Fiction: Une putain de vie sentimentale. (terminée)

Sakura, un divan, un psy, une vie sentimentale étonnamment compliquée. Si Sakura va souvent avec Sasuke, elle est passée par Saï, par Itachi ou encore par Naruto. Et ouais, et verdict ? Pas un pour rattraper l'autre. C'est quand elle croit avoir trouvé le bon, qu'elle se rend compte qu'il n'est finalement qu'un con.
Classé: -16I | Drame / Romance | Mots: 115079 | Comments: 118 | Favs: 85
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Beverlyy (Féminin), le 15/08/2012
:D Une fic que je dédis totalement à Hanahi (ou encore l'amûr de ma vie, un chamallow rose trop génial qui voulait du rose, de l'amouuur, de la Love&life bref ! Une fic quoi 8D).

L'histoire est en partie tirée de mon expérience personnelle (oui j'ai été plaquée sur un post-it un jour, pour la petite histoire et plein d'autres petites anecdotes que vous découvrirez !) :D

Bonne lecture !




Chapitre 17: Amères révélations.



Le temps s'était arrêté. La scène s'était figée. J'étais à terre, à observer le spectacle, totalement impuissante.

Neji et Hinata étaient pétrifiés et la main de Tenten était suspendue en l'air, incapable d'achever sa plongée fracassante. La seringue tomba à terre, émettant un bruit sourd et le liquide blanchâtre se répandit sur le parquet abîmé. Naruto n'avait pas bougé, la bouche ouvertes, les mots encore prisonniers de sa gorge. Comme dans une mauvaise pièce de théâtre, nous nous retrouvions tous cloués comme des idiots face au nouveau protagoniste qui avait stoppé brutalement l'action.

Sasuke se tenait derrière Tenten, lui agrippant fermement le poignet pour l'empêcher d'accomplir son forfait. Lorsqu'elle put reprendre ses esprits, elle voulut se débattre malgré l'étreinte douloureuse à laquelle elle était soumise.

-LÂCHE MOI CONNARD ! LÂCHE MOI, LÂCHE MOI !

-Tenten, calme toi.

-LÂCHE MOI ! AIE ! MON BRAS ! LÂCHE MOI J'TE DIS !

-Bien.

Il l'avait conduite à une chaise sans la lâcher pour autant, avait attrapé la vieille corde qui maintenait les vieux rideaux de satin de la fenêtre et l'attacha soigneusement au dos de la chaise, le plus fort possible pour qu'elle ne puisse pas s'enfuir. Avec l'impression de faire un cauchemar digne d'un épisode d'un feuilleton policier minable, Hinata et Neji étaient venus vers moi pour m'aider à me relever et j'eus tout le loisir d'admirer la scène qui se déroulait devant moi. Naruto, à moitié nu, attaché au lit, Tenten condamnée à rester sur sa chaise, la seringue d'héro explosée au sol et Sasuke, héros de tout ce merdier. Il tourna ses yeux vers moi, un regard dur, perçant, effrayant... Il semblait furieux et contenait toute cette fureur au fin fond de ses iris. La chair de poule me prit et j'essayais tant bien que mal d'échapper au reproche silencieux qu'il m'adressait pour me concentrer sur la marche à suivre.

Hinata m'entraîna jusqu'au lit pour détacher Naruto, lequel n'arrivait pas à me regarder sans avoir l'air d'une carpe hors de l'eau. Neji, quant à lui, s'approcha de Sasuke, sans savoir quoi dire. Nous étions tous devenus muets et seule le bruit que faisait la chaise pendant que Tenten se débattait brisait ce silence pesant. Neji s'approcha d'elle, sourd aux cris de protestation qu'elle poussait et s'agenouilla pour venir pleurer sur ses genoux.

-Tenten... Tenten...

-LAISSE MOI TRANQUILLE ! LAISSE MOI CREVER !

-Tenten... C'est moi... Neji...

-NON ! NON ! LAISSE MOI ! RIN ! RIN ! C'EST NARUTO ! C'EST LUI ! QU'IL CREVE ! QU'IL BRÛLE EN ENFER ! QU'IL POURRISSE !

Elle hurlait comme une démente, son visage se tordant au fur et à mesure qu'elle délirait. Ses yeux étaient dilatés, sa bouche ouverte à l'extrême. En l'instant, elle n'avait vraiment plus rien d'humain... Plus rien. Sasuke s'avança d'un seul coup, sa main siffla l'air et il assena une claque retentissante à la jeune femme. Neji se leva d'un coup, prit Sasuke par le col et le poussa contre le mur, la rage déformant ses traits.

-QU'EST-CE QUI TE PREND !?

-Elle est droguée Neji, il faut qu'elle se reprenne.

-NE LEVE JAMAIS LA MAIN SUR TENTEN !

-Sinon ?

-SINON.... SINON JE...

-Ne... ji...

Tenten avait tourné la tête, visiblement dans les vapes. Lâchant Sasuke, Neji revint auprès de Tenten pour lui maintenir la tête droite. Après quelques toussotements, elle ouvrit les yeux faiblement, comme une noyée qui revient à elle. Son visage était redevenu quasi normal, sur sa bouche se convulsait comme si elle essayait d'expulser un long flot de bile. Son regard fit le tour de la pièce pour revenir sur Neji, lequel laissa glisser lentement sa main sur sa joue.

-Tenten...

-Il... Il l'a tué...

-Naruto ?

Le blond baissa les yeux, incapable d'affronter les paroles de la jeune femme. Hinata lui posa une main sur l'épaule, comme pour l'encourager et je ne savais décidément plus où me mettre. J'avais peur d'approcher Naruto tout autant que Sasuke. J'étais prise en sandwich, incapable de choisir mon camp et mon épaule me fit un mal de chien. Voyant que je grimaçais de douleur, Sasuke esquissa un geste pour venir à ma rencontre et mon coeur se mit à s'emballer. Je me demandais comment j'allais pouvoir me dépêtrer de ce bourbier et, paradoxalement, ce fut Tenten qui vint à mon secours.

-Sakura...

Sasuke se stoppa immédiatement en entendant mon prénom et je me tournai vers la chinoise qui avait l'air de revenir à la réalité. Personne n'osait même respirer et mes poumons étaient devenus aussi lourd que de l'acier. Tous les regards étaient braqués simultanément sur moi puis sur Tenten et, si je me demandais ce qu'elle pouvait bien me vouloir, je vous assure Docteur que je préférais encore l'affronter elle plutôt que Sasuke ou Naruto.

-Tu n'avais pas... à t'en mêler...

-Je n'ai rien fait.

-Oh que si... Tu en as trop fait.

Elle me regardait intensément et je m'étais approchée pour m'accroupir et me mettre à peu près à sa hauteur. C'est à ce moment là que des larmes perlèrent à ses yeux pour rouler paresseusement sur ses joues. C'était la première fois que j'avais l'impression que Tenten baissait sa garde. C'était... Vraiment Docteur, le mot étrange n'était pas assez fort et puis, toute cette situation, au fond, était étrange. Non c'était plutôt... Flippant.

-Et je crois que moi aussi... J'en ai trop fait.

"Rin était toute ma vie. C'était mon modèle, ma grande soeur, celle qui me faisait rire lorsque j'avais plutôt tendance à vouloir chialer, celle qui me prouvait que le bonheur n'était pas si compliqué à trouver. Nous étions deux gamines, avec deux parents au bord du divorce mais on pouvait compter l'une sur l'autre. Tout le temps... Enfin jusqu'à ce que...

-P'tite soeur ! J'ai un amoureux !

Naruto. Il me kidnappait ma soeur... Il me la volait... Elle ne m'accordait plus de temps et je supportais toute seule les engueulades des parents. Alors j'ai eu une idée. Le soir du barbecue du village, j'ai été voir Ino...

-Ino ! On joue à chat avec les autres ce soir ? On peut aller près de la falaise pour jouer !

-Oh oui ! Mais... C'est interdit...

-Mais non ! On ira pas au bord ! Papa a dit qu'on peut.

Forcément, cette blonde n'a rien compris et m'a cru directement. Elle est partie pour prévenir Rin et Naruto de se retrouver là bas pour jouer. Je voulais simplement qu'il reste pour compter, prévenir les parents et qu'il se fasse gronder mais...

-Moi je veux compter !

-Non Rin ! C'est Naruto qui doit compter !

-Mais euh ! Tenten, je veux compter, laisse moi compter !

-Non !

J'ai pris le poignet de Rin mais elle s'est débattue. Elle a fait un pas en arrière et...

-RIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIN !

Naruto s'était précipité pour tendre sa main vers le ravin mais trop tard. On a entendu un bruit étouffé en bas... Et puis plus rien. Ino est partie en hurlant et quelques minutes plus tard, les parents, puis les policiers et les pompiers débarquaient dans notre petit village."

Tenten s'était interrompue devant la stupéfaction générale. Naruto avait la mâchoire pendante et je me doutais qu'il s'empêchait d'hurler le plus fort possible. Après quelques instants de silence, elle reprit.

-Ma mère et mon père sont morts de chagrin...

"Peu après ça, mon père m'annonçait que ma mère était morte. Elle ne faisait que pleurer depuis la mort de Rin et une maladie a eue raison d'elle. Quelques années plus tard, mon père décédait à son tour. J'ai demandé mon émancipation à quinze ans et j'ai pu quitter ce trou. Je n'avais qu'une idée en tête, retrouver Naruto. Mais je n'avais aucune piste, ou du moins, aucune avant que je n'entre dans ce bar pour la première fois.

Un groupe amateur jouait et devinez qui était dans le groupe ? Sasuke. Il était plutôt pas mal et mieux que tout, j'appris très vite que son meilleur ami s'appelait "Naruto". Pas commun tout ça. Alors j'ai mis mon plan à exécution. Il s'agissait de se rapprocher de Sasuke pour pouvoir atteindre indirectement Naruto. Au bout de six mois à supporter la mère et le fils, j'ai pu me retrouver à une soirée organisée chez Sasuke où il y avait Naruto. Il m'a reconnu directement lorsqu'il m'a vu et ma vengeance pouvait commencer.

-Je vais te faire souffrir Naruto, comme tu as fait souffrir toute ma famille à t'être rapproché de Rin. Tu es au bord de la falaise mais cette fois, c'est moi qui t'y pousserai. Je te conseille de m'obéïr ou je pense que je te cataloguerai comme tueur notoire.

Par chance, il ne se rappelait que de la chute de Rin. C'était un accident, mais dans sa tête, il avait été l'assassin directement. J'avais prévu de le faire souffrir indirectement, à vif. Je l'ai obligé à rompre tous ses liens avec Sasuke en se faisant passer pour le connard qui a volé sa petite amie, à ne plus avoir d'amis autour de lui, à ne plus rien dire à ce Deidara, à mentir à tout le monde. Seule cette connasse d'Ino continuait à vouloir faire éclater la vérité. Elle a cherché à contacter Naruto plusieurs fois, j'ai dû la faire taire et par un moyen approprié. Saï était un de mes contacts et quand j'ai su qu'il sortait avec la meilleure amie de l'autre conne, j'ai eu le déclic. Je lui ai demandé de charmer Ino, déjà qu'elle avait une réputation de nympho en chaleur, ça n'allait pas être compliqué... Et ce fut encore plus facile que prévu. Les premières fois, tu n'y as vu que du feu Sakura, mais ce n'était pas le seul qui partageait le lit de la blonde. En tous les cas, elle a arrêté de chercher la petite bête lorsqu'elle a su que je pourrais révéler son secret à l'une de ses seules amies. La pauvre, elle n'a jamais eu la côte avec les filles. Et puis finalement, elle a été plus conne que je pensais. Tu les a grillés quelques jours après qu'elle ait tenté une dernière tentative pour contacter Naruto en lui donnant son numéro de téléphone. Sur le coup, il a dû être tellement énervé pour toi qu'il en a carrément oublié qui se trouvait devant lui. Je le sais, puisque j'étais là à vous espionner."

Mon sang ne fit qu'un tour. J'avais été bernée dès le début et Ino n'était pas vraiment la seule coupable de tous mes malheurs passés. Cette fille avait tout calculé, avait tout planifié. J'étais tombée dans le piège dès ma rencontre avec Saï, bien avant toute cette histoire. J'étais interdite, complètement soufflée par ce que j'entendais. La brune eut un sourire mauvais, tourna la tête pour éloigner la main de Neji et continua son récit.

-Naruto était totalement sous mon emprise.

"Mais même lorsque j'étais occupée à lui pourrir la vie, à éviter qu'Ino ou même Sasuke, qui n'avait pas digéré la trahison de son meilleur ami, je n'arrivais pas à être heureuse. Je pleurais tous les soirs, rêvais de Rin qui me suppliait de la sortir de ce ravin. J'ai essayé de me tuer, de la rejoindre. J'ai tout tenté, mais même le revolver m'abandonna au moment de tirer sur ma tempe. Finalement, j'avais commandé pour cinq mille euros de came et un bon litre de whisky pur et m'étais installée dans le fond de la salle. J'avais vidé la bouteille mais la seringue n'arrivait pas à transpercer mes veines. J'avais peur de me mettre à oublier. Mais Neji est arrivé et une fois ma première dose prise, j'avais eu envie de rire, de chanter, de faire l'amour à n'en plus pouvoir. Le lendemain, j'avais vomi mes tripes et pris ma deuxième dose avec lui, remettant aussitôt une partie de jambes en l'air sur le tapis. Je me sentais bien dès que la seringue était remplie, j'avais envie de me tuer lorsqu'elle était vide. Très vite, j'ai dilapidé tout l'héritage de mes parents et j'ai commencé le trafic. Les étudiants de la fac ne juraient que par moi et le fric n'avait plus d'importance. En revanche, j'allais avoir un gros problème. Alors que je mettais tout en place pour faire souffrir Naruto, il trouvait l'amour dans les bras d'une pétasse. Toi, Sakura.

-Tu as l'air... heureux.

-Pas vraiment.

-Fais gaffe, je te surveille.

-Je sais.

Il ne m'a pas écouté. Alors j'ai eu une idée. Plutôt que de le punir immédiatement, j'ai préféré le laisser goûter à un moment de liberté, avant d'asséner le coup final.

-Naruto. Je crois que tu as assez payé pour Rin. Ca suffit. Vas t-en.

Il était trop heureux de m'obéir pour le coup. Dans mon coin, j'observais votre petite idylle. C'était touchant, vraiment touchant. Niais à vomir. Lorsque j'ai su que Sasuke avait pris contact avec toi pour te mettre en garde en voyant que tu te tapais Naruto, j'ai décidé qu'il était temps de mettre un terme à cet instant de répit et de tirer une bonne fois sur la laisse. Naruto est revenu comme un chien tandis que toi, tu souffrais à t'être mêlée de cette histoire. Tu as assumé ton rôle à la perfection Sakura, je te félicite. Quoi que je ne m'attendais pas à ce que tu te tapes Sasuke ensuite. M'enfin, je m'en fichais, pour ma part, j'avais accompli ce que je voulais. Le plus gros problème restait encore Neji qui n'a pas voulu me lâcher. J'ai du me barrer un soir après avoir piqué ce qu'il restait d'héro' et j'ai emmené Naruto avec moi. Cette maison, c'était la mienne, celle où j'ai grandi. J'allais à la falaise tous les matins, en me demandant si je ne ferais pas mieux de sauter directement, mais l'image de Naruto me revenait en tête et je ne pouvais pas me résoudre à ne pas venger pleinement ma soeur. J'ai eu envie de le tuer... Mais c'était trop doux et... Un soir où je n'avais pas pu me procurer ma dose, que j'avais vomi à en cracher mon estomac par terre, j'ai eu le déclic. J'allais lui donner une bonne dose, bien pleine et le laisser en manque pendant des jours. J'aurais pu le faire... Si ce connard ne m'avait pas arrêté."

Elle tourna son regard vers Sasuke, lequel ne cilla pas. Pendant un instant, j'eus envie de me jeter sur elle, de l'étriper, de lui faire lécher le plancher encore humide du contenu de la seringue mais un claquement répétitif m'empêcha de concrétiser cette idée. Dans l'encadrement de la porte, la vieille au chignon applaudissait, souriant amèrement. Tenten se tourna vers la nouvelle venue pour lui adresser une moue méprisante.

-Qu'est-ce que vous voulez vieille peau ? Encore m'espionner comme quand j'allais à la falaise ?

-Oh non. Pas besoin. Je t'ai devant moi.

Elle tourna son regard pétillant vers moi et m'adressa un sourire bienveillant. Puis, regardant Naruto intensément, elle croisa les bras sur sa poitrine, l'air affligé.

-Mon pauvre Naruto, tu en as vraiment bavé.

-Vous... Vous le connaissez !?

-Et pourquoi pas mademoiselle cheveux de chewing-gum ? J'ai peut être l'air d'un pruneau, mais je n'en suis pas un. Il habitait dans ce village après tout, tout comme ma fille, attachée à cette chaise.

-VOTRE FILLE !?

Tout le monde avait hurlé de surprise et la vieille femme pouffa de rire avant de prendre l'une des chaises poussiéreuses et de s'y asseoir. Avec l'impression que j'allais défaillir, je m'étais assise au bord du lit, près d'Hinata. Après quelques secondes, Tenten se ressaisit, l'air furieux.

-ARRETEZ DE DIRE DES CONNERIES VIEILLE DINDE ! Ma mère est morte de chagrin ! A CAUSE DE NARUTO ! SI IL N'AVAIT PAS...

-Tenten, vas-tu te taire ? Tu me fatigues. Ma pauvre fille, tu es tombée bien bas. Encore plus bas que feu ta soeur.

Tenten en eut le bec cloué et avec un sourire satisfait, la vieille dame se racla la gorge comme pour se préparer à un discours des plus intéressants.

-Je m'appelle Chiyo, j'ai quarante sept ans. Je sais que j'ai l'air d'en avoir vingt de plus alors merci de ne pas me le rappeler. Tout ça remonte à loin...

"Lorsque Rin est morte, j'ai cru que mon coeur s'était arrêté de battre. J'avais l'impression d'être tuée en même temps qu'elle lorsque je m'étais penchée pour voir le cadavre de ma fille empalée vulgairement sur ce rocher énorme. Pire encore, j'ai remarqué à quel point mon autre fille changeait. Tenten, tu devenais triste, asociale, quasiment inconsolable. De mon côté, j'ai eu envie de mettre un terme à tout ça. Une bonne dose d'antidépresseurs, une bonne bouteille de scotch et un coma qui a duré des moins, au point que mon mari n'ait plus le choix et demande à ce qu'on me débranche. Sauf que, ce crétin d'infirmier a laissé la machine en marche plus longtemps et au moment de la couper, il y a eu comme une sorte de choc électrique inexplicable. Les circuits on pété et, un peu comme un électrochoc, mon coeur s'est remis à battre. Un miracle médical. J'aspirais à crever et on me sortait d'affaire. Malheureusement, à mon réveil, j'appris que mon mari était à la morgue et que ma fille avait prit le large. Une fille instable, incapable de se contrôler. C'était comme lâcher un fauve dans une boucherie et je me demandais où est-ce que j'allais la retrouver.

En sortant de l'hôpital, le coma, les médocs et tout le reste ne m'avaient pas réussi. J'avais la peau fripée, l'air constamment malade, les cheveux tous gris et une position un peu voûtée. Un quasimodo féminisé. Et mieux encore, en revenant au village, j'ai retrouvé un tas de maisons abandonnées et toute la fortune de la famille dilapidée. Pas qu'on ait été de riches bourgeois ou une connerie du genre, mais jusqu'à l'argenterie ou le linge de maison, tout ce qui avait un minimum de valeur avait été piqué. Lorsque j'ai vu l'état de la barraque, c'était inenvisageable que je m'installe là. Pourtant, je n'avais plus un rond, j'étais déclarée comme morte ou morte-vivante et j'avais le profil de Frankenstein. Je n'avais pas d'autre choix que d'emménager dans l'ancienne maison des Maïto qui était la seule encore habitable.

Plus tard, j'ai appris que la fatalité s'était abattue sur le village. Une épidémie de choléra parce-que la municipalité n'avait pas pris la peine de refaire à neuf le service d'évacuation des eaux usées. Ceux qui ont pu être guéri ont déménagés pour se faire soigner et les autres avaient dû partir bien avant que la maladie soit à l'ordre du jour. Quoi qu'il en soit, je n'ai jamais été malade depuis mon emménagement et mes lapins non plus. Ce village vide aurait pu être effrayant mais on s'y fait très vite et puis, j'étais quasiment sûre qu'un jour, Tenten reviendrait.

J'allais à la falaise tous les jours moi aussi. Je mettais quelques fleurs au bord et en jetais quelques unes dans le ravin. J'avais l'impression qu'elle me surveillait par moments. Croyances stupides. M'enfin, la chance avait tourné quand j'ai vu, il y a quelques temps de ça, ma fille grandie arriver avec un jeune homme blond. J'avais approché les premiers temps, mais elle ne prêtait même pas attention à moi. Il faut dire, mon physique n'était plus ce qu'il était et elle avait l'air stone à longueur de journées. Même au bord de la falaise, elle parlait à haute voix à sa soeur, comme si elle pouvait voir son fantôme. J'ai essayé d'aller lui parler, plusieurs fois, mais ce jeune homme me gênait. Je me demandais ce qu'elle pouvait bien en faire. Au départ, j'ai pensé à un petit ami mais bon, vu son comportement, j'ai vite changé d'avis. Ou alors un plan sado maso. Ca existe, chez les jeunes c'est tendance à ce qu'il parait. M'enfin j'ai imaginé les pires scénarios. Jusqu'à ce que vous arriviez. J'ai compris que vous alliez me guider vers la vérité que je cherchai et je me suis planquée dans la pièce d'à côté dès que le jeune homme coiffé en hérisson est entré. Autant dire que je ne suis pas déçue du voyage."

Nous étions tous tournés vers Tenten, incapable d'ajouter quoi que ce soit. Entre les deux femmes, un match s'était engagé, leurs regards se croisant comme s'ils jouaient au ping pong. L'atmosphère était électrique et j'avais la mauvaise sensation d'assister à un combat contre mon gré. Le silence complet s'était installé et seul le rire dément de Tenten vint troubler le calme ambiant. Elle riait d'épuisement, de tristesse et de folie mêlés. Personne n'osait plus se regarder et Chiyo avait continué de sourire.

-MA MERE EST VIVANTE ! HAHAHAHA ! T'entends ça Rin !? MAMAN EST EN VIE ! HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA !

-J'ai honte de ce que tu es devenue Tenten. Mais nous allons y remédier.

-EN VIE ! EN VIE ! HAHAHA !

-Peu importe que tu sois droguée, que tu aies voulu tuer, violer, faire souffrir, tu restes ma fille. Jusqu'à ce que je sois totalement desséchée, je continuerai à faire mon boulot de mère. Saleté de boulot à perpétuité.

Tenten n'avait pas cessé de rire à s'en essouffler. Chiyo s'était tournée vers nous, l'air désolé.

-Vous êtes de bons p'tits gars. Naruto, je suis désolée que tu aies autant souffert. Ta seule erreur a été de n'en avoir commis aucune.

-Je n'ai pas... Je n'ai pas...

-Personne n'a tué Rin. Ce n'était qu'un accident et tu n'avais rien à te faire pardonner Naruto.

Naruto se mit à pleurer à chaudes larmes et Hinata s'approcha pour lui prêter son épaule. Toute cette tragédie sonnait comme une profonde injustice. Tenten avait entraîné un tourbillon de souffrance qui s'était abattu au nom d'un simple concours de circonstances entraîné par sa jalousie maladive. Le monde était franchement mal foutu Docteur, c'était vraiment ce que je pensais.

Quelques minutes plus tard, une sirène avait retenti en bas de la maison et Chiyo se leva pour regarder à la fenêtre. Je l'imitai et vis un camion d'ambulance se garer le long du chemin bordé d'herbes folles. Je me tournai vers Chiyo, laquelle m'adressa un sourire serein. Je regardai Tenten, encore en proie à sa crise de délire et Neji se leva d'un coup pour s'approcher de Chiyo.

-Madame...

-Appelle moi Chiyo, les "Madame" et autre formules de politesse me donnent l'impression de prendre dix ans dans la tronche.

-... Chiyo, ce n'est pas la faute de Tenten si elle a consommé de la dro...

-Pfah. A d'autres.

-C'est vrai ! Croyez moi ! C'est moi qui ait voulu l'ai...

-Ecoute euuh... Bobby ?

-Neji.

-Oui. J'ai entendu son récit, je sais à quoi m'en tenir. Mais je n'ai qu'une chose à te dire.

Chiyo s'était avancée, l'air minuscule à côté des un mètre quatre vingt-cinq de Neji. Elle leva sa main, comme pour essayer de le gifler. Alors que j'allais intervenir pour empêcher ça et que Neji avait fermé les yeux, résigné à recevoir une correction, lorsque Chiyo tapota doucement sa joue, comme une mère affectueuse.

-Merci d'avoir été là pour elle. Si elle t'avait rencontrée avant de connaître Naruto, je pense qu'elle aurait pu oublier toute cette envie incontrôlable de vengeance.

-Mada... euhm... Chiyo... Vous...

-Je vais faire encore que Tenten se soigne. Je ne suis pas restée qu'à élever des lapins durant toutes ces années, j'ai créé mon business, un petit élevage personnel qui m'a rapporté assez pour parer à toute éventualité. Cet argent va servir à payer l'hôpital psychiatrique. Dire que j'aurais pu l'utiliser à autre chose, pour un bon lifting par exemple, j'en ai bien besoin.

Riant de bon coeur, elle fit entrer l'ambulancier vêtu d'une combinaison blanche. La scène se passa en un quart de seconde et Tenten fut embarquée à bord de la camionnette. Nous avions quitté la maison pour retrouver l'air frais et Naruto fut soutenu par Sasuke pour tenir parfaitement debout après des jours allongé. Chiyo vint nous dire au revoir lorsque Neji se tourna vers nous et me balança ses clés de voiture.

-Je pars avec elles.

-Neji !

-On se reverra. Merci pour toi Sakura... Sasuke... Hinata... Vous êtes vraiment des amis formidables. Quant à toi Naruto... Sans rancune.

Il nous adressa un dernier signe de main avant de grimper avec Chiyo a bord du véhicule. Un nuage de poussière s'éleva, masquant la route pendant quelques secondes, avant de se dissiper pour laisser voir Tenten, Chiyo et Neji disparaître au loin. Avec un pincement au coeur, j'en oubliais presque la situation dans laquelle je me trouvais. Hinata se tenait à côté de moi, tandis que Sasuke et Naruto étaient derrière nous. Je m'étais retournée, évitant soigneusement le regard de mon petit ami et me concentrai sur Naruto. Il me regardait furtivement, essayant de tenir debout tout seul.

-T'es pas blessé ?

-Non... Merci Sasuke.

-Mh. Je vais à la voiture. Sakura, les clés.

-Mais, et toi ? Comment tu es venu ?

-En scooter. Je l'ai laissé à l'entrée, je reviendrai le chercher plus tard.

Je lui lançai le trousseau à l'aveuglette et Hinata décréta qu'elle nous rejoindrait après avoir laissé sortir les lapins que Chiyo avait mentionné. Je me retrouvai seule avec Naruto, ne sachant ni quoi dire, ni quoi faire. Le revoir, comme ça, d'un coup, me donnait envie d'hurler, tant il m'était insupportable de me dire à quel point l'histoire avait tourné. De cette ruelle à cette plage, de notre histoire à notre rupture, une page avait été tournée et je me faisais l'effet de faire face à un fantôme du passé. Pourtant, c'était bien lui. Son visage, sa voix, sa présence, tout était là. Il ne manquait qu'une chose : Mon coeur qui bat, mon amour sans bornes. Mais hélas, il n'était plus celui que j'aimais et, le voyant sous son vrai jour, sans le regard amoureux, il n'avait l'air que d'un homme dans un état lamentable, amaigri, faible et rongé par le chagrin. Un sentiment de tristesse mêlé à de la pitié me noua la gorge.

-Sakura...

-Je suis heureuse que tout ça soit terminé.

-... Désolé... De t'avoir menti autant.

-Ce n'est rien, c'est du passé.

-Je t'ai fait souffrir...

-Peu importe.

-Mais sache que je n'ai jamais menti sur mes sentiments pour toi. Je t'aimais vraiment... Sincèrement.

-Je le sais Naruto. J'ai ressenti la même chose par le passé.

-... Je ne te remercierai jamais assez de tout ce que tu as fait pour moi.

-Non Naruto. La personne que tu dois remercier, c'est Hinata. Sans elle, j'aurais tourné la page pour de bon, et Sasuke aussi. Ce n'est que grâce à sa détermination, à l'envie de te sortir de là qu'on a pu enfin de libérer de l'emprise de Tenten. J'aime Sasuke, autant que j'ai pu t'aimer, voire même plus et jamais je n'aurais pensé en arriver là. Une chose est sûre Naruto, je t'ai aimé, mais c'est terminé. J'aimerai que toute cette histoire reste simplement dans notre coeur, dans un coin de notre mémoire et qu'on recommence tout... En tant qu'amis.

Il me regarda, avant de me sourire du mieux qu'il put malgré son état. Dès que son visage s'étira, la chaleureuse impression de retrouver le vrai Naruto m'assaillit et une vague de bonheur me submergea. Il me tendit la main, ne me quittant pas des yeux.

-Bonjour, moi c'est Naruto. Ca te dirait que je te prépare un cockail si je trouve un shaker dans le coin ?

J'avais ri en lui serrant la main. J'étais soulagée. Ce cauchemar était enfin terminé, mais restait un seul problème à résoudre, c'était de savoir à quel prix.



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