Fiction: Une putain de vie sentimentale. (terminée)

Sakura, un divan, un psy, une vie sentimentale étonnamment compliquée. Si Sakura va souvent avec Sasuke, elle est passée par Saï, par Itachi ou encore par Naruto. Et ouais, et verdict ? Pas un pour rattraper l'autre. C'est quand elle croit avoir trouvé le bon, qu'elle se rend compte qu'il n'est finalement qu'un con.
Classé: -16I | Drame / Romance | Mots: 115079 | Comments: 118 | Favs: 85
Version imprimable
Aller au
Beverlyy (Féminin), le 16/06/2012
:D Une fic que je dédis totalement à Hanahi (ou encore l'amûr de ma vie, un chamallow rose trop génial qui voulait du rose, de l'amouuur, de la Love&life bref ! Une fic quoi 8D).

L'histoire est en partie tirée de mon expérience personnelle (oui j'ai été plaquée sur un post-it un jour, pour la petite histoire et plein d'autres petites anecdotes que vous découvrirez !) :D

Bonne lecture !




Chapitre 14: Putains de surprises !



L'horreur.

C'était l'horreur. Je me retrouvai plantée comme un piquet, incapable de faire quoi que ce soit devant cette blondasse qui me faisait office d'ancienne meilleure amie. Elle s'était avancée pour s'accrocher au bras d'Itachi comme une moule à son rocher et me sourire comme si elle voyait l'occasion parfaite pour prendre sa revanche. Elle ne s'était pas trompée. Je devais être livide et, croyez-moi Docteur, j'avais l'envie la plus pressante au monde de me barrer le plus vite possible !

Mikoto ne quittait pas la nouvelle venue des yeux et lui envoyait un regard si noir que je pense qu'à la place d'Ino, j'aurais été pétrifiée. Sasuke, quant à lui, s'intéressait plus à la tronche que je tirais plutôt qu'à la copine de son frangin. Et moi... Et bien, comment dire ? Je pense que j'aurais été parfaite dans l'atelier d'un sculpteur à cet instant précis ! Un bloc de marbre. J'avais l'impression que tout mon corps était devenu immobile. Je ne pensais certainement pas retrouver la pétasse qui m'avait volé Saï, qui avait volé Kiba à Hinata ou encore sur laquelle j'avais copieusement craché se cramponner au frère de Sasuke. Alors c'était elle sa nouvelle copine... J'avais envie de crier "ATTENTION ITACHI, DANGER !" mais vu la façon dont il me regardait, cela ne faisait que me paralyser d'avantage.

-Tiens tiens ! Sakura ! Quelle... Bonne surprise ! Tu n'aurais pas grossi depuis la dernière fois que je t'ai vu ?

Je n'avais même pas le cœur à répliquer, trop concentré sur le regard d'Itachi. J'avais l'impression qu'il s'amusait, qu'il n'attendait qu'une baston entre filles dans une mare de boue. En fait, j'avais la mauvaise sensation qu'il avait monté un complot... Mais je me faisais des idées ! Ce mec ne me connaissait même pas, c'était juste un concours de circonstances... UN PUTAIN DE CONCOURS DE CIRCONSTANCES ! Docteur, je vous jure que j'étais à deux doigts de m'enfuir à toutes jambes mais Mikoto fut celle qui m'en dissuada.

-Ah, tu as enfin fini avec la chambre, il était temps ! Tu ne rentrais pas dans cette robe ? J'aurais dû te donner la taille au dessus ! Mais tu sais, c'est la taille que mets aisément Sakura. C'est plutôt toi qui a grossi, un p'tit régime te ferait pas de mal.

Itachi rit silencieusement et Ino laissa passer un instant un air de dégoût sur son visage avant de se reprendre tant bien que mal.

-Oh... Vous avez raison heum... Madame Uchiwa.

-Itachi, vous ne restez pas pour la nuit n'est-ce pas ?

-T'en fais pas Maman, on sera sages et puis, j'ai ma propre chambre je te signale.

-Tu n'as qu'à l'amener à ton appartement ! Je n'ai pas trop envie de venir vous rappeler à l'ordre à quatre heures du matin parce que vous aurez décidé de remettre le couvert !

Après une dernière moue méprisante à l'égard d'Ino, Mikoto s'approcha vers moi pour me faire la bise et me murmura une recommandation que je ne manquais pas de prendre de considération.

-Te laisse pas faire ma chérie. Les vipères, faut les battre à leur propre jeu.

Elle nous laissa là après avoir prit une bouteille d'eau et s'être enfermée dans sa chambre. Il ne restait plus que nous. J'étais complètement cernée. Mon regard passait d'Ino à Itachi, d'Itachi à Ino pour savoir lequel attaquerait les festivités le premier. Et malheureusement pour moi, ce fut la peste qui s'y colla.

-Putain de vieille peau !

-Ne parle pas de ma mère comme ça Ino.

-Oh désolée "Suke-chou", qu'est-ce qu'il y a, tu te sens plus pisser ?

-Brother, c'est ta copine et j'veux pas créer d'embrouilles mais là, elle dépasse les limites. Si elle ferme pas sa grande gueule, je lui en fous une.

Sasuke parlait froidement mais restait très calme. Ou du moins le plus calme possible. L'atmosphère était électrique, je pouvais presque sentir la foudre sur le champ de bataille. Et plus j'assistais à ça, plus Ino m'écœurait. Je comprenais maintenant pourquoi Mikoto ne pouvait décidément pas se pifrer la copine de son fils. Quelle mère normale voudrait une telle pimbêche pour son fils !? On était loin de Tenten qui se donnait au moins la couverture de la gentille petite fille adorable. Itachi se tourna vers Ino, le visage toujours aussi placide et releva son visage à l'aide de son index. Il s'approcha à seulement quelques centimètres des lèvres de la blonde qui se trouvait désarmée. C'était la première fois qu'Ino retrouvait un visage dénué de méchanceté depuis que j'avais découvert quelle manipulatrice elle était.

-Ca suffit bébé, garde ton instinct de tigresse pour plus tard.

Et sur ces mots, il lui apposa un baiser qui acheva de la faire taire. Complètement gênée par la scène, je m'étais tournée vers Sasuke qui partageait complètement ce sentiment. Le tout dura une demi-minute mais je ne pus même pas regarder pleinement le spectacle. Le tout était tellement dérangeant pour si peu que c'était difficile à qualifier. Vous savez Docteur lorsque vous avez l'impression que quelque chose est pourri dans l'air au point qu'il n'y ait même pas une once d'amour dans cet acte ? Ou du moins pas à vos yeux. Là, le couple qui se présentait devant mes yeux me donnait vraiment envie de vomir les restes de mon déjeuner. Itachi me faisait limite peur, me déconcertait tellement qu'il n'était même pas ce genre d'idéal que Sasuke voyait et Ino... Et bien Ino avait officiellement hérité du prix de la poule de luxe. Elle avait décroché ce qu'elle voulait : Un mec à la fois beau, à l'air intelligent pour compenser son QI d'allumeuse de bas quartiers et surtout bourré de charme. Il ne lui en fallait pas plus... Ah si, peut-être qu'il se multiplie ?

Lorsque le baiser prit fin, Itachi ne prit même pas la peine de regarder Ino avec tendresse et s'approcha vers moi pour me serrer la main. Je ne comprenais vraiment pas où il voulait en venir mais j'avais accepté cette marque de politesse et il me gratifia d'un sourire tout juste dosé. Ni trop appuyé, ni trop effacé.

-Je suis sûr que nous allons tous nous entendre, n'est-ce pas Ino ?

-Compte là dessus chéri.

-Heureux de te l'entendre dire. Tu n'y vois pas d'objection, Bro' ?

-Non... Non t'inquiète Brother.

-Parfait. Je suis très heureux de te connaître Miss Sakura. J'espère qu'on se reverra bientôt.

Il fit signe à Ino de le suivre et cette dernière ne se fit pas prier. Elle se jeta à ses côtés, s'agrippa de nouveau à lui et me lança un regard de défi. Je n'en voulais pas de son Itachi, elle pouvait se le garder. Un mec qui me faisait flipper et me désarmait autant n'était pas du tout mon genre. Mais je devais reconnaître qu'il m'impressionnait. Son charme avait quand même réduit à néant les ardeurs d'Ino et ça... Je me demandais si c'était humainement possible ! Si ça se trouve, ce mec était une sorte de cyborg... Mon imagination allait vraiment loin Docteur mais vous l'aurez vu, il était vraiment... Non je ne saurais même pas vous qualifier ça.

Nous étions retournés dans le salon avec Sasuke lorsque la porte de la chambre d'Itachi claqua. J'avais évité de justesse le clash avec Ino mais je n'allais pas passer outre les règlements de comptes avec Sasuke. Après tout, je ne lui avais jamais parlé d'Ino, trop occupée avec mes déboires amoureux à la sauce Naruto et Tenten. Lorsqu'il me fit asseoir à côté de lui, sur le large fauteuil assorti au canapé où reposait Neji, j'entrepris de raconter qui était Ino à l'époque et ce qu'elle était devenue. J'allais le plus vite possible, comme pour me débarrasser des souvenirs qui me brûlaient la langue dès lors que je les débitai. Une fois mon récit achevé, Sasuke me considéra une bonne minute, comme s'il essayait de voir à quel point ces retrouvailles hâtives m'avaient ébranlée.

-Donc si je résume, ton ancienne meilleure amie, salope de profession, sort avec mon grand-frère ?

-Bien résumé.

-Mh.

-Et en français ça donne ?

-Je ne l'aime pas c'te nana.

-Bienvenue au club dans ce cas.

-Mais ça ne peut pas être une mauvaise personne.

-Quoi !?

J'étais bouche-bée. Comment ça "ça ne peut pas être une mauvaise personne" !? Après tout ce qu'elle avait fait, il faudrait considérer que c'est une sainte ? Je regardais Sasuke comme s'il venait de m'annoncer qu'il allait faire carrière dans un cirque et je ne savais pas s'il fallait rire ou hurler. Il avait noté mon air stupéfait et plongea son regard dans le mien, signifiant qu'il était tout ce qu'il y a de plus sérieux.

-Si mon frère est avec elle, c'est qu'il sait qu'elle est une bonne personne.

-Ton frère s'est déjà trompé pour Tenten ! Et je connais bien Ino, je sais qu'elle n'est qu'une peste !

-Cette fois là, il s'est laissé influencer parce que j'étais amoureux ! Il était content pour moi et n'a pas réalisé parce qu’il ne la connaissait pas comme je la connaissais. Mais en d'autres circonstances, il aurait eu raison.

-Mais...

-Mon frère a raison !

Il avait tempêté, cette dernière phrase venait compléter sa plaidoirie. Je le regardais, encore choquée d'une telle foi et me résignai. Il était impossible d'aller contre ses opinions, après tout, il s'agissait de son frère, je n'avais pas à m'en mêler. Je trouvais que Sasuke exagérait mais me rappelai des propos de Mikoto. Evidemment, Itachi était une sorte de père pour Sasuke, un mentor, un idéal. Forcément, il ne fallait pas trop discuter les propos et décisions de ce genre de personnes. Cela ne changeait rien au fait que Sasuke restait Sasuke mais cette nouvelle facette quasi fanatique ne me plaisait pas trop... Itachi non plus d'ailleurs, il ne m'inspirait rien de bon.

Alors que j'étais perdue dans mes pensées, encore perplexe de la conduite à tenir en l'instant, Neji expulsa un soupir et toussa longuement. Nous nous étions penchés vers lui, il était vraiment dans un sale état. Son œil cerclé de noir restait fermé, tandis que l'autre s'ouvrait faiblement. Il avait une griffure sur la joue gauche et l'air salement amoché. Ses cheveux étaient hirsutes, eux qui semblaient d'ordinaires si longs et soyeux. Il réussit, après quelques efforts, à ouvrir sa paupière valide pour nous considérer un instant. Un sourire piteux convulsa ses lèvres et il se mit à pleurer à flots, inondant ses joues de perles translucides.

-Ten... Tenten...

-Neji !

-Sa... Sakura... Je... Je l'aime...

-Neji... Qu'est-ce qu'il s'est passé !?

-Elle m'a... Elle m'a... quitté...

-Pour retourner avec Naruto n'est-ce pas...

-Uh... Ahah... AAAAAAAAAAH !

Il s'était levé d'un bond et j'en étais tombée à la renverse. Il semblait fou, dément, pris d'un accès de rage incontrôlable. Sasuke avait anticipé son mouvement et avait bloqué ses bras pour qu'il n'en vienne pas à se blesser ou à s'en prendre à nous. Il continuait de gesticuler comme s'il disputait un combat de boxe et hurlait, les yeux exorbités et la bave naissant aux commissures des lèvres.

-NAAAAAAAARUTO ! SALAUD ! TENTEN JE T'AIME ! JE T'AIME !

-Neji ! Calme-toi !

-SAKURA ! C'EST DE TA FAUTE ! TA FAAAAAAAAAUTE !

-Ma... Ma faute !?

-NARUTOOOOOO ! IL NE MERITE PAS ! IL N'A PAS LE... gnnnh... LE DROIT !

-Sakura ! Va voir si les pompiers sont arrivés !

-HAHAHAHAHAHA ! JE LE TUERAI ! JE LE TUERAAAAAAAAAAAAI !

Je ne pouvais pas bouger, j'étais carrément tétanisée. Il ressemblait à un monstre... Un psychopathe... Une horreur...

Mikoto arriva en trombe, suivie d'Itachi et Ino à moitié dévêtus. Je n'entendis même pas ce qu'ils disaient, ni Mikoto qui s'était agenouillée à côté de moi pour me secouer énergiquement. Je ne vis qu'Itachi accourir pour aider Sasuke à maîtriser Neji, Ino ouvrir aux pompiers et le tout débarquer comme dans un mauvais film de guerre. Après ça, le trou noir.

Je ne sais pas si ce sont les paroles de Neji, du Docteur, ou l'agitation générale, mais j'étais tombée dans les pommes. A mon réveil, je me trouvais dans un endroit qui m'était familier : Un grand lit carré aux draps blancs amidonnés et aux rideaux éclatants. La chambre d'amis dans laquelle j'avais séjournée une nuit m'accueillait une fois de plus, Mikoto à mon chevet en train de me servir un grand verre d'eau. Lorsqu'elle vit que j'étais revenue à moi, elle se pencha pour scruter mon visage, comme si je couvais une maladie incurable.

-Comment vas-tu ma chérie ?!

-Oh je... Je suis vraiment désolée... Vous déranger comme ça...

-Ca ne va pas non ? Tu es ici comme chez toi ! Et puis, tu m'as rendue un fier service !

Elle me fit un clin d'œil et désigna la porte.

-La blonde est partie sans demander son reste lorsqu'elle a su que Tachi-chou et Suke-chou accompagnaient le jeune homme à l'hôpital ! C'est pas ce soir qu'elle profitera !

J'esquissai un sourire amusé. Entre Mikoto me parler à la fois comme une mère et comme une amie me faisait du bien. J'avalai le verre d'eau d'une traite et me redressait sur les oreillers.

-Alors comme ça, cette blondasse est l'ancienne amie dont tu me parlais ! J'aurais dû m'en douter ! Je ne peux pas me la voir celle là ! Depuis le jour où Tachi-chou me l'a présentée ! Une pimbêche ! Elle était venue habillée comme une catin du bois de Boulogne et a eu le culot de me demander si je n'avais pas besoin d'aller me faire faire un petit lifting ! Peau de vache !

-Mikoto, vous êtes effrayante quand vous n'aimez pas quelqu'un...

Je ris de bon cœur et elle m'imita avant de se passer une main dans les cheveux pour jouer avec une de ses longues mèches couleur ébène.

-J'imagine que tu as raison ma chérie ! Mais c'est plus fort que moi, je ne sens vraiment pas cette fille ! En tant que mère, j'ai des raisons de m'inquiéter ! C'est vrai, avec deux fils aussi beaux... Peut-être que j'aurais dû les faire moches !

-Jolie comme vous êtes Mikoto, je ne crois pas que ça aurait été possible !

Elle me fit un immense sourire et vint me faire une étreinte à m'en broyer les os comme Tayuya avait le secret.

-Tu es tellemeeeeeeent gentille ! Ah... Pourquoi ce n'est pas toi qui sort avec ce satané Tachi-chou ! Oh mais j'imagine que Suke-chou ne tardera pas à tomber sous ton charme !

-Oh, je ne crois pas Mikoto... Nous sommes amis rien de plu...

-Taratata ! Je vois bien que vous vous entendez bien et puis, vous avez cette histoire avec cette pourriture de Ten...

Elle s'arrêta et se remit sur sa chaise, l'air confus. Je me mis sur le bord du lit et lui fit signe que ça allait. Peut-être avait-elle entendu ce que Neji m'avait dit... Mais c'était sans importance. Je m'étais dit que j'allais passer à autre chose et ces histoires ne m'intéressaient plus. J'avais aidé Neji, fait ce qu'il fallait faire, mais je ne m'impliquerai plus là dedans, je me l'étais jurée. Mikoto sembla d'accord avec moi et proposa, alors qu'il était minuit passé, que l'on se regarde la comédie musicale de Roméo et Juliette. Avec une pointe de nostalgie pour ce chef d'œuvre, j'acceptai après avoir pris quelques minutes pour envoyer un texto aussi long que mon bras, expliquant ce qui s'était passé à Hinata. Elle devait dormir et penser que j'étais en compagnie de Sasuke mais il fallait quand même qu'elle sache la situation de son cousin. C'était le strict minimum. Et tandis que nous pleurions comme des madeleines en grignotant des cookies maison bien calées devant le canapé, je me mettais en tête d'oublier tout ce qui venait de se passer. Ino ne m'atteindrait pas, pas plus qu'Itachi ou même Neji. Je savais ce que je faisais là, et en l'occurrence, je passais une superbe nuit avec la mère que je n'avais jamais eue.

Nous nous étions endormis dès la scène du balcon pour nous réveiller dans les alentours de neuf heures. Mikoto prépara un petit déjeuner colossal et me demanda d'apporter de quoi manger aux garçons qui devaient être restés au chevet de Neji. Voyant qu'elle allait se recoucher, je la remerciai à nouveau pour tout et elle me gratifia d'une étreinte maternelle avant de me dire de filer. L'hôpital n'était qu'à quelques mètres mais j'eus l'impression de marcher des heures. En fait Docteur, j'y allais carrément à reculons. Je n'avais pas envie de revoir Neji, j'avais peur de ce qu'il pourrait encore me sortir... Le fait est que je voulais tourner la page et que Naruto et Tenten, démons de mon passé, me rattrapaient. Et en cet instant, j'avais prié si fort pour éviter de rentrer dans cette chambre d'hôpital que le destin exauça ma prière... Mais pas de la meilleure façon qui soit. Juste à l'entrée du bâtiment, une blonde m'attendait, mains sur les hanches, comme prête pour un règlement de comptes.

-Ah enfin tu arrives ! J'ai un compte à régler avec toi... Sakura !

-Ino...

-Que ce soit clair ! Je ne te laisserai pas marcher sur mes plates bandes.

Elle s'était approchée de moi, l'air menaçant. J'étais troublée et partagée entre l'envie de l'ignorer et la curiosité de savoir ce qu'elle avait à me dire.

-Itachi est à moi.

-Je n'en veux pas de ton Itachi.

-Oh... Alors sache que si tu t'avises à jouer à armes égales avec moi, attends-toi à être prise au piège ma petite ! Ce sera ma revanche pour l'humiliation que tu m'as fait subir !

-Et qu'est-ce que tu entends par "armes égales" ?

-Oh pitié ! Arrête ton air de sainte nitouche ! Ca crève les yeux que tu aimes cette tafiole de Sasuke.

-Sasuke n'a rien d'une tafiole.

-Ah ! Toujours à lécher les bottes d'Itachi, c'est pas ce que tu appelles une tafiole toi ?

-Quoi qu'il en soit, je ne vois pas ce qui te fait dire que j'aime Sasuke.

-Ah Sakura... Tu es vraiment bien conne. Je vais te dire une chose, tout ce temps où j'ai fait semblant de jouer à l'amie dévouée, je t'ai bien analysée et je te connais.

J'essayais de demeurer calme mais c'était comme me demander d'avaler du feu. Ma main se serra autour du sac contenant les repas des garçons.

-Tu meurs d'envie de sortir avec lui, ce petit con ! Je vois pas ce que tu lui trouves, il a de la gueule mais pas de couilles. Et je vais te dire une chose, je trouverai ça limite déplacé que tu te sois tapé Naruto et ensuite Sasuke. Les deux meilleurs amis, tu fais pire que moi pour quelqu'un qui me traitait de salope y'a pas si longtemps !

Ma main était partie toute seule. Le sac contenant le repas vint frapper Ino en pleine figure, déversant tout son contenu. Le riz gluant, la sauce et les morceaux de viandes s'emmêlèrent dans les longs cheveux de cette dernière et les boîtes tombèrent à terre. La blonde poussa un cri strident, qui eut le don de vriller les tympans et se résonner jusqu'à la ville voisine. Elle tripotait ses cheveux comme une hystérique, poussant des hurlements de dégoût rien qu'à l'idée d'enlever les restes collés à ses vêtements. A ce moment précis, le personnel accourut et Itachi et Sasuke sortirent en trombe du bâtiment pour faire face au spectacle. Ca y est, j'étais officiellement la méchante de l'histoire devant la blondasse couverte de sauce brune qui commençait à chouiner comme une malheureuse.

-Itaaaaachiiiiiii ! Regarde ce qu'elle m'a fait ! Regarde un peu !

Je sentais le regard de Sasuke sur moi et tournait la tête, honteuse. Au fond de mon cœur, Ino avait raison. Sasuke ne pouvait pas être simplement mon ami... Pas comme ça. C'était plus que ça sans être concret. On était trop proches, trop complices pour qu'il ne se passe rien. Je reniais en bloc ce qu'on me mettait sous le nez. Je vous disais Docteur qu'il n'était qu'un simple ami et que l'épisode Tayuya me l'avait confirmé... Mais au fond, c'était bien faux. Je me cachais derrière ces prétextes. Je ne voulais pas être aussi faible qu'au temps où Naruto m'avait ouvert les bras et m'avait aidé à remonter la pente après la catastrophe Saï... Cependant, les sentiments ne se contrôlent pas et ça, j'étais assez bien placée pour le savoir. Sasuke était mon nouveau Naruto... L'ancien meilleur ami et ma nouvelle faiblesse.

Alors que tout le monde chuchotait autour de moi, me désignant comme étant une affreuse coupable de cruauté envers le prototype Barbie nouvelle génération, Itachi considéra un instant sa copine, leva les yeux vers moi et pouffa de rire. Tous se tournèrent vers lui, Sasuke le premier.

-Bah dis-moi, elle t'a pas ratée.

-Itachi ! Bébé comment tu oses dire que...

-Roh ça va c'est bon, c'est pas comme si elle t'avait tuée non plus. Et j'imagine que tu l'as cherché.

-TU PRENDS SA DEFENSE !? NON MAIS POUR QUI TU...

Avant même que je ne réalise qu'Itachi avait pris ma défense, il s'était approché près de moi pour m'applaudir. C'était à n'y rien comprendre. J'étais restée bouche-bée, l'air d'une carpe. Il commença à s'éloigner après avoir fait un signe à Ino.

-Ceci dis, j'avais une petite faim, dommage pour le repas. Mais il doit en rester à la maison. Bébé, on y va, faut pas que tu restes comme ça.

La blonde, encore stupéfaite, reprit ses esprits et passa à côté de moi pour rejoindre son copain.

-Fais gaffe à toi, ce n'est pas fini.

Elle m'avait chuchoté ça comme son ultime menace avant de disparaître aux côtés d'Itachi. Le personnel s'était peu à peu écarté et la fête était finie. Seul Sasuke restait devant moi, l'air impassible. Je sentis mon cœur exploser. J'avais envie qu'il me parle, ne serait-ce que pour me dire une connerie mais il s'était approché de moi et était resté là, droit, à me regarder intensément. Je n'en pouvais plus Docteur, il fallait que je me libère de ce poids. J'en avais marre de me mentir à moi même, marre de soutenir le fait que nos plaisanteries, nos bons moments passés ensemble, nos crises de fous rires contagieuses et le duo que nous formions n'était que pure amitié. Non, c'était plus que ça ! J'étais heureuse d'être aux côtés de Sasuke, heureuse de savoir que je pouvais compter sur lui, heureuse qu'il me comprenne, heureuse qu'il sache à quel point j'avais souffert, heureuse qu'il m'aide, partage mon malheur... J'étais heureuse qu'il soit lui, qu'il soit là, à mes côtés. J'étais plus qu'heureuse...

-Je suis amoureuse de toi Sasuke.

Sur ces mots, il ouvrit de grands yeux, l'air le plus étonné du monde. J'avais dit ça d'un ton totalement neutre, avec le maximum de concentration pour que ma voix ne tremble pas. C'était dit, c'était fait et c'était peut-être la fin de notre amitié. Je n'en su rien car, le temps qu'il réagisse, j'étais déjà partie sans me retourner.

Peut-être avais-je tout gâché Docteur. En somme, c'est vrai. C'était une connerie d'avoir avoué ça comme ça, de but en blanc. J'étais sortie avec son ex-meilleur ami, il avait été amoureux de ma sœur, nous étions meilleurs amis/ennemis et j'en passe... Tout ça était incompatible avec la possibilité de former un jour un couple digne de ce nom. Et pire que tout, c'était Ino qui m'avait contrainte à révéler l'évidence. Je n'en pouvais plus Docteur. Je pensais ma vie repartie, à grands renforts d'amitié, sans histoires d'amour compliqués ni de fantômes du passé... J'avais bien tort. Tous mes fantômes ressurgissaient et mes sentiments, que je tentais de cacher sous une bataille de sarcasmes, de blagues et de délires, revenaient à la surface, comme fatigués d'être restés cachés si longtemps. J'étais fatiguée Docteur... J'en avais marre, j'en avais ma claque... Et la seule personne que je voulais à mes côtés était Hinata, la seule qui serait à même de comprendre.

J'étais rentrée et l'avait trouvée sur le canapé, en train de lire un article dans Jeune et Jolie. Sûrement la cuisine. Depuis le départ de Gaara, Hinata avait développé ses recettes pour faire honneur à l'apprentissage qu'elle avait reçu. Après tout, les relations humaines se tissaient toujours autour de bonne cuisine et Hinata, étudiante en socio, l'avait bien compris. Lorsqu'elle me vit arriver, elle lâcha son magazine pour me sauter dans les bras. Elle avait l'air en forme malgré l'annonce de Neji à l'hôpital.

-J'irai le voir plus tard ! Ce n'est pas le plus important pour le moment ! Alors tu as dormi chez Sasuke !?

-Oui mais...

-Sakura ! Tu as enfin compris !?

-Compris !? Mais compris quoi...?

-Oh arrête, je pensais qu'après une nuit avec lui...

-Mais on a pas passé la nuit ensemble !

-Hein ?

Je lui expliquai la situation par rapport à Neji et dans le même temps, le retour d'Ino. En entendant ce nom, Hinata qui tenait un biscuit l'écrasa dans sa main.

-ELLE !? Mais qu'est-ce qu'elle veut encore !?

-Et bien... D'après elle, elle veut Itachi.

-Quelle PIMBECHE ! Elle en a pas eu assez avec... Ki... Enfin tu sais...

-Faut croire que non Hina...

-Mais au moins, on peut saluer sa présence d'esprit ! Elle a bien remarqué elle aussi ton comportement envers Sasuke !

-Arrêtez bordel ! Je... J'étais... On était amis !! Y'a jamais rien eu entre nous je ne vois pas pourquoi...

-Non ! C'est à toi d'arrêter Sakura.

Hinata avait frappé du poing sur le canapé, produisant un bruit étouffé par les coussins. J'avais avalé la fin de ma phrase avec difficulté, voyant mon amie pour le moins exaspéré. Je peux vous assurer Docteur que voir Hinata sortir de ses gonds alors qu'elle était d'habitude si douce et compréhensive avait de quoi vous effrayer !

-Sakura ! On l'a TOUS remarqué ! Même lorsque Gaara était encore là... Ne fais pas cette tête là, n'oublie pas ce que je t'ai dit. Il continue à vivre dans mon cœur, même loin de moi et je trouverai à nouveau l'amour, je me le suis promis ! Je vais bien Sakura mais TOI tu ne vas pas bien ! Tu t'empêches d'aimer parce-que tu as peur de faire la même erreur qu'avec Naruto... Sauf que Sasuke n'est pas comme ça ! Il a connu ce que tu as connu, la souffrance que Tenten peut infliger ! Vous vous êtes trouvés, c'est évident pour tout le monde, sauf pour toi ! Tu l'aimes, tu serais morte de jalousie si il était tombé amoureux d'une autre fille que Tayuya ! Quand tu m'as raconté ce qu'il s'était passé, je l'ai lu dans tes yeux ! Tu étais plus que soulagée parce-que tu t'es dit que tu pourrais continuer à être spéciale pour lui ! Sa meilleure amie... Ou plus ! Je suis ta meilleure amie Sakura, tu as le droit de me mentir, mais pas de te mentir à toi-même !

Hinata savait tout, elle avait tout résumé. Que dire de plus à part que tout était exact ? J'aimais Sasuke depuis le moment où il m'avait tendu la main alors que j'étais effondrée dans cette ruelle dégueulasse, depuis l'instant où il m'avait comprise, avait passé ces nuits à me soutenir et ces journées à être l'une de mes raisons de sourire. C'était inévitable mais je voulais tout renier. Ne plus tomber dans le même piège... Ne plus être naïve... Mais je l'étais tellement, tellement naïve... Je m'en rendais compte à présent. Je crevais d'aimer sans me le permettre, je me tuais moi même... Et tandis que j'annonçai à Hinata la cerise sur le gâteau, ma déclaration tout ce qu'il y a de plus stoïque et pitoyable à la fois, je m'apprêtais à mettre Sasuke entre parenthèse pendant un petit moment.

Une semaine était passée. Il ne m'avait pas appelé, il n'avait donné aucun signe de vie et Tayuya qui était venue ce dimanche m'annonça qu'il n'avait pas été en cours ces jours-ci. Sasuke disparaissait à son tour, tout comme Naruto il y a de cela un moment. Je ne pouvais pas dire que ça ne m'affectait pas... C'était ma faute. J'avais foutu notre amitié par terre. Dès lors qu'il y a des sentiments, l'amitié devient impossible. Vous pensez bien que je n'allais pas l'appeler pour m'excuser et lui proposer que tout redevienne comme avant. Je me voyais mal lui dire : "Bon, je t'aime mais c'est pas grave, on oublie, on redevient amis et on s'envoie des vannes comme on avait l'habitude de le faire !". Non, c'était trop tard. Tout était joué et si vous voulez mon avis Docteur, j'avais fait pire que tout gâcher, j'avais carrément perdu Sasuke. Après cette semaine, je n'avais même plus l'espoir de le revoir.

Hina ressentait exactement ce que je pouvais éprouver et essayait de me remonter le moral du mieux qu'elle pouvait. Elle m'avait invité chez la manucure, la pédicure, au cinéma, au restaurant et même au parc d'attractions. Je savais qu'elle essayait de combler le vide que laissait l'absence de Sasuke en dehors des cours mais je ne pouvais pas me distraire correctement. Je ne voulais pas déprimer, mais c'était plus fort que moi. Je me bombardais la tête avec des "et si". Et si je n'avais rien dit ? Et si j'avais ignoré mes sentiments ? Et si je ne m'étais pas autant rapproché de lui ? Et si j'étais partie directement de cette ruelle ? Et si je ne l'avais tout bonnement jamais rencontré ? "Et si", "et si", c'est tout ce à quoi je pouvais penser.

Toutes ces péripéties me firent presque oublier mon anniversaire. Ce fut Hinata qui me fit remarquer que dans deux jours, j'aurais 19 ans. Ca ne me réjouissait pas tant que ça, à vrai dire, je m'en foutais. Pour mes 18 ans, j'avais fait une fête du tonnerre, j'avais pris une bonne cuite et Saï avait été là pour me dessiner un foutu portrait qu'il avait revendu dix malheureux euros. Les souvenirs étaient si vifs que je ne voulais absolument pas m'en souvenir. Cette année, il était hors de question que j'organise quelque chose de similaire. A vrai dire, il était hors de question que j'organise quelque chose tout court. Hina semblait l'avoir compris et ne m'en reparla plus durant les deux jours qui suivirent.

Le jour J, il faisait affreusement beau. On aurait dit une journée digne de bronzer à Miami et pourtant, je n'avais pas le coeur à sortir. Je n'avais pas cours, rien à faire et j'avais répondu pour ainsi dire à tous les gentils messages que j'avais reçu. Hina, quant à elle, était partie chercher mon cadeau. Elle avait commandé quelque chose dans une boutique du centre ville et m'avait dit de l'attendre ici pour qu'on puisse s'organiser une soirée tranquille avec le gâteau qu'elle aurait préparé. J'avais donc attendu en me faisant chier comme un rat sans queue, tant et si bien que j'avais plongé le nez dans un de mes livres d'art pour, au final, m'endormir sur mon bureau, au soleil.

Je m'étais réveillée quatre heures plus tard avec la tête assez chaude pour y faire cuire des crêpes. Hinata n'était toujours pas rentrée et le soleil commençait à décliner. Ne voulant pas rester encore à me tourner les pouces, j'enfilai mon blouson, chopai mes clés et sorti de ma chambre avec la ferme intention d'aller faire un tour. Je m'arrêtai à quelques mètres de la porte, remarquant un morceau de papier et une boîte ornée d'un joli ruban rose.

"Porte la porte la porte la s'iiiiiiiil te plaît ! - Hinata"

Je ris nerveusement en découvrant une robe aussi rose que mes cheveux, brillante, couverte de paillettes avec un bustier de dentelle et ceinturon blanc. Une fois passée, je me contemplai d'un air perplexe. La robe était jolie, mais j'avais l'impression qu'elle faisait too much, tape à l'œil. Ce ne devait pas être Hinata qui m'avait choisi un truc pareil, ce n'était pas son style... Ni son écriture... Je voyais mal Hinata mettre quinze "i" dans un petit mot d'une phrase.

Je secouai la tête tout en m'interrogeant lorsqu'un foulard vint se poser brusquement sur mes yeux et me plongea dans le noir. J'avais émis un cri strident et avait violemment porté un coup de coude vers mon agresseur.

-Aoutch ! Hey t'es malade où quoi !?

-Ka... Karui ?

-Elle même ! Bordel, t'y vas pas de main morte ! T'es encore pire que ta frangine.

-Tu m'as fait peur ! Tu crois vraiment que c'est utile le bandeau ?

-Non mais tu plaisantes chérinette ! C'est INDISPENSABLE ! Notre surprise t'attend, donc fait pas d'histoire et suis-moi ! Et PAS DE COUP DE COUDE ! Je tiens à mon ventre.

-D'ailleurs, t'aurais pas grossi ?

-Un mot de plus et je te rends définitivement aveugle Saky'.

-Ca a le mérite d'être clair.

J'avais voyagé pendant ce qui me semblait être une éternité dans le noir complet. Karui chantait comme une casserole sur du Katy Perry dans sa voiture et j'avais hâte d'échapper à ce calvaire auditif. Non vraiment Docteur, la voix de Karui lorsqu'elle chante est vraiment un suppositoire musical et je pèse mes mots ! Je n'étais vraiment pas mécontente de sortir de la voiture et de retrouver le calme de l'avenue dans laquelle je me trouvai. Karui me guida à nouveau, me fit passer une porte, puis une autre pour enfin m'arrêter et se tenir prête à enlever le foulard sur mes yeux.

-Un... Deux... Trois...

-SURPRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIISE !

Le foulard tomba et la scène du club s'illumina sous les spots multicolores. Hinata se tenait sur scène en robe de soirée, un micro à la main. Mikoto était assise à une des tables en compagnie d'Itachi. A côté, Tayuya et ma cousine Karin se disputaient pour savoir qui s'occupait de la sono. L'un de mes amis d'enfance, Lee, était visiblement en permission militaire et avait pu se libérer pour venir participer à la fête avec sa copine Kin, que je connaissais depuis le lycée. Deidara était derrière le bar, me souriant de toutes ses dents, accompagné d'une jeune femme aux cheveux bleus qui devait être une seconde serveuse mobilisée pour l'occasion. L'écran géant derrière Hinata s'alluma et le visage de Gaara en gros plan apparut.

-Il est où le bouton sur ce truc...?

-GAARA ! Imbécile laisse-moi faire !

Temari apparut à son tour, visiblement à la recherche du fameux bouton d'enregistrement. Les rires s'élevèrent dans la salle.

-Mais ça tourne déjà ! Espèce de pas doué !

-Bon, Temari, en place !

-Je sais je sais ! ET JE PARLE LA PREMIERE ! Aheum... Sakura ! Joyeux anniversaire ma belle ! Je t'aurais bien envoyé un beau mec de chez nous mais Gaara ne l'aurait pas permis !

-Non mais on rêve !

-Ton message !! Allez ! On a pas cinq ans !

-Ah... Oui oui. Heum... Sakura, je te souhaite un joyeux anniversaire. Tu as été l'une des amies les plus précieuses que j'ai pu rencontrer et j'espère que tu sauras trouver le bonheur. Tu sais à quel point je t'admire et je te remercie d'avoir été là pour moi, comme pour Hinata. On t'aime tous fort et j'espère que cette vidéo te fera plaisir !

-ALLEZ GAARA ! LA PETITE DANSE !

-Tem... Non ! Non pas la petite danse ! NOOOOOON !

Temari avait entraîné Gaara sur le thème de Caramell Dansen pour faire des petits battements de mains en rythme tandis que tout le monde était plié de rire. Des larmes de joie étaient apparus au coin de mes yeux et je riais à n'en plus pouvoir en voyant Gaara quasiment désespéré, contraint et forcé de se donner en public. Lorsque la vidéo fut coupée, j'avais applaudis comme une gamine devant un spectacle de marionnettes. Revoir le visage de Gaara et le sourire énergique de Temari m'avait remontée à bloc. Hinata avait arrêté d'applaudir et adressa un signe à l'adresse de Lee pour qu'il monte sur la scène. Il manqua pratiquement de se casser la figure en montant les marches et se rattrapa au micro du mieux qu'il put. Le fou rire m'avait repris et Karui m'amena une chaise pour que je puisse pleinement admirer le spectacle.

-AAAAAAHEUM CA MARCHE !?

-Aie aie aie !! Oui Lee, ça marche parfaitement, alors ne crie pas comme ça !

-Désolée Hinata, pardon. Aheum ! La première fois que j'ai rencontré Sakura, c'était une gamine qui bouffait ses crottes de nez...

L'assemblée se remit à rire et je me fis toute petite sur ma chaise. Ne me regardez pas comme ça Docteur ! Ce n'était pas vrai ! J'avais que cinq ans !

-Et qui ne pouvait même pas dormir sans sa peluche, Monsieur Porcinet petit groin groin !

-LEE ! JE VAIS TE TUER !

-Moi aussi je t'adore ma Sakunette ! Non sérieusement. Sakura, nous avons grandi et même à dix-neuf ans, notre amitié reste celle que l'on a scellée au jardin d'enfant. Tu es toujours cette petite gamine fragile et capricieuse, mais qui est devenue mature, responsable et plutôt canon ! D'ailleurs si je n'avais pas rencontré Kin...

-Gaffe à toi Leechou !

-Oui oui Kinounette, tu sais très bien que t'es la seule que j'aime ! AHEUM ! Bref, pour conclure, joyeux anniversaire Sakura ! Je ne t'ai pas offert un militaire, ni un GI Joe pour aller avec ta Barbie de l'époque mais j'espère que ton cadeau te plaira.

-Merci Lee...

Il vint m'étreindre et j'allai faire la bise à Kin. J'étais vraiment heureuse de les revoir après une longue année sans eux. Karin me fit rasseoir sur mon siège "royal" et ce fut au tour de Tayuya de monter sur la scène. Pour l'occasion, elle avait mis sa robe gothique la plus sombre, pleine de dentelles et de pièces de velours, tant et si bien qu'elle ressemblait à Morticia Addams le jour de son mariage avec Gomez. Après s'être recoiffée comme si elle sortait de la pub l'Oréal, elle approcha le micro de sa bouche.

-Un deux test ! Un deux test ! Wah trop stylé, manque plus qu'un groupe de rock derrière ! Euh ouais pardon ! YEAH P'TITE SOEUR ! T'ES ENFIN MAJEUUUUURE ! ... Ah nan tu l'étais déjà ! En même temps, y'a pas si longtemps tu traînais encore dans la maison en petite culotte Charlotte aux fr...

-TAYU !

-Ouais ouais pardon ! Bon bah j'ai rien à dire moi ! Bon anniversaire meuf' !

-Super...

-J'DECONNE ! Y'a que Karui qui peut me comprendre t'façon !

-BIG UP BEBE !

-Ouaaaais rock it darling ! Bon, Saku', je sais qu'entre sœurs, c'est pas toujours facile. J'suis une goth de la « morkitu » et toi t'es une p'tite rose toute rose trop rose ! Mais j'aurais bien voulu être comme toi, être la fille mignonne et populaire, faire des études d'art et peut-être avoir autant d'amis sur lesquels tu peux compter ! Bref ! J'suis jalouse et c'est la PREMIERE et DERNIERE FOIS que tu m'entendras le dire ! Je t'adore p'tite gougourde ! Joyeux anniversaire !

J'eus un sourire ému avant qu'elle ne vienne me broyer les os comme à son habitude. Décidément, elle ne changerait jamais cette bonne vieille soeurette gothiquella... Mais je l'aimais comme ça. Karin vint aussi me souhaiter un bon anniversaire et Hinata se tourna vers Mikoto pour l'inviter à prendre la parole. D'abord gênée et réticente, elle fut encouragée par Itachi qui l'accompagna sur scène. Ce dernier prit le micro pour chanter une chanson digne du parfait charmeur et Karin en devint toute hystérique.

-Non mademoiselle, je ne suis pas célibataire. Mais si c'est pour Sakura, je peux le devenir ! Joyeux anniversaire Princesse.

Un sourire à moitié amusé et à moitié déconcerté s'étala sur mon visage tandis qu'il me gratifiait d'un clin d'œil appuyé. Décidément, il me faisait vraiment un drôle d'effet et je n'arrivais toujours pas à décrire ce que je pouvais penser vraiment de lui. Lorsqu'il fit place à Mikoto, mon cœur se serra tant je la sentais au bord des larmes. Ma propre mère n'avait pas pris la peine d'être là, trop occupée à se pavaner au bras de son nouveau copain Dieu seul sait où... Mais Mikoto était là, comme une mère...

-Ma petite chérie... Oh je ne sais pas comment décrire ce que je ressens. J'ai toujours voulu une fille et là... Prendre la parole comme ça... Oh je, je suis désolée ! Je me reprends ! Ma petite chérie, je suis très heureuse de pouvoir fêter l'événement avec toi, tu es un peu comme ma fille et tu sais que si tu as un problème, tu pourras toujours compter sur notre soutien à tous ainsi que le mien bien sur. Tu es une ravissante jeune fille, bourrée de qualités alors ne laisse pas les autres te faire de mal ! Je... J'aurais tellement aimé t'avoir pour fille. C'est sincère ma chérie, c'est ce que je ressens. Joyeux anniversaire...

Je m'étais mise à pleurer et elle était venue me rejoindre, elle aussi, en larmes. Dans mon cœur, Mikoto avait en quelque sorte remplacée ma mère que je n'avais plus vue depuis l'âge de 15 ans plus de deux heures en une semaine. J'aurais tant aimé l'avoir pour mère... C'était une évidence, un sentiment plus fort qu'une simple admiration ou une affection particulière. Et alors qu'elle m'étreignait, que je fermais les yeux, je vous jure Docteur, que j'avais pu ressentir toute l'affection maternelle qui m'avait tant manquée durant des années.

Pour conclure, Hinata se plaça face au micro, sous les applaudissements des personnes présentes. Elle passa du porcelaine à l'écarlate avant de prendre la parole.

-Sa... Sa... Oh et puis zut ! SAKU ! Heum... Je voulais te remercier. Merci d'être devenue ma meilleure amie, mon meilleur soutien au moment où j'allais au plus mal et ma meilleure confidente à qui je pouvais absolument tout dire. Je voulais profiter de cette occasion toute particulière pour t'offrir mon cadeau avant les autres... Enfin, je veux dire, un cadeau que je n'ai pas pu emballer dans un joli papier cadeau... J'espère qu'il te plaira. Joyeux anniversaire ma Saku' !

Elle s'approcha pour m'étreindre rapidement puis, me prit par le poignet pour m'emmener jusqu'à la porte arrière du club, donnant sur la fameuse ruelle de tous mes déboires. Avec un regard inquiet, elle me fit un clin d'œil et m'invita à passer de l'autre côté. Je ne savais pas ce qu'elle me réservait dans cette allée sombre et jonchée de détritus, cet endroit où tout avait commencé mais je lui fis confiance et tant pis sur mes escarpins prenaient chers.

L'ambiance était la même mais la ruelle avait été nettoyée. Plus de déchets, juste la benne qui gardait un œil sur cette route sinistre, repère de voyous et de mecs à moitié ivres qui sortent de boîte. Plus loin, dans un coin, une ombre bougea, se dessina, puis prit forme humaine. Cette coupe hérissée, ce regard droit, ce visage à la fois fermé et si ouvert à la fois. Il souriait timidement, s'approchait d'un pas calculé, une rose à la main. C'était comme dans une sorte de rêve, de conte de fées à la Cendrillon où la princesse voit émerger son prince. Il portait une simple chemise blanche et un jean, sans jouer sur l'effet de cérémonie. Il était simple mais mon cœur s'était mis à battre à tout rompre. La ruelle, le club, jusqu'à ma robe... Tout s'était transformé, dans ma tête, en un véritable décor digne des histoires d'amour les plus romantiques qui soient.

Il avait continué de s'avancer pour arriver à ma hauteur, tout près du mur du club. Je pouvais sentir son parfum, admirer ses traits, regarder jusqu'à ses iris scintillantes. Je faisais le maximum pour paraître calme, décontractée, pour lui montrer que, peu importe mes sentiments, je n'attendais rien de lui, seulement son amitié, cette complicité, ce lien qu'on avait tissé ensemble.

-Sasuke je...

-Sakura, redis-le-moi.

-Que... Te redire quoi ?

-Tu le sais très bien.

-Non... Non je ne sais pas.

Il avait appuyé une de ses mains sur le mur derrière moi et avait approché son visage à quelques centimètres du mien. J'eus l'impression d'être au bord de la crise cardiaque. Je savais ce qu'il voulait, je savais qu'il voulait que je craque, que je lui dise à nouveau ce qui avait changé toute la donne. J'ouvris les yeux pour me trouver face aux siens et ne put m'empêcher de retenir cette émotion plus longtemps.

-Je... Je t'aime Sasuke.

-Tu vois bien que ce n'était pas si difficile.

Il attrapa mes lèvres pour m'y apposer un baiser brûlant, ardent, tout à son image. Je m'étais abandonnée quelques secondes, comme emportée dans un tourbillon de flammes par delà mes pensées les plus folles. Il resta quelques instants, comme pour que je savoure pleinement ce moment avant de s'écarter, un sourire appuyé aux lèvres.

-Parce-que moi aussi je t'aime... Sakura.

La rose vint glisser entre mes doigts et la soirée continua de plus belle. Et même lorsque les projecteurs furent éteints, que sa chambre fut plongée dans le noir, Sasuke m'emporta dans un océan de lumière, un voyage dans les étoiles, au delà des rêves les plus fous et des espoirs les plus insensés.

Sasuke était mon nouveau départ, mon évidence depuis le début, ma nouvelle histoire, avec un air de déjà vu.




:) Allez chapitre 14 et... PFUAH il est long ! Je sais il est plus long que les autres MAAAAAAAAAAAIS XD Il est plein de surprises comme le dit le titre !

Merci à tous mes suivis, aux lecteurs assidus, aux fans de ma fic, ça me fait très très TRES plaisir




Chapitres: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 [ 14 ] 15 16 17 18 19 20 21 Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: