusement sa barbiche avec les yeux rivés sur le tapis de table brodé face à lui. A sa gauche, un jeune homme aux cheveux roux et au visage enfantin, buvait une coupe de vin dont il se délectait à chaque gorgée. Tapotant avec ses doigts sur la table de bois, un autre homme brun, à la barbe fine en bouc et possédant des lunettes noires, s’impatientait. En face de lui, un homme de grande taille aux yeux rouges fixait les bougies du chandelier posé sur la table. Il ne détachait pas son regard des flammes, ses coudes posés sur la table, croissant ses doigts qui soutenaient son visage creusé. Le dernier homme s’était enfoncé dans son siège et parcourait ses camarades attablés. Son visage était parsemé de profondes balafres, ses cheveux étaient attachés en une queue de cheval hérissés et portait lui aussi la barbiche.

Le silence était de mise entre les cinq hommes. Les quelques chandeliers disposés sur la table éclairaient faiblement la salle. Sur les murs de celle-ci, on pouvait distinguer des brides de tapisseries qui représentaient des animaux évoluant dans un domaine sylvestre ou des scènes de batailles. L’homme à lunettes tapotait toujours la table avec ses doigts.

-Cessez cela ! grogna l’homme aux yeux rouges agacé. Ce silence est déjà assez insupportable sans votre tapotement énervant.

-Pourquoi cet emportement, lord Yûhi ? demanda le jeune homme roux en sirotant sa coupe de vin. Et vous, intendant Aburame ? Que nous vaut cette soudaine angoisse ?

Shibi Aburame croisa ses bras et répondit d’un ton calme :

-Ne faites pas l’ignorant, Sasori. Vous connaissez les enjeux de ce qui se déroule en ce moment.

-J’essaie simplement de détendre cette atmosphère morbide, plaisanta le dénommé Sasori. Prenez un verre, le vin adoucit bien des troubles.

Il claqua des doigts et un serviteur sortit de l’ombre avec une cruche de vin rouge dans les mains. Il versa du vin dans la coupe de Sasori avant de s’éloigner de nouveau dans l’obscurité. L’homme aux cheveux rouges tendit le vert à Shibi Aburame et Higure Yûhi.

-Je n’ai pas soif, annonça Shibi.

-Je n’ai pas le cœur à boire, cracha sèchement Higure.

-Tant pis ! Lâcha Sasori. Cela en fera plus pour moi. Je dois avouer que vous m’intriguez. Ne devrait-on pas célébrer le jour d’une naissance ?

-Cette naissance n’est pas n’importe laquelle. Déclara celui assis au bout de la table. C’est un jour décisif quant à l’avenir du royaume.

-La question d’un héritier aurait dû être réglée depuis de nombreuses années, railla Higure Yuhi.

L’homme aux balafres prit la parole, pour la première fois, d’un air solennel :

-Les Dieux n’ont pas été cléments avec sa Majesté et la Reine.

-Une première fille au destin tragique, deux enfants morts nés et quel autre malheur s’abattra sur cette famille ce soir ? dit Shibi Aburame d’une voix grave.

-Quel conseil enjoué par la naissance d’un héritier au trône. Ironisa Sasori en reposant sa coupe. Vous enterrez cet enfant avant même qu’il ne sorte du ventre de sa mère.

-La reine a un âge très avancé et après deux grossesses avortées, on pourrait s’interroger sur sa capacité à enfanter.

-Qu’insinuez-vous, lord Sarutobi ? Demanda l’homme aux balafres.

-L’accouchement est éprouvant pour une femme de son âge. Expliqua Hiruzen Sarutobi. Nous sommes incapables de dire si la Reine pourra surmonter cette épreuve.

-Nous pourrions perdre la reine et l’enfant …, conclut Higure dans un soupir.

La salle du conseil retomba dans un silence de mort jusqu’à ce que quelqu’un frappe à la porte.

Un chevalier en armure entra dans la salle. La lueur des bougies se refléta sur ses plaques. Ses cheveux longs et noirs tombaient sur ses épaules. Son visage était pâle et ses yeux jaunes luisaient dans l’obscurité.

-Lord Orochimaru, que se passe-t-il ? demanda Hiruzen.

-Le Roi vous a fait mander dans les quartiers de la Reine, siffla le Commandant de la Garde Royale.

-Avez-vous des nouvelles quant à la santé de la reine et de l’enfant ? demanda Shibi.

-Je n’ai aucune information quant à son Etat, Intendant. Répondit Orochimaru. On entend hurler la reine depuis la grande cour. Tout le palais est au courant et bientôt ce sera le peuple qui s’amoncèlera devant les grilles du palais en attente d’une réponse concernant leur futur souverain.

Hiruzen Sarutobi se releva en s’appuyant sur la table et annonça à son conseil :

-Mes seigneurs, nous devons répondre à l’appel du roi.

Le Grand Conseiller se dirigea vers la porte suivi par l’Intendant du Roi, Shibi Aburame et le Commandant de la Garde de la Cité, Higure Yûhi. Sasori Akasûna, le Trésorier Royal leur emboita le pas et ce fut Shikaku Nara, Commandant des Armées, qui ferma la marche.

Les cinq hommes du Haut Conseil suivirent la cape verte émeraude d’Orochimaru à travers les couloirs du palais. On les avait tirés de leurs lits au beau milieu de la nuit et certains d’entre eux avaient simplement enfilés une tunique de nuit, qu’ils nouaient à la ceinture par une fine cordelette. Shikaku et Higure, à cause de leurs rangs, avaient, quant à eux, enfilé leurs armures.

Ils grimpèrent les escaliers du donjon toujours avec Orochimaru à leur tête. Des torches avaient été accrochées aux murs et le conseil croisait quelques serviteurs qui firent tout pour paraitre invisibles.

Ils arrivèrent enfin devant la porte des quartiers de la Reine. Les gardes laissèrent entrer les membres du Haut Conseil et le Commandant de la Garde Emeraude. Les quartiers de la Reine étaient éclairés par des lanternes à huiles qui projetaient des lueurs vertes sur les murs. L’antichambre était constituée d’une table et des fauteuils en bois sculpté. Des méridiennes étaient installées de chaque côté d’un table basse sur laquelle était installé une cruche de vin. Koharu Utatane, l’intendante de la Reine, était en train de se nettoyer les mains dans une bassine d’eau en cuivre tandis que des suivantes apportaient des linges propres. Devant une porte aux poignées d’or, deux chevaliers de la Garde Royale bloquaient l’accès à la chambre de la Reine.

A l’entrée des membres du Haut Conseil, les personnes rassemblés dans l’antichambre posèrent leurs regards sur eux.

-Comment va la Reine ? demanda Hiruzen d’un ton calme à Koharu.

-Elle s’en sortira, répondit l’intendante en secouant ses mains puis en remettant une mèche de cheveux gris qui tombait sur son front ridé.

-Et qu’en est-il de l’enfant ? S’interrogea Shikaku.

-Entrez et voyez par vous-même. Ajouta-t-elle dans un sourire.

Les caméristes de la Reine affichaient un air soulagé et s’échangeaient de petits sourires de temps à autre.

-Et où est sa Majesté ? Questionna Sasori.

-Il est à l’intérieur avec la Reine.

Orochimaru arriva face à ses deux hommes qui gardaient l’accès à la chambre. Nagato Uzumaki et Yahiko Raihai semblaient aussi satisfaits. En tant que Gardes du Roi, ils avaient été au courant de ce qui s’était passé dans la chambre de la Reine. Leurs capes verte avec un arbre blanc brodé dessus prouvait leur appartenance à la Garde Royale. C’est à cause de ces capes que la Garde du Roi était appelée la Garde Emeraude.

Orochimaru adressa un signe de tête à Nagato et Yahiko et ses subordonnés ouvrir les portes aux membres aux membres du Haut Conseil du Roi.

La chambre de la Reine était vaste et ouverte à un balcon qui donnait sur le fleuve Reine et sur son embouchure. Les rideaux filaient sous la brise estivale et la lueur de la Lune projetaient une lumière blanche dans la chambre. Dans un lit à baldaquin, une femme à la peau pâle aux longs cheveux rouges était allongée portant simplement une robe blanche. Assis sur un fauteuil à ses côtés, un homme en sombre tunique, à la barre brune et aux longs cheveux tirés en arrière. Il tenait dans ses bras, une petite chose enroulé dans un linge immaculé.

A l’entrée des hauts conseillers, l’homme à la fine barbe noire se leva. Higure, Shibi, Sasori, Shikaku, Hiruzen, tous s’inclinèrent devant cet homme. Serrant en son sein, l’enfant dans le linge, le Roi Hashirama II Senjû s’adressa aux membres de son Haut Conseil :

-Mes seigneurs, aujourd’hui les Dieux m’ont accordé le fils que j’ai si ardemment désiré depuis des années.

-Nous sommes heureux et soulagés, votre Majesté. Vous avez été béni par la Féconde qui, en ce jour, vous offre enfin un héritier. Ajouta Hiruzen.

-J’espère que la Reine ne fut pas trop éprouvée par l’accouchement, déclara Sasori en plongeant ses yeux noisettes dans les yeux azur de la souveraine.

Mito Uzumaki, dont les cheveux rouges ondulaient sur ses épaules semblables aux flots qui battaient l’ile où elle était née, sourit aux membres du Haut Conseil.

-Je rassure les membres du Haut Conseil, dit-elle d’une voix fatiguée mais clairvoyante. Je compte voir mon fils grandir et devenir le plus grand roi de toute l’histoire d’Ephyros.

Tout à coup, le nouveau-né poussa un cri déchirant qui parcourut tous les quartiers de la Reine.

-Votre héritier possède des poumons puissants, votre Altesse, fit remarquer Higure. Il sera vigoureux et fort.

Le Roi déposa l’enfant dans les bras de sa mère et en profita pour l’embrasser sur son front. La respiration de la Reine était lente due à la fatigue de l’accouchement mais lorsque le nouveau-né posa sa tête sur la poitrine de sa mère, ses cris cessèrent. Mito caressa lentement la tête de son fils avec le dos de sa main.

-La venue de mon fils est une bénédiction, poursuivit Hashirama. Le Royaume tout entier se doit de le célébrer.

-Bien entendu, acquiesça Shibi Aburame.

-Nous devons organiser des festivités pour le peuple. Il se doit de célébrer leur futur Roi. Déclara Sasori d’un ton enjoué.

Le Roi Hashirama II se tourna vers Hiruzen Sarutobi.

-Envoyez des oiseaux aux quatre coins du royaume pour tous les grands seigneurs. J’ordonne la tenue du Grand Concile. Mes vassaux viendront à Horos pour une assemblée exceptionnelle en l’honneur de la naissance de mon fils, ordonna le Roi.

-Je m’occuperais de convier vos vassaux, annonça le Grand Conseiller.

-La nouvelle de la naissance de votre fils va bientôt atteindre la population d’Horos, expliqua Higure Yûhi. Je vais donner des ordres à mes hommes pour empêcher les débordements du peuple.

-Faites, répondit le Roi.

Le Commandant de la Garde de la Cité s’inclina et sortit rapidement de la chambre. Shikaku Nara s’adressa à son souverain :

-Votre Majesté, quel nom allez-vous donner à votre fils ? demanda respectueusement le balafré.

Hashirama se tourna vers son épouse comme si la question ne lui était pas adressée. Mito regarda son fils affectueusement. Le nouveau-né saisit le doigt de sa mère dans sa petite paume.

-Il s’appellera Nawaki. Nawaki Senjû.




J'espère que ce chapitre vous a plu ! N'hésitez pas à commenter ! Le commentaire est la drooooogggueee de l'auteur !

Voici la carte d''Ephyros pour ceux qui voudraient s'y retrouver : http://fc08.deviantart.net /fs70/f/2012/068/7 /a/l__ere_des_clans___ fanfcition_naruto___carte_by_a -d4s8dx1.jpg

(Ceux qui voudraient lire le lien, il faudra supprimer les espaces dans le lien pour accéder à la page ! C'est la méthode WoNienne ! ^^)





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