Fiction: Une putain de vie sentimentale. (terminée)

Sakura, un divan, un psy, une vie sentimentale étonnamment compliquée. Si Sakura va souvent avec Sasuke, elle est passée par Saï, par Itachi ou encore par Naruto. Et ouais, et verdict ? Pas un pour rattraper l'autre. C'est quand elle croit avoir trouvé le bon, qu'elle se rend compte qu'il n'est finalement qu'un con.
Classé: -16I | Drame / Romance | Mots: 115079 | Comments: 118 | Favs: 85
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Beverlyy (Féminin), le 16/06/2012
:D Une fic que je dédis totalement à Hanahi (ou encore l'amûr de ma vie, un chamallow rose trop génial qui voulait du rose, de l'amouuur, de la Love&life bref ! Une fic quoi 8D).

L'histoire est en partie tirée de mon expérience personnelle (oui j'ai été plaquée sur un post-it un jour, pour la petite histoire et plein d'autres petites anecdotes que vous découvrirez !) :D

Bonne lecture !




Chapitre 10: Un putain de cauchemar.



Si on m'avait dit qu'Hinata et moi serions synchros à ce point là, je ne l'aurais vraiment pas cru. En fait Docteur, je crois très peu au hasard. Je ne suis pas le genre de fille qui pense qu'une patte de lapin ou qu'un fer à cheval lui portera chance. J'aime prendre mon destin en main et me dire que je créé ma propre chance. M'enfin, le destin est tout de même capricieux et quoi qu'on en dise, il échappe le plus souvent à tout contrôle. Et, au delà de me faire chier, ce même destin avait décidé de s'acharner sur nous. Comme par hasard.

Reprenons où j'en étais restée. J'avais passé la plus belle journée de ma vie avec Naruto et de son côté, Hinata avait enfin réussi à goûter à l'amour sans être timide ou répulsive par réflexe. Un mois sans aucun problème particulier venait de s'écouler. Tout allait bien, merveilleusement bien même. Je me sentais de plus en plus amoureuse au fil des jours et de son côté, il en allait de même pour Hinata. Dans un style différent, on s'accordait à dire que Gaara et Naruto étaient des hommes extraordinaires. A tel point que certaines nous enviaient pas mal. Je me sentais chanceuse, comme une fille qui vient de gagner le gros lot au loto. Excepté que je n'aurais échangé Naruto pour rien au monde, pas même des mille et des cents.

Notre quotidien était devenu rythmé de la même façon au fil des semaines : Cours - Rendez vous - Révisions - Sorties à quatre. Même Naruto et Gaara étaient devenus ultra complices. Je me demandai d'ailleurs comment Sasuke devait le prendre mais il s'avéra que je n'eus pas à me poser la question bien longtemps.

Un matin, alors que je faisais les courses pour remplir le frigo qui criait famine autant que l'estomac d'Hinata, je tombai nez à nez avec la face de voyou aux cheveux sculptés dans le rayon biscuits. Je le voyais mal dans un supermarché avec un caddie comme monsieur tout-le-monde mais force était de constater qu'il n'était pas si différent du commun des mortels. En cet instant, il n'avait plus rien d'impressionnant, ni même de mystérieux. C'était comme si le rapport de force était quasiment effacé, jusqu'à ce qu'il se remette à sourire.

-Tiens tiens...

-Oh, salut. Alors, tu viens encore me raconter des détails croustillants qui n'intéressent que toi ?

C'était plus fort que moi. Dès qu'il avait eut ce sourire qui avait plus l'air d'un rictus à la bouche, je sortais automatiquement de mes gonds. J'avais l'impression qu'il me provoquait, toujours à jauger mon taux d'exaspération du regard. Il leva les mains en l'air, comme pour abdiquer, ne quittant pas son sourire amusé pour autant.

-Du calme, nous sommes dans un lieu public, princesse.

-Évite ce genre de familiarités débiles avec moi.

-Je peux savoir pourquoi tu t'énerves ?

-Comme si je m'énervai !

En réalité, j'étais plus qu'énervée. Dans ma tête, je me disais que le croiser ici ne pouvait signifier qu'une chose : Des emmerdes. Il semblait s'amuser à se mêler de ma vie sentimentale enfin remise sur pieds avec Naruto et il me faisait penser aux sortes de petits démons qui font tout pour vous pourrir la vie. Tout ce que j'ignorais, c'est ce qu'il avait à gagner. Visiblement, il n'était pas disposé à me dire le fond de sa pensée.

-J'ai appris que Gaara sortait avec ta pote.

-T'es bien renseigné.

-J'suis content pour lui. Il lui fallait une fille cool et gentille pour se remettre de toutes les saloperies que lui font endurer sa famille.

D'un coup, il ne semblait plus le même. A partir du moment où il avait parlé de Gaara, son sourire amusé et narquois avait disparu pour faire place à un air brillant de sincérité. J'en fus carrément désarmée, incapable du moindre sarcasme. Alors que j'allais le quitter là pour finir au plus vite mes achats, il fit tourner dans sa main la boîte de gâteaux qu'il avait préalablement pris sur une des étagères et évita soigneusement mon regard.

-Je suis désolée pour la dernière fois.

-Que... Quelle dernière fois ?

-Pour ce que j'ai dit devant Naruto. C'était débile. Je suis très rancunier et je n'arrive pas encore à digérer ce qu'il m'a fait... Même si, maintenant que je sais ce que je sais concernant Tenten, la rancœur ne devrait plus être au goût du jour.

Son visage s'était assombri dès qu'il avait évoqué le nom de son ex. Tout cela ne faisait que m'inquiéter d'avantage et une voix dans ma tête me sommait de prendre ses propos au sérieux. En un mois, j'en avais presque oublié l'existence de Tenten et subitement, cette curiosité mêlée à ce sentiment d'appréhension revenait me brûler les entrailles. Sasuke ne s'amusait pas. En cet instant, je venais de le comprendre. Il était tout ce qu'il y a de plus sérieux.

-Sasuke... S'il te plaît, j'ai besoin de comprendre. Dis-moi ce que tu sais...

-Je ne peux pas.

-Comment veux-tu que je puisse prendre ça au sérieux alors que je ne sais même pas ce qui se trame ?

-Sakura, crois-moi, il vaut mieux ne pas savoir. Profite du temps avec Naruto, il t'est compté.

Il allait s'en aller, de manière tout ce qu'il y a de théâtrale mais je l'en avais empêché, lui empoignant le bras et l'obligeant à me regarder dans les yeux.

-Tu es du côté de cette Tenten c'est ça ?

-Ce n'est pas du tout ce que tu...

-Écoute, je me moque de toutes ces histoires. J'aime Naruto, j'ai confiance en lui et ce n'est ni Tenten ni toi qui ne changerez ça.

Il eut un sourire désolé. Mon cœur fit un bond, comme pour me signifier que ma conviction profonde n'était qu'illusion.

-Je vais voir ce que je peux faire. Rejoins-moi au Nelly's, le bar du centre ville, Vendredi à dix-neuf heures. Peut-être qu'en comprenant dans quel gourbis tu t'es fourré, tu réaliseras qu'en sortir sera la meilleure des résolutions.

Il avait envoyé balader ma poigne et avait disparu au fond du rayon. J'étais restée plantée là, comme une conne, à réfléchir à la manière de procéder. Est-ce qu'il avait raison ? Est-ce que j'étais empêtrée dans la merde jusqu'au cou ? Fallait-il que je sache le fin mot de l'histoire ? Ou alors que je fasse confiance à Naruto ? Plus que tout, c'était sa parole contre mes convictions et mon amour pour Naruto. J'aimais Naruto plus que tout... Mais je n'aimais pas cette part de mystère.

J'étais rentrée les bras chargés de sacs de provisions. Hinata m'accueillit, trop contente de pouvoir enfin se mettre quelque chose sous la dent. A peine allait-elle entamer un paquet de sablés qu'elle s'arrêta, considérant mon air soucieux. Il m'obligea à m'installer sur le lit après avoir enlevé mes boots et me mit un sablé dans la bouche. Dès que je l'eus avalé en souriant de son espièglerie, Hina m'invita à tout me raconter en croquant avec gourmandise les petits gâteaux. Je me mis à déballer la scène du supermarché racontant à la fois les événements et mes inquiétudes quant aux propos de Sasuke. Je me sentais débile de douter de la sorte et plus j'en parlais à voix haute, plus je me trouvais idiote. Mais, en mon for intérieur, je n'arrivais pas à me séparer de l'idée que tant que je n'aurais pas crevé l'abcès, je ne serais pas tranquille. Hinata fut de mon avis.

-Va à ce rendez-vous Saku. Tu ne vas pas te torturer l'esprit dix mille ans ! Quand tu sauras, tu seras plus à même de savoir quoi faire.

-Oui Hina, mais d'un autre côté, j'ai peur de ce que je pourrais découvrir. Déjà, savoir que Sasuke était le copain de Tenten à l'époque m'avait pas mal retourné. Ce qu'il doit m'apprendre doit sûrement être dix fois pire que ça, j'imagine ce que ça doit être.

-A mon avis, ce n'est rien de plus qu'un truc bateau du genre Tenten a lancé une rumeur sur Naruto et Naruto est resté en couple avec elle rien que pour ça. Classique, le coup de la fille amoureuse qui fait tout pour avoir un mec.

-Ca ne colle pas Hina. Naruto est tombé sous le charme naturellement d'après lui... Et si c'était ça, je pense que Tenten n'aurait pas hésité à faire des sous-entendus lors de notre sortie en boîte pour que Naruto se tienne à carreaux. Non, il y a autre chose... Ce n'est pas logique.

En fait, toute cette histoire était illogique et, en essayant de démêler le vrai du faux, je me retrouvais avec un tas de scénarios tous aussi improbables les uns que les autres. Je me détestais quand je cherchais à découvrir le fin mot de l'histoire, mettant de côté ma confiance envers l'homme que j'aimais. Je m'étais dis déjà à l'époque que je devais mettre de côté tout ce micmac et me concentrer sur mon histoire et ce n'était pas maintenant que je devais dévier de cette résolution. Malgré tout, plus que le secret lui même, c'était Sasuke qui me bouleversait. Il était mon égal lorsqu'il s'agissait de sarcasmes et de phrases bien placées mais changeait du tout au tout lorsqu'il s'agissait de Naruto ou Tenten. Une chose était sûre, je n'étais pas au bout de mes peines.

J'avais à nouveau décidé d'ignorer. Après tout, je n'avais pas que ça à faire de douter en continu, je voulais profiter d'aimer pleinement Naruto. Dès que je rejoignais le paradis dans ses bras, toutes mes pensées ou mes interrogations disparaissaient. Je n'avais aucune envie de penser à Sasuke et encore moins à Tenten. Ils étaient reculés au fin fond de mon esprit, là où j'étais sûre de ne pas les faire revenir à la surface. Ce Mercredi n'était pas différent des autres jours. Nous étions dans le parc, après mon cours d'histoire de l'art, à se câliner comme les petits couples lambda qui profitaient d'un bel après midi ensoleillé. Alors que je me reposais dans ses bras, Naruto m'effleura la joue et se pencha vers moi.

-Dis ma chérie, tu es libre Vendredi ?

-Vendredi ?

-Oui, j'aimerai qu'on aille voir un des nouveaux films qui sont sortis au ciné.

Mince. C'était justement le jour du rendez-vous avec Sasuke. Je ne pouvais pas refuser avec cette excuse. Il fallait que j'invente un crack... Ou que je décide d'ignorer le rendez-vous que Naruto me proposait. D'un côté comme de l'autre, je n'avais pas envie d'annuler l'un des deux rendez-vous. Il fallait que je trouve une parade et, en quelques secondes, ce n'était pas évident.

-Tu ne préfèrerais pas plutôt demain ? Vendredi j'ai promis à Hinata qu'on irait lui acheter une robe.

-Oh... Mh... D'accord, oui pourquoi pas. Y'a une séance à treize heures trente.

-Je suis désolée, ça perturbe ton emploi du temps ?

-Pas du tout, j'ai toujours le temps pour toi.

J'avais souri en l'embrassant. Au fond, je me haïssais. Je venais de lui mentir alors qu'il contrariait peut-être ses projets rien que pour moi. Je me maudissais intérieurement d'être aussi curieuse et incapable de résister à l'envie de savoir enfin la vérité. Peut-être étais-je condamnée à douter de Naruto tant que je n'aurais pas mis au clair le rôle de Tenten dans tout ce merdier. Quoi qu'il en soit, je voulais en finir vite pour pouvoir être pleinement sereine avec Naruto et l'aimer de tout mon soûl, sans aucunes pensées qui troublerait notre quiétude de couple.

J'étais rentrée en fin d'après-midi avec l'impression d'être complètement HS. Le fait de mentir de la sorte à Naruto me donnait la mauvaise sensation d'être une traître à mes propres sentiments. Avec un total désintérêt pour la dissert' qui m'attendait, je m'étais allongée de tout mon long sur le lit, fermant peu à peu les yeux pour sombrer dans le sommeil. L'image de Naruto débarquant au rendez vous avec Sasuke, l'air furieux, jetant tout ce qu'il pouvait attraper me fit me réveiller en sursaut, trempée de sueur. C'était clair, je n'avais pas du tout la conscience tranquille. Tout ça allait mal tourner, j'en étais sûre.

Hinata était rentrée une heure après, envoyant valdinguer ses talons, l'air passablement crevée. Je lui apportai une main secourable pour l'aider à se débarrasser de sa veste et de son sac de cours. Visiblement, sa journée avait été harassante et elle accueillit le repas que j'avais pris soin de préparer avec un bonheur non dissimulé. Tout y était passé, des profs jusqu'au changement d'emploi du temps à la dernière minute sans parler d'un examen surprise pour la semaine prochaine. J'écoutais ses déboires avec attention, essayant de me concentrer plus sur ses paroles que sur l'image cauchemardesque qui me tambourinait la tête.

-Et après cet idiot de Mr Marois qui croit bon de nous filer une interro sur l'impartialité des syndicats. Franchement, on a jamais fait un cours dessus, t'y crois toi !?

-Oui, c'est complètement insensé...

-Bon, tu as fini de me prendre pour une dinde ?

Hina avait froncé les sourcils, l'air contrarié.

-Saku, je te connais assez pour savoir que ça ne va pas. Alors déballe ton sac directement et ne prête pas attention à mes histoires de cours et de galère digne d'un récit de lycéenne. Commence par l'essentiel, on parlera du secondaire ensuite okay ?

J'étais restée interdite quelques instants avant de me dessiner un petit sourire. Hinata savait comment me parler, c'était devenu automatique. Du tac au tac, sans mâcher ses mots. J'étais la seule avec qui elle se conduisait de la sorte et ça me donnait l'agréable impression d'être à part, d'être son amie la plus proche. Je lui racontai donc le dilemme auquel j'avais été confronté cet après-midi, la façon dont je m'en étais sortie mais aussi le remord qui en découlait. Se rongeant l'ongle du pouce, visiblement aussi embêtée que moi à l'idée de cette situation, Hinata avait réfléchi quelques secondes avant de claquer des doigts façon "Eurêka".

-Je sais ! Je pourrais demander à Gaara d'occuper Naruto Vendredi. Juste une soirée le temps que tu sois fixée ! Comme ça, il ne risque pas de se douter de quoi que ce soit !

-Hina je ne crois pas que...

Mais avant même que j'aie fini ma phrase, Hina s'était ruée sur son portable, avait composé le numéro de Gaara et s'était enfermée dans la salle de bain. Je ne distinguais rien hormis quelques mots, quelques sons qui ressemblaient à des signes d'approbation et les pas de mon amie faisant le tour de la pièce. Deux minutes plus tard, Hinata revint à table, l'air encore plus ravi que lorsqu'elle avait trouvé cette idée géniale. Elle posa ses deux mains à plat sur la table avec l'air de celle qui annonce d'excellentes nouvelles.

-Alors ! Pour Vendredi, ça marche ! Gaara va appeler Naruto pour organiser une soirée Playstation, donc tout baigne ! MAIS ! Tu ne devineras jamais le meilleur ?

-Mh... Non et comme je ne devinerai jamais, je pense que tu vas me le dire ?

-Demain, Gaara m'emmène à nouveau dans sa maison de vacances pour qu'on puisse profiter de la piscine familiale ! Quand on y est allé, elle était en travaux. Mais le mec qui s'en occupe a appelé pour annoncer qu'elle était opérationnelle ! Espérons qu'il fasse beau !

Prenant les mains d'Hina, je souriais de bonheur, comme une idiote. Elle m'avait encore fait oublier mes angoisses et cette nuit là, aucune image aussi dérangeante soit-elle n'est venue troubler mon sommeil.

Le lendemain tout était okay. Hinata était partie plus tôt, son sac sous le bras, vêtue d'une petite robe blanche et l'air radieux. Comble du bonheur, il faisait un temps splendide ! Le soleil brillait avec une telle intensité que j'enviais Hinata qui allait se prélasser au bord de l'eau. La nostalgie de ma journée paradisiaque avec Naruto me pris et, lorsqu'Hina fut partie, j'avais posé le coquillage sur mon oreille pour entendre à nouveau le bruit des vagues. "Nous y retournerons tous les deux". J'étais impatiente que cette promesse se réalise. Mais chaque chose en son temps, je devais profiter de cette journée sans m'inquiéter du rendez vous de demain. Aujourd'hui, j'allais au cinéma avec Naruto, regarder un bon film, blottie contre lui. Je n'avais pas l'intention de gâcher ce moment avec des pensées parasites.

J'étais partie vers treize heures, après un sandwiche, une canette de coca et un dernier coup de brosse. Il faisait si beau que je regrettai presque de ne pas m'être mise en robe. Mon jean me collait à la peau et j'avais de plus en plus chaud au fur et à mesure que le soleil cognait. Je n'étais pas mécontente de voir poindre le cinéma après vingt minutes de marche. Il y avait du monde, une queue qui s'étendait jusque sur le trottoir adjacent. Je n'eus cependant pas besoin de chercher Naruto. Il m'attendait au bout de la queue, ses cheveux d'un blond doré le dénotant du reste de la foule. Je m'étais approchée de lui pour le saluer en l'embrassant.

-Désolée mon ange, je t'ai fait attendre ?

-Pas du tout mon coeur. Je viens d'arriver. D'ailleurs, y'a un de ces monde !

-Je sais, c'est hallucinant. Je pensais pas que ce film aurait autant de succès, ça fait que deux jours qu'il est à l'affiche.

On discutait tranquillement en attendant que les portes ouvrent et que l'on puisse acheter nos billets. Malheureusement pour nous, une de nos connaissances, et pas des meilleures, venait de faire son apparition au bras d'un homme aux cheveux longs. Elle s'était postée derrière nous, sans que l'on fasse vraiment attention à elle, enfin, jusqu'à ce qu'elle décide de se faire remarquer.

-Oh mais que vois-je ? Mademoiselle l'artiste et son chevalier servant.

Je m'étais retournée d'un seul coup, le cœur glacé. Je m'étais retrouvée face à cette moue dédaigneuse, cette coupe de cheveux singulière, cet air hautain sur une face de Miss Pékin. Tenten était là, un sourire mauvais aux lèvres, tenant fermement le bras de Neji qui avait un air indescriptible, les traits à la fois détendus et la mine sérieuse. Dans ma tête, mon cerveau se mit à bouillonner et j'eus envie de m'enfuir au plus vite au bras de Naruto. Ce dernier avait l'air mortifié et devait certainement partager ce sentiment.

-Tenten... Qu'est-ce que tu fais ici ?

-Oh tout doux Naruto, je ne suis pas là pour m'occuper de ton cas. Je suis là pour parler à ce truc que tu appelles ta copine.

Je pris son regard pour un défi et me mis à froncer les sourcils. Jouant à armes égales, un rictus de dessina sur mon visage et mon regard passa de Neji à cette prétentieuse qui était cramponnée à lui comme une moule à un rocher.

-Ah, tu n'as pas le courage de me parler seule à seule ? C'est pour ça que tu as toi même un "preux chevalier". D'ailleurs, salut Neji, je n'oublie jamais de saluer avant de parler aux gens, moi.

Neji tourna la tête vers moi, comme s'il ne m'avait pas vu avant. Il fit un petit signe du menton et prit un air rêveur. Il était vraiment étrange ce mec. Je me concentrai de nouveau sur Tenten, celle ci m'avait totalement délaissée du regard pour observer Naruto en souriant jusqu'aux oreilles.

-Alors, comment tu vas depuis ? Pas trop dur sans moi ?

-Je ne vois pas pourquoi ce serait dur de me passer de toi Tenten.

-Oh oui, bien sûr. Tu caches bien ton jeu, mais je sais qu'à l'intérieur, tu en crèves.

-Bon, espèce de connasse, si tu t'expliquais avec moi plutôt !?

Naruto tourna la tête vers moi, l'air aussi étonné que le soir où j'avais répondu à Ino. Tenten haussa les sourcils et Neji ne tourna même pas le regard.

-Je n'ai que faire des insultes d'une petite voleuse. Tu croyais que je n'étais pas au courant que tu te tapais mon mec en douce ?

-Tenten, ça suffit.

-Et puis quoi encore ? Tu crois que c'est toi qui va me donner des ordres Naruto ?

-Et qu'est-ce que tu cherches à nous provoquer de la sorte ?

Naruto m'avait prise par le bras, tout contre lui. D'un coup, ma fureur était retombée. Il me défendait, il n'aimait plus Tenten. D'un seul coup, mon angoisse s'évaporait. Il m'aimait, il m'aimait ! Vous entendez Docteur ? Il m'aimait ! Je ne pouvais pas être plus heureuse qu'en cet instant, même si le sourire sur le visage de Tenten ne s'était pas effacé. Le mien n'en était que plus radieux tandis que j'embrassais Naruto au nez de Miss Asiat'.

-Tu sais Naruto, profites bien, ça ne va pas durer.

Alors que Naruto allait répondre, mon portable de remplacement se mit à sonner. L'ambiance était totalement brisée par la sonnerie joyeuse qui s'échappait de mon nouveau téléphone. Sonnerie pourrie. Je décrochai au plus vite, mais à peine avais-je eu le temps de presser le bouton vert que la voix tremblante d'Hinata me parvint aux oreilles.

-Saku... S'il te plait, viens me chercher...

-Hina ! Mais où es tu !?

-A côté de la gare des mimosas, à trois kilomètres de la maison de campagne de Gaara... Je voulais prendre le train mais... mais...

-Ecoute ! Ne bouge pas, j'arrive tout de suite !

J'avais raccroché en vitesse et m'étais tournée vers Tenten.

-Dorénavant, ne t'approche plus de Naruto. Tu n'as pas su le garder, alors ne te plains pas et reste avec ce que tu es en ce moment. T'as joué, t'as perdu, j'ai gagné, il faudra t'y faire. Oh, et sache qu'en plus de te haïr, je te trouve proprement pitoyable.

Sans même écouter sa réponse, je me tournai vers Naruto.

-Chéri, je t'en supplie, prête-moi ta voiture. Hinata est à la gare des mimosas, il s'est passé quelque chose avec Gaara, je dois la rejoindre.

-Quoi !? Mais... ! Je viens avec toi, je ne vais pas te laisser toute seule et je connais bien la route jusque là bas ! Allons-y !

Le chemin m'avait paru interminable Docteur. Je me sentais tellement mal que je croyais que j'allais vomir dans la voiture. La voix d'Hinata paraissait si faible, si tremblante. J'avais l'impression qu'elle pleurait à chaque mot qu'elle bredouillait. Si Gaara avait fait quelque chose de débile, je me disais que j'allais le réduire en pièces ! Mais je voyais mal Gaara, pour le connaître un peu depuis quelques temps, faire quelque chose qui puisse faire souffrir Hinata. Il était fou d'elle ! C'est simple, j'avais la sensation que si quelqu'un faisait du mal à Hina, ç'en était fini de lui, Gaara irait jusqu'à l'envoyer à l'hôpital. Naruto avait senti mes inquiétudes, et je le voyais aller le plus vite possible sur les routes de campagne. Cent dix kilomètres à l'heure, la voiture faisait des bonds à chaque irrégularité de la route. Il libéra une de ses mains du volant pour la poser sur la mienne.

-Ne t'en fais pas, tout ira bien.

La chaleur de sa paume me rassurait. J'avais toujours peur mais je savais que je n'étais pas seule, Naruto était là.

On était arrivés au bout de trois quart d'heure. On avait mit le paquet, on avait gagné un quart d'heure de route et à peine la voiture arrêtée, j'ouvris la porte d'un coup sec et m'extirpa le plus vite possible de l'auto. Je courus à l'entrée de la gare où Hinata patientait, assise sur un banc, les yeux rougis, la tête à moitié inclinée dans une posture pathétique. Elle portait encore sa robe d'été mais ses sandales étaient couvertes de terre et ses cheveux étaient décoiffés comme jamais. Dès qu'elle me vit, elle se précipita sur moi et je la serrai de toutes mes forces.

-Saku ! Saku !

-Hina ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Qu'est-ce qu'il t'a fait ?

-Je... Je...

Elle s'arrêta, voyant Naruto derrière moi. Elle se recula, l'air confus.

-Oh non j'ai... J'ai interrompu votre rendez vous et Naruto a dû... Oh je suis désolée...

-Hina ! Ne dis pas de bêtises !

-Et puis, quelqu'un d'autre l'a interrompu avant toi. Ajouta Naruto.

-Quelqu'un d'autre ?

-C'est pas important Hina ! Dis-moi plutôt ce qu'il se passe !

-... Je préfère t'en parler une fois à la maison... S'il te plaît.

Naruto leva les mains, l'air de dire qu'il n'insisterait pas et m'aida à amener Hina jusqu'à la voiture. Elle avait du courir jusqu'à la gare à travers les champs vu son état et elle n'avait pas dit un mot sur le chemin du retour. Elle se contentait de regarder par la fenêtre le paysage qui défilait, ne levant la tête que pour m'adresser des regards désolés. Une fois arrivées, Naruto prétexta un truc urgent à faire et ne s'arrêta même pas pour monter boire un verre. Je m'étais mille fois excusée pour tout ça, mais il m'avait gratifié d'un baiser en me disant qu'après tout, s’il ne pouvait pas servir à ça, alors il n'était pas digne d'être mon petit ami. J'avais ri, il était idiot... Mais je l'aimais tellement... Tellement.

Une fois dans l'appart', Hina prit une douche bien chaude et je lui fis boire un bon café. Elle avait toujours cet air mélancolique sur le visage et, bien que ses pieds soient propres, il étaient encore rougis par l'effort. Elle se mit en boule, serrant un des oreillers contre elle avant de se lancer.

-J'ai rencontré la sœur de Gaara...

-Sa sœur ?

-Oui... Il ne devait y avoir personne mais...

"-Temari !? Qu'est-ce que tu fous là !?

-Ah j'vois que je dérange... Mais... Gaara, c'est qui cette fille ?

-Temari, ça ne te regarde pas !

-OH QUE SI CA ME REGARDE ! QUI EST CETTE FILLE ?

-Je... Je m'appelle Hinata...

-CA JE M'EN FOUS ! TU ES LA COPINE DE GAARA C'EST CA ?!

-Temari ! Calme-toi tu n'as pas le droit de lui parler comme ça !

-JE LUI PARLE COMME JE VEUX ! TU APPARTIENS A LA FAMILLE SABAKU ! TU N'AS PAS LE DROIT DE SORTIR AVEC UNE ESPECE DE... DE SOUS-MERDE !"

-Elle t'a traitée de sous-merde !!?

-Oui... Elle n'arrêtait pas de crier c'était affreux... Gaara n'arrêtait pas de lui dire que ça ne la concernait pas mais elle ne voulait rien entendre... Et puis...

"-TOI LA !

-Ou... Oui ?

-DEGAGE ! FOUS LE CAMP ! TU N'AS PAS LE DROIT D'APPROCHER MON FRERE ! TU N'ES PAS DIGNE DE LUI ! TU N'ES PAS UNE NOBLE ! TU VERRAS, PAPA SERA AU COURANT GAARA ! TU AURAS DE SUPERBES EMMERDES POUR UNE SIMPLE PETASSE !"

-A ce moment là... J'ai craqué. Je suis partie en courant...

"-HINATA ! REVIENS !"

-Je ne me suis pas retournée... J'ai couru aussi vite que j'ai pu... Jusqu'à la gare... J'avais peur de m'être perdue et je... Je suis indigne de Gaara ! JE SUIS INDIGNE DE GAARA !

Elle avait hurlé, expulsant un flot de larmes qui noyait ses cris. Je l'avais prise contre moi, la serrant du plus fort que je le pouvais pour étouffer ses pleurs. Je ne comprenais pas ce qui arrivait. Comment tout avait basculé simplement avec quelques mots, quelques phrases. Pourquoi Hinata était-elle un problème ? Pourquoi Gaara était-il contraint de ne pas tomber amoureux de n'importe qui ? Hinata était tout ce qu'il y a de mieux pour lui. Elle était merveilleuse, cette amie aussi douce qu'adorable, qui n'a jamais pensé à mal. Alors pourquoi fallait-il que la méchanceté familiale prenne le dessus ? Et plus que tout, pourquoi était-ce sur Hina que ça tombait ? Elle qui avait déjà tant souffert de n'être que gentillesse et douceur...

La nuit avait été longue, mais Hinata était éreintée. Elle s'était réveillée à six heures du matin, des ampoules douloureuses aux pieds. Pas question qu'elle aille a la fac, je lui avais promis de lui ramener ses cours avant de lui amener un verre avec deux cachets antidouleurs. Elle les avala avant de me sourire faiblement.

-Merci Saku'... Et je suis désolée pour hier...

-Désolée de quoi ? Je suis sûre que tu en aurais fait autant ! Nous sommes amies après tout !

-C'est vrai...

Son sourire s'intensifia avant de retomber.

-Mais... Et ce rendez-vous alors ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

-Oh... C'est long à expliquer ! Je te raconterai tout ça ce soir quand...

-Non ! Et ton rendez vous !?

Elle m'avait coupé en plein élan. J'avais complètement oublié que j'avais rendez vous avec Sasuke à propos de Naruto... Mais je n'en avais plus envie du tout. Je savais tout ce que j'avais besoin de savoir, ça me suffisait. Je ne voulais pas remuer les secrets enfouis. Naruto m'aimait, n'aimait plus Tenten, point à la ligne et on recommence une page neuve. M'enfin, pour faire bonne mesure, j'avais promis à Hinata d'y aller pour mettre les points sur les i avec Sasuke et en rester là. Avec un peu de chance, on ferait même une trêve... Voire devenir amis.

La journée passa vite, entre la fac et récupérer les cours de sociologie. Naruto ne m'avait même pas appelé. Sûrement son affaire importante... Ou alors ses cours. Quoi qu'il en soit, je m'étais promis de l'appeler le soir même pour le rassurer sur l'état d'Hinata. Lorsque j'étais rentrée, elle était profondément endormie, visiblement encore exténuée d'avoir pleuré autant. Je la comprenais, ça avait dû être aussi éprouvant que le soir où j'ai laissé les larmes déferler pour cet enfoiré de Saï. Si Naruto n'avait pas été là pour étouffer mes cris, je m'en serais époumonée à n'en plus pouvoir ce soir là. Qu'à cela ne tienne, il fallait qu'elle récupère et le repos était la meilleure solution.

J'avais déposé ses cours sur le bureau, m'était changée et était en route pour le fameux rendez vous. Le Nelly's fut facile à trouver et c'était un bar sympa dont les murs étaient couverts d'assez de néons pour vous éviter de dépenser une fortune en UV en institut. Il n'y avait quasiment personne et j'avais trouvé Sasuke aussi facilement que l'on trouve un fast-food aux Etats-Unis. Il me fit signe et je le rejoignis à sa table après avoir commandé un jus de fruit.

-Merci d'être venue.

-C'est plutôt à moi de te remercier ! Au départ, tu n'étais pas très disposé à tout me dire n'est-ce pas ?

-C'est vrai.

Il sirota son Coca avant d'enchaîner.

-Je suis venu ici parce-que je pense que ce serait une bonne chose que tu saches toute l'histoire. Je vais donc toute te rac...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que mon portable se mit à sonner. La sonnerie était tellement ridicule que Sasuke en émit un rire étouffé. Evitant de noter son air débile, je me dessinai un sourire en voyant le numéro de Naruto s'afficher.

- Excuse-moi deux minutes, c'est Naruto, je réponds et je suis à toi.

-Okay.

Il avait entreprit de mélanger les glaçons de sa boisson avec sa paille tandis que je décrochai. Sans même attendre le traditionnel "allô", je me lançai, histoire de faire comprendre à Sasuke combien je me fichais de sa fichue révélation.

-Coucou mon cœur ! Comment tu vas ?

La réponse se fit attendre quelques secondes. J'entendais Naruto respirer sans comprendre pourquoi il ne répondait pas immédiatement. Croyez-moi Docteur, j'aurais préféré le silence que d'entendre ce qui a suivi.

-Sakura, je retourne avec Tenten. C'est terminé.

Ma vision se troubla et même les mots de Sasuke et son air affolé ne m'atteignirent pas. J'étais en plein cauchemar Docteur... J'étais dans un putain de cauchemar.




Chapitre 10, DONE ! Pffiiiou c'était du boulot !

Chapitre long (très long) et épuisant, trop de péripéties d'un coup ! Mais bon, fallait bien que ça contraste avec ce chapitre 9 relativement calme !

Merci encore pour tous vos commentaires et vos suivis, ça me touche beaucoup et j'espère que ce chapitre vous satisfera une fois de plus !




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