Fiction: Une putain de vie sentimentale. (terminée)

Sakura, un divan, un psy, une vie sentimentale étonnamment compliquée. Si Sakura va souvent avec Sasuke, elle est passée par Saï, par Itachi ou encore par Naruto. Et ouais, et verdict ? Pas un pour rattraper l'autre. C'est quand elle croit avoir trouvé le bon, qu'elle se rend compte qu'il n'est finalement qu'un con.
Classé: -16I | Drame / Romance | Mots: 115079 | Comments: 118 | Favs: 85
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Beverlyy (Féminin), le 20/04/2012
:D Une fic que je dédis totalement à Hanahi (ou encore l'amûr de ma vie, un chamallow rose trop génial qui voulait du rose, de l'amouuur, de la Love&life bref ! Une fic quoi 8D).

L'histoire est en partie tirée de mon expérience personnelle (oui j'ai été plaquée sur un post-it un jour, pour la petite histoire et plein d'autres petites anecdotes que vous découvrirez !) :D

Bonne lecture !




Chapitre 7: Double jeu.



Vous savez Docteur, on dit souvent que faire l'amour est un acte compliqué à mettre en œuvre. On a peur, on hésite, on appréhende la réaction de l'autre, les tourments de la première fois en somme. C'est monnaie courante d'entendre une amie vous dire qu'elle hésite à passer à l'acte. Le fameux acte qui cause autant de soucis et qui, au final, se fait naturellement. Si naturellement que la plupart du temps, on le fait sans réfléchir. Ca arrive, c'est comme ça, ça fait partie du film et vous ne pouvez rien changer au scénario. Ce fut mon cas.

Tout s'était passé si vite. A peine ce baiser échangé dans le restaurant, ce court trajet en voiture, cette chambre réservée, le lit, la présence de Naruto sur moi, en moi, puis à côté de moi que je réalisai ce qu'il s'était passé. Nous avions couché ensemble. Malgré toutes les réticences que j'avais alors même que nous nous étions embrassés dans cette ruelle, j'avais été jusque là. Il m'avait piégée au fond des bras, au creux de ses bras, à l'intérieur même d'un monde que je ne connaissais pas encore. Il avait été tendre, à la fois doux et puissant. J'avais eu l'impression d'être prisonnière d'un torrent de flammes sans pouvoir dire si je désirais m'en échapper ou y rester des heures entières. Et lorsque le brasier fut éteint, que l'acte même fut achevé, il m'avait tenue tout contre lui, aussi fort que l'on puisse enlacer l'être aimé et s'était endormi, en attendant que je fasse de même.

Je m'étais réveillée quatre heures après. Le soleil commençait déjà à décliner et j'étais trempée de sueur froide. J'étais encore nue, drapée tant bien que mal et seule dans un lit beaucoup trop large pour moi. Naruto n'était plus là et j'expirai un soupir de soulagement. Je ne savais pas comment j'aurais réagi s’il s'était trouvé en face de moi à ce moment précis. J'aurais sûrement évité son regard, fait du mieux que je pouvais pour ne pas parler de ce qui venait de ce passer et entrepris de rassembler au plus vite mes affaires pour quitter la chambre. Mais je n'avais plus de raisons de me presser. J'étais seule, dans une suite romantique et pittoresque, ni immense ni majestueuse, qui ressemblait à s'y méprendre à un cocon d'amoureux.

Mes affaires étaient encore sur le sol en un tas de fripes. Je m'étais levée et n'avait pas pris la peine de les ramasser. J'avais besoin d'une douche, j'avais besoin de laver toutes les traces du corps de Naruto contre le mien. Je me sentais sale. Sale d'avoir été aussi loin et d'avoir aimé ça. J'allais de méfaits en méfaits sans pouvoir me contrôler et je me voyais comme étant la plus horrible des femmes. Et, quel fut mon soulagement lorsque je découvris une baignoire assez grande pour y accueillir deux personnes. J'allais pouvoir tremper durant des heures, enlever toute la sueur mêlée qui me collait à la peau et ne penser à rien, pas même aux lèvres de Naruto contre mon corps.

J'étais restée dans l'eau, l'air hagard. Je ne saurais vous décrire dans quel état était ma peau après une heure de trempage. En tous les cas, plus rien ne subsistait, ni le parfum de Naruto, ni le mien. La seule trace qui restait indélébile était encore celle de mon cœur. J'étais complètement à côté de mes pompes, incapable de réfléchir correctement. J'étais en peignoir, sur ce lit où nous avions fait l'amour, où les draps se souvenaient encore de la passion que Naruto m'avait témoigné. Je n'avais plus la force de bouger, de me rhabiller et de quitter cet endroit qui me paraissait, au fil des minutes, devenir étouffant. Mais j'avais peur de sortir. Peur de tomber sur une connaissance et de passer pour une traînée, peur du regard des gens sur moi, peur qu'on y lise mon comportement lamentable. J'étais une faible femme et, plus le temps passait, plus j'avais l'impression que ces mots s'étalaient en grosses lettres sur mon front.

Je pensais qu'après tout, ça avait été inévitable. Il ne l'avait pas fait la première fois, attendait juste mon consentement pour me sauter dessus. Il avait été réglo, c'est moi qui avais foiré. Il était en couple, j'avais vécu une trahison et voilà que je me mettais à faire pareil. Malgré ce qu'Hinata pouvait me dire, je ne me séparais pas de l'idée que j'étais une sorte d'Ino débutante. Peut-être même avait-elle commencé comme ça. J'étais sûrement en train de prendre sa route sur la carrière de collectionneuse de Toyboy. A la seule différence que je sentais au plus profond de moi ce sentiment inexplicable. Lorsque Naruto m'avait simplement frôlé la main au restaurant, puis qu'il me l'avait tenue avec douceur dans la voiture, ou encore lorsqu'il me l'embrassa une fois sur le lit, j'avais ressenti tout le bonheur que l'on pouvait ressentir même à l'instant décisif où votre corps se libère d'une passion incontrôlable menant à l'extase. Mon cœur battait la chamade à l'instant même où Naruto avait reprit cet air sérieux et déterminé, le même qu'en cette soirée où nous avons échangé notre premier baiser. Et même avant, lorsque j'avais pleuré dans ses bras, dans le seul endroit où ma blessure s'était trouvée pansée.

Le crépuscule. Il devait être dix-huit heures, voire dix-neuf lorsque je décidai de me lever. La pièce était plongée dans la pénombre et lorsque je poussai l'interrupteur, la lumière vint inonder la pièce, m'aveuglant au passage. Je voyais distinctement la pièce pour la première fois. Trop occupée à rejoindre la salle de bain, je n'avais pas remarqué cette table au fond de la pièce, encadrée par deux chaises dorées. Une nappe brodée, dans le style des rideaux de la chambre, couvrait le meuble. Mon regard s'arrêta sur une tache noire qui contrastait totalement avec l'immaculé des dentelles. Il m'avait suffit de m'approcher pour voir qu'il s'agissait en fait d'un stylo noir posé sur une feuille de papier.

"Je suis désolé d'avoir dû partir aussi précipitamment mais je travaille en début de soirée au club. Tu dormais si bien, je n'avais pas le cœur à te réveiller. On se rappelle très vite. Je t'aime, mon ange. Naruto."

Je tenais le mot si fort dans ma main qu'il menaçait de se déchirer d'un instant à l'autre. Ma main tremblait sans que je puisse y faire quoi que ce soit et les larmes que je n'avais pas pu laisser couler librement lors de mon réveil vinrent déferler sur mes joues. J'étais heureuse. A la fois heureuse et horriblement dégoûtée de l'être. J'étais amoureuse et affreusement coupable. Je m'étais attendue à un post-it, un fameux post-it, un "C'était bien, mais ça s'arrête là". Et peut-être même que ça m'aurait fait moins mal. Je me serais sentie moins coupable de découvrir qu'il n'était qu'un connard. Mais c'était tout l'inverse et j'en chialais des litres de larmes sans pouvoir m'arrêter.

J'étais affalée sur une des chaises sans pouvoir me ressaisir, le papier en était trempé. Je ne sais pas comment vous pourriez comprendre ça Docteur, mais en l'instant, je ne me sentais bonne qu'à pleurer. J'ai dû continuer pendant une bonne demi-heure, je ne me souviens que de mes jambes engourdies lorsque j'étais parvenue enfin à me lever. J'avais trouvé, je ne sais comment, le courage de m'habiller et de rassembler mes affaires. Dans mon sac, un clignotement illuminait le reste du contenu et m'indiqua directement que j'avais reçu un sms. Les mains crispées, j'avais agrippé le téléphone pour découvrir que j'avais cinq messages vocaux, tous d'Hinata.

Je ne m'étais pas sentie le courage de l'appeler pour lui expliquer la situation. Je lui avais simplement demandé de passer à l'adresse de l'hôtel. Je ne me sentais pas le courage de rentrer toute seule, pas plus celui de quitter l'établissement en catimini. Il fallait rendre la clé et revoir sûrement le mec de la réception qui nous avait accueillis il y a quelques heures avec Naruto. Je m'en sentais tout bonnement incapable et qui ne l'aurait pas été dans ma situation Docteur ? Une réponse et une petite heure plus tard, Hinata débarquait, décoiffée, essoufflée, visiblement à peine sortie de la fac. J'avais préparé du café avec la machine et les dosettes de l'hôtel et lui servit une tasse dès qu'elle prit place. Un nouveau face à face s'établissait, sauf que là, un autre dilemme s'était posé.

-Bon sang Sakura... J'étais inquiète, tu ne répondais pas. Je pensais au moins que tu m'enverrais un message si jamais tu décidais de rester une nuit avec lui... Mais... Mais je ne l'ai pas vu ? Il n'est pas là !?

Hinata avait tourné la tête dans tous les sens pour espérer voir apparaître le blond dans son champ de vision mais rien. Comprenant alors qu'il ne servait à rien de chercher d'avantage, elle se concentra à nouveau sur moi et n'eut même pas besoin de question pour m'interroger. Il ne me restait plus qu'à répondre après un long soupir.

-On a couché ensemble.

Un blanc. Un blanc monumental s'était installé. Quelques minutes qui paraissaient interminables s'étaient abattues sur nous. Je ne pouvais rien ajouter de plus et je savais bien qu'Hinata ne savait pas comment réagir. Après tout, c'était normal. Je pense qu'à sa place, je n'aurais pas su quoi dire non plus. Je savais dès lors qu'Hinata ne me détesterait pas, pas après que je lui ai avoué avoir embrassé Naruto. Cependant, un pallier de plus était franchi. L'étape du baiser était achevée, celle du rendez-vous était passée et maintenant, l'étape du lit était également accomplie. Il ne restait plus grand chose, si ce n'est qu'une étape "vraie relation". Mais ça, bien évidemment, c'était impensable. Du moins tant que Tenten était toujours dans la course.

Hinata se mordit la lèvre et finit d'une traite son café. Une fois sa tasse vide, elle me regarda sans ciller et tapa des doigts sur la table.

-Saku', est-ce que tu... as été... "mauvaise" cette fois là ?

Elle m'avait demandé ça d'un ton qui se voulait assuré mais qui ne l'était pas du tout en réalité. Avais-je été mauvaise ? Comme Sai l'aurait dit ? Si je l'avais été, Naruto ne m'aurait pas laissé de mot, du moins c'était ce que je pensais. Mais tout était flou. L'instant précis, le moment en lui même avait été tellement intense que mes souvenirs s'étaient embrouillés. Je n'avais vu que Naruto, je n'avais senti que lui. Je m'étais laissée bercée par le mouvement de son corps contre le mien. Je ne m'étais pas vue faire, j'avais été complètement soumise à ses caresses. Avais-je été comme il faut ? N'en avais-je pas fait assez ? Je ne savais pas. Pour toute réponse, il me restait le papier encore humide où l'encre avait légèrement dégoulinée. Hinata le lut et me fit un grand sourire.

-Je crois bien que non. Ca a vraiment l'air d'un type bien ce Naruto.

Je n'avais rien pu ajouter après ça. Hinata avait rendu la clé pour moi et on avait quitté l'hôtel toutes les deux, bras dessus bras dessous, comme deux vieilles amies qui sortaient éméchées d'un anniversaire. J'avais invitée Hinata à dormir à l'appart', histoire de ne pas me refoutre à pleurer comme une fausse dépressive. Je n'avais pas le temps de pleurer, Hinata me le fit comprendre. Elle ne me laissait pas le temps de m'apitoyer sur mon sort, sur ma conduite. J'avais couché avec Naruto, et après ? Je crois qu'elle m'avait fait comprendre que ce n'était pas la fin du monde. Naruto était un mec bien, je le savais depuis le début, depuis l'instant où il m'avait fait goûter son fameux "Baiser d'été" jusqu'au moment où il m'avait fait connaître ses propres baisers. J'étais amoureuse Docteur, je m'en rendais enfin compte. Il y avait ce magnétisme, même avec la première impression du dragueur pitoyable qu'il m'avait donné à voir, qui me poussait à me raccrocher à lui. Il avait été, d'entrée de jeu, le parfait opposé de Saï. Il ne savait pas draguer, il était maladroit, souriant et insouciant, comme il pouvait être fort, confiant et le plus sérieux du monde. Saï, sous son charme, son assurance et son manque total de joie, n'était qu'un mec faible et irresponsable. Dans ma tête, j'avais enfin compris que je ne voulais plus d'un Saï, que je voulais fuir ce genre de mecs.

Dans ma tête, je ne voyais plus que Naruto.

Pendant deux mois, je voyais Naruto aussi souvent que possible. Il m'avait emmené au parc d'attractions, déjeuner en tête à tête, au cinéma, au théâtre et même jusque chez lui. Nous enchaînions les rendez-vous tous aussi agréables les uns que les autres. On avait envie de profiter du temps qui passait trop vite. A peine venais-je de retrouver ses bras qu'il fallait les quitter quelques heures plus tard. Les cours ne nous arrangeaient pas la vie puisque mes partiels vinrent plus vite qu'il n'en fallut pour dire "ouf" et Naruto avait ses propres examens. Mais on trouvait toujours un petit instant pour s'appeler ou échapper aux bouquins pour se prendre un café en amoureux.

J'étais vraiment heureuse. Vous savez Docteur, je pense que c'est lorsqu'on apprécie les moments les plus simples qu'on découvre le bonheur. On peut les renouveler à l'infini, dès lors qu'on les passe avec une personne que l'on aime. Et, je passais tous ces petits moments en sa compagnie. Avec ce mec souriant, taquin et maladroit lorsque l'on était à l'extérieur et concentré, doux et à la fois fort lorsque nous étions uniquement à deux. Il me faisait oublier que le temps passait, je pensais vraiment que l'horloge s'arrêtait lorsque nous nous retrouvions dans son lit, à échanger baisers sur baisers, caresses sur caresses.

Je voyais aussi Hinata le plus souvent possible. A un tel point que, sachant qu'elle vivait en cité universitaire, je lui demandai un jour de venir emménager à l'appart. Je me voyais mal, dans le passé, partager mon endroit avec quelqu'un d'autre. J'avais mon territoire, un peu comme les chiens. Mais Hinata ne me gênait jamais, là où même ma soeur Tayuya m'insupportait. On s'entendait toujours très bien, même lorsque nous nous disputions pour le partage des tâches ou ce qu'il fallait acheter pour remplir le frigo. Les petites disputes sans importance n'étaient là que pour que nous nous réconciliions de plus belle. Nous étions pour chacune notre meilleure confidente et je ne manquais jamais d'écouter Hinata en cas de problème. J'aurais voulu la conseiller en matière d'hommes, l'aider aussi bien qu'elle l'avait fait pour moi. Je me sentais un peu coupable de vivre mon idylle de mon côté alors qu'elle n'arrivait pas à tourner la page. Je voyais bien que Kiba était toujours présent et qu'elle n'arrivait pas à s'en défaire. Je m'étais mis en tête de lui trouver un petit ami et, après en avoir parlé à Naruto, nous étions deux sur le coup.

Hinata s'entendait à merveille avec Naruto. Je le lui avais présenté une semaine après l'histoire de l'hôtel. Nous avions parlé tous les trois, Hinata jouant le rôle de l'examinatrice pour potentiel "petit ami". Naruto se prêta volontiers à ce manège, m'amusant plus que me gênant. Il savait ne pas se prendre au sérieux dans ce genre de situation. Il était réactionnaire, se fâchait vite mais savait dissocier humour et provocation. Je crois bien que c'était un des traits de caractère qui me plaisait le plus chez lui. Et pareillement pour Hinata.

Le seul souci, et vous vous en doutez Docteur, c'était Tenten. Il ne l'avait pas quitté. Forcément, je me voyais mal aborder ce sujet là avec lui. Je me sentais si bien, amoureuse, épanouie. J'avais peur de gâcher tout ça simplement pour mettre les points sur les i. Hinata avait l'air de partager mon avis, même si, comme moi, elle n'en pensait pas moins. Je sortais, et encore, sortir n'est même pas le bon mot, avec un mec qui avait déjà une copine. Une copine qui ne l'aimait pas, qui ne le considérait même pas comme son copain mais qui avait sur lui une telle emprise qu'il était impossible de comprendre.

Il était vraiment amoureux de Tenten. Je ne sais même pas comment l'expliquer, ça s'observait aussi facilement que les vêtements qu'il portait. Lorsqu'elle appelait, il ne pouvait s'empêcher de décrocher. La politesse m'aurait dicté de ne pas écouter, mais la curiosité l'emportait. Il me semblait qu'elle n'appelait que pour le fliquer ou se justifier quant à une sortie éventuelle avec Neji ou Dieu seul sait qui. Malgré tout, Naruto ne bronchait pas. Il continuait à la couvrir de mots doux, à être aux petits soins avec elle. A vrai dire, il était exactement avec elle comme il était avec moi. Je partageai sûrement ses tendresses et ses petites attentions à part égale. D'après ce que j'en comprenais, il n'y avait que les séances de matelas où j'obtenais les prolongations et c'était le seul avantage que je disposais pour contrebalancer le fait que je n'avais pas l'appellation officielle de "petite amie". Je me faisais l'effet d'être une doublure, ce que les gens appellent une putain, une maîtresse, que sais-je encore. Mais je me disais que ça allait, que je m'en contenterais tant que j'étais encore simplement heureuse.

Cependant, mon bonheur allait être écourté.

J'étais en vacances après les derniers examens. Une bonne semaine de repos que je partageai en même temps qu'Hinata. Naruto, lui, n'avait pas cette chance. Il devait continuer à travailler au club et se tapait des heures sup' pour payer l'assurance de sa voiture. J'étais sûre, cette semaine là, que je pourrais compter les heures pendant lesquelles on se verrait sur les doigts de la main. Mais qu'à cela ne tienne, je m'étais dit qu'il faudrait profiter à fond de ce peu de temps passé en sa compagnie. Après tout, de mon côté, j'allais m'occuper avec Hinata à grands renforts de sorties, d'emplettes et de soirées tranquilles entre filles, en n'oubliant pas, bien sûr, mes recherches d'un prince charmant potentiel pour cette dernière.

Pour bien commencer la semaine de farniente, j'avais proposé à Hinata d'aller dévaliser les boutiques. On avait chacune un peu économisé après avoir payé les frais de l'appart', c'était donc l'occasion de se faire plaisir. On avait passé une journée géniale qui se solda en fin d'après midi par une dizaine d'achats chacune, un inévitable mal de pieds et une bonne glace en terrasse servie par un serveur plus que mignon.

-Il est pour moi !
-Ah non, je l'ai vu en première !
-Saku', toi tu n'es pas libre, alors priorité aux célibataires !
-Oh et puis je te le laisse, j'aime pas sa coupe de cheveux.
-C'est vrai que tu préfères les blonds !
-Je ne vois pas de quoi tu parles Hina !

Hinata avait beau être timide avec les autres, elle ne l'était jamais avec moi. On avait l'impression de se connaître depuis toujours finalement, comme deux sœurs. On avait aussi les mêmes goûts, que ce soit pour les vêtements, les mecs ou même les glaces. Le genre de petites choses qui rend la complicité totale et qui promettent de belles journées entre filles. Malheureusement, la journée allait se solder par un coup de fil qui changea toute la donne.

-Saku', je crois que ton téléphone sonne.
-Oui, ce doit être Naruto !

Trop heureuse de recevoir un coup de fil qui me laisserait entendre un "je t'aime" ou un "tu me manques", j'avais répondu sans même faire gaffe au numéro.

-Allô ?
-Sakura ?

La voix m'était familière mais ce n'était en aucun cas celle de Naruto. Cette voix était plus grave, plus profonde. Un seul mot me mit l'image de cet homme brun, voyou, aux cheveux sculptés en épis, au regard accusateur. L'homme de la ruelle, Sasuke.

-Qu'est-ce... Comment tu as pu avoir mon numéro ?
-Disons que c'est un secret. En fait, si tu veux le savoir, il suffit de me rejoindre. Je te propose un rendez-vous.
-Un rendez-vous ? T'es sûr que t'es bien dans ta tête ? Pourquoi est-ce que je voudrais avoir rendez-vous avec un mec comme toi ?
-Et bien, parce-que je suis sûr d'une chose, c'est que tu te poses pas mal de question sur une certaine personne, un certain barman blond je me trompe ?

J'étais restée silencieuse, notant au passage le regard interrogateur que me lançait Hinata.

-Bien, poursuivit-il, je t'attends au café de la place, dans une demi-heure. Et si ton amie pouvait venir, ça m'arrangerait.
-Att...

Trop tard, il avait raccroché. A moitié abasourdie, je racontai avec difficulté à Hinata ce que venait de me dire Sasuke. Celle ci fut à la fois étonnée et rongée par la curiosité.

-On a rien à perdre Saku'. Et puis, je trouve ce mec louche, il doit en savoir beaucoup !
-Oui, ce qui m'étonne encore plus, c'est qu'il te demande de venir. J'aurais pensé qu'il voulait me voir seule à seul pour me parler de Naruto.
-Peut-être que je lui plais.

L'idée n'était pas mauvaise, mais à première vue, Sasuke n'était pas le genre dragueur, pas plus le genre aimable d'ailleurs.

Une demi-heure plus tard, nous étions arrivées au lieu de rendez-vous. A peine avions nous poussé la porte que nous vîmes Sasuke assis à l'une des tables, un verre à la main. La petite surprise supplémentaire fut qu'il n'était pas seul. Le second voyou punk de la dernière fois était avec lui, l'air toujours aussi stoïque et calme. Ils n'avaient pas l'air en plein milieu d'une discussion animée et, une fois à leur hauteur, le roux se leva pour aller nous chercher deux chaises. A ce moment précis, Sasuke s'était levé et stoppa son ami.

-Gaara, nous te laissons cette table. Sakura, cette affaire ne regarde que nous deux. Ton amie peut rester ici.
-Mais... Protesta Hinata.
-Pourquoi as tu demandé qu'elle vienne dans ce cas ? Et tu sais, je ne cache rien à mon amie, donc ça ne sert à rien de vouloir me parler en solo. Répliquai-je.

Sasuke tourna son regard vers moi et esquissa un petit sourire. Je n'aurais pu dire si c'était censé être un sourire aimable ou sarcastique. En tout cas, son regard était toujours le même, froid, glacial.

-Je suis désolé, c'est moi qui lui ai demandé.

En un réflexe, j'avais tourné mon regard vers Gaara, en même temps qu'Hinata. Quelque peu gêné, Gaara tourna le regard pour éviter celui d'Hinata et retourna à sa chaise. Je n'avais pas pu m'empêcher de sourire. Ce n'était pas le prince charmant mais il avait l'air déjà plus gentil que le brun qui me sommait d'un entretien privé.

-Bon, je veux bien rester, mais tu me raconteras tout Saku' !
-Promis Hina'. Je ne serais pas longue.
-Y'a intérêt !

Elle me fit un grand sourire et alla s'asseoir à côté du dénommé Gaara. Je vis ce dernier sourire et engager la conversation avec mon amie. J'espérai que la timidité d'Hinata ne reprendrait pas le dessus mais ils avaient l'air aussi introvertis l'un que l'autre. Le contact pourrait se faire, cette idée me mit du baume au cœur. Et bien sûr, il m'en fallait pour affronter le face à face qui m'attendait. Croyez-moi Docteur, une fois à notre table, j'avais la mauvaise impression de me retrouver convoquée chez le directeur. Seule la boisson qui trônait devant moi pouvait me convaincre du contraire. Sans me quitter des yeux, Sasuke alla droit au but.

-Alors, pas trop dur de sortir avec Naruto en sachant qu'il est toujours avec miss tyrannique ?
-Je ne vois pas en quoi ça te regarde.
-Tu as raison. Ça c'est parce-que tu ne sais pas vraiment qui je suis.
-Et qui es-tu ?
-Sasuke.
-Haha, très drôle.
-L'ex de miss tyrannique et accessoirement, l'ancien meilleur ami de Naruto.

Sur le coup, j'étais convaincue de ne pas avoir compris. Pourtant, ma bouche était devenue sèche d'un seul coup. J'étais incapable d'articuler le moindre mot et j'étais restée interdite, avec des yeux aussi ronds que des balles de ping-pong. Là, je ne comprenais plus, absolument plus rien. Ce mec était l'ancien meilleur ami de Naruto ? L'ex de Tenten ? Et il savait que j'étais la carte du double jeu entre les deux ? J'avais l'impression d'avoir avalé une brique, essayant de me persuader du mieux que je pouvais qu'il ne faisait que bluffer, qu'il me racontait que des conneries. Mais son sourire fut à nouveau sur son visage, comme pour me signifier que, mieux que tout, en plus d'avoir fait l'effet d'une bombe, ses propos étaient bien vrais.

-Alors, surprise ?
-...
-Je vais prendre ça pour un oui. En effet, je sortais avec miss tyrannique à l'époque. J'étais quand même amoureux d'elle, même si ça pourrait te sembler impossible que je puisse aimer une p'tite peste prétentieuse. Mais, à moins que tu sois une godiche profonde, ce qui n'est, je pense, pas le cas, tu as dû remarquer que cette peste n'aime personne. Le seul qui a su attirer son attention est ce débile de Neji. Je le connais bien lui aussi. Au lycée, c'était une espèce d'intello qui avait des sauts d'humeur pour un rien. Il suffisait simplement de gueuler plus fort que lui pour qu'il se calme. J'imagine qu'elle l'a bien dressé, comme un petit toutou.
-Et Naruto dans tout ça...?

J'avais hésité à demander, comme si je savais à l'avance que ce qu'il m'annoncerait serait dur à encaisser.

-Eh bien c'est tout simple. Tenten ne m'a aimé que durant une petite période. Je m'en suis aperçu au bout d'un mois et c'était pas compliqué. Dès qu'elle a su que Naruto était mon meilleur ami, elle s'est tout de suite désintéressée de moi. Au début je ne comprenais pas, forcément, je ne savais même pas qu'ils se connaissaient, et c'était pas moi qui avait organisé un rendez-vous, tu t'en doutes bien. Elle me posait des questions sur mes amis, et j'lui ai parlé de Naruto sans me dire à l'avance qu'elle ne faisait que glaner des infos, je pensais que c'était juste par curiosité, comme toutes les filles et leur paranoïa quant aux amies féminines que j'aurais pu avoir. Mais quelques temps plus tard, elle m'a largué comme une merde. Et une semaine après ça, j'apprenais qu'elle sortait avec Naruto. Je n'avais pas compris, et j'ai même voulu casser la gueule à ce mec que je considérais comme mon meilleur ami, mais bon, mon frère m'en a dissuadé. M'enfin, si je te dis tout ça, c'est pour que tu ne te fasses pas embobiner dans cette histoire. Tenten n'aime personne, ni Neji, ni Naruto, et sûrement pas Naruto. Cette meuf a un putain de secret, et Naruto en fait partie. T'en mêler, c'est comme te foutre au bord du précipice. Suffit que tu avances un peu plus et tu t'éclateras la tronche cinquante mètres plus bas. Si tu ne me crois pas, c'est pas mon problème, je t'aurais prévenu.

Il avait visiblement fini et avait commencé à ranger son paquet de clopes. Il s'était levé et d'un seul coup, mes lèvres jusque là immobiles purent bouger.

-Pourquoi tu me dis tout ça ?

Il s'était tourné vers moi, me laissant voir de nouveau ce regard indescriptible.

-Va savoir. J'aime bien les filles qui ont de la suite dans les idées. J'ai hâte de voir ce que tu comptes faire, Sakura.

Avant même de pouvoir répliquer, mon portable se mit à sonner et le nom de Naruto brilla en grosses lettres sur l'écran. Les mains tremblantes, je décrochai et essayai d'être le plus naturel possible. Chose peu aisée puisque j'avais l'impression que ma voix était devenue aussi faible que celle d'un mourant.

-Allô...?
-Sakura, c'est moi.

Il parlait d'une voix calme mais stricte. Son ton aurait pu être comparé à un banquier ou un démarcheur, il n'y avait rien du Naruto joyeux et enjoué de d'habitude. Ça ne me mit que d'avantage la pression alors même que je voulais lui parler de ce que je venais d'apprendre à l'instant. Cependant, quand bien même j'aurais pu hausser le ton, Naruto me prit de court et m'annonça la nouvelle d'une traite.

-Tenten vient de me quitter, c'est fini.

Je n'avais même pas pu réaliser ce qu'il venait de me dire, que j'avais lâché mon téléphone. J'étais bonne pour en racheter un nouveau mais, croyez-moi Docteur, en l'instant, c'était le cadet de mes soucis.




:) Chapitre sept enfin achevé ! Un peu long et un peu laborieux mais comme toujours, j'écris des tonnes x)

:D Enjoy.




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