Fiction: Une putain de vie sentimentale. (terminée)

Sakura, un divan, un psy, une vie sentimentale étonnamment compliquée. Si Sakura va souvent avec Sasuke, elle est passée par Saï, par Itachi ou encore par Naruto. Et ouais, et verdict ? Pas un pour rattraper l'autre. C'est quand elle croit avoir trouvé le bon, qu'elle se rend compte qu'il n'est finalement qu'un con.
Classé: -16I | Drame / Romance | Mots: 115079 | Comments: 118 | Favs: 85
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Beverlyy (Féminin), le 06/04/2012
:D Une fic que je dédis totalement à Hanahi (ou encore l'amûr de ma vie, un chamallow rose trop génial qui voulait du rose, de l'amouuur, de la Love&life bref ! Une fic quoi 8D).

L'histoire est en partie tirée de mon expérience personnelle (oui j'ai été plaquée sur un post-it un jour, pour la petite histoire et plein d'autres petites anecdotes que vous découvrirez !) :D

Bonne lecture !




Chapitre 3: Mystère et gueule de bois.



Je vois que vous me regardez comme si j'étais complètement inconsciente. Vous avez le droit de le penser Docteur, après tout, je n'étais qu'une petite conne de dix-huit ans. Je suis d'ailleurs la même à l'heure actuelle, avec simplement un an de plus. Alors peut-être que vous, vous n'avez jamais eu un inconnu dans votre pieu alors que vous étiez à moitié torché avec le cœur en miettes, c'est pourquoi vous ne comprenez pas mais, croyez moi, dans cette situation là, on est pas en mesure de réfléchir. On est même pas en mesure de sentir un pénis même si il faisait la taille d'un missile. Et, pour rester dans l'extrême et le gore, même si j'avais été violée et mutilée, cela ne m'aurait pas fait plus mal que la douleur de la trahison qui me brûlait les entrailles.

Je sais même plus combien de temps exactement j'avais dormi, mais en tout cas, à mon réveil, j'avais cuvé tous les verres que je m'étais enfilé en une soirée. La première chose qui m'extirpa de mon sommeil fut une douleur horrible au crâne, comme si on m'avait foutu un coup de marteau en pleine tronche. Je devais avoir une gueule monstrueuse, un mix entre la fiancée de Frankenstein et Paris Hilton après une cuite. Je pense que si un miroir avait été placé devant moi à ce moment là, j'aurais eu sept ans de malheur. Mais ce n'était pas ce qui m'importait le plus en cet instant précis. J'avais tourné la tête sur mon oreiller tâché du maquillage de la veille et me retrouvai nez à nez avec un mec blond, vêtu simplement de son boxer blanc à rayures, plus assis qu'allongé contre une pile d'oreiller, à moitié assoupi. D'un seul coup, j'avais poussé un hurlement strident et avais agrippé les draps pour les presser contre moi. Je me rendis alors compte que je portais encore mon soutien-gorge.

-Putain, t'en fais du bruit au réveil, plus que quand t'es bourré.

Sur le coup, j'avais attrapé ma lampe de chevet histoire de lui en foutre un bon coup sur la gueule puis, une fois l'objet en main et devant l'air effaré de ce mec qui tapait l'incruste dans mon lit, quelques souvenirs me revinrent en tête entre deux douleurs. Il m'avait fallu quelques minutes pour me remémorer l'épisode de la boîte, d'Ino, de Saï, de la façon dont je lui avais dégueulé dessus et bien sur, de Naruto, celui sans lequel je n'aurais pu m'extirper de cette situation impossible à bon compte. J'avais reposé mon arme de fortune et baissé le regard.

-Désolée, je suis un peu... Réactionnaire le matin.
-Ouais, j'vois ça. T'en fais pas, je comprends, t'as eu une soirée difficile hier faut dire.

Difficile, c'était le mot. Larguée par un post-it, cocue par sa meilleure amie, une séance de vomi dans une ruelle sombre en guise d'adieu à son ex, on faisait mieux comme soirée. Mais heureusement, Naruto avait su réagir du tac au tac en empêchant Saï de me tabasser et en me ramenant jusque chez moi. Saoule comme j'étais j'en aurais été incapable... Mais j'oubliais un truc. Mais oui. Il m'avait raccompagné et... Il m'avait foutue sur le lit... Ouais, il m'avait sautée et j'étais dans un état tel que je n'en ai aucun souvenir. Bravo Sakura ! Je touchais le fond et si j'avais pu recevoir la médaille des "putains malgré elles", j'pense que j'aurais été en mesure de l'exhiber en ce moment même.

J'hésitais à poser la question fatidique. En même temps vous vous voyez demander : Bon alors, tu m'as sauté hier soir ? Non parce-que j'm'en souviens plus. Au mieux son égo en prenait un coup et je prenais une danse au pire il me répondrait carrément qu'il n'a même pas prit la peine de mettre une capote et que j'étais bonne pour choper une MST. Génial ! C'était vraiment le genre de réveil qu’on n’oublie pas. A peine les yeux ouverts, direct dans la merde ! M'enfin, j'allais pas rester là à lui faire des grands sourires niais avec ma face de déterrée, si il avait vraiment profité de moi, il allait penser que j'étais prête pour un deuxième round ! Il manquerait plus que ça !

-Heum, merci de m'avoir raccompagnée, c'était très... gentil de ta part et...
-Arrête Sakura. Je sais bien que tu te demandes si j'ai sauté sur l'occasion pour t'avoir dans mon pieu. Si j'avais été un enculé comme ce truc qui te sert d'ex, c'est ce que j'aurais fait et, crois-moi, je ne serais même plus là à l'heure qu'il est.

Il n'avait pas tout à fait tort. En fait, il avait même carrément raison. Je m'étais sentie bien conne en l'espace de quelques secondes d'avoir pu penser qu'il n'avait cherché qu'à se farcir une dinde. Même lors de notre première rencontre, la veille, son manège du dragueur à deux sous n'avait pas prit très longtemps avant qu'il ne montre réellement qui il était. Il ne m'avait pas laissé tomber dans la ruelle et s'il avait vraiment voulu abuser de moi, il aurait même pu le faire dans sa voiture. Et plus les explications me semblaient évidentes, plus je me sentais idiote au possible.

-Tu as raison, je suis désolée, vraiment... J'veux dire... T'embarquer dans tout ça...
-T'inquiète pas ! J'suis le genre de mec à aimer les défis, et faut dire que tu m'as apporté ma dose de fun hier ! J'ai jamais vu une meuf dégueuler comme un mec sur son ex comme ça ! Franchement, si j'avais eu une caméra, ça aurait été comique !

J'avais ri nerveusement avant de laisser ma tête retomber sur l'oreiller avec un bruit étouffé. Je continuai à regarder Naruto assis à côté de moi, c'est sûr qu'il y avait de quoi m'estimer heureuse. Il était vraiment bien foutu, musclé en diable, un air de bad boy sans en être pour autant un, les cheveux en bataille qui complétait le côté sauvage et sexy qui ferait fondre la plus réticente des filles. Mais non, ce n'était pas le moment de penser à ça ! J'avais mieux à faire que de me laisser aller à imaginer ce genre de trucs alors même que Saï venait de me larguer comme une merde, de me révéler que j'étais un mauvais coup doublé d'une parfaite crétine et qu'Ino m'avait non seulement menti depuis le début mais qu'en plus elle n'avait pas trouvé mieux continuer à jouer les faux-culs pendant tout ce temps. C'était décidé, j'allais devenir nonne ou même mieux, asociale ! Plus d'amours, plus d'amis, je finirai seule et si jamais la solitude venait à me ronger, j'achèterai un chat, puis deux, puis ils auraient des bébés et peut-être même que j'élèverai des chatons jusqu'à ce que je devienne un vieux pruneau desséché et... J'allais vraiment pas bien !

-Au fait, je ne t'ai pas demandé mais, est-ce que ça va mieux ? J'imagine que pour ton ex ça a dû être assez dur comme ça alors pour ta meilleure pote...
-J'peux te mentir et te dire que tout va pour le mieux, que je pète la forme et que je suis prête à abandonner l'idée d'avoir un mec pour les prochains siècles ?
-Vas y, mais ce serait vraiment pas le meilleur mensonge de l'année, j'ai connu mieux !
-Ah oui ? Par exemple ?
-Et bien par exemple, j'ai menti sur ce que j'avais ajouté au mojito de cette chère Ino lorsqu'elle est venue la seconde fois au club après avoir flirté aussi bien avec moi qu'avec Deidara, mon collègue. Elle avait deviné un petit goût particulier et je crois qu'elle ne s'est pas douté un instant qu'il s'agissait d'un de mes plus beaux et gros crachats !
-Gore !

J'avais ri mais intérieurement, le comportement d'Ino m'était resté en pleine gorge. En même temps, comment faire autrement ? J'avais toujours cru qu'en quatre ans d'amitié, la question de la confiance ne se posait même plus et que l'on était vouées à être amies encore très longtemps. Faut croire que je m'étais bien plantée. Et je m'étais dis que, ç'aurait été Saï ou un autre de mes ex, elle n'aurait pas plus hésité. J'en eus la gerbe et une irrésistible envie de frapper le premier objet qui croiserait mon regard.
Le portable de Naruto se mit à vibrer, m'extirpant de mes pensées. D'abord étonné, il regarda l'écran pour voir qui essayait de le joindre et, après un soupir, il mit un doigt devant sa bouche pour me signaler qu'il fallait que je reste muette.

-Allô. Ah, ça va ? Ouais. Non pas aujourd'hui j'dois voir un pote. Désolé. Ah ? Non je peux vraiment pas me libérer pour l'instant... Avec Neji ? Ah... Okay, bonne journée alors. Ouais, moi aussi. Bisous.

Naruto n'avait jamais paru aussi froid et mal à l'aise depuis notre rencontre. Je ne savais pas qui était la personne au bout du fil mais j'hésitais presque à le lui demander vu la tronche qu'il tirait. Mais je n'eus même pas à demander.

-Pour info, c'était ma copine.
-Ta copine !?

Je ne savais pas pourquoi j'avais paru aussi étonnée, peut-être parce que j'étais loin d'imaginer qu'il avait une copine. Sur le coup, ça m'avait paru absurde alors qu'il n'en était rien. C'était normal, il était jeune, mignon, gentil, il avait tout pour lui donc il devait forcément y avoir une chanceuse derrière tout ça. En fait, ce qui m'avait le plus choqué, et je pense que vous serez d'accord avec moi Docteur, c'est plutôt le fait qu'il soit resté toute une nuit à mon chevet comme un bon samaritain et qu'il soit si distant avec sa petite amie. En gros, on aurait dit qu'il parlait avec n'importe qui au téléphone, c’aurait pu être sa mère, comme un pote, comme une connaissance, ou même sa sœur. Mais certainement pas sa copine. Il devait y avoir baleine sous gravillon pour qu'il semble aussi peu concerné et aussi soucieux à la fois. Néanmoins, comme pour la question du "as-tu couché avec moi cette nuit ?", je me voyais très mal jouer les petites fouines en lui disant avec un grand sourire : "Bon alors, c'est ta copine ? Ca va bien entre vous ? Parce-que ça a pas l'air, on dirait que t'as avalé ta brosse à dents !". Plus indiscret et mal placé, tu meurs.

Il s'était levé et alla chercher deux tasses de café à peine chaud. Il devait l'avoir fait ce matin, mais étant midi passé, il n'avait pas eu l'occasion de me l'apporter avant j'imagine. Le plus étonnant, c'est qu'il ait réussi à faire marcher ma machine à expresso ! Un bordel truffé de boutons tous aussi inutiles les uns que les autres, qui vous prend cinquante ans pour espérer obtenir une goutte de café et qui vous énerve tellement qu'au final, il ne vous faut même plus de remontant. Il me tendit un bol.

-Merci.
-Pas de quoi.

Le silence s'était à nouveau installé et je n'avais pas d'autres choix que de boire une bonne gorgée de caféine. Dans ma tête, la curiosité de me titillait. Peut-être mon instinct mal placé de justicière ? Il avait l'air tellement troublé, un peu comme si il luttait entre un petit lutin angélique et une petite crapule démoniaque. Comme dans les dessins animés quoi. Oui, je sais, j'ai mes références Docteur, vous, vous auriez dit qu'il était en plein "dilemme moral entre deux façons d'agir et de se comporter". Bref, en gros, j'imaginais bien le petit ange lui dire : "C'est ta copine, tu l'aimes, blabla" et le petit démon : "Tu es un homme, profite de la vie coco !". En fait, je me faisais une tonne de films mais je ne savais pas vraiment comment agir. C'était beau de penser à dix mille scénarios à la seconde mais savoir comment démêler le vrai du faux était une autre paire de manches. Soit je lui demandais directement, soit je contournais le problème pour finalement y arriver subtilement, soit je faisais une allusion en l'air et il l'attrapait au vol, ce qui était moins probable, c’aurait été trop grossier, il aurait flairé la question à un kilomètre.

Plus je le regardais, plus il me semblait perturbé. Il tenait son bol si maladroitement que je me demandais comment il faisait pour ne pas tomber au sol et secouait la tête comme s'il se dissuadait lui-même de quelque chose. Dans ma tête, je m'encourageais à foncer tête baissée, quitte à passer pour la commère de service. Après tout, je le connaissais à peine, ce ne serait pas une question mal placée au sens où je glanais des informations. Je n'allais pas répéter ses petits secrets à qui que ce soit, vu que je ne connaissais personne qu'il ne connaisse lui-même. Exceptée cette pétasse d'Ino, mais avant que je lui adresse à nouveau la parole, il pouvait bien se mettre à neiger des Cornetto.

-Dis Naruto...
-Sakura je...

On avait parlé en même temps, comme si on avait pensé exactement à la même chose. Le rire nous prit, puis, une querelle amicale eut lieu pour savoir lequel d'entre nous allait parler le premier. A grands renforts de "honneur aux dames", l'excuse préférée de ces messieurs, je me décidai à poser la question fatale.

-Excuse moi d'être si indiscrète mais... J'ai l'impression que ça ne va pas trop avec ta copine, j'me trompe ?
-Non, tu ne te trompes pas, c'est tout à fait ça. En fait, j'hésitais moi même, j'ai besoin d'en parler à quelqu'un mais... Enfin, parler de ça avec une quasi inconnue...
-Et bien, au moins, je ne serais pas capable de juger, ni même de répéter ça à qui que ce soit. Après, c'est sur que, raconter ça à une fille que tu as vu gerber sur son ex, être cocue par sa meilleure amie, sombrer dans un coma éthylique et, j'en suis quasi sûre, que tu as du entendre ronfler, on fait peut-être mieux comme confidences !

Il se mit à rire aux éclats et me fit un grand sourire. Je retrouvais le Naruto de la veille, qui avait réussi à me contaminer de sa joie et son air bon enfant. Il semblait d'un coup plus détendu, plus à même de me parler. Il s'était assis en tailleur sur le lit, avait posé son bol et me regarda profondément. Je n'osais plus bouger et restait la plus attentive possible, concentrée.

-Bon... Par où commencer ? Ma copine s'appelle Tenten. Elle a des origines asiatiques, c'est vrai que la première fois que j'ai entendu son prénom, j'ai été un peu surpris mais, elle était très jolie. Brune, fine, avec un beau visage, bref, tout à fait ce que j'aime. Je l'ai rencontré à l'anniversaire d'un certain Neji. En fait, je ne le connaissais même pas. Si j'y étais, c'était simplement parce-que Deidara et moi avions été engagés comme barmans à domicile. Il y avait du monde et pas mal de boulot mais ça ne nous empêchait pas de profiter un peu de la fête durant nos pauses. Deidara était entouré de filles, tu penses, cet espèce de dragueur ne se privait pas vu qu'elles venaient directement lui demander son numéro. Bref, je me contentais de faire mon boulot, j'avais pas vraiment la tête à draguer des minettes dans un endroit pareil, je servais des verres, point. Mais Deidara m'avait fait remarquer qu'une brunette n'arrêtait pas de me regarder. Au départ, je lui disais qu'il était totalement con de dire ça, que ça devait être encore une de ses groupies mais bien vite, j'ai vu qu'elle me faisait des petits sourires timides, qu'elle me jetait des petits regards... Bref, j'avais pas trente-six mille choix.

Il joua avec une mèche rebelle de ses cheveux coiffés à l'as de pique et continua.

-Donc je suis allé l'aborder. Très vite, le contact s'est formé, on avait des centres d'intérêt très différents mais au final, on s'entendait très bien. Je la trouvais très gentille, très simple. Pas le genre à se tartiner une tonne de maquillage sur la gueule, à porter des vêtements moulants et extravagants ni même à boire ou à fumer comme un pompier.

D'un coup, je me sentis bien piteuse à côté, maquillée comme un camion volé, avec les fringues dignes de figurer dans le show-room de Zahia et mon record de cocktails ingurgités en une soirée. J'étais totalement l'opposée de sa copine et, pour une raison inconnue, cela me fit un petit pincement au cœur.

-En gros, elle avait l'air d'une fille perdue au milieu d'un océan de lolitas. Pas le genre de filles que Deidara foutrait dans son lit. En tout cas, il ne fallut même pas une semaine pour que, après de nombreuses sorties, de coups de téléphones, on se mette à sortir ensemble. Et au début, tout se passait bien. Ca restait très simple entre nous, aussi bien dehors qu'au lit, rien à dire, on formait le genre de petit couple mignon, sans problèmes, avec une petite dispute par ci par là, mais rien de bien méchant. Et puis, au bout de quelques mois, quelque chose avait totalement changé chez Tenten. Elle ne voulait plus me voir aussi souvent, ni que je lui donne de petits surnoms affectueux. En gros, elle avait placé en très peu de temps un fossé immense entre nous. Même nos rapports sexuels étaient de plus en plus rares et courts, pas que je sois un accroc de ce côté là, mais c'était carrément ridicule. Cinq minutes une fois par mois, c'était comme si on était un vieux couple marié qui n'avait plus rien à se dire depuis des années. Et j'me disais que c'était pas possible, qu'il y avait un truc, peut-être que c'était moi qui clochait. Donc, j'ai décidé de redoubler de petites attentions : Je l'emmenais le plus souvent possible au cinéma, au restau', j'essayais d'être romantique quand on prévoyait une nuit tous les deux, je la câlinais, essayait d'être le "perfect boy" tu vois le genre ? Le mec fleur bleue à souhait dont rêvent toutes les filles quoi. Enfin, toutes les filles sauf Tenten il faut croire.

Ouais, toutes sauf elles, même moi je ne dirais pas non pour avoir un copain attentionné vu la pourriture qui me sert d'ex.

-Bref, ça ne marchait pas, c'était même de pire en pire. Une fois, elle m'a carrément demandé si je ne couchais pas avec Kin, sa meilleure amie et que c'était pour ça que je me retrouvais à jouer le bachelor avec elle. Elle a même jusqu'à été me dire que c'était pas en l'appelant "mon cœur" ou "mon amour" qu'elle ne verrait pas mon petit manège si jamais je venais à la faire cocue ou autre. Et peu importe ce que je disais, elle ne m'écoutait pas et continuait de s'éloigner de plus en plus. En fait, c'est toujours le cas, j'ai fini du même coup par lâcher prise. Je l'aime vraiment mais... C'est insupportable. On est même plus un couple et je suis quasiment sur qu'elle me trompe avec son meilleur ami, ce fameux Neji que j'ai mentionné. Tu vois ? A peu de détails près, nos deux histoires se ressemblent, c'est pour ça que je me suis sentie aussi concerné je crois !

Il rit de bon cœur même si je savais qu'en son for intérieur il n'en était rien. Je ne comprenais pas comment une fille, aussi jolie ou équilibrée soit-elle, pouvait rester de marbre, distante voire même cassante avec un homme qui l'aimait autant. En même temps, si on écoute le vieil adage "le cœur a ses raisons que la raison ignore", ça peut expliquer plein de choses... Mais pas seulement. Il y avait plus qu'un dilemme amoureux là dedans, j'imagine que vous êtes de mon avis Docteur, en professionnel que vous êtes. Pas besoin d'avoir un diplôme faramineux pour deviner que cette fille là était tout au mieux une peste tout au pire la garce la plus insensible et écœurante au monde.

-Je ne comprends pas Naruto. Est-ce qu'elle t'aime encore ? J'veux dire, elle ne resterait quand même pas en couple avec toi si elle ne te supportait plus ou qu'elle avait trouvé mieux ailleurs.
-Franchement ? Je n'en sais foutrement rien. Quant à moi, je ne sais plus ce que je dois faire. Qu'est-ce que tu ferais si tu aimais vraiment un mec mais que lui, de son côté, agit de cette façon, à tel point que tu te demandes au final si ce n'est pas plus de la haine que de l'amour ?

Franchement ? Je ne savais vraiment pas quoi lui répondre. Me connaissant, je pense que j'aurais fini par en devenir folle. Mon cœur allant d'un côté, ma raison de l'autre, ce devait être une situation épouvantable. Je comprenais mieux maintenant qui était vraiment Naruto. C'était quelqu'un de bien, assez bien pour ne pas profiter d'une fille à moitié dans les vapes, pour supporter une copine aussi chiante et continuer à l'aimer malgré tout. Certains auraient dit qu'il était une exception parmi tout le ramassis de mecs plus ou moins pervers et attirés pas une paire de nibards qu'ils soient d'origine ou en plastique. Moi, je pensais vraiment qu'il était carrément trop gentil, voire trop con. Il avait l'air de quelqu'un de maladroit, qui ne savait pas dire non à une femme, la preuve étant qu'il avait accepté de passer la nuit avec moi même ayant sa copine dans sa vie. Bon okay, il n'avait pas été plus loin, mais tout de même. Si devant Saï il n'avait pas hésité à recourir à une démonstration de force, je pense que même devant Ino, il n'aurait pas levé la main. C'était un homme de valeur comme diraient les gens de votre âge Docteur, pour moi, c'était plutôt un homme fébrile, plaisant et bourré de qualités, mais avec une cruelle faiblesse.

-Je ne sais vraiment pas Naruto. Mais j'imagine que je ne laisserai pas cette situation durer très longtemps. Au bout d'un moment, les sentiments foutent le camp, qu'on le veuille ou non. On ne peut pas aimer une seule personne toute sa vie, aujourd'hui c'est impossible. Même si tu fais des gosses, que tu te maries, on a plus la même mentalité. On divorce à tour de bras, on a la garde partagée et même si tu t'en vas à des centaines de kilomètres, il y a toujours moyen de se retrouver. Ce n'est pas la seule fille sur Terre, comme tu n'es pas le seul mec qu'elle aura dans sa vie. Les choses évolueront, en bien ou en mal, et ça dépend aussi de ce que tu comptes faire.
-Je sais que tu as raison. Mais je l'aime, je ne peux pas faire autrement pour le moment. Tu dois penser que je suis un vrai crétin non ?
-Je pense que mon ex est un vrai crétin et encore le mot est faible. Tu es tout l'inverse de cet enculé. Tu es plutôt quelqu'un de trop bien Naruto. Souviens-t-en.
-Merci, ça me fait plaisir...

Il avait un peu rougi, prenant mes mots comme un vrai compliment. Je ne pouvais pas lui avouer que cela voulait signifier que ce n'était pas forcément une bonne chose que d'être trop gentil. Il était treize heures lorsqu'il eut fini de se préparer tant bien que mal, de choper ses clés de voiture, son blouson et me tapa la bise comme si il était un pote qui avait squatté une nuit pour discuter de tout et de rien. Lorsque la porte avait claqué, je m'étais retrouvée toute seule, dans mon appart' à peu près rangé, dans des draps puant l'alcool qu'il fallait à tout prix changer et mes fringues de la veille à mes pieds. Il n'y avait plus aucune trace du passage de Naruto et j'avais l'impression d'avoir perdu une nouvelle partie. Pas que j'espérais sortir avec lui, non, mais j'espérais qu'il puisse remplacer Ino à sa manière. Il faut croire que je me trompais, ça restait un homme. Il était trop gentil, mais il n'était pas une femme, il agissait comme un mec et c'était tout à son honneur.

J'avais pris une longue douche brûlante, l'eau étant assez chaude pour me cuire la peau. J'avais comme le besoin de faire disparaître toute la soirée que je venais de vivre, aussi bien les odeurs d'alcool que de vomi que Saï, Ino ou même Naruto. Peut-être que je devais repartir à zéro, toute seule. Célibataire, étudiante, vivant au jour le jour et qui sait, me dégoter un copain et une nouvelle meilleure amie. Peut-être qu'en faisant du shopping, je tomberai sur un homme en solde et une confidente à bas prix, mais il ne fallait plus que je lésine sur la qualité et que j'y regarde à deux fois. Ce n'était finalement pas plus mal comme ça.

J'étais sortie de la salle de bain avant de mourir asphyxiée par la vapeur et j'entrepris de ranger les fringues au sol et les bols de café. Il fallait aussi penser à rendre ses fripes à Ino, mais rien que l'idée de la revoir me rendait malade. Je ne voulais plus avoir en face de moi ce visage que j'avais vu à maintes reprises dans des tas de situations comme je l'avais vu hier. Ce regard méprisant, ce rictus, cette expression de celle qui jouit à vous voir le plus pitoyable et malheureuse possible. Cette Ino n'avait été en rien celle que je connaissais auparavant, tout comme Saï. En tous les cas, j'essayais au maximum de ne pas penser aux retrouvailles forcées lorsque je foutu les fringues dans la machine à laver. Je fouillais la poche de la veste en cuir que je portais la veille et y trouva mon portable, un peu surprise de le voir là. J'étais pourtant sure de l'avoir mis dans le petit sac qui m'accompagnait hier mais Naruto avait peut-être fouiné ? En même temps, j'étais dans un tel état que ça de plus ou de moins, ça ne m'étonnait pas trop. Ce qui m'étonna le plus en revanche, c'est que l'écran du répertoire s'ouvrit directement à l'index N.

Un certain Naruto m'avait laissé son numéro et je retrouvai tout à coup le sourire.




Voilà pour le troisième chapitre, d'abord posté sur Fanfic.net puis ici pour ceux qui n'y seraient pas !

Bon voilà, que dire de plus ? Chapitre un peu centré sur Naruto mais je compte bien introduire d'autres personnages au fil de l'histoire, ne vous en faites pas :)

Merci pour votre lecture




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