Fiction: Une putain de vie sentimentale. (terminée)

Sakura, un divan, un psy, une vie sentimentale étonnamment compliquée. Si Sakura va souvent avec Sasuke, elle est passée par Saï, par Itachi ou encore par Naruto. Et ouais, et verdict ? Pas un pour rattraper l'autre. C'est quand elle croit avoir trouvé le bon, qu'elle se rend compte qu'il n'est finalement qu'un con.
Classé: -16I | Drame / Romance | Mots: 115079 | Comments: 118 | Favs: 85
Version imprimable
Aller au
Beverlyy (Féminin), le 17/04/2012
:D Une fic que je dédis totalement à Hanahi (ou encore l'amûr de ma vie, un chamallow rose trop génial qui voulait du rose, de l'amouuur, de la Love&life bref ! Une fic quoi 8D).

L'histoire est en partie tirée de mon expérience personnelle (oui j'ai été plaquée sur un post-it un jour, pour la petite histoire et plein d'autres petites anecdotes que vous découvrirez !) :D

Bonne lecture !




Chapitre 6: Un rendez vous qui complique tout.



Après qu'il soit parti, je me trouvais dans un état indescriptible. Vous savez, lorsque vous avez l'impression que la terre se dérobe sous vos pieds, que tout s'écroule, que vous plongez tête la première dans un abîme, que vous n'arrivez plus à penser sans vous donner une migraine atroce. A vrai dire Docteur, je ne sais même pas si j'aurais été capable de rentrer si Hinata n'avait pas été là.

Elle avait eu la bonne idée de prendre son sac et nous avions suivi la ruelle sans même repasser par le club. Miss Pékin et le cousin étrange pouvaient aller se faire voir, je n'aurais pas été disposée à leur dire au revoir. Ou même adieu après ça. J'avais été vraiment idiote. Je me le répétais sans cesse sur le chemin, comme un mauvais refrain qui vous reste en tête. Vraiment Docteur, je sais que vous ne direz rien, vous êtes objectif, mais si je vous demandais votre avis, vous n'hésiteriez pas un instant à dire que ce que j'ai fait allait à l'encontre de toutes les règles que je m'étais fixées. J'avais embrassé Naruto, impunément, en cachette, comme une ado qui a peur de se faire surprendre par ses parents, hormis le fait que là, c'était une asiatique détestable qui faisait office de mère.

Je n'avais rien dit sur le chemin du retour. On se soutenait mutuellement avec Hinata pour marcher à peu près droit, perchées sur nos talons. Mon appart' étant le plus proche, j'invitai mon amie à dormir à la maison, ne voulant pas qu'elle fasse le chemin seule, dans cette tenue et dans cet état. Elle avait l'air aussi bouleversé que moi et je savais que je devrai lui raconter tout ce qu'il s'était passé en un peu moins d'un quart d'heure. Après tout, s’il y avait bien une personne à qui je devais me confier, c'était elle.

Une fois arrivées, j'en profitai pour enlever ces horribles talons. Croyez-moi docteur, je me jurais de ne plus jamais les remettre, voire même de les vendre sur Ebay. Je mis de l'eau à chauffer tandis qu'Hinata utilisait la salle de bain. J'en profitai pour me décoiffer, me démaquiller tant bien que mal à l'eau chaude et enlever ma robe trop moulante et trempée de sueur froide. Une fois cette tâche accomplie, je servis deux tasses de thé aux fruits rouges et me mis sous une des couettes que j'avais sorties. Hinata vint me rejoindre quelques minutes après et m'imita. Assises en tailleur sur le lit, bien couvertes et au chaud, nous nous retrouvions face à face, dans une situation plutôt comique. Je me mis à rire, elle en fit de même et j'avais l'impression qu'on était deux petites filles à une pyjama party qui avaient trop peur de regarder un bon vieux film d'horreur. Une fois le rire dissipé, Hinata se mordit la lèvre avant de se lancer.

-Ecoute Saku, si tu ne veux pas me dire ce qu'il s'est passé durant...
-Non. La coupai-je. C'est idiot Hinata, j'ai peur que... Tu penses que je suis vraiment une... une...
-Salope ?

Entendre ce mot sortir de la bouche d'Hinata me stupéfia. Je la regardai avec des yeux ronds et elle se mit à rire aux éclats.

-Désolée, ça me rappelle notre première conversation à toutes les deux.

Je souriais. Néanmoins, mon sourire n'était pas amusé, ce n'était même pas un vrai sourire. C'était un sourire crispé, triste. J'avais l'impression que notre première conversation autour d'Ino allait se terminer maintenant, par le mauvais remake de "Je suis une salope qui saute sur le premier mec qui passe" avec moi-même en rôle principal. En cet instant là Docteur, j'avais l'impression d'être la pire garde au monde... Et c'était peu dire. Malgré tout, il fallait que je lui dise tout, que je brise encore un secret de plus autour de Naruto. J'avais dormi une nuit avec, et maintenant, il fallait que j'avoue que je l'avais embrassé. Ca faisait beaucoup en une journée.

-Hinata... Je... J'ai embrassé Naruto.
-... Quoi ?
-J'ai embrassé Naruto. On s'est embrassé. Dans la ruelle, avant que Tenten n'arrive puis que tu ne viennes après, on s'est embrassé.

Mes mains tremblaient tellement que je faillis faire tomber ma tasse sur les draps. Je m'empressai de la poser quelque part avant de commettre une bêtise et regardai Hinata avec la peur au ventre. Si j'avais imaginé toutes les réactions possibles de sa part, celle qu'elle adopta fut la seule que je n'aurais jamais anticipée.

-Mais c'est GENIAL ! Lança-t-elle avec un grand sourire.
-Quoi !?
-Mais oui ! Je savais que tu étais amoureuse de lui Saku ! Tu vois, je ne me trompe jamais !
-Mais... Hina ! Tu oublies que Naruto est avec Tenten... C'est horrible ce que j'ai fait... Je suis pire qu'Ino à ce stade là !
-Ah non !

Elle avait froncé les sourcils et pris une expression furieuse. Je ne savais pas si c'était entendre le prénom de la blondasse qui l'avait fait réagir ainsi ou le fait que je me compare à cette dernière.

-Ino et toi c'est le jour et la nuit ! Tu n'es pas une petite... Enfin tu sais quoi ! Tu aimes Naruto et tu veux que je te dise ? Peut-être que s’il est amoureux de toi, il lâchera cette Tenten ! Et ca lui ferait le plus grand bien ! Cette fille est abominable, je me demande comment il fait pour rester avec sans devenir fou à lier !
-Mais Tenten est quand même sa copine... Je n'avais pas le droit de faire ça.
-Bon ! Saku', est-ce que tu aimes Naruto ?
-Je... Mais je t'ai dit, je ne sais pas ! Je le connais depuis seulement quelques jours ! Comment veux-tu que je te dise "Hinata, je suis amoureuse de lui". C'est impossible !
-Alors je modifie ma question : Est-ce que tu as aimé l'embrasser ?
-Oui... Oui j'ai aimé ça.
-Alors tu l'aimes. Point !

L'argument était imparable. Aujourd'hui, je m'en rends compte. Mais à l'époque, j'étais toujours obstinée à me persuader du contraire. Je n'arrivais pas à enlever ce goût amer de culpabilité au fond de ma gorge. Et pourtant, je savais que, même en y réfléchissant longuement, face à la situation de la ruelle, une fois dans les bras de Naruto, j'aurais été incapable de résister. Ma volonté s'était envolée aussi simplement que si j'avais moi même cédée de mon plein gré. Je commençais à croire qu'Hinata avait raison... Mais je ne voulais pas l'admettre. Ou du moins, pas pour le moment.

Hinata avait fini son thé et je lui tendais le mien. Le tremblement de mes mains avait cessé mais j'avais toujours peur de renverser le tout sur le lit. Je me sentais bien à côté de mes pompes et, voyant qu'il était trois heures du matin, je comprenais pourquoi mes réflexes laissaient à désirer. L'heure n'y était que pour une partie, Naruto pour l'autre. Cependant, si l'image de Naruto hantait mon esprit, une autre vint obscurcir le tableau et je relevais ma tête précipitamment.

-Hina ! J'allais presque oublier à force de parler de Naruto mais... Je pense aussi à ces mecs, dans la ruelle.
-Oh ! Tu veux dire les deux voyous.
-Oui, ils avaient l'air de connaître Naruto, ils nous ont vus nous embrasser et, ce mec là, celui qui parlait... Il m'a mise en garde. "Il ne quittera jamais sa copine pour toi" ou un truc du genre.
-Tu as raison, si ça se trouve, ils se connaissent. Ils t'espionnaient qui sait !
-J'en ai l'impression, vu qu'il a même entendu mon prénom. Il savait comment je m'appelais !
-Je crois bien que tu as un duo de prétendants !
-Parle pour toi Hina ! Répliquai-je avec un sourire. Je te signale que le roux te regardait et avait l'air très intéressé.
-N'importe quoi ! De toute façon, je n'aime pas les voyous !

Cette fin de nuit là, j'avais mal dormi. Je ne crois pas que j'étais la seule. Dans son sommeil, Hinata gémissait le nom de son ex et je me blottis tout contre elle. Elle venait de perdre l'amour de sa vie, deux ans de relation, mais semblait si présente, si joyeuse, m'écoutait sans se plaindre. Je me sentais un peu coupable de m'appuyer sur elle de la sorte. En seulement une journée, j'avais l'impression qu'elle était la meilleure amie que je n'avais jamais eu. Peut-être étais-je trop égoïste Docteur, c'était ce que je me disais. Mais je m'étais promis de lui rendre la pareille dès que l'occasion se présenterait.

Huit heures, Hinata dormait encore mais moi, je n'arrivais pas à retrouver le sommeil. J'étais fatiguée, mais cela ne suffisait pas à ce que je tombe dans les bras de Morphée. J'avais pris place contre la fenêtre, laissant mon regard dans le vide. J'avais eu un moment d'absence où chaque instant de la veille m'était revenu en tête. Le film défilait dans mon esprit pour se bloquer sur le visage de Naruto si près du mien, ses lèvres, son parfum, ses bras, tout son être contre moi. Puis le film reprit, pour se stopper une fois de plus sur ce voyou.

"Je m'appelle Sasuke"

Il avait dit ça sur un ton de défi. Sur le coup, repenser à lui me crispait. J'avais l'impression que sa mise en garde n'était pas seulement un moyen de m'impressionner. Peut-être connaissait-il vraiment Naruto. Après tout, ce n'était pas impossible. Il nous avait observés et avait attendu le moment où Naruto avait suivi Tenten pour apparaître. C'était peut-être calculé... Peut-être voulait-il me parler seul à seule.

Une sonnerie me sortit de mes pensées et je me précipitai sur mon portable. J'étais trop engourdie pour l'atteindre au milieu du fouillis indescriptible de mon sac à main et je pris une bonne minute avant de pouvoir l'extirper de tout ce bazar. Le nom de l'appelant me fit frissonner. Je me précipitai à la salle de bain, fermait la porte le plus vite possible à l'aide de gestes plus confus les uns que les autres et attendis la dernière seconde pour décrocher. Me tapotant la gorge, je priais pour avoir une voix convenable que l'alcool et la fatigue n'avaient pas trop amochée.

-Allô ?
-Salut Sakura.

J'avais deviné un immense sourire par delà le combiné.

-Tu es libre demain ? J'aimerai... Qu'on se voit.
-Je... Je ne sais pas.
-Il faut vraiment que je te parle.

Il avait l'air d'insister. Je savais déjà qu'il voulait me parler de ce qu'il s'était passé mais je n'étais pas très encline à accepter sa proposition.

-Ecoute je te rappelle plus tard.

J'avais raccroché avant même qu'il ne puisse répondre. Je me sentais si mal à l'aise, c'en était affreux. Je ne voulais pas me conduire comme une pétasse de la catégorie Ino, mais j'avais vraiment envie de le voir. Plus je repensais à ce baiser, plus mon corps me sommait d'accepter ce rendez vous. Le souvenir d'Ino embrassant Sai dans cette même condition, en revanche, m'en coupait automatiquement l'envie. Avec l'impression de devenir folle, j'en évitai même de me regarder dans le miroir, tant mon reflet tendait à me dégoûter.

J'étais revenue dans la chambre et Hinata était assise sur le lit, un paquet de céréales sur les genoux. Lorsqu'elle me vit arriver, elle me fit un petit sourire.

-Coucou ! Désolée, j'avais faim.
-Pas de problème Hina, sers-toi.

Je m'étais assise à côté d'elle et piquai quelques corn-flakes. Je n'avais cependant même pas le cœur à manger et je reposai ce que j'avais pris dans le paquet. Hinata me prit la main et me leva la tête de l'autre.

-Hey, tu penses encore à hier soir ?
-Forcément Hina... Et puis...
-Hum ?
-Naruto vient de m'appeler.

Je lui racontai la proposition de rendez-vous avec autant de peps' qu'une condamnée aux travaux forcés. Pas que l'idée de voir Naruto ne me plaisait pas, mais la situation en elle même ne me permettait pas de me réjouir. Ou du moins, Hinata s'était réjoui à ma place.

-Saku' ! Tu ne peux pas manquer une occasion pareille ! Vous pourrez mettre les points sur les i.
-Et si ça complique encore plus les choses ?
-Eh bien tant pis ! Qu'est-ce que tu risques ? Que cette Tenten te tombe dessus de manière théâtrale en te pointant un index menaçant et en hurlant "C'est MON petit copain" ? Pas de risque vu comment elle le traite.
-Hinata, tu me surprends lorsque tu joues les exubérantes !
-J'ai été à bonne école ! Faut croire que les drames amoureux ont le don de me faire oublier ma timidité !

Elle en avait des étoiles dans les yeux. J'avais mis de côté mon mal être pour suivre ses conseils. Après tout, c'est vrai Docteur. Qu'est-ce que je risquais ? J'imaginais mal Tenten débarquer à notre rendez-vous pour m'arracher les yeux. Et puis, même si je me persuadais du mieux que je pouvais qu'il n'en était rien, j'avais envie de revoir Naruto. J'en avais tellement envie que ça m'en brûlait les entrailles et me essayer de me mentir à moi-même ne faisait qu'accentuer cette impression.

J'avais donc rappelé Naruto. Il avait été enchanté que j'accepte, forcément, et m'avait proposé de nous rejoindre à un petit restaurant tranquille du centre ville. Un petit lieu intime dont il avait le secret à l'en croire. Sans me demander combien de filles il avait pu déjà emmener dans un lieu pareil, j'avais noté ça dans mon calepin et affirmé que j'attendais ça avec impatience. Il me restait une nuit à passer, une matinée à attendre et nous aurions notre premier rendez vous. Et croyez-moi Docteur, j'étais aussi stressée qu'une lycéenne à la veille du bac.

Hinata m'avait fait promettre de tout lui raconter dès que le rendez-vous aurait pris fin. Elle avait quitté l'appart' dès qu'elle avait noté mon numéro et emporté une de mes robes que je lui avais offerte. On dit souvent qu'offrir un de ses plus beaux vêtements symbolise la plus solide des amitiés féminines. Je ne vous dirai pas dans quel torchon pour nanas j'avais lu ça mais on aurait pu y voir le symbole de notre parfaite entente comme il y était écrit. Et une fois toute seule dans mon loft, sans mon amie assise sur mon lit, grignotant des céréales et me conseillant sur la marche à suivre pour le problème Naruto, il me semblait que le vide s'emparait de moi. Ce fut ainsi jusqu'au lendemain.

J'avais vraiment mal dormi. Cauchemars, réveils incessants pour se rendormir une heure plus tard, j'avais passé la moitié de ma nuit sur le dos, à regarder le plafond en essayant de trouver une once de sommeil. Peine perdue, j'étais réveillée à six heures du matin, la cafetière pleine et trois tasses à mon actif. En espérant cacher les cernes et la teint pâlot que je me traînais, j'avais misé à fond sur le maquillage en faisant le maximum pour ne pas ressembler à une orange géante. Le résultat n'était pas génial, mais j'avais sauvé les apparences comme qui dirait. Le temps de me préparer, de choisir mes vêtements, ce que j'allais dire sans trop savoir quoi et de me mettre en route, il était pile midi lorsque Naruto me vit arriver.

J'avais l'impression de le voir différemment en plein jour. Il n'avait pas changé de look, ni son sourire éclatant et sa mine réjouie, mais je ne saurais comment l'expliquer Docteur, il était vraiment différent du Naruto qui m'avait prise dans ses bras la veille. Tout son sérieux avait disparu derrière son regard pétillant, sa joie de vivre qui pouvait se ressentir à des kilomètres et son tee-shirt d'un bleu pétant assorti à ses yeux. Il ne restait plus une trace de l'intensité de son regard, de ses gestes, comme si l'épisode de la ruelle s'était subitement effacé.

Les salutations furent le moment que je redoutai le plus, mais elles se passèrent étonnamment bien. Un compliment sur ma robe, un petit bisou sur la joue comme deux copains qui se retrouvent et en moins de cinq minutes, nous étions à table, face à face. J'avais beau chercher un chouïa de malaise, une atmosphère pensante, rien. Il parlait de tout et de rien, de ses études, me questionnait sur les miennes, de son boulot et ainsi de suite. Il m'invita à choisir ce que je voulais sur la carte et même lorsque je l'observais en catimini, faisant semblant de lire le menu, il conservait son sourire, concentré sur son choix. Pas un regard de travers, pas une allusion à hier soir, ni même à l'objet de son rendez-vous. "Il faut vraiment que je te parle" mon cul ! J'avais l'impression qu'il se foutait royalement de moi.

Je vous assure Docteur, qu'à ce moment précis, j'avais envie de lui hurler d'arrêter de sourire. Je n'avais pas envie de sourire moi. Il me sort qu'il m'aime précipitamment, m'embrasse sans que je puisse y faire quoi que ce soit, disparaît avec sa copine, me rappelle le lendemain, me jure que c'est important et fait comme si on était potes depuis toujours, qu'il n'y avait aucun malentendu. Ce fut lorsqu'il aborda une anecdote sur Deidara qui avait pour but d'amuser la galerie que je frappai des deux mains sur la table et me mis à crier.

-ARRETE NARUTO ! ARRETE D'ACCORD !?

Le seul autre couple attablé à trois mètres de nous se retourna discrètement, visiblement intrigués par les cris qui venaient de s'élever. Le serveur n'était pas encore venu à notre rencontre que je décidai d'attraper mon sac et de me lever. J'avais balancé ma chaise qu'une main attrapa la mienne et me maintint sur place. Naruto avait failli renverser tout le contenu de la table pour me retenir et était à présent debout, à côté de moi. Son sourire avait disparu et ça plus que sa force, me figea.

-Sakura, qu'est-ce qui t'arrive ?
-Je... Je...

Mes lèvres en avaient tremblés. Il était revenu devant moi. Le Naruto de la veille. A trop le vouloir, sur le coup, je regrettai presque de l'avoir en face de moi. Mais au moins, les choses pourraient être claires... Enfin, c'est ce que je pensais. Il fallait déjà que j'arrive à sortir un mot mais c'était peine perdue. Le serveur arriva en trombe.

-Ca ne va pas mademoiselle ?
-Je...
-Elle va bien, ne vous en faites pas. Pourrions-nous commander ?
-Avec plaisir monsieur.

Naruto m'avait raccompagné jusqu'à ma chaise et je me sentais honteuse au possible. Je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait. Le voir, comme ça, sans qu'il ne parle une seule fois du problème qui me rongeait l'esprit m'avait mise hors de moi. Je n'avais pas supporté qu'il n'aille pas à l'essentiel directement et, après coup, je me rendais compte à quel point j'avais été stupide de m'emporter de la sorte. Le malaise qui n'était pas au début venait de prendre place et le silence s'installa sans que je ne puisse le briser.

J'avais commandé la première chose que je pouvais lire et Naruto avait dû faire la même chose, visiblement troublé. Je m'en voulais terriblement et, une fois l'assiette face à moi, je n'avais même plus faim. Je ne me sentais même pas de toucher à ma fourchette et, lorsque je me décidai à l'attraper, les doigts de Naruto rencontrèrent les miens. J'eus tout juste le temps de lever la tête que le visage de Naruto était à deux centimètres du mien. Il s'était allongé de tout son long au dessus de la table, prenant le risque de renverser aussi bien les verres que les assiettes et avait attrapé mes lèvres aussi facilement qu'il lui aurait été possible d'attraper sa propre fourchette. La mienne tomba à terre tandis que je sentais le doux contact de son baiser, son visage tout contre le mien.

Le tout dura une minute, mais le restaurant tout autour de moi avait disparu, exactement comme la ruelle hier. Lorsque la magie fut rompue, Naruto s'éloigna pour se rasseoir, rattrapant in extremis son assiette qui menaçait de tomber à terre. J'étais gênée au point que je n'osais même pas tourner mon regard, sachant que l'autre couple devait nous observer furtivement. J'étais encore plus pétrifiée, droite sur ma chaise, tandis que Naruto posa ses deux coudes sur la table, m'observant intensément, ses deux mains croisées devant son visage. Je devinai un sourire, un sourire tout autre, qui n'avait pu rien d'espiègle. Un sourire attendri.

Malgré tout, je ne comprenais pas. Je ne savais pas décoder ce langage propre, la signification de ce baiser soudain. Il me fallait ses mots, il fallait que je comprenne au delà du gestuel, le sens de tout ça. Pourquoi n'avait-il pas parlé de nous depuis le début ? Pourquoi m'avait-il embrassé de la sorte ? Que voulait-il dire ? Pourquoi fallait-il que tout soit tellement soudain avec lui ? Comme hier ? Comme toujours ? En quelques jours, tout avait pris une tournure si étrange que je me demandais même s'il ne valait pas mieux l'oublier avant de commettre l'irréparable. Hélas Docteur, je crois que l'irréparable était inévitable.

-Sakura, j'étais sérieux. Je sais que tu en es consciente. Je t'aime. Je te désire plus que tout au monde. Dès l'instant où je t'ai vue dans ce club, puis dans cette ruelle, lorsque tu as pleuré dans mes bras, dormi tout contre moi. Dès que tu m'as ouvert ton cœur, j'ai compris que je te voulais, comme un gamin qui s'émerveille devant un jouet, comme un homme peut s'émerveiller devant la plus belle femme du monde.

Je ne pouvais pas répondre. J'en étais incapable. A vrai dire, aujourd'hui encore Docteur, je serais incapable de vous dire si je croyais oui ou non à ses paroles. Le fait est qu'à ce moment là, j'ai voulu croire mon cœur. Et si vous voulez savoir ce qu'il m'a dit à ce moment là, il vous suffit de savoir qu'après ça, Naruto avait jeté un billet de cent balles sur la table, m'avait prise par la main et m'avait emmenée à l'extérieur du restaurant. Il m'avait serré si fort dans ses bras, que j'en avais eu la tête qui tourne. Quelques minutes plus tard, j'étais à côté de lui, dans sa voiture. Il avait conduit d'une main, m'avait tenue la mienne de l'autre. Je n'avais pas pu détacher mon regard de son profil concentré sur la route. Une demi-heure après ça, nous étions sur un lit immense, dans une des chambres de l'hôtel Luxis. Nous avions jeté toutes nos affaires au sol, il ne restait plus que nous deux, entre les draps.

Mon portable avait sonné cet après-midi là, j'avais été incapable d'y répondre, prisonnière.




Voici pour le sixième chapitre :) Désolée si ce chapitre est un peu moins riche en action, la suite sera un peu plus mouvementée ^-^



Chapitres: 1 2 3 4 5 [ 6 ] 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: