Fiction: Une putain de vie sentimentale. (terminée)

Sakura, un divan, un psy, une vie sentimentale étonnamment compliquée. Si Sakura va souvent avec Sasuke, elle est passée par Saï, par Itachi ou encore par Naruto. Et ouais, et verdict ? Pas un pour rattraper l'autre. C'est quand elle croit avoir trouvé le bon, qu'elle se rend compte qu'il n'est finalement qu'un con.
Classé: -16I | Drame / Romance | Mots: 115079 | Comments: 118 | Favs: 85
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Beverlyy (Féminin), le 15/12/2012
:D Une fic que je dédis totalement à Hanahi (ou encore l'amûr de ma vie, un chamallow rose trop génial qui voulait du rose, de l'amouuur, de la Love&life bref ! Une fic quoi 8D).

L'histoire est en partie tirée de mon expérience personnelle (oui j'ai été plaquée sur un post-it un jour, pour la petite histoire et plein d'autres petites anecdotes que vous découvrirez !) :D

Bonne lecture !




Chapitre 20: Un périple sentimental qui s'achève.



Une chaleur qui me manquait, une étreinte qui avait le don de me réconforter quelque soit la situation...

Oui Docteur, la chaleur d'une mère.

Mikoto m'avait enlacée en pleurant, me prenant par surprise alors que je digérais encore les paroles d'Ino. Je ne m'attendais pas à la voir ici, mais rien que le fait de retrouver ses bras me fit un bien fou. Quelques larmes débordèrent de mes yeux et vinrent se perdre dans les longs cheveux noirs de Mikoto. Je me foutais des spectateurs alentours, du lieu où je me trouvais, je ne voulais pas la lâcher. Vous savez Docteur, on dit souvent qu'une mère est toujours là pour aimer et comprendre son enfant. Au moment même où mon cœur n'était plus qu'une cicatrice, Mikoto venait panser mes plaies. Peu importe que dans les faits elle soit la mère de Sasuke, elle était ma mère d'une certaine façon Docteur. Et lorsque je sentis ses sanglots tout contre mon épaule, je n'en fus que plus convaincue.

-Je suis désolée ma chérie... Je suis désolée... Pardonne-moi... Je suis une mauvaise mère... Une mauvaise mère...

Elle marmonnait ces paroles incompréhensibles sans que je ne puisse les saisir. Mais je me souvins qu'elle m'avait dit une phrase similaire lorsque Shikaku était réapparu dans sa vie. Lorsque les larmes s'estompèrent, elle vint s'asseoir face à moi et commanda un lait-fraise au serveur, visiblement désorientée devant cette scène à la fois touchante et inhabituelle. Je pouvais voir à quel point ses yeux étaient soulignés de poches sombres que les pleurs essayaient d'atténuer. Elle devait avoir aussi mal dormi que moi et j'imaginai sa réaction lorsqu'elle avait pu s'apercevoir de mon départ précipité. J'imagine que Sasuke avait été intraitable et qu'Itachi n'avait pas mieux réagi. Je m'en voulais. Je semais le trouble dans cette famille déjà fragile et je m'étais imposée, sans forcément le vouloir au début, comme la fille de Mikoto. Aujourd'hui Docteur, perdre Sasuke avait encore plus signifié perdre une autre personne qui comptait énormément pour moi : Ma mère. Je n'avais plus l'homme que j'aimais et j'avais dû laisser derrière moi la maman que je n'avais jamais eue. A cette idée, mon cœur n'en pouvait plus de se compresser et, alors que j'étais perdue dans mes pensées, les yeux clos pour m'empêcher de me remettre à pleurer, une main chaleureuse, d'un contact doux, plein de tendresse, se posa sur la mienne. Mikoto m'offrait un regard plein de larmes et de regrets que je ne comprenais pas et j'eus l'impression, en voyant cet air ravagé de tristesse que le monde entier s'effondrait peu à peu.

-Mikoto... Vous...

-Ma chérie... Je suis désolée... Tellement désolée...

-Mais... Vous n'avez pas à être désolée. Ce n'est pas votre faute...

-Si ma puce, indirectement... Si... Et il faut que je rattrape cette terrible erreur. C'est pourquoi j'ai accepté l'aide de cette Ino... Je l'ai mal jugée, elle est peut être détestable d'apparence mais elle n'est pas la pomme pourrie jusqu'au trognon que je pensais qu'elle soit.

-Ino...

-C'est elle qui m'a dit de l'accompagner et d'attendre qu'elle ait fini de te parler pour que j'intervienne à mon tour... J'imagine qu'elle t'a parlé d'Itachi... Et bien c'est de lui dont je viens te parler... Et pas seulement... De moi aussi... Et de Fugaku.

"Notre histoire n'était pas le conte de fées que j'aurais souhaité. Lorsque j'ai su que Fugaku me trompait avec ma meilleure amie, Yoshino, je ne suis pas tout de suite partie... Je n'ai pas pu.

Je t'ai menti ma chérie, en te disant que j'avais réussi à tourner la page. C'est faux... Ma raison voulait le faire mais mon cœur ne s'y était pas résigné. Et, au delà de mes propres sentiments, étaient en jeu ceux des deux amours de ma vie ; mes deux fils, Itachi et Sasuke.

Itachi a toujours été un garçon remarquablement intelligent. Il n'était pas seulement le portrait craché de Fugaku, il était son second. Fugaku était loin d'être bête, à vrai dire, c'est moi qui l’étais. Mais qu'à cela ne tienne, Itachi était, à sept ans, une sorte de génie. Il comprenait tout sans besoin qu'on le lui explique par deux fois, il était travailleur et toujours de bonne volonté. C'est dur à croire maintenant mais avant que je ne commette l'irréparable, il était un petit garçon adorable et, plus que tout, envers son petit frère, Sasuke.

Sasuke... C'était l'anti-modèle. Il n'était pas aussi brillant qu'Itachi, n'excellait dans aucun domaine. Il était intelligent, mais ce n'était pas au niveau de son grand frère. Moi, je m'en fichais, ça ne m'empêchait pas de l'aimer tout autant. Il aurait pu être le pire des crétins, ça n'aurait rien changé. C'était mon fils, mon sang et ma chair... C'est indescriptible et pourtant si évident à la fois. Et même si je ne rêvais que d'avoir une fille à l'époque déjà, Sasuke était tout de même l'un des plus beaux cadeaux de Fugaku m'ait offert... Et bien un des seuls.

Lorsque Fugaku m'a trompée et que j'ai voulu couper les ponts tout de suite, ça ne s'est pas fait sans mal. Je n'ai pas demandé l'intervention d'un avocat pour le divorce. De toutes façons, il était clair que j'aurais la garde de mes deux fils étant la mère et surtout qu'il était en ballottage professionnel. On ne savait jamais quand est-ce qu'il allait être viré mais mon petit doigt me disait que ça n'allait pas tarder. Je n'avais pas engagé de procédure, trop long, trop épuisant et entre mes fils et mon boulot, je n'avais pas le temps, le courage et l'énergie suffisante pour m'engager là dedans. Et puis... J'avais le cœur brisé.

-Maman ? Il est où Papa ?

-Il... Il est parti pour travailler, ne t'en fais pas mon chéri. Tiens, j'ai préparé des cookies.

Sasuke était encore petit, il ne comprenait pas. Et même si je pouvais l'amadouer avec de bons biscuits, ça ne prenait pas avec Itachi. Ce gamin en savait beaucoup trop pour son âge et, même s'il se taisait pour ne pas m'embarrasser, je savais que du haut de ses sept ans, il avait un œil critique sur la situation. Bien sûr, il n'était pas au courant de tout, il était trop jeune... Et je crois même qu'aujourd'hui, il ne sait pas que son père m'avait trompée avec Yoshino. Et quand bien même je le lui aurais dit, il connaissait Shikamaru déjà à l'époque et je ne voulais pas déstabiliser cette amitié innocente. Je n'avais pas le droit de projeter mes propres erreurs ou celles de Fugaku sur les enfants, donc je n'ai jamais rien dit."

Mikoto marqua un temps de pause, visiblement très affectée par ce qu'elle était en train de déballer. Elle n'avait sûrement jamais dit ça à qui que ce soit et, au delà de me sentir privilégiée, un élan d'amour envers celle que je considérais comme ma mère me poussa à prendre ses mains dans les miennes, comme pour lui faire parvenir ma force. Elle le nota car elle me fit un sourire ému et se reprit quelque peu pour poursuivre.

"Mais malgré tout, Sasuke réclamait son père. Et de son côté, Fugaku ne me laissait jamais en paix et venait me voir sur mon lieu de travail, un bouquet de roses à la main.

-Mikoto...

-Garde tes fleurs pour Yoshino.

-Toujours fâchée avec ça ? Ca ne voulait rien dire !

-Tu as remis en question tout notre mariage Fugaku ! Tout l'amour que j'avais pour toi, tout...

-Arrête de monter sur tes grands chevaux. Et pense à une chose ! Si tu ne le fais pas pour moi, fais-le pour les gosses ! Je sais que je leur manque.

Il était parti comme ça, sur une vérité dure à entendre. Je ne pouvais pas dire le contraire... Sasuke réclamait son père. Il en avait besoin, il avait besoin d'un mentor, d'un modèle pour se construire. Itachi avait été forgé par Fugaku, Sasuke était encore trop petit pour comprendre. Et moi... Je n'étais qu'une mère. Je ne pouvais pas assumer les deux rôles convenablement et sûrement pas en continuant à bosser. Alors j'ai... J'ai craqué. J'ai accepté que Fugaku revienne à la maison."

Les larmes vinrent humidifier la table et je compris, en l'instant, ce que ce geste voulait signifier. Elle ne l'aimait plus, elle n'avait plus d'amour à offrir pour cet homme qui avait trahi sa confiance... Mais elle voulait le bonheur de ses enfants. Mikoto... Elle était plus qu'une mère Docteur... Bien plus que ça...

"Lorsque j'ai annoncé le retour de Fugaku, Sasuke sembla ravi et c'était tout ce qui m'importait. Néanmoins, Itachi n'avait pas l'air aux anges d'apprendre que son père revenait. La réaction était tellement disproportionnée que j'étais venue à me demander si je n'avais pas fait une énorme erreur. Mais... Le sourire de Sasuke lorsqu'il retrouva son père valait tous les sacrifices... Même celui de partager son lit avec un parfait inconnu, froid, un humain robotisé.

Au final, je me suis lourdement trompée. Le bonheur n'a duré qu'une courte période jusqu'à ce que le sourire de Sasuke disparaisse progressivement. L'ambiance était toujours glaciale et, Fugaku ayant été viré de son boulot, il m'incombait de nourrir toute la famille et je n'avais même plus le temps de profiter de mes enfants. Itachi était de plus en plus renfermé, refusait même de venir manger à table et ça n'avait pas l'air de gêner Fugaku. Quant à Sasuke, il devenait un soldat... Un petit garçon calculé, qui ne fait pas un seul pas de travers. Je n'y comprenais rien, rien du tout. Et plus le temps passait, plus j'avais l'impression que l'intrigue de l'histoire m'échappait totalement, que j'étais une spectatrice absente du public pour n'avoir que les résumés flous et incompréhensibles après coup.

Un jour, alors que je rentrais chez moi, mon voisin, le vieux Sarutobi m'avait interpellée, téléphone en main et hurlait comme un dément à qui voulait l'entendre qu'il y avait eu des cris d'enfant provenant de ma maison. Sur le coup, mon sang n'avait fait qu'un tour et je m'étais précipitée, lâchant mon sac, mes courses et enfonçant la porte déjà ouverte, à l'intérieur. Des cris se faisaient entendre et mon cœur se fendillait à chaque hurlement. Sasuke hurlait... Et pas seulement lui... Itachi aussi hurlait... De rage. Les cris provenaient de la chambre de Sasuke et, lorsque j'ouvris la porte, une scène atroce s'exposa à mes yeux.

Fugaku était armé d'une cravache, celle-là même que j'avais héritée de ma mère qui était un excellent professeur d'équitation, face à Sasuke, le corps à moitié nu, roué de coups et Itachi, en position de défense, les bras écartés. A ce moment précis, Itachi n'avait plus rien d'un petit garçon, Sasuke n'était plus qu'un petit morceau de chair blessé et Fugaku... Fugaku n'était rien d'autre qu'un monstre...

-FUGAKU !

-Mikoto...

-QU'EST-CE QUE TU AS FAIT ? QU'AS TU FAIT A SASUKE !?

-Je lui apprends à vivre et à me respecter ! Je suis le seul qui peut lui imposer une loi, des règles ! Il est temps qu'il apprenne !

-Ma... Maman...

Les petits yeux de Sasuke me fixaient, remplis de larmes. Cette vision d'horreur produisit un tourbillon de rage en moi et ce fut la première fois que l'adrénaline me poussa au pire. J'avais attrapé une paire de ciseaux et avait menacé Fugaku directement, sans ciller une seule seconde. Il ne m'avait pas prise au sérieux et s'était contenté de rire, faisant tourner dans ses mains l'instrument de torture avec lequel il avait martyrisé Sasuke. Mon bras avait frappé tout seul et le ciseau alla se planter dans son épaule droite, lui arrachant un cri aigue de douleur. De son autre bras, il m'avait projetée à terre aussi facilement qu'on renverse un pot de fleurs. Si la police n'était pas arrivée en cet instant, je pense qu'il n'aurait pas hésité une seconde à extraire l'arme et à me poignarder avec. Toute cette histoire s'était finie de cette manière et j'avais été passive, je n'avais rien vu. Lorsque les psychiatres pour enfants étaient arrivés pour emmener mes deux fils et que deux pompiers me remettaient debout tant bien que mal, Itachi était passé devant moi, sans me lâcher du regard et m'avait dit une phrase que je n'oublierai jamais...

-C'était à toi de nous protéger... Tu es une mauvaise maman, tu es faible maman...

Cette phrase avait été comme une bombe qui avait explosé dans ma poitrine. Depuis ce jour, depuis cette ultime erreur, je m'étais juré que quoi qu'il arrive, je devais faire oublier cet événement tragique. Mais... Sasuke ne l'a jamais oublié. Il a idolâtré Itachi car c'est lui qui l'avait sauvé de cet enfer. Depuis combien de temps Sasuke subissait les coups de son père ? Itachi seul le sait et l'avait sûrement découvert avant tout le monde pour avoir reçu le même traitement. Fugaku était un connard de la pire espèce... Mais j'étais sa femme, j'en étais amoureuse au début et Itachi ne s'est jamais plaint, ne s'est jamais rebellé... Peut-être avait-il désespérément attendu que sa mère remarque quelque chose ? Il en a conclu que je n'étais pas une bonne mère... Et dans un sens, il a raison. Depuis ce jour, il hait les femmes. Il les trouve faibles face à l'amour, aux hommes ou aux enfants. Seules celles qui lui tiennent tête ont un peu d'estime à ses yeux... Mais ça ne l'empêche pas de les mettre à l'épreuve jusqu'à ce que les dernières résistances s'écroulent.

Ma chérie... Je suis désolée... Par ma faute, tu as subi tout ça. Sasuke n'est pas méchant, il a simplement en tête son héros, celui qui l'a protégé des coups de son propre père. Quant à Itachi... Il n'a pas eu un bon modèle de mère. Il n'a jamais su mes vraies motivations quant au retour de Fugaku sous notre toit, ni même les circonstances dans lesquelles notre mariage a été brisé. J'ai cru faire au mieux, j'ai cru que Sasuke serait trop malheureux sans son père et que ce serait injuste de lui faire endurer ça... Mais j'avais tort. Les hommes cruels ne changent pas et Fugaku n'était pas une exception. Itachi n'est pas mauvais, il a juste grandi trop vite et s'est mis la responsabilité de Sasuke sur le dos à ma place. Je n'ai jamais voulu tout ça... Si seulement je pouvais remonter le temps ma chérie... Si seulement j'avais pu être une bonne mère..."

Elle n'en pouvait plus de pleurer et je m'étais remise à laisser couler mes larmes en cadence avec elle. Fugaku avait été le cœur du problème, pas Mikoto. C'était évident. Quant à Sasuke ou Itachi, la blessure était trop profonde, trop ancrée dans leur cœur pour que je puisse y changer quoi que ce soit. Je comprenais tout maintenant et... Je n'étais pas plus heureuse mais plutôt soulagée Docteur. Lorsque j'étais dans le flou, à me laisser mourir de chagrin sur ce trottoir, mon cœur était rongé par l'ignorance, la douleur de ne pas savoir pourquoi les choses s'étaient passées ainsi. Itachi n'aimait plus les femmes, il les pensait faibles, incapables. Ino n'était pas une exception et l'avoir sauvée n'était pas non plus un acte héroïque, mais plutôt un devoir envers lui-même. Quant à moi, je n'étais pas encore digne de Sasuke. C'est ce qu'il me faisait comprendre. Je n'avais que mon cœur de faible femme à lui offrir et Sasuke ne jurait que par son héros, tout comme Ino avant qu'elle s'aperçoive que le sauveur était loin d'être celui qu'elle espérait.

Alors que Mikoto se laissait encore aller à pleurer, j'avais serré ses mains un peu plus fort et son regard passa de moi à la table voisine et elle laissa échapper un cri d'étonnement. Je m'étais retournée et Shikaku avait ôté son chapeau et s'avança aux côtés de Shikamaru qui se débarrassait tant bien que mal de son piètre déguisement. Piètre mais efficace car ni Mikoto ni moi n'avions prêté attention aux deux clients. Shikaku s'approcha de Mikoto, s'assit à côté d'elle et la prit dans ses bras. Elle laissa échapper quelques sanglots étouffés contre le torse de son amant et Shikamaru vint s'asseoir à côté de moi en me tendant son verre de whisky coca. Au moins, on avait les mêmes goûts en matière de boisson.

-J'ai appris pour Sasuke. J'suis désolé.

-C'est rien. Après tout, j'imagine que tu as tout entendu alors bon.

-Ouais. Et ça m'en a appris un peu plus. A l'époque où j'étais ami avec Itachi, on en parlait vite fait mais je n'ai jamais eu tous les détails avant qu'il déménage. Enfin bref, je ne suis pas là pour te parler de ça mais plutôt d'une certaine Tayuya.

-Tayuya !? Ma soeur !?

-Ah donc c'est ta sœur ? J'me disais, y a un air de famille ouaip.

"En fait, j'étais allé chez Sasuke ce matin de bonne heure parce qu’il m'avait appelé mais quand je suis arrivé, il n'était pas seul. Une goth aux cheveux d'une couleur bizarre était devant sa porte et je n'avais pas osé m'avancer plus pour pas les déranger. Ceci dit, ils hurlaient comme des poissonniers donc tout le monde pouvait les entendre facilement.

-Sasuke ! Hinata m'a dit que tu as rompu avec Sakura ? Non mais t'es fêlé ou quoi mec !?

-Tayuya, j'ai pas envie de me prendre la tête avec toi alors occupe-toi de ce qui te regarde d'accord ?

-CA ME REGARDE ! C'EST MA PETITE SOEUR NOM D'UNE BITE ! Pourquoi t'as rompu avec elle, bordel !? Je crois bien avoir été claire lorsqu'on a organisé l'anniversaire avec Hinata ! Tu savais bien qu'elle allait mal à cause de toute cette histoire avec Naruto ! Et toi qu'est-ce que tu branles ? TU L'ENFONCES ENCORE PLUS !

-Ecoute, je n'ai rien à te dire. La raison ne regarde que moi et Sakura n'avait pas à s'en prendre à mon frère, peu importe la raison.

-"S'en prendre à ton frère" !? Non mais attends, t'es qui pour lui ? Son chien de garde ? Il est pas capable de se défendre tout seul !? C'EST UNE LOPETTE ?

-NE PARLE PAS DE MON FRERE COMME CA ! DEGAGE TAYUYA ! JE N'AI RIEN A TE DIRE ET JE ME TAPE COMPLETEMENT DE CE QUE TU PEUX PENSER !

Je n'y voyais pas grand chose mais je suis persuadé d'avoir vu Tayuya balancer un paquet de clopes au visage de Sasuke à ce moment précis. Je m'étais mis dos au mur pour qu'elle ne puisse pas me voir en descendant les escaliers et je m'étais avancé quelques minutes plus tard pour entrer chez Sasuke. Il y avait une odeur de tabac à s'en encrasser les poumons et ça se voyait qu'il n'avait pas dormi. Il avait une gueule à faire peur.

-Sasuke...

-Shikamaru, j'ai besoin de ton aide.

-Oui, j'imagine, c'est pour ça que je suis là.

-J'ai besoin de me changer les idées. Je sens que je vais craquer et Itachi n'est pas là depuis ce qu'il s'est passé hier soir. J'me sens bad, il faut que je me reprenne. J'ai besoin de me torcher un bon coup pour arrêter de penser à...

-...Sakura ?

-Arrêter de penser tout court.

-Je crois pas que ce soit une bonne idée Sasuke.

-J'te demande pas ton avis Shika, j'te demande juste ton soutien.

-...Okay, je vais voir ce que j'peux faire. J'vais essayer d'appeler Chôji pour que son père nous garde deux ou trois bouteilles de 'sky.

-Merci vieux.

-Tu devrais arrêter de fumer comme un pompier, t'as une mine de déterré.

-Mh.

J'étais pas trop rassuré à l'idée de le laisser seul dans son état. Tout ce que je sais, c'est qu'il encaisse mal. D'un autre côté, c'est étonnant qu'Itachi ne soit pas là mais c'est surtout dur pour Sasuke. Enfin voilà, il fallait que je te mette au courant."

Je n'avais rien dit, essayant de demeurer le plus calme possible. Le savoir dans un état pareil me donnait envie de me foutre en l'air mais il fallait que je sois forte. Après tout, Sasuke n'obéissait qu'à Itachi et, peu importe combien de personnes pourraient lui dire qu'il se gâche la vie, il n'y avait aucune issue. Je voulais qu'il soit heureux mais je n'étais plus capable, en l'instant, de faire son bonheur. J'avais décidé de mettre toute mon histoire entre parenthèses et de repartir à zéro. Je l'avais bien fait pour Saï... pour Naruto... Il fallait que je le fasse pour Sasuke. Même si cela signifiait perdre une partie de moi-même et ne pas avoir de main tendue pour m'aider à me relever. Il fallait que je me sorte de cette ruelle seule, sans les bras réconfortants d'un homme. Et pour ça Docteur, je n'avais qu'une solution. Je voulais faire le bonheur d'une personne qui m'était chère.

-Dis Shikamaru. T'en penses quoi de Mikoto ?

J'avais posé cette question d'un coup, comme sortie de nulle part. Mikoto se redressa, les yeux bordés de larmes, toujours serrée contre Shikaku. Ce dernier m'avait souri, gentiment, comme pour me signifier que j'avais bien fait de demander une chose pareille. Il était temps que Mikoto l'entende de ses propres oreilles, qu'elle s'en persuade une bonne fois pour toutes. Shikamaru s'était tourné vers Mikoto, l'air toujours aussi ennuyé que d'habitude.

-Vous savez faire la cuisine ?

-Ou... Oui bien sûr...

-Vous êtes relou concernant le ménage ?

-Non... J'adore faire le ménage...

-Vous fumez ?

-Non...

-Shikamaru ! Qu'est-ce que c'est que ces questions ?

-Dad', c'pas à toi que je les pose. Vous aimez jouer aux échecs ?

-J'y jouais beaucoup avec mon père...

-... Vous aimez mon père ?

-Infiniment... Je m'en veux de ne pas m'être rendue compte à quel point Shikaku était l'homme que je désirais avoir depuis si longtemps...

-Mikoto...

Shikaku avait séché les larmes de Mikoto avant de l'embrasser passionnément. Un sourire attendrit se dessina sur mon visage et contamina même Shikamaru qui était habituellement stoïque à souhait. J'étais heureuse de voir Mikoto retrouver goût au bonheur malgré toutes les épreuves qu'elle avait enduré. Si Shikaku avait été à la place de Fugaku, elle aurait pu être heureuse depuis bien longtemps. Elle n'avait pas volé ces nouveaux instants de joie.

-Bon bah Dad', pour moi c'est okay. Une mère pas trop relou qui fait la cuisine et qui t'aime, ça me convient.

-Shikamaru...

-Sois heureux Dad'.

-Merci Fils.

Mikoto s'était levée et avait enlacé Shikamaru. Voyant qu'il n'était pas habitué aux étreintes maternelles, je lui avais indiqué, avec un sourire amusé, qu'il n'avait pas à rester les bras ballants. Lorsqu'elle s'éloigna de lui, elle vint à ma hauteur et je m'étais levée pour l'étreindre tendrement. A ce moment là, mon cœur brisé s'était reconstruit. J'avais retrouvé le sourire dès lors que la joie avait à nouveau illuminé son visage. J'avais posé ma tête sur son épaule et, tout contre son oreille, je lui avais murmuré les quelques mots que je n'avais jamais dis à ma propre mère.

-Je t'aime maman...

Je sentis que ses bras se serrèrent un peu plus autour de moi et je m'étais abandonnée à trouver le réconfort qu'il me fallait pour avancer auprès de celle qui ne me laisserait jamais tomber. Oui, Mikoto était définitivement ma mère. C'était tout comme, c'était indescriptible et inenvisageable autrement.

Après ça, Mikoto m'avait suppliée de revenir à la maison, mais... Vous vous doutez bien ce que ça impliquait Docteur. Si j'acceptais, je me serais attirée les foudres de Sasuke et d'Itachi. Et quand bien même ils n'auraient pas noté mon retour plus que ça, je n'aurais pas supporté de les voir au quotidien et de me voir refuser l'accès aux bras de Sasuke. C'aurait été comme être à deux pas du paradis sans pouvoir y entrer. Un supplice... Je ne pouvais décidément pas faire ça. J'avais refusé et Shikaku était venu à ma rescousse lorsque Mikoto allait répliquer, lui signifiant que c'était inutile et trop dur de me demander une chose pareille. Elle avait visiblement compris et arrêta d'insister. Shikamaru évoqua l'idée d'héberger Mikoto le temps que les deux frères se calment et que la situation s'apaise un peu. Avec un grand sourire, j'avais vivement encouragé la proposition et visiblement, elle fut acceptée à l'unanimité, à grands renforts de rougissement pour le duo d'amants.

Quant à moi, Gaara avait tout de suite accepté que je reste chez lui en attendant de trouver une solution. J'avais contacté Inoichi à l'agence immobilière et il m'avait promi que dans deux mois, j'aurais un appart' dans le centre ville, à petit prix et tout meublé. Je l'avais remercié chaleureusement, ne sachant pas à cet instant même que je n'aurais jamais l'occasion de venir y habiter. Le futur me réservait encore bien des surprises Docteur.

Pendant un mois, la situation s'était apaisée. J'avais décidé de tourner la page Sasuke. Je n'avais plus d'espoir quant à de possibles nouvelles directes de sa part. Shikamaru m'informait de l'état de Sasuke vu qu'il le voyait régulièrement et ce n'était pas pour me réjouir. D'après ce que j'avais compris, il continuait à fumer clope sur clope, au point d'en cracher ses poumons. Et Itachi était toujours introuvable. Personne ne savait où il était parti mais sa moto manquait dans le garage et même ses potes Omoi et Bee n'étaient au courant de rien. Il s'était évaporé et Sasuke était au plus mal. Il se retrouvait seul, dans cette grande maison et la situation devait être telle pour lui que j'avais décidé de prendre mon courage à deux mains, ignorant la peur de me retrouver face à lui et le mal que j'aurais à le revoir et j'avais été sonner à sa porte. J'avais sonné, encore et encore, mais il n'avait pas ouvert. Je me doutais qu'il avait regardé dans l'œillet de la porte avant d'ouvrir à qui que ce soit et, avec mes cheveux roses, il était impossible de me louper. Il me pensait coupable de toute la situation, je suis sûre qu'il en venait à me reprocher le départ inattendu d'Itachi. J'avais attendu une demi-heure avant de m'avouer vaincue. Je m'étais fait une raison. Sasuke et moi... C'était fini. Et plus jamais je ne passerais cette porte où j'aimais tant retrouver la chaleur d'un foyer.

Gaara m'avait hurlé dans les oreilles que j'étais folle lorsque j'étais revenue de mon périple, en pleurs. Je savais que c'était inutile dès le départ. Mais je ne pouvais pas me résigner à laisser Sasuke dans un tel état. Je l'aimais Docteur... Même après tout ça. Je me faisais violence, me poignardais le cœur pour essayer de passer à autre chose et ça ne marchait pas devant la détresse que me décrivait Shikamaru. Quoi qu'il en soit, je passais mes journées à bosser mes cours, chose que je faisais rarement et je restais avec Gaara, comme deux meilleurs potes qui passent une dépression. Je savais que pour lui aussi la situation était difficile. On voyait Hinata quasiment tous les jours, en compagnie de Naruto. J'imaginais à quel point il devait contenir ses sentiments et combien il en souffrait. Quant à Hinata, elle essayait d'ignorer au maximum l'amour auquel elle avait renoncé. Nous étions tous à passer un moment difficile et, paradoxalement, je m'en sortais le mieux. Peut-être parce-que je savais qu'ils étaient tous là pour moi si je venais à trébucher, qu'ils seraient là pour me remettre debout... Et c'est ce qui m'empêchait de tomber au fond du gouffre.

Naruto, sur les bons conseils de ma sœur j'imagine, avait voulu remonter le moral des troupes. Il avait envie de faire renaître un sourire sur chaque visage et était arrivé un samedi en soirée, comme une fleur, accompagné d'Hinata en petite robe de soirée bleu pétrole. Gaara et moi n'avions même pas eu le temps de réagir qu'il avait lancé un jean et une chemise sur le canapé et une robe d'un rose pâle sur le canapé. Nous allions protester vivement mais il avait coupé court à la conversation, décrétant qu'il fallait qu'on sorte et qu'on se détende. Une soirée au club était prévue, qu'on le veuille ou non et je crois bien qu'en cet instant, hormis Naruto, personne n'avait vraiment le cœur à l'ouvrage.

Je m'étais habillée sans même faire attention à mon maquillage ou à ma coiffure. Moi d'habitude si méticuleuse, j'avais juste attaché mes cheveux en un chignon et mis le strict minimum de mascara. Je n'étais pas dans l'esprit de passer une soirée au club mais je n'avais pas vraiment le choix. Je savais que Naruto faisait ça pour nous aider à repartir d'un bon pied, mais je n'arrivais pas à trouver une once de bonheur dans la situation actuelle. J'essayais de me relever, mais tous mes souvenirs, tous mes espoirs, tous mes rêves étaient encore marqués du sceau de Sasuke, celui là même que je n'arrivais pas à annihiler. Et je pense que Gaara pensait la même chose quant à Hinata. Surtout qu'elle, était présente, si proche et à la fois si loin. Elle était inaccessible mais à ses côtés et je savais qu'il n'arrivait pas à encaisser ce douloureux paradoxe. Peut-être que c'était aussi dans l'esprit de lui prouver qu'il était quelqu'un de bien, digne d'elle, que Naruto avait organisé une soirée. Pour mieux se redécouvrir... Comme au bon vieux temps de notre quatuor.

Nous étions arrivés au club et le videur habituel nous accueillit avec l'air dragueur et sûr de lui dont il avait le secret. Son sourire complice me fit automatiquement arborer un semblant de joie sur mon visage, qui laissa vite place à cette tête pensive que j'avais adoptée depuis l'événement Itachi. Je n'arrivais pas à penser à autre chose, en fait Docteur, je n'arrivais plus du tout à penser. Itachi avait disparu, Sasuke n'était plus que l'ombre de lui-même et moi... Moi j'essayais de m'en sortir sans y arriver. Je voulais tant voir Sasuke, tant avoir une chance de lui expliquer et de lui prouver mon innocence... Mais c'était impossible. Je le savais. Je le savais mais je ne voulais pas m'y faire. C'était comme me demander d'avaler des flammes. Et même devant le plus beau cocktail préparé spécialement par Naruto, le fameux "Baiser d'été", rien, pas même le plaisir d'y tremper mes lèvres se fit ressentir.

Une heure après à ne pas avoir ri une seconde de bon cœur, je m'étais décidée à me lever et à rentrer, quitte à m'attirer les foudres d'un Deidara enjoué qui voulait à tout prix choper mon numéro de téléphone et d'un Naruto qui faisait tout pour mettre l'ambiance. Seulement, lorsque j'avais attrapé mon sac, Hinata se leva, prétextant une "affaire de femmes" et m'emmena jusqu'aux toilettes du club, ceux-là mêmes où nous avions tant parlé par le passé. Je suis sure que si les murs avaient des oreilles, ceux-là devaient être au courant de bien nombre de trucs compromettants. Une fois face au miroir, détachant mes cheveux qui me donnaient l'air d'avoir dix ans de plus et retrouvant ma coupe déstructurée qui m'allait bien mieux, Hinata s'était postée près de moi et me mis une main sur l'épaule.

-Tu n'avais pas envie de venir pas vrai ?

-Toi non plus je pense.

-Non... C'est vrai...

Je sentais que les larmes menaçaient de couler et je m'étais retournée pour enlacer mon amie. Je n'étais pas plus malheureuse qu'elle et, depuis le début, nous partagions nos moments de bonheur comme de malheur, en parfaite harmonie. Hina était vraiment ma meilleure amie, et même par-delà le hasard. Elle savait ce que je ressentais à chaque instant car elle avait le merveilleux pouvoir de lire dans mes sentiments. Je savais ce que signifiait le retour de Gaara pour elle... Le retour d'un passé qu'elle avait voulu oublier dans les bras de Naruto. Un passé à la fois doux et cruel qui faisaient ressurgir aussi bien de beaux souvenirs que des épisodes tragiques. Tout ce pêle-mêle d'émotions devait être dur à contenir dans un si petit cœur tout juste pansée. Et Hina se laissait aller, tout contre moi.

-Je ne sais plus quoi faire Saku... Je ne sais plus du tout...

-Tu aimes toujours Gaara ?

-Je... Je crois... Après tout, Gaara a été... l'homme que j'aimais.

On ne cesse jamais vraiment d'aimer lorsqu'on a aimé passionnément. C'est un fait. On se contente d'oublier peu à peu en rencontrant l'amour dans les yeux d'un autre. Et puis, le temps passe et les sentiments se réfugient dans un coin de votre cœur, dans l'obscurité de votre mémoire... Pour parfois ressurgir quelques temps plus tard. Hinata l'apprenait à ses dépends tout comme j'avais pu le faire avec Naruto.

-Mais... J'aime Naruto... Je l'aime vraiment, Saku... Je ne veux pas hésiter, je ne veux pas les décevoir...

-Hina... Ca va te paraître cliché mais vraiment, écoute ton cœur. Celui que tu aimes est le seul à être capable de le faire battre à la fois plus lentement et plus rapidement. Gaara n'est pas ton ennemi, c'est con à dire mais c'est vrai. Il t'aime simplement comme un fou... Tout comme Naruto j'imagine. Mais pose-toi juste une question : lequel sera toujours là pour moi ?

Hina avait redressé la tête pour me regarder d'un air grave, comme si elle comprenait toute l'ampleur de sa décision. Je savais que quoi qu'elle décide, elle ferait le bon choix. Je n'avais pas de conseil à lui donner, si ce n'est de choisir vite. A l'époque, d'une manière un peu plus différente, j'avais choisi de sauver Naruto en dépit de l'amour de Sasuke. J'avais en quelque sorte agi derrière son dos et ne m'en étais jamais vraiment remise. Mais j'avais agi de la manière qui me semblait la plus juste. Pour Hinata, c'était la même chose. Il fallait qu'elle choisisse entre celui qui a dû partir et celui qui est arrivé après. Et je me doutais que son choix était aussi difficile, voire même beaucoup plus difficile que le mien.

Hésitante, elle avait finalement quitté mes bras et séché ses larmes. Hinata était devenue plus forte que je ne l'aurais jamais imaginé. Même plus forte que moi qui n’étais bonne qu'à pleurer depuis que Sasuke n'était plus à mes côtés. En la voyant, je m'étais fait une raison. Il fallait que je me reprenne, que je remonte la pente et vite. Hina devait assumer son choix et moi, je devais assumer ma défaite face à Itachi. Je n'avais plus qu'à recommencer à zéro, sans me retourner. Je ne le voulais pas, je voulais continuer et, inconsciemment, je me faisais du mal sans raison puisque Sasuke avait décidé que tout était terminé. Mais j'étais paradoxalement trop lâche pour abandonner, par peur d'assumer à mon tour d'avoir aimé aussi fort pour une fin aussi faible.

Je n'avais pas suivi Hinata, prétextant le besoin d'aller fumer une clope dans la ruelle. Elle m'avait regardé bizarrement, et après tout, c'était normal puisque je ne fumais pas. Mais en cet instant, j'avais besoin de comprendre l'effet du tabac sur un cœur en miettes. Inquiète plus à l'idée de me laisser seule qu'à la pensée de se retrouver prise en sandwiche avec les hommes de sa vie, elle m'avait finalement laissé filer, voyant mon air mélancolique tirer mes traits. Lorsque j'avais ouvert la porte, senti l'air glacé me mordre la peau et admirer l'étendue sombre jonchée de déchets, je m'étais retrouvée dans l'antre de mes souvenirs. La première rencontre avec Sasuke me revint en tête, comme si elle s'était déroulée hier...

"Je m'appelle Sasuke. "

C'est ce qu'il m'avait dit avant de disparaître. Je pensais ne jamais revoir cet emmerdeur, ce voyou à deux balles. Mais les choses n'étaient pas aussi simples... Elles ne le sont jamais d'ailleurs, n'est-ce pas Docteur ? Toute notre histoire avait commencée là, dans cette ruelle misérable, crade et sombre... Tout mon parcours avait débuté à cet endroit précis, et je m'y retrouvais, comme après avoir fini une quête éprouvante. Je m'étais approchée de la benne, celle là même derrière laquelle je m'étais cachée, contre laquelle je m'étais adossée pour pouvoir laisser toutes les fibres de mon corps hurler lorsque Naruto était parti sans se retourner. La porte claqua derrière moi et, un petit espoir me traversa l'esprit pour disparaître aussi soudainement qu'il était apparu.

-C'est ici qu'on s'est rencontrés pas vrai ?

-Oui... Tu étais avec Sasuke et vous nous espionniez Naruto et moi...

-C'était Sasuke qui le voulait.

Gaara s'était approché de moi et me mit une main sur l'épaule. Il sortit son paquet de clopes et m'en proposa une. Il fut étonné sur le coup que j'accepte mais se ravisa tout de suite en constatant à quel point j'étais pensive et malheureuse. Je devais avoir l'air pitoyable, mais une fois de plus ou de moins, à vrai dire, je m'en foutais. Il avait allumé le bout du bâtonnet d'oubli et j'essayais de trouver, dans la fumée, une once de réconfort sans y parvenir. Gaara devait faire la même chose et nous étions là, deux malheureux abandonnés, contre une benne dégueulasse, à scruter le fond de la ruelle, l'horizon ténébreuse que la faible lumière du réverbère tentait d'éclairer en vain.

-Quand Sasuke t'as vu, il m'a tout de suite montré le portrait qu'il avait acheté à un dessinateur en devenir sur un stand de la place. Bien sûr, les filles aux cheveux roses ne courent pas les rues.

-C'est pour ça que vous vous êtes attardés ici ?

-Mh. Ouaip. Au départ c'était pour ça, et aussi parce-que Naruto était quand même l'ex-meilleur ami de Sasuke. Quand il a vu la scène, j'ai bien cru qu'il briser sa clope en deux.

-Je ne l'aimais pas au départ.

-Non, ça on s'en est vite aperçu. Faut dire qu'il était remonté. Tu lui avais plu directement, avant même qu'il ne te connaisse et il te retrouvait dans les bras de Naruto. Y avait de quoi se dire que le destin était vachement mal foutu.

Il avait expulsé un long nuage de fumée qui fut happé par l'obscurité.

-Mais pour moi, le destin avait été un superbe allié.

-Hinata...

-Oui. Dès que je l'ai vue... J'ai su que j'allais l'aimer. C'était évident... C'était la première fois de ma vie que quelque chose me paraissait aussi évident, aussi clair... Limpide.

-Elle t'aime tu sais...

-Je le sais... Mais je sais aussi qu'elle aime Naruto. Je ne peux pas m'imposer à nouveau alors que je suis parti auparavant.

-Ce n'était pas de ta faute Gaara !

-C'est tout comme. Je ne pensais pas revenir et j'ai dû l'abandonner connement. J'ai abandonné la femme de ma vie Sakura... Et peut-être que finalement, je savais que lorsque je serais revenu, il y aurait quelqu'un d'autre pour me remplacer. Ca aurait pu être Naruto comme n'importe qui d'autre... Je n'ai pas le droit de gâcher à nouveau son bonheur. Je suis revenu parce-que je l'aime... Parce-que je refusais de voir ma vie sans elle... Mais, rien que le simple fait de la savoir heureuse, même si je ne suis pas la cause de son bonheur... Rien que ça... C'est ce qui me rend heureux.

-Gaara...

Il m'avait tapoté l'épaule, jetant sa cigarette au loin. Je n'avais pas encore fini la mienne, crapotant plus que ne fumant. Les aveux de Gaara, à chaud, comme ça, me firent prendre conscience à quel point le sort peut être cruel. On vous offre le bonheur sur un plateau d'argent et on vous le reprend, sans que vous ayez votre mot à dire. Et lorsqu'on le retrouve, c'est parfois aux dépends d'une autre personne. C'est comme ça, c'est la vie, et on apprend à avancer. J'étais la seule qui n'arrivait pas à me défaire de mon passé, la seule qui faisait du sur place. Et lorsque Gaara me regarda dans les yeux, je sus qu'à défaut que le choix d'Hinata fut fixé, le sien lui l'était.

-Je pense que je vais repartir dans mon pays.

-Non ! Je... Enfin tu...

-C'est mieux comme ça. Je ne peux pas laisser Temari toute seule et puis... Ma plus belle raison de rester ici n'est plus alors...

-Mais... Malgré tout, nous sommes tes amis Gaara...

-Je le sais, et vous aurez toujours une place dans mon cœur. Même si c'est pour Hinata que je suis revenu, je suis content de l'avoir fait et d'être arrivé au moment où tu avais besoin d'une main tendue pour t'aider à te relever.

Je savais qu'il fallait à nouveau le voir partir. C'était inévitable. Mais sans lui, sans son aide, je n'aurais jamais pu m'en remettre. Gaara avait été mon pilier durant tout ce temps où je vivais un cauchemar. Il se retirait, avec classe et honneur, même si son cœur avait été rongé à la fois par la peine et le remord d'avoir dû céder sa place à Naruto. Il fallait que je prenne modèle sur lui, que je fasse de même. Il était retourné dans le club, me laissant finir ma cigarette en ayant pour seule compagnie la grosse benne en ferraille. Je me retrouvais seule à nouveau mais il fallait que je m'en accommode. La solitude ne me faisait pas peur, en revanche Docteur, quelque chose m'effraya ce soir là. Cette ruelle me réservait encore bien des surprises que je n'allais pas tarder à découvrir.

J'avais jeté mon mégot, prête à quitter ce sanctuaire de souvenirs qui me serraient la gorge. Peut-être même que je n'aurais plus l'occasion de la revoir... C'était même certain. Ce n'était pas un lieu que je voulais fréquenter, pas après tout ce qu'il s'était passé. Seulement, je n'eus même pas le temps de me retourner que mon portable sonna, laissant résonner la sonnerie ridicule jusque dans les profondeurs de la ruelle. J'avais trifouillé dans mon sac pour mettre la main dessus et, une fois l'écran illuminé, le nom qui s'afficha me glaça le sang.

Sasuke.

Sasuke m'appelait. Après tout ce temps sans nouvelles, sans un mot, sans même une petite chance de m'expliquer, il me passait un coup de fil, il cherchait à me joindre. Sur le coup, je ne sus même pas quoi faire, les mains tremblantes, menaçant de faire tomber mon portable. Mon pouce appuya doucement, au dernier instant sur la touche verte et, j'avais essayé de maîtriser ma voix le mieux possible pour ne pas trahir mes tremblements.

-Allô...?

-Sakura...

-Sa... Sasuke... Qu'est-ce que tu...

-J'ai besoin de toi... Je suis... C'est Itachi...

Itachi !? Je craignais le pire et mon cœur se mit à tambouriner ma poitrine avec une force impressionnante. Tout à coup, j'en oubliais même que je parlais à l'homme qui m'avait brisé le cœur et sa voix me paraissait si faible que j'imaginais les larmes menaçant de couler d'un instant à l'autre. A l'idée de le savoir dans cet état, tout mon corps s'était engourdi.

-Il est... Il est dans le coma... A l'hôpital.

-Je... Oh Sasuke...

-Je sais que c'est égoïste et que je n'ai pas le droit de te demander ça mais... Je... J'ai besoin de quelqu'un vers qui me tourner...

-A quel hôpital ?

-Hôpital Sainte Mito.

-J'arrive au plus vite.

J'avais entendu un petit "Mh" avant de raccrocher. Mon cœur s'était emballé à l'idée de le revoir mais il y avait plus grave en l'instant. Je ne savais pas ce qu'il se passait mais c'était assez grave pour que Sasuke fasse appel à moi après tout ce temps. Ma rancœur et ma souffrance attendraient, je ne voulais pas que Sasuke soit malheureux... Je n'arrivais pas à le haïr, c'était impossible. Je savais que tout était terminé pour lui, mais pour moi, la page avait du mal à se tourner. Je n'avais pas d'autre choix que de suivre ce que me dictait mon âme. J'abandonnais le club, marchant à vive allure, sans même prévenir Hinata ou Gaara de mon départ. Je leur faussais compagnie comme une voleuse. Mais qu'auriez-vous fait à ma place Docteur ? Je ne pouvais pas ignorer la peine de Sasuke... Pas plus que la mienne.

J'avais souffert le martyre avec ces talons hauts et j'étais arrivée à l'hôpital, quinze minutes plus tard, essoufflée, mes chaussures dans une main, mon sac de l'autre. J'avais l'air d'une folle et la réceptionniste nota ma tenue peu approprié pour ce genre d'endroit en m'indiquant le couloir de réanimation. Je la remerciai, éteignis mon portable et traversai deux longs couloirs vides, silencieux à faire peur. A chacun de mes pas, mon cœur
me donnait la sensation d'exploser. Et ce fut lorsque Sasuke, planté devant la porte, droit comme un piquet, le portable encore à la main, apparut devant moi, que toutes mes résistances m'abandonnèrent. Mes jambes me firent l'effet d'être en coton et j'avançais, prudemment vers ce qui me semblait être un mirage. En un mois, il avait changé. Avait les cheveux plus longs, avait prit un centimètre... Ce genre de petits détails qui ne pouvaient frapper que moi. Mais ce fut lorsqu'il se retourna que je pus voir tout le changement de Sasuke. Même ses larmes ne purent cacher les cernes mêlés à l'inquiétude qui lui marquaient le visage.

J'avais continué à avancer vers lui, mal à l'aise, ne sachant pas quoi faire. Il alla s'asseoir après m'avoir invité à faire de même et j'étais restée muette, assise à côté de lui, avec une boule au ventre. J'avais peur de parler, de débuter la conversation. Je ne m'autorisais pas à démarrer les hostilités, j'étais gênée de le retrouver après tant de temps. Il n'avait rien de changé hormis sa mine affreuse. Je pouvais le sentir d'ici... La chaleur qu'émanait naturellement Sasuke. Ce contact invisible, faible en l'instant, mais toujours présent. C'était bien Sasuke, je ne rêvais pas... Mais en ce moment, le décor avait tout d'un cauchemar. Sans même me regarder, il avait croisé les mains et brisé le silence pesant.

-Itachi a eu un accident de moto.

-C'est terrible... Comment...?

-C'est de ma faute.

Une voix que je connaissais parfaitement s'éleva du bout du couloir et Ino, en pleurs, s'avança honteusement, son sac pressé contre sa poitrine. Elle me faisait l'effet d'une petite fille perdue et démunie, tout ce qu'elle n'était pas dans mon esprit. Ce contraste saisissant avec la Ino que je connaissais me donna l'impression que la fin du monde, ou plutôt de son monde, venait de se produire. Cela me fit penser à ses révélations, à la façon dont elle m'avait parlé d'Itachi devant un dernier verre au Nelly's.

-Itachi m'a retrouvé... Tout à l'heure, au Blue Jet...

"J'étais partie dès que j'avais quitté le Nelly's. J'avais pris ma voiture et j'avais carrément remis les clés de l'appart' à une amie pour qu'elle me prête le sien, plus vers la campagne pour me ressourcer. Je ne revenais que rarement en ville et ce soir, je suis allée au Blue Jet histoire de boire un coup et d'être sûre de ne croiser personne que je connaisse, ce qui aurait été impossible au NightParadise. J'étais devant un verre, au comptoir à discuter avec un mec, lorsqu'une main s'est posée sur mon épaule.

-Ino...

-Ita... Itachi !? Mais qu'est-ce que tu fous là !?

-J'aimerai te parler.

-Je n'ai rien à te dire !

-Ino... Ecoute je...

-Assez ! J'en ai assez de t'écouter !

-Attends, s'il te plaît je...

-Hey du con ! Elle a dit qu'elle ne voulait pas te parler. Donc maintenant tu dégages !

Le mec n'avait pas eu le temps de voir ce qu'il se passait qu'Itachi lui avait collé un pain. J'en avais profité pour me sauver et alors même que je mettais le contact, il déboulait du club et enfourchait sa moto. Je roulais vite, plus vite, je ne voulais plus le voir. Pas après ce qu'il avait osé me faire. Je... J'ai voulu le semer... Je suis passé à l'orange... Il est passé au rouge et à ce moment là...

-AU SECOURS ! AU SECOURS, APPELEZ LES POMPIERS !

Une dame au volant venait de le renverser. Je me suis arrêtée, j'ai abandonné ma voiture et je suis allée auprès de lui. Il était inconscient... La tête sur le bitume et... J'ai commencé à pleurer... A hurler... A m'en briser la gorge. Je ne voulais pas ça... Je ne voulais pas... Je vous jure que je ne voulais pas que ça arrive..."

Ino avait sangloté et j'avais extirpé un mouchoir de mon sac à main pour le lui tendre. Si on m'avait dit un jour qu'Ino me fendrait le cœur à être triste comme les pierres, je pense que je ne l'aurais jamais cru. L'infirmière était arrivée, une grande femme rousse et âgée et avait invité Ino à la suivre pour quelques questions sur le déroulement de l'accident. Une fois parties, nous étions à nouveau seuls et Sasuke n'avait même pas réagi. Il devait être trop sonné pour dire quoi que ce soit et je ne vis que quelques perles translucides qui vinrent s'échouer sur sa main. Instinctivement, sans réfléchir, j'avais posé ma paume contre sa peau, sentant plus que jamais la chaleur qui m'avait tant manquée. Je m'étais attendue à ce qu'il la repousse, mais il avait au contraire posé sa main valide sur la mienne. Mes pleurs ne se firent pas attendre et nous étions deux à déverser notre peine dans ce couloir froid et sombre.

-Je suis là Sasuke... Je suis là...

Il n'avait pas dit un mot et s'était tourné vers moi, le visage enseveli sous un voile de tristesse. Je pouvais sentir jusqu'à ses joues humides, ses lèvres froides et son goût de tabac lorsqu'il m'embrassa une ultime fois, comme pour que je lui procure le courage dont il avait besoin. Ce baiser me fit l'effet d'une torture. Mon cœur s'emballait à nouveau et j'avais fermé les yeux, cherchant l'amour qui me manquait, la tendresse dont j'avais été privée. Je savais que c'était la dernière fois que nos lèvres se croiseraient, la dernière fois que je pourrais lui exprimer ce que je ressens. Mes larmes s'écoulèrent en cadence avec les siennes et nous partagions la même douleur. Nous avions l'impression d'avoir perdu une partie de nous même ; lui son frère, et moi mon amour.

La nuit avait été longue, et le réveil brutal. Nous nous étions endormis d'épuisement l'un contre l'autre lorsque l'infirmière vint nous secouer, l'air en effervescence. Ino pleurait et on pouvait l'entendre depuis la salle de réveil. Itachi venait d'ouvrir les yeux et nous avions pris quelques secondes pour le réaliser. Sasuke se précipita au chevet de son frère et moi, j'étais restée près de la porte, me réjouissant d'entendre les sanglots de joie qui provenaient de la chambre. Je ne pouvais pas me permettre d'entrer, pas après tout ça. J'avais fait mon devoir, j'avais été présente et je savais ce qu'il me restait à faire. Comme Gaara, j'allais m'en aller. J'allais partir un moment et qui sait ? Peut-être ne jamais revenir.

J'étais sortie de l'hôpital, la lumière du jour me brûlait la cornée. J'avais allumé mon portable, ignorant les dizaines de messages de mes amis et envoya un dernier message à Hinata, avant de recommencer tout à zéro. J'avais loué un scooter, acheté de nouveaux vêtements et m'étais dirigée vers la ville voisine, celle là où je suis en ce moment Docteur, à vous raconter toute cette histoire. Cela fait deux semaines maintenant que je suis à souffrir d'un manque, d'un cruel manque.

J'ai dû abandonner tout le monde, n'avoir de nouvelles de personne. Je me disais que c'était mieux comme ça, que peut-être j'allais pouvoir repartir du tout début, du commencement, là où je ne connaissais personne et où j'avais évité les malheurs. Mais malgré tout, j'avais et j'ai toujours mal. Mal du manque, mal de me dire que ma meilleure amie ne pourra pas me faire parvenir son choix, mal d'avoir abandonné la seule mère qui compte réellement à mes yeux, mal de penser que Gaara est peut-être reparti dans son pays sans que j'aie pu lui dire au revoir... Et surtout... Je souffre rien qu'à l'idée de penser que plus jamais je ne retrouverai les bras ni les baisers de Sasuke. Tout ce que j'espérais, c'était qu'ils soient heureux, tous. Même si moi, je ne le suis pas, même si je devais, pour ça, m'en aller et ne plus jamais revenir. Mais même si j'affirmais que la solitude ne me faisait pas peur, elle me rongeait le cœur et n'en finit pas de me faire souffrir.

Voilà pourquoi il fallait que je vous raconte tout ça Docteur. Voilà pourquoi il fallait que je déballe mon sac. Que je mette une bonne fois pour toutes les choses à plat.

Que je vous parle... De ma putain de vie sentimentale.




Voilà pour l'avant dernier chapitre ! La fin de la fic, eeeeeeeeet oui ! Le chapitre final sera pour très vite et vous pourrez dire adieu à "Une putain de vie sentimentale" xD -Mélodrame-

Merci encore à tous mes lecteurs, comme à chaque fois et j'espère que ce chapitre vous plaira !




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