Fiction: Une putain de vie sentimentale. (terminée)

Sakura, un divan, un psy, une vie sentimentale étonnamment compliquée. Si Sakura va souvent avec Sasuke, elle est passée par Saï, par Itachi ou encore par Naruto. Et ouais, et verdict ? Pas un pour rattraper l'autre. C'est quand elle croit avoir trouvé le bon, qu'elle se rend compte qu'il n'est finalement qu'un con.
Classé: -16I | Drame / Romance | Mots: 115079 | Comments: 118 | Favs: 85
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Beverlyy (Féminin), le 09/04/2012
:D Une fic que je dédis totalement à Hanahi (ou encore l'amûr de ma vie, un chamallow rose trop génial qui voulait du rose, de l'amouuur, de la Love&life bref ! Une fic quoi 8D).

L'histoire est en partie tirée de mon expérience personnelle (oui j'ai été plaquée sur un post-it un jour, pour la petite histoire et plein d'autres petites anecdotes que vous découvrirez !) :D

Bonne lecture !




Chapitre 4: "A croire que tout le quartier est passé dans son lit !"



Docteur je vois que vous souriez aussi. Vous devez vous dire « Oh, c’est mignon, il lui laisse son numéro c’est qu’il l’apprécie ». A ce moment là, c’est ce que j’ai pensé aussi mais je dois dire que j’en avais tellement gros sur le cœur qu’il m’était difficile de me dire que Naruto allait être celui avec lequel j’allais repartir à zéro. Pour tout vous dire, je n’étais pas au bout de mes surprises puisqu’il me restait quelque chose à faire avant. Quelque chose que j’avais envie de faire comme j’avais envie de me pendre.

Vous avez deviné, il me fallait rendre à Ino les vêtements qu’elle m’avait prêtés. Et ça, croyez le, ce n’était pas une mince affaire. En clair, il m’a fallu deux jours pour prendre mon courage à deux mains et me rendre chez elle. Deux jours à cogiter, en faisant le tour de mon appart pour jeter des coups d’œil furtifs au tas de vêtements lavés, repassés et pliés sans même oser les mettre dans un sac pour les ramener à sa propriétaire. Ils s’étaient contentés de traîner là en me narguant, comme s’ils me disaient : « Haha, t’as pas l’audace de nous ramener à notre putain de proprio ! Elle à ta place, elle en aurait profité pour venir se foutre de ta gueule en plus du reste ! Mais au pire, garde nous ! On pourra se foutre sur ton dos le jour où tu voudras devenir une petite salope comme ce qui te servait de meilleure amie. On est parfaits pour ça ! Courts, moulants et vulgaires ! »

Ne me prenez pas tout de suite pour une folle Docteur, je vous assure que rien que le fait de les prendre, de me dire qu’une fois ramenés je tournerai la page une bonne fois pour toute, n’était pas chose facile. Et, en mon for intérieur, même si je haïssais Ino en l’instant même, je ne pouvais pas totalement l’abattre de mes souvenirs. Elle avait quand même été ma meilleure amie, ce n’était pas la caissière du supermarché du coin quoi ! Donc forcément, ça n’aide pas à se débarrasser d’elle.

Durant ces deux jours, il n’y avait pas que les fringues qui m’avaient obsédé. Mon portable lui aussi s’y mettait, à chaque fois que je composais le numéro de Naruto et que je n’avais pas le courage d’appuyer sur le bouton d’appel. Je sais que c’était idiot, après tout, je pouvais bien le compter au nombre de mes amis après tout ce qu’il avait fait pour moi, mais, je ne sais comment l’expliquer précisément. C’est comme si il vous fallait appeler une personne sans savoir comment lui parler. Il n’était pas vraiment mon ami, je le connaissais depuis quarante-huit heures tout au plus mais ce n’était pas non plus une connaissance vu qu’on avait dormi dans le même pieu et que… Non attendez, il ne suffit pas de dormir dans le même plumard pour être considérés comme des amis, je n’avais plus toute ma tête. Mais il m’avait un peu sauvé la mise… Un peu beaucoup même. Je n’arrivais plus du tout à réfléchir !

J’étais embrouillée envers moi-même. D’un côté, j’avais la trouille de revoir Ino, d’un autre, j’appréhendais d’appeler Naruto. Et puis même, pour lui dire quoi ? « Dis donc, maintenant qu’on a passé la nuit ensemble, ça te dirait qu’on essaye la journée ? ». Non mais franchement, plus nul tu crèves ! Il fallait que je mette Naruto entre parenthèses, du moins jusqu’à ce que j’ai réglé mes comptes avec une certaine blonde. D’un coup, les vêtements ne me parurent plus aussi sarcastiques. Au contraire, j’avais hâte d’en finir pour pouvoir l’annoncer fièrement à Naruto. J’étais vraiment intéressée par l’appât du gain. En cet instant-là, je m’étais fait l’effet d’une jument courant derrière une carotte, sans analogie bien sûr !

J’avais décidé de partir tôt en début d’après-midi. Après tout, connaissant cette chère Ino, elle devait avoir amené un mec dans son pieu. Saï peut-être ? Si elle ne s’en était pas déjà lassée. Ça lui laisserait le temps de dégager son toy-boy convenablement j’imagine. En tous les cas, si elle n’était pas prête à me recevoir, je m’en contre fichais ! J’étais bien décidée à mettre un terme à ce petit jeu de faux-culs qui n’avait que trop duré à mes dépends. Je m’étais bien sapée pour l’occasion, classe et provocante, tout ce qu’Ino ne supporterait pas venant de moi. On va dire qu’elle avait eu de la chance que je n’aie pas eu assez de vomi pour lui refaire sa coloration, mais elle n’aurait pas la chance d’échapper à ma bile venimeuse dès que je lui aurais mis en face, une bonne fois pour toutes, ses quatre vérités.

Le chemin m’avait paru interminable. Je marchais vite, trop vite pour mes Louboutin mais quand on haït, on ignore le reste. Je sais que ce n’est pas un vrai proverbe Docteur, je viens de l’inventer ! C’était simplement pour vous montrer à quel point j’étais déterminée. J’allais affronter l’ennemie du siècle et c’était le moment de sortir mes plus belles armes : Fesses, poitrine, maquillage, coiffure et tenue ultra glamour. Et si vous trouvez ça superficiel, adressez-vous à l’experte en la matière. Après tout, je ne faisais que copier la diablesse pour mieux l’écraser !

Je sonnai à la porte et attendais, limite comme une cruche, mon sac réutilisable dans la main. Si la tenue allait parfaitement, l’accessoire laissait à désirer. Mais qu’à cela ne tienne, je n’en serai que plus belle une fois débarrassée ! Enfin, c’est ce que je m’étais dit jusqu’à ce qu’Ino ouvre la porte, laissant voir sa poitrine à l’air, ses formes sculptées et pour seul vêtement, un string à paillettes. En clair, elle n’était pas seule, cela se reniflait à un kilomètre. Prenant l’expression de la fille la plus faussement étonnée du monde, elle me gratifia d’un sourire mauvais et ouvrit la porte pour m’inviter à entrer.

-Salut Sakura ! Qu’est-ce qu’il se passe, tu as oublié quelque chose ? Un ex insatisfait de tes compétences au lit peut-être ?

-Non, pas vraiment. Mais ce qui est sûr c’est que, si je cherche les caleçons sales de tous les petits-amis des filles de cette ville, il me suffit d’entrer chez toi pour les dénicher.

-Haha, je ne te connaissais pas un tel sens de l’humour chérie. Est-ce le fait de découvrir que tu étais cocue qui t’as permis d’apprendre l’art de la dérision ?

-Non, c’est plutôt le fait de découvrir à quel point tu peux être pitoyable. En fait, je pense que même une pute a plus de mérite que toi. M’enfin, ta réputation de Marie-couche-toi-là doit te plaire j’imagine. Ca tombe bien, tu risques de la trimballer longtemps.

-Tu es venue pour me faire la leçon ? Apprends à satisfaire un mec avant ça ma petite. Si Saï est venu me voir, c’est uniquement parce-que tu n’arrivais pas à écarter les cuisses aussi facilement que de lui dire « je t’aime ». La fautive c’est toi, moi je ne fais que pêcher le poisson.

Une envie de lui en retourner une m’avait sévèrement prise, mais j’essayais de rester le plus calme possible. Après tout, c’était une guerre verbale, les poings, c’est bon pour les mecs. Dans le monde des filles, on se bat à grands renforts de stratégies, d’insultes bien placées, de sarcasmes bien cassants. Et, vous êtes bien placé pour le savoir Docteur, les mots blessent bien plus que n’importe quelle arme. Si je voulais gagner, il fallait que je lui cloue le bec, il fallait que je trouve une méchanceté écœurante digne d’elle. Mais alors que j’allais lui en sortir une en pleine face, la sonnette m’interrompit brusquement. Décidément, je n’étais pas la seule à rendre visite à la pétasse du quartier. Je me demandais qui c’était à cette heure-ci. Son premier rendez-vous de l’après-midi ? Un de ces mecs qui veulent assouvir le fantasme caché de s’envoyer en l’air avec l’égérie de Barbie ? Ca ne pouvait être que ça, après tout, pas un seul mec "bien" ne pouvait passer dans le pieu d’Ino. Ou alors il aurait fallu qu’il soit aveugle et sourd.

Elle ouvrit la porte après s'être recoiffée et d'un seul coup, le bruit d'une claque monumentale se fit entendre. Le genre de "clac" qui résonne et qui laisse une bonne marque sur la tronche de la personne concernée. J'avais déboulé dans le couloir pour voir ce qu'il s'était passé et je vis Ino à terre, en train de se tenir la joue et une fille aux longs cheveux noirs sur le seuil, la main en l'air, prête pour le deuxième round de gifles. Ce qui m'avait interpellée, c'était ses yeux. Ses pupilles étaient étonnamment claires, on aurait dit qu'elle avait des yeux d'extraterrestre. Un peu dans le genre E.T. vous voyez Docteur ? Les enfants de la lune ou les filles aveugles qui n'ont pas de pigmentation dans les yeux... Bref, en tout cas, c'était limite flippant sur le coup, mais ça lui donnait un style.

-ESPECE DE... JE SUIS SURE QU'IL EST ICI... TU N'ES QU'UNE... LUI ENVOYER DES SMS... A POIL EN PLUS !

Elle hurlait tellement que je ne comprenais qu'un mot sur cinquante. Mais j'en avais compris assez pour me rendre compte que je n'étais pas la seule victime de cette pitoyable connasse qui gisait sur le sol, à moitié nue. Sur le coup, j'avais eu une bouffée de sympathie pour cette fille qui avait eu le courage de venir jusqu'ici, seule. J'en eu encore plus lorsqu'un mec aux cheveux ébouriffés, en caleçon, avec deux tatouages énormes sur chaque joue sorti de ce qui semblait être la chambre à coucher et observa la scène une bonne poignée de seconde avant de réaliser le pétrin dans lequel il se trouvait. Il avait balbutié comme un gamin prit en flag en train de chiper un paquet de biscuits.

-H...Hinata je... C'est pas ce que tu crois je...
-C'EST PAS CE QUE JE CROIS ?! ALORS JE SUIS CENSEE CROIRE QUOI ? QUE TU ES VENUE LUI DEBOUCHER L'EVIER ? OH CA DOIT BIEN TE CONNAITRE TOI DE DEBOUCHER LES TUYAUX, LA PREUVE ! J'IMAGINE QUE T'AS PAS HESITE NON PLUS A LUI FAIRE UNE REDUCTION POUR LA FUITE !

Elle hurlait comme démente et j'avais quasiment l'impression d'hurler à sa place. Si j'avais été dans cette situation... Oh mais non, qu'est-ce que je raconte. J'ai été dans cette situation. Quelques jours auparavant, j'avais connu cet accès de rage de voir Ino telle qu'elle était réellement. Et là, la voir sans même être concernée m'avait retourné l'estomac. Si j'avais autant picolé que lors de ma sortie en boîte, j'en aurais profité pour me rattraper de ne pas avoir pu lui gerber dessus la dernière fois. J'en aurais aussi profité pour asperger cette tête de con en caleçon qui essayait de se justifier à grands renforts de "Non mais c'est pas ce que tu crois", "Ecoute moi ma chérie" ou encore "Je suis un homme tu comprends". Je crois que ses excuses m'avaient encore plus mise hors de moi.

Au bout de quelques minutes de hurlement, la brune avait laissé ses résistances s'effondrer et les cris avaient laissé place aux larmes. Dès que les premiers sanglots étaient apparus, elle était partie en courant le long du couloir pour rejoindre l'ascenseur. Le crétin esquissa un geste pour la poursuivre et je lui avais attrapé fermement le poignet, assez fort pour essayer de lui briser les os.

-Tu ne crois pas que t'en as assez fait ? Ordure.
-T'es qui toi ? Ca te regarde pas, mêle-toi de ton cul !

D'un seul coup, j'avais tiré de toutes mes forces et, grâce au carrelage glissant du corridor, ses pieds dérapèrent et il tomba violemment en arrière, tête la première contre la porte d'en face. Je n'étais pas mécontente de mes séances à la salle de gym. J'avais passé la porte pour rejoindre la fille aux yeux chelous puis revint sur mes pas pour me retrouver face à Ino. Je sortis le plus gros crachat qu'il m'ait été possible un jour d'expulser de ma gorge et le lui envoya en pleine figure.

-Ça c'est pour Saï. Te plains pas, moi je ne te l'ai pas foutu dans ton cocktail comme Naruto a pu le faire.

Je m'étais barrée avant qu'elle n’ait eu le temps de répliquer et je vous assure Docteur, qu'en cet instant, j'avais le sourire le plus radieux et satisfait qu'il vous aurait été donné de voir.

L'ascenseur allait se refermer et j'avais bloqué les portes in extremis. Un seconde de plus, et je pouvais dire adieu à mes doigts. La fille m'avait interrogée du regard avant de reprendre son expression haineuse.

-Qu'est-ce que tu me veux !? T'es une copine de l'autre c'est ça ? T'es venue me tabasser parce qu’elle a pas le cran de le faire elle même ? Vas-y je t'attends !
-Si par "copine" tu entends une fille qui a été cocue par son ex-meilleure amie, alors oui, cette fille est la meilleure copine que j'ai dans mon répertoire.
-"Ex-meilleure amie" ? Cette fille t'a...
-Oui. Et ce n'est pas le pire. Mais je ne me suis pas présentée, quelle idiote ! Je m'appelle Sakura et on dirait qu'on est dans la même situation.
-Hinata. Oui, je crois bien.

On s'était mise à rire et le courant était tout de suite passé. Peut-être parce qu'on avait une ennemie commune ? Peu importe, en tous les cas, on avait convenu de dîner ensemble le soir même et de faire un tour à la boîte, histoire de nous changer les idées. C'était aussi un bon prétexte pour moi d'appeler Naruto, cette fois-ci, je ne pouvais pas me défiler. Mais devant mon portable, ma résolution n'avait plus le même impact. J'avais toujours cette putain d'hésitation qui m'empêchait de presser le bouton fatidique. Et, même après un bon bain, une préparation d'environ une heure, coiffure, manucure, maquillage, même à environ une demi-heure du rendez vous avec Hinata, j'avais encore la page "contacts" ouverte, le numéro de Naruto sélectionné et ce blocage du bouton appel. Tant pis, après tout, peut-être qu'il me verrait par hasard une fois dans la boîte... Ou peut-être qu'il ne travaillait pas ce soir là. J'étais un peu déçue rien qu'à cette idée mais je mis ça rapidement de côté en voyant que j'étais déjà en retard.

On avait convenu de se retrouver à dix-neuf heures au restaurant japonais du coin. Ils y servaient les meilleurs sushis, makis et sashimis de la ville. J'arrivai donc en trombe, en retard d'environ cinq minutes à cause de ces maudits talons qui empêchent toute femme, aussi sportive ou pressée qu'elle soit, de courir sans se ramasser sur le trottoir. J'avais repéré Hinata, assise tranquillement en sirotant un cocktail de jus de fruits et m'étais assise brusquement.

-Désolééééééée ! Je suis en retard je sais, vraiment je suis désolée !
-Haha ! Mais ça ne fait rien voyons, tu n'as que cinq minutes de retard et puis, je crois bien que le serveur a un petit faible pour moi !
-Ah bah d'accord ! Dis-le-moi si je dérange !
-Mais n'importe quoi voyons, je te taquine !

On parlait comme deux bonnes copines alors qu'on se connaissait depuis seulement quelques heures. Je ne sais pas comment je pourrais vous l'expliquer comme ça Docteur mais, Hinata était le parfait contraire d'Ino. En fait, elle n'avait pas l'air comme ça, mais elle semblait très timide et frêle. Ino, elle, était le genre de fille extravertie, fonceuse et extrêmement dure par moments. Parfois, j'avais l'impression qu'à côté d'elle, j'étais une timide coincée. Mais bon, en y repensant, faire semblant de faire tomber sa monnaie par terre et se pencher pour que le vendeur puisse loucher dans son décolleté, c'était pas le meilleur aspect d'un penchant extraverti. Ca me foutait mal à l'aise d'ailleurs. Enfin bref, Hinata était absolument tout l'inverse et, pour le coup, c'est moi qui me sentais particulièrement extravertie.

Cependant, ça n'avait pas duré très longtemps. En fait, lorsque les premiers sujets furent épuisés, les études, la famille, les amies et que la première assiette de sushis fut largement entamée, le sujet brûlant vint sur le tapis.

-Alors comme ça, cette fille était ta meilleure amie ?
-Et oui, et tu ne sais pas le pire ? Je n'ai absolument rien vu. J'ai été larguée sur un post-it et j'ai appris le soir même, alors qu'elle m'avait emmenée en boîte pour me changer les idées, qu'elle couchait avec mon ex depuis des mois.
-Quelle... Oh non mais quelle...
-Salope ? Oui je suis d'accord.
-Haha, oui c'est ça. Tu m'excuseras je... Enfin je ne suis pas très douée pour dire franchement des mots comme...
-C'est ce que je pensais ! Tu as vraiment l'air d'être une fille très gentille Hinata !

Même trop gentille. Ca se voyait comme le nez au milieu de la figure. Cette fille là était incapable de haïr véritablement quelqu'un. Je suis sûre que même en cet instant, elle ne pourrait pas détester véritablement ce qui était désormais son ex.

-Kiba était mon premier amour...

J'en avais avalé de travers ! Premier amour !? Mignonne comme elle était, je ne m'étais pas attendue à ça. Bon okay, elle avait l'air d'être assez introvertie... Et après ? Hormis ses yeux, elle avait tout pour elle ! Et même ses yeux collaient bien avec tout le reste. Elle était jolie... Même très jolie ! Je pensais qu'elle aurait eu plus de copains à son actif.

-Ca peut sembler étrange je sais, j'ai dix-huit ans et je n'ai eu qu'un seul copain mais, j'étais avec lui depuis deux ans.
-Et bah... Rien que ça ! Explique-moi tout.

Elle avait pris une grande inspiration, comme pour se donner du courage. J'imagine que raconter ça, à chaud, ça devait être douloureux. En fait, ce devait être aussi douloureux que lorsque je me suis confiée à Naruto. L'empathie n'était peut-être pas mon fort en d'autres circonstances mais je dois dire que là, je me sentais vraiment proche d'elle.

-On s'est rencontrés au lycée. Moi, j'étais quelqu'un de très timide et, cerise sur le gâteau, j'avais un problème de bégaiement. On disait souvent de moi que j'étais incapable de faire une phrase sans parler comme une gamine de cinq ans. On se moquait pas mal de moi, ou alors on me prenait en pitié, ce qui est peut-être pire. Et même lorsque Kiba est venu m'aborder, j'ai cru d'abord à une blague et je ne lui ai pas répondu. Jusqu'à ce que...

"Sors avec moi s'il te plait !"

-Il m'avait demandé ça comme ça, d'un coup. Je le connaissais depuis quelques mois et, étant mon voisin, on s'était bien entendu et on est vite devenus amis mais je n'imaginais pas qu'il puisse être amoureux de moi. Enfin bref, j'ai refusé, refusé encore mais rien n'y faisait, il n'abandonnait pas. Pire, il restait quand même gentil, naturel mais il n'hésitait plus à montrer ses sentiments. Toute la classe a fini par être au courant et lorsque j'ai accepté, tout le monde a cru à un pari réussi de la part de Kiba.
-Quelle bande d'enflures....
-Tu l'as dit. Mais bon, Kiba a bien été clair là dessus, avec tout le monde. Il m'aimait et il n'autorisait personne à me faire du mal. Vraiment Sakura, je crois que c'était la première fois de ma vie que j'étais amoureuse. Et, il ne m'a pas appris seulement ce qu'était l'amour, il m'a aussi appris comment être moins timide.

-En fait, mon côté timide lui avait plu mais il avait peur que ça m'empoisonne encore longtemps la vie. Alors il m'a apprit comment parler sans bégayer en face de quelqu'un, à recommencer si je me trompais, à tenir tête à plus imposant que moi...
-...Ce qui explique ta réaction chez Ino. Conclus-je.
-Exact. Et comme tu l'as vu, ça a marché. En quelques mois, j'avais changé et je n'étais plus aussi timide qu'avant. Je parlais comme je te parle en ce moment, sans bégayer toutes les cinq minutes. En tous cas, j'étais très heureuse avec Kiba. Néanmoins, il y avait juste un petit hic.

J'appréhendais vraiment ce qu'elle allait me dire, je crois qu'en fait, je savais la réponse à l'avance.

-J'étais... toujours timide... enfin, quand on était en train de faire... enfin tu vois quoi.
-Tu étais... "mauvaise au lit" ?
-C'est... C'est exactement ça ! C'est exactement ce que m'a sorti un de ses amis !

Hinata avait donc vécu la même chose que moi. Ino repêchait vraiment les insatisfaits et leur procurait ce qu'ils n'avaient pas.

-Bien sur, j'ai dis à ce mec qu'il se trompait que... Enfin non, en fait il ne se trompait pas mais, c'était ma première fois, et je... Je ne savais pas comment faire. Ca a été un désastre c'est vrai, il a du... finir tout seul et j'ai été si honteuse crois moi... Mais, je ne m'étais pas découragée et on avait retenté... Mais dès qu'il me touchait... Je n'arrivais plus, je m'engourdissais et ma timidité reprenait tout de suite le dessus. Je me sentais si nulle...

Elle avait commencé à pleurer et j'avais quitté mon siège pour m'asseoir près d'elle pour poser ma main sur la sienne. Je lui tendis un mouchoir et elle s'essuya les joues avant de continuer.

-Après nos tentatives, Kiba a commencé à croire que je le faisais exprès. Il était un peu plus froid, on ne se voyait plus souvent et, il y a une semaine, après cinq jours sans s'être vu, je l'ai invité à la maison, pour pouvoir lui parler. En fait, on a pas discuté tant que ça mais on ne s'est pas sauté dessus. J'avais profité qu'il soit parti aux toilettes un moment pour regarder son portable et... J'ai vu les sms de cette... Des trucs comme "Oh j'ai hâte d'y être", "Viens chez moi j'habite au..." ou "N'oublie pas les capotes surtout". Alors j'ai pris l'adresse avant qu'il ne revienne, je lui ai dit que je me sentais fatiguée et qu'il était temps qu'il parte. Il n'a pas bronché et il m'a laissée seule. J'avais l'adresse, la date du rendez vous, et la suite... Et bien, tu la connais. Je l'ai suivi jusqu’ici, sans me faire repérer et j'ai rongé mon frein en attendant de me décider à y aller. J'ai attendu qu'un mec rentre dans l'immeuble pour pouvoir passer et voilà... J'en suis là maintenant.

Elle avait la voix tremblante et elle laissa échapper quelques sanglots à la fin de son récit. Je me sentais encore plus triste pour elle. A peu de choses près, elle avait vécu la même chose que moi. Ino était vraiment une pourriture née, et si je le pensais bien fort il y a quelques jours, je n'avais jamais ressenti autant de rage pour elle que depuis aujourd'hui. Combien de couples avait-elle brisé de la sorte ? Pour des problèmes de cul, toujours de cul. Le cul fait tourner le monde Docteur, je sais que vous en êtes conscient. Une fille qui ne sait pas coucher n'est pas une fille désirable, et une fille indésirable n'est pas digne d'être aimée. Aujourd'hui, les mecs pensent tous comme ça. Mais indésirable ou non, jamais je ne me serais abaissée à jouer les putes amateurs pour palier à mon ignorance en matière de sexe. Je ne voulais certainement pas devenir aussi pourrie que cette blondasse et, c'est peut-être en voyant plus la souffrance d'Hinata que la mienne, que cette résolution m'avait tambouriné le crâne.

On avait décidé qu'à partir d'aujourd'hui, on trouverait le bonheur en s'entraidant. Notre amitié venait de se confirmer, surtout sur le chemin de la boîte où les mecs se retournaient sur notre passage. A défaut d'être bonne ou non au lit, il suffisait d'une jolie robe et d'une paire de talons hauts pour nous attirer des tas de sifflements et, rien que ça suffisait à nous confirmer que nous aussi nous étions attirantes. Aussi attirantes que cette pimbêche croqueuse d'hommes.

Avec la ferme intention de s'amuser, ce qui ne fut pas le cas la première fois que j'étais venue, on patientait dans la file d'attente pour entrer dans le club en papotant de tout et de rien. Je m'étais dit qu'avec Hinata, je risquais de passer une bonne soirée, même si je passais mes trois-quarts du temps assise à cause de cette maudite paire de talons qui me torturait les pieds. Mais c'était sans compter un petit contretemps qui vint gâcher la fête.

-Sakura !?

Cette voix m'était tellement familière que j'en avais sursauté. Avec la boule au ventre, je m'étais retournée et j'avais atterri face à face avec un mec blond, souriant jusqu'aux oreilles. Le problème, c'est qu'il n'était pas seul. J'avais tout de suite deviné qui se cachait sous les traits asiatiques et la coupe singulière de sa compagne.

Ce club était maudit Docteur, croyez-moi, je le pense vraiment.




:D Voilà pour le quatrième chapitre ! Pffiou, nouveaux personnages comme promis :]

En espérant que ce chapitre vous aura plu, comme toujours !




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