Fiction: Une putain de vie sentimentale. (terminée)

Sakura, un divan, un psy, une vie sentimentale étonnamment compliquée. Si Sakura va souvent avec Sasuke, elle est passée par Saï, par Itachi ou encore par Naruto. Et ouais, et verdict ? Pas un pour rattraper l'autre. C'est quand elle croit avoir trouvé le bon, qu'elle se rend compte qu'il n'est finalement qu'un con.
Classé: -16I | Drame / Romance | Mots: 115079 | Comments: 118 | Favs: 85
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Beverlyy (Féminin), le 15/12/2012
:D Une fic que je dédis totalement à Hanahi (ou encore l'amûr de ma vie, un chamallow rose trop génial qui voulait du rose, de l'amouuur, de la Love&life bref ! Une fic quoi 8D).

L'histoire est en partie tirée de mon expérience personnelle (oui j'ai été plaquée sur un post-it un jour, pour la petite histoire et plein d'autres petites anecdotes que vous découvrirez !) :D

Bonne lecture !




Chapitre 21: Epilogue.



J'avais fini mon récit, c'était la fin de toute cette histoire. Lorsque ma dernière phrase fut prononcée, l'horloge sonna seize heures. Au final, tout ce blabla n'avait pas duré trois heures mais bien le double. Le psy avait même dû couper la ligne pour ne pas être dérangé après le troisième coup de fil et éteindre son portable après avoir souri à la lecture d'un sms. Sa femme peut-être ? Tous les médecins ont une femme. Ça fait classe d'être Madame de Docteur Duconlajoie ou Dutroudlasécu. En tout cas, je n'avais pas noté et n'avais pas interrompu mon histoire. A vrai dire, je ne pouvais pas me faire un avis quant à ce que le Docteur pensait. Docteur... Hatake ? Un nom à coucher dehors mais pas à coucher tout court comme aurait dit Ino à l'époque où nous étions "amies", ou du moins à l'époque où je le croyais.

Mon cynisme m'était revenu lorsque j'avais relevé la tête du divan pour me retrouver face à ce pseudo psychiatre masqué, qui souriait comme un con. Non vraiment... Tous les mêmes ces médecins. Ceci dit, je ne m'attendais pas à ce qu'il m'offre une solution à toute cette histoire. Il n'y en avait pas et je n'étais pas là pour en demander une. Il fallait juste que je me confie et, après six heures à déblatérer en long, en large et en travers tout ce qu'il m'était arrivé, je sentais mon cœur beaucoup plus léger. Au moins, c'était le seul intérêt que j'avais à y trouver. J'avais continué à observer le psy, toujours souriant et soupirai un bon coup. Non sérieusement, je ne sais pas où il avait obtenu son diplôme mais j'aurais opté pour la pochette surprise vu son accoutrement.

Je m'étais levée et il abandonna son sourire pour m'adresser un regard étonné. Je lui avais souri de bon cœur, malgré ce que je pensais de ses compétences professionnelles. Je désignai le bureau de la main et attrapai mon sac.

-Le chèque est vierge. Inscrivez le montant que vous souhaitez, ça m'est égal. Ça m'a fait du bien de parler.

-Vous partez ?

-Ça ne se voit pas ?

-Après une histoire pareille, j'aurais aimé que vous m'accordiez les droits d'auteur pour en faire un roman.

J'avais ri nerveusement et avais hissé mon sac sur mon épaule.

-Qui voudrait lire la pitoyable histoire de cœur d'une pauvre fille complètement à la ramasse ?

-Beaucoup de monde, croyez-moi.

-Haha... Alors ne vous privez pas. Mh... Je peux vous poser une question ?

-Bien sûr.

-Pourquoi vous portez ce masque ridicule ?

-C'est pour faire cool ! J'ai vu ça dans un film de ninjas !

Ce mec était fêlé... Mais bizarrement, il me plaisait. Il n'était pas si vieux en plus. Et je me maudissais de penser encore aux hommes, j'étais vraiment une crétine sentimentale. J'avais ouvert la porte et le Docteur m'accompagna jusque dans le couloir. Il continuait de sourire et marchait à ma hauteur. Je voulais lui demander pourquoi il prenait la peine de me raccompagner et ajouter que j'étais assez grande pour savoir où se trouvait la sortie mais ç'aurait été vraiment mal venu. Qui sait, c'était peut-être une formule de politesse exécutée pour tous les patients. J'étais arrivée au bout du couloir où le son de mes pas était étouffé dans un long tapis de velours rouge. Autant dire qu'ils roulaient sur l'or ici. Même la porte que j'avais poussée était en bois de noyer mais ce qui m'attendait derrière était encore plus inestimable que tous les diamants du monde.

Je n'eus même pas le temps de réagir que des bras surgirent de nulle part pour m'attraper et m'enlacer fermement. Je ne distinguais plus que des cheveux blonds, bruns et roux et seul mon prénom entre deux sanglots étouffés se fit entendre. Lorsque l'étreinte se desserra, se fut à mon tour de laisser échapper mes larmes.

-Saku ! Oh ce que je suis contente !

-Ma fille ! Ma petite fille à moi !

-Sœurette ! Putain, enfin on te retrouve !

-Sakura !

-Sakura, tu vas bien !?

-Quelle joie !

Ils étaient tous là... Tous à m'appeler, à pleurer, à sourire... Mikoto, Hinata Temari et Tayuya, les quatre qui s'étaient précipitées sur moi, étaient à quelques centimètres, me souriant pleinement, les yeux encore rougis. Je n'en revenais pas... J'étais figée, incapable de réagir. Je n'étais bonne qu'à pleurer de surprise... Et de joie.

Ils m'avaient tant manqué. En deux semaines loin d'eux, mon cœur s'était asséché, comme pour me tuer de l'intérieur. Je n'étais plus qu'une coquille vide, venant même à admirer le soleil qui se lève, s'étire et se couche durant des jours entiers. Je n'avais plus goût à rien, me disant que tous les gens que je croisais me semblaient fades à côté de ceux que j'aimais. Je me baladais dans un univers froid qui ne faisait que me glacer l'âme de jour en jour. Et même lorsque je m'étais décidée à aller voir ce psy en passant devant son cabinet par hasard, je n'avais pas envie de parler d'eux au passé, comme s'ils avaient disparu de ma vie. Ma vie n'avait de sens que par eux qui m'accompagnaient. La mère que j'aurais aimé avoir, la meilleure amie dont je rêvais, la sœur que tout le monde devrait avoir, les amis fidèles sur lesquels on peut compter... Tous me faisaient face... Ultimes retrouvailles.

-Je... Vous... Comment...

-C'est le p'tit Kakashi qui nous a prévenu que tu étais dans son cabinet ! C'est mon cousin !

-"P'tit" ? Miko, j'ai vingt-cinq ans maintenant...

-Oui ! Mais t'as toujours ta mentalité de con ! Toujours ton masque de ninja et tes cheveux teints en gris !

-C'est cool, tu peux pas comprendre.

-Si cool rime avec moche pour toi... Oh mais je te pardonne ! Tu peux même avoir les poils du zizi teints en bleu si ça te chante ! Le principal c'est que grâce à toi, on a pu retrouver ma fille !

Le docteur avait souri et fit signe à sa secrétaire s'apporter des chaises et des boissons pour tout le monde. Je n'en revenais pas. Le destin me foutait encore dans une situation totalement délirante... Mais cette fois-ci, j'étais tellement heureuse que ce foutu hasard soit intervenu. Sans lui, je pense que je serais à nouveau partie, loin, très loin où personne ne m'aurait retrouvée. Peut-être au fin fond du Pérou à élever des lamas. Mais peu importe la distance, je savais que j'aurais été malheureuse quoi qu'il arrive. J'aurais été malheureuse de ne pas revoir Tayuya et son look à la Morticia Addams, Hinata et son visage d'ange, Naruto et son sourire max white et tous les autres... Ce qui m'étonna en revanche, ce fut de me rendre compte que je n'avais pas vu tout le monde. Lorsqu'ils s'étaient avancés, Gaara et Shikaku escortaient Neji et Tenten, accompagnés de Chiyo.

-Neji ! Tenten ! Vous... Qu'est-ce que vous...?

-Nous avons une permission ! "C'est pour revoir notre amie fugueuse" qu'on a sorti au directeur de l'hôpital.

-"Notre" ? Je ne me souviens pas avoir dit que Sakura était mon amie.

-Tenten...

-Oui bon...

Tenten s'était approchée de moi et j'étais restée droite comme un piquet, proprement stupéfaite de la revoir mais surtout du geste qu'elle exécuta. Sa main se tendit vers moi et elle me fit un sourire gêné. Je savais ce que cela voulait dire mais vraiment, je ne l'aurais jamais cru.

-Je suis désolée pour toutes ces emmerdes. Je t'ai causé bien du souci pas vrai ? Mais sans toi, j'aurais peut-être fait la plus grosse erreur de toute ma vie et qui sait, je serais peut-être derrière les barreaux.

-Tenten... Je n'ai pas fait grand ch...

-Arrête de jouer les modestes Sakura. Tu crois quand même pas que je suis venue pour te faire des éloges ! Je suis sincère et crois-moi, je m'en veux de ce que j'ai pu faire par souci de haine et de vengeance. Après tout, personne n'était coupable mais je t'ai tout de même donné un rôle à jouer là-dedans. Mais par chance, je vais m'en sortir... Je peux m'en sortir et je veux m'en sortir ! Je sais que Neji est là, que ma mère est en vie mais pas seulement, je sais aussi que je peux compter sur ceux qui m'ont aidée. Alors toi aussi. Nous sommes tous là pour te remercier, et moi la première.

J'avais refoulé quelques larmes tandis que je serrai la main de Tenten. Elle n'avait plus rien à voir avec la personne froide et mauvaise qu'elle avait pu être. Elle paraissait heureuse, forte et pleine de volonté. Je n'aurais jamais soupçonné qu'elle soit aussi vivante alors que je l'avais vue au plus mal, au bout du rouleau. Neji s'approcha de moi pour me faire la bise et prit Tenten dans ses bras. Le bonheur leur allait bien et, les voir ainsi, enlacés, me fit penser aux instants magiques que j'avais pu passer contre Sasuke. Je détournai mon regard, essayant de penser à autre chose et d'éviter de pleurer à nouveau. Mon regard se tourna instinctivement vers Temari qui s'approcha, attrapant Gaara par le poignet pour le traîner face à moi. La scène provoqua l'hilarité générale lorsque Gaara manqua de se prendre les pieds dans le tapis et de s'étaler de tout son long au sol et j'avais laissé échappé un rire que je pensais perdu depuis longtemps. Mon cœur se dégelai peu à peu.

-Bon Gaara ! On n'a pas pu lui faire en direct pour son anniversaire, on doit se rattraper !

-NON ! C'est gênant Temari !

-Arrête de faire ton coquet ! C'est qu'une danse !

-Une danse de débiles !

-MOI JE L'AIME CETTE DANSE DE DEBILES !

-Normal, tu es débile.

-QUOI !?

Ils se chamaillaient et s'arrêtèrent lorsque j'avais éclaté de rire. Mon ventre se tordait tant j'avais l'impression que je n'avais pas ri depuis longtemps et tout le monde m'imita. Mes abdos n'en pouvaient plus lorsque je m'étais arrêtée et il me fallu une bonne minute pour pouvoir à nouveau parler correctement.

-Pffouu... Mais qu'est-ce que vous... ? Enfin je pensais que tu devais repartir Gaara ?

-C'est ce que j'ai pensé aussi seulement... Lorsque j'ai annoncé à Hinata que je m'en allais, j'ai bien vu qu'elle s'en voulait de me voir partir. Mais je ne pouvais décidément pas m'imposer alors que je la voyais si bien avec Naruto. C'est mon petit couple préféré maintenant ! Mais il y a deux semaines, quand j'ai su que tu avais disparu, j'ai abandonné l'idée de retourner dans mon pays. Surtout qu'une autre nouvelle m'en a totalement dissuadé.

Gaara avait fait un geste de la tête vers Temari et cette dernière sourit à pleines dents en me montrant le nouveau fond d'écran de son portable. Elle était en photo à côté d'un mec brun et souriant avec une petite barbiche au menton et je devinai de qui il s'agissait.

-Lorsque Gaara est parti pour Hinata, je lui avais promis de le rejoindre ! J'ai dû faire beaucoup de concession, mais au final, notre oncle Baki a accepté de reprendre notre rôle en échange de notre maison familiale au pays ! Nous n'avons rien dit à notre mère puisque, après tout, depuis la mort de Père, elle ne faisait que dilapider l'héritage. Je n'ai pas su sa réaction, j'avais déjà sauté dans le premier avion et je m'étais décidée à tenter le tout pour le tout avant même de m'occuper du reste ! Je suis retournée dans la cafétéria et, par chance, Izumo y travaillait encore. Lorsqu'il m'a vu arriver, il n'a même pas eu le temps de dire ouf que je lui ai sauté au cou. Je n'ai même pas vu sa tête sur le moment puisque je l'ai immédiatement embrassé et deux minutes après, il m'apprenait qu'il avait rompu avec sa petite amie parce qu'une certaine blondinette lui avait tapé dans l’œil !

Avec un clin d’œil, elle rangea son portable et sautilla sur place. Elle avait l'air d'une gamine, bien loin de la Temari autoritaire et stricte et elle aurait même pu arracher un sourire au plus insensible des crocodiles ! Gaara, en revanche, fit une moue exaspérée et je devinai qu'il n'était pas facile de supporter la grande sœur. J'en savais quelque chose avec Tayuya, cette dernière qui se précipita pour ébouriffer les cheveux de Gaara avec une complicité que je ne leur connaissais pas.

-T'inquiètes ma p'tite tomate ! Moi aussi j'suis célibataire maintenant !

-Quoi !? Mais... Et Karui ?

-Boah laisse tomber ! Elle est mieux avec sa blondasse et puis, j'me trouverai bien une jolie petite choupinette ! HINATA ! Si jamais tu penses à larguer Naruto, tu me fais signe hein ?

-T'emballes pas trop Tayuya ! Je ne risque pas de lâcher ma chérie de sitôt !

-Naru, tu ne peux pas lutter avec mon charme irrésistible ! Gaara aurait été une fille, je suis sûre que je l'aurais séduite en moins de deux !

-Hey ! Je suis un homme hein !

-Malheureusement !

Tout le monde se mit à rire, moi y compris, mais une chose m'empêchait de me réjouir totalement. Tout le monde était réuni, je retrouvais ceux que j'aimais, à défaut d'une personne... Peut-être même la plus importante. Lorsque j'avais cessé de rire, il n'y eut que Mikoto qui le remarqua. Elle s'approcha de moi et me posa une main sur l'épaule avant de mobiliser toute la troupe.

-BON ! Les chéris, vous savez où vous rendre ! Quant à moi, j'emmène ma petite puce ! En route !

Tout le monde approuva en venant me faire la bise et en quittant la salle d'attente du cabinet. C'était à n'y rien comprendre et je soupçonnais une surprise party ou quelque chose du genre. Je n'avais vraiment pas envie d'y participer et je pensais que Mikoto l'aurait compris, mais visiblement je m'étais trompée. On salua Kakashi qui déchira le chèque devant moi en continuant de sourire jusqu'aux oreilles et avant d'embarquer dans la voiture, je le vis attraper une poignée de stylos et un paquet de feuilles vierges. Mon histoire devait vraiment l'avoir inspiré.

Shikaku conduisait et Mikoto était à côté de moi, me parlant de tout ce que son "chéri" avait pu lui offrir en mon absence. D'après ce que j'avais compris, ou plutôt du peu que j'avais vraiment écouté, il n'y avait pas été de main morte. Bijoux, robes, nouvelle déco de l'appart'... Ils avaient carrément prévu un voyage en amoureux aux Maldives. Tout un programme qui ne m'emballait pas outre mesure. J'étais heureuse pour Mikoto mais je n'avais pas que ça en tête. A vrai dire, j'étais déçue. J'avais eu cet espoir un peu fou, un peu débile que Sasuke arrive en trombe dans le cabinet pour me prendre dans ses bras, pour me dire que j'étais la seule qui pouvait le rendre heureux... Mais on ne voyait ça que dans les films. Sensibilité à deux balles, rêves inutiles. Je n'avais pas encore totalement appris de mes erreurs et ce fut mes larmes qui me trahirent. J'avais senti le bras de Mikoto se passer autour de moi en se libérant de la ceinture de sécurité et j'avais sangloté, sans trop savoir vraiment pourquoi cette envie me prit. Sasuke ? La joie de les retrouver ? La déception ? Les désillusions ? Le bonheur de revoir ma mère ? Tout un mélange qui me submergeait le cœur.

-Ma chérie...

-Pourquoi... Pourquoi est-ce que ça ne se passe jamais comme on le voudrait ? Je suis... Je suis heureuse de tous vous retrouver... Et pourtant... J'en suis au même point ! Je n'ai pas avancé... Je suis partie pour l'oublier, pour me faire oublier, pour que vous soyez tous heureux sans moi ! Et je n'ai... Je n'ai même pas réussi à me passer de vous...

-Écoute...

-Vous m'avez tous manqué ! Sasuke me manque toujours ! Je l'aime toujours ! Je suis une idiote, je sais ! J'ai eu peur d'être seule ! Ces deux semaines n'ont été que l'angoisse de penser qu'elles pourraient durer encore plus longtemps... Je suis nulle ! Je suis tellement nulle ! J'ai voulu tout oublier mais au final, j'ai déballé ma vie à un psy parce-que tout ça me pesait sur le cœur au point qu'il menace d'éclater ! Je...

-Ma chérie. Écoute-moi s'il te plaît.

Mikoto avait employé un ton sévère, cassant, que je ne lui connaissais pas. Dans le rétro, je vis Shikaku esquisser un petit sourire aimable et je ne pus même pas le lui rendre, tant mes lèvres restaient figées. J'avais avalé mon dernier mot, ne pouvant rien ajouter de plus et j'avais reposé ma tête contre l'épaule de Mikoto, ma tête me faisant l'effet d'être une livre de plomb.

-Nous avons remué ciel et terre pour te retrouver. On a écumé la ville et je crois que je n'ai jamais autant fait de voyages en voiture de ma vie ! Dis-toi qu'avec ça, je sais changer l'huile d'un moteur maintenant ! Tout ça pour dire que tu n'avais pas à partir... Tu n'as pas à faire ça ma chérie. On t'aime, tu nous as manqué à un tel point qu'on en est venu à pleurer jour et nuit en voyant que tu ne revenais pas. Et puis... J'ai reçu un message aujourd'hui, en plein milieu de l'après midi.

"Je reçois une patiente qui me dit qu'elle te connaît ! Une certaine Sakura ! Je ne savais pas que tu avais eu une nouvelle fille !"

-Peu importe l'humour de mon cousin, ce message a été comme une bouffée d'espoir. Nous sommes tous venu et lorsque nous t'avons retrouvé, tu ne peux pas savoir à quel point la tension accumulée durant ces deux semaines avait disparu d'un coup ! Tu étais en bonne santé, c'était tout ce qui importait pour nous Sakura. Ne pense pas que tu es responsable de tout ce qui arrive ! Tu as fait beaucoup autour de toi, et je pensais que tu l'aurais compris.

-Je n'ai rien...

-Ne dis pas de sottises ! Qui a épaulé Gaara ? Qui a été toujours présente pour Hinata ? Qui a laissé son appartement lorsqu'elle et Naruto se sont mis ensemble ? Qui m'a soutenu lorsque Shikaku est revenu dans ma vie ? Sans toi, je ne pourrais pas te dire à quel point c'est un homme merveilleux qui me comble de bonheur. Et, grâce à toi Sakura, je peux enfin t'annoncer la nouvelle la plus merveilleuse au monde.

J'avais levé la tête et un sourire radieux accueillit mon air stupéfait. Elle avait parlé comme une femme amoureuse, au point de...

-Shikaku et moi allons nous marier... Ce soir !

-Que... Pardon !?

-Et oui... Nous avons décidé ça juste avant d'apprendre ta disparition...

"Je ne pensais qu'à une chose lorsque l'hôpital m'a appelé pour m'annoncer que mon fils avait eu un traumatisme crânien. Je crois bien que si Shikaku n'avait pas été là, j'aurais perdu tous mes moyens. Mais il m'a conduit le plus vite possible à l'hôpital et je suis arrivée à l'aube, en retard puisque nous étions en week-end à la campagne et Sasuke était déjà dans la chambre, pleurant comme un enfant au chevet de son père. Ino était là elle aussi, les yeux gonflés et je me suis sentie à nouveau comme la pauvre conne qui arrive après le déluge. Itachi m'avait souri faiblement et c'était la première fois... La toute première fois... Que je voyais ce sourire m'être adressé.

-Salut maman.

-Ne... C'est tout ce que tu as à me dire !? Je...

-Désolé... Si j'avais pu, je t'aurais prévenue que j'étais en train de faire un rêve merveilleux.

-Un rêve... Oh mon... Mon chéri je... je suis désolée d'être...

-"Une mauvaise mère" ? C'est ce que je t'ai dit à l'époque.

-Oui...

-Cet homme derrière toi... C'est Shikaku non ? Le père de Shikamaru ?

-Oui... C'est bien lui...

-Je le savais...

Itachi m'a révélé qu'il avait découvert ce que Fugaku avait osé me faire à moi et à la famille Nara. Il le savait depuis longtemps mais n'avait jamais voulu oublier à quel point j'avais été faible de reprendre Fugaku. Dans son esprit, j'aurais du être forte... La mère qui peut combler l'absence du père, même lorsque Sasuke réclamait un soutien paternel. Il avait grandi trop vite, avait endossé le rôle de père en étant toujours mon petit garçon, mon fils... Je n'avais pas été à la hauteur. Mais je m'étais promis, un jour peut-être, de lui prouver que je pouvais changer.

-Itachi... Et toi aussi Sasuke. Écoutez-moi, j'ai une annonce importante à faire.

-Mikoto...

-Shikaku, ça ira... Je veux leur annoncer moi même.

J'avais pris une grande inspiration, une bouffée de courage qui me gonfla les poumons à bloc et je m'étais jetée à l'eau.

-Shikaku m'a demandée en mariage... Et j'ai dit oui. Je l'aime, depuis longtemps sans avoir pu vous le dire. Je n'avais pas cédé à Fugaku par amour, je ne l'avais fait que pour que vous soyez heureux... Je m'étais trompée, mais ça n'arrivera plus. J'aime Shikaku et je sais qu'il est l'homme de ma vie, celui que j'ai raté plus tôt, bêtement... Vous êtes mes fils, vous êtes grands maintenant et vous êtes libres de ne pas approuver cette décision. Mais sachez que... quoi qu'il arrive... Vous restez mes deux petits garçons... Et que je vous aimerai jusqu'à la fin de mes jours...

Les larmes avaient débordé de mes yeux et Shikaku m'avait prit dans ses bras. Je n'avais pas voulu détourner le regard d'Itachi, ni de Sasuke. Je sentais bien que tout le monde guettait la réaction de l'aîné et, même Ino, que je pensais incapable de m'apprécier après tout ce qu'il s'était passé, me lançait un regard que je devinai admiratif et respectueux. Au bout d'une longue minute de silence et au moment même où ma volonté de garder le contact visuel avec mon fils s'ébranla, ce dernier m'offrit un sourire aussi radieux que possible et prit la main d'Ino, posée sur les draps, dans la sienne.

-Il n'y a que moi qui suis faible ici. Je n'ai pas le droit de juger plus fort que moi. Maman... Je serais ravi que tu puisses trouver un fauteuil roulant pour que j'assiste à la cérémonie. Réserve aussi un siège pour Ino, car je t'annonce que cette femme, en plus d'être l'une des personnes les plus fortes que je connaisse, est celle que j'aime.

-Itachi...

-Je suis désolée... Maman... Ino... De ne pas avoir réalisé avant de m'être endormi sans savoir si j'allais un jour vous revoir que vous étiez les deux femmes de ma vie.

J'en avais pleuré pendant de longues minutes. Itachi avait embrassé Ino et Sasuke s'était levé pour me féliciter. Il avait quitté la pièce, pensif, sans que je ne puisse ajouter quoi que ce soit. Je ne sais pas ce qu'Itachi a pu lui dire, mais en tout cas, il avait le visage tellement fermé, hermétique, que je n'avais rien pu deviner. Et malgré ça, je ne pouvais qu'être heureuse. J'avais retrouvé le respect de mon fils et je le voyais heureux pour la première fois de sa vie. Je crois qu'Ino lui avait fait découvrir ce qu'est la force de caractère, l'indépendance face aux hommes avec sa réputation de salope mais qu'au delà de ça, elle lui avait ouvert son cœur et apprit ce qu'est vraiment l'amour.

Mais alors que je me réjouissais à l'idée d'organiser cet heureux événement, Itachi était intervenu pour souligner un fait important.

-Mais avant ça... Je crois que nous allons avoir un souci.

-Comment ça mon chéri ? Qu'est-ce qui se passe ? Tu te sens mal ?

-Oui... J'ai des regrets maman. J'aimerai... parler à Sakura. Mais je crois que ce ne sera pas possible dans l'immédiat.

-Qu'est-ce que...

Ino avait approché le téléphone que Sasuke avait oublié sur la table de chevet près de moi et je pouvais y lire un message affolé d'Hinata. Sur le coup, je compris tout de suite ce qu'Itachi voulait dire par dernier souci.

"Sasuke ! Sakura vient de m'envoyer un dernier SMS ! Je te le transmets !

- Hinata, je m'en vais, je ne sais pas si je reviendrai. Je veux tout oublier et peut-être que c'est mieux comme ça... Je suis heureuse qu'on ait partagé autant de choses ensemble et je veux que Naruto et toi soyez le plus heureux possible. Je vous aime. Sakura.-

C'est urgent ! Si tu la vois, préviens-nous ! Nous, on va aller à sa recherche".

Itachi se mordit la lèvre et à ce moment là, Shikaku, Ino, tous les autres et moi-même n'étions sûrs que d'une chose : nos vies, nos sourires, le mariage n'auraient pas lieu d'être sans toi."

Mikoto n'avait pas arrêté de sourire, les yeux encore embués d'émotion. Ces deux semaines n'avaient été que superflu. Si j'avais pu rester quelques instants de plus, si j'avais pu continuer à résister face à Itachi, à Sasuke, à toute cette douleur qui me rongeait l'âme, alors peut-être que j'aurais pu retrouver mon bonheur, m'accrocher à l'espoir retrouvé dans une chambre d'hôpital. Mais Sasuke était parti à son tour, sans un mot et j'étais encore une fois la seule sur le carreau. J'avais raison depuis le début. Les miracles n'existent qu'en fiction, ou pour les autres autour de nous. Créer son propre miracle, c'est puiser dans la joie de ceux que vous aimez et oublier toute la peine qui vous accable. A ce moment là, Sasuke n'était plus important. Ma mère avait trouvé le bonheur, ma meilleure amie était heureuse, tous ceux que j'aimais étaient comblés et, même s'il me manquait une partie de moi-même, j'allais me la reconstruire lors de cette explosion de joie, lors de ce moment crucial qui n'avait pas pu avoir lieu sans moi.

Temari, Tayuya et Hinata s'étaient chargées de me faire enfiler la robe qu'elles avaient choisie en conséquence et Izumo, le petit ami de Temari, se révéla être un grand coiffeur. En une heure, quelques rubans, trois coups de ciseaux et quelques touches de maquillage, j'étais métamorphosée. Tout le laissé allé que j'avais accumulé pendant deux semaines d'errance, à souffrir de leur absence, avait disparu sous un joli film de poudre claire, de jolies boucles et une tenue légère et élégante. Nous étions quatre chargées d'être demoiselles d'honneur, dans nos tenues uniformes et, voir Tayuya sans vêtements noirs, à clous ou déchirés, me fit sourire. Les conversations fusaient, allaient dans tous les sens, sans que je n'y participe, trop heureuse d'entendre leurs voix se mêler, preuve qu'elles étaient bien en face de moi. Ma gorge se serra.

-Et j'ai dit à cette pétasse de Karui : "Eh bah ma vieille, on verra qui fera la maligne quand tu découvriras que les seins de Samui sont refaits !"

-Oh mince ! Tayuya, t'y vas pas de main morte !

-Bah attends Temari, c'est normal ! Elle m'apprend comme ça qu'elle me quitte parce-que je suis pas assez féminine ! Attends, si elle veut du féminin, elle va voir des tapettes épilées qui font du cyclo-tourisme pendant le tour de France et elle fait pas chier !

-Haha excellent !

-Saku...? Ca va...?

-Ah non sœurette ! Pas de larmes ! J'ai passé un temps fou sur ton maquillage !

-Tu veux dire J'AI passé un temps fou sur son maquillage ! Tu voulais lui faire des larmes noires à l'eye liner !

-C'est goth, c'est classe ! Tu peux pas comprendre Temari ! Et puis en plus, t'as rien foutu, c'est Hinata qui s'en est chargé !

-Bah fallait que je m'occupe de mon Izuzu moi, Miss Célibataire !

-Quelle belle excuse ! Pffouu, ahlala les femmes !

A défaut de pleurer, j'avais ri devant toute cette effervescence. Ce ne fut que lorsque la cérémonie débuta, en plein air, sous une soirée douce éclairée à la bougie, au moment où la lune débutait son bal étoilé, que mes larmes menacèrent d'effacer tout mon maquillage. Mikoto était somptueuse dans sa grande robe blanche, en dentelles, assortie à sa tiare d'opales. Je n'avais jamais vu Shikaku aussi bien vêtu, lui plus souvent très décontracté, il avait fière allure dans son costume trois pièces. L'assemblée était muette, comme si le temps s'était suspendu pour de bon. Nous étions les seules à avancer, tenant la longue traîne de Mikoto et je pus apercevoir Itachi au premier rang, assit à côté d'Ino. Le couple me fit un sourire à la fois timide et désolé et je compris ce que cela signifiait lorsque je vis une chaise vide, non loin des leurs. Sasuke n'était pas présent et à cette pensée, un goût amer me saisit, tant pour moi que Mikoto. Peut-être avait-il définitivement suivi les préceptes d'Itachi et avait continué à boycotter les femmes pour leur faiblesse d'âme. Quoi qu'il en soit, cela résumait bien la fin de notre histoire. Un siège vide au milieu de la foule.

Lorsque Mikoto arriva à la hauteur de son futur époux, je constatai, avec un bonheur sans pareil, à quel point elle paraissait épanouie. Elle était sur le point de concrétiser son union avec l'homme resurgi de son passé. Peut-être se souvenait-elle du même moment intense qu'elle avait partagé avec Fugaku lorsqu'elle pensait avoir trouvé l'amour de sa vie ? En tous les cas, j'étais persuadée que cette fois-ci, c'était la bonne. Et lorsque le mot fatidique, le "oui" fut prononcé, l'assemblée s'était levée, applaudissant les jeunes mariés qui échangeaient un baiser plein de tendresse. Cette scène avait ému certains, réjoui d'autres, mais une chose était sûre, même la plus insensible des personnes n'aurait pas pu rester de marbre face à ça. Et la fête battait son plein, les félicitations aux mariés pleuvaient et la bonne humeur était générale.

J'avais quitté mon poste de demoiselle d'honneur pour passer entre les convives, ma robe volant derrière moi, le corset assez serré pour faire oublier que je n'avais pas mangé équilibré pendant un temps. J'apercevais Hinata et Naruto entamer une valse romantique, tandis que Temari et Izumo préféraient un tango plus torride et tous les couples allaient à danser par deux autour des mariés qui occupaient le centre de la piste. La musique était à la fois douce et entraînante et je m'étais même surprise à marcher joyeusement, comme pour contenir mon envie de prendre part à la fête. J'avais plutôt autre chose en tête. Passant devant Tayuya qui discutait vivement avec Gaara à propos d'une certaine boutique punk, Shikamaru se servant un grand verre de sangria et Tenten et Neji toujours chaperonnés par Chiyo, j'avais enfin repéré celui qui avait capté mon attention. Assis dans son fauteuil roulant, à côté d'Ino, il fit un signe de la tête en me voyant arriver et désigna une des chaises libres à côté de lui. La blonde vint me faire la bise et un grand sourire compatissant. Il n'y avait plus une once de méchanceté sur son visage et cela me désarma. J'avais de nouveau la Ino de l'époque, celle qui était ma meilleure amie avant toute cette histoire de dingues et, cette fois-ci, j'avais l'étrange conviction qu'elle ne portait aucun masque. Elle s'éloigna pour nous laisser en tête à tête et je reportai mon attention sur Itachi, qui, lui aussi, semblait étrangement serein et dégageant une aura de sincérité.

-Bonjour Miss Sakura.

-Est-ce que... Est-ce que tu vas bien ?

-Je m'en sors avec la cheville cassée et une bosse sur le sommet du crâne, mais sinon tout va bien. J'ai échappé au pire.

-Je suis soulagée... C'était tellement angoissant de te savoir inconscient dans la salle de réanimation.

-... Tu es incroyable.

Il avait souri et passé une main dans ses cheveux.

-Tu ne me hais pas ?

-Pourquoi je devrais te haïr ?

-Ça me semble évident Sakura.

-Je ne peux pas haïr quelqu'un qui aime.

-Alors tu es vraiment faible...

-Je préfère être faible dans ce cas là.

J'avais répondu du tac au tac, sans me soucier de ce qu'il pouvait penser. Peut-être que j'étais faible, que je n'arrivais pas à faire l'impasse sur toute cette histoire, que mon cœur continuait de saigner de n'avoir été coupable que d'aimer un homme qui détestait le reste du monde sur les préceptes de son idole. C'était peut-être faible, mais je n'y pouvais rien. Itachi n'avait pas perdu son sourire et, si au début je pensais qu'il se moquait intérieurement de la fille pitoyable que j'étais, peut-être tout le contraire d'Ino à ses yeux, je m'étais vite rendu compte que c'était loin d'être le cas. Ce n'était pas un sourire charmeur ou provocant, mais plutôt le sourire désolé que j'avais vu une demi heure plus tôt lorsque j'avais accompagné Mikoto jusqu'à l'autel.

-Non... C'est ta faiblesse, qui créé la force des autres. Ce soir-là... Lorsque j'ai joué jusqu'au bout, je n'ai pas gagné.

"Jusqu'où étais-tu prête à aller pour Sasuke ? C'est la question que je t'avais posée et tu y as répondu. Tu m'as tenu tête, même si tu continuais à hésiter. Mais ça n'a pas suffit pour gagner ce jeu du fort ou du faible. J'ai toujours pensé, jusqu'à présent, que ma mère n'était qu'une faible femme, qu'elle n'avait eu aucune résistance à faire revenir Fugaku qui me martyrisait aussi bien moi que Sasuke à l'époque. Je lui en ai voulu, à tel point que j'ai détesté les femmes pour leur faiblesse sentimentale. Mais lorsque j'ai été m'enfermer dans ma chambre, un journal intime était posé sur mon lit ainsi que le double des clés d'Ino. Elle devait se douter que j'allais en arriver là, tant aveuglé par l'importance de la force, de la résistance face à l'amour, cette connerie qu'on met à toutes les sauces.

Il ne m'a pas fallu très longtemps pour comprendre que le journal était celui de ma mère et qu'elle y racontait toutes les vacheries que mon père lui a fait subir. Comme pour le libérer je dirais. Mais c'est lorsque j'ai appris pourquoi elle avait autorisé cet enfoiré à revenir sous notre toit que je compris que j'étais dans le faux. J'avais voulu protéger Sasuke, mais je n'avais pas été le seul. Ma mère ne savait rien de ce que Fugaku pouvait nous faire subir derrière son dos, elle voulait simplement que Sasuke puisse grandir avec un père, un modèle. Je n'ai pas su le comprendre et j'ai pris Sasuke sous mon aile. Je ne voulais plus le voir souffrir... C'était mon frère et j'me devais de le protéger. Mais finalement, il est devenu totalement dépendant de moi, à tel point que j'étais le seul par qui il jurait. Je n'ai pas voulu qu'il se fasse avoir par une fille, qu'il souffre encore. Alors dès que quelqu'un l'approchait, je me sentais obligé de le tester... Et plus particulièrement les filles. Mais à force de m'être trompé au début, j'ai fini par pousser celles qui entraient dans sa vie à bout. A tel point que celles que je fréquentais avaient droit au même traitement.

Mais Ino... Elle m'a ouvert les yeux. Lorsque je l'ai rencontrée, elle se revendiquait d'être forte, d'être une salope pleine de fiel et j'ai voulu lui montrer à quel point elle pouvait être faible, aussi bien face à ce connard qui tentait de la violer dans la cave du club que face à moi. Mais finalement... C'est moi qui ait été faible. J'avais su voir à travers Ino, voir sa faiblesse, le cœur sous l'apparence de la nympho, mais j'avais été incapable de voir que finalement, le lien s'était tissé entre nous. Je suis parti dès que j'ai compris ça, avec une seule idée en tête, un seul but : retrouver la femme que j'aime. C'était elle, c'était la femme la plus forte et la plus courageuse qui soit. Elle avait souffert, avait voulu se forger une carapace que j'avais détruite et finalement, c'était moi qui la faisais souffrir. Je voulais me racheter, trouver le moyen de réparer mon erreur... Mais finalement, je n'ai rien trouvé de mieux que de m'étaler sur la route et plonger dans un sommeil profond.

Quand je me suis réveillé, dans ce lit d'hôpital, avec un mal de crâne atroce, la première chose que j'ai vu, c'était Ino à côté de moi. Ses larmes étaient tombées jusque sur ma peau et, j'avais fait un effort inconsidéré pour me relever malgré mon corps endolori et l'embrasser comme si ç'avait été la première fois. Mon plus grand bonheur, c'était de la retrouver, d'être près d'elle... Je l'ai compris dès que j'ai ouvert les yeux. Et Sasuke était entré à ce moment précis, peut-être bien ma seconde raison de me réveiller. Il fallait que je lui dise... Il fallait qu'il réalise.

-Bro ! Bro... T'es... T'es en vie...

-Salut Brother.

-Ne me dis pas salut putain ! J'ai cru... J'ai cru...

-T'as cru que j'allais mourir ? J'suis pas si fragile quand même !

-...

-Écoute, Sasuke. J'aimerai te parler de Saku...

-J't'arrête tout de suite Bro ! Je la hais cette...

-Non. Je sais que ce n'est pas vrai. Ino m'a dit que tu l'avais appelée lorsque j'étais encore inconscient.

-... Ça ne voulait rien dire.

-Je ne crois pas. Au contraire. Et tu as bien fait.

-Je...

-Sasuke. Écoute. Je suis ton frère. Tu m'as toujours vu comme ton protecteur, comme celui qui a toujours raison, qui a toujours le dernier mot mais c'est faux. Je n'ai pas voulu devenir comme une sorte de héros pour toi, ce que j'ai fait, en te protégeant face à notre père, n'était qu'instinctif. Je ne suis pas parfait Sasuke, et je suis même moins bien que toi.

-Je... Arrête tes conneries Brother ! Tu es la seule personne en qui je peux vraiment avoir confiance ! Les autres ne sont que des...

-J'ai forcé Sakura à m'embrasser. Je lui ai dit que pour que je sois sûr qu'elle soit obéissante, et pour voir jusqu'où elle pourrait aller, elle devait m'embrasser. Sinon, j'allais me servir de mon statut de "héros" pour te faire gober un mensonge. Elle a refusé.

Il était devenu blême, comme s'il n'arrivait même pas à concevoir une chose pareille. Je le comprenais... Après tout, j'avais été pitoyable.

-A trop vouloir te protéger et à haïr les femmes que je pensais faibles, j'ai été aussi loin. Sakura n'a rien à se reprocher Bro'. Elle t'aime et je sais qu'elle est sincère. Elle aurait pu s'en foutre de ta détresse et pourtant, elle est arrivée dans la minute où tu avais besoin d'elle. Et si tu as encore un peu de respect et d'estime pour moi, respecte le dernier ordre ou plutôt conseil que je pourrais te donner : tu ne retrouveras jamais de fille qui sera prête à crever plutôt qu'à te voir malheureux.

Avant même qu'il ne puisse répondre, un sms d'Hinata était arrivé, annonçant que tu étais partie. Lorsque ma mère est arrivée, Sasuke a quitté la pièce et on ne pouvait plus lui décrocher un mot."

Itachi venait de finir de parler, et j'étais restée bouche bée, incapable de réaliser ce qu'il venait de m'apprendre. La question me brûlait les lèvres et pourtant n'arrivait pas à sortir. "Où est Sasuke ?", c'était ce que je désirai savoir le plus au monde et pourtant, ma gorge était nouée, comme pour m'empêcher de dire une connerie. Itachi n'avait pas arrêté de sourire et il m'adressait un regard doux, loin du manipulateur qu'il avait pu être. En moi, quelque chose bouillonnait. Une montée d'adrénaline me poussait à envisager de partir retrouver Sasuke dans la seconde qui suivait. Mais je n'en eus même pas le temps qu'à peine levée, une voix que je ne connaissais que trop bien s'éleva dans mon dos.

-A un mariage sans cavalier ? C'est d'un triste.

Sasuke était là, devant moi, un sourire de vainqueur aux lèvres. J'eus l'impression de le retrouver comme lorsque nous étions à la fois ce duo de complices et ce couple fusionnel. Le costard ne lui allait pas, et pourtant, il était classe. Avec un bouquet de roses, j'avais l'impression qu'il sortait d'un mauvais conte de fées mais, peu importe. En cet instant-là, aucun autre prince ne m'aurait plu d'avantage. Je ne réalisais même pas encore qu'il se trouvait devant moi et, lorsqu'il approcha, j'eus un mouvement de recul, un geste instinctif. Il se figea et son sourire retomba.

-Sakura... Je me suis conduit comme un sombre crétin. Je... Mon frère est l'une des personnes qui comptent le plus pour moi, c'est celui qui m'a sauvé de cette peur panique que j'avais lorsque mon père me battait. Mais... J'ai eu une autre peur. Celle de perdre ceux que j'aimais. Je l'ai compris dans ce couloir d'hôpital en sachant mon frère inconscient et lorsque j'ai reçu ce sms, en lisant tes derniers mots. J'ai voulu t'oublier Sakura. Moi aussi, j'ai voulu tirer un trait sur ton visage, ta peau, tes baisers, tout notre amour. Mais je n'y suis pas arrivé. J'ai essayé l'alcool, le tabac, la coke et, tout ce que j'ai réussi à faire, ça a été d'y penser encore plus une fois le trip passé. Je suis prisonnier de toi Sakura, depuis le premier jour où j'ai vu ton visage crayonné sur ce morceau de papier. Tu valais dix euros mais si tu avais valu des milles et des cents, je n'aurais pas rechigné à t'acquérir. Voilà pourquoi j'ai attendu le dernier moment, l'ultime instant où je pourrais te retrouver et où je pourrais te dire combien je t'aime. Je ne peux pas concevoir ma vie sans toi Sakura et, même si ça peut paraître niais, voire complètement débile, je m'en moque. Un jour, qui sait, je t'offrirai une cérémonie digne de celle là... Mais pour le moment, je n'ai rien de plus à t'offrir que mon cœur.

Il avait mis un genou à terre et l'effet cliché aurait pu me faire pouffer de rire si ça n'avait pas été lui. Tout le monde s'était agglutiné autour de nous et, sans même faire attention aux invités qui nous admiraient, je m'étais avancée, prudemment, comme si j'approchais une colombe qui manquait de s'envoler à chaque instant. Mon cœur battait la chamade et dans ma tête, tout était totalement chamboulé. Ses mots résonnaient dans ma tête, comme si je n'arrivais pas à croire à un tel dénouement. Et pourtant, il était là, devant moi, dans la posture d'une demande en mariage.

Je lui avais pris le bouquet des mains et il se releva. Sans même un regard vers l'assemblée, mes mains caressèrent son visage, comme pour me convaincre que tout ça n'était pas une illusion. J'avais fermé les yeux et posé mes lèvres sur les siennes. Et ce ne fut que lorsque la chaleur de ce contact fit jaillir toute une foule de souvenirs dans mon esprit, que je fus enfin sûre que Sasuke était bien en face de moi, à me serrer contre lui pour m'embrasser passionnément. Tout son corps, tout son être, tout ce manque accumulé pendant tant de temps firent exploser mon cœur de joie, à mesure que notre baiser se prolongeait. Je retrouvais son parfum, le goût de sa peau, la fermeté de ses bras, la douceur de ses étreintes. J'oubliais les applaudissements qui fusaient autour de nous et cherchais à lui signifier combien mon amour pour lui dépassait les frontières de l'imagination.

Et tandis que nous échangions, au regard de tous, cet acte d'amour qui symbolisait nos retrouvailles, j'ignorais que celui qui avait écouté toute l'histoire, s'affairait à finir le roman de toute cette aventure.

Je venais de vivre "une putain de vie sentimentale" qui s'achevait par un recommencement, un nouveau départ en une promesse, une promesse en un baiser.



Voilà, j'espère aussi que ma Hanahi chérie (MI AMOOOR) aura apprécié cette fic écrite tout spécialement pour elle et que vous aussi vous l'avez apprécié et encore merci pour tous vos commentaires, votre suivi et votre soutien !

A bientôt :D




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